Mémoire de stage Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude : étude de la variabilité intra-lac Lac d’Arvouin © Féret © Féret Avec le Réseau Lacs Sentinelles « Les lacs d’altitude, sentinelles pour le suivi des changements globaux des Alpes françaises » Une action qui bénéficie du soutien financier de l’Union européenne, via le Programme opérationnel interrégional du Massif des Alpes. L’Europe s’engage sur le Massif Alpin avec le Fonds Européen de Développement Régional Structure d’accueil : Etudiante : UMR CARRTEL FERET Léa 75 Avenue de Corzent, BP 511, 74203 Thonon-les-Bains Cedex M2 IMACOF 2015-2 016 Tuteur de la structure d’accueil : Tuteur académique : RIMET Frédéric Ingénieur d’étude ANDRIAMAHEFA Heriniaina Remerciements Je tiens tout d’abord à remercier M. Frédéric RIMET, tuteur, pour la confiance qu’il m’a témoignée tout au long de ce stage. Je voudrais également le remercier de m’avoir appris à mener une étude scientifique et pour ses précieux conseils en identification des diatomées benthiques. Mes remerciements sincères à Agnès BOUCHEZ, Etienne DAMBRINE, Carole BIRCK pour l’aide qu’ils m’ont apportée tout au long de ce stage mais également pour la valorisation de ce projet. Merci également à Florent ARTHAUD, à l’ensemble des étudiants préleveurs de l’Université de Savoie et aux plateaux techniques de l’UMR CARRTEL pour les informations délivrées ayant permis la réalisation de cette étude. Je voudrais finalement remercier toute l’équipe de l’UMR CARRTEL de m’avoir si chaleureusement accueillie et de m’avoir permis de développer mes acquis en termes d’hydrobiologie. i Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude : variabilité intra-lac (résumé) Les diatomées benthiques sont utilisées en routine pour évaluer l’état écologique de divers milieux aquatiques selon les exigences de la Directive Cadre sur l’Eau. Les lacs d’altitude, qui constituent des milieux de référence de par leur faible exposition aux pressions anthropiques, peuvent eux aussi faire l’objet de suivis de qualité. Cette étude a pour objectif d’analyser la variabilité des communautés diatomiques à l'intérieur des lacs d’altitude et d’évaluer les conséquences de celle-ci sur la bioindication. Pour cela, les communautés de diatomées benthiques de 63 lacs d’altitude du Nord des Alpes françaises, ont été échantillonnées au travers de 3 sites de prélèvements par lac sur un même type de substrat (pierres) pendant une même saison (été 2013). La comparaison des variabilités intra-lac1 et inter-lacs2 a mis en évidence un gradient d’hétérogénéité des communautés des lacs dû à divers facteurs dont la profondeur et la taille du lac. En effet, la plupart des lacs peu profonds présentent des communautés de diatomées homogènes alors que les lacs plus profonds ont des communautés plus hétérogènes. Diverses hypothèses sont énoncées afin d’expliquer ce gradient d’hétérogénéité des communautés observées : turbulence de l’eau, variabilité des habitats, erreurs de prélèvements, etc. Finalement, l’impact de l’hétérogénéité sur l’évaluation de l’état écologique est démontrée (variation spatiale des notes indicielles sur un même lac) et souligne ainsi la nécessité de réaliser plusieurs prélèvements au sein d’un même lac afin d’obtenir une évaluation environnementale robuste. Mots-clés : Diatomées, Lacs d’altitude, Hétérogénéité intra-lac, Bio-indication, Benthos Benthic diatoms communities in high-altitude lakes: within lake variability (summary) Benthic diatoms are commonly used to assess the ecological status of many aquatic systems following the requirements of the Water Framework Directive. High-altitude lakes, which are often considered to be reference environments due to their low anthropogenic disturbances, could be assessed. The aim of this study is to analyze the variability of benthic diatoms communities within high-altitude lakes and to assess the consequences of this on bio-assessment. For this purpose, benthic diatoms communities from 63 high-altitude Northern French Alps lakes were sampled. Three samples per site were collected on the same substrate (stones) during in the summer of 2013. The comparison of the intra-lake and interlakes’ variabilities brings to light a heterogeneity gradient of the communities due to different parameters, specifically the depth and the size of lakes. Indeed, most shallow lakes have homogeneous communities whereas deeper lakes have heterogeneous communities. Several hypotheses can explain this community heterogeneity gradient: water turbulence, habitat variability, etc. The impact of this heterogeneity on the ecological status assessment is demonstrated (i.e. spatial variation of indicial scores within a same lake) and therefore, underlined the necessity to obtained several samples per lake so that a robust environmental assessment can be performed. Keywords : Diatoms, High-altitude lakes, Within lake heterogeneity, Bio-indication, Benthos 1 2 Variabilité des communautés de diatomées benthiques au sein d’un même lac d’altitude Variabilité des communautés de diatomées benthiques entre les différents lacs d’altitude étudiés ii Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude : variabilité intra-lac Introduction (version abrégée) (2) cette variabilité intra est positivement liée à la Les diatomées constituent un phylum de micro- concentration en nutriments et à la taille du lac ; algues présentes dans tous les milieux aquatiques. (3) cette variabilité impacte l’évaluation de l’état Au sein de ce phylum, les diatomées benthiques, écologique des lacs (notes indicielles variées). connues aux Cette étude, menée au sein de l’INRA de Thonon- concentrations en nutriments et en matière organique les-Bains et de l’Université de Savoie Mont- du milieu, constituent un bio-indicateur, désormais Blanc et en collaboration avec le Conservatoire utilisé en routine, de la qualité de l’eau. Depuis des espaces naturels de Haute Savoie, animateur 2000, des suivis écologiques de l’ensemble des du réseau « Lacs Sentinelles », a pour principal écosystèmes d’eau douce au travers des diatomées objectif sont requis par la Directive Cadre sur l’Eau. Le prélèvement pour bio-monitoring 3 leurs des sensibilités lacs variées d’altitude est ainsi de proposer des un protocole diatomées de benthiques spécifique aux lacs d’altitude. préconisé, d’autant que ces milieux peu impactés peuvent constituer des stations de référence4. Cependant, davantage d’efforts ont été fournis pour mettre en place ces suivis basés sur les diatomées benthiques en rivière plutôt qu’en lac. De plus, malgré la création en Europe d’outils d’évaluation de la qualité des eaux en lac au travers des diatomées, une question subsiste ; celle de la variabilité intralac des communautés. En effet, le peu d’études à ce jour dédiées à cette problématique résulte en des conclusions divergentes. Afin d’étudier cette problématique sur les lacs d’altitude, les communautés diatomiques ont été prélevées en trois points littoraux différents au sein de 63 lacs d'altitude sur un type de substrat (pierres) et pendant une même saison (été). Trois hypothèses sont alors énoncées : (1) une variabilité intra-lac des communautés, plus faible que la variabilité inter-lacs, est attendue ; 3 4 Evaluation de la qualité d’un milieu au travers de sa biologie Milieu peu impacté qui peut servir d’étalon pour le monitoring Matériel et méthodes Sur chacun des 63 lacs étudiés (cf. figure n°1), des prélèvements de diatomées benthiques et d’eau ont été réalisés en simultané entre juillet et août 2013. Les diatomées benthiques ont été échantillonnées sur des pierres en trois points du lac les plus éloignés possibles. Leurs traitements et analyses ont été menés selon la norme IBD (Indice Biologique Diatomées ; Afnor, 2007). Les prélèvements d’eau ont été effectués au centre du lac à l’aide d’une bouteille Van Dorn5 fixée sur un radeau. Des paramètres tels que la température et la conductivité ont également été mesurés insitu. L’ensemble des paramètres analysés sont récapitulés avec les normes ou méthodes correspondantes au sein du tableau n°1. Des caractéristiques physiques des lacs et de leur bassin versant y sont également répertoriées. 5 Bouteille intégratrice utilisée pour les prélèvements d’eau. Elle permet d’obtenir un échantillon représentatif de la colonne d’eau. iii un gradient d’hétérogénéité intra-lac. Les paramètres analysés sont alors tout d’abord comparés un à un à ce gradient au travers de boites à moustaches. Ensuite, les facteurs ont été étudiés en synergie grâce à une Analyse Canonique des Correspondances (ACC) réalisée sur l’ensemble des lacs. Pour finir, les coordonnées de chacun des lacs sur la ACC ont, elles aussi, été comparées au gradient d’évaluer Normes/méthodes NF T90-354 NF EN 1189 NF T 90-015 NF T 90-005 NF T 90-020 distances Premièrement, résultats obtenus, un pour chaque site, au sein d’un même lac. Résultats Les deux NF T 90-108 NF EN 872 NF T 90-114 NF EN 1484 Cartes IGN, MNT Veille bibliographique Cartes IGN, MNT de Bray-Curtis matrices sont part les variabilités au travers d’histogrammes les élevées (cf. figure n°2a). Les tests de normalité (p- de des communautés. Les distances intra et inter-lacs sont représentées représentant distances inter-lacs sont généralement plus créées pour inter-lacs histogrammes distances intra et inter-lacs montrent que les analyser d’une part les variabilités intra-lac et d’autre des forme d’histogrammes afin de comparer les trois NF EN ISO 10304-1 deux l’hétérogénéité L’ensemble des indices ont été représentés sous problématiques énoncées précédemment sont mises place. de afin indice biotique6 a été calculé pour chaque site. Trois stratégies d’analyses correspondant aux en l’impact Troisièmement, communautés sur le bio-monitoring des lacs, un Figure 1 : Carte de localisation des lacs d’études Tableau 1 : Paramètres étudiés et méthodes utilisées Paramètres étudiés Diatomées benthiques Phosphore total Ammoniac Ions calcium, magnésium, sodium et potassium Ions chlorures, sulfates et nitrates Silice Matières en suspension Chlorophylle a Carbone organique dissous Altitude du lac Profondeur maximale du lac Taille du lac et du bassin versant d’hétérogénéité. et comparées à l’aide de tests de normalité puis de values << 0,05) et T de Student valident cette différence (p-value < 2,2e-16). La distance inter-lacs moyenne est de 0,7286 alors que la distance intralac moyenne est de 0,4352. Sept classes d’hétérogénéité ont été créées et utilisées pour réaliser des boites à moustaches. Cependant aucun paramètre, s’il est pris seul, ne montre une tendance significative le long du gradient d’hétérogénéité des sept classes. Les ACC tests-T de Student. Deuxièmement, afin d’étudier réalisées sur le jeu de données présentent, elles, des les paramètres à l’origine de la variabilité intra-lac résultats plus significatifs avec un effet des des communautés, des classes d’hétérogénéité paramètres « profondeur » et « conductivité » d’une intra-lac sont créées. Celles-ci permettent d’obtenir 6 Calcul basé sur les abondances relatives de chaque espèce ainsi que leur sensibilité à la pollution et résultant en une note iv reflétant la qualité du milieu part et d’autre part des facteurs « taille du lac » et Figures 2a : Histogramme de distances / 2b : ACC / 2c : Coordonnées ACC des lacs et hétérogénéité des communautés « concentration en carbone organique dissous » (cf. La comparaison intra-lac des indices diatomiques a figure n°2b). En couplant ces résultats avec les mis en évidence des variations plus importantes coordonnées des lacs en fonction des sept classes des notes au sein de lacs hétérogènes. Par (cf. figure n°2c), il apparait que les lacs présentant ailleurs, 14 lacs présentent des changements de des communautés homogènes (classes 1, 2 et 3) qualité d’un site à l’autre. Or la majorité de ces sont plus grands et présentent une plus forte lacs (10) possèdent une forte variabilité intra-lac. concentration en carbone organique alors que les Pour 9 d’entre eux, des erreurs d’échantillonnages lacs hétérogènes présentant des communautés ont été détectées sur les cartes de localisation des hétérogènes (classes 6 et 7) sont de plus grande points de prélèvements (ex : masse profondeur et ont une conductivité élevée. Les différente, proximité tributaire, etc.). d’eau communautés de diatomées se développant au sein de ces lacs sont également différentes. Les lacs homogènes sont Achnanthidium dominés et par Encyonema, les genres diatomées accrochées au substrat alors que les lacs hétérogènes présentent une plus forte abondance d’espèces faiblement attachées. Discussion Les études dédiées variabilité des communautés de diatomées au sein d’un même lac sont encore peu nombreuses et résultent en des conclusions diverses. Snell et Irvine (2013) ont, par exemple, remis en question les recommandations de King, et al. (2005) et préconisent 2a à l’évaluation de la une combinaison de plusieurs prélèvements réalisés au sein de divers habitats plutôt qu’un échantillonnage unique7. Dans les lacs d’altitude la variabilité intra-lac est plus faible que la variabilité inter-lacs confirmant l’hypothèse de départ (1) et les résultats de Snell et 2b Irvine (2013). Cependant, certains lacs présentent de fortes hétérogénéités (lac du Riondet, lac de la Plagne, etc.). Divers facteurs dans la bibliographie sont connus comme favorisant l’hétérogénéité des communautés de diatomées : substrat prélevé, gradient latitudinal, température, concentrations en 2c nutriments, etc. Cependant, les analyses des 3c paramètres un à un ne montrent aucune influence de ces derniers. Snell et Irvine (2013) affirment 7 Un site, un type d’habitat (pierres généralement) v d'ailleurs qu’aucun gradient environnemental seul Comme ne vient contrôler les communautés. Par contre, communautés se reflètent dans le calcul des notes l’analyse des paramètres physiques et chimiques en indicielles et la détermination de l’état écologique synergie a permis de distinguer les lacs homogènes du lac. En effet, ce sont majoritairement les lacs (peu lacs les plus hétérogènes qui subissent de plus hétérogènes (profond, petite taille). L’hypothèse fortes variations indicielles et des changements de départ (2) est ainsi réfutée. Plusieurs limites à de classe de qualité écologique. Des erreurs de ces analyses peuvent être énoncées : paramètres prélèvements ont cependant été mises en évidence analysés à l’échelle du lac au lieu du site par et semblent aussi être à l’origine de certaines exemple. Des paramètres, pourtant connus comme différences jouant des résultats indiquent que non seulement il faut communautés, sont également manquants. Parmi réaliser 3 points de prélèvements pour avoir une eux : le type d’habitat local (e.g. Snell et Irvine, vision 2013 ; Maruyama et al., 2015), les pressions diatomées mais également qu’il faut veiller au physiques (turbulence de l’eau et action des bon vagues : e.g. Stevenson et Stoermer, 1981 ; King et prélèvement. al., 2006 ; Cantonati et Lowe, 2014), etc. Conclusion profonds, un rôle grande dans taille) des l’hétérogénéité Malgré le manque de données une nouvelle hypothèse est mise en évidence : les perturbations physiques subies l’homogénéisation diatomées par le des communautés benthiques. En lac effet, favorisent les de lacs homogènes sont constitués de diatomées fortement accrochées au substrat (Achnanthidium) qui sont considérées comme pionnières et capables de résister aux fortes turbulences. Ces lacs présentant des communautés homogènes, sont peu profonds et donc plus sensibles aux coups de vent. Ils subissent des pressions physiques empêchant le développement du biofilm vers d’autres stades écologiques6, qui sont eux constitués d’espèces de grandes tailles et peu accrochées (Hoagland et al., 1982). 6 attendu, l’hétérogénéité d’évaluations représentative positionnement écologiques. des communautés des stations des Ces de de Cette étude a permis de valider les hypothèses (1) et (3) mais de réfuter l’hypothèse (2). Le gradient d’hétérogénéité est lié positivement à la profondeur mais négativement à la taille du lac. De plus, l’homogénéisation des peuplements est favorisée par les pressions physiques (turbulence de l'eau) sur les lacs peu profonds. Compte tenu de l’hétérogénéité de certains lacs et des conséquences sur le bio-monitoring, une stratégie d’échantillonnages multiples est recommandée pour les lacs d’altitude. Une campagne de prélèvement « test » est déjà prévue en septembre 2016 selon le protocole résultant de cette étude. Une étude plus précise de la répartition spatiale des communautés (une dizaine de sites par lac) peut cependant constituer une perspective intéressante. Période donnée dans l’évolution naturelle d’une communauté biologique s’installant sur un substrat encore vierge vi Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Sommaire Remerciements ...................................................................................................................................... i Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude : variabilité intra-lac (résumé) ...............ii Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude : variabilité intra-lac (version abrégée) .iii Sommaire ............................................................................................................................................. 