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III. M. Emmanuel MACRON
Le candidat Macron part d’un constat simple : le
système de santé français est performant mais
très inégalitaire et plus curatif que préventif.
Il souhaite que la France puisse gérer une population vieillissante, dont les maladies se chronicisent
dans une approche globale qui tiendrait mieux compte des facteurs écologiques tout en s’appuyant
sur les nouvelles technologies pour moderniser la médecine et la rendre accessible au plus grand
nombre tout en limitant les dépenses de santé à 250 milliards d’euros. Il structure ainsi son
programme santé selon trois grands axes.
Dans la première partie de son programme, il insiste sur la nécessité de faire passer notre système
de santé d’un système plutôt curatif à un système résolument préventif.
Il souhaite que le gouvernement finance des missions de prévention dans les établissements de
santé comme dans les cabinets libéraux. Dans cette optique, il voudrait modifier la rémunération des
praticiens libéraux afin d’accentuer leur mission de prévention. Il se positionne aussi en faveur de la
recherche environnementale qu’il entend bien soutenir. Enfin, et cette partie nous concerne
directement : il veut créer un service sanitaire public. Autrement dit, chaque étudiant de santé devra,
au cours de son cursus, effectuer une mission de prévention de trois mois dans des entreprises ou
des écoles.
Dans sa deuxième partie, Emmanuel Macron cherche à rendre le système de santé plus égalitaire.
Cela passe, selon lui, par un meilleur remboursement des soins. Aussi, il s’engage sur le non-
déremboursement des « soins utiles » pendant son quinquennat, tout en restant vague sur ce qu’est
un « soin utile ». Il souhaite également atteindre un objectif de 100% de couverture pour la prise en
charge des lunettes, prothèses dentaires et de l’audition. Ce, sans augmenter le prix des mutuelles,
simplement en imposant trois contrats types que tout assureur devra fournir, ce qui devrait faire
marcher la concurrence.
Il entend également rembourser complètement les soins des patients hypertendus chroniques. Il
aimerait également renforcer le droit à l’oubli : les malades de cancers et d'hépatite C n'auront
plus à le mentionner lors de la souscription d’une nouvelle assurance, 5 ans après leur
rémission (contre 10 aujourd'hui).
Concernant l’épineuse question du tiers-payant, il souhaite faire réévaluer cette mesure dès
les premières semaines de son quinquennat sans véritablement préciser de projet de
remplacement.
Enfin, il aborde dans cette partie le problème des déserts médicaux qu’il souhaite régler en
augmentant le numérus clausus, et donc en augmentant les capacités de formation des
professionnels de santé au besoin des différentes régions mais également en doublant le
nombre de maisons de santé pluridisciplinaires et enfin en investissant dans la télémédecine.
Son troisième objectif vise à rendre le système de santé plus efficient dans le but de réaliser
15 milliards d’euros d’économie sur 5 ans.