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«La Critica. Rivista di Letteratura, Storia e Filosofia diretta da B. Croce», 26, 1928
APPUNTI E DOCUMENTI
(Contitiuaziolie:vedi fascicolo prcceclente, pp. 92-108)
CLIIE.
Mon cher ami,
rg septsmbre
'
I&.
Je vous retourne Ies Q r feuilles d'dpreuves qrie vous avez bien voulu,
lire(1); je vous remercie pour tout le travail que je vous occasionne. Voici
quelques explications complenientaires.
Feuille 4, note T, dernière ligne. J'ai voulu dire que géneralement les
,kcoles ne ressemblent pns à ce que Newman suppose; elles sont beaucoup
inoins ititelligentes que cela et recberchent plut6t des formules que des
ddveIoppements de pensée. Ne cherchant que du nouveau et voulant
6veiller le meme goQt chez mes lecteurs, je ne peux &tre chef d7&cole?
sur tout étant donné que les écoles ressemblent rarement h ce que dit
Newman. J1 faudrait peut-&re paraphraser, puisque vous avez trouvé le
texte obscur.
EeuiIle 7, Iigne 17;feuille 8, ligne 6 et Iigne 22; feuille g, Iigne rg;
feuille ro, Iigne 2 i ; j'ai mis partout reden~ionepour traduire délivrance :
il y avait eu plusieurs mots employès; j'ai pris celui qui me semblait
avoir 616 employk le plus souvent par le traducteur.
Feuille 3, ligne 20, Le mot depresso ne porte-t-il pas à 12Equivoque
pÒur rendre imprrissnntP Le courage pcut Ctrc impuissant sans ?tre déprimé.
Feuille i r, ligne 9. Le mot m e r i d i ~ oest ernployè en parlant d'un
changernént de laiiiude, et i la ligne suivante en parlailt d'un changement de lo~tgitude.II y a évidcmment dquivoque.
( I ) Si tratta ilella traduzione delle Rcyexions sttr la violence, fatta da A.
Sari~oe pubblicata dal Latcrza (Cotisidera,cioni sttlla viole)t,cn, Bari, xgog; n.a
ed., 1925).
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FeuilIe 1 3 , lijine 14. J'ai employé une formule (abon~ination de In
d6solation) qui est empruntée à la Bible: DanieI, XI, 5, et Mathieu, XXIV,
i 5. I1 s'agit d'un des grands s i ~ n e sq u i vont annonter la fin du monde. T
.e
doute que l'expression employée par le trziducteur rende bien le texte
biblique.
Fcuille r3, note I . Est-ce que Ie rnot npache ne correspond pas
reppiszn? C'est u11 crirriiriel qui assassine le passant au coi11 d'une rue si
le passanr ne lui donne pns son argent.
Feuille 14, ligne I I . Pourquoi ne pas traduire te mot e~ztorrrcrge?
J'ai vorilu par1er des notnbi-eus jeunes gsns qui remplisscnt le cabinet
du ministre ot font les personnages irnportnnts.
Feuille r4, ligne i 2. On appclle boitissetrr, dnns le style familier, le
charlatan qui vnnle u n rernèdc sur la place, ou l'acteur forain qui sante
la beaut; du spectacle naqiiel i1 convie les passants. Lc bonisscur est
celui q u i fait les bonimettts: ce dernier 111ot cst dans 1,ittrC. Je pense
qu'il doit y avoir un mot correspondunt en italici1.
Feuille r q , note 2. Pourquoi ne pas avoir traduit le mot brochztre?
Feuille 15. Jz pense que le point d'intérrogation s'applique h scienqa
tnnledetrn. J'ai voulu dire que !e clergé, sous l' influence de J. de Muistre,
a regardf la sciencr morlcrna cornnle une chosa dangereuse. Des catho!iqiies iristruits sont aujourd'hui eff-rny6 de l'ignorante que les thèses
[Se ,T. de Moistre ont fnvorisée; ils attaquent ces thèses, en en signalrint
le danger e t les tournnnt a u besoin en ridicule. D'autre part Ics ennemis
de l'&glise s'sppliquent à fairc que le mythe de la guerre engsgde entre
1'kglise et Satnn ne se rajeunisse pas.
