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SOMMAIRE EXÉCUTIF
Dans sa volonté de bien connaître chacun des maillons de la chaîne du livre et de bien
comprendre les enjeux auxquels est confrontée l’industrie du livre aux prises avec un
environnement en perpétuel changement, le ministère du Patrimoine canadien
commandait la présente étude sur la distribution du livre de langue française au Canada.
Celle-ci traitera des principales réalités et des défis de l’édition de littérature générale,
généralement destinée au grand public et mise en marché à travers le réseau de la vente
au détail.
Le secteur comprend deux fonctions distinctes : la diffusion et la distribution. La
diffusion de livres consiste à susciter la commande des librairies et des autres points de
vente par l’intermédiaire d’un réseau de représentants, lesquels agissent pour le compte
d’un ou plusieurs éditeurs. La distribution rassemble plutôt les tâches logistiques liées à
la circulation physique des livres et à la gestion des flux financiers qui y sont liés.
Compte tenu de la complémentarité des deux fonctions, celles-ci sont souvent
regroupées au sein d’une même entreprise : on parlera alors d’un diffuseur-distributeur.
La diffusion-distribution de livres se démarque nettement des autres secteurs de la filière
du livre, notamment dans son modèle économique. D’abord, le nombre de distributeurs
de livres demeure limité, les barrières à l’entrée étant très imposantes : la distribution de
livres exige d’importants investissements et une masse critique dont ne peut disposer
l’entreprise naissante. La distribution de livres fait appel à une main-d’œuvre technique,
et son fonctionnement est principalement de type industriel. Le distributeur a peu
d’emprise sur les titres qui lui seront confiés, ni sur les moyens de promotion des titres,
ou même sur leur prix. Il n’est pas propriétaire du produit, dont il n’est que dépositaire.
La diffusion et la distribution de livres au Québec – plus spécifiquement la diffusion et
la distribution des nouveautés – sont principalement régies par le système de l’office. Le
principe de l’office veut qu’à partir d’une entente préétablie entre le diffuseur et le
libraire, le détaillant reçoive automatiquement un certain nombre d’exemplaires de
chaque nouveau titre d’un éditeur donné, dès sa parution. Au fil des années, on a
complété l’office par le prénoté, qui permet de modifier le nombre d’exemplaires prévus
à l’office, de façon ponctuelle, pour un titre donné. À cause du nombre grandissant de
nouveautés, le prénoté prend progressivement plus d’importance que l’office.
Depuis juin 1981, la Loi sur le développement des entreprises québécoises dans le
domaine du livre, communément appelée Loi 51, permet un meilleur développement des
industries du livre au Québec, une meilleure diffusion de la littérature québécoise et une
LA DIFFUSION ET LA DISTRIBUTION DU LIVRE DE LANGUE FRANÇAISE AU CANADA