Etude paysagère « Racines et ressources » - diagnostic évaluatif Décembre2010 TABLE DES MATIERES 1. INTRODUCTION ............................................................................................................. 4 2. EVOLUTION GENERALE DU TERRITOIRE JUSQU’AU 18EME SIECLE ...................... 5 2.1. 2.2. 2.2.1 2.2.2 2.2.3 2.2.4 2.2.5 3.1. 3.2. CADRE GENERAL........................................................................................................ 9 EVOLUTION DE LA FAMENNE .................................................................................... 11 3.3. EVOLUTION DE L’ARDENNE ...................................................................................... 14 3.2.1 3.2.2 3.2.3 3.3.1 3.3.2 3.3.3 21 Tellin .................................................................................................................... 7 Saint-Hubert........................................................................................................ 7 Libin ..................................................................................................................... 8 Bertrix.................................................................................................................. 8 Herbeumont ....................................................................................................... 8 EVOLUTION DU 18EME SIECLE A NOS JOURS ............................................................ 9 3. EME EVOLUTION GENERALE............................................................................................... 5 EVOLUTION HISTORIQUE DE CHAQUE COMMUNE ACTUELLE JUSQU’AU 18EME SIECLE ... 7 18ème siècle ....................................................................................................... 11 19ème siècle ....................................................................................................... 11 Du 20ème siècle à nos jours ............................................................................. 12 18ème siècle ....................................................................................................... 14 19ème siècle ....................................................................................................... 14 Du 20ème siècle à nos jours ............................................................................. 15 4. EVOLUTION DE L’AGRICULTURE A LA FIN DU 20EME SIECLE ET AU DEBUT DU SIECLE ....................................................................................................................................... 18 EVOLUTION DU BATI A LA FIN DU 20EME SIECLE SUR LE TERRITOIRE DU GAL 23 5. 5.1. 5.2. 5.3. 5.4. 6. SUPERFICIE URBANISEE ............................................................................................. 23 TYPE DE LOGEMENT ................................................................................................. 24 TAILLE DES TERRAINS À BATIR................................................................................... 25 IMPLANTATION DES BATIMENTS ET DEVELOPPEMENT DES VILLAGES.......................... 26 IMPLANTATION DES GRANDES INFRASTRUCTURES............................................ 28 6.1. 6.2. 6.3. 6.4. 6.5. SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DE L’ESPACE RÉGIONALE (SDER) ............................. 29 LE RÉSEAU ROUTIER .................................................................................................. 30 LE RÉSEAU FERROVIAIRE ........................................................................................... 31 LES PYLÔNES DE TÉLÉCOMMUNICATION ET LE TRANSPORT D’ÉNERGIE...................... 33 LES BASES MILITAIRES ET AÉRODROMES ET LES EOLIENNES ....................................... 34 7. EVOLUTION DES FONDS DE VALLEES .................................................................... 35 8. EVOLUTIONS PREVISIBLES ........................................................................................ 36 8.1. 8.2. 8.2.1 8.2.2 8.2.3 8.2.4 8.2.5 APPROCHE GENERALE .............................................................................................. 36 APPROCHE DETAILLEE PAR COMMUNE...................................................................... 36 Commune de Tellin ......................................................................................... 37 Commune de Saint-Hubert ............................................................................ 38 Commune de Libin.......................................................................................... 40 Commune de Bertrix....................................................................................... 42 Commune de Herbeumont ............................................................................ 45 9. CONCLUSION............................................................................................................... 47 10. BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................ 48 -3- Diagnostic évolutif 1. Décembre 2010 INTRODUCTION Une première analyse du territoire du GAL « Racines et ressources » et de ses paysages a permis de mettre en évidence les grandes entités paysagères et les éléments qui les composent. Une analyse de l'évolution des paysages est indispensable, à ce stade, pour comprendre les mécanismes de l'évolution du territoire et pour déterminer les paysages patrimoniaux, ou paysages témoins, c'est-à-dire, ceux qui expriment l'évolution des lieux. Cette analyse se base sur des documents écrits et cartographiques (cartes de Ferraris, de l'Institut Cartographique Militaire ou de l'Institut Géographique National). Grâce à ces cartes, pour chaque territoire paysager identifié, il est possible de retracer l'évolution du paysage et de déterminer les facteurs de cette évolution. L'influence de quatre facteurs sur l'évolution des territoires paysagers depuis les années '80 est ensuite réalisée (agriculture, bâti, infrastructures de transport et autres). Elle permet de vérifier l'impact sur le paysage de l'évolution de l'agriculture, de l'habitat, des grandes infrastructures et du changement dans les modes de gestion de certains milieux. 4 Diagnostic évolutif Décembre 2010 2. EVOLUTION GENERALE DU TERRITOIRE JUSQU’AU 18EME SIECLE 2.1. EVOLUTION GENERALE L’occupation de la région par l’homme est très ancienne, puisqu’elle date du Néolithique (5.000 à 2.500 avant JC). Les premières installations remontent à la préhistoire comme en témoignent divers objets, haches polies, grattoirs, pointes de flèche, retrouvés entre autres à Smuid (Libin), Awenne (Saint-Hubert), et Resteigne (Tellin). De nouvelles installations ont lieu à l’époque des Celtes, au premier siècle avant Jésus-Christ. Aux confins des terres d’Ochamps (Libin), les celtes ont laissé plusieurs centaines de tertres d’orpaillages de chaque côté du thalweg de la Large Fontaine. A Martilly (Herbeumont), une ancienne fortification subsiste sur une hauteur, près du lieu-dit le Chaslet. Les Trévires s’installeront ensuite. Ils auraient introduit la technique des jachères. Tant que les techniques agricoles ne sont pas suffisamment maîtrisées, l’habitat (ou du moins sa localisation) ne se pétrifie pas : dès que les sols s’appauvrissent, l’homme se déplace pour défricher et cultiver d’autres terres. La période gallo-romaine est marquée par les premiers grands déboisements et le développement de centres agricoles. L’installation des villas bouleverse l’économie rurale. L’agriculture est la composante principale de l’économie, essentiellement l’élevage des moutons. Parmi les vestiges hérités de cette époque, citons une villa romaine à Villance (Libin), de nombreux vestiges à Hatrival (Saint-Hubert), une villa à Vesqueville (SaintHubert), oppidum du Trinchi à Herbeumont. A l’époque des Francs débutent les défrichements massifs à dessein agricole. Les surfaces défrichées sont transformées en pâtures-sarts et en landes-sarts tandis que les vallées sont aménagées en prairies semi-naturelles. L’influence humaine sur le paysage se marque surtout au voisinage des localités existantes. En effet, les terres cultivées et pâturées se situent de préférence à proximité des villages tandis que la forêt occupe les terres difficilement exploitables par l’agriculture ou trop éloignées des lieux habités. En forêt, la zone des contreforts sera soumise très longtemps au régime des taillis, au soutrage, au pâturage et à l’essartage périodique. Au 14ème siècle, ces pratiques seront réduites et on instaurera une politique de droits de chasse, de pacage,… L’époque du Moyen-âge (500 à 1500 environ) est marquée par la poursuite des déboisements, des défrichements et également par la naissance d’activités commerciales. Cette époque, parfois troublée, est marquée par une ouverture sur les territoires voisins, par le développement d’activités de commerce et d’échanges. La population s’accroît mais tant l’Ardenne que la Famenne restent des régions peu peuplées, en raison de leur caractère boisé. Lorsque la sidérurgie s’implante vers le 17ème siècle, la première exploitation intensive du bois débute. A partir du 17ème siècle, les grands massifs du plateau ardennais sont activement charbonnés. On retrouve en forêt de nombreuses aires de fauldes et des vestiges de forges. Les forêts deviennent de plus en plus claires suite à ces différentes pratiques (essartage, soutrage, affouage). Les landes à genêts sont abondantes de par les régimes culturaux imposés (friches, écobuages, assolement, abandon des sols stériles…). Vers la fin de ce 5 Diagnostic évolutif Décembre 2010 siècle, la surface boisée a été réduite au tiers de sa valeur initiale. Ce n’est que vers 1870 quand la houille remplace le bois de chauffe et lorsque les techniques agricoles ont évolué qu’une politique de reboisement est mise en place. En effet, dès 1857, la loi sur les incultes oblige les communes à mettre en valeur les terres communales. C’est l’âge d’or des pépiniéristes. A partir du moment où les techniques agricoles sont mieux maîtrisées, les villages s’implantent durablement. Les hommes ont cherché d’une part, à se protéger du climat, et d’autre part, à s’implanter à proximité d’un cours d’eau (secondaire de préférence). Globalement, sur le territoire du GAL, les villages se sont de préférence implantés sur un versant de vallée ou en tête de vallée mais d’autres types d’implantation peuvent être observés. Tableau 1 : Type d’implantation des villages du GAL « Racines et ressources » Bertrix Herbeumont Libin Saint-Hubert Tellin Plateau / / / / / Tête de vallée 7% 33% 50% 38% / Versant de vallée 86% 50% 40% 50% 75% Fond de vallée 7% 17% 10% 13% 25% Les habitants se sont installés, le plus souvent, sur les replats situés en contrebas des sommets, à l’abri des vents froids et à proximité des cours d’eau ou d’une source pour faciliter l’approvisionnement en eau. En effet, très peu sont situés dans les fonds de vallée (5 sur l’ensemble du territoire) et aucun sur la partie haute des plateaux. 