Evaluation de vos connaissances a priori sur l`évolution

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Evaluation de vos connaissances
sur l’évolution biologique
L’évolution biologique
- Pour vous l'évolution biologique est (rayez les mentions inutiles) :
- Un fait établi
- Une hypothèse
- Une théorie qui a été réfutée
Pour l’immense majorité des biologistes, c’est un fait établi. Cette certitude est fondée sur
les données convergentes de la paléontologie, de l’anatomie comparée, de la
comparaison des séquences des gènes, de l’observation de l’évolution à l’œuvre dans la
nature, de la possibilité d’obtenir des espèces domestiques à partir d’espèces sauvages,
d’expériences d’évolution en laboratoire, et enfin du fait que les phénomènes biologiques
ne sont intelligibles qu’à la lumière de l’évolution. Ceci dit, d’un point de vue
épistémologique, plutôt que d’un « fait établi », il vaudrait mieux parler de la « seule
théorie possible » susceptible de rendre compte de l’ensemble des observations.
Les détracteurs de l’évolution ne se recrutent à notre connaissance que dans des milieux
religieux qui prennent les Ecritures au pied de la lettre (c’est le créationnisme) ou bien
postulent qu’un certain nombre de caractéristiques du monde vivant sont mieux
expliquées par le recours à une cause intelligente extérieure (c’est l’Intelligent design ou
« dessein intelligent ») que par les processus combinés de la mutation et de la sélection
naturelle.
- L’évolution se déroule-t-elle selon un plan pré-établi ?
OUI
NON
- Peut-on dire de l’évolution qu’elle est aujourd’hui achevée ?
OUI
NON
Il n’y a pas de projet. « Le hasard et la nécessité » (J. Monod*) ont été et sont les seules
forces à l’œuvre. On ne peut les arrêter, sauf en éliminant toute forme de vie sur terre.
*Jacques Monod (1910-1976), Prix Nobel de Physiologie et de Médecine 1965. Son livre « Le
Hasard et la Nécessité. Essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne » (Seuil, 1970), a
eu un fort retentissement et a contribué à populariser la théorie de l’évolution et ses implications
philosophiques.
- L’évolution amène-t-elle toujours plus de complexité dans le vivant ?
OUI
NON
D’innombrables espèces ont évolué en se simplifiant par perte de fonctions, d’organes,
de propriétés, etc. Par exemple, certains parasites unicellulaires ont perdu leurs
mitochondries, organites qui permettent de respirer.
- De quelle théorie Charles Darwin est-il l’auteur ?
La théorie de l’évolution par sélection naturelle.
- Pour respecter les standards de leur race, on modifie artificiellement
l’apparence de certains chiens en leur taillant les oreilles et/ou la queue. Ces
modifications peuvent-elles progressivement devenir héréditaires ?
OUI
NON
Depuis le temps que la circoncision se pratique dans certaines religions…
L’hérédité des caractères acquis a été réfutée à la fin du 19ème siècle par Auguste
Weismann (1834-1914) sur la base de la distinction entre le germen (ensemble des
cellules germinales, non modifiables par l’environnement) et le soma (tout le reste de
l’organisme, qui peut être modifié par l’environnement). Cette distinction est proche de la
distinction génotype-phénotype. La biologie moléculaire a montré qu’effectivement la
séquence des gènes ne pouvait pas être modifiée par l’environnement. Il y a un sens
unique de transmission de l’information ADN → ARN → protéines, sans possibilité de
retour d’information des protéines vers le génome.
Il ne faut pas opposer Lamarck et Darwin sur la question de l’hérédité des caractères
acquis. Non seulement Darwin admettait ce type d’hérédité, mais il en a même élaboré
une théorie explicative très détaillée, totalement rejetée aujourd’hui.
L’origine de la vie
- L'apparition de la vie sur Terre résulte-t-elle uniquement de processus
physico-chimiques ?
OUI
NON
Les chercheurs qui s’intéressent à la chimie pré-biotique et aux premières formes de vie
partent évidemment de ce postulat (S’il y a d’autres processus à l’œuvre, on aimerait
savoir lesquels, et on serait curieux d’avoir la preuve de leur rôle…). Ces chercheurs
essayent de comprendre comment les conditions qui prévalaient sur terre entre 
4 et

3,7 milliards d’années ont permis la formation de macromolécules dotées de
capacité de réplication et la formation de cellules.
