La Lettre du Sénologue - n° 33 - juillet-août-septembre 2006
In memoriam
In memoriam
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XXIIIème Congrès de la Societe Francaise de Psycho-Oncologie
Le proche, nouvel acteur du soin :
rôles assignés, rôles assumés
JEUDI 7 ET VENDREDI 8 DÉCEMBRE 2006
PALAIS DES CONGRÈS D'ARCACHON
Organisation scientifique
Docteur Jean-Marie DILHUYDY - E-mail : [email protected]
Commissariat général
COMM Santé – BP 33 – 33360 LATRESNE -
Tél. 33 (0)5 57 97 19 19 - Fax : 33 (0)5 57 97 19 15 - E-mail : [email protected]
Six mois déjà nous séparent de l’annonce de ton décès
brutal, et son évocation n’a rien perdu d’intensité dans
la souffrance aiguë qui nous a tous terrassés...
Nous qui te connaissions, nous savions quel parcours tu avais
entrepris face à la maladie, la prenant à bras le corps, dé-
terminée à en faire façon, à nouveau, comme lorsque petite
fille, tu as accepté de couper tes longs cheveux pour garder
ta jambe...
Nous avons vécu avec toi les errances de diagnostic, les phases
d’espoir, puis de peur, d’incertitudes. Nous tous avons oublié la
réalité froide des statistiques et des chiffres, nous avons voulu
y croire : s’il n’y avait qu’un pour cent de chance, c’était forcé-
ment toi...
Nous avons fait avec toi le chemin initiatique du patient, du
côté malade, nous avons ri de choses qui auraient fait pleurer
d’autres que nous, nous avons pensé à notre récit plus tard, et
surtout à l’enrichissement que cette épreuve collective nous ap-
portait, dans notre accompagnement quotidien des malades...
Tous, nous avons le regret affreux de ne pas t’avoir consacré
plus de temps, croyant toujours avoir encore et encore des
jours devant nous… Même quand le chemin mental d’une
lutte inégale, et probablement à moyen terme perdue, a été
initié, il reste impensable que cela s’arrête, sans crier gare...
Aucune préparation psychologique nous permet d’accepter de
perdre un être cher, encore en apparente bonne santé, et si
rapidement. Le choc est si brutal qu’il ressemble à l’accident
qui, d’une minute à l’autre, met fin à toute réalité, et reste in-
compréhensible et inacceptable.
Et pourtant, nous qui avons dans notre cœur, ta beauté, ton
sourire, la malice de tes yeux, ta disponibilité et ta douceur,
que pouvions-nous te souhaiter, toi notre amie, de “moins
mal” que de ne pas te réveiller, grâce à un cœur fatigué, qui dit
stop” ? Qui d’entre nous ne s’était pas effrayé du jour où tu de-
vrais accepter l’inacceptable, dans une escalade infernale de dé-
sillusions, admettre que cette médecine, ce sacerdoce au lit des
patients était en échec pour l’une des meilleures d’entre nous ?
Que tes amis, aussi forts soient-ils, nétaient même pas capables,
avec leur grand savoir, de te sauver… ? Ce renoncement, cette
terrible leçon de modestie et de “savoir non faire”, t’a été, Dieu
merci, épargné, au prix d’une disparition trop rapide, qui nous a
laissé en manque absolu… Manque de toi, manque de ne t’avoir
dit, manque de n’avoir pas su, manque et regrets sans fin...
Pascale, et vous, tous ceux que nous aimons et qui partez trop
vite, trop tôt, et presque sans prévenir, ayez pitié de notre ma-
ladresse, de notre absence, de tout ce que nous aurions pu faire
mieux ou différemment… Soyez une leçon, pour nous qui res-
tons, de savoir vivre et de respect d’autrui et de soi-même…
Pascale, tu nous manques, mais ta pensée ne nous quitte
pas et cette séparation nous rend
autres…
Pascale, où que tu sois, reste avec
nous et reviens comme une ombre
dans notre vie pour en guider les
pas hésitants et malhabiles...
À Toi.
Anne N
À Pascale et à tous ceux
qui l’aimaient...
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