1 Sigles et abréviations ........................................................................................................................... 2 Glossaire............................................................................................................................................... 2 Introduction .......................................................................................................................................... 3 1.Contexte ............................................................................................................................................ 5 1.1. Volet européen : veille bibliographique des protocoles de prélèvements et des études de la variabilité intra-lac ........................................................................................................................... 5 1.2. Volet local : l’INRA et l’Asters au sein des Alpes françaises du Nord ................................... 6 2.Matériels et méthodes ....................................................................................................................... 9 2.1. Prélèvements ............................................................................................................................ 9 2.2. Traitements des échantillons ................................................................................................... 11 2.3. Analyses des données ............................................................................................................. 12 3.Résultats .......................................................................................................................................... 16 3.1. Variabilité des communautés inter-lacs et intra-lac ................................................................ 16 3.2. Caractérisation physique, chimique et biologique des lacs en fonction de l'hétérogénéité de leurs communautés ......................................................................................................................... 18 3.3. Impact de l’hétérogénéité des communautés sur la bio-indication ......................................... 25 4.Discussion ....................................................................................................................................... 28 4.1. Des typologies et biologies reflétant le niveau d’hétérogénéité des lacs d’altitude ................ 28 4.2. Des perturbations physiques à l’origine du gradient d’hétérogénéité des lacs ........................ 31 4.3. Une hétérogéneité des communautés de diatomées qui impacte le bio-monitoring ............... 33 Conclusion ......................................................................................................................................... 37 Bibliographie ...................................................................................................................................... 39 Liste des figures et des tableaux ........................................................................................................ 43 Annexes .............................................................................................................................................. 45 1 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Sigles et abréviations MIL : Multimetric Index for Lakes ACC : Analyse Canonique des Correspondances ANOVA : ANalysis Of VAriance Mg2+ : Ion magnésium ARA-CON : Lac des Confins MNT : Modèle Numérique de Terrain B : Brute N : Azote BEL1-BOB : Lac Robert Sud-Est Na+ :Ion sodium BEL-ACH : Lac Achard NH4+ : Ammonium BOF-RIO : Lac Riondet de Forclaz NO3- : Nitrates BOF-VER : Lac Verdet de Forclaz P : Phosphore Ca2+ : Ion calcium CER-CER : Lac des Cerces CER-CMAI : Lac Sainte Marguerite du Thabor supérieur CER-GBA : Lac du Grand Ban PHYLIB : German Assessment System for CHA-ARV : Lac d’Arvouin Macrophytes and Phytobenthos for the WFD Cl : Ions chlorures PISIAD : Proportions of Impact-Sensitive and Chloro a : Chlorophylle a Impact-Associated Diatoms COD : Carbone Organique Dissous CARRTEL : Centre Alpin de Recherche sur les Réseaux Trophiques et les Ecosystèmes Limniques DCE : Directive Cadre sur l’Eau PSB-LGT : Lac Longet du Petit Saint Bernard GRA-CLO : Lac du Clou Ptot : Phosphore total GRA-NOI : Lac Noir du Clou ROU-BLA : Lac Blanc de l’Herpie H : Homogénéisée ROU-FAU : Lac Faucille H2O2 : Peroxyde d’hydrogène SiO2 : Silice HCl : Acide chlorhydrique SO42- : Ions sulfates IBD : Indice Biologique Diatomées UMR : Unité Mixte de Recherche IGN : Institut Géographique National INRA : Institut National de la Recherche Agronomique IOJ : Indeks Okrzemkowy Jezior (Indice diatomées pour lacs) IPS : Indice de Polluosensibilité Spécifique IRSTEA : Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture K+ : Ion potassium LACOMIC : LAcs et Communautés MICrobiennes VMO-PRT : Lac de la Partie LTDI : Lake Trophic Diatom Index Method VTI-PLA : Lac de la Plagne MES : Matières En Suspension VTM-BTM : Lac Blanc de Termignon VTM-PDL : Plan du lac VTM-NET : Lac des Nettes Glossaire Diatomées rubanées : espèces créant des colonies en forme de rubans Epilithiques : espèces appréciant vivre sur les rochers, pierres, galets, etc. Frustule : coque siliceuse entourant les diatomées et composé de deux valves Liste floristique : énumération des espèces florales, ici diatomées, et de leurs abondances relatives Milieu ou station de référence : Milieu peu impacté qui peut servir d’étalon pour le monitoring Phyto-benthos : flore aquatique benthique c’est-à-dire vivant sur le fond Synergie : phénomène par lequel plusieurs facteurs agissant en commun ensemble créent un effet global 2 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Introduction Les Bacillariophyta, plus couramment appelées « diatomées », correspondent à un phylum de micro-algues. Celles-ci sont distribuées sur l’ensemble des milieux aquatiques et constituent, par ailleurs, les principaux producteurs primaires de ces écosystèmes (Mann et Droop, 1996). Plus précisément, les diatomées benthiques, sont connues comme l’élément constitutif majeur du phytobenthos en termes de biomasse (Stevenson, 1998) et de diversité spécifique. Il existe, en effet, plus de 100 000 espèces (Mann et Vanormelingen, 2013) dont 700 sont communément observées dans les eaux douces européennes (Lange-Bertalot et al., 2013). Ayant la particularité de posséder un temps de génération court (Schneider et al., 2012) et des niveaux de tolérances spécifiques aux concentrations en matière organique et en nutriments du milieu (Crossetti et al., 2013 ; Rimet, 2016), les diatomées constituent un bio-indicateur reconnu de la qualité de l’eau. Elles répondent ainsi rapidement aux pollutions des milieux aquatiques et permettent donc de refléter non seulement les niveaux trophiques et saprobiques mais également de traduire certains facteurs environnementaux (géologie, chimie de l’eau, etc.). Plusieurs méthodologies, basées sur la composition taxonomique des communautés de diatomées ont alors été développées, depuis plus d’un demi-siècle, afin d’évaluer le niveau de pollution des rivières (e.g. Potapova et Charles, 2003 ; Kelly et al., 2008 in Rimet, 2009a). Depuis 2000, des suivis de qualité écologique des écosystèmes d’eau douce au travers des diatomées benthiques sont requis par la Directive Cadre Européenne sur l’Eau (DCE, Parlement européen et al. 2000) pour les lacs et les rivières. Pour cela, des protocoles européens ont été mis en place en rivière (Kelly et Whitton, 1998) puis en lac (Kelly et al., 2009). Cependant davantage d’efforts ont été fournis pour étudier les communautés de diatomées benthiques en rivière plutôt qu’en lac. Hoffman (1994) a pourtant d’ores et déjà démontré que les diatomées étaient également de bons indicateurs du niveau de pollution des lacs. Ainsi, depuis quelques années, les études liées à l’adaptation du bio-monitoring « diatomées » aux lacs, se succèdent. Les indices développés en rivières furent tout d’abord testés en lac (e.g. Blanco et al., 2004 ; Bolla et al., 2010 ; Cellamare et al., 2011 in Rimet, 2015) puis de nouveaux outils ont été développés (e.g. Vlaamse Milieumaatschappij, 2009 ; Marchetto et al., 2013; Bennion et al., 2014) pour mieux répondre à la demande européenne d’évaluation des lacs. Dans ce contexte européen de monitoring, l’évaluation de l’état écologique des lacs d’altitude doit être mise en place au travers de différents bio-indicateurs. Le suivi de ces lacs, bien que peu impactés, est conseillé de par l’importante valeur patrimoniale préservée qu’ils renferment mais également de par l’indicateur des changements globaux qu’ils représentent (e.g. Camarero et al., 1995 ; Beniston, et al., 1997 ; Curtis et al., 2009 in Kernan et al., 2009). De plus, les faibles pressions anthropiques qu’ils subissent font de ces milieux de possibles stations de référence. Les Alpes françaises comptant plus de 600 lacs d’altitude, répartis sur une vaste gamme d’altitudes et de géologies, offrent un large panel d’écosystèmes aux gradients environnementaux divers. Par ailleurs, certains lacs alpins font l’objet d’études par le réseau « Lacs sentinelles » (Birck et al., 3 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 2013), regroupant des gestionnaires et des scientifiques, dont la principale mission est le suivi de ces milieux au niveau national. Sur cette vaste aire d’échantillonnage, une étude portée non seulement sur l’évaluation de la variabilité des communautés biologiques d’un lac à l’autre mais également d’un site à l’autre à l’intérieur d’un même écosystème lacustre a été menée depuis 2013. A ce jour, grâce à ce projet, les rôles de la typologie du lac (altitude, profondeur et géologie) et des nutriments dans la structuration des peuplements de diatomées ont été mis en évidence (Féret, 2015). Ces résultats encourageants vis à vis de leur utilisation en bio-indication, soulèvent la question de la variabilité intra-lac8 des communautés de diatomées qu’il est nécessaire de préciser avant de mettre en place des programmes de suivis écologiques des lacs d’altitude à partir des diatomées benthiques. Le succès du bio-monitoring réside, en effet, dans l’habilité des protocoles à refléter la qualité de l’habitat en utilisant les communautés biologiques. En lac, le protocole de prélèvement proposé au niveau européen consiste en un échantillonnage par lac (King et al., 2006). Or, les communautés benthiques lacustres de diatomées varient selon des gradients spatiaux et temporels (Snell et Irvine, 2013). De nombreuses études se sont alors portées sur la variabilité intra-lac des communautés de diatomées benthiques (e.g. Spitale et al., 2012; Cantonati et Lowe, 2014; Rimet et al., 2016). Bien que les conclusions soient variées, les facteurs à l’origine de cette variabilité s’avèrent nombreux : substrat de prélèvement (King et al., 2005), nutriments (Hoffman 1994 ; Schonfelder et al. 2002 ; King et al., 2005), typologie et morphologie de l’habitat (Snell et Irvine, 2013), etc. Afin d’étudier cette problématique sur les lacs d’altitude, les communautés diatomiques ont été prélevées en trois points littoraux différents au sein de 63 lacs d'altitude. La variabilité intra-lac des communautés de diatomées sera tout d’abord mesurée et comparée à la variabilité inter-lacs9. Malgré la faible surface des lacs d’altitude, une variabilité intra-lac est attendue. Nous émettons cependant l'hypothèse (hypothèse 1) que celle-ci soit plus faible que la variabilité inter-lacs des communautés qui a déjà été étudiée (Féret, 2015). Si la variabilité intra-lac existe, son amplitude est due à des facteurs tels que la concentration en nutriments (Hoffman, 1994) et la taille du lac (King et al., 2005; Rimet et al., 2016) (hypothèse 2). Pour cela, les lacs susceptibles d’être caractérisés par des communautés hétérogènes seront définis via leur typologie et leur biologie. Finalement, la variabilité des communautés de diatomées au sein d’un lac se traduira par une composition taxonomique ainsi que des abondances respectives des espèces variées. L’étude des conséquences de ces variations sur l’évaluation de l’état écologique des lacs d’altitude permettra de proposer un protocole de prélèvement des diatomées benthiques spécifique aux lacs d’altitude. 8 9 Variabilité des communautés de diatomées benthiques au sein d’un même lac d’altitude Variabilité des communautés de diatomées benthiques entre les différents lacs d’altitude étudiés 4 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 1. Contexte Cette étude soulève une problématique inhérente à l’application de la DCE sur l’ensemble des types de masses d’eau (rivières, lacs, étangs, etc.). Plusieurs auteurs européens se sont en effet intéressés à l’adaptation du bio-monitoring « diatomées » sur les lacs et ont développés, surtout à partir des années 2000, des protocoles de prélèvements spécifiques à ces milieux souvent basés sur les recommandations de King et al. (2006). Cependant, la problématique de la variabilité intra-lac des communautés de diatomées le long du littoral remet en cause ces protocoles. Réalisée à l’INRA en collaboration avec le Conservatoire des espaces naturels de Haute-Savoie, l’étude de la variabilité intra-lac de ces communautés s’inscrit au sein de plusieurs projets (« Les lacs d’altitude, sentinelles pour le suivi des changements globaux des Alpes françaises. » projet financé avec le concours de l’Union européenne, « Projet LACOMIC » AAP 2014 Université Savoie Mont-Blanc, « Projet D-MEL » projet innovant INRA EFPA 2014) et fait suite à l’étude de la biodiversité et des paramètres structurant les communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude. 1.1. Volet européen : veille bibliographique des protocoles de prélèvements et des études de la variabilité intra-lac En 2015, onze pays européens avaient d’ores et déjà développé des indices « phyto-benthos », et donc des protocoles de prélèvements, en accord avec les exigences de la DCE. Ces pays incluent la Belgique, l’Allemagne, la Finlande, la France, la Hongrie, l’Irlande, l’Italie, la Pologne, la Suède, la Slovénie et le Royaume Uni. Les consignes de prélèvement de diatomées benthiques en lac, récapitulées en annexe n°1, sont par ailleurs variées entre ces pays (www.wiser.eu). Par exemple, en ce qui concerne le substrat, alors que la Belgique (Proportions of Impact-Sensitive and Impact-Associated Diatoms - PISIAD), la Hongrie (Multimetric Index for Lakes - MIL) et la Pologne (Multimetric Diatom Index for Lakes – IOJ) préconisent d’échantillonner les diatomées sur des jeunes pousses de macrophytes, le Royaume-Uni (Lake Trophic Diatom Index Method - LTDI), l’Irlande (LTDI) et l’Allemagne (German Assessment System for Macrophytes and Phytobenthos for the WFD - PHYLIB) recommandent d’effectuer le prélèvement sur des pierres ou des galets. Ensuite, plusieurs stratégies dans le nombre et le placement du site d'échantillonnage dans le lac sont également présentes ; d’une part, la Belgique, la Slovénie et l’Allemagne invitent à réaliser plusieurs échantillonnages par lac, parfois selon les transects macrophytes (Allemagne), d’autre part, les protocoles du Royaume Uni, de l’Irlande et de la Pologne ne font référence qu’à un prélèvement par lac qui doit être représentatif de ce dernier. Ces différences de stratégies reflètent les différences de résultats obtenues pour évaluer la variabilité spatiale des communautés de diatomées benthiques : par exemple Hofmann (1994) avait mis en évidence sur le lac Chiemsee des communautés différentes en fonction de la concentration en nutriments ; quel que soit le substrat prélevé (pierres ou macrophytes). Au contraire, King et al. (2002), à travers une étude de la variabilité spatiale des communautés de diatomées benthiques épilithiques au sein de deux lacs 5 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 anglais, concluent que les variations observées sont non significatives et par conséquent qu’un échantillonnage par lac est suffisant pour la mise en place de suivis littoraux (King et al 2002, 2005 et 2006). Pour cela, le site de prélèvement doit cependant être choisi avec précaution (éloigné de toute source de pollution ou d’effluent). Certains pays ont des stratégies mixtes, comme en Autriche et en Slovénie, où les protocoles de prélèvements recommandent un échantillonnage multiple réalisé sur divers substrats et au sein de divers habitats (Poulíčková et al., 2004 ; Kosi et Bricelj, 2006). Snell et Irvine (2012), ont eu une stratégie d'échantillonnage similaire à celle-ci10 sur neuf lacs en Irlande. Ils ont, entre autres, démontré que la variabilité intra-lac des communautés de diatomées benthiques était plus faible que leur variabilité inter-lacs. Selon eux, une variation des communautés existe quel que soit le type de lac. Cette variabilité intra-lac est due à une synergie de plusieurs facteurs dominants (alcalinité, couleur, température, etc.). Par ailleurs, bien que les variations observées soient non significatives, Snell et Irvine (2012) recommandent également, au sein d’un même lac, la mise en place d’échantillonnages multiples prélevés au sein d’habitats divers. Ceci aura pour effet d’augmenter la robustesse du monitoring « diatomées » en lac. Plus récemment, Bielczyńska (2015) a réalisé une veille bibliographique, basée en partie sur la variabilité spatiale des communautés benthiques au sein d’un lac, dans le but d’améliorer l’actuelle méthode polonaise de biomonitoring « diatomées » ; l’IOJ. L’augmentation du nombre de points de prélèvements ainsi que la précision des consignes à suivre (substrat à prélèvement, sites à éviter, etc.) font alors partie des recommandations déduites de cette veille. Les récentes études remettent ainsi en question l’homogénéité supposée des communautés de diatomées benthiques au sein des lacs et laissent alors entrevoir la nécessité de réajuster certains protocoles de prélèvements. Or, en France, le protocole de prélèvement IBD, initialement destiné aux rivières, est actuellement adapté et testé en lac depuis 2014/2015. De plus, la variabilité des communautés de diatomées benthiques a majoritairement été étudiée sur des grands lacs de plaine ou périalpins. L’étude de cette variabilité au sein des lacs d’altitude, bien que de petites tailles, est donc nécessaire avant la mise en place de suivi écologique « diatomées » sur ces milieux préservés. 