6 Diagnostic évolutif Décembre 2010 Figure 1 : Implantation des villages du GAL « Racines et ressources » 2.2. EVOLUTION HISTORIQUE DE CHAQUE COMMUNE ACTUELLE JUSQU’AU 18 EME SIECLE 2.2.1 Tellin Sous l'Ancien Régime, les quatre villages qui composent aujourd'hui la commune de Tellin étaient répartis entre la principauté de Liège et le duché de Luxembourg, De ces villages ruraux par excellence, seuls Grupont et Tellin connurent une certaine activité industrielle: des forges, des fourneaux et une mine de plomb au 17ème siècle à Grupont et une fonderie de cloches entre 1823 et 1970 à Tellin. 2.2.2 Saint-Hubert L'histoire de Saint-Hubert, qui s'appelait autrefois Andage, se confond avec celle de son abbaye, dont les origines remontent au 7ème siècle. Elle repose sur la légende du prince Hubert, venu d'Aquitaine vers 683 pour résider à la cour de Pépin de Herstal. Au cours d'une partie de chasse en Ardenne, Hubert aperçut un cerf portant une croix lumineuse entre ses 7 Diagnostic évolutif Décembre 2010 bois. Il se convertit et devint plus tard le premier évêque de Liège. Coincée entre les grandes puissances de l'époque, Saint-Hubert, malgré des trésors de diplomatie, fut plusieurs fois détruite par l'une ou l'autre armée. Des travaux d'extension et d'embellissement furent entrepris au 18ème siècle par les abbés Clément Lefèbvre et Célestin de Jongh. La Révolution française fut fatale à la ville. Elle signifia la fin de l'abbaye, dont les bâtiments furent vendus et en grande partie vandalisés. 2.2.3 Libin ème Au 9 siècle, Libin faisait partie du domaine de Villance avec les Libin, Ochamps, Transinne, Glaireuse et Anloy, propriété de l'abbaye de Prüm. Villance était l'un des nombreux fiscus impériaux en Ardenne et avait été légué vers 840 à Prüm. En 1343, Libin fait partie de la châtellerie de Villance qui appartient aux seigneurs de Mirwart (la Marck, les d’Arenberg, les de Smakers) jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. 2.2.4 Bertrix Les limites naturelles de la commune et les fouilles archéologiques menées dans les environs proches attestent d'une occupation du sol au 3ème siècle avant Jésus-Christ. Le Ban de Bertrix fit partie du grand fisc cynégétique des Ardennes. Bertrix acquit la franchise de ses terres en 888. Au 13ème siècle, le territoire est partagé entre le duc de Bouillon, le comte de Bar et le Seigneur-abbé de Saint-Hubert. 2.2.5 Herbeumont Au Moyen Age, Herbeumont fit partie du domaine d'Orgéo, qui fut intégré au comté de Chiny à la fin du 10ème siècle. Vers 1200, le village passa aux mains de la famille de Walcourt-Rochefort. En 1268, Jehan de Rochefort construisit à Herbeumont, sur les hauteurs de la Semois, une forteresse, siège de la seigneurie qu'il venait de fonder. Assiégé en 1558 par les troupes du duc de Nevers, le château allait encore être ravagé à plusieurs reprises lors de la guerre de Trente Ans. Attaqué une nouvelle fois en 1657 sur l'ordre de Louis XIV, il finit par tomber en ruine. 8 Diagnostic évolutif 3. Décembre 2010 EVOLUTION DU 18EME SIECLE A NOS JOURS 3.1. CADRE GENERAL Les diverses catastrophes que la région a subi aux 16ème et 17ème siècles (famines, épidémies, guerres,…) ont pour conséquence que l’habitat traditionnel qui nous est parvenu date des 18ème et 19ème siècles. Figure 2 : Extrait de la carte de Ferraris (fin 18ème s.) pour l’ensemble du territoire du GAL « Racines et Ressources » 9 Diagnostic évolutif Décembre 2010 C’est surtout entre 1860 et 1880 que m’on construit beaucoup car le chemin de fer apporte chaux et engrais pour tamponner l’acidité des sols ardennais. Le massif forestier au Sud de la commune de Tellin et au Nord de celle de SaintHubert opère déjà une barrière physique entre l’Ardenne au Sud et la Famenne au Nord. Ce massif occupait déjà les premiers contreforts de l’Ardenne. La Famenne, comme l’Ardenne, est une région forestière. C’est au 16ème siècle, sous la pression démographique que commence le pillage forestier. On observe également des différences flagrantes d’occupation du sol entre ces deux régions. La Famenne offrant des paysages ouverts de par son relief et le peu de zones boisées, alors que les paysages se referment en Ardenne avec des massifs forestiers et des cordons boisés. La carte du Cabinet de Ferraris (1775-1778), met en évidence que l’essentiel du territoire du GAL « Racines et ressources » était occupé par des incultes dédiés au pâturage (bruyères….) encerclant de petits noyaux cultivés autours de villages et hameaux. Les fagnes servaient alors pour le pâturage des troupeaux, pratique qui imposait l’absence de clôtures dans les champs, engendrant ainsi une ouverture du paysage. Figure 3 : Extrait de la carte de Ferraris pour le village de Nevraumont (commune de Bertrix) Le fonctionnement de ces trois auréoles est dominé par l’organisation collective du travail agricole et par les contraintes de mauvaises pâtures. En effet, tout est pensé pour une meilleure rentabilité. L’explication des trois auréoles parait évidente. Le bétail engendre des matières organiques et donc de l’engrais, qu’il faut exploiter au mieux. Ainsi, on place l’étable près de la zone de champs pour limiter les déplacements lors de l’épandage d’engrais sur les terres cultivées. Le bétail se nourrit dans les landes, digère en chemin, et excrète dans l’étable. La fin du 18ème et le début du 19ème siècle est marqué par la mise en place par les Français d’une commission d’agriculture à Luxembourg et par la mise en place d’une société d’agriculture par arrondissement. Ces structures vont permettre la diffusion et l’échange de 10 Diagnostic évolutif Décembre 2010 théories, l’information circule. Des brochures sont mises à disposition des agriculteurs, les races élevées sont améliorées et ce, alors que l’agriculture (et d’autres industries telles que les forges) connaît de nouvelles difficultés suite à la fermeture des frontières françaises en 1815 et aux taxes douanières. Parce que l’évolution ne se fait pas au même rythme partout et que celle-ci dépend fortement des conditions du sol, du sous-sol et du relief, nous scindons cette évolution par région géologique à savoir du Nord au Sud, la Famenne puis l’Ardenne. 3.2. EVOLUTION DE LA FAMENNE 3.2.1 18ème siècle Au « siècle des lumières », alors que les idées nouvelles pénètrent assez tôt en Famenne liégeoise, la Famenne luxembourgeoise est plus conservatrice. De façon générale, le 18ème siècle est synonyme d’accroissement démographique en Famenne. Lente dans un premier temps, celle-ci s’accélère dans le dernier tiers du siècle. Les cultures nouvelles (pomme de terre) et l’élevage bovin y sont pour beaucoup en mettant à l’abri des famines les populations villageoises. Après des baisses très importantes de rendement au 17ème siècle, la situation tend à se redresser au 18ème, freinée toutefois par le manque d’engrais dans cette région à sols pauvres. Les zones déboisées sont livrées à la vaine pâture que l’on ne sait ou que l’on ne peut empêcher. Tout village avait ses prairies pour produire le foin nécessaire au bétail. Celles-ci étaient toujours situées au bord des cours d’eau, dans des endroits souvent limités par le relief. Les prairies artificielles, où le fourrage va remplacer l’herbe Au 18ème siècle, toutes les terres d’abbaye, dont celle de Saint-Hubert sont données à bail depuis longtemps. On ne peut donc plus parler de possession réelle. Seules les abbayes de Saint-Hubert et Saint-Remy en exploitent encore quelques unes. La première dans sa bouverie de Bure. Si les seigneuries sont encore nombreuses en Famenne au 18ème siècle, elles sont inégales en étendue. L’importante seigneurie de Mirwart s’étend sur les communes actuelles de Mirwart et Wellin. Elle comprenait plus de 40 villages répartis en trois châtellenies. Une seule chaussée, achevée en 1772, relie Bruxelles à Luxembourg et traverse la Famenne à hauteur de Marche-en-Famenne. 3.2.2 19ème siècle L’expansion démographique est continue de 1830-1840 jusqu’à son apogée vers 1890. Pour de nombreux villages la population a doublé, voire triplé pour certains, au cours du siècle. Sur base des acquis agricoles du 18ème siècle, on observe au 19ème siècle la poursuite de la progression des prairies artificielles. C’est le trèfle qui apparaît en premier, suivit rapidement de la luzerne pour devenir ensuite le fourrage le plus répandu et le mieux adapté à la Famenne. Vers 1830, le territoire qui est encore couvert de forêts ne dépasse pas un tiers du territoire. Mais la proportion est variable d’un village à l’autre. Les villages du GAL situés en Famenne, mais à proximité des plateaux ardennais, peuvent compter sur une proportion 11 Diagnostic évolutif Décembre 2010 plus importante pouvant s’approcher de la moitié du territoire. La forêt famennienne est constituée principalement de chêne et le charme venant en second peuplement. Vers 1860, les résineux apparaissent. Le pin d’abord, l’épicéa ensuite, qui pousse moins bien qu’en Ardenne par manque d’altitude. Depuis le Moyen-Âge, la Famenne est terre des moutons. Elle élève aussi moins de porcs qu’en Ardenne. La donne change au 19ème avec l’apparition des prairies artificielles. Vers le milieu du siècle, de nombreuses terres sont aménagées en prairies et favorisent le développement de l’élevage bovin. La Famenne devient alors une région d’élevage bovin, ce qu’elle est restée aujourd’hui. Le premier chemin de fer réalisé de Namur à Arlon, à partir de 1858, traverse la Famenne. 