FeuilIe 28, ligne 27; feuille 29, ligne 31; feuille 31, ligile IO. Je crois
qu7jI vnudrait 111ieux Iaisser en fratlqais le inot Blc.11,q u i a un sens très
d6termiiik dans ilotre ìangue politique clepuis quelques nt~nécs.
Feuille 30, lisne 4r. I1 y avait dans le texte franqais u n affreux provincialisnie belge: « St~vex-vouz,sais-tu, pour une fois ».C'est en raison
de ce piovincialismc que j'avais mis In note 4 ; celle-ci perd se raison
d'&e avec I;i traduction ndoptde qui ne laisse pas soupqonner que je
disais quelque chose capnble de ridiculiscr les Beiges, Le mieux serait
de laisser le provincialisme sans Ie traduire, ti ce qii'il me sen~ble.
J'ni indiqué pIusieurs bfancs à Iaisser entre des alindas pour faciliter
la lecture.
Je vous envoie une coupure des Déb'qts relative au Congres dlHeidelberg. Je joins h mon paquet u n n.0 de la Coopdrntion des id6e.s.
Cetie retTuc est rédigee par Deherma, ancieii ouvrier typogra phe, qui
avait fonde une UniversitC populaire Rorissante, qui a fait dcpuis un bon
muririge et qui vit mniritctizint dans le 1~4idi. Cornme beaucoup de printaircs, il est très fdru de scieiice et d e plus positivistc. Comme vous
n'ovez pas beaucoup d'admiration pour le positivisme, j'ai pensé que sa
diatribe vous arnuserait.
Au moinent d'envoyer cctte Iettre, j'ai recu u n mot d e PJI. Antonio
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Sarno, le trnducteur, q u i rnc prie d'eiivoyer Ies dpreuves chez vous; jt.
ne recornmence donc pus ma lettre. Si queIques points paraissent obscurs,
je vous priernis de me le faire savoir. Je voudrais bicii qu'on n'oubliut
pas de reproduire la dédicace que j'ai mise en tetc du Iivre.
P. S. Feuille 18, iigne 38. BiIE of+ihyfzis. N':tyant pas de dicrionnaire
anglais sous la main, je ne sais pas s'il f i u t righis ou righf: prière de
vérifier.
CLIV.
Je n'ai pas I' inten tion d'écrire une priface pour l'idition italieilne
de la Violente; je ne scrais gucre capnble de la friire e11 ce rnoinent, e t
jl y a d'ailleurs des choscs B dire spécialement pour l'ltalie que je n2
sais pns. Ne pourriez-vous avoir I'obligeance de inettre quelques pages
en tete de mon livre? nul ne peur niieux que vous en montrer l'intéret
pour I'Italie.
Leone m'écrit qu'il fait traduire le Progrcs et qu'il
s'arrangera pour trouver un dditeur; je crois que ce Iivre attaque les
erreurs modernes sur le point capital. Je nJai pas e u encore le temps
de lire votre communication sur l'esil~ktique( I ) .
-
-
7 octobre 1908.
J'envoie aujourd'liui à M. Sarno un paquet d'dpreuves corrigées; je
crois que le volume sera pr6t avant In fin d c l'anndc, étant donnde la
rapidité avec InquelIe marche l'imprimeur. Il tiient de paraitre u n volume sur Cournot (2),q u i vous inrljressera peut-&tre; si vous ne l'avez pas
recu, je dirai h M. Rivière, qui est l'&diteur, de vous I'envoyer. Cortrnot
commence à &tre lu en France; mais ses livres sont introusables aujourd'hui, ainsi qu'onz~estbien aise d'en avoir un rdsumé.
CLVI.
12
-
octobre 1908.
J'écris à X. Ldon pour lui demander de me faire envoyer les kpreuves; je les corrigerai suivant votrc desir. I1 est regrettable que tout votrc
discours n'ait pas étd réproduir dans Ia Revue de métnphjcsique; j'ai
( I ) Al Congresso filosofico intcrnazionalc di Meidclberg: Il carattere lirico
dcll'aute e I'infiti,cione ptfr-a (rjstamp. in P,-oblenti di estetica).
(2) Quello del Mentré.
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lg0
APPUNTI E DOCUMJSNTI
peur qu'un resumé ne le defgure un peu. - Je viens de recevoir la
Philosophie ~nodcrned'AheI Rey, dans laquelle j'admire la f;icilité avec
laquelle les jeunes gelis nrivigtrent au milieu des dificultds qui effraici~t
Iciirs anciens.
