3. Le diagnostic évolutif - racines

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Etude paysagère « Racines et ressources » - diagnostic évaluatif
Décembre2010
TABLE DES MATIERES
1.
INTRODUCTION ............................................................................................................. 4
2.
EVOLUTION GENERALE DU TERRITOIRE JUSQU’AU 18EME SIECLE ...................... 5
2.1.
2.2.
2.2.1
2.2.2
2.2.3
2.2.4
2.2.5
3.1.
3.2.
CADRE GENERAL........................................................................................................ 9
EVOLUTION DE LA FAMENNE .................................................................................... 11
3.3.
EVOLUTION DE L’ARDENNE ...................................................................................... 14
3.2.1
3.2.2
3.2.3
3.3.1
3.3.2
3.3.3
21
Tellin .................................................................................................................... 7
Saint-Hubert........................................................................................................ 7
Libin ..................................................................................................................... 8
Bertrix.................................................................................................................. 8
Herbeumont ....................................................................................................... 8
EVOLUTION DU 18EME SIECLE A NOS JOURS ............................................................ 9
3.
EME
EVOLUTION GENERALE............................................................................................... 5
EVOLUTION HISTORIQUE DE CHAQUE COMMUNE ACTUELLE JUSQU’AU 18EME SIECLE ... 7
18ème siècle ....................................................................................................... 11
19ème siècle ....................................................................................................... 11
Du 20ème siècle à nos jours ............................................................................. 12
18ème siècle ....................................................................................................... 14
19ème siècle ....................................................................................................... 14
Du 20ème siècle à nos jours ............................................................................. 15
4.
EVOLUTION DE L’AGRICULTURE A LA FIN DU 20EME SIECLE ET AU DEBUT DU
SIECLE ....................................................................................................................................... 18
EVOLUTION DU BATI A LA FIN DU 20EME SIECLE SUR LE TERRITOIRE DU GAL 23
5.
5.1.
5.2.
5.3.
5.4.
6.
SUPERFICIE URBANISEE ............................................................................................. 23
TYPE DE LOGEMENT ................................................................................................. 24
TAILLE DES TERRAINS À BATIR................................................................................... 25
IMPLANTATION DES BATIMENTS ET DEVELOPPEMENT DES VILLAGES.......................... 26
IMPLANTATION DES GRANDES INFRASTRUCTURES............................................ 28
6.1.
6.2.
6.3.
6.4.
6.5.
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DE L’ESPACE RÉGIONALE (SDER) ............................. 29
LE RÉSEAU ROUTIER .................................................................................................. 30
LE RÉSEAU FERROVIAIRE ........................................................................................... 31
LES PYLÔNES DE TÉLÉCOMMUNICATION ET LE TRANSPORT D’ÉNERGIE...................... 33
LES BASES MILITAIRES ET AÉRODROMES ET LES EOLIENNES ....................................... 34
7.
EVOLUTION DES FONDS DE VALLEES .................................................................... 35
8.
EVOLUTIONS PREVISIBLES ........................................................................................ 36
8.1.
8.2.
8.2.1
8.2.2
8.2.3
8.2.4
8.2.5
APPROCHE GENERALE .............................................................................................. 36
APPROCHE DETAILLEE PAR COMMUNE...................................................................... 36
Commune de Tellin ......................................................................................... 37
Commune de Saint-Hubert ............................................................................ 38
Commune de Libin.......................................................................................... 40
Commune de Bertrix....................................................................................... 42
Commune de Herbeumont ............................................................................ 45
9.
CONCLUSION............................................................................................................... 47
10.
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................ 48
-3-
Diagnostic évolutif
1.
Décembre 2010
INTRODUCTION
Une première analyse du territoire du GAL « Racines et ressources » et de ses
paysages a permis de mettre en évidence les grandes entités paysagères et les éléments qui
les composent.
Une analyse de l'évolution des paysages est indispensable, à ce stade, pour
comprendre les mécanismes de l'évolution du territoire et pour déterminer les paysages
patrimoniaux, ou paysages témoins, c'est-à-dire, ceux qui expriment l'évolution des lieux.