1.2. Volet local : l’INRA et l’Asters au sein des Alpes françaises du Nord Le projet d’étude des communautés diatomiques benthiques des lacs d’altitude est issu de l’UMR CARRTEL, où s'est déroulé l'ensemble de ce stage (analyse des échantillons et interprétation des données). L'UMR CARRTEL (Centre Alpin de Recherche sur les Réseaux Trophiques et les Ecosystèmes Limniques) de Thonon-les-Bains est une unité mixte de recherche placée sous la double tutelle de l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et de l'Université de Savoie (www6.dijon.inra.fr/thonon). Cette structure, spécialisée en limnologie, réalise des suivis sur les grands lacs alpins depuis 1921 mais a récemment développé un nouvel axe de 10 L’étude constituant ce rapport de stage 6 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 recherche s'intéressant au fonctionnement écologique des petits lacs d'altitude. En écologie, l’étude de la diversité des communautés au sein d’un même écosystème (diversité α) et d’un système à l’autre (β-diversité) est régulièrement utilisée pour caractériser ces derniers (Bouchez, 2015). Ainsi plusieurs projets de caractérisation de ces communautés (bactéries, diatomées, etc.) au sein de divers habitats (biofilms, sédiments, colonne d’eau, etc.) ont vu le jour à l’UMR CARRTEL en collaboration avec Asters, animateur d’un réseau français alpin de lacs d’altitude nommé « Lacs Sentinelles ». Ce réseau rassemble, par ailleurs une vingtaine de lacs alpins répartis sur différents massifs alpins (Ecrins, Mercantour, Vanoise, etc.). Des suivis de divers paramètres (transparence, température, pH, chlorophylle a, etc.) sont réalisés au sein de ces lacs lors d’une campagne annuelle de prélèvement (www.lacs-sentinelles.org). Intéressé par la mise en place d’un nouvel bioindicateur reflétant davantage la qualité littorale des lacs, ce réseau de chercheurs et de gestionnaires est donc devenu partie prenante du projet. Dans le cadre de ce projet, une première étude axée sur la biodiversité et les principaux paramètres structurant les communautés de diatomées benthiques a été menée l’année dernière (Féret, 2015). Le rôle de la typologie du lac (altitude, profondeur et géologie) dans la structuration des peuplements de diatomées mais également celui des nutriments ont alors été mis en évidence. Ces résultats encourageants vis à vis de leur utilisation en bio-indication, ont alors soulevé la question de la variabilité intra-lac des communautés de diatomées. Pour répondre à cette nouvelle problématique, l’aire d’échantillonnage ainsi que les 63 lacs d’altitude étudiés ont été conservés entre les deux études (cf. figure n°3 et annexe n°2). 3a 3b Figures 3a : Localisation des 63 lacs d’altitude / 3b : Photos du lac Blanc de Termignon (VTM-BTM) et du Plan du lac (VTM-PDL) (Gaillard et Lacordaire, 2014) 7 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Ainsi, les milieux d’études sont situés au sein des Alpes Françaises du Nord ; région caractérisée par des montagnes élevées et un climat humide. Rappelons qu’un lac est classé « lac d’altitude » ou « de montagne » si celui-ci est situé au-dessus de 800 mètres d’altitude (DCE, Parlement européen et al., 2000). Les 63 lacs étudiés se distribuent sur 13 massifs de montagne de la chaîne du Chablais au Nord avec le lac d’Arvouin (46°18’) au lac Laramon (45°03’) au sein des Cerces au Sud (cf. annexe n°3). De plus, ces lacs présentent, de par leurs caractéristiques morphologiques diverses, une vaste gamme d’écosystèmes. Ceux-ci sont, par ailleurs, situés entre 1350 et 2700 mètres d’altitude. 8 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 2. Matériels et méthodes 2.1. Prélèvements Sur chacun des 63 lacs étudiés, différents compartiments ont été prélevés et analysés : les communautés microbiennes dont les diatomées benthiques ; l’eau et sa physico-chimie. Ces prélèvements ont été réalisés en été 2013 par les étudiants du master Ecomonts de Chambéry. La fiche terrain utilisée lors de ces prélèvements est présente en annexe n°4. 2.1.1. Prélèvements des diatomées benthiques (Afnor, 2007 ; Rimet, 2009b ; Gaillard et Lacordaire, 2014) Les prélèvements de diatomées benthiques ont été réalisés, selon la norme IBD et lors de la saison estivale (juillet-août 2013). Cette période de prélèvement permet une diminution du risque d’exposition aux évènements hydrologiques tels que les crues. Trois prélèvements de diatomées ont été réalisés le même jour en trois points différents du lac (cf. figure n°4). Au total 189 sites ont été prélevés. Certains impératifs devaient être respectés avant de déterminer les sites de prélèvements : les sites de prélèvements devaient être positionnés de façon à ce qu’ils soient les plus éloignés possible les uns des autres ; chaque site de prélèvement devait impérativement présenter les substrats durs naturels nécessaires au prélèvement. Ces substrats devaient être immergés afin de présenter une communauté diatomique représentative du milieu aquatique étudié. Figure 4 : Orthophotographie du lac du Grand Ban et localisation des trois de points de prélèvement diatomées (CER-GBA) Afin de minimiser la variabilité des échantillons due à la stratégie de prélèvement, l’ensemble des prélèvements de diatomées ont été réalisés sur un même type de substrat ; les pierres, et à une profondeur comprise entre 30 à 40 cm. Le prélèvement de diatomées a ensuite été réalisé selon les étapes et consignes de la norme IBD (Afnor, 2007) : un minimum de 5 pierres sont récoltées afin d’échantillonner une surface de 100 cm² et de récupérer ainsi une quantité suffisante de diatomées benthiques ; 9 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 chaque pierre choisie est alors agitée dans l’eau afin d’éliminer les possibles dépôts et les diatomées mortes ; la face supérieure de chaque substrat est ensuite frottée fermement à l’aide d’une petite brosse. La brosse est rincée régulièrement au sein d’un pilulier contenant de l’éthanol à plus de 90%. Une concentration finale de 70% éthanol doit être respectée pour permettre la bonne fixation de l’échantillon. 2.1.2. Prélèvements d’eau (Gaillard et Lacordaire, 2014) Des prélèvements d’eau ont été effectués en même temps que les échantillons de diatomées. Cependant un seul prélèvement est réalisé par lac, au centre de la masse d’eau, et doit être représentatif de l’ensemble de la colonne d’eau. Pour cela, une bouteille intégratrice Van Dorn fixée sur un radeau a été utilisée (cf. figure n°5). Le système de prélèvement est tout d’abord positionné au milieu du lac. Le préleveur actionne alors le prélèvement à distance. La bouteille se remplie d’eau au fur et à mesure de la descente, à raison de 12 secondes de prélèvement par mètre d’eau. L’opération est répétée 3 fois afin d’obtenir un volume de 6 litres d’eau. Alors qu’une partie de l’échantillon d’eau est conservée telle quelle pour des analyses en laboratoire (NO 3-, Ca2+, etc.), le reste est filtré afin d’étudier les paramètres suivants : MES (filtre de 0,7 µm en fibres de verre) et chlorophylle a (filtre de 1,7µm en fibres de verre). Une partie de l’eau a également été fixée à l’acide directement sur le terrain pour l’analyse du phosphore total et du carbone organique dissous. Des mesures in situ ont également été réalisées (température et conductivité). Au total, 15 paramètres physico-chimie ont été relevés sur chacun des 63 lacs d’altitudes. Figure 5 : Bouteille Van Dorn et radeau de prélèvement (Gaillard et Lacordaire., 2014) Des données relatives aux caractéristiques physiques et environnementales des lacs et de leur bassin versant ont également été recueillies dont : l’altitude du lac (cartes IGN, MNT) ; la profondeur maximale du lac (veille bibliographique) ; la taille du lac et de son bassin versant (cartes IGN, MNT) ; l’appartenance à un massif de montagnes. 10 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 2.2. Traitements des échantillons Le traitement des échantillons a été effectué à l’UMR CARRTEL de Thonon-les-Bains. 2.2.1. Echantillons de diatomées (Afnor, 2007 ; Rimet, 2009b) Le traitement des échantillons de diatomées benthiques a été réalisé selon les consignes de la norme IBD et se divise en 4 phases : oxydation de la matière organique via une réaction à chaud et à l’eau oxygénée (4 volumes d’H2O2 pour un volume d’échantillon) ; dissolution du carbonate de calcium via l’ajout de quelques gouttes d’HCl ; rinçage des échantillons à l’eau déminéralisée via 3 cycles de dilution/décantation. Lors de chaque cycle, le surnageant est éliminé après une demi-journée de décantation. Les échantillons sont ensuite montés sur lame. Pour cela quelques gouttes du culot de l’échantillon sont déposées sur une lame puis sont ensuite séchées à température ambiante. La lamelle est fixée à l’aide d’une résine (Naphrax) chauffée à environ 200°C. Après ébullition, les lames sont refroidies à température ambiante et le surplus de résine peut ensuite être retiré à l’aide d’une lame de scalpel. Il est recommandé de préparer des lames duplicates pour chaque échantillon. Une fois la qualité de la lame vérifiée au microscope, l’inventaire taxonomique de l’échantillon de diatomées est réalisé. Après un balayage rapide de la lame dans le but de repérer les taxons dominants, 400 valves de diatomées, une valve correspondant à ½ frustule, sont comptées et identifiées à l’objectif x100 (cf. figure n°6). Les diatomées ne sont comptées que si les ¾ des valves sont intactes. Une liste floristique papier présentant le nombre d’individus comptés par espèces identifiées est alors rattachée à chaque échantillon (cf. annexe n°5). Cette liste est retranscrite sous le logiciel Omnidia (Lecointe et al., 1993) qui permet alors la sauvegarde informatique des données et le calcul de différents indices diatomiques (IPS, IBD, etc.). Figure 6 : Observation d’un échantillon de diatomées sur lame au microscope (Féret, 2015) 11 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 2.2.2. Echantillons d’eau et données physico-chimiques (Gaillard et Lacordaire, 2014) Les mesures ex-situ ont été réalisées, par les techniciens de l’UMR CARRTEL, suivant les normes en vigueur pour chaque paramètre étudié (cf. figure n°7 et tableau n°2). Il est important de noter que seulement 61 lacs soit 176 sites sont renseignés du point de vue des données physicochimiques. Figure 7 : Analyse du phosphore total par spectrophotométrie (Gaillard et Lacordaire, 2014) Tableau 2 : Normes en vigueur pour l’analyse de chacun des paramètres physico-chimiques étudiés Paramètres étudiés Phosphore total (Ptot) Ammoniac (NH4+) Ions calcium (Ca2+), magnésium (Mg2+), sodium (Na+) et potassium (K+) Ions chlorures (Cl-), sulfates (SO42-) et nitrates (NO3-) Silice (SiO2) Matières en suspension (MES) Chlorophylle A (Chloro A) Carbone Organique Dissous (COD) Normes en vigueur pour les analyses physico-chimiques NF EN 1189 NF T 90-015 NF T 90-005 NF T 90-020 NF EN ISO 10304-1 NF T 90-108 NF EN 872 NF T 90-114 NF EN 1484 2.3. Analyses des données L’analyse des données s’est découpée en quatre temps débutant par la mise en forme des données et la création de bases de données. Celle-ci est suivie par trois stratégies d’analyses correspondant aux problématiques énoncées précédemment. Ainsi, une comparaison entre les variabilités inter-lacs et intra-lac des communautés fut tout d’abord réalisée avant de caractériser les lacs en fonction de leur hétérogénéité en diatomées. Les conséquences de cette hétérogénéité sur l’évaluation de l’état écologique des lacs d’altitude au travers du bio-indicateur « diatomées » ont finalement été étudiées. 2.3.1. Création de deux bases de données La phase d’identification des diatomées est connue comme étant à l’origine de plusieurs biais. Le renouvellement permanent de la taxonomie des diatomées, les changements de nom d’espèce voire de genre, génèrent l’apparition de synonymies. Celles-ci ajoutées aux nombreux taxons à morphologie similaire sont susceptibles d’influer sur l'homogénéité des identifications entre 12 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 opérateurs (ex. identification de différentes espèces, proches morphologiquement, pour un même individu par des opérateurs différents) et donc générer une variabilité entre les échantillons. Cette variabilité « artificielle » peut alors être d’autant plus forte lorsque l’opérateur, qui est en charge de l’identification, diffère d’un site à l’autre, comme cela a été le cas dans cette étude. Par conséquence, afin de réduire cette variabilité une étape d’homogénéisation taxonomique a été réalisée. Une homogénéisation des données a alors été effectuée sur les synonymies (32 espèces) mais également sur 18 espèces ayant des morphologies similaires (cf. annexe n°6). Pour les synonymies le nom le plus récent a été retenu tandis que pour les taxons similaires deux méthodes ont été appliquées en fonction de l’abondance des espèces. Pour les couples d’espèces proches et dominantes, une homogénéisation des listes floristiques à l’échelle du lac a été réalisée alors que pour les taxons subdominants à morphologie particulièrement similaire un seul taxon a été sauvegardé sur l’ensemble des lacs et des sites. Par exemple pour le couple Encyonopsis minuta Krammer & Reichardt/Encyonopsis microcephala (Grunow) Krammer, espèces dominantes dont la gamme de largeur des valves diffère de quelques µm, une homogénéisation des listes floristiques au niveau du lac a été réalisée. Le taxon le plus présent sur les différents sites du lac a alors été sauvegardé sur les trois listes floristiques (taxon n°1) et le nombre de valves comptées du taxon similaire (taxon n°2) ont été transformées en nombre de valves du taxon sauvegardé (taxon n°1) sur chaque liste. Par ailleurs, Nitzschia perminuta (Grunow) M. Peragallo, espèce subdominante dont les caractéristiques morphologiques sont très proches de celles de Nitzschia acidoclinata LangeBertalot a été systématiquement remplacée sur l’ensemble des inventaires par cette dernière. Cet ajustement des données a mené à la création d’une base de données homogénéisée nommée « Database H ». Cependant la base de données brute « Database B », sans ajustement ni homogénéisation, a été sauvegardée. Une