C LVII.
Je pense que M. Sarrio vous aura envoy6, aaec ines dpreuves, Ia lett r e que je lui ai adressCe pour lui signnler les points qui me semblaient
tnériter correction. - 3c pense que votre article ferait, en @Retiune. ex-
cellente introduction h niqn livre auprès du public i talien ; peiit-&tre
faudrait-il rgduirc un peu ce qui est dit de Renan: c'est h vous d'apprdcier cela en C p r d iiu gofit du public. - Léon m'a envoyd votre manuscrir
h traduire; je regrette que vous ayex ci13 résumer; la conférence était
déjà terriblemcnt concentrée; on va trouver votre esposé bien hég4lien; la
terminotogie hégélienne n'est plus du tout faniilière h mes comparriotes.
CLVIII.
24 octobre 1908.
En revoyant le bel article qiie vous avez consacré à mes travaus
dans la Critica du 20 juillet 1907,j'ai remarqué que peut-&re les lecteurs italiens attaccheront à une citatioli, q u i se trouve !i la psge 323
un sens qui n'est pas tout 11 fiait le bon. A la ligne 1 5 se trouve le mot
e'conomic 3 propos du dogrne trinitaire; il serait peut-&tre bon de mettre
une note porir indiquer que cctte expression est de Tertullien: il entend
exprimer que la inonarchie divine est orgnnisée. Voici ce que dit l'abbé
Tixérant., professeui h 1'1nstitut catliolique de Lyon: rc avant tout, remarque [Tertullien], il fuuf riffirmer l'uniti de Dieu: mais cette unite
r~'excluc!pas une certaine Ccnnomie. Le mot oixo+rol~E&est cher à Tertullien; il iiidiquc, seIon lui, rlu'il y a en llieu une dispensation, une communication de l'unite qui en fait découicr une trinité: unitalcm in trinitaiern disponib ». Cette dispensation ne divise pas l'unite, elle Ia distribue seulement: elle ne renversc pas la monarchie, elle l'organise »
(TixCrnnt, Hisioire des dopuies :Ln the'otogie nnldnicc'ennc, p. 336). Tisdrant cite 5 t7appui d e son dire: TertuIlien, ndversus Pra*renni, 2-3.
Je crois quc Ies Pères de ~ ' l ? ~ l i sont
e trouvé cela plus simple que
ne nous paralt I'etre, parce qiiyils avaient soiis les yeux le système des
magistratiires coll6giales romaines; chaque consul opérait seul, mais Ctait
le consiilat tout entier; quand il y a eu un associ6 h l'Empire, il a de
mCme dté l'Empire.
Le rnot économie » n'a donc pas ici lo sens qu70n lui donne aujourcl'hui, et il ne faudrait pas que les lectetirs crusseot quo je veuille introduire du rnat6rialìsme dconomique dans f'histoire d u dogme trinitaire.
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«La Critica. Rivista di Letteratura, Storia e Filosofia diretta da B. Croce», 26, 1928
Je suis revenu dans l'article sui- ic rnodernisme sur la question rcla.tive aiix rapports de la thdologie et de Ia science (i), TI me sernble de plus
:en plus certain que l'historien fait beaucoup plus acre de philosophe
.que de savant; il faut, coinme I'i~ldique Bergson h propos de Ia biologie,
.que le philosoplie se mele dc discuter Ics faits et qu' il ne Ies reqoivc
-pas humblement des mnins d u savant. J'ai eu f'occasion de pnrler de
cette extension de sa doctrine à l'histoire avec Bergson; i1 la trouve très
satisfaisante, et je ne serais pas étonné s'il se mettait h faire quelque
.travail dans cet esprit. Si la philosophie est un grand Clérnent des recits
historiques, il ne faut donc plus donner ce rdcit pour de la science, et la
théologie peut, sans se rnettre en conflit avec la science, s'appuyer une
,phiIosophie q u i a conduit h un rdcit particuiier aus croyants. Quand j'ai
kcrit mon livrc sur Rexiaii, cette idee était loin d'$tre aussi claire pour
moi qu'elle l'est aujourd'hui ; la lecture de l'kvolufion cr4atrice rn'a
;beaucoup Cclfiird sur ce point. Il me semble qu' il est très irnportant,
d a n s l7in1Cr6t de la science, aussi bicri que dans celui d e la philosophie,
d e ne pas confondre science et philosophie, comme on l'a fait si longtemps; c'était l'erreur fondamentale du rationafisine.