Cette analyse se base sur des documents écrits et cartographiques (cartes de
Ferraris, de l'Institut Cartographique Militaire ou de l'Institut Géographique National). Grâce
à ces cartes, pour chaque territoire paysager identifié, il est possible de retracer l'évolution
du paysage et de déterminer les facteurs de cette évolution.
L'influence de quatre facteurs sur l'évolution des territoires paysagers depuis les
années '80 est ensuite réalisée (agriculture, bâti, infrastructures de transport et autres). Elle
permet de vérifier l'impact sur le paysage de l'évolution de l'agriculture, de l'habitat, des
grandes infrastructures et du changement dans les modes de gestion de certains milieux.
4
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
2.
EVOLUTION GENERALE DU TERRITOIRE JUSQU’AU
18EME SIECLE
2.1.
EVOLUTION GENERALE
L’occupation de la région par l’homme est très ancienne, puisqu’elle date du
Néolithique (5.000 à 2.500 avant JC). Les premières installations remontent à la préhistoire
comme en témoignent divers objets, haches polies, grattoirs, pointes de flèche, retrouvés
entre autres à Smuid (Libin), Awenne (Saint-Hubert), et Resteigne (Tellin).
De nouvelles installations ont lieu à l’époque des Celtes, au premier siècle avant
Jésus-Christ. Aux confins des terres d’Ochamps (Libin), les celtes ont laissé plusieurs
centaines de tertres d’orpaillages de chaque côté du thalweg de la Large Fontaine. A Martilly
(Herbeumont), une ancienne fortification subsiste sur une hauteur, près du lieu-dit le Chaslet.
Les Trévires s’installeront ensuite. Ils auraient introduit la technique des jachères. Tant
que les techniques agricoles ne sont pas suffisamment maîtrisées, l’habitat (ou du moins sa
localisation) ne se pétrifie pas : dès que les sols s’appauvrissent, l’homme se déplace pour
défricher et cultiver d’autres terres.
La période gallo-romaine est marquée par les premiers grands déboisements et le
développement de centres agricoles. L’installation des villas bouleverse l’économie rurale.
L’agriculture est la composante principale de l’économie, essentiellement l’élevage des
moutons. Parmi les vestiges hérités de cette époque, citons une villa romaine à Villance
(Libin), de nombreux vestiges à Hatrival (Saint-Hubert), une villa à Vesqueville (SaintHubert), oppidum du Trinchi à Herbeumont.
A l’époque des Francs débutent les défrichements massifs à dessein agricole. Les
surfaces défrichées sont transformées en pâtures-sarts et en landes-sarts tandis que les
vallées sont aménagées en prairies semi-naturelles.
L’influence humaine sur le paysage se marque surtout au voisinage des localités
existantes. En effet, les terres cultivées et pâturées se situent de préférence à proximité des
villages tandis que la forêt occupe les terres difficilement exploitables par l’agriculture ou
trop éloignées des lieux habités.
En forêt, la zone des contreforts sera soumise très longtemps au régime des taillis, au
soutrage, au pâturage et à l’essartage périodique. Au 14ème siècle, ces pratiques seront
réduites et on instaurera une politique de droits de chasse, de pacage,…
L’époque du Moyen-âge (500 à 1500 environ) est marquée par la poursuite des
déboisements, des défrichements et également par la naissance d’activités commerciales.
Cette époque, parfois troublée, est marquée par une ouverture sur les territoires voisins, par
le développement d’activités de commerce et d’échanges. La population s’accroît mais tant
l’Ardenne que la Famenne restent des régions peu peuplées, en raison de leur caractère
boisé.
Lorsque la sidérurgie s’implante vers le 17ème siècle, la première exploitation
intensive du bois débute.
A partir du 17ème siècle, les grands massifs du plateau ardennais sont activement
charbonnés. On retrouve en forêt de nombreuses aires de fauldes et des vestiges de forges.
Les forêts deviennent de plus en plus claires suite à ces différentes pratiques (essartage,
soutrage, affouage). Les landes à genêts sont abondantes de par les régimes culturaux
imposés (friches, écobuages, assolement, abandon des sols stériles…). Vers la fin de ce
5
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
siècle, la surface boisée a été réduite au tiers de sa valeur initiale. Ce n’est que vers 1870
quand la houille remplace le bois de chauffe et lorsque les techniques agricoles ont évolué
qu’une politique de reboisement est mise en place. En effet, dès 1857, la loi sur les incultes
oblige les communes à mettre en valeur les terres communales. C’est l’âge d’or des
pépiniéristes.