comparaison ultérieure de ces deux bases permettra d’évaluer les effets de cette étape d’homogénéisation sur les variabilités inter-lacs et intra-lac. 2.3.2. Variabilité inter-lacs versus variabilité intra-lac : matrice de distances, histogrammes et tests t de Student Afin d’étudier la variabilité des communautés de diatomées benthiques la méthode de calcul de distances entre l’ensemble des 189 sites de prélèvements a été choisie. Pour cela une matrice de distances a été déterminée sous le logiciel de statistiques « R » à partir des listes floristiques de chaque site et selon l’indice de dissimilarité de Bray-Curtis (Bray et Curtis, 1957) couramment utilisé en écologie et biologie. Une distinction entre les distances inter-lacs et intra-lac a été réalisé dans le but de créer deux jeux de données distincts. La comparaison de ces jeux de données a été menée à partir d’histogrammes de fréquences et de test t de moyennes effectués sous « R ». L’ensemble de ces analyses ont été réalisées en double sur les deux bases de données : Database B et Database H. 13 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 2.3.3. Caractérisation des lacs en fonction de leur hétérogénéité en diatomées : box-plots et ACC Seule la base de données homogénéisée (Database B) et les distances intra-lacs seront désormais utilisées pour réaliser l’ensemble des analyses suivantes. Une caractérisation physico-chimique et typologique a été testée sur les 176 sites qui possèdent des mesures physico-chimiques renseignées. L’objectif est de typifier les lacs homogènes et les lacs hétérogènes selon ces mesures physicochimiques et typologiques. Dans un lac représenté par trois points, trois distances biologiques entre ces points peuvent être identifiées. A chaque liste est associée deux distances - distances avec les deux autres listes floristiques - (cf. figure n°8). Cependant, afin de faciliter l’analyse des données, seule la distance minimale de chaque point a été retenue. Celle-ci permet de conserver, contrairement à la distance maximale, les faibles distances entre deux points (P1 et P2) dans un lac où un seul point (P3) est fortement éloigné des deux autres, tout en mettant en évidence la forte variabilité des communautés sur le point P3 en question (cf. figure n°8, triangles c et d). Figure 8 : Distances minimales et maximales pour chaque point d’un triangle Les paramètres physico-chimiques (15) et typologiques (4) ont alors tout d’abord été étudiés un à un. Pour cela des box-plots couplant les distances intra-lacs minimales et les mesures du paramètre étudié ont été réalisés sur le logiciel « R ». Des classes de distances intra-lacs ont alors été déterminées sur la base de la méthode des seuils naturels (Jenks, 1967). Des tests de KruskalWallis, (ANOVA non paramétrique) et de Dunn (Procédure de comparaison multiple des échantillons deux à deux), ont été effectués à partir des classes de distances intra-lac. L’effet des paramètres en synergie sur l’hétérogénéité des lacs a ensuite été analysé. Pour cela des Analyses Canoniques des Correspondances (ACC) ont été réalisées sur les 176 communautés de diatomées benthiques et les 19 paramètres physico-chimiques et typologiques via le logiciel « R ». 14 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Les coordonnées de chaque site sur l’axe 1 ont ensuite été extraites des ACC et mesurées aux classes de variabilité intra-lacs sur des box-plots. Le but ici est de déduire de ces box-plots la position des sites de prélèvements sur les axes de l’ACC en fonction leur hétérogénéité et par conséquent d’évaluer, grâce aux paramètres structurants les axes, la synergie de facteurs à l’origine de la variabilité des communautés de diatomées. Une fois la caractérisation physico-chimique et typologique effectuée, les peuplements diatomiques ont, à leur tour, été étudiés sur 189 sites. Pour cela les formes de vie, guildes, genres et espèces dominantes ont été testés. Des box-plots couplant ces paramètres écologiques et les classes de distances intra-lac ont donc été réalisés. Par ailleurs, l’impact de l’hétérogénéité des communautés au sein d’un même lac d’altitude sur la bio-indication a finalement été analysé à partir des indices diatomiques calculés sur l’ensemble des sites. Les données ont été représentées sous forme d'histogrammes afin de comparer, entre elles, les notes indicielles correspondantes aux trois sites de prélèvement au sein de chaque lac. 15 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 3. Résultats 3.1. Variabilité des communautés inter-lacs et intra-lac Une mesure de distance de Bray-Curtis a été calculée entre chacune des 189 listes floristiques avec le logiciel « R ». Il en résulte une matrice de distances de Bray-Curtis à 189 entrées, correspondant aux nombres d’échantillons de diatomées prélevés. Cette matrice de distance a servi de base à l’étude de la variabilité des communautés de diatomées entre les sites. Deux matrices de distances, correspondant à la Database B et à la Database H, ont donc été déterminées. 3.1.1. Comparaison de la variabilité des communautés inter-lacs et intra-lac Suite à la distinction des distances inter-lacs et intra-lacs au sein des deux matrices de distance, la variabilité inter-lacs est représentée par 35 166 distances tandis que la variabilité intra-lac compte elle seulement 366 observations. Les deux histogrammes réalisés (cf. figure n°9a, database B, figure n°9b database H), mettent en évidence une distribution différente des distances inter-lacs et intra-lacs. Les distances inter-lacs sont généralement plus importantes. Les tests de normalité indiquent que l’ensemble des quatre jeux de données suivent la loi normale avec des p-values de 2.2e-16 pour les distances inter-lacs (Database B et Database H) et respectivement de 1.59e-07 et 6.415e-08 pour les distances intra-lacs des databases brute et homogénéisée. Ainsi, les tests « t de Student », réalisés sur les deux databases (p-value < 2,2e-16), mettent en évidence une différence intra/inter hautement significative. Alors que les moyennes de distance inter-lacs se situent à 0,7307 (Database B) et 0,7286 (Database H), la variabilité intra-lac est plus faible avec des moyennes de 0,4433 (Database B) et 0,4352 (Database H). Cependant, ces histogrammes montrent également la présence de fortes variabilités intra-lacs avec des distances pouvant atteindre 1,00 sur le lac du Riondet entre les sites 2 et 3. 9a Database B 16 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 9b Database H Figures 9 : Histogramme de distributions des distances de Bray-Curtis intra-lac et inter-lacs pour les databases B (9a) et H (9b) 3.1.2. Evaluation de l’homogénéisation taxonomique sur la variabilité des communautés L’étape d’homogénéisation taxonomique réalisée sur la Database H avait pour objectif une diminution de la variabilité des communautés liée aux identifications réalisées par différents opérateurs. Une diminution des variabilités intra-lac mais aussi inter-lacs est observée. La figure n°10, représentant la distribution des distances intra-lacs, met, en effet, en avant un décalage vers la gauche de l’histogramme réalisé à partir de la Database H comparé à celui de la Database B. Ceci indique donc une augmentation de la fréquence des classes de distances faibles. Cependant, d’une part, le test « t de Student » réalisé ne démontre pas une différence significative (p-value = 0,4638), d’autre part, aucune diminution n’est observée sur les classes de distances les plus fortes. Figure 10 : Comparaison de la distribution des distances de Bray-Curtis intra-lac entre les databases brute et homogénéisée 17 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Figure 11 : Nombre de diatomistes différents ayant analysé les échantillons issus d’un même lac en fonction de la distance intra-lac Par ailleurs, le box-plot (cf. figure n°11) représentant le nombre d’opérateurs différents ayant réalisé les comptages au sein d’un même lac, ne montre aucun effet de ce paramètre sur la variabilité intra-lacs des communautés. 3.2. Caractérisation physique, chimique et biologique des lacs en fonction de l'hétérogénéité de leurs communautés Deux jeux de données ont servi de base à la caractérisation des lacs. D’une part, un premier tableau composé, pour chaque site, de la distance intra-lac minimale et des valeurs physicochimiques et typologiques du lac auquel il appartient. D’autre part, un second tableau regroupant, pour chaque site, sa distance intra-lac minimale, sa communauté de diatomées benthiques mais également les données relatives aux formes de vie et aux guildes diatomées représentées au sein de cette dernière. 3.2.1. Détermination des classes de distance intra-lac Afin de représenter sous forme de box-plots les paramètres physico-chimiques, typologiques ou encore biologiques en fonction de la distance minimale de chaque site, des classes de distances ont été déterminées selon la méthode des seuils naturels de Jenks. Afin de connaitre le nombre de classes à créer le calcul de Scott a tout d’abord été réalisé. Celui-ci préconise un nombre de sept classes. Après avoir représenté, sous forme de bar-plot (cf. figure n°12), les distances par ordre croissant, les limites des classes ont été déterminées. Celles-ci correspondent aux discontinuités présentes au sein de la progression croissante des valeurs de distances sur le bar-plot. Sept classes de distances ont donc été créées à partir des limites présentées dans le tableau n°3. 18 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Figure 12 : Distribution croissante des distances intra-lac et définition des classes d’hétérogénéité intra-lac en fonction de la méthode de Jenks Tableau 3 : Nombre et limites des classes de distance intra-lac également nommées classes d’hétérogénéité intra-lac Numéro de classe Gamme de distance Nombre de distances par classe 1 2 3 4 5 6 7 [0.0-0.20[ [0.20-0.27[ [0.27-0.36[ [0.36-0.42[ [0.42-0.54[ [0.54-0.6[ [0.6-1] 10 15 62 45 38 8 11 3.2.2. Caractérisation physico-chimique et typologique Tout d’abord analysés un à un, les paramètres représentés sous forme de box-plots sont disponibles en figure n°13 et en annexe n°7. Ces graphiques ne mettent en avant aucune tendance significative des paramètres étudiés le long du gradient d’hétérogénéité intra-lac des communautés de diatomées benthiques.En effet des ANOVA non-paramétriques, effectuées sur les jeux de données issus des 7 classes, se sont avérées non significatives et les tests de Dunn n’ont ainsi révélés aucune différence significative entre les boites à moustaches issues des classes de distance intra-lac. 19 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Figure 13 : Box-plots des principaux éléments physico-chimiques et typologiques des lacs en fonction des classes de distances intra-lac Les paramètres physico-chimiques et typologiques ont ensuite été analysés en synergie à partir d’analyses canoniques des correspondances réalisées sur 176 sites. Une première ACC, « ACC totale », regroupant l’ensemble des sites et des paramètres étudiés a été réalisée et est présentée en 20 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 figure n°14. Les axes 1 et 2 expliquent respectivement 14,13% et 12,55% de l’inertie. Ce qui est Axe 2 suffisant pour expliquer la structuration des sites. Axe 1 Figure 14 : Analyse canonique des correspondances réalisée sur 176 sites (ACC totale). Les croix représentent les espèces et les ronds les sites de prélèvements Cependant, les sites extrêmes du lac d’Achard (site 1) et du lac des Confins (site 2) viennent perturber la structuration du reste des lacs. Une seconde ACC, « ACC réduite » a été utilisée par la suite en supprimant ces deux sites de l'analyse. De plus, les échantillons d’eau n’ayant pas été traités le jour même, les mesures de « Nitrates », « Ammonium », peuvent être faussées ; les formes azotées étant connues comme des molécules chimiques rapidement dégradées. De la même manière, le pH, n'a pas été mesuré in-situ mais au laboratoire (parfois le lendemain). Ces paramètres (pH, NH4+ et NO3-) ont donc été supprimés de la deuxième analyse canonique. L’« ACC réduite » a alors été réalisée à partir de 174 sites et 16 variables (cf. figure n°15 et annexe n°8). L’axe 1 explique alors 15,25% de l’inertie et est particulièrement lié à la profondeur maximale des lacs et à la conductivité (à gauche) mais également à la taille des lacs et aux concentrations en sulfates, en carbone organique dissous et en chlorures (à droite). Les paramètres « chlorophylle a » et « sodium » contribuent quant à eux à l’axe 2, expliquant 13.11% de l’inertie. 21 Axe 2 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Axe 1 Figure 15 : Analyse canonique des correspondances réalisée sur 174 sites (ACC réduite). Les croix représentent les espèces et les ronds les sites de prélèvements Les coordonnées de chaque site de prélèvement ont alors été extraites de l’« ACC réduite » et ont été combinées aux 7 classes d’hétérogénéité intra-lac. D’après la figure n°16 les sites de prélèvement se positionnent différemment sur l’ACC en fonction de leur hétérogénéité intra-lac. En effet, les sites à faible distance intra-lac (classes 1, 2 et 3) sont corrélés positivement à l’axe 1, contrairement aux sites à forte distance intra-lac (classes 6 et 7) qui possèdent, eux, des coordonnées négatives. Figure 16 : Box-plots des coordonnées des sites sur l’axe 1 de l’ACC réduite pour chacune des sept classes de distances intra-lac 22 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Le test de Kruskal-Wallis comparant les valeurs des coordonnées des sites sur l’ACC entre les 7 classes d’hétérogénéité intra-lac montrent une différence significative (p-value = 0,021). Le test de comparaisons multiples de Dunn permet, par la suite, d’affirmer les différences significatives présentes entre les coordonnées de classes d’hétérogénéité intra-lac suivantes (cf. tableau n°4) : classes 1 et 2 ≠ classe 4 ; classe 1 ≠ classes 6 et 7. Tableau 4 : Résultats (p-value) des tests de comparaison multiples de Dunn entre les coordonnées des sites appartenant aux sept classes d’hétérogénéité intra-lac 1 2 3 4 5 6 7 1 1 0,586 0,224 0,007 0,100 0,041 0,032 2 0,586 1 0,541 0,024 0,266 0,094 0,082 3 0,224 0,541 1 0,009 0,416 0,135 0,113 4 0,007 0,024 0,009 1 0,128 0,806 0,925 5 0,100 0,266 0,416 0,128 1 0,296 0,299 6 0,041 0,094 0,135 0,806 0,296 1 0,890 7 0,032 0,082 0,113 0,925 0,299 0,890 1 Ces résultats indiquent donc que les lacs aux communautés homogènes sont positionnés plutôt à droite de l’axe 1 sur l’« ACC réduite » alors que les lacs aux communautés hétérogènes sont davantage situés à gauche de celui-ci. Ainsi, en couplant les figures n°15 et n°16, il apparait que les lacs présentant des communautés homogènes sont de plus grande taille, de plus faible profondeur et possèdent des concentrations en sulfates, chlorures et en carbone organique dissous plus importantes, tandis que les lacs présentant des communautés hétérogènes sont caractérisées par une plus grande profondeur maximale du lac ainsi qu’une conductivité élevée. Des concentrations plus importantes en calcium et magnésium peuvent également distinguer les lacs ayant des communautés hétérogènes de ceux qui ont des communautés homogènes. 3.2.3. Caractérisation biologique Un total de 488 espèces de diatomées a été identifié au sein des 189 sites de prélèvements. Celles-ci se répartissent sous plusieurs genres, formes de vie et guildes écologiques. Certaines espèces sont occurrentes tels que Achnanthidium minutissimum (Kutzing) Czarnecki, souvent dominante et pouvant ainsi représenter jusqu’à 94% du peuplement de diatomées. Encyonema minutum (Hilse) D.G. Mann (abondance max : 80%), Denticula tenuis Kützing (53%), Encyonopsis subminuta Krammer & Reichardt (43%), Staurosira pinnata (Ehrenberg) Williams & Round (36%) ou encore Cymbella excisa Kützing (17%) sont également présentes au sein de nombreux échantillons. Cependant différentes communautés ont été clairement identifiées au sein d’un même lac lors des comptages. Ainsi, suite à la caractérisation physico-chimique et typologique des lacs 23 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 homogènes et hétérogènes, une étude des communautés respectives de ces lacs a été réalisée selon les mêmes principes. Différents box-plots représentant la distribution, le long d’un gradient de distance intra-lac (7 classes d’hétérogénéité intra-lac), des espèces ou des genres dominants mais aussi des principales formes de vie et guildes écologiques présentes au sein des peuplements sont alors disponibles en figure n°17 et en annexe n°9. Figure 17 : Box-plots des principaux paramètres écologiques des communautés de diatomées (espèces dominantes, guildes écologiques, etc.) des sites étudiés en fonction des classes de distance intra-lac 24 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 A partir des résultats obtenus, plusieurs informations peuvent permettre une différenciation biologique des lacs d’altitude homogènes de ceux aux communautés de diatomées benthiques hétérogènes : Achnanthidium minutissimum et le genre Encyonema sont plus abondants au sein des lacs ayant des communautés homogènes ; les diatomées non attachées ainsi que les espèces aérophiles et subaériennes sont peu présentes dans les lacs homogènes ; l’abondance des diatomées se développant en tube muqueux est plus importante dans les lacs aux communautés homogènes ; les diatomées motiles sont plus abondantes dans les sites avec une distance intra-lac moyenne. 