Bergson m'a dit hier qu'il 11'avait pas été à Heidelberg, parce
,qu7ayant dtd malade, il n'avait pu dcrire sa confdrence sur le devenir.
I1 ne sait pas quanti il pourra l'kcrire.
J'ai dit à l'dditeur de vous envoycr le Cournot da Mentre; je pense
qu'il l'aura fait; si vous tle le recevez pas d'ici quelques jours, prévenez:mai et je Iui rappellerai certe affaire.
Dans le dernier n.0 du Mouve?ttertt socinlisie Arturo Labriola dit
,qu'à Milan une partir! de la haute banque est jlcii~eeb socialiste (p. 3r9,
ligne 32). Voilzli donc 1'Italie logke 8 l a mcme enseigne que la France.
23
novembre 190s.
C
Vous alIez recevoir un volume de Daniel I-lalkvy su Nietzsche (2); ce
'livre ubtient ici un sérieus succhs, perce qu'il est fort bien écrit et que
i'auteur a peint son héros avec una profonde syinpatliie; il a pu ainsi
.faire comprcndre l'euvre par la vie de l'homme, sans entrer dans l'analyse des productions de Nietzsclie. 11, IlaICvy serait très heureux si vous
.fassiez tlous-meme la critiqire de son livre dans la CI-iiica: je crois que
.ce Iivre merite, en effèt, un exameil d r i e u s ; il iiie semble qu'il aurait
.gagnC ii &tre ptus nuuincé: il y avait dans le monde qui entourait NietzscEie
(1) A proposito della critica che su questo punto gli avevo mossa nel mio
-citato articolo.
(2) La vie de Fréderic Nief,-sclze (Paris, Calmun IRvy, 1908).
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APPUNTI E DOCUMENTI
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des gens qui ont beaucoup contribue h faire son malheur et à l'empecher
de proditire ce qu'on devait nttendrc de lui: tous ces niessieurs ont 616
bien f~tnestespour Nietzsche.
J'ai requ Ies 2 exemplriires que vous m'avez fait envoyer' de votre.
FilosoJia della pratica; je rernettrai à Berth celui qui lui est destine.
Vous feriez bien d'en faire envoyer à Bergson, dont l'adresse est: 18,
avenue des Tilleuls - Villa Montrnorency, Paris (1G.e arr.). II m'a dit
que votre Estetica l'avait fòrt intdressd. - Je suis tout à fait dkmoli et:
je ne suis quand je pourrai reprendre un travail sérieux, m$me de lecture. - PrezzoIini rn'a 6crit qu'il allajt faire paraitre une revue ( r ) dans
laquelle voits avez acceptd d'écrire. I1 y a vraiment trop de revucs en
Italie (comrne en France, d'ailleurs); je suppose qu'i1 nous laissera tranq u i l l e ~avec son pragmatisnie, don1 il semble $tre un peu revenu.
Je vous renvoie les épreuves des feuilles $4-103.Il y a peu de remarques à faire,
Page 85, ligne 14-15. Le mot pnrlicokrri se tiouve deux fois et dans.
2 sens distincts.
Page 90, Iigne S . La phrase semble un peu embrouillée.
Page go, lignc 25. Procedere equnbilc rend-il bien le sens de modèration 7
Prezzolini rn'a envoyé un cirticIe qu7il a fait sur Bergson; il me.
semble le traitei un peu Iègèrernent. Ce retour à Hegel par la voie de
Rergson étonners beaucoup celui-ci, qui ne voit aucun rapport entre ses
idées et celles de I-Iegel. Il m'a nppris quc Papini a cessé d'&re pragrnatiste: il ariraif mieux fait d e commencer par là; ce qui les avait séduit tous lcs deux dans le pragmatisme, c'étriit la nouueautk ct un certain ton de ii~nchiaveIismedilettante.
5 janvier 1909.
Je vous envoie les épreuves du chnpitre V. À la pago izo il y n une
citation des Saggi di criticrr del nznrxis?tzo; le traducteur n retraduit n o n
(I)
La
Voce.
