PPT

publicité
La dimension spirituelle :
vers une meilleure
connaissance par les
professionnels de santé
COURNILLOUX Devi
Infirmier libéral, ancien salarié de l’ICO
René GAUDUCHEAU Nantes
Qui suis je ?
• Diplômé depuis 2006
• Découverte de cette discipline lors d’un stage en USP
• Expérience de 8 ans en cancérologie et soins palliatifs au
sein de l’ICO René GAUDUCHEAU
• Référent soins palliatifs dans cette structure
• Mémoire de DIU Soins Palliatifs sur ce thème en 2013
• Expérience de 2 ans dans un réseau de soins palliatifs
• Actuellement en libéral sur Douarnenez (Finistère 29)
Pourquoi ce thème
• Perception d’un changement : acquisition de savoirs afin de
m’ouvrir à autre chose
• Rencontres et échanges avec les patients sur la fin de vie et
le sens donné
• Constat d’un cheminement existant faisant bouger mes
représentations (maladie = chaos)
• Période pouvant amener un changement intérieur chez les
personnes
• Moi, soignant, quelle place ai-je dans la prise en charge de
la souffrance spirituelle ?
Rencontre comme source d’enseignement
Mes questionnements
• Comment mes collègues définissent-ils la dimension
spirituelle ? Comment la prennent-ils en charge ?
• Apprend t’on cette notion pendant notre formation ?
• Se construit-elle en fonction de notre expérience ?
• La rencontre avec les patients nous aide t-elle à mieux la
comprendre ?
• Comment sommes nous formés pour accompagner cette
thématique ? Définition d’axes de progression ?
Comment mieux appréhender la spiritualité ?
Mes recherches (1)
• Spiritualité : anime l’esprit humain sur les questions
fondamentales de la vie. Concerne les croyances, valeurs.
Permet une quête de sens, un but pour son existence.
Rapport avec sa propre vie. Nourrie par des courants
multiples (philosophie, médical, sociologie, religion …)
• Religion - Spiritualité : spiritualité indépendante de
l’expérience religieuse, elle appartient à tout homme. Et les
personnes non croyantes ?
• Spiritualité « laïque » : non concurrentiel avec le religieux,
cohabitation
• Aumônerie : seule détentrice de cette compétence ?
Mes recherches (2)
Ouvrage « Vivants jusqu’à la mort : accompagner la souffrance spirituelle en fin de vie »
Tanguy CHATEL
• Complexité dans sa définition : domaine privé, sa place
complexe (psychologie, philosophique, religieux), laïcité
• Souffrance globale « total pain » : tel professionnel pour
telle souffrance ? Cloisonnement des interventions ?
• Transversalité de la spiritualité : Composante dans chaque
souffrance. DONC compétences reconnues pour tous
• Soignant : soutien par le simple fait d’être humain,
rencontre avec un semblable
• Posture de l’accompagnement : présence, « être avec »
l’autre
Sur le terrain …
• Difficultés :
Quel outil pour travailler sur ce sujet ?!
Comment en discuter sans apporter de la complexité ?
Ne devais je pas y voir plus clair moi-même ?
• Concrètement :
Questionnaire avec réponses multiples, questions ouvertes limitées
Anonymat respecté, ancienneté demandée, profession et âge
Définition des soins palliatifs de la SFAP : reconnaissance de
compétences
Remis aux professionnels de l’établissement où je travaillais
Deux services de Médecine, lieu de rencontre de situations palliatives
Délai de 3 semaines laissées aux professionnels pour y répondre
Résultats (1)
Aide soignant
• Taux de participation : 38 %
• Répartition des réponses :
• Réactions soignantes :
Infirmier
Médecin
Agent d'accueil
« Oh, cela est bien compliqué pour moi »
« Je regarderais sur Internet pour mettre les bonnes réponses »
« Cela n’est pas facile de mettre cela en mots sur une feuille »
« On le remplira à plusieurs afin de donner les bonnes réponses »
• Pas facile de parler de la dimension spirituelle
• Complexité du sujet
Résultats (2)
Eléments « intégrés »
• Définition du besoin spirituel :
45 % mettent en relation le spirituel avec la question du sens
Bien défini et cerné par les professionnels interrogés
• Différence entre spirituel et religieux
96 % distinguent le spirituel et le religieux
• Professionnels compétents dans la dimension spirituelle
74 % ont répondu que tout professionnel a des compétences
Aumôniers non considérés comme étant les seuls acteurs
• Pré requis nécessaires dans l’aide spirituelle
100 % ont cité les capacités d’écoute et relation d’aide
65 % ont cité l’expérience en SP et l’importance d’une relation
privilégiée avec le patient
Résultats (3)
Eléments à approfondir
• Difficulté dans l’identification du besoin spirituel
70 % ont une difficulté dans l’identification du besoin spirituel
Comment se manifeste-il au quotidien ? Plus subtil qu’une autre
souffrance (la douleur par exemple)
• Formation sur la dimension spirituelle
70 % sont demandeur de formation pour appréhender la dimension
spirituelle
Formation « Etre soignant, prendre soin » abordant la spiritualité
laïque (5 jours) ayant répondu aux attentes de 3 professionnels
Demande d’étude de cas clinique, temps d’échanges entre
professionnels
Résultats (4)
•
Croisement ancienneté et difficulté dans l’identification
du besoin spirituel
Difficulté qui diminue avec l’ancienneté : 43 % pour une ancienneté
entre 1 à 10 ans, 26 % pour une ancienneté entre 11 et 20 ans
Acquisition des soins technique pour s’ouvrir aux besoins spirituels
Elément déjà identifié par une étude de Sylvie SCAON (« Conception de la
spiritualité chez les soignants », Médecine Palliative n° 3, Juin 2007)
DONC :
Spiritualité et sa
manifestation au
quotidien
Quelle place et quelle
forme pour la formation ?