3.2.3 Du 20ème siècle à nos jours Les paysages de la Famenne ont peu évolué si ce n’est un renforcement du caractère herbager. Aujourd’hui encore, il s’agit d’une région peu peuplée, où de nombreux bois alternent avec des prairies. Les densités de population sont parmi les plus basses de Wallonie, l’habitat se limite à de petits villages. 12 Diagnostic évolutif Décembre 2010 Evolution d’un village de Famenne - Grupont Fin 18ème s. 200 m 2010 200 m 200 m Extrait de la carte de Ferraris (1775-1777) Extrait de la carte topographique de la Belgique en couleurs réalisée par l’Institut Cartographique Militaire (ICM) (1880) Extrait de la carte IGN - l’Institut Géographique National (2006) A la fin du 18ème siècle, le village, très dense est groupé dans un fond de vallée au confluent de la Lomme et du ry d’Hinson. A la fin du 19ème siècle, l’habitat s’est fortement développé et densifié, profitant de l’aubaine apportée par le passage et un arrêt du chemin de fer à Grupont. Après avoir souffert de l’occupation allemande entre 44 et 45 (12 bâtiments détruits), l’habitat a continué à se développer à Grupont Si les maisons en possèdent un, le jardin est tout petit. L’enchevêtrement des constructions les unes dans les autres donne un village à très forte densité. L’homme franchit la Lomme pour commencer à coloniser sa rive gauche. Les résineux font leur apparition en replacement de zones feuillues exploitées ou colonisant des parcelles qui étaient jusque là vouées à l’agriculture. Les habitations sont contenues sur la rive droite de la Lomme. Les terres de cultures se développent en périphérie. On n’observe pas de landes pour le pâturage des bêtes. La superficie cultivée diminue légèrement au profit des zones boisées qui augmentent. Les surfaces boisées ont légèrement augmenté. A la fin du 20ème siècle, l’habitat s’est développé le long des voiries existantes, sans toujours respecter le mode d’implantation traditionnel. La route qui relie Grupont à Bure vers l’Ouest est entièrement urbanisée où le relief le permet. 13 Diagnostic évolutif Décembre 2010 3.3. EVOLUTION DE L’ARDENNE 3.3.1 18ème siècle Au 18ème siècle, l’Ardenne est caractérisée avant tout par une faible densité de population, de l’ordre de 10 à 15 habitants/km² (contre 27 en moyenne aujourd’hui). Cette dispersion des habitants a pour corollaire des paroisses de grande étendue. A titre d’exemple, l’abbé de Saint-Hubert règne sur une vingtaine de villages, sans pour autant que la géographie administrative dans son ensemble ne présente une quelconque unité : l’enchevêtrement des compétences et des juridictions étant la règle. Par contre, à l’échelle locale, on observe des liens communautaires forts entres ces habitants vivant dans une certaine isolation. Les villages comptent peu d’habitants dont les occupations principales sont l’élevage et la culture d’avoine et, dans une moindre mesure, de seigle. En effet, les sols et le climat se révèlent peu propices à la culture des céréales. Les terrains laissés en jachère sont essentiellement occupés par des genêts et des landes. Les conditions de vie sont rudes, mais contrairement aux idées répandues, pas les pires existant à cette époque. En effet, si les terres ne sont pas toujours de bonne qualité et ne permettent pas l’obtention d’un rendement et d’un revenu élevé, les coûts de bail et de main d’oeuvre sont moindres ce qui compense les caractéristiques physiques peu favorables. Par ailleurs, en Ardenne, beaucoup d’exploitants sont maîtres de leur domaine et le prix de location des terres est bas : c’est une région qui enregistre moins d’inégalités de revenus entre les agriculteurs. Au 18ème siècle, l’Ardenne n’enregistre pas partout ni à tout moment une croissance démographique au contraire des autres régions. L’agriculture évolue également peu. L’industrie est peu envahissante : les établissements présents avant les guerres du 18ème siècle ont repris leurs activités peu à peu, dont les ardoisières (Bertrix et Herbeumont) et les tanneries. Le problème majeur de l’Ardenne est son isolement économique et culturel (même si l’Ardenne compte une proportion élevée de lettrés), non seulement en raison de l’état des routes mais surtout en raison du caractère acide de ses sols et son climat rude. 3.3.2 19ème siècle Dès 1830, la priorité des élus provinciaux est de sortir l’Ardenne de son isolement par la construction de routes, d’écoles et le soutien de l’agriculture. Ces années seront assez prospères malgré la décadence des tanneries dès 1814. L’agriculture constitue le revenu principal de 65% de la population. Les ardoisières, briqueteries et quelques autres activités fournissent également du travail à une proportion non négligeable de la population. 1839 marque la création d’une nouvelle frontière avec l’indépendance du GrandDuché de Luxembourg. 1846 est marqué par des récoltes catastrophiques : environ 1500 personnes vont quitter le Luxembourg (contre maximum 1000 les autres années). Il s’agit de la dernière crise alimentaire que connaîtra la région. En effet, la loi sur le défrichement du 25 mars 1847 entraînera le défrichement de 17.656 ha en Ardenne centrale pour la période 1847-1860. Cette loi aura pour conséquence la disparition des landes (et du mouton) ainsi que le soutien à l’activité des fours à chaux et à la création de dépôts de chaux nécessaire pour amender les terres. 14 Diagnostic évolutif Décembre 2010 De nombreuses foires se mettent en place et de nouveaux lieux de regroupement de communautés sont enregistrés. L’arrivée du chemin de fer en 1858 (ligne Bruxelles-Luxembourg) permet l’augmentation des volumes exportés (bois, tanneries). Durant cette période 1830-1860, l’évolution de la population mène à une diminution de la taille des familles et à une augmentation de l’âge des familles. La fin du 19ème siècle est marquée par une conjoncture économique difficile. L’agriculture se spécialise, se dirige vers une production de qualité, tandis que la main d’oeuvre se réduit. L’importation des céréales américaines oblige les agriculteurs à se tourner vers l’élevage. La fin du 19ème siècle est marquée par la création de coopératives laitières. Les techniques de l’essartage et de vaine pâture sont abandonnées. Malgré l’arrivée d’une nouvelle ligne de chemin de fer en 1869, le problème de transport est un des facteurs ayant causé la fermeture des ardoisières et des tanneries. Le vélo, le tramway et le téléphone sont autant d’éléments qui contribueront, malgré des conditions difficiles, à faire évoluer le territoire ardennais. L’évolution de l’habitat sur le territoire est significative au cours du 19ème siècle et se fait parallèlement à l’explosion démographique. Une densification s’observe dans les villages du territoire. Celle-ci est conditionnée par un souci de préserver les terres agricoles. 3.3.3 Du 20ème siècle à nos jours Le 20ème siècle est marqué par l’évolution de l’agriculture. A partir de l’entre-deuxguerres, les pratiques agricoles se tournent essentiellement vers l’élevage bovin. Il en résulte un accroissement des surfaces consacrées au pâturage. Parallèlement, l’enrésinement (essentiellement par des épicéas) se poursuit. A partir des années 50, l’intensification des pratiques agricoles va modifier voire uniformiser considérablement le paysage, aidée par des opérations de remembrement : disparition de haies, destruction de talus, abattage d’arbres isolés, modification du tracé des chemins. A la fin du 20ème siècle, plus particulièrement suite à la réforme de la PAC en 1992, les pratiques agricoles sont modifiées pour concilier production et environnement. Les primes et aides allouées dans le cadre de programmes tels que les mesures agrienvironnementales ou les programmes européens de type LIFE contribuent à de nouvelles modifications du paysage : ouverture de fond de vallée, plantations de haies… Enfin, une partie de l’Ardenne a vu son paysage, particulièrement son paysage bâti, modifié suite aux destructions massives occasionnées lors de la Bataille des Ardennes. La Bataille des Ardennes ou l’offensive von Rundstedt (16/12/1944 au 28/01/1945) visait à traverser l’Ardenne et franchir la Meuse pour reprendre les infrastructures du port d’Anvers afin d’éviter l’acheminement du ravitaillement et des renforts, couper et isoler les armées américaine et britannique pour les contraindre à capituler et à obtenir la paix sur le front de l’Ouest. Bien que ce soit le nom de Bastogne qui soit généralement associé à cette bataille, plusieurs localités du territoire du GAL en ont également souffert. La région sera le théâtre d’âpres combats entre les troupes allemandes et américaines. De nombreuses constructions furent détruites pendant cette période tandis qu’ont été érigés de nombreux monuments à la mémoire de personnes ou d’évènements liés à la seconde Guerre Mondiale. 15 Diagnostic évolutif Décembre 2010 Evolution d’un village d’Ardenne au sein du territoire paysager des clairières- Transinne Fin 18ème s. 450 m 2010 450 m 450 m Extrait de la carte de Ferraris (1775-1777) Extrait de la carte topographique de la Belgique en couleurs réalisée par l’Institut Cartographique Militaire (ICM) (1881) Extrait de la carte IGN - l’Institut Géographique National (2006) A la fin du 18ème siècle, le village est entouré dans un premier périmètre de zones cultivées puis de landes. Les premiers massifs boisés se développent ensuite. A la fin du 19ème siècle, l’habitat s’est fortement développé et densifié. A la fin du 20ème siècle, l’habitat s’est développé le long des voiries existantes, sans toujours respecter le mode d’implantation traditionnel. Les trois voies d’accès au village par le Nord ont fait l’objet d’une urbanisation en ruban, certaines nouvelles constructions sont situées à plus d’un kilomètre du centre ancien du village. Groupé de part et d’autre d’un petit vallon, le village présente une densité soutenue. Les quelques maisons possèdent un jardin entouré de haies. De très nombreux vergers ponctuent l’espace bâti. La superficie cultivée augmente ; quelques landes subsistent. Les massifs boisés se sont un peu développés vers le Nord-Est encouragés par la loi de 1847 sur l’aliénation des friches communales qui ont été remplacées par des cultures mais surtout ici par de la forêt. Si le caractère de village-clairière remonte aux défrichements médiévaux, cette caractéristique s’est renforcée au 19ème et 20ème siècle. Les résineux, à croissance rapide, font leur apparition. De nombreuses petites parcelles allongées sont plantées dont certaines pour la production de sapins de Noël. De larges espaces aujourd’hui boisés étaient occupés précédemment par des landes pour l’élevage extensif. Les pâturages restent toutefois très importants dans le paysage. 