3.3. Impact de l’hétérogénéité des communautés sur la bio-indication Suite aux résultats mettant en évidence des lacs aux communautés hétérogènes, la question de l’impact de cette hétérogénéité des communautés sur la bio-indication a été abordée. Afin d’évaluer cette hétérogénéité une comparaison des indices diatomiques obtenus entre les différents sites d’un même lac a été réalisée sous la forme d’histogrammes (cf. figure n°18). Les lacs ont alors été classés selon leur distance intra-lac maximale (de la plus faible à la plus grande) et les notes de chaque site d’un même lac renseignées côte à côte. - Distance intra-lac maximale Très bonne qualité Bonne qualité Qualité moyenne Qualité médiocre Qualité mauvaise + 25 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 - Distance intra-lac maximale + Figure 18 : Notes IBD de chaque site d’étude regroupées par lac Le lac Robert du Nord-Est (BEL3-BOB) est ainsi le lac le plus homogène alors que le lac de Riondet (BOF-RIO) possède les communautés de diatomées benthiques les plus hétérogènes. Les moyennes et écarts-types de chaque lac ont été calculés à partir des notes indicielles des trois sites de prélèvements. Un ensemble de 51 lacs présente, en terme de note IBD, un écart-type à la moyenne inférieur à 1. Parmi ces 51 lacs, 33 possèdent une différence inférieure à 1 point entre les notes des trois sites de prélèvements. Cependant, des fortes variations indicielles sont visibles au sein des lacs présentant une plus forte variabilité des communautés ; la différence pouvant atteindre 12 points avec un écart-type de 8,5 (ARA-CON). Le lac du Clou (GRA-CLO), bien que possédant une distance intra-lac moyenne, présente également une forte variation indicielle avec des notes allant de 14,8/20 à 19,6/20 en fonction des sites prélevés. Les huit lacs restants possèdent quant à eux des écarts-types moyens situés entre 1 et 2. Au sein de ces lacs la variation de la note indicielle oscille entre 2 (CER-CMAI) et 3,7 points (BOF-VER). Au-delà du simple calcul de la note indicielle, l’hétérogénéité des communautés peut résulter en une mauvaise estimation de l’état écologique du milieu. Cette problématique a également été étudiée via la figure n°18, à partir des limites de classes de qualité définies par l’arrêté du 25 janvier 2010 pour l’écorégion des Pré-Alpes du Nord. Sur les 176 sites étudiés, 155 soit 88% des échantillons, appartiennent à la classe de très bonne qualité biologique, 20 sites, soit 11,4%, sont de bonne qualité, 3, soit 1,7%, de qualité moyenne et finalement 1 site appartient à la classe de mauvaise qualité avec une note de 5,6/20. D’après la figure n°18, un ensemble de 14 lacs subit un changement de qualité due à la variation spatiale de la note IBD entre les trois sites de prélèvement. Parmi ces lacs, 12 voient leur qualité passer à la classe 26 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 supérieure ou inférieure en fonction du site. Ceci est dû à une variation de la note comprise entre 0, 6 et 12 points. Ce changement de classe apparait même au sein de certains lacs aux communautés homogènes tels que le lac du Grand Ban (CER-GBA), le lac de la Partie (VMO-PRT) ou encore le lac Longuet du Petit-Saint-Bernard (PSB-LGT). Cependant sur ces lacs la variation de la note est infime, comprise entre 0,6 et 1,1 point, et le changement de classe est dû à la proximité des notes par rapport aux limites de classe de qualité. En ce qui concerne les lacs les plus hétérogènes, subissant quant à eux une variation spatiale plus importante de la note indicielle, ceux-ci peuvent voir leur qualité fortement modifiée en fonction du point de prélèvement. Par exemple, sur le lac des Confins, la qualité varie spatialement entre la classe « bonne » sur le site 1 et la classe « mauvaise » sur le site 2. Cependant, la relation « distance intra-lac maximale »/ « variation de la note indicielle » n’est pas exclusive. En effet, certains lacs à distance intra-lac moyenne voient leur qualité passer de « très bonne » à « moyenne » (GRA-CLO) et d’autres lacs à distance intra-lac plus importante ne subissent qu’une légère variation de la qualité (BOF-RIO). Finalement, certains échantillons de diatomées ont présenté des peuplements laissant supposer une mauvaise manipulation lors de l’échantillonnage. En effet, d’une part, de fortes concentrations en diatomées aérophiles ont été répertoriées sur le lacs des Confins (ARA-CON, site 2). D’autre part, la densité de diatomées s’est avérée relativement faible sur les lacs de Sainte Marguerite Thabor inférieur (CER-CMAI, site 2), du Clou (GRA-CLO, site 2), du Riondet (BO-FRIO, site 3) et du Blanc de l'Hergie (ROU-BLA, site 2). Afin de vérifier la fiabilité des sites de prélèvement, les cartes de chaque lac ont été étudiées (positionnement des sites). Suite à cette étude, plusieurs informations sont apparues importantes : plusieurs prélèvements ont été effectués à proximité de tributaires (site 2 du lac des Confins, site 1 du lac du Chardonnet et site 3 du Plan du lac) ; plusieurs prélèvements ont été réalisés à proximité directe d’exutoires (site 3 du lac du Riondet, site 3 du lac de Faucille, site 3 du lac Verdet et site 1 du Plan du lac) ; plusieurs prélèvements ont été effectués sur des zones morphologiquement assez différentes du reste du lac (site 1 du lac Achard, site 3 du lac des Cerces, site 1 du lac du Clou et site 2 du lac de la Plagne) ; le site 1 du lac du Robert Sud-Est a été prélevé sur une masse d’eau différente des deux autres points de prélèvement. 27 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 4. Discussion Les études dédiées à l’évaluation de la variabilité des communautés de diatomées au sein d’un même lac sont, à ce jour, relativement peu nombreuses et résultent-en des conclusions divergentes. Snell et Irvine (2013) ont, par exemple, remis en question les recommandations de King et al. (2005) et préconisent une combinaison de plusieurs prélèvements réalisés au sein de divers habitats plutôt qu’un échantillonnage unique réalisé sur un seul type d'habitat (pierres en général). Dans le cas des lacs d’altitude, la variabilité intra-lac des communautés de diatomées benthiques s’est avérée plus faible que la variabilité inter-lacs confirmant ainsi l’hypothèse de départ. King et al. (2005) mais aussi Snell et Irvine (2013) avaient d’ores et déjà confirmé cette hypothèse à condition que les sites de prélèvement soient définis correctement. Cependant, de fortes variabilités intra-lac des communautés de diatomées ont tout de même été mises en évidence sur certains lacs (lac du Riondet, lac de la Plagne, lac des Confins, etc.). De plus, les distances observées sur ces lacs s’avèrent parfois plus fortes (de 0,75 à 1) que la distance inter-lac moyenne (0,73). Lors d’une première étude (Féret, 2015), la méthode du clustering avait été utilisée pour rassembler les lacs d’altitude aux communautés diatomiques similaires. Cependant, la similitude des communautés de diatomées benthiques entre les lacs d’altitude étudiés avait d’ores et déjà rendu difficile la différenciation de ceux-ci entre divers clusters. Kernan et al. (2009), étudiant les lacs d’altitude en Europe, n’avaient ainsi, malgré des lacs aux typologies diverses, pu facilement distinguer des groupes de lacs au sein des Alpes du Nord. L’homogénéisation taxonomique des listes floristiques a résulté, comme espéré, en une diminution de la variabilité intra-lac causée par l’étape de détermination des échantillons de diatomées. Cependant, celle-ci n’a eu aucun effet sur les plus fortes variabilités observées sur certains lacs. La variabilité liée à l’opérateur au sein de ces lacs est par conséquent plus faible que la variabilité naturelle des communautés. Suite à ces résultats deux problématiques doivent être étudiées avant de mettre en place des programmes de suivis écologiques des lacs d’altitude à partir des diatomées benthiques. 1) Est-il possible de définir une typologie des lacs présentant des communautés de diatomées hétérogènes ? 2) Pour ces lacs, est-il nécessaire de réaliser plusieurs échantillonnages pour évaluer leur qualité écologique ? Les résultats de cette évaluation écologique, basée sur les indices diatomiques, seront comparés entre eux. 4.1. Des typologies et biologies reflétant le niveau d’hétérogénéité des lacs d’altitude Divers facteurs, dans la bibliographie, ont été identifiés comme susceptibles de favoriser l’hétérogénéité des communautés du phyto-benthos au sein d’un lac, parmi eux le substrat de prélèvement (Poulíčková et al., 2004 ; Zębek et al., 2012 ; in Bielczyńska 2015) et le gradient 28 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 latitudinal11 (Spitale et al., 2012 in Bielczyńska, 2015). Cependant, dans le cas de cette étude, l’influence de ces deux paramètres est minime. En effet, l’ensemble des prélèvements ont été réalisés sur le même substrat (pierres) et les lacs d’altitude ne dépassent pas 890 m de long (Lac Blanc de l’Hergie). D’autres paramètres, tels que la température (Spitale et al., 2012 in Bielczyńska, 2015), la concentration en nutriments (Stenger-Kovács et al., 2007 ; Spitale et al., 2012 ; Zębek et al., 2012 ; Crossetti et al., 2013; Bielczyńska, 2015 ; Rimet et al., 2015) seraient alors plus à même de jouer un rôle dans l’hétérogénéité des communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude. L’étude, un à un, des principaux paramètres typologiques et physico-chimiques des lacs d’altitude n’a cependant démontré aucun effet de ces derniers. Les communautés biologiques sont rarement influencées par un seul paramètre mais plutôt par une conjonction de facteurs. En effet, Snell et Irvine (2013) affirment ainsi qu’aucun gradient environnemental seul vient contrôler les communautés de diatomées benthiques mais que les différences entre les assemblages sont influencées à la fois par le type d’habitat rivulaire et par l’interaction d’une multitude de facteurs environnementaux. De plus, au travers d’une veille bibliographique, Bielczyńska (2015) a démontré que quel que soit le niveau trophique, la taille ou encore la localisation géographique du lac, celui-ci peut présenter une variabilité spatiale de ses communautés phyto-benthiques. Par contre, l’analyse des paramètres physiques et chimiques en synergie a ainsi permis, dans le cas des lacs d’altitude, de distinguer les types de lacs aux communautés homogènes de ceux qui présentent une variabilité écologique intra-lac plus importante. Les lacs présentant des communautés homogènes entre leurs sites de prélèvement sont généralement de grande taille mais peu profonds. Du point de vue de leur physico-chimie, ces lacs présentent des concentrations en carbone organique dissous et en chlorures plus élevées. En analysant les communautés diatomiques le long d’un gradient d’hétérogénéité, certaines espèces sont apparues comme dominantes au sein des lacs homogènes : c'est le cas d'Achnanthidium minutissimum et du genre Encyonema (cf. figure n°19). Les lacs présentant des communautés hétérogènes entre leurs sites de prélèvement sont plus petits et plus profonds. Ils possèdent également une conductivité plus élevée. Au sein des lacs hétérogènes, les communautés de diatomées benthiques sont majoritairement composées de diatomées non ou faiblement attachées au substrat et de diatomées rubanées tels que les espèces du genre Staurosira (cf. figure n°19). Finalement les sites présentant des distances intra-lac moyennes semblent développer des communautés plus diversifiées avec la présence des genres, espèces et formes de vie précédemment décrites et l’apparition supplémentaire de diatomées mobiles et du genre Encyonopsis. 11 Gradient latitudinal étudié sur le lac de Garde (Italy) de 50 km de long 29 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Figure 19 : Distribution des principales espèces, genres et guildes en fonction de l’hétérogénéité des communautés au sein des lacs Cette typologie des lacs le long d’un gradient d’hétérogénéité en diatomées vient donc réfuter notre hypothèse de départ (hypothèse 2) ; à savoir que les concentrations en nutriments et la taille du lac pouvaient influer positivement sur l’hétérogénéité. En effet, les lacs de grande taille semblent présenter, contrairement à ce qui était attendu, des communautés en diatomées relativement homogènes. Par ailleurs, les nutriments ainsi que la chlorophylle a, reflétant le niveau trophique du lac, ne jouent aucun rôle dans l’hétérogénéité des communautés. Ces résultats confirment les précédentes conclusions des études de Schindler et Scheuerell (2002) et Bielczyńska (2015) ni la distance spatiale entre les sites ni le phénomène d’eutrophisation des lacs ne viennent, à eux seuls, influencer la variabilité intra-lac des peuplements de phyto-benthos. Cependant, certaines analyses physiques et chimiques viennent limiter les conclusions Premièrement, les paramètres environnementaux sont renseignés à l’échelle du lac et non du site d'échantillonnage. En effet, les caractéristiques physico-chimiques ont été relevées au centre du lac et sont considérées comme représentatives de l’ensemble du lac. Or, celles-ci peuvent présenter des variabilités spatiales qui sont notamment supposées être importantes en zone littorale (apports terrigènes, tributaires, etc.). Il apparait ainsi délicat non seulement d’expliquer les communautés benthiques littorales à partir de la physico-chimie du centre du lac mais également de définir, sans connaitre la variabilité physico-chimique du lac, les paramètres environnementaux à l’origine de la variabilité biologique de l’écosystème. Deuxièmement, de nombreux paramètres physico-chimiques ont dû être supprimés des analyses à cause du manque de données (température) ou de fiabilité des résultats (nitrates, ammoniaque, pH). Troisièmement, une multitude de variables déjà connues comme susceptibles d’influer sur l’hétérogénéité des communautés du phyto-benthos n’ont pas été 30 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 mesurées. Parmi elles, les caractéristiques locales de l’habitat telles que la pente des berges (Maruyama et al., 2015) ou encore la typologie de l’habitat rivulaire (Snell et Irvine, 2013) s’avèrent être des données intéressantes et pourtant manquantes. De même, des pressions physiques comme la turbulence de l’eau (King et al., 2006), les vents dominants ou encore le brassage du lac peuvent également impacter les communautés de diatomées (Rimet et al., 2015). Finalement les pressions biologiques (Schindler et Scheuerell, 2002), plus difficiles à renseigner, telles que le broutage des biofilms par les macroinvertébrés (King et al., 2006 ; Rimet et al., 2015), auraient certainement permis de mieux cerner la synergie de paramètres à l’origine de l’hétérogénéité des communautés de diatomées dans certains lacs d’altitude. 