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LETTERE DI GEORGES SOREL A 8. CROCE
l93
texte franqais; il faudrait evidemment reproduire la traduction de Racca,
telle qu'elle se trouve dans le volume kdité par Sandron. (3'ai seulemcnt
supprimé e? ajouté quelques notes). - Vous devez avoir requ, il y a une
huitaine de jours, un paquet d'épreuves coniprenant la fin du chapitre IV.
Je les ai envoy&es le 23 décembre. - Je vais mjeux depuis quelque
temps; mais je ne sais pas encore qnand je reprendrai le travaii et ce
que je ferai. Je laisserai beaucoup de choses que j'avais cornmencées. Dsns le dernier n . O du journal de Prezzolini il y a un bien terrible acte
d'accusation contre 1'Universitd d e Naples.
Il y a UII siècle que je d a i eu de tros noureiles, et dans ce ternps
s'est produite cette horrible catastrophe dans laquelle vous devez avoir
perdi1 plus d'un ami (I).
J'ai requ une lettro de Prezzolini me demandant
d e collaborcr h Lo Voce; niais je n'ai vraiment ni le temps ni le got~t
d'dcrire niaintcnant des articles; je me retire pour taclier de mettre sur
pìed des Etudes rincieiines. J'ai reGo aussi une lettre de la AMonn~schrt'ft
fur Sociologie; cette revue se pubIie Jepuis cette annde ti Leipzig chez
Fritz Eckardt. Vous devez savoir ce que c'est. CeIa raudrait-il la peine
d7y envoyer quelques fragments?
-
-
5 février 1909.
Je vous renvoie Ies éprcuvcs du chapitre VI. Dans le texte franqais,
p. 205, ligne 6, il y avait une coquille; au tieu de rajeunissement d u
gobt par les anciens chants nationnux qui stiivirent ces guerres 13, il faut
lire r!jeunissement
. qui suivit ces guerres n, Le traducteur a Cti.
embarrrisd devont un texte qui tl'offrait guère de sens (pace 254, ligne 6
de la tradfiction). Je pense q u e l'irnpiimeur aura hient6t fini, puisque le
volume est nnnonc6 sur la couvertiire de Ia Critica. - Mori article sur
Boutroux parriìtra dans la Xevue de ~ne'iaplzysique de mars. ktes-vous
sibonné h cette revue? Je crois quc je réunirai cet article avec quelques
fragrneiits pour ftiire un volunic.
... .
C I,XV,
I2
février I gog,
l e vous renvoie les dprcuves du dernier chapitre de mon livre. h la
page iG il y aurait lieu de chercher des mots populaires italiens pour
( I ) I1 terremoto di hlessina.
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'94
APPUNTI E DOCUMENTI
traditire les inots d'argot franqais: mnt-lori et nznrnzite. Le premier mot
s'applique ;iu soutcrieur qui vit de la fetiimc et le second à Iri femrne
qui le tiourrit. - J'ai r e p le volume de Parcto: Jfcznucl dléconovr~ie
politiqrte. Il me sernble qu'il n pris bien vivement quelques remarques, assez douces cependant, que voiis aviez faitcs s u r I'édiiion italienne {I). - Ce
qu'a écrit Morri dans le dernier n.0 tic La Voce m e seinble très faible;
je soupconne cet auteur d'avoir une célébrité fort usurpée et de n'avoir
jiimais approfondi son dtat rdet d e croyant.
J'ai requ un cxemplaire de la lraduction italienne dc moil fivre s u r
la Violente; I'ddition est beaucoup plus belle que celle de Frrince: je
crois, .d'ailleurs, que celle-ci va &tre bicntòt Gpuisc'e. Je vous remercie
de tous les soiils q u e vous avez apporté à cette affaire. Ne pourriez-vous
dire à Riccardo Ricciardi d'envoyer la hrochrire de Prezzolini sur vos
travaux h J. Bourdeau, :i Cognac-le-froid (Haute Seine)? C'est lui qui
fait les feuilletons philosopliiques dans les D6bnis.
2
avril rgog.
Je vous adresse Ia première partie de t'article qiie j'ai ftiit sur le
livre de hl. Botitroiis: je pense qiie 1:i fin paraitra en mai. Il vient de
paraare chcz Flarnmarion: La tiaissnnce d e I'iiztelligencc de Georges
Bohn, qui mhite d'&tre lu, car il me setnble que I'nuteur nous ouvre
des horizons tout h fait nouveoux (nouveniix au moins pour les gens q u i
ne soni pas naturaiistes). - Que perise-t-on en Italie du iivre d'Arturo
J,nbr[ola: Mnrx tzrll'ccorzomin e conic teorico dei socinlismo? Oti va le
publier e n franqais; penscz-vous qu'il se vende? Je n'en ai pas vu de
cornpte-rendus, sauf dans le Divenire.