16 Diagnostic évolutif Décembre 2010 Evolution d’un village d’Ardenne au sein du territoire paysager des méandres et vallées encaissées de la Semois- Mortehan Fin 18ème s. 400 m Extrait de la carte de Ferraris (1775-1777) Mortehan présente une structure dense et linéaire selon deux axes perpendiculaires (actuelles rues de l’Eglise et des Routis). L’ancien cimetière occupe une position particulière proche de la Semois et isolée par rapport au reste du village. Fait qui s’explique par la localisation de l’ancienne église de Mortehan située jadis dans le lit actuel de la Semois. Quelques constructions dont l’église assurent la transition entre le noyau villageois et le cimetière. Une seconde entité se dessine plus loin le long de l’actuelle rue de l’Eglise en direction du château Thibault. A cette époque, les villages de Cugnon et Mortehan sont totalement séparés et seul un gué permet de traverser la Semois. 2010 400 m Extrait de la carte topographique de la Belgique en couleurs réalisée par l’Institut Cartographique Militaire (ICM) (1880) A l’instar du village de Cugnon, Mortehan n’a connu aucun développement significatif dans la première moitié du 19ème siècle. On peut noter l’existence d’une scierie à proximité du château Thibault. Sur la carte, apparaît, à la place d’un ancien gué, un pont qui enjambe la Semois. Les villages de Cugnon et Mortehan sont donc à présent physiquement reliés. Le village de Mortehan voit également sa configuration modifiée par le tracé d’une nouvelle route et le développement de constructions le long de cet axe. On peut également repérer l’évolution du tracé de la Semois avec une accentuation du Méandre. 400 m Extrait de la carte IGN - l’Institut Géographique National (2006) Entre 1900 et 1960, l’habitat se développe quelque peu le long de la rue de la Cherreau en contact avec le noyau original. Mortehan a vu au cours de ces dernières années l’installation de campings ou de résidences de vacances à proximité de la Semois (lieux-dits « Le Mergyre » et « Les Yllions »). Le village a été complètement déstructuré par l’implantation de nouvelles habitations (dont certains chalets) et des campings le long de la rue de la Madeleine créant une immense tentacule. 17 Diagnostic évolutif Décembre 2010 4. EVOLUTION DE L’AGRICULTURE A LA FIN DU 20EME SIECLE ET AU DEBUT DU 21EME SIECLE Au 20ème siècle, le recul continu de l’agriculture entraîne le boisement désordonné et anarchique par des épicéas de parcelles paysannes abandonnées par l’agriculture. L’amélioration des moyens de communication et le décloisonnement des territoires ardennais imposent alors l’élevage, qui offre une réponse économique mieux adaptée aux conditions locales. La forêt n’a jamais été aussi étendue qu’aujourd’hui, mais les résineux ont conquis la grande part de la superficie des espaces boisés. Ainsi, l’essence même du paysage ardennais est liée à l’évolution de l’agriculture et de la société rurale qui s’est constituée par et autour de l’activité agricole. En effet on observe une nette différence entre la situation des massifs boisés à la fin du 18ème siècle (époque de la carte de Ferraris) et la situation actuelle (Figure 4). A l’époque de Ferraris et pour la partie du territoire du GAL qui a été cartographiée, hors Comté de Bouillon, près de 45 % du territoire est boisé. Alors que la proportion monte à 60 % actuellement. Ce qui représente une augmentation de plus de 30 % en moins de 250 ans. 18 Diagnostic évolutif Décembre 2010 Figure 4 : Evolution de l’étendue du massif forestier sur le territoire du GAL « Racines et ressources » entre la fin du 18ème siècle et aujourd’hui 19 Diagnostic évolutif Décembre 2010 Le 20ème siècle est le siècle de l’intensification en agriculture et le développement des cultures et exploitations industrielles. Pour assurer des rendements importants, cette agriculture est grande consommatrice d’engrais chimiques et de pesticides, la mécanisation est incontournable, la rationalisation des systèmes de production s’impose avec les grandes cultures et les élevages hors-sol. Tout cela nécessite des investissements importants et des coûts de production lourds. Le secteur agricole devient donc fragile économiquement du fait du grand endettement des agriculteurs. En Région wallonne, environ la moitié du territoire est réservée à l'agriculture. Cette proportion est moindre pour le territoire du GAL « Racines et ressources », soit un tiers du territoire, du fait l’importance de la forêt. Les modes et choix de production mis en oeuvre ont donc des répercussions importantes en termes d'aménagement et de gestion de l'espace rural. En 1960, 70% de l’emploi ardennais est agricole contre 20% en 1980. De par une marginalisation des activités agricoles, on enregistre un nombre croissant de cessations d’activités ou le passage d’un successeur à un autre emploi. Le secteur évolue dans un contexte économique difficile depuis un certain nombre d’années. Le nombre d’exploitation se réduit, l’activité s’oriente vers des créneaux plus rentables. La production s’intensifie. Les pratiques agricoles exercent une pression continue sur l’environnement. Sur le territoire du GAL, depuis le début des années 80, les tendances évoquées cidessus sont également observables. Ainsi, le nombre d’exploitations agricoles a diminué d’un tiers sur la période 1999-2009 tandis que, sur la même période, la superficie agricole utilisée en moyenne par exploitation a augmenté de 50 %. L’érosion est continue au cours de ces dix dernières années. On constate en outre que la superficie totale occupée par l’agriculture sur le territoire du GAL « Racines et ressources » tend à rester stable sur les 10 dernières années. On note, par endroits, le retrait de l’activité agricole de certaines terres (par exemple, les terres d’un agriculteur en fin de carrière et sans repreneur qui sont boisées) ou au contraire, la remise en culture ou en pâture de terrains. Tableau 2 : Nombre d’exploitations agricoles sur la période 1999-2009. (Source : statbel.fgov.be) Bertrix Herbeumont Libin Saint-Hubert Tellin 1999 153 36 97 66 33 2001 139 29 88 59 31 2004 118 31 77 47 27 2005 116 29 75 49 24 2007 113 28 70 47 24 2009 109 25 65 43 21 Total 385 346 300 293 282 263 Alors que les quatre communes situées en Ardenne (Bertrix, Herbeumont, Libin et Saint-Hubert) présentent une agriculture orientée vers l’élevage bovin pour la production de viande. La commune de Tellin, située en Famenne, présente également une agriculture orientée vers l’élevage bovin mais ici principalement pour la production de lait. La superficie agricole moyenne d’une exploitation de Tellin est d’ailleurs sensiblement plus importante que ce qui s’observe en Ardenne et témoigne donc d’un un autre type d’exploitation. 20 Diagnostic évolutif Décembre 2010 Tableau 3 : Superficie agricole moyenne en ha utilisée par exploitation sur la période 1999-2009. (Source : statbel.fgov.be) Bertrix Herbeumont Libin Saint-Hubert Tellin 1999 32,2 25,9 32,1 30,8 38,1 2001 36,0 32,3 35,1 34,1 39,3 2004 40,5 31,9 40,3 43,6 49,0 2005 41,8 33,0 41,3 41,7 52,0 2007 42,6 34,4 42,4 43,2 53,8 2009 44,0 38,1 45,9 47,6 56,6 Moyenne GAL 31,8 35,4 41,1 42,0 43,3 46,4 Figure 5 : Evolution du nombre d’exploitations et de la superficie moyenne d’une exploitation par commune pour la période 1999-2009 On observe une certaine corrélation entre la diminution du nombre d’exploitations et l’augmentation de la superficie moyenne d’une exploitation. En effet, ce sont les communes qui connaissent les plus grandes diminutions du nombre d’exploitations qui enregistrent les plus grandes hausses de superficie moyenne. Une certaine logique est respectée puisque la superficie totale reste plus ou moins égale. L’évolution de d’infrastructures. Dans l’exploitation existante, développent en dehors des bâtiments ou non. l’agriculture a engendré de nouveaux besoins en terme la mesure du possible, ceux-ci sont construits à proximité de au sein des villages. Néanmoins, il arrive que des exploitations se des noyaux villageois, la maison de l’exploitant se situant à proximité Les bâtiments d’aujourd’hui répondent avant toute chose à des critères fonctionnels et économiques, il en va de même pour les matériaux utilisés pour la construction de ces bâtiments. Les gabarits industriels liés aux fonctions des nouveaux bâtiments, les spéculations développées indistinctement sur l’ensemble de la Wallonie et les productions 21 Diagnostic évolutif Décembre 2010 industrialisées conduisent par endroit à une banalisation du territoire en s’éloignant très fort des gabarits traditionnels particuliers. Pour éviter une banalisation du territoire, la région wallonne a édité toute une série de règles de bonne pratique pour la construction des bâtiments agricoles sous la forme d’une brochure intitulée « Conseils pour l’intégration paysagère des bâtiments agricoles ». 22 Diagnostic évolutif Décembre 2010 5. EVOLUTION DU BATI A LA FIN DU 20EME SIECLE SUR LE TERRITOIRE DU GAL L’une des évolutions marquantes du 20ème siècle est l’urbanisation de la plupart des villages et hameaux du territoire du GAL. L’urbanisation constitue une occupation du sol quasi irréversible. Un hectare de terre sur lequel on a construit une route et des bâtiments ne pourra pratiquement plus jamais redevenir une terre agricole, par exemple. L’urbanisation diminue donc les réserves d’espace libre pour les générations futures, justifiant ainsi la nécessité de limiter son extension. 