La place de la France est aux côtés de la Grèce
Au VIème siècle av. J.-C. les grecs ont inventé la démocratie (du grec ancien
dēmokratía, « souveraineté du peuple »). En 2015 ils font une nouvelle démonstration de
leur attachement à ce modèle politique en reprenant en main leur souveraineté,
confisquée depuis des années par la Troïka, dénoncée depuis sa naissance par les
socialistes français.
Réhabilitation de la souveraineté populaire, sortie de la crise humanitaire, justice sociale,
renaissance culturelle, le programme de Syriza durant la campagne électorale était clair,
le nouveau gouvernement aspire désormais à le mettre en œuvre. Respecter leur vote
c’est leur laisser la possibilité de le faire. Ainsi en est-il de la démocratie.
« Respect du vote des Grecs »
Le 5 février dernier lors de sa 5ème conférence de presse, François Hollande
déclarait au sujet de la Grèce : "Le rôle de la France est de trouver une solution,
de contribuer à un accord mais dans le respect, respect du vote des Grecs mais
respect des règles européennes et respect des engagements. C'est sur ces
bases-là que je travaille avec nos partenaires européens". Pourtant, la veille,
d’une façon tout à fait incompréhensible, la BCE a durci les conditions de
refinancement des banques grecques, alors qu’elle s’apprête à racheter
massivement sur les marchés des titres privés dont la qualité de certains n’est
pas garantie. Ceci n'est pas admissible. A l’inverse, une partie de la solution
réside dans la monétisation de cette dette.
Les mémorandums d’austérité ne font pas partie des institutions
européennes
Le respect des objectifs budgétaires du Pacte de Stabilité et de Croissance est
une obligation pour les pays de l’Union Européenne que le nouveau
gouvernement grec a bien l’intention d’honorer. A l’inverse, l’application des
mémorandums d’austérité imposés par la Troïka, coalition illégitime qu'il est
urgent de remplacer par une instance démocratique, n’en est pas une. Cette
dernière, en conditionnant les programmes d’aide à la Grèce à des réformes
structurelles ultralibérales, a plongé le pays dans une crise économique et
humanitaire dévastatrice. Parallèlement, la rigidité et l'orthodoxie allemande sur
la dette grecque depuis son origine, ont participé à entraîner l'UE dans une crise
toujours plus profonde. C’est conscients des causes qui ont conduit leur pays
dans la misère que les Grecs se sont levés contre les mémorandums le 25 janvier
dernier. Leur imposer de nouvelles mesures d'étouffement économique serait une
lourde remise en cause de leur souveraineté et ne serait pas sans conséquence
sur toute l'économie européenne.
Là où il y a une volonté, il y a un chemin
La Grèce est une alliée en Europe, et cette alliance peut montrer une nouvelle
voie, celle d’une nouvelle orientation de la politique européenne, celle qui place
l’humain au cœur des enjeux, bien devant les intérêts financiers de quelques
uns. Celle qui concilie le respect des règles communes et la détermination à
construire un avenir meilleur.
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