A partir du moment où les techniques agricoles sont mieux maîtrisées, les villages
s’implantent durablement. Les hommes ont cherché d’une part, à se protéger du climat, et
d’autre part, à s’implanter à proximité d’un cours d’eau (secondaire de préférence).
Globalement, sur le territoire du GAL, les villages se sont de préférence implantés sur un
versant de vallée ou en tête de vallée mais d’autres types d’implantation peuvent être
observés.
Tableau 1 : Type d’implantation des villages du GAL « Racines et ressources »
Bertrix
Herbeumont
Libin
Saint-Hubert
Tellin
Plateau
/
/
/
/
/
Tête de vallée
7%
33%
50%
38%
/
Versant de
vallée
86%
50%
40%
50%
75%
Fond de vallée
7%
17%
10%
13%
25%
Les habitants se sont installés, le plus souvent, sur les replats situés en contrebas des
sommets, à l’abri des vents froids et à proximité des cours d’eau ou d’une source pour
faciliter l’approvisionnement en eau. En effet, très peu sont situés dans les fonds de vallée (5
sur l’ensemble du territoire) et aucun sur la partie haute des plateaux.
6
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
Figure 1 : Implantation des villages du GAL « Racines et ressources »
2.2.
EVOLUTION HISTORIQUE DE CHAQUE COMMUNE ACTUELLE
JUSQU’AU 18
EME
SIECLE
2.2.1 Tellin
Sous l'Ancien Régime, les quatre villages qui composent aujourd'hui la commune de
Tellin étaient répartis entre la principauté de Liège et le duché de Luxembourg, De ces
villages ruraux par excellence, seuls Grupont et Tellin connurent une certaine activité
industrielle: des forges, des fourneaux et une mine de plomb au 17ème siècle à Grupont et
une fonderie de cloches entre 1823 et 1970 à Tellin.
2.2.2 Saint-Hubert
L'histoire de Saint-Hubert, qui s'appelait autrefois Andage, se confond avec celle de son
abbaye, dont les origines remontent au 7ème siècle. Elle repose sur la légende du prince
Hubert, venu d'Aquitaine vers 683 pour résider à la cour de Pépin de Herstal. Au cours d'une
partie de chasse en Ardenne, Hubert aperçut un cerf portant une croix lumineuse entre ses
7
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
bois. Il se convertit et devint plus tard le premier évêque de Liège. Coincée entre les
grandes puissances de l'époque, Saint-Hubert, malgré des trésors de diplomatie, fut
plusieurs fois détruite par l'une ou l'autre armée. Des travaux d'extension et
d'embellissement furent entrepris au 18ème siècle par les abbés Clément Lefèbvre et
Célestin de Jongh. La Révolution française fut fatale à la ville. Elle signifia la fin de l'abbaye,
dont les bâtiments furent vendus et en grande partie vandalisés.
2.2.3 Libin
ème
Au 9
siècle, Libin faisait partie du domaine de Villance avec les Libin, Ochamps,
Transinne, Glaireuse et Anloy, propriété de l'abbaye de Prüm.
Villance était l'un des nombreux fiscus impériaux en Ardenne et avait été légué vers
840 à Prüm. En 1343, Libin fait partie de la châtellerie de Villance qui appartient aux
seigneurs de Mirwart (la Marck, les d’Arenberg, les de Smakers) jusqu’à la fin de l’Ancien
Régime.
2.2.4 Bertrix
Les limites naturelles de la commune et les fouilles archéologiques menées dans les
environs proches attestent d'une occupation du sol au 3ème siècle avant Jésus-Christ. Le Ban
de Bertrix fit partie du grand fisc cynégétique des Ardennes. Bertrix acquit la franchise de
ses terres en 888. Au 13ème siècle, le territoire est partagé entre le duc de Bouillon, le comte
de Bar et le Seigneur-abbé de Saint-Hubert.