5.1. SUPERFICIE URBANISEE En moins de vingt ans, la superficie totale des terres construites, des infrastructures et des équipements en région wallonne a augmenté de 29,6 %. Alors que la superficie urbanisée s’élevait à 180.588 ha en 1980, elle atteignait 234.019 ha en 2006. L’évolution de l’urbanisation présente certaines différences selon les types de commune. Les communes situées dans les agglomérations sont celles où l’urbanisation augmente le moins rapidement. Cet accroissement relativement faible s’explique par le volume moindre de terrains non bâtis disponibles en ville et par leurs prix plus élevés. Par contre dans des communes rurales comme celles qui constituent le GAL racines et ressources, l’évolution est beaucoup plus marquée et varie dans une fourchette allant de 20 à 65 % d’après la commune pour la période allant de 1980 à 1986. En effet, bien que l’urbanisation progresse partout. Cette progression n’est toutefois pas homogène et est influencée par plusieurs facteurs liés à la proximité de pôles d’emplois, d’infrastructures routières ou de transport en commun, de pôles d’enseignement,… 23 Diagnostic évolutif Décembre 2010 Figure 6 : Evolution des surfaces urbanisées entre 1980 et 2006 par commune et surface urbanisée en 2006 pour le territoire du GAL « Racines et ressources » (Source : TBE 2010, SPW) Effectivement, les deux communes traversées par la E411, Tellin et Libin, connaissent les progressions les plus importantes, au-delà de 60 % de superficie urbanisée en plus. La commune de Bertrix progressent également fortement avec 42 % de superficie en plus, ce qui peut s’expliquer par l’accès facile à la E411 via la N89 mais également par la présence d’une gare relativement bien desservie. Le phénomène d’urbanisation est donc un moteur de l’évolution du territoire du GAL « Racines et ressources », et de chacune de ses communes. 5.2. TYPE DE LOGEMENT Le type de logement influence considérablement l’occupation du sol : pour une même surface habitable, une villa « quatre-façades » occupe plus d’espace au sol qu’un appartement ou une maison mitoyenne. Or le taux de pénétration de ce type de bâtiment dans les communes rurales du GAL est particulièrement élevé. 24 Diagnostic évolutif Décembre 2010 Figure 7 : Pourcentage de maisons « 4 façades » sur le parc de logements de chaque commune du GAL « Racines et ressources » (Source : stabel.fgov.be) Toutefois, la popularité des maisons « quatre-façades » régressait de 2,5 %, en lien probable avec l’évolution du marché (prix élevés). Les maisons jumelées et mitoyennes rencontrent donc un succès croissant. En effet après avoir fait la part belle à ce type de construction, la mitoyenneté est de plus en plus suggérée ou imposée à travers les lotissements. 5.3. TAILLE DES TERRAINS À BATIR En réalité, l’évolution du nombre de parcelles urbanisées présente une augmentation plus soutenue vers le milieu des années 90. L’évolution plus constante de la superficie permet de déduire que la taille des parcelles diminue. La superficie moyenne des terrains à bâtir vendus en Wallonie constitue un indicateur de l’évolution de la consommation de l’espace à des fins résidentielles. Notons que cette taille moyenne ne reflète pas le nombre de logements car les terrains concernés peuvent éventuellement être divisés par la suite. La taille moyenne des terrains à bâtir vendus sur le territoire du GAL en 2009 est inférieure de celle de 1992, 16,5 ares en 1992 pour 12,3 ares en 2009. La baisse est généralisée sur tout le territoire du GAL mais une fois de plus est hétérogène quand on regarde la situation commune par commune. 25 Diagnostic évolutif Décembre 2010 Figure 8 : Evolution de la taille des terrains à bâtir entre 1992 et 2009 sur le territoire du GAL « Racines et ressources » (Source : stabel.fgov.be) Une décroissance de la taille moyenne des terrains est observée à partir de 2002, qui pourrait s’expliquer entre autres par l’accroissement plus rapide du prix au m². 5.4. IMPLANTATION DES BATIMENTS ET DEVELOPPEMENT DES VILLAGES Deux critères ont conditionné l’implantation des villages sur le territoire du GAL : la protection contre les vents froids et la proximité d’un point d’eau. Ainsi, on note peu de villages implantés sur les replats ou les plateaux. Par ailleurs, les caractéristiques physiques du territoire ont également influencé la distribution des villages. Sur le territoire du GAL, les villages se sont essentiellement implantés sur les versants de vallée ou en tête de vallée. Les villages s’y sont développés sans plan précis mais plutôt par rapport au réseau routier existant ou par rapport à un cours d’eau. Notons que généralement, l’implantation à proximité d’un cours d’eau secondaire a été favorisée sans doute pour éviter les inondations des cours d’eau principaux. Globalement, les structures des villages traditionnels du GAL « Racines et ressources » sont assez aérées comparées à celles d’autres régions de la Wallonie pour la partie ardennaise du territoire, alors qu’en Famenne on y observe une densité beaucoup plus importante. Ceci étant dit, leur physionomie témoigne malgré tout d’une certaine densité urbanistique (économe en espace), que l’on ne retrouve malheureusement pas dans les zones récentes d’extension d’habitat. Les « vides » entre les bâtiments étaient traditionnellement, comme l’indiquent certaines cartes anciennes, occupés par des potagers, des vergers et quelques petites prairies. Les volumes sont isolés mais implantés sur une limite parcellaire, soit l’alignement, soit une des limites parcellaires latérales, et les espaces entre les maisons sont occupés par des jardins et des vergers. 26 Diagnostic évolutif Décembre 2010 Développement du bâti sur les villages de Gribomont et Saint-Médard Fin 18ème s. 2010 400 m 400 m Extrait de la carte de Ferraris (1775-1777) Extrait de la carte topographique de la Belgique en couleurs réalisée par l’Institut Cartographique Militaire (ICM) (1880) 400 m Extrait de la photo aérienne – DG03(2006) 2 entités séparées. 2 entités séparées. 1 seule entité bâtie. Gribomont : 28 constructions Gribomont : 34 constructions Gribomont : 80 constructions Saint-Médard : 26 constructions Saint-Médard : 41 constructions Saint-Médard : 90 constructions Actuellement, le bâti des deux villages se rejoint, encouragé par la zone d’habitat à caractère rural du plan de secteur. 27 Diagnostic évolutif Décembre 2010 Actuellement, le bâti des deux villages se rejoint, encouragé par la zone d’habitat à caractère rural du plan de secteur. Avec l’augmentation du nombre de constructions dans chacun des deux villages, l’emprise bâtie n’a fait que s’étendre au cours des deux derniers siècles. L’extension s’est opérée principalement le long des voies d’accès aux villages ce qui a conduit à leur étalement progressif puis à leur jonction. Ce développement linéaire s’écarte fortement du noyau ancien qui présente généralement une implantation plus compacte. Figure 9 : Evolution de l’emprise bâtie au cours des deux derniers siècles des villages de Gribomont et SaintMédard 28 Diagnostic évolutif 6. Décembre 2010 IMPLANTATION DES GRANDES INFRASTRUCTURES Le paysage du GAL a connu et connaît une évolution suite à l’implantation de grandes infrastructures : routes, pylônes de télécommunication, des infrastructures de transport d’énergie, les bases militaires. 6.1. SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DE L’ESPACE RÉGIONALE (SDER) Le SDER est un instrument de conception de l'aménagement du territoire wallon, il se veut un document transversal et évolutif. Il oriente les révisions des plans de secteur et sert de référence pour les décisions concernant l'habitat, le cadre de vie, les déplacements, l'implantation des activités économiques, l'urbanisme, la conservation des milieux naturels… bref, pour le développement de l'ensemble du territoire. Le projet de structure spatiale pour la Wallonie défini par le Schéma de Développement de l’Espace Régional confère plusieurs rôles au territoire du GAL dans le Sud de la Famenne et de la région centre Ardenne : - Bertrix est repris comme pôle d’appui en milieu rural. - Saint-Hubert est repris comme pôle d’appui touristique en milieu rural. - Le territoire du GAL est traversé par l’eurocorridor Nord – Sud (Bruxelles – Sar-LorLux). - Le territoire du GAL est traversé par la ligne de chemin de fer Bruxelles-Luxembourg destinée à recevoir un trafic voyageur intense. - Le territoire du GAL est traversé au Sud par la ligne de chemin de fer Athus-Meuse qui est destinée à recevoir un trafic marchandise intense. Ce projet de structure spatiale a été influencé par les infrastructures existantes mais tend également à influencer leurs implantations futures. Figure 10 : Projet de structure spatiale pour la Wallonie 29 Diagnostic évolutif Décembre 2010 6.2. LE RÉSEAU ROUTIER Au cours des années soixante, les grandes infrastructures se mettent en place et le réseau routier dans son ensemble s’améliore. L’urbanisation est privilégiée le long de certains axes, le long de laquelle s’installent des migrants qui rejoignent les villes. Ce changement radical de l’armature urbaine marque le passage entre une population rurale immobile vivant en symbiose avec un environnement local isolé et une population mobile dont l’ancrage au territoire est moindre. Le GAL est traversé par un réseau routier dense, d’une longueur totale de 990 kilomètres. Si la plupart des routes et ponts s’intègrent dans le paysage, l’autoroute, la Nationale 89 et la nationale 40 ainsi que les infrastructures associées ont un impact paysager important. Figure 11 : Infrastructures routières du territoire du GAL « Racines et ressources » Le GAL est traversé par l’autoroute E411 (A4). Elle relie Bruxelles à Luxembourg. Le tronçon qui traverse le territoire du GAL, à savoir les communes de Tellin et Libin, a été construit en 1985. 