CODE POSTER LOCEX Location Choice and Transport Costs : EXperimental Studies Les partenaires : Université de Rennes 1 – CREM CNRS & ITLS at University of Sydney Business School (coordinateur : Laurent Denant-Boemont) Date(s) de début et durée du projet : sept. 2011, 2 ans et 9 mois. Budget du projet : 89 000 euros Montant de l'aide d’État et financeur (ADEME, ANR, FUI, MEDDE, OSO, etc.) : 69 000 euros PREDIT GO6 et 25, 000AU$ University of Sydney Business School RÉSUMÉ L’objectif est d’apprécier l’impact des coûts de transport sur les choix de localisation au sein des agglomérations urbaines à l’aide d’expérimentations économiques en laboratoire. En termes de résultats, les coûts de transport déterminent fortement les choix de localisation. En particulier, les différences de revenu et de coût de transports des ménages expliquent la ségrégation spatiale riches /pauvres. Par ailleurs, l’importance des coûts de communication et des coûts de transport pousse les agents économiques vers des structures urbaines plus polycentriques. PROBLÉMATIQUE – METHODOLOGIE réalisés déterminant la rémunération finale des participants (Croson, 2005). De nombreuses études empiriques ont montré que les rentes foncières décroissaient avec la distance au centre des grandes agglomérations. Fig. 3. Enchères observées expérience 1 Figure 2. Le LABEX-EM de l’Université de Rennes 1 en situation Figure 1. Valeurs foncières en fonction de la distance au centre de Boston (Glaeser, 2007) Cette constatation empirique a été le fondement de l’économie urbaine (Alonso, 1964). L’hypothèse faite est que le CBD (Central Business District) concentre les emplois, les ménages se localisant en arbitrant entre coûts des transports et rente foncière. Les villes représentatives de cette structure monocentrique sont par exemple Londres, Barcelone, Paris ou Berlin. Cette hypothèse est toutefois discutable, les structures polycentriques étant de plus en plus observées, par exemple à Sydney, Amsterdam, Atlanta ou Tokyo (Anas et al., 1998, Hall, 2000). Dans ce cadre, l’approche proposée par la Nouvelle Economie Géographique (NEG, Krugman, 1995), qui porte sur les choix de localisation des entreprises et des ménages dans un cadre d’équilibre global apporte des perspectives stimulantes. L’objectif de cette recherche est d’utiliser l’économie expérimentale pour apprécier la pertinence de ces modèles théoriques. Par ailleurs, en termes d’aide à la décision publique, cette recherche met en évidence les composantes de l’arbitrage des agents économiques dans leurs choix de localisation afin de potentiellement les influencer. L’économie expérimentale consiste à reconstituer en laboratoire une situation économique précise dans laquelle les participants font des choix. La structure d’incitation y est essentielle, les choix L’objectif de cette méthode est triple (Roth, 1987) : établir des faits stylisés, tester les modèles théoriques et aider à la décision. RÉSULTATS – AVANCÉES Plusieurs études expérimentales ont été développées. La première porte sur la question de la ségrégation spatiale des ménages dans la ville monocentrique. Dans le modèle canonique d’Alonso-MuthMills, la répartition des ménages riches et pauvres entre localisations centrales et localisations résidentielles dépend uniquement d’une part de l’élasticité du coût du transport au revenu et d’autre part de l’élasticité de la demande de logement au revenu. Si la première est plus forte que la seconde, alors les riches se localiseront au centre, et les pauvres en périphérie des villes (cas des villes européennes), alors que, dans le cas inverse, la configuration inverse s’imposera à l’équilibre (cas des villes américaines). Cette hypothèse est testé au moyen d’un jeu de localisation par enchères dans laquelle des participants aux caractéristiques différentes en termes de coûts de transport et de revenu sont en compétition pour acheter des logements. Les choix des 128 participants de l’Université de Rennes 1 ont démontré de manière spectaculaire la pertinence du modèle théorique, comme le montre la figure 3. Une seconde étude expérimentale lève l’hypothèse de la ville monocentrique en étudiant la question des choix de localisation à la fois des entreprises et des ménages. L’équilibre de localisation dépend de l’importance relative des coûts de communication subis par les firmes pour accéder aux services localisés dans le CBD et des coûts de transport domiciletravail pour les ménages. Il débouche sur des configurations potentiellement très contrastées (plus ou moins polycentriques). L’expérience, réalisée à l’Université de Sydney avec 288 participants, démontre combien cet arbitrage est fondamental pour expliquer la structure urbaine des villes et la distribution des salaires des ménages en fonction de leur lieu d’emploi. Figure 4a. Choix de localisation des entreprises, traitement monocentrique Fig. 4b. Choix de localisation des entreprises, traitement polycentrique DÉBOUCHÉS – PERSPECTIVES A un moment où l’expérimentation devient un élément clé de l’évaluation des politiques publiques, cette recherche montre l’intérêt des expérimentations en laboratoire pour éclairer les déterminants des choix de localisation. Les débouchés sont des publications scientifiques dans les revues internationales. Les perspectives sont une poursuite des collaborations en cours (University of Sydney, UNSW..) sur le thème des coûts de transport et de leur impact sur les structures urbaines.