2.2.5 Herbeumont
Au Moyen Age, Herbeumont fit partie du domaine d'Orgéo, qui fut intégré au comté
de Chiny à la fin du 10ème siècle. Vers 1200, le village passa aux mains de la famille de
Walcourt-Rochefort. En 1268, Jehan de Rochefort construisit à Herbeumont, sur les hauteurs
de la Semois, une forteresse, siège de la seigneurie qu'il venait de fonder. Assiégé en 1558
par les troupes du duc de Nevers, le château allait encore être ravagé à plusieurs reprises
lors de la guerre de Trente Ans. Attaqué une nouvelle fois en 1657 sur l'ordre de Louis XIV, il
finit par tomber en ruine.
8
Diagnostic évolutif
3.
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EVOLUTION DU 18EME SIECLE A NOS JOURS
3.1.
CADRE GENERAL
Les diverses catastrophes que la région a subi aux 16ème et 17ème siècles (famines,
épidémies, guerres,…) ont pour conséquence que l’habitat traditionnel qui nous est parvenu
date des 18ème et 19ème siècles.
Figure 2 : Extrait de la carte de Ferraris (fin 18ème s.) pour l’ensemble du territoire du GAL « Racines et Ressources »
9
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
C’est surtout entre 1860 et 1880 que m’on construit beaucoup car le chemin de fer
apporte chaux et engrais pour tamponner l’acidité des sols ardennais.
Le massif forestier au Sud de la commune de Tellin et au Nord de celle de SaintHubert opère déjà une barrière physique entre l’Ardenne au Sud et la Famenne au Nord. Ce
massif occupait déjà les premiers contreforts de l’Ardenne. La Famenne, comme l’Ardenne,
est une région forestière. C’est au 16ème siècle, sous la pression démographique que
commence le pillage forestier.
On observe également des différences flagrantes d’occupation du sol entre ces deux
régions. La Famenne offrant des paysages ouverts de par son relief et le peu de zones
boisées, alors que les paysages se referment en Ardenne avec des massifs forestiers et des
cordons boisés.
La carte du Cabinet de Ferraris (1775-1778), met en évidence que l’essentiel du
territoire du GAL « Racines et ressources » était occupé par des incultes dédiés au pâturage
(bruyères….) encerclant de petits noyaux cultivés autours de villages et hameaux. Les
fagnes servaient alors pour le pâturage des troupeaux, pratique qui imposait l’absence de
clôtures dans les champs, engendrant ainsi une ouverture du paysage.
Figure 3 : Extrait de la carte de Ferraris pour le village de Nevraumont (commune de Bertrix)
Le fonctionnement de ces trois auréoles est dominé par l’organisation collective du
travail agricole et par les contraintes de mauvaises pâtures. En effet, tout est pensé pour une
meilleure rentabilité. L’explication des trois auréoles parait évidente. Le bétail engendre des
matières organiques et donc de l’engrais, qu’il faut exploiter au mieux. Ainsi, on place
l’étable près de la zone de champs pour limiter les déplacements lors de l’épandage
d’engrais sur les terres cultivées. Le bétail se nourrit dans les landes, digère en chemin, et
excrète dans l’étable.
La fin du 18ème et le début du 19ème siècle est marqué par la mise en place par les
Français d’une commission d’agriculture à Luxembourg et par la mise en place d’une société
d’agriculture par arrondissement. Ces structures vont permettre la diffusion et l’échange de
10
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
théories, l’information circule. Des brochures sont mises à disposition des agriculteurs, les
races élevées sont améliorées et ce, alors que l’agriculture (et d’autres industries telles que
les forges) connaît de nouvelles difficultés suite à la fermeture des frontières françaises en
1815 et aux taxes douanières.
Parce que l’évolution ne se fait pas au même rythme partout et que celle-ci dépend
fortement des conditions du sol, du sous-sol et du relief, nous scindons cette évolution par
région géologique à savoir du Nord au Sud, la Famenne puis l’Ardenne.
3.2.
EVOLUTION DE LA FAMENNE
3.2.1 18ème siècle
Au « siècle des lumières », alors que les idées nouvelles pénètrent assez tôt en
Famenne liégeoise, la Famenne luxembourgeoise est plus conservatrice.