30 Diagnostic évolutif Décembre 2010 Cette autoroute est d’une importance cruciale, aussi bien à l’échelle locale qu’à l’échelle nationale et internationale. En effet, cet axe place Bruxelles et la Wallonie sur de grands corridors routiers européens, facilitent les échanges avec des centres importants et relient deux capitales européennes (Bruxelles et Luxembourg). Le trafic international et des navetteurs est important, toutefois le tronçon qui traverse le territoire du GAL est celui qui est le moins fréquenté de l’ensemble du tracé. On y enregistre toutefois une moyenne de 19.200 véhicules par jour (Source : SPF Mobilité et Transports – Synthèse des recensements routiers 1985-présent). La construction des autoroutes, même si elles sont des vecteurs de développement indispensables dans notre société actuelle, a été accompagnée de la création de nuisances sonores et visuelles incontestables. Bien qu’elles offrent à leurs usagers des fenêtres ouvertes sur les territoires qu’elles traversent, elles créent de larges ruptures dans les paysages par le morcellement de l’habitat. De plus de nombreuses infrastructures et activités économiques se sont développées le long de ces axes. L’aire de repos du bois de Tellin constitue une porte d’entrée sur le territoire du GAL par exemple. Ces zones ne sont que peu intégrées dans leur environnement ce qui renforce leur caractère déstructurant du paysage. La Nationale 89 relie Bouillon à Vielsalm. Elle traverse les communes de Bertrix et Saint-Hubert. Sur le territoire du GAL « Racines et ressources », il s’agit d’une voirie à 2x2 bandes le long de laquelle ne s’implantent ni habitat ni exploitation agricole. On y recense par contre plusieurs zones d’activités économiques. La vitesse maximale autorisée est généralement de 120 km/h. Au niveau paysager, elle ouvre des perspectives sur le territoire qu’elle traverse. Dans son axe, elle crée une rupture dans le paysage. Enfin, les bâtiments construits et les aménagements réalisés dans les zones d’activités économiques peuvent également dénaturer le paysage. Malgré son gabarit important, la Nationale 89 reste un axe peu fréquenté. Seuls deux ronds-points viennent rompre la vitesse élevée des usagers qui l’empruntent. La Nationale 40 relie Arlon à Mons en passant par Philippeville. Sur le territoire du GAL, elle ne traverse que la commune de Libin. Bien que constituée de 2x1 bande de circulation, cette route est souvent empruntée à vive allure en raison des nombreuses et longues lignes droites qui la composent. Son emprise est donc un peu large que la nationale mais les mêmes remarques en terme de rupture dans le paysage peuvent lui être formulées. Il est peu probable que de nouvelles voiries de ces gabarits soient construites sur le territoire du GAL. Des actions d’intégration des axes existants peuvent être entreprises (par exemple, création de « coulées vertes » ou création d’ouvertures sur le territoire). Par ailleurs, une réflexion sur les aménagements et zones visibles depuis les axes routiers de grand gabarit et à fort impact visuel devrait être menée. 6.3. LE RÉSEAU FERROVIAIRE Le territoire du GAL « Racines et ressources » est traversé par la ligne de chemin de fer n°162 Bruxelles-Luxembourg qui traverse les communes de Libin et Saint-Hubert et la ligne Athus-Meuse qui traverse la commune de Bertrix. La ligne 162 relie Namur à la frontière luxembourgeoise, à l’Est d’Arlon. Elle forme avec la Ligne 161 une radiale Nord - Sud appelée « Ligne du Luxembourg ». Cette ligne est la colonne vertébrale du transport en commun en province de Luxembourg et compte d’importants nœuds d’interconnexion avec les bus du TEC comme Arlon, Jemelle ou Libramont, en dehors du territoire du GAL. 31 Diagnostic évolutif Décembre 2010 Construite à l’économie par la «Grande Compagnie du Luxembourg», cette ligne qui ne comporte ni tunnels, ni ouvrages d’art importants présente un tracé très sinueux sur certains tronçons, avec par exemple, quatre courbes serrées de près de 90 degrés à Mirwart. De ce fait, son intégration paysagère est partiellement assurée puisque le tracé s’approche le plus possible du terrain et de son relief naturel. Cette ligne n’est réellement rentable qu’à ses extrémités, de sorte qu’Infrabel, le gestionnaire du réseau ferré belge est peu enclin à y investir. Elle ne devrait donc pas évoluer sur la portion qui traverse du Nord au Sud la moitié Nord du territoire du GAL. La ligne Athus-Meuse a été construite en pleine révolution industrielle par l'État belge, au départ du bassin industriel transfrontalier (Longwy - Esch-sur-Alzette - Athus), la ligne devait être une alternative à la Ligne du Luxembourg qui était exploitée par le privé, en rejoignant le bassin de Charleroi via Dinant. Dans les années 1980 et 1990, la ligne est peu à peu délaissée, la crise sidérurgique l'ayant privée de ses principaux clients. En 2007-2008, le trafic fret décroît. Plusieurs opérateurs logistiques ont en effet manifesté une préférence pour un itinéraire alternatif (via Aix-la-Chapelle) pour relier la Belgique à la Suisse ou l'Italie. Cette tendance est aggravée par la crise économique de 2009. Néanmoins la ligne existe et traverse le Sud du territoire du GAL. Figure 12 : Infrastructures ferroviaires au sein du territoire du GAL « Racines et ressources » 32 Diagnostic évolutif Décembre 2010 6.4. LES PYLÔNES DE TÉLÉCOMMUNICATION ET LE TRANSPORT D’ÉNERGIE Au cours des quinze dernières années, beaucoup de pylônes supportant des antennes de communication ont été implantés sur le territoire du GAL. La plupart des pylônes installés récemment supportent des relais de radiocommunication GSM. Le GAL compte actuellement une cinquantaine d’antennes. La couverture du territoire est presque complète à l’exception peut-être de la vallée de la Semois où les conditions de réception sont médiocres dans quelques endroits trop encaissés. L’installation large et rapide des antennes-relais a suscité de nombreuses questions, de la part de la population et des élus, que ce soit concernant les risques pour la santé ou l’impact visuel et la détérioration du cadre de vie. D’une hauteur variable, ces pylônes sont généralement de couleur grise ou verte (couleur neutre). Ils sont implantés de préférence sur des points culminants, à proximité des zones à couvrir. De nombreuses questions restent d’ailleurs toujours en suspens. Néanmoins elles font maintenant partie du paysage et il faut composer avec. En effet, l’impact visuel des pylônes est variable, selon le type de paysage dans lequel il s’intègre : paysage ouvert non urbanisé, paysage fermé non urbanisé, paysage urbanisé, présence d’un autre point d’appel à proximité. Par ailleurs, il ne faut pas négliger l’impact des constructions annexes (local technique, chemin d’accès,…). Figure 13 : Localisation des antennes GSM sur le territoire du GAL et des lignes à haute tension 33 Diagnostic évolutif Décembre 2010 Les lignes à haute tension constituent également un élément peu esthétique dans le paysage. Ces structures doivent être inscrites au plan de secteur. A ces lignes, sont associés des centres techniques (transformateur,…). Des mesures de sécurité doivent être appliquées à proximité des différentes structures. Plusieurs lignes à haute tension traversent le territoire du GAL. Elles transitent toutes par le transformateur électrique de Bertrix. Une première ligne passe au Sud de Bertrix jusqu’au hameau de la Géripont où elle rejoint la commune de Paliseul. Celle-ci se prolonge de l’autre côté en direction de Libramont. La deuxième prend la direction de la commune d’Herbeumont en passant à l’Est du village d’Orgéo. Enfin, deux autres lignes passent au Nord des villages de Biourge et Rossart pour desservir la commune de Neufchâteau. 6.5. LES BASES MILITAIRES ET AÉRODROMES ET LES EOLIENNES Le territoire du GAL accueille deux aérodromes militaires, à Jéhonville (Bertrix) et à Saint-Hubert. Ce dernier est désaffecté mais néanmoins les infrastructures sont toujours en place et utilisées pour des manœuvres et des endroits de camp. Il s’agit donc de grandes zones du territoire non accessibles au public mais qui, cependant, disposent d’infrastructures marquant le paysage (tour de contrôle, hangar de stockage, piste de décollage,…). Un aérodrome civil est exploité à Saint-Hubert à proximité de la base désaffectée. Une école de vol à voile y est très active et le balai incessant des planeurs par jour de beau temps anime verticalement le paysage de Saint-Hubert. A proximité de ces deux infrastructures les nuisances sonores sont limitées vu la taille restreinte des installations et le trafic aérien opéré. Du fait de la présence des ces installations vouées à l’aviation, l’implantation d’éoliennes est très réglementé sur le territoire du GAL. Actuellement aucun parc éolien ne vient structurer le paysage. De même, aucun projet n’est à l’étude sur le territoire du GAL. 34 Diagnostic évolutif 7. Décembre 2010 EVOLUTION DES FONDS DE VALLEES En Ardenne en moins de 100 ans, beaucoup de fonds de vallées, mêmes étroits, ont été plantés d’épicéas dans le but de rentabiliser ces espaces en bordure des cours d’eau. Ces plaines alluviales constituent le lit majeur des ruisseaux et rivières, occupés quelques semaines par an ou plus sporadiquement, lorsque les fortes précipitations provoquent des « inondations ». Les conditions de croissance et d’exploitation sur sols hydromorphes n’étant pas optimales, les arbres poussent mal et n’offrent qu’un faible rendement. Ces plantations sont par ailleurs particulièrement sensibles aux maladies et sujettes aux chablis. Ces paysages enrésinés, ouverts autrefois, sont de plus en plus refermés et donc totalement modifiés. De plus, les vues vers les ruisseaux sont réduites voire disparaissent. En plus de produire de nombreuses incidences sur le paysage, l’enrésinement de ces espaces présentent également des conséquences environnementales non négligeables. Les plantes sauvages typiques des fonds de vallée humides (prairies de fauche, pâtures extensives,...) très particuliers, et leur cortège d’espèces animales de toutes sortes, ne peuvent se développer dans les plantations de résineux qui laissent peu de place à la lumière. Cela a aussi pour effet de supprimer le rôle normalement joué par les vallées en tant qu’élément de liaison entre divers sites naturels de grande valeur. Planté à moins de 6 mètres du cours d’eau, les résineux ne laissent pas passer suffisamment de lumière pour le bon développement de la faune aquatique qui tend à se raréfier. L’enracinement superficiel des épicéas modifie fortement le régime hydrologique des zones humides et favorise les phénomènes d’érosion. De très nombreuses vallées ont été placées en zone Natura 2000, signe qu’il s’agit d’une thématique préoccupante qu’il convient de gérer au mieux. Ces zones Natura 2000 ont pour objectif de préserver et/ou restaurer ces milieux en danger. Toutefois, les premiers arrêtés de désignation pour la mise en œuvre des mesures de protection viennent seulement d’être publiés et il faudra encore attendre un peu avant qu’ils produisent leurs effets, l’ouverture de ces fonds de vallée y figure en bonne place. Le projet LIFE "Lomme" s’inscrit pleinement dans cette thématique. Il vise principalement à restaurer plusieurs habitats naturels de grand intérêt biologique, présents d'une part dans les milieux tourbeux sur les plateaux, et d'autre part dans les fonds de vallée des ruisseaux qui y prennent leur source. 