Place du
compagnonnage
Analyse
•
•
•
•
•
Enquête réalisée dans un établissement unique
Peu de réponses chez les jeunes professionnels
Peu de représentabilité
Notion floue et qui demande à être éclaircie
Outil du questionnaire adapté ?
Pistes de réflexion
• La formation : constat et questionnement
Quelle place et quelle
forme pour la
formation ?
Concept abordé dans les formations initiales. Approche pratique à
développer ? Simulation relation de soins ?
Besoin d’acquisition au préalable, expérience. A proposer dans un
parcours professionnel ?
Besoin identique pour tout professionnel ? Axes de progression ?
Peu de formations spécifiques sur le sujet
Place des ressources humaines des établissements dans
l’accompagnement de leurs salariés dans cette connaissance
spirituelle ?
Pistes de réflexion
Place du
compagnonnage
Spiritualité et sa
manifestation au quotidien
• Un temps de réflexion en équipe :
Proposition de travailler autour de situations cliniques
Rechercher en équipe la composante spirituelle de cette situation
Lieu de transmission et patronage des jeunes professionnels
• Une réelle collaboration avec le service de l’aumônerie :
Expérience suisse positionnant l’aumônier comme membre à part
entière de l’équipe
Travailler sur l’accueil des aumôniers dans les services
Travailler sur la connotation religieuse et les replacer comme acteurs
« laïques » : meilleure connaissance de leur travail
Participation de ces acteurs (bénévoles, aumôniers …) aux staffs
hebdomadaires ?
Ouverture - Conclusion
• La dimension spirituelle est complexe dans ce qu’elle
renvoie en connotations et définition
• Difficilement classifiable et protocolisable !
• Face à des limites institutionnelles dans les changements
• Démarche à intégrer à l’histoire de l’établissement
• L’hôpital comme forteresse laïque
• Placer les soignants comme acteurs de cette dimension
• Parler de LA spiritualité ne revient t’il pas à parler de SA
spiritualité ? Construction de la spiritualité soignante
A réfléchir …
Merci de votre attention
« La mort est une ultime interpellation à
considérer la question du sens, elle n’est
pas pourtant une obligation à le faire » *
« Dans le contexte actuel, la
perspective de l’accompagnement
spirituel par un non religieux est une
perspective dérangeante pour
beaucoup » *
« La fin de vie est sans doute une invitation à
considérer la question du « Qui suis-je ? » et de
l’identité. Elle n’est en aucun cas une injonction
à le faire » *
« Contrairement à ce que
l’on pourrait penser, les
croyants n’ont pas le
monopole de la
spiritualité » *
* Extraits du livre « Vivants jusqu’à la mort :
Accompagner la souffrance spirituelle en fin
de vie » T. CHATEL, 2013
« La spiritualité demeure
aujourd’hui extrêmement
confinée au domaine privé » *
« Elle (la rencontre) aussi peut être pleinement spirituelle quand
elle est cette fenêtre qui s’ouvre, par surprise, sans
préméditation, sur une communion de cœur à cœur, une
rencontre d’âme à âme, qui unit, sans projection, deux personnes
qui se « reconnaissent », qui ont en commun la condition d’être
humain et la même soif de sens et de saveur » *
Téléchargement