De façon générale, le 18ème siècle est synonyme d’accroissement démographique en
Famenne. Lente dans un premier temps, celle-ci s’accélère dans le dernier tiers du siècle.
Les cultures nouvelles (pomme de terre) et l’élevage bovin y sont pour beaucoup en mettant
à l’abri des famines les populations villageoises.
Après des baisses très importantes de rendement au 17ème siècle, la situation tend à
se redresser au 18ème, freinée toutefois par le manque d’engrais dans cette région à sols
pauvres.
Les zones déboisées sont livrées à la vaine pâture que l’on ne sait ou que l’on ne peut
empêcher.
Tout village avait ses prairies pour produire le foin nécessaire au bétail. Celles-ci
étaient toujours situées au bord des cours d’eau, dans des endroits souvent limités par le
relief. Les prairies artificielles, où le fourrage va remplacer l’herbe
Au 18ème siècle, toutes les terres d’abbaye, dont celle de Saint-Hubert sont données à
bail depuis longtemps. On ne peut donc plus parler de possession réelle. Seules les abbayes
de Saint-Hubert et Saint-Remy en exploitent encore quelques unes. La première dans sa
bouverie de Bure.
Si les seigneuries sont encore nombreuses en Famenne au 18ème siècle, elles sont
inégales en étendue. L’importante seigneurie de Mirwart s’étend sur les communes actuelles
de Mirwart et Wellin. Elle comprenait plus de 40 villages répartis en trois châtellenies.
Une seule chaussée, achevée en 1772, relie Bruxelles à Luxembourg et traverse la
Famenne à hauteur de Marche-en-Famenne.
3.2.2 19ème siècle
L’expansion démographique est continue de 1830-1840 jusqu’à son apogée vers
1890. Pour de nombreux villages la population a doublé, voire triplé pour certains, au cours
du siècle.
Sur base des acquis agricoles du 18ème siècle, on observe au 19ème siècle la poursuite
de la progression des prairies artificielles. C’est le trèfle qui apparaît en premier, suivit
rapidement de la luzerne pour devenir ensuite le fourrage le plus répandu et le mieux
adapté à la Famenne.
Vers 1830, le territoire qui est encore couvert de forêts ne dépasse pas un tiers du
territoire. Mais la proportion est variable d’un village à l’autre. Les villages du GAL situés en
Famenne, mais à proximité des plateaux ardennais, peuvent compter sur une proportion
11
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
plus importante pouvant s’approcher de la moitié du territoire. La forêt famennienne est
constituée principalement de chêne et le charme venant en second peuplement. Vers 1860,
les résineux apparaissent. Le pin d’abord, l’épicéa ensuite, qui pousse moins bien qu’en
Ardenne par manque d’altitude.
Depuis le Moyen-Âge, la Famenne est terre des moutons. Elle élève aussi moins de
porcs qu’en Ardenne. La donne change au 19ème avec l’apparition des prairies artificielles.
Vers le milieu du siècle, de nombreuses terres sont aménagées en prairies et favorisent le
développement de l’élevage bovin. La Famenne devient alors une région d’élevage bovin,
ce qu’elle est restée aujourd’hui.
Le premier chemin de fer réalisé de Namur à Arlon, à partir de 1858, traverse la
Famenne.
3.2.3 Du 20ème siècle à nos jours
Les paysages de la Famenne ont peu évolué si ce n’est un renforcement du caractère
herbager. Aujourd’hui encore, il s’agit d’une région peu peuplée, où de nombreux bois
alternent avec des prairies. Les densités de population sont parmi les plus basses de
Wallonie, l’habitat se limite à de petits villages.
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Diagnostic évolutif
Décembre 2010
Evolution d’un village de Famenne - Grupont
Fin 18ème s.
200 m
2010
200 m
200 m
Extrait de la carte de Ferraris (1775-1777)
Extrait de la carte topographique de la Belgique en
couleurs réalisée par l’Institut Cartographique Militaire
(ICM) (1880)
Extrait de la carte IGN - l’Institut Géographique National
(2006)
A la fin du 18ème siècle, le village, très dense est groupé
dans un fond de vallée au confluent de la Lomme et du ry
d’Hinson.