3 communes du GAL « Racines et ressources » sont concernées par ce projet financé à 50 % par l’Europe et le reste par la région wallonne, à savoir Tellin, Saint-Hubert et Libin. Mis en route en 2010, le projet s’étale sur 5 ans. 35 Diagnostic évolutif 8. Décembre 2010 EVOLUTIONS PREVISIBLES 8.1. APPROCHE GENERALE Le GAL « Racines et ressources », même s’il se situe en dehors des zones d’influence directe des grandes villes, n’en reste pas moins très accessible (autoroute E411). Dans l’hypothèse d’un accroissement de la mobilité et d’une progression démographique et spatiale des grandes villes, il n’est pas démesuré de penser que le territoire est soumis au phénomène de banlieue très élargie, ou du moins de zone refuge pour une population travaillant dans les grands centres urbains, le Grand-Duché du Luxembourg par exemple, et voulant bénéficier d’un cadre paysager attractif. De ce fait là, on peut raisonnablement envisager que les grandes infrastructures de transport, route et chemin de fer, devraient peu se développer dans le futur. Au contraire des zones urbanisables qui présentent encore un potentiel de développement important. Le phénomène d’augmentation démographique avec une population différente de celle déjà en place et ancrée au territoire depuis plusieurs générations, se traduit à plusieurs niveaux : - Une opposition entre une population de tradition « rurale » et une population de tradition « urbaine ». La population n’est plus comme jadis attachée à la terre où toutes les familles possédaient un lopin de terre, mais se caracétrise par une grande mobilité ; - Une concurrence entre les terres agricoles qui diminuent au profit de l’implantation d’activités résidentielles et économiques ; - Une création de cités-dortoirs ou de quartiers désertés à certaines périodes de l’année par les seconds résidents. Il semble donc que le territoire du GAL « racines et ressources » soit porteur d’éléments à sauvegarder et à mettre en valeur : espaces verts, zones d’intérêt historique, zones naturelles, zones forestières ou agricoles. 8.2. APPROCHE DETAILLEE PAR COMMUNE La plupart des villages conservent encore une réserve foncière en zone d’habitat ou en zone d’habitat à caractère rural. Certains villages bénéficient en outre d’une ou plusieurs zones d’aménagement communal concerté non encore mise(s) en oeuvre ou partiellement mise(s) en oeuvre. L’observation plus fine du plan de secteur permet d’envisager l’évolution de chaque village dans l’hypothèse où aucune limitation au taux d’accroissement ne serait mise en place. L’évolution du paysage liée à l’urbanisation doit également tenir compte des zones de loisirs, zones d’activités économiques,… présentes sur le territoire. En effet, celles-ci se développent également et les constructions ou aménagements, parfois de grande envergure, qui s’y construisent peuvent créer une rupture dans le paysage. L’estimation des disponibilités foncières en zones destinées urbanisables devrait également tenir compte des contraintes physiques qui empêchent l’urbanisation d’un site à savoir les contraintes liées à l’inondation, aux éboulements de paroi rocheuse, aux glissements de terrain, aux phénomènes karstiques ou d’affaissement minier ou encore aux risques sismiques. Nous en faisons abstraction ici pour nous concentrer essentiellement sur ce qu’autorise le plan de secteur. 36 Diagnostic évolutif Décembre 2010 Il est proposé ici de passer en revue, par commune, une série de lieux offrant de fortes possibilités de changements. Une approche plus exhaustive sera adoptée dans la troisième partie du diagnostic (Analyse évaluative). 8.2.1 Commune de Tellin Figure 14 : Analyse détaillée des zones urbanisables et d’extraction du plan de secteur de la commune de Tellin 8.2.1.1. Zones d’habitat et d’habitat à caractère rural Des quatre villages de l’entité de Tellin, seule la zone d’habitat à caractère rural du village de Bure s’éloigne d’une forme compacte et présente plus un développement linéaire. Toutefois, il faut relever le fait que chacun des villages de l’entité présente au moins une extension linéaire. 8.2.1.2. Zones d’aménagement communal concerté (ZACC) La commune de Tellin présente la particularité de ne disposer d’aucune zone d’aménagement communal concerté (ZACC) au plan de secteur. 8.2.1.3. Zones d’activités économiques Trois zones d’activités économiques mixtes sont recensées sur le territoire communal : - 1 zone au Sud de Tellin : géré par IDELUX, intitulé le PAE (parc d’activités économiques) de Tellin, 9 ha 43 non équipés et n’accueille donc actuellement aucune activité. 37 Diagnostic évolutif - Décembre 2010 2 zones Au Nord de Tellin occupées par des petites entreprises. Deux zones d’activités économiques industrielles sont localisées au Nord de Bure. 8.2.1.4. Zones de loisirs Trois zones de loisirs suivent le pied du premier contrefort de l’Ardenne : - Au Nord-Ouest de Resteigne : elle abrite le camping touristique de la Tienne des vignes et le parc résidentiel « Les brûlins ». Cette zone est entièrement aménagée. - Au Nord de Tellin : non mise en œuvre, relief contraignant. - A l’Est de Grupont : l’ensemble de la zone abrite le camping touristique du « Parc de la Clusure ». 8.2.2 Commune de Saint-Hubert Figure 15 : Analyse détaillée des zones urbanisables et d’extraction du plan de secteur de la commune de SaintHubert 8.2.2.1. Zones d’habitat et d’habitat à caractère rural Des huit hameaux ou villages de la commune de Saint-Hubert, tous présentent des extensions linéaires aux extrémités de la zone d’habitat. 38 Diagnostic évolutif Décembre 2010 8.2.2.2. ZACC Contrairement à la commune de Tellin, celle de Saint-Hubert dispose d’un nombre très important de ZACC. Tous les villages, à l’exception d’Awenne et Lorcy, dispose au moins d’une ZACC, en périphérie de la zone d’habitat. Village Nombre Mirwart Arville Poix Hatrival Saint-Hubert 1 2 1 1 8 Vesqueville 3 Au cœur 8,69 ha PU* 3,57 ha 4,2 ha 2,4 ha 21,4 ha PU 7,0 ha Localisation En périphérie 2,73 ha 15,47 ha 5 ha Autre 10,9 ha PU 8,6 ha 3,0 ha 6,9 ha 1,6 ha 19,8 ha PU 7,7 ha * - PU : partiellement urbanisée 8.2.2.3. Zones d’activités économiques Six zones d’activités économiques mixtes sont recensées sur le territoire communal : - 2 petites zones à proximité de Poix : de 2 et 4 ha, presque totalement mises en œuvre. - 3 zones à l’Est de Saint-Hubert : dont une gérée par IDELUX, intitulé le PAE de Saint-Hubert, 12,3 ha équipés dont il ne reste qu’une seule parcelle vendable de 2,7 ha. Les deux autres sont beaucoup plus petites et une seule est partiellement mise en œuvre. - 1 zone au pont de Libin : de 2,1 ha et partiellement développée. 8.2.2.4. Zones de loisirs Deux zones de loisirs existent sur le territoire communal : - Au Nord-Est de Poix : elle abrite un petit camping touristique pour de courts séjours nommé« Le Val de Poix » et quelques bâtiments sur le reste de la zone. - A l’Est de Saint-Hubert : elle abrite un camping touristique pour de courts séjours nommé« Europacamp » sur 12 ha. Le solde de la zone, à savoir 14 ha, n’est pas occupé. 39 Diagnostic évolutif Décembre 2010 8.2.3 Commune de Libin Figure 16 : Analyse détaillée des zones urbanisables et d’extraction du plan de secteur de la commune de Libin 40 Diagnostic évolutif Décembre 2010 8.2.3.1. Zones d’habitat et d’habitat à caractère rural Des dix hameaux ou villages de la commune de Libin, tous présentent des extensions linéaires aux extrémités de la zone d’habitat parfois très longues comme à Transinne ou même Villance. 8.2.3.2. ZACC Seul le village de Libin dispose de plusieurs ZACC en guise de zone de réserve au plan de secteur. Au nombre de 5, elles sont localisées dans la partie Nord du village et permettent de relier différentes extensions linéaires du plan de secteur. Elles constituent donc de réelles opportunités de densification du Nord du village. Une seule est entièrement ceinturée la zone d’habitat et abrite actuellement uniquement un entrepôt. Une seule zone est actuellement totalement mise en œuvre. Il s’agit de celle située le plus à l’Est du village. Elle était déjà localisée en périphérie par rapport aux autres. Figure 17 : Disposition des ZACC du village de Libin 8.2.3.3. Zones d’activités économiques Les six zones d’activités économiques mixtes de la commune sont principalement localisées à proximité de la E411 : - 1 petite zone au Nord de la commune : correspond à une aire de repos de chaque côté de l’autoroute, chaque côté accueillant un petit snack. - 3 zones autour de la sortie 24 près de Transinne dont deux gérées par IDELUX : - Le PAE Le Cerisier, 15,0 ha, partiellement équipé, 3 lots équipés totalisant 4,1 ha sont encore à vendre et il reste une plaque de 4,9 ha à équiper. - Le PAE de Galaxia, premier parc dédié aux applications spatiales, 4,5 ha, équipé entièrement avec un bâtiment relais qui peut encore accueillir des entreprises confirmées et des start-ups actives dans le domaine spatial. - Une petite zone à l’Ouest du village de Transinne uniquement occupée au Nord par un hotel-restaurant. - 2 petites zones au Sud-Est de Villance de 1,1 et 1,4 ha. La première est entièrement occupée alors que seul le tiers de la deuxième est occupé. 8.2.3.4. Zones de loisirs Cinq zones de loisirs existent sur le territoire communal : - Au Sud du village de Lesse : 21,8 ha non mis en oeuvre. - Au Nord de Transinne : 2,5 ha entièrement occupés par le camping « Les sapins » accueillant principalement des caravanes résidentielles. - Au Sud de Transinne : 1,9 ha accueillant en partie un terrain de football et trois courts de tennis. 