Je vous remercie de rn'avoir envoyé le n.O d u Giornale d'lcnlict conteilant l'article cie M. Gargiulo; je siippose q u e c'est quelqu'un de vos
amis; si j'avais son adresse, je lui icrirnis pour l e remercier. - J'ai recu
( I ) Nclla Ct*itica del 1906; scritto ristamp. in Jfaterinlisnto sior.. ed econ.
nzarxist. 5 , pp. 2jg-68.
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LETTEIIE DI GEORGES SOREL A B, CROCE
'95
- u n voluittc que Prezzolini a publié sur Ic syndicalisme, d x n s Iequei Bergson est discuti d'une rnanière bien superficielle; je suis attaqué avec
quelque fureur; mais je vois q u e Prezzolini a lu ~ r è svite (ou menie pas
du tout) mon livre et je me console eil constatant que datis les dernièxes Iignes du iivrc il me met h c6té de Bergson. lividemtncnt l'auteur
est trop littératcur. Je n7ai nulleiilent 13 prétention d'&tre cotnparé h
Bergson.
CLXTX.
4 mai 1909.
Je vous remercie de m'avair envoyé lc n.0 du M~rr~occo
dans lequel
se trouve l'article de M. Corradini; cet articIe est rcrnarquableincnt inteIligent et I'nutetir se reiid bien coinptc de la valeur des idées que je
propose. Si j'avais son adresse, je fui écrirais pour le remercier. - Vous
devez aroir requ une brochure que je viens de publicr sur L n rdv~llifiorr
-dreyfusie~lrte.Je ne crois pas qu'elle fasse bcaucoup plaisir aux gens qui
dktiennent t'opinion et Ic pouvoir; jc l'ai extraite d'un gros volumc que
je n'ai pas cru utile d'nchever.
CLXX.
10
mai rgog.
J'ai bien requ le n.O du Mattino que vous aver, eu l'obligeance de
,m'envoycr.
Ma brochure sur l'affaire Dreyfus commence 5 me vuloir
beaucoup d'ennuis; parce que je n'ai pas voulu parIer de l'innocence oii
de la culpabilité de Ilreyfus, je trouve heaucoup de gens disposis à me
boycotter et h nlc faire du maI; mais jc suis habitu6 i ce traitement et
'je continue mon chemin. Cettc brochure a remp1ace u n livre assez gros
.que j'avais icrit et qui m'a paru inutife: le livre eht produit i~ioinsde
scandale perce qu'il nurait noyé benucoup de remarqctes daiis u n pIus
gros appareil.
-
CLXXT.
27 juin rgog.
Les revues socialistes traversent, en ce rnoment, una crisc terrible;
elles ne saveiit plus quoi dire; i1 y a longtemps à la Arezze Zeii on cn
est réduit à des batfrtrdages: Ia RCYUCsocinlisfe ici est d'une ilullitt
dcceurante; le Mott~vmen$socialiste a eu quelques annies de prosperit6
{intellectuelle, j7entends): mais on a si bien fait que Berth et moi nous
avqns dtt nous retirer: Ia revue est fornhde dans Ia pIatitude.
E11 Italie le maIheur est que des revues ayant rnemes tendances se
font concuxrence; Leone me dit qu'il a besucoup de peine à trouver
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g6
APPUNTI E DOCUMENTI
des collaborateurs; i1 voudrait bien que je lui envoie des articles, mais
je ne fais plus rien depuis 8 ou g rnois et n'ai pas beaucoup envie de
111e remettre au trnvail. Berth ne fait plus rien non plus, bien qu'il soit
jeune et bien portant; il est vrai que son rnétier de comptable d9h6pital
f'occupe toute la journke.
Vous devez avoir requ Ie volume de G. Valois(i) que je vous avais
annonck. Il y a l&, parmi les pièces justificcitives, un rapport sur l'élection
de Florac qui montre le juif Louis Dreyfus sous un jour assez drole.