A la fin du 19ème siècle, l’habitat s’est fortement développé
et densifié, profitant de l’aubaine apportée par le passage
et un arrêt du chemin de fer à Grupont.
Après avoir souffert de l’occupation allemande entre 44 et
45 (12 bâtiments détruits), l’habitat a continué à se
développer à Grupont
Si les maisons en possèdent un, le jardin est tout petit.
L’enchevêtrement des constructions les unes dans les
autres donne un village à très forte densité.
L’homme franchit la Lomme pour commencer à coloniser
sa rive gauche.
Les résineux font leur apparition en replacement de zones
feuillues exploitées ou colonisant des parcelles qui étaient
jusque là vouées à l’agriculture.
Les habitations sont contenues sur la rive droite de la
Lomme.
Les terres de cultures se développent en périphérie. On
n’observe pas de landes pour le pâturage des bêtes.
La superficie cultivée diminue légèrement au profit des
zones boisées qui augmentent.
Les surfaces boisées ont légèrement augmenté.
A la fin du 20ème siècle, l’habitat s’est développé le long
des voiries existantes, sans toujours respecter le mode
d’implantation traditionnel. La route qui relie Grupont à
Bure vers l’Ouest est entièrement urbanisée où le relief le
permet.
13
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
3.3.
EVOLUTION DE L’ARDENNE
3.3.1 18ème siècle
Au 18ème siècle, l’Ardenne est caractérisée avant tout par une faible densité de
population, de l’ordre de 10 à 15 habitants/km² (contre 27 en moyenne aujourd’hui). Cette
dispersion des habitants a pour corollaire des paroisses de grande étendue. A titre
d’exemple, l’abbé de Saint-Hubert règne sur une vingtaine de villages, sans pour autant que
la géographie administrative dans son ensemble ne présente une quelconque unité :
l’enchevêtrement des compétences et des juridictions étant la règle. Par contre, à l’échelle
locale, on observe des liens communautaires forts entres ces habitants vivant dans une
certaine isolation.
Les villages comptent peu d’habitants dont les occupations principales sont l’élevage
et la culture d’avoine et, dans une moindre mesure, de seigle. En effet, les sols et le climat se
révèlent peu propices à la culture des céréales. Les terrains laissés en jachère sont
essentiellement occupés par des genêts et des landes.
Les conditions de vie sont rudes, mais contrairement aux idées répandues, pas les
pires existant à cette époque. En effet, si les terres ne sont pas toujours de bonne qualité et
ne permettent pas l’obtention d’un rendement et d’un revenu élevé, les coûts de bail et de
main d’oeuvre sont moindres ce qui compense les caractéristiques physiques peu
favorables. Par ailleurs, en Ardenne, beaucoup d’exploitants sont maîtres de leur domaine et
le prix de location des terres est bas : c’est une région qui enregistre moins d’inégalités de
revenus entre les agriculteurs.
Au 18ème siècle, l’Ardenne n’enregistre pas partout ni à tout moment une croissance
démographique au contraire des autres régions. L’agriculture évolue également peu.
L’industrie est peu envahissante : les établissements présents avant les guerres du 18ème
siècle ont repris leurs activités peu à peu, dont les ardoisières (Bertrix et Herbeumont) et les
tanneries.
Le problème majeur de l’Ardenne est son isolement économique et culturel (même si
l’Ardenne compte une proportion élevée de lettrés), non seulement en raison de l’état des
routes mais surtout en raison du caractère acide de ses sols et son climat rude.
3.3.2 19ème siècle
Dès 1830, la priorité des élus provinciaux est de sortir l’Ardenne de son isolement
par la construction de routes, d’écoles et le soutien de l’agriculture. Ces années seront assez
prospères malgré la décadence des tanneries dès 1814. L’agriculture constitue le revenu
principal de 65% de la population. Les ardoisières, briqueteries et quelques autres activités
fournissent également du travail à une proportion non négligeable de la population.
1839 marque la création d’une nouvelle frontière avec l’indépendance du GrandDuché de Luxembourg.