4.2. Des perturbations physiques à l’origine du gradient d’hétérogénéité des lacs Suite à la réalisation d’une veille bibliographique sur les facteurs déjà connus comme structurants les communautés de diatomées au sein d’un lac et à l’observation des communautés de diatomées sur les lacs homogènes et hétérogènes, une seconde hypothèse a été mis en évidence. En effet, plusieurs perturbations physiques telles que la turbulence de l’eau ou encore le broutage peuvent contraindre le développement des communautés de diatomées. Ces pressions physiques vont engendrer un détachement de certaines espèces du substrat et par conséquence un retour de la communauté à un stade écologique moins avancé (King et al., 2005). Il est alors supposé que ce phénomène est ici à l’origine de l’homogénéité des communautés au sein de certains lacs d’altitude. La composition des communautés de diatomées sur un substrat donné évolue au cours du temps (King et al., 2005). Hoagland et al. (1982) a identifié plusieurs stades dans la succession écologique d’un biofilm lors de la colonisation d'un support vierge dans un lac. Après le développement des bactéries lors de la première semaine de colonisation, des diatomées opportunistes viennent s'accrocher au substrat. Les premières espèces qui s’implantent sont généralement de petites tailles et présentent de forts taux de croissances (King et al., 2005). Celles-ci, nommées « Espèces R », sont susceptibles de résister à des perturbations physiques grâce à leurs accroches courtes (Hoagland et al., 1982). Achnanthidium minutissimum a été régulièrement observé au sein de communautés pionnières (King et al., 2005). Or, cette espèce s’avère être une composante majoritaire des peuplements de diatomées des lacs d’altitude homogènes. Le genre Encyonema, qui succède aux Achnanthidium au sein des lacs d’altitude, possède quant à lui deux formes de vie différentes, l’une mobile unicellulaire, l’autre en tube muqueux. En effet, suite au premier stade écologique (Achnanthidium), Hoagland et al. (1982) observent l’apparition sur le substrat des diatomées moins fortement accrochées. Ces espèces sont plus compétitives pour l’accès aux ressources qui se raréfient (lumière et nutriments) grâce à leur grande taille et donc à leur fort ratio surface/volume (Rimet et Bouchez, 2011 ; Larras et al., 2012 ; Stenger-Kovács et al., 2013 in Rimet et al., 2016). Par la suite, des espèces mobiles caractéristiques de lacs à faibles niveaux trophiques 31 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 telles que Encyonopsis minuta et E. subminuta se développent (Barbiero, 2000 ; Rimet et al., 2016). Enfin, les genres diatomées rubanées tels que Fragilaria, Staurosira, Pseudostaurosira et Staurosirella terminent la succession écologique (Rimet et al., 2016). Ces « Espèces S » possèdent généralement une faible surface d’accroche (Stenger-Kovács et al., 2013 ; Rimet et al., 2016) qui leur permet certes d’être plus compétitives face aux faibles ressources mais qui les rend également plus fragiles face à de possibles perturbation physiques. L’ensemble des genres cités précédemment appartiennent donc aux deuxième et troisième stades écologiques de la succession d’une communauté de diatomées benthiques. Dans le cas des lacs d’altitude ces genres sont par ailleurs davantage observés dans les lacs présentant une hétérogénéité moyenne ou forte des communautés. Il apparait alors que les communautés des lacs homogènes sont principalement composées d’espèces pionnières et bien accrochées au substrat, alors qu’au sein des lacs hétérogènes, se développent davantage d’espèces appartenant à des stades écologiques plus avancés et qui sont, quant à elles, faiblement attachées. Les communautés des lacs homogènes subissent donc l’impact d’une pression qui freine le développement écologique des peuplements de diatomées vers des stades écologiques plus avancés. Rappelons que les lacs d’altitude homogènes sont de faible profondeur. Or, les lacs de faible profondeur sont généralement de nature « polymictique continu » (Pourriot et Meybeck, 1995) ce qui signifie que ces écosystèmes connaissent une stratification estivale instable facilement détruite par le vent (http://www.sandre.eaufrance.fr). Ils sont ainsi fréquemment brassés sur toute la hauteur de la colonne d’eau (Pourriot et Meybeck, 1995). Les lacs d’altitude présentant des communautés de diatomées homogènes peuvent ainsi être caractérisés comme étant « polymictiques froids continus » car ces écosystèmes sont gelés en hiver et stratifiés au plus sur une journée en été. Par conséquent, ces lacs de faible profondeur sont particulièrement sensibles à des pressions physiques telles que les coups de vent. Ceux-ci vont engendrer une turbulence de l’eau qui va se répercuter sur l’ensemble de la masse d’eau et donc impacter le fonctionnement écologique du lac (paramètres physico-chimiques et communautés). De plus les zones littorales sont davantage impactées par les facteurs physiques que les secteurs plus profonds du lac. Ainsi, les communautés de diatomées littorales, de par la faible profondeur du prélèvement de diatomées (30-40 cm), sont plus fréquemment soumises à des pressions physiques (Cantonati et Lowe, 2014) comme l'action des vagues (Stevenson et Stoermer, 1981 ; Hoagland et Peterson, 1990 in Cantonati et Lowe, 2014), impactent considérablement non seulement le développement du biofilm benthique (Vadeboncoeur et al., 2014 in Cantonati et Lowe, 2014), mais également l’ensemble des communautés biologiques et par conséquent la fonction écologique globale des zones littorales (e.g. Leira et Cantonati, 2008 ; Wantzen et al., 2008 ; Cantonati et Lowe, 2014). En effet, l’action des vagues entraine un décapage important du biofilm et engendrer ainsi le retour des communautés benthiques à un stade écologique dominé par des « Espèces R » (King et al., 2005, Rimet et al., 2015). Ce processus peut par conséquent être à l’origine de l’homogénéité de certains lacs. Les « Espèces S », faiblement attachées et donc sensibles aux pressions physiques, ne peuvent 32 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 s’y développer, d’autant que la succession écologique d’un biofilm de diatomées se fait de manière relativement lente au sein des lacs oligotrophes (6 semaines contre 2 pour lacs eutrophes, King et al., 2005). En effet, celles-ci peuvent, à peine implantées, être décapées par la turbulence de l’eau, de par leur faible surface d’accroche. Il en est de même pour les diatomées motiles et les espèces coloniales. Celles-ci sont, par ailleurs, relativement absentes des lacs homogènes (cf. figure n°19). De plus, la faible abondance des diatomées non attachées au substrat au sein de ces lacs, comparée à leur forte proportion dans les lacs hétérogènes vient confirmer cette hypothèse12 (cf. figure n°19). En effet, les communautés des lacs plus profonds, moins impactées par des pressions physiques, peuvent ainsi atteindre des stades écologiques plus avancés et présenter des abondances plus importantes en diatomées non attachées au substrat. L’hétérogénéité des communautés au sein des lacs profonds peut alors être, par la suite, le résultat de successions écologiques variées entre les sites et est donc liée à divers facteurs locaux. Rappelons que de nombreuses études ont affirmé le rôle important de l’habitat sur les communautés de diatomées. En effet, King et al. (2005) ont mis en évidence une variabilité naturelle des communautés au sein d’un même lac due aux propriétés de l’habitat telle que la taille du substrat ou encore la présence ou absence d’algues filamenteuses. Soininen et Weckström (2009) affirment que s’il existe différents assemblages de diatomées au sein d’un lac, ceux-ci peuvent être essentiellement contrôlés par les caractéristiques physiques de l’habitat rivulaire. Les communautés de diatomées benthiques varient par exemple avec la pente du fond où elles ont été prélevées (Maruyama et al., 2015). Cantonati et Lowe (2014) résume ainsi les principaux facteurs structurant la distribution des communautés de diatomées benthiques au sein d’un même lac au travers du substrat, de la concentration en nutriments et de la configuration spatiale au point de prélèvement13. Ces paramètres peuvent ainsi être à l’origine de l’hétérogénéité taxonomique des communautés ainsi que de leur proportion relative en espèces communes. Cependant ces facteurs vont également, par conséquent, induire des notes indicielles variées entre les sites de prélèvement ; puisque les indices utilisés reposent bien évidemment sur l’abondance de chaque espèce au sein d’un peuplement ; et donc complexifier l’évaluation de l’état écologique du milieu. 4.3. Une hétérogénéité des communautés de diatomées qui impacte le biomonitoring L’hétérogénéité des communautés au sein d’un lac se traduit généralement par des variations au sein de la diversité des espèces, de la présence et abondance des espèces polluosensibles (Spitale, et 12 Les pressions physiques sur les lacs peu profonds induisent une turbulence de l’eau qui est à l’origine de l’homogénéité des communautés de diatomées au sein de ces écosystèmes. 13 La morphologie de l’habitat riverain peut induire une protection du site de prélèvement face au vent ou au contrairement favoriser la turbulence de l’eau. 33 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 al., 2012 ; Zębek et al., 2012 in Bielczyńska, 2015) mais également de la répartition des taxons dominants (Brown et Austin, 1973 in Bielczyńska, 2015). Comme sur le lac de Garde (Spitale, Scalfi, et Cantonati, 2012 in Bielczyńska, 2015) au sein des lacs d’altitude ces variations se traduisent sur certains lacs par des notes IBD particulièrement différentes entre les sites. Majoritairement ce sont les lacs les plus hétérogènes qui subissent les plus fortes variations indicielles. Le lac du Clou (GRA-CLO) en fait l’exception avec une note IBD qui oscille entre 14,8 et 18,5 et qui possède pourtant une distance intra-lac moyenne. De même, certains lacs présentant une forte distance intra-lac ne voient pas leur qualité changer entre les différents sites. C’est le cas du lac Noir du Clou (GRA-NOI), du lac des Nettes (VTM-NET) et du lac Rond des Drayères (CERLRO). Cependant ces cas restent minoritaires. Finalement, des erreurs de prélèvements ont ainsi été identifiées. Compte-tenu de l’importance du facteur habitat, ces mauvaises manipulations peuvent induire une variabilité intra-lac plus importante. Ces erreurs permettent non seulement de mieux comprendre les échantillons aux peuplements anormaux précédemment observés (cf. 3.3.) mais également d’expliquer la variabilité des notes indicielles sur de nombreux lacs. Une cause de cette variabilité a ainsi été trouvée pour chacun des neufs lacs sur les dix présentant les écarts indiciels les plus importants14 (cf. tableau n°5). - Ecarts entre les notes indicielles + Tableau 5 : Erreurs de prélèvement et notes IBD des lacs présentant les plus forts écarts indiciels intra-lac Lac Lac des Confins (ARA-CON) Site 1 17,6 Site 2 5,6 Site 3 NA Lac du Clou (GRA-CLO) 14,8 18,5 19,6 Lac Verdet (BOF-VER) 17,2 16,1 19,8 Lac de la Plagne (VTI-PLA) 20 17,5 20 Lac du Riondet (BOF-RIO) 20 20 17,6 Lac Achard (BEL-ACH) 19,2 17,2 16,9 Lac des Cerces (CER-CER) 17,8 17,4 19,6 Lac de Faucille (ROU-FAU) 17,9 19,1 20 20 18,6 18 Lac du Robert Sud-Est (BEL1BOB) Erreur de prélèvement Site 2 proche tributaire Site 1 dans zone morphologiquement différente Site 3 proche exutoire Site 2 dans une zone morphologiquement différente Site 3 proche exutoire Site 1 dans une zone morphologiquement différente Site 3 dans une zone morphologiquement différente Site 1 proximité tributaire, site 3 proximité exutoire Site 1 dans une masse d’eau différente Très bonne qualité Bonne qualité Qualité moyenne Qualité médiocre Qualité mauvaise 14 Ecart à la moyenne supérieur à un point 34 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Compte tenu de ces résultats, il apparait nécessaire de bien définir le(s) site(s) de prélèvement afin qu’il(s) soit le(s) plus représentatif(s) de la masse d’eau possible. Pour cela une fiche technique rappelant les consignes à respecter, déjà énoncées lors des prélèvements en 2013, est présente en annexe n°10. Bien que certaines erreurs de prélèvements semblent être à l’origine des fortes variabilités intralacs observés au sein des lacs d’altitude, il apparait cependant nécessaire de réaliser plusieurs prélèvements autour du lac dans un objectif de fiabiliser des résultats. En effet, même si King et al. (2002) proposait de ne réaliser qu’un seul prélèvement sur les petits lacs de diamètre inférieur à 6,5 km, comme c’est le cas pour les lacs d’altitude, une variabilité des communautés subsiste. De plus, comme le rappelle Rimet et al. (2016), l’intérêt de l'utilisation des diatomées benthiques en zone littorale réside en partie dans l’information spatiale qu’il peut apporter. En effet, la qualité des lacs dépend des apports de leurs affluents et de leur fonctionnement général. Ainsi, bien que les apports anthropiques soient moindres sur les lacs d’altitude, une visualisation spatiale de l’état du milieu peut permettre de prévenir et/ou localiser toutes sources de pollution. Comme observé lors de la veille bibliographique, plusieurs auteurs semblent désormais préconiser d'avoir plusieurs prélèvements par lac (e.g. Snell et Irvine, 2013 ; Bielczyńska, 2015). DeNicola et Kelly (2014) ont également conseillé, lors d’une inter-calibration des protocoles européens, de réaliser, compte-tenu de la variabilité spatiale du phyto-benthos, des échantillonnages multiples. Cependant, aucun d’entre eux n’ont précisé le nombre de prélèvement à effectuer. En Belgique le protocole de prélèvement consiste en trois à neufs points réparti sur toute la zone littorale du lac (Vlaamse Milieumaatschappij, 2009). En Allemagne, les prélèvements se font selon les transects définis dans les suivis macrophytes, soit entre 4 et 50 échantillons en fonction de la taille du lac (Schaumburg et al., 2007). Cette même méthode est désormais développée en France (Irstea REBX, 2013). Cependant, les lacs d’altitude présentant rarement des macrophytes, il semble difficile de suivre ce type de protocole. De plus, compte-tenu de la difficulté de définir un grand nombre de sites qui respectent l’ensemble des consignes, le nombre de points de prélèvement est limité sur les lacs d’altitude. Ainsi, afin de fiabiliser les résultats, il est préconisé de réaliser entre 2 et 3 prélèvements pour les lacs d'altitude. Les points de prélèvements doivent être suffisamment éloignés pour refléter l’hétérogénéité spatiale du lac tout en respectant impérativement les consignes énoncées en annexe n°10. Enfin, compte-tenu de l’impact des pressions physiques sur les communautés de diatomées du littoral, il aurait également été intéressant de définir une profondeur de prélèvement permettant de minimiser leurs effets et donc obtenir, sur les lacs peu profonds, des prélèvements plus représentatifs de la qualité du milieu. Vadeboncoeur et al. (2014) ont ainsi démontré que les conditions optimales de prélèvement pour le bio-monitoring se situaient aux alentours de 1 m de profondeur. En effet, les pressions physiques de surface telles que la turbulence de l’eau ou encore les fluctuations du niveau d’eau, déjà suspectées au sein de l’étude de la variabilité inter-lac des 35 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 communautés (Féret, 2015), y sont faibles mais la luminosité reste suffisamment élevée pour encourager le bon développement du biofilm. Par ailleurs, Cantonati et Lowe (2014) affirment que les prélèvements réalisés à une faible profondeur (40-60 cm) ne sont pas toujours adéquats car certains taxons rares prospèrent souvent dans des zones plus profondes. Cependant, la mise en place de prélèvement en routine à une telle profondeur semble compromise pour des lacs d’altitude de par la complexité déjà existante des campagnes de prélèvements (accessibilité difficile, acheminement du matériel, conditions météo, etc.). 