I n memoriam In memoriam À Pascale et à tous ceux qui l’aimaient... S ix mois déjà nous séparent de l’annonce de ton décès brutal, et son évocation n’a rien perdu d’intensité dans la souffrance aiguë qui nous a tous terrassés... Nous qui te connaissions, nous savions quel parcours tu avais entrepris face à la maladie, la prenant à bras le corps, déterminée à en faire façon, à nouveau, comme lorsque petite fille, tu as accepté de couper tes longs cheveux pour garder ta jambe... Nous avons vécu avec toi les errances de diagnostic, les phases d’espoir, puis de peur, d’incertitudes. Nous tous avons oublié la réalité froide des statistiques et des chiffres, nous avons voulu y croire : s’il n’y avait qu’un pour cent de chance, c’était forcément toi... Nous avons fait avec toi le chemin initiatique du patient, du côté malade, nous avons ri de choses qui auraient fait pleurer d’autres que nous, nous avons pensé à notre récit plus tard, et surtout à l’enrichissement que cette épreuve collective nous apportait, dans notre accompagnement quotidien des malades... Tous, nous avons le regret affreux de ne pas t’avoir consacré plus de temps, croyant toujours avoir encore et encore des jours devant nous… Même quand le chemin mental d’une lutte inégale, et probablement à moyen terme perdue, a été initié, il reste impensable que cela s’arrête, sans crier gare... Aucune préparation psychologique nous permet d’accepter de perdre un être cher, encore en apparente bonne santé, et si rapidement. Le choc est si brutal qu’il ressemble à l’accident qui, d’une minute à l’autre, met fin à toute réalité, et reste incompréhensible et inacceptable. Et pourtant, nous qui avons dans notre cœur, ta beauté, ton sourire, la malice de tes yeux, ta disponibilité et ta douceur, que pouvions-nous te souhaiter, toi notre amie, de “moins mal” que de ne pas te réveiller, grâce à un cœur fatigué, qui dit “stop” ? Qui d’entre nous ne s’était pas effrayé du jour où tu devrais accepter l’inacceptable, dans une escalade infernale de désillusions, admettre que cette médecine, ce sacerdoce au lit des patients était en échec pour l’une des meilleures d’entre nous ? Que tes amis, aussi forts soient-ils, n’étaient même pas capables, avec leur grand savoir, de te sauver… ? Ce renoncement, cette terrible leçon de modestie et de “savoir non faire”, t’a été, Dieu merci, épargné, au prix d’une disparition trop rapide, qui nous a laissé en manque absolu… Manque de toi, manque de ne t’avoir dit, manque de n’avoir pas su, manque et regrets sans fin... Pascale, et vous, tous ceux que nous aimons et qui partez trop vite, trop tôt, et presque sans prévenir, ayez pitié de notre maladresse, de notre absence, de tout ce que nous aurions pu faire mieux ou différemment… Soyez une leçon, pour nous qui restons, de savoir vivre et de respect d’autrui et de soi-même… Pascale, tu nous manques, mais ta pensée ne nous quitte 6 pas et cette séparation nous rend autres… Pascale, où que tu sois, reste avec nous et reviens comme une ombre dans notre vie pour en guider les pas hésitants et malhabiles... À Toi. Anne N XXIIIème Congrès de la Societe Francaise de Psycho-Oncologie Le proche, nouvel acteur du soin : rôles assignés, rôles assumés JEUDI 7 ET VENDREDI 8 DÉCEMBRE 2006 P A L A I S D E S C O N G R È S D ' A R C A C H O N Organisation scientifique Docteur Jean-Marie DILHUYDY - E-mail : [email protected] Commissariat général COMM Santé – BP 33 – 33360 LATRESNE - Tél. 33 (0)5 57 97 19 19 - Fax : 33 (0)5 57 97 19 15 - E-mail : [email protected] La Lettre du Sénologue - n° 33 - juillet-août-septembre 2006