1846 est marqué par des récoltes catastrophiques : environ 1500 personnes vont
quitter le Luxembourg (contre maximum 1000 les autres années). Il s’agit de la dernière
crise alimentaire que connaîtra la région. En effet, la loi sur le défrichement du 25 mars 1847
entraînera le défrichement de 17.656 ha en Ardenne centrale pour la période 1847-1860.
Cette loi aura pour conséquence la disparition des landes (et du mouton) ainsi que le soutien
à l’activité des fours à chaux et à la création de dépôts de chaux nécessaire pour amender
les terres.
14
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
De nombreuses foires se mettent en place et de nouveaux lieux de regroupement de
communautés sont enregistrés.
L’arrivée du chemin de fer en 1858 (ligne Bruxelles-Luxembourg) permet
l’augmentation des volumes exportés (bois, tanneries).
Durant cette période 1830-1860, l’évolution de la population mène à une diminution
de la taille des familles et à une augmentation de l’âge des familles.
La fin du 19ème siècle est marquée par une conjoncture économique difficile.
L’agriculture se spécialise, se dirige vers une production de qualité, tandis que la main
d’oeuvre se réduit. L’importation des céréales américaines oblige les agriculteurs à se
tourner vers l’élevage.
La fin du 19ème siècle est marquée par la création de coopératives laitières. Les
techniques de l’essartage et de vaine pâture sont abandonnées. Malgré l’arrivée d’une
nouvelle ligne de chemin de fer en 1869, le problème de transport est un des facteurs ayant
causé la fermeture des ardoisières et des tanneries. Le vélo, le tramway et le téléphone sont
autant d’éléments qui contribueront, malgré des conditions difficiles, à faire évoluer le
territoire ardennais.
L’évolution de l’habitat sur le territoire est significative au cours du 19ème siècle et se
fait parallèlement à l’explosion démographique.
Une densification s’observe dans les villages du territoire. Celle-ci est conditionnée
par un souci de préserver les terres agricoles.
3.3.3 Du 20ème siècle à nos jours
Le 20ème siècle est marqué par l’évolution de l’agriculture. A partir de l’entre-deuxguerres, les pratiques agricoles se tournent essentiellement vers l’élevage bovin. Il en
résulte un accroissement des surfaces consacrées au pâturage. Parallèlement,
l’enrésinement (essentiellement par des épicéas) se poursuit.
A partir des années 50, l’intensification des pratiques agricoles va modifier voire
uniformiser considérablement le paysage, aidée par des opérations de remembrement :
disparition de haies, destruction de talus, abattage d’arbres isolés, modification du tracé des
chemins.
A la fin du 20ème siècle, plus particulièrement suite à la réforme de la PAC en 1992, les
pratiques agricoles sont modifiées pour concilier production et environnement. Les primes
et aides allouées dans le cadre de programmes tels que les mesures agrienvironnementales ou les programmes européens de type LIFE contribuent à de nouvelles
modifications du paysage : ouverture de fond de vallée, plantations de haies…
Enfin, une partie de l’Ardenne a vu son paysage, particulièrement son paysage bâti,
modifié suite aux destructions massives occasionnées lors de la Bataille des Ardennes. La
Bataille des Ardennes ou l’offensive von Rundstedt (16/12/1944 au 28/01/1945) visait à
traverser l’Ardenne et franchir la Meuse pour reprendre les infrastructures du port d’Anvers
afin d’éviter l’acheminement du ravitaillement et des renforts, couper et isoler les armées
américaine et britannique pour les contraindre à capituler et à obtenir la paix sur le front de
l’Ouest. Bien que ce soit le nom de Bastogne qui soit généralement associé à cette bataille,
plusieurs localités du territoire du GAL en ont également souffert. La région sera le théâtre
d’âpres combats entre les troupes allemandes et américaines. De nombreuses constructions
furent détruites pendant cette période tandis qu’ont été érigés de nombreux monuments à la
mémoire de personnes ou d’évènements liés à la seconde Guerre Mondiale.
15
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
Evolution d’un village d’Ardenne au sein du territoire paysager des clairières- Transinne
Fin 18ème s.
450 m
2010
450 m
450 m
Extrait de la carte de Ferraris (1775-1777)
Extrait de la carte topographique de la Belgique en
couleurs réalisée par l’Institut Cartographique Militaire
(ICM) (