36 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Conclusion L’étude des communautés diatomiques des lacs d’altitude avait pour principal objectif d’évaluer la variabilité des peuplements au sein d’un même lac, en vue de leur utilisation comme bioindicateurs des lacs d’altitude. Comme attendue, la variabilité intra-lac des communautés s’est avérée plus faible que la variabilité inter-lacs. Cependant, certains lacs présentent de plus fortes hétérogénéités que d'autres. Les lacs homogènes sont alors, contrairement à l’hypothèse de départ, de grande taille mais également peu profonds alors que les lacs hétérogènes possèdent des tendances morphologiques opposées. L’homogénéisation des peuplements de diatomées, observée sur certains lacs, semble être le résultat de pressions physiques (turbulence de l'eau) impactant l’ensemble du lac de par sa faible profondeur. Au sein des lacs hétérogènes, les communautés de diatomées vont alors se distinguer au travers de facteurs locaux liés à leur habitat. Dans ces lacs l’hétérogénéité des communautés va induire une variation spatiale de la note indicielle. Finalement, certaines erreurs d’échantillonnage ont été identifiées comme étant à l’origine des plus fortes variabilités observées sur le groupe de lacs étudiés. Ces résultats soulignent donc la nécessité de réaliser, certes, divers prélèvements au sein d’un lac afin d’obtenir une vision représentative des communautés de diatomées qui s’y développent mais également de veiller au bon respect des consignes lors du choix des sites de prélèvements. Cette étude a ainsi permis de mettre en place un protocole de prélèvement des diatomées benthiques qui sera présenté au réseau « Lacs Sentinelles » dans le but d’y développer un indicateur simple de suivi de l’état écologique des lacs d’altitude (cf. annexe n°10). Une campagne de prélèvement « test » est, par ailleurs, prévue en septembre 2016 sur une dizaine de lacs du réseau. L’objectif de l’étude est par conséquent atteint, cependant, de nouvelles perspectives d’études sont envisageables. En effet, malgré l’important jeu de données (189 échantillons), le nombre d’échantillons par lac est limité et ne permet pas ni de réaliser l’ensemble des analyses statistiques souhaitées ni d’étudier la répartition précise des communautés de diatomées au sein d’un lac d’altitude en lien avec l'occupation des berges. Il serait intéressant de valider ces premiers résultats en prélevant plus d'une dizaine d'échantillons par lac pour différents types de lacs (homogènes, hétérogènes, larges, etc.). Pour cela, un renforcement de la prise de données sur le terrain (proximité de tributaires ou exutoires, type d’habitat rivulaire, etc.) serait préconisé. Finalement, suite aux propositions de stratégie d'échantillonnage faite dans cette étude (3 échantillons par lac), au test d'un protocole de prélèvement de diatomées en lacs en France (IRSTEA) et plus généralement aux méthodes déjà utilisées en Europe (PISIAD, LTDI, IOJ, etc.), une inter-calibration des stratégies d’échantillonnage serait finalement à réaliser15, au minima à 15 une inter-calibration des stratégies d’échantillonnage a déjà été réalisée sur les grands lacs (Kelly et al., 2014) pour les indices biotiques 37 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 l’échelle nationale, avant de mettre en place, en routine, un bio-monitoring « diatomées » sur les lacs d’altitude selon les exigences de la Directive Cadre sur l’Eau. 38 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Bibliographie Afnor. 2007. 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Dorn et radeau de prélèvement (Gaillard et Lacordaire., 2014) ................ 10 Figure 6 : Observation d’un échantillon de diatomées sur lame au microscope (Féret, 2015) ......... 11 Figure 7 : Analyse du phosphore total par spectrophotométrie (Gaillard et Lacordaire, 2014) ....... 12 Figure 8 : Distances minimales et maximales pour chaque point d’un triangle ............................... 14 Figures 9 : Histogramme de distributions des distances de Bray-Curtis intra-lac et inter-lacs pour les databases B (9a) et H (9b) ............................................................................................................ 17 Figure 10 : Comparaison de la distribution des distances de Bray-Curtis intra-lac entre les databases brute et homogénéisée ........................................................................................................................ 17 Figure 11 : Nombre de diatomistes différents ayant analysé les échantillons issus d’un même lac en fonction de la distance intra-lac ......................................................................................................... 18 Figure 12 : Distribution croissante des distances intra-lac et définition des classes de distances en fonction de la méthode de Jenks ........................................................................................................ 19 Figure 13 : Box-plots des principaux éléments physico-chimiques et typologiques des lacs en fonction des classes de distances intra-lac ......................................................................................... 20 Figure 14 : Analyse canonique des correspondances réalisée sur 176 sites (ACC totale) ................ 21 Figure 15 : Analyse canonique des correspondances réalisée sur 174 sites (ACC réduite) ............. 22 Figure 16 : Box-plots des coordonnées des sites sur l’axe 1 de l’ACC réduite pour chacune des sept classes de distances intra-lac .............................................................................................................. 22 Figure 17 : Box-plots des principaux paramètres écologiques des communautés de diatomées (espèces dominantes, guildes écologiques, etc.) des sites étudiés en fonction des classes de distance intra-lac .............................................................................................................................................. 24 Figure 18 : Notes IBD de chaque site d’étude regroupées par lac .................................................... 26 Figure 19 : Distribution des principales espèces, genres et guildes en fonction de l’hétérogénéité des communautés au sein des lacs ..................................................................................................... 30 43 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Tableaux Tableau 1 : Paramètres étudiés et méthodes utilisées ........................................................................ iv Tableau 2 : Normes en vigueur pour l’analyse de chacun des paramètres physico-chimiques étudiés ............................................................................................................................................................ 12 Tableau 3 : Nombre et limites des classes de distance intra-lac également nommées classes d’hétérogénéité intra-lac .................................................................................................................... 19 Tableau 4 : Résultats (p-value) des tests de comparaison multiples de Dunn entre les coordonnées des sites appartenant aux sept classes d’hétérogénéité intra-lac ........................................................ 23 Tableau 5 : Erreurs de prélèvement et notes IBD des lacs présentant les plus forts écarts indiciels intra-lac .............................................................................................................................................. 34 44 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Annexes Annexe 1 : Tableau de comparaison des protocoles européens de prélèvement des diatomées benthiques en lacs ............................................................................................................................. I Annexe 2 : Liste de lacs étudiés..................................................................................................... III Annexe 3 : Carte de localisation des lacs d’altitude échantillonnés ............................................... V Annexe 4 : Fiche terrain type pour les échantillonnages des lacs d’altitude ................................ VI Annexe 5 :Liste floristique IBD du lac supérieur de Lanserlia .................................................. VIII Annexe 6 : Tableau d’homogénéisation taxonomique des comptages ......................................... IX Annexe 7 : Box-plots des paramètres physico-chimiques et typologiques en fonction des classes d’hétérogénéité intra-lac ............................................................................................................... XII Annexe 8 : Analyse canonique des correspondances « réduite » ................................................ XV Annexe 9 : Box-plots des paramètres écologiques des communautés de diatomées des lacs d’altitude en fonction des classes d’hétérogénéité intra-lac ........................................................XVI Annexe 10 : Fiche protocole de prélèvement diatomées des lacs d’altitude ..............................XIX 45 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Annexe 1 : Tableau de comparaison des protocoles européens de prélèvement des diatomées benthiques en lacs Country GIGs Method name Slovenia Germany Alpine Alpine / Central-Baltic PHYLIB : German Ecological status assessment Assessment System for system for lakes using Macrophytes and phytobenthos Phytobenthos for the WFD [Vrednotenje ekološkega stanja jezer s fitobentosom] Method developed by Gorazd Kosi [Nationale Institute of Biology] [Deutsches Bewertungsverfahren für Makrophyten et Phytobenthos nach EG-WRRL] Jochen Schaumburg, Christine Schranz, Doris Stelzer, Gabriele Hofmann United Kingdom Central-Baltic / Northern LTDI : Lake Trophic Diatom Index Method Martyn Kelly [Bowburn Consultancy] [Bavarian Environment Agency] Schaumburg, J., C. Schranz, Kosi, G. et Bricelij, M. (2006) D. Stelzer & G. Hofmann (2007) EN 13946 (2003) / Kelly, M.G. (1998) Differents substrates Stones (minimum five) Stones (or submerged living reeds if stones aren't the dominant littoral substratum) Sampled habitats Multi-habitats (all available habitats per site) One habitat typical of the Stones are taken all over the lake assessed and which macrophyte transect have suitable substrata for sampling. Number of sampling sites per lake 3 NA Comments Organisms from all substrates represent a sample Sampling depth about 50 to NA 100 cm Main relative papers Sampled substrates 1 I Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Country GIGs Method name Belgium (Flanders) Central-Baltic PISIAD : Proportions of ImpactSensitive and Impact-Associated Diatoms [Procentuele abundantie van Poland Central-Baltic impact-sensitieve en impactgeassocieerde diatomeeën] [Indeks Okrzemkowy Jezior] Hungary Eastern Continental IOJ : Assessment system for lakes MIL :Multimetric Index for using diatom phytobenthos Lakes Eva Acs and Gabor Borics Joanna Picinska-Faltynowicz [Research Institute for Nature and Forest] [Institute of Meteorology and Water Management, Wroclaw Branch, Department of Ecology] [Hungarian Danube Research Station, Environmental Protection, Nature Conservation and Water Authority of Transtiszanian Region] Main relative papers EN 13946 (2003) Picinska-Faltynowicz, J. et Blachuta, J. (2008) Acs, E. et Szabo, K. (2004) Sampled substrates Living reeds (or stones if reeds are absent) Reeds (five-six) Reeds (five) Sampled habitats NA Place adjacent to open water but NA not affected by wave action Number of sampling sites per lake 3-9 per lake 1 1 Comments Number of site depends of the variability of obtained EQRs Sampling depth above 30 centimetres below water table NA Method developed by Luc Denys II Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Annexe 2 : Liste de lacs étudiés Sites ARA-BEN ARA-CHA ARA-CON ARA-LES ARA-TAR ARA-TAV BEL-1BOB BEL-3BOB BEL-ACH BEL-BER BEL-CLA BEL-DAV BEL-LON BEL-MER BOF-AMO BOF-COR BOF-ELA BOF-PRS BOF-RIO BOF-VER CER-BRA CER-CER CER-CMAi Massif Aravis Aravis Aravis Aravis Aravis Aravis Belledonne Belledonne Belledonne Belledonne Belledonne Belledonne Belledonne Belledonne Beaufortain Beaufortain Beaufortain Beaufortain Beaufortain Beaufortain Cerces-Rochilles Cerces-Rochilles Cerces-Rochilles CER-CMAs Cerces-Rochilles CER-GBA CER-LAR CER-LRO CER-RON CER-SRP CHA-ARV CHA-GER CHA-ROY GRA-BRU GRA-CLO GRA-NOI PSB-LGT PSB-LSF ROU-BES Cerces-Rochilles Cerces-Rochilles Cerces-Rochilles Cerces-Rochilles Cerces-Rochilles Chablais Chablais Chablais Grées-Archeboc Grées-Archeboc Grées-Archeboc Petit Saint Bernard Petit Saint Bernard Grandes Rousses Nom Lac Bénit Lac Charvin Lac des Confins Lac de Lessy Lac de Tardevant Lac de Tavaneuse Lac Robert Sud-Est Lac Robert Nord-Est Lac Achard Lac Bernard Lac Claret Lac David Lac Longuet Lac Merlat Lac d'Amour Lac Cornu de Forclaz Lac Esola Lac de Presset Lac Riondet de Forclaz Lac Verdet de Forclaz Lac des Beraudes Lac des Cerces Lac de Ste Marguerite Thabor inférieur Lac de Ste Marguerite Thabor supérieur Lac du Grand Ban Lac Laramon Lac Rond des Drayères Lac Rond des Rochilles Lac du Serpent Lac d'Arvoin Lac de Gers Lac de Roy Lac Brulet d'Archeboc Lac du Clou Lac Noir du Clou Lac Longuet du Petit St Bernard Lac Sans Fond Lac Besson-rond Altitude (m) 1452 2011 1355 1735 2110 1805 1998 1998 1917 2000 2045 2212 2027 2044 2248 2457 2315 2514 2455 2465 2504 2410 2508 2513 2465 2359 2450 2446 2448 1670 1532 1660 2697 2373 2618 2316 2456 2070 III Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Sites ROU-BLA ROU-CAR ROU-FAU ROU-NOI VBV-BDC VBV-EVE VBV-NDC VMO-BPP VMO-MRI VMO-MRS VMO-PRT VTI-CHA VTI-GRA VTI-PLA VTI-VER VTM-ARP VTM-BTM VTM-ILA VTM-LES VTM-LNG VTM-NET VTM-PDL VTM-PLV VTM-RFR VTM-RND Massif Grandes Rousses Grandes Rousses Grandes Rousses Grandes Rousses Vanoise Bonneval Vanoise Bonneval Vanoise Bonneval Vanoise Modane Vanoise Modane Vanoise Modane Vanoise Modane Vanoise Secteur Tigne Vanoise Secteur Tigne Vanoise Secteur Tigne Vanoise Secteur Tigne Vanoise Termignon Bonneval Vanoise Termignon Bonneval Vanoise Termignon Bonneval Vanoise Termignon Bonneval Vanoise Termignon Bonneval Vanoise Termignon Bonneval Vanoise Termignon Bonneval Vanoise Termignon Bonneval Vanoise Termignon Bonneval Vanoise Termignon Bonneval Nom Lac Blanc de l'Hergie Lac Carrelet Lac Faucille Lac Noir de Poutran Lac Blanc du Carro Lac des Evettes Lac Noir de Carro Lac Blanc de Polset Lac Inférieur du Merlet Lac Supérieur du Merlet Lac de la Partie Grand lac du Charbonnet Lac du Grattaleu Lac de la Plagne Lac Verdet des Aimes Lac de l'Arpont Lac Blanc de Termignon Lac Inférieur de Lanserlia Lac de la Leisse (sud) Lac Long Lac des Nettes Plan du Lac Lac du Pelve Lac de la Roche Ferrand Lac Rond Altitude (m) 2525 2013 2063 2047 2753 2539 2750 2433 2391 2447 2458 2384 2512 2145 2504 2666 2246 2745 2798 2467 2641 2362 2574 2619 2500 IV Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Annexe 3 : Carte de localisation des lacs d’altitude échantillonnés V Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Annexe 4 : Fiche terrain type pour les échantillonnages des lacs d’altitude VI Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 VII Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Annexe 5 :Liste floristique IBD du lac supérieur de Lanserlia VIII Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Annexe 6 : Tableau d’homogénéisation taxonomique des comptages Synonymies retenues dans le cadre de cette étude Synonymies ABRT : Achnanthidium bioretii (Germain) Edlund PBIO : Psammothidium bioretii (Germain) Bukhtiyarova et Round AMII : Achnanthes minutissima Kutzing var. inconspicua Oestrup ACLI : Achnanthidium lineare W. Smith PDAO : Psammothidium daonense (Lange-Bertalot) Lange-Bertalot ADDA : Achnanthidium daonense (Lange-Bertalot) Lange-Bertalot Monnier & Ector ADMC : Achnanthidium microcephalum Kutzing ADNM : Achnanthidium neomicrocephalum Lange-Bertalot & F.Staab PSAT : Psammothidium subatomoides (Hustedt) Bukhtiyarova et Round ADSO : Achnanthidium subatomoides (Hustedt) Monnier, Lange-Bertalot et Ector ADMM : Adlafia minuscula var. muralis (Grunow) Lange-Bertalot AMUR : Adlafia muralis (Grunow) Monnier & Ector CHSH : Chamaepinnularia soehrensis var. hassiaca (Krasske) Lange-Bertalot CHHA : Chamaepinnularia hassiaca (Krasske) Cantonati & Lange-Bertalot CLNT : Cocconeis lineata Ehrenberg CPLI : Cocconeis placentula Ehrenberg var.lineata (Ehrenberg) Van Heurck HUCO : Humidophila contenta (Grunow) Lowe, Kociolek, Johansen, Van de Vijver, Lange-Bertalot & Kopalová DCOT : Diadesmis contenta (Grunow) Mann CDEL : Cymbella delicatula Kutzing DDEL : Delicata delicatula (Kutzing) Krammer var. delicatula DGPE : Diadesmis gallica var. perpusilla (Grunow) Lange-Bertalot HPEP : Humidophila perpusilla (Grunow) Lowe, Kociolek, Johansen,Van deVijver, Lange-Bertalot & Kopalová CSTE : Cyclotella stelligera Cleve et Grunow DSTE : Discostella stelligera (Cleve et Grunow) Houk & Klee SEMN : Sellaphora minima (Grunow) Mann EOMI : Eolimna minima (Grunow) Lange-Bertalot FVAU : Fragilaria vaucheriae (Kutzing) Petersen FCVA : Fragilaria capucina Desmazieres var.vaucheriae (Kutzing) Lange-Bertalot FTNA : Fragilaria tenera (W.Sm.) Lange-Bertalot var. nanana (Lange-Bertalot) Lange-Bertalot & Ulrich FNAN : Fragilaria nanana Lange-Bertalot SODB : Staurosira oldenburgiana (Hustedt) Lange-Bertalot FOLD : Fragilaria oldenburgiana Hustedt Nom d'espèce retenue ABRT : Achnanthidium bioretii (Germain) Edlund ACLI : Achnanthidium lineare W.Smith ADDA : Achnanthidium daonense (Lange-Bertalot) Lange-Bertalot Monnier & Ector ADNM : Achnanthidium neomicrocephalum Lange-Bertalot & F.Staab ADSO : Achnanthidium subatomoides (Hustedt) Monnier, Lange-Bertalot et Ector AMUR : Adlafia muralis (Grunow) Monnier & Ector CHHA : Chamaepinnularia hassiaca (Krasske) Cantonati & Lange-Bertalot CPLI : Cocconeis placentula Ehrenberg var.lineata (Ehrenberg) Van Heurck DCOT : Diadesmis contenta (Grunow) Mann DDEL : Delicata delicatula (Kutzing) Krammer var. delicatula DPER : Diadesmis perpusilla (Grunow) D.G. Mann in Round & al. DSTE : Discostella stelligera (Cleve et Grunow) Houk & Klee EOMI : Eolimna minima (Grunow) Lange-Bertalot FCVA : Fragilaria capucina Desmazieres var.vaucheriae (Kutzing) Lange-Bertalot