- L’âge de la vie sur la terre se compte-t-il en milliers, en millions, en dizaines
de millions, en milliards, en dizaines de milliards d’année ?
Les premières traces de vie remontent à environ 3,5 milliards d’années.
- Supposons que la vie soit apparue le 1er janvier à 0 h, et que nous soyons le
31 décembre à minuit. Sur cette échelle, quand sont apparus :
. Les premiers animaux connus ?
~ 29 octobre
. Les dinosaures ?
~ 7 décembre
. Les mammifères ?
~ 7-8 décembre
. Homo sapiens sapiens ?
~ 31 décembre à 23h45
. Jésus-Christ ?
~ Il y a 18 secondes
. Darwin ?
~ Il y a 1,3 secondes
Quand les dinosaures ont-ils disparu ?
Le 25 décembre !
Les espèces
- Les espèces vivantes sont apparues une fois pour toutes, et leur nombre ne
varie plus
VRAI
FAUX
C’est justement la thèse des créationnistes. L’évolution suppose au contraire une
succession des espèces dans le temps, dont le nombre est extrêmement variable comme
l’indiquent les archives fossiles.
- Toutes les espèces vivantes connues (des microorganismes à l’homme) ontelles un ancêtre commun ?
OUI
NON
L’universalité du code génétique, les données de séquences et divers mécanismes
moléculaires fondamentaux communs à toutes les espèces connues (dont le mode de
synthèse des protéines) indiquent que le monde vivant est « monophylétique ».
- Imaginez que l'on « rembobine le film » de l'évolution jusqu'aux toutes
premières cellules, et que l'on relance le processus sur la même durée :
aboutirait-on aux mêmes espèces qu’aujourd'hui ?
OUI
NON
On doit à S. J. Gould, célèbre paléontologue et grand vulgarisateur de l’évolution, cette
métaphore du film de l’évolution que l’on rembobine. L’importance du hasard dans
l’évolution, et le caractère imprévisible des fluctuations de l’environnement, donc des
pressions de sélection, indiquent qu’il n’y a aucune chance pour que le répertoire
d’espèces soit le même si l’on « répétait la manip » de l’évolution.
- Il y a considérablement plus d’espèces disparues que d’espèces vivantes.
VRAI
FAUX
D’après les données fossiles, le nombre d’espèces vivant actuellement sur terre est
probablement une très faible fraction de toutes celles qui ont existé. Il faut noter en
outre que les fossiles donnent une image extrêmement partielle et biaisée de la
biodiversité, car beaucoup d’organismes ne se fossilisent pas (il faut qu’ils aient des
parties dures, même si dans de rares cas des parties molles ont été conservées), et les
innombrables espèces unicellulaires nous échappent.
L’Homme
- L'évolution concerne l'ensemble des espèces, y compris l'homme :
OUI
NON
- Rayez la ou les affirmation(s) erronée(s) :
- L'homme descend du singe
- L'homme et le singe partagent un ancêtre commun1
- Le singe descend de l’homme
- L’homme est un singe parmi d’autres2
1
En réalité, il faudrait écrire « l’homme et les singes partagent un ancêtre commun ».
La formule, « l’homme descend du singe », attribuée à tort à Darwin et largement
utilisée pour le caricaturer ou le discréditer, est logiquement incohérente. On ne peut
pas être contemporain de son ancêtre. Cette formule suppose implicitement que « le
singe », dont l’homme descendrait, serait resté stable. Depuis leur ancêtre commun, les
singes comme les hommes ont bien sûr évolué.
2
Dans l’acception courante du terme, un singe n’est pas un homme. Mais d’un point de
vue biologique, l’homme est bel et bien un singe, primate de la famille des
Catarrhiniens, doté des caractéristiques de ce groupe (orientation des narines, formule
dentaire, etc.).
- Les eucaryotes (organismes dont les cellules possèdent un noyau, par
opposition aux bactéries, archées et virus) peuvent être divisés en trois grands
ensembles : le règne végétal, le règne animal, et l’humanité.
VRAI
FAUX
L’homme appartient évidemment au règne animal (voir question précédente), et le
« règne végétal » est une entité qui n’a plus aucune pertinence sur le plan évolutif. Il
comprend les algues vertes et leurs cousines les plantes terrestres, mais aussi les
algues rouges et les algues brunes, ces dernières étant évolutivement aussi éloignées
des plantes terrestres que des animaux, des amibes ou des champignons !
- On a coutume de dire que l'homme est l'organisme vivant « le plus
complexe », « le plus évolué », ou encore le « sommet de l’évolution ».
D’accord
Pas d’accord
Cette question peut appeler divers commentaires. Si l’on prend le critère du nombre de
gènes pour mesurer la complexité, il suffit de savoir que l’arabette, petite mauvaise
herbe, a autant de gènes que l’homme… Des points de vue physiologique, anatomique,
démographique, etc., l’espèce humaine ne se distingue par rien de particulier. En ce qui
concerne les capacités cognitives, effectivement le cerveau humain est capable de
performances inégalées, et en particulier de celle, très narcissique, de se placer au
« sommet de l’évolution ». Cette idée flatteuse n’a pas eu besoin d’être théorisée par
Teilhard de Chardin (1881-1955) pour être et rester très profondément ancrée dans les
esprits.
- Parmi les espèces suivantes, quelle est la plus proche (sur le plan évolutif) de
l'espèce humaine ?
- La fourmi parce qu'elle vit en société
- La chauve-souris parce qu'elle allaite
- Le moineau parce qu'il s'adapte
- Le perroquet parce qu’il peut parler
- Aucune parce que l'homme ne fait pas partie du règne animal
Les hommes comme les chauves-souris sont des mammifères.
- Y a-t-il plus de distance évolutive (mesurée au niveau de l’ADN) entre
l'homme et le maïs qu'entre une bactérie et une levure ?
OUI
NON
Vus d’une bactérie, l’homme et le maïs sont vraiment proches, au moins d’après la
séquence de leurs gènes. Quant à la levure, elle est plus proche des animaux que des
plantes, et est très éloignée des bactéries.
- Concevez-vous que plusieurs espèces d’hommes aient pu co-exister dans le
passé ?
OUI
NON
Si l’on s’en tient à la période « récente » (
100 000 ans), l’homme de Neandertal
(Homo neanderthalensis), l’homme « moderne » (Homo sapiens) l’homme de Florès
(Homo floresiensis) et Homo erectus ont co-existé plusieurs dizaines de milliers
d’année. Ce dernier aurait disparu il y a environ 50 000 ans, Neandertal il y a environ
30 000 ans et l’homme de Florès il y a seulement 12 000 ans.
Les gènes
- Il n’y a pas de gènes chez les plantes, sauf si elles sont transgéniques
VRAI
FAUX
- Les mutations peuvent avoir des conséquences bénéfiques et être à l'origine
de nouveaux caractères
OUI
NON
- Les mutations sont néfastes à la vie. Elles ne produisent rien de nouveau
OUI
NON
Les mutations, qui apparaissent aléatoirement, peuvent être « neutres » (c’est la
majorité), néfastes ou bénéfiques. Il est important de souligner que l’effet d’une
mutation dépend du fonds génétique et de l’environnement. Une mutation défavorable
dans un milieu peut être favorable dans un autre. Ainsi une mutation du gène de
l’hémoglobine, qui provoque une anémie qui réduit l’espérance de vie, est-elle
favorable (à l’état hétérozygote) dans les milieux impaludés car elle protège du
paludisme.
- Avez-vous déjà mangé de l’ADN ? Sous quelle forme ?
Tous nos aliments en contiennent, puisqu’ils proviennent tous d’espèces vivantes.
- Cet ADN que vous avez consommé a-t-il pu s'intégrer à votre patrimoine
génétique ?
En aucun cas. Les centaines de milliards de gènes d’organismes divers que nous
ingérons à chaque repas sont tous hachés menu par les enzymes de notre système
digestif. Les produits de dégradation entrent ensuite dans la circulation sanguine puis
dans nos cellules. On n’a pas d’exemple de mangeurs de carottes transformés en
carottes.
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