À 1a pnge 303 il y a dans une note une rèvélation très interessante: le
farneux Émilc Fleury, q u i Ianqa une bombe à l'hotel Terminus, aurait
&té fort poussé par deux hommes de lettres, qui ne sont pas nommds,
mais qui sont Fdrréon et Barrycand.
Je iie sais si vous connaissez le livre cl'Alfred Croiset sor lcs Dirnornocrnties onfiqrtcs,q u i a paru chez Flamrnarion dans la Bibliothtque de
philosophie scientifique du D.r G. Le Bon. La (4 Nouvelle librairie nationaie vicnt dY6ditcr une grosse bracliure contre ce livre, due $ Pierre
I,asserre, dont vous connaissez snns doute le livre qui fit tant de brriit :
Le romantis~nefrancsis: cette brochure est curieuse pour q u i veiit se
rendre compte de I'Etat d'esprit qui dornine dans la jeuncsse royalistc
actuelle. T1 annonce qii'il va publier un ouvrage important sur I'enseignement de l7Uiiiversité: sa brochure est, en quelque sorte, u n prklude;
san titre est: Ln science oflcielle. M. Alfrcd Croiset Izi.ctorien de la dézoo-atie nltlénien ne.
Ce mouverncnt n'aboutira certainement pas aus r h l t a t s politiques
qu'en attendenr ses promoteurs; mais il aura une influente certaine sur
les intelligences, parce que l~lriurraset qiielques-uns de ses amis sont
d'excellents lertrés et parce qu'on comnience h Etre dégofité du monde
un peu trop m6diocre qui occupc les premiers tangs avec trop ri'insolence.
-
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5 juillet rgog.
Je doute fort qu'il y a i t de rdels nnticédents franqais pour la pens6e de Bergson, i1 serait bon d e le consulter, d'ailleurs; il n'admet pas
du tout les analogies que Berthelot veut 6inblir entre lui et Hegel. Les.
Donnees irnmidiates de In co~zscience pourraient &tre rattachdrs (et on
les a rattachées) ii d'autres dcrits; mais Dergson ,n'avait pas encare en
1889 toute Ia possession de sa dottrine; c'est I'Evolution cr&'~iriceq u i
devrait servir de base pour les recherches. - .Te demanderni l'adresse de
Betthslat quand j'irai It Paris.
(I) La rnonarclta'c el la classe oirvrièrc (Paris,
S.
a*).
© 2007 per l’edizione digitale: CSI Biblioteca di Filosofia. Università di Roma “La Sapienza” –
Fondazione “Biblioteca Benedetto Croce” – Tutti i diritti riservati
«La Critica. Rivista di Letteratura, Storia e Filosofia diretta da B. Croce», 26, 1928
J'ai requ votre Logicia e t je l'ai portée chez Uerthelot? mais je n'ai
pu le rencontrei.
Je suis en train d e revoir l'nrticle de la Xetme de
rnétnphysique ed de ntornle sur la religion pour le rc'editer. Si vous aviez
quelques observations à ine faire pour cette réedition, je vous en serais
reconliaissant; je ne puis n.iturelleinent corriger que des d&tziils; toucher
au plan serait pour moi u n trnvail trop lourd. - Je suis dtonné quc
La Voce prennc tant porti pour Ies modcrr?istés, quc vous considerez
comme des farceurs; je crois qu'ils manquent de bonne foi à uii degr4
vrniment estraordinaire.
-
J'ai rencontrd I'ziutre jour M. Bergson qui sernit très désireus de se
rencontrer avec vous. I1 ira probnblenient, durnnt les vacances, dans 1'Italie du nord ct, comme je lui a i dir que vous alliez souvent passer I'eté H
Pérousc, il m'a repondu qu7il n e sera probablement pas très dificjle que
vous vous rencontriez. Je crois que vous l u i feriez plnisir en lui propom n t un rendez-vous pour les vac~"nces;if est cncoie h Paris pour quelque temps, h ce que je crois. - Un italien iiomni4 Pjrrodi, qui a travaiI1E pour ti. Dejob, t i i e cielilande de vous le recoinmandcr pour le cas
.oh vous auriez quelques trav:iux ri. faire ici. i l a dot~nddes leqons d7itaIien & la smur de Madame d e Noailles et IL mademoiselie Crulipi; i~iais
Ies leqoiis sont rares e t la concurrencc très forte.
continua.
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