FNAN : Fragilaria nanana Lange-Bertalot FOLD : Fragilaria oldenburgiana Hustedt IX Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Synonymies GEQU : Gomphonema elegans var. quadripunctatum Skvortzow & Meyer GPOO : Gomphoneis perolivaceoides (Levkov) Kociolek & Kulikovskiy GELG : Gomphonema elegans (Reichardt & Lange-Bertalot) Monnier & Ector GPXS : Gomphonema parvulum var.exilissimum Grunow GEXL : Gomphonema exilissimum (Grunow) Lange-Bertalot & Reichardt MPMI : Mayamaea permitis (Hustedt) Monnier & Ector MAPE : Mayamaea atomus var. permitis (Hustedt) Lange-Bertalot GDIG : Genkalia digitulus (Hustedt) Lange-Bertalot & Kulikovskiy NDGU : Naviculadicta digitulus(Hustedt) Lange-Bertalot SENA : Sellaphora nana (Hustedt) Lange-Bertalot. Cavacini. Tagliaventi & Alfinito NGEF : Navicula gerloffi Schimanski SSEM : Sellaphora seminulum (Grunow) D.G. Mann NVDS : Navicula(dicta) seminulum (Grunow) Lange Bertalot ALFF : Achnanthes lanceolata ssp. frequentissima var. rostratiformis Lange-Bertalot PLFR : Planothidium frequentissimum (Lange-Bertalot) Lange-Bertalot FBRE : Fragilaria brevistriata Grunow (Pseudostaurosira) SBRV : Staurosira brevistriata (Grunow) Grunow PSBR : Pseudostaurosira brevistriata (Grunow) Williams & Round ALIO : Achnanthes linearioides Lange-Bertalot RANA : Rossithidium anastasiae (Kaczmarska) Potapova APET : Achnanthes petersenii Hustedt RPET : Rossithidium petersennii (Hustedt) Round & Bukhtiyarova FCBI : Fragilaria construens f. binodis (Ehrenberg) Hustedt SBND : Staurosira binodis Lange-Bertalot in Hofmann Werum & Lange-Bertalot SCBI : Staurosira construens (Ehrenberg) var. binodis (Ehrenberg) Hamilton FCON : Fragilaria construens (Ehrenberg) Grunow f. construens SCON : Staurosira construens Ehrenberg SRPI : Staurosira pinnata Ehrenberg SPIN : Staurosirella pinnata (Ehrenberg) Williams & Round PRBS : Pseudostaurosira robusta (Fusey) Williams & Round SRBU : Staurosira robusta (Fusey) Lange-Bertalot SRPI : Staurosira pinnata Ehrenberg SSLE : Staurosira leptostauron Ehrenberg FCVE : Fragilaria construens (Ehrenberg) Grunow f.venter (Ehrenberg) Hustedt SCVE : Staurosira construens Ehrenberg var. venter (Ehrenberg) Hamilton SSVE : Staurosira venter (Ehrenberg) Cleve & Moeller Nom d'espèce retenue GELG : Gomphonema elegans (Reichardt & Lange-Bertalot) Monnier & Ector GEXL : Gomphonema exilissimum (Grunow) Lange-Bertalot & Reichardt MAPE : Mayamaea atomus var. permitis (Hustedt) Lange-Bertalot NDGU : Naviculadicta digitulus (Hustedt) Lange-Bertalot NGEF : Navicula gerloffi Schimanski NVDS : Navicula(dicta) seminulum (Grunow) Lange Bertalot PLFR : Planothidium frequentissimum (Lange-Bertalot) Lange-Bertalot PSBR : Pseudostaurosira brevistriata (Grunow) Williams & Round RANA : Rossithidium anastasiae (Kaczmarska) Potapova RPET : Rossithidium petersennii (Hustedt) Round & Bukhtiyarova SCBI : Staurosira construens (Ehrenberg) var. binodis (Ehrenberg) Hamilton SCON : Staurosira construens Ehrenberg SPIN : Staurosirella pinnata (Ehrenberg) Williams & Round SRBU : Staurosira robusta (Fusey) Lange-Bertalot SSLE : Staurosira leptostauron Ehrenberg SSVE : Staurosira venter (Ehrenberg) Cleve & Moeller X Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Taxons similaires Taxons similaires AMIC : Achnanthes microcephala (Kutzing) Grunow ADMI : Achnanthidium minutissimum (Kutzing) Czarnecki BNEG : Brachysira neglectissima Lange-Bertalot BNEO : Brachysira neoexilis Lange-Bertalot CEAN : Cymbella excisa var.angusta Krammer CAEX : Cymbella excisa Kutzing var. excisa DDAL : Delicata delicatula (Kutzing) Krammer var. alpestris DDEL : Delicata delicatula (Kutzing) Krammer var. delicatula EFOG : Encyonema fogedii Krammer morphotype 1 EFO2 : Encyonema fogedii Krammer morphotype 2 ELB2 : Encyonema lange-bertalotii Krammer morphotype 2 ENLB : Encyonema lange-bertalotii Krammer morphotype 1 GGRA : Gomphonema gracile Ehrenberg GHEB : Gomphonema hebridense Gregory ECKR : Encyonopsis krammeri Reichardt EMOS : Encyonopsis moseri Krammer & Lange-Bertalot ENCM : Encyonopsis microcephala (Grunow) Krammer ECPM : Encyonopsis minuta Krammer & Reichardt CLBE : Cymbella lange-bertalotii Krammer CCMP : Cymbella compacta Ostrup NIPM : Nitzschia perminuta (Grunow) M. Peragallo NACD : Nitzschia acidoclinata Lange-Bertalot NNOT : Navicula notha Wallace NHMD : Navicula heimansioides Lange-Bertalot NINC : Nitzschia inconspicua Grunow NSTS : Nitzschia soratensis Morales & Vis PBSC : Pinnularia borealis Ehrenberg var.scalaris (Ehrenberg) Rabenhorst PBOR : Pinnularia borealis Ehrenberg var. borealis PLHO : Platessa holsatica (Hustedt) Lange-Bertalot PLVD : Psammothidium levanderi (Hustedt) Czarnecki AJOH : Achnanthes johncarteri Lange-Bertalot & Krammer PLVD : Psammothidium levanderi (Hustedt) Czarnecki ADEG : Achnanthidium exiguum (Grunow) Czarnecki PZIE : Platessa ziegleri (Lange-Bertalot) Lange-Bertalot SPAV : Stephanodiscus parvus Stoermer et Hakansson STMI : Stephanodiscus minutulus (Kutzing) Cleve & Moller Nom de l'espèce retenue ADMI : Achnanthidium minutissimum (Kutzing) Czarnecki BNEO : Brachysira neoexilis Lange-Bertalot CAEX : Cymbella excisa Kutzing var. excisa DDEL : Delicata delicatula (Kutzing) Krammer var. delicatula EFO2 : Encyonema fogedii Krammer morphotype 2 ENLB : Encyonema lange-bertalotii Krammer morphotype 1 GHEB : Gomphonema hebridense Gregory Homogénéisation des 3 échantillons Homogénéisation des 3 échantillons Homogénéisation des 3 échantillons NACD : Nitzschia acidoclinata Lange-Bertalot NHMD : Navicula heimansioides Lange-Bertalot NSTS : Nitzschia soratensis Morales & Vis PBOR : Pinnularia borealis Ehrenberg var. borealis PLVD : Psammothidium levanderi (Hustedt) Czarnecki PLVD : Psammothidium levanderi (Hustedt) Czarnecki PZIE : Platessa ziegleri (Lange-Bertalot) Lange-Bertalot STMI : Stephanodiscus minutulus (Kutzing) Cleve & Moller XI Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Annexe 7 : Box-plots des paramètres physico-chimiques et typologiques en fonction des classes d’hétérogénéité intra-lac XII Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 XIII Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 XIV Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Annexe 8 : Analyse canonique des correspondances « réduite » Distribution des sites sur l’ACC Distribution des espèces sur l’ACC XV Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Annexe 9 : Box-plots des paramètres écologiques des communautés de diatomées des lacs d’altitude en fonction des classes d’hétérogénéité intra-lac Forme de vie XVI Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Guildes écologiques Espèces et genres dominants XVII Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Espèces et genres dominants XVIII Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Annexe 10 : Fiche protocole de prélèvement diatomées des lacs d’altitude Problématique Connaitre la diversité biologique des lacs d’altitude. Mise en œuvre Matériel nécessaire Trois brosses à dents Trois flacons de 50 mL De l’éthanol à 95% Une bassine Des bottes ou cuissardes A quoi sert l’éthanol ? L’éthanol à 95% ou alcool éthylique sert à stopper les processus biologiques et fixer les algues en conservant leur forme originale. Il permet également de conserver l’ADN sur plusieurs mois. Positionnement des points de prélèvements Trois prélèvements seront réalisés sur trois sites différents de la zone littorale. Les trois sites de prélèvements seront situés les plus éloignés les uns des autres. Les sites doivent être représentatifs de l’ensemble du lac. Cela signifie qu’ils doivent refléter l’ensemble du lac du point de vue de sa morphologie (pente des berges par exemple) et de sa biologie (présence ou absence de macrophytes par exemple) Lors du positionnement des stations il faut également éviter : les zones d’ombres, les zones de marnage, la proximité des tourbières, des tributaires et des exutoires. Pour les lacs qui marnent, le prélèvement sera réalisé lors des campagnes de septembre quel que soit le niveau du lac. Sites échantillonnés en 2016 Asters : Anterne et Brévent PNV : Merlet Supérieur et Blanc du Carro PNE : Muzelle et Pisses PNM : Lauzanier CIH : Cos, Corne et Rabuons Réalisation des prélèvements (protocole identique pour les trois sites) 1. Prélever au minimum 5 pierres ou galets situés dans la zone euphotique entre 40 et 60 cm de profondeur. Si les pierres ont une taille inférieure à environ 6 cm alors augmenter le nombre de galets prélevés à 10. La surface totale des substrats prélevés doit excéder 100 cm² pour l’ensemble des pierres prélevées. En cas d’absence de pierres dans le lac le prélèvement n’est pas réalisé. De plus, s’il n’existe pas trois sites différents composés de pierres submergées alors ne prélever qu’un ou deux sites. Il faut toujours prélever le maximum de sites possible. 2. Verser environ 15 mL d’éthanol à 95% dans la bassine. XIX Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 3. Tenir une des pierres au-dessus de la bassine et brosser énergiquement sa surface supérieure à l’aide d’une brosse à dent. Rincer régulièrement la brosse à dent dans l’éthanol de la bassine. Laisser couler le liquide dans la bassine. Répéter cette étape pour chaque pierre. 4. Remplir le flacon avec le liquide de la bassine jusqu’à 15 mL. Cette étape peut s’effectuer sans l’aide d’un entonnoir ou d’un bec verseur. 5. Compléter avec de l’éthanol jusqu’à 50 mL. Ne pas remplir à ras-bord, laissez un peu d'air pour le mélange en labo. 6. Etiqueter le flacon d’échantillonnage avec le code suivant : Nom du lac, date, numéro de la station de 1 à 3. 7. Noter sur une carte du lac le positionnement des 3 prélèvements (éventuellement le point GPS). 8. Placer les flacons à l’abri de l’humidité et au frais dans la mesure du possible. Dés retour en ville, les placer au frigo. 9. Envoyer sous 15 jours les échantillons à l’INRA par exemple par Chronopost Analyse en laboratoire Les échantillons d’eau brute fixés à l’éthanol doivent être apportés au laboratoire si possible au frais et à l’obscurité. Chaque échantillon est traité sous hotte puis monté sous lame et lamelle. Les examens qualitatif et quantitatif se font au microscope optique au grossissement x100, méthode normalisée au niveau français et européen (AFNOR, 2016). Les résultats sont exprimés en nombre de valve de diatomées par espèces. Le détail des protocoles est donné dans RIMET (2009). Différentes métriques peuvent être calculées à partir des listes floristiques : la diversité benthique (indice de Shannon) des indices de qualité trophique (Indice Biologique Diatomées, Indice de Polluosensibilité Spécifique, Eutrophisation Pollution Index for Lakes) Saisie des données Saisie des données sur le logiciel spécialisé OMNIDIA Opérationnalité du protocole Compétences requises Nécessité d’une collaboration avec un laboratoire spécialisé dans le dénombrement des diatomées benthiques. XX Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Durée et moyens humains Prélèvements 60 minutes en moyenne Coût du matériel Brosses à dent dures : 1 € TTC l’unité Flaconnage (polyéthylène, col large) de 50 ml : 104 € HT les 140 flacons Coût des analyses 250 € HT pour un échantillon par lac. XXI Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 Table des matières Remerciements ...................................................................................................................................... i Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude : variabilité intra-lac (résumé) ...............ii Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude : variabilité intra-lac (version abrégée) .iii Sommaire ............................................................................................................................................. 1 Sigles et abréviations ........................................................................................................................... 2 Glossaire............................................................................................................................................... 2 Introduction .......................................................................................................................................... 3 1.Contexte ............................................................................................................................................ 5 1.1. Volet européen : veille bibliographique des protocoles de prélèvements et des études de la variabilité intra-lac ........................................................................................................................... 5 1.2. Volet local : l’INRA et l’Asters au sein des Alpes françaises du Nord ................................... 6 2. Matériels et méthodes ...................................................................................................................... 9 2.1. Prélèvements ............................................................................................................................ 9 2.1.1. Prélèvements des diatomées benthiques ........................................................................... 9 2.1.2.Prélèvements d’eau ............................................................................................................ 10 2.2. Traitements des échantillons ................................................................................................... 11 2.2.1. Echantillons de diatomées ................................................................................................. 11 2.2.2. Echantillons d’eau et données physico-chimiques ............................................................ 12 2.3. Analyses des données ............................................................................................................. 12 2.3.1. Création de deux bases de données .................................................................................. 12 2.3.2. Variabilité inter-lacs versus variabilité intra-lac : matrice de distances, histogrammes et tests T .......................................................................................................................................... 13 2.3.3. Caractérisation des lacs en fonction de leur hétérogénéité en diatomées : box-plots et ACC 14 3.Résultats .......................................................................................................................................... 16 3.1. Variabilité des communautés inter-lacs et intra-lac ................................................................ 16 3.1.1. Comparaison de la variabilité des communautés inter-lacs et intra-lac ........................... 16 3.1.2. Evaluation de l’homogénéisation taxonomique sur la variabilité des communautés ....... 17 3.2. Caractérisation physique, chimique et biologique des lacs en fonction de l'hétérogénéité de leurs communautés ......................................................................................................................... 18 3.2.1. Détermination des classes de distance intra-lac................................................................ 18 3.2.2. Caractérisation physico-chimique et typologique ............................................................ 19 3.2.3. Caractérisation biologique ................................................................................................ 23 Mémoire de Master 2 IMACOF – Communautés de diatomées benthiques des lacs d’altitude – Août 2016 3.3. Impact de l’hétérogénéité des communautés sur la bio-indication ......................................... 25 4. Discussion ...................................................................................................................................... 28 4.1. Des typologies et biologies reflétant le niveau d’hétérogénéité des lacs d’altitude ................ 28 4.2. Des perturbations physiques à l’origine du gradient d’hétérogénéité des lacs ........................ 31 4.3. Une hétérogéneité des communautés de diatomées qui impacte le bio-monitoring ............... 33 Conclusion ......................................................................................................................................... 37 Bibliographie ...................................................................................................................................... 39 Liste des figures et des tableaux ........................................................................................................ 43 Annexes .............................................................................................................................................. 45