41 Diagnostic évolutif Décembre 2010 - Au Nord de Libin : 3,4 ha non mis en œuvre, situé à proximité d’un petit plan d’eau à côté duquel est installé un petit kiosque équipé de quelques tables et offrant la possibilité de faire des barbecues. - Au Nord d’Ochamps : 9 ha non mis en œuvre à proximité d’un plan d’eau. 8.2.4 Commune de Bertrix Figure 18 : Analyse détaillée des zones urbanisables et d’extraction du plan de secteur de la commune de Bertrix 8.2.4.1. Zones d’habitat et d’habitat à caractère rural Le centre de Bertrix est repris en zone d’habitat, les autres villages de l’entité et certains quartiers de Bertrix sont repris en zone d’habitat à caractère rural. Une petite zone d’habitat (anciennement zone de parc résidentiel) se retrouve également près du hameau de La Cornette. 42 Diagnostic évolutif Décembre 2010 8.2.4.2. ZACC La commune de Bertrix compte 15 ZACC dont 12 sur Bertrix-centre. Les autres zones sont situées à Orgéo et à La Cornette (2 zones). On peut également noter que les zones d’aménagement communal concerté représentent 18 % de la superficie cumulée des zones d’habitat et d’habitat à caractère rural. Les zones d’aménagement communal concerté sont les suivantes : - « La Buchaye » – Bertrix – 40 ha 38 ares – urbanisée à moitié Figure 19 : Disposition des ZACC du village de Bertrix - « Devant La Virée » – Bertrix – 19 ha 12 ares. - « La Virée » – Bertrix – 09 ha 48 ares – urbanisée partiellement. - « Les Goutelles » – Bertrix – 06 ha 92 ares. - « Devant Le Saupont » – Bertrix – 09 ha 69 ares. - « Les Bruyères » – Bertrix – 07 ha 54 ares – urbanisée au deux tiers. - « Ruisseau des Grands Prés » – Bertrix – 04 ha 87 ares. - « Renaumont » – Bertrix – 02 ha 27 ares. - « Voie de Bouillon » – Bertrix – 06 ha 32 ares. - « Le Haloup » – Bertrix – 03 ha 75 ares. - « Devant Le Haloup » – Bertrix – 05 ha 05 ares. - « Le Grand Minimpré » – Bertrix – 02 ha 45 ares. - « Bois du Gros » – Orgéo – 04 ha 11 ares. - « Honsard » – La Cornette – 04 ha 09 ares. - « Ruisseau des Alleines » – La Cornette – 00 ha 77 ares. La commune de Bertrix a déjà réalisé une étude globale de ses zones d’aménagement communal concerté et de la programmation de leur mise en œuvre dans le cadre du programme communal de mise en œuvre des zones d’aménagement différé (PCZAD). Une zone d’aménagement communal concerté à caractère industriel est également localisée au Nord-Est de Bertrix le long de la N89. Elle accueille en partie le parc à conteneurs de la commune. 8.2.4.3. Zones d’activités économiques La commune dispose de plusieurs petites zones d’activités économiques mixtes : - 2 petites zones à Sart : dont une est presque totalement urbanisée alors que celle plus au Nord n’est que mis en œuvre dans sa partie Sud. 43 Diagnostic évolutif - Décembre 2010 2 zones le long de la N89 dont une partiellement gérée par IDELUX : - Le PAE Les Corettes, 10,8 ha, dont 6,2 ha occupés par des activités commerciales, le reste est actuellement occupé par une maison d’habitation. - Une zone de 7 ha au Sud de Glaumont inoccupée. - 1 zone au Sud de Bertrix de 4 ha entièrement mise en oeuvre. - 1 petite zone de 0,7 ha à Nevraumont développée sur les deux tiers de la superficie. On recense également deux zones d’activités économiques industrielles dont une grande de 36,8 ha au lieu-dit le Saupont. Il n’y reste que quelques petites parcelles disponibles. La petite zone de 2,4 ha est située le long de la N 845 au Sud-est de Bertrix et accueille une petite centrale électrique. 8.2.4.4. Zones de loisirs Sans conteste la commune de Bertrix, avec celle de Herbeumont, compte le plus de zone de loisirs. Elles couvrent 0,5 % du territoire communal : - Au Nord de Sart : 5 ha non mis en oeuvre. - A l’Est de Jéhonville : 2 ha dont un plan d’eau non mis en oeuvre. - A la Girgaine : 6 ha accueillant plusieurs grands bâtiments à proximité d’une pisciculture. - A Bertrix : 3,5 ha accueillant le centre sportif et le terrain de football principal. - Au Sud de Bertrix : 31 ha accueillant sur une douzaine d’ha l’info-camping (500 emplacements avec prise de courant, 10 emplacements réservés aux motorhomes, 30 tentes, caravanes, chalets-bungalows en location). - Au Nord de Cugnon : 2 ha occupés entièrement par un camping. - A l’Est de Cugnon : 12 ha dont un quart est occupé par un camping. - Au Sud de Cugnon : 1,1 ha entièrement occupé par un camping. - A Mortehan : 6,8 ha partiellement occupé - A l’Est de Mortehan : 2,2 ha non mis en œuvre. 44 Diagnostic évolutif Décembre 2010 8.2.5 Commune de Herbeumont Figure 20 : Analyse détaillée des zones urbanisables et d’extraction du plan de secteur de la commune de Herbeumont 8.2.5.1. Zones d’habitat et d’habitat à caractère rural Les 6 villages de la commune de Herbeumont disposent également d’extensions linéaires parfois conséquentes comme à Gribomont et Saint-Médard. 8.2.5.2. ZACC La commune de Herbeumont compte 4 ZACC dont 3 sur Herbeumont. L’autre est située entre Gribomont et Saint-Médard. Cette dernière, de 14,4 ha, contient 5 bâtiments du côté de Saint-Médard. Les trois ZACC de Herbeumont sont localisées en périphérie entre des extensions linéaires de la zone d’habitat et constituent donc de réelles opportunités pour densifier le village. Elles ne sont pas urbanisées. 8.2.5.3. Zones d’activités économiques Aucune zone d’activités économiques n’est recensée sur le territoire communal. 8.2.5.4. Zones de loisirs Les 9 zones de loisirs recensées dans la commune de Herbeumont occupent sans conteste une place importante dans la configuration de la commune bien que de très nombreuses soient toujours entièrement disponibles à l’Est de la commune : - Au Sud de Mortehan : 2,5 ha occupés par un camping. - A l’Est de Herbeumont : 19,5 ha accueillent en partie le « Euro-villages Ardennes ». 45 Diagnostic évolutif Décembre 2010 - Au Sud de Herbeumont : 3,1 ha un camping occupe la moitié de la zone. - Sous le viaduc des Conques : 1,6 ha accueille entièrement un camping. - A l’Est de Saint-Médard : 12,9 ha occupés partiellement par un château et son parc, le Nord de la zone est entièrement disponible. - A l’Est de Martilly : 14,2 ha non mis en oeuvre. - Au Sud de Martilly : 2,9 ha disponibles. - Au Sud de Straimont : 6,1 ha non occupés si ce n’est par 4 constructions. - Au Sud-Est de Straimont : 6,1 ha également disponibles. 46 Diagnostic évolutif 9. Décembre 2010 CONCLUSION Loin d’être figé, le paysage évolue. Son évolution dépendant à la fois des processus naturels et des aménagements humains, mais également de la perception qu’on en a et des idéologies véhiculées à une certaine époque. L’étude des cartes historiques a permis de montrer l’évolution subie par le paysage sur le territoire du GAL au cours des 230 dernières années. Le paysage, au cours du temps, a toujours été marqué par l’activité agricole et sylvicole. Activité extensive, partagée entre la culture de quelques céréales et l’élevage, elle s’intensifie dès le milieu du 19ème siècle avec l’amélioration des échanges et des connaissances. La crise agricole du milieu du 19ème siècle se traduit d’une part par le défrichage et la mise en culture de nouvelles terres et d’autre part par l’abandon de terres peu propices. Celles-ci seront parfois reboisées, notamment par des résineux. L’industrie est alors peu envahissante. L’intensification de l’agriculture se poursuit au 20ème siècle, ce qui entraîne des répercussions importantes sur le paysage. Si, à l’heure actuelle, environ un tiers du territoire est utilisée pour l’activité agricole, la main d’oeuvre a fortement régressé et la mécanisation s’est accrue. Depuis la réforme de la PAC, le rôle de l’agriculteur n’est plus limité à la production alimentaire : les impacts sur l’environnement et le paysage ont été remis en avant et diverses aides sont disponibles. A la fin du 20ème siècle, le développement de l’habitat et l’implantation d’infrastructures routières et de transport d’énergie ont modifié sensiblement le paysage. L’étude des zones urbanisables du plan de secteur a permis de démontrer que ces zones sont encore amenées à évoluer puisque la disponibilité foncière au sein de celles-ci reste très élevée. Enfin, les fonds de vallée humide, enrésiné ces septante dernières années, font actuellement l’objet de campagne de dérésinement. La préservation du paysage nécessite une analyse plus approfondie et plus localisée de l’évolution attendue de ces quatre facteurs et nécessite la détermination des enjeux locaux. La qualité des paysages concourra également à déterminer le type de démarche à mettre en oeuvre. Ces analyses sont réalisées dans le troisième volet du diagnostic qui s’attache donc à évaluer le paysage. 47 Diagnostic évolutif Décembre 2010 10. BIBLIOGRAPHIE Architecture rurale de Wallonie, Ardenne centrale, Pierre Mardaga éditeur, 1987, 247 p. Architecture rurale de Wallonie, Fagne et Famenne, Pierre Mardaga éditeur, 1988, 232 p. DIRECTION DES EAUX SOUTERRAINES, 2010, Etat des nappes d’eau souterraine de la Wallonie, Ministère de la Région wallonne, Direction Générale des Ressources Naturelles et de l’Environnement, 37 p., http://environnement.wallonie.be/de/eso/atlas/ Inventaire des périmètres d'intérêt paysager et de point de vue remarquable pour le plan de secteur Bertrix-Libramont-Neufchâteau, ADESA. FELTZ C., DROEVEN E., KUMMERT M., Les territoires paysagers de Wallonie, Région Wallonne – DGATLP, Etudes et Documents CPDT, vol.4, Namur, 2004, 68 p. La Belgique en cartes – l’évolution du paysage à travers trois siècles de cartographie. Antrop M. et al. Editions Lannoo, IGN, 2007, 244 p. Le Patrimoine monumental de Belgique, volume 14, arrondissement de Neufchâteau, Pierre Mardaga éditeur. 1989. 442p. Plan communal de développement de la nature de Tellin, phase 1. Laboratoire d’écologie des prairies – UCL. 117 p. Plan communal de Développement rural de la commune de Herbeumont, Tome 1. Bureau IMPACT. Plan communal de Développement rural de la commune de Saint-Hubert, Tome 1. Bureau IMPACT. Programme communal de développement rural de la Commune de Libin, Partie 1, Diagnostic socio-économique. 1999. Bureau IMPACT. Programme paysage du Parc naturel des Deux Ourthes, Cooparch et Eole, 2007. Programme paysage du Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier, 2008. Schéma de structure communal de Bertrix, Partie 1. 2009. Bureau IMPACT. Schéma de structure communal de Libin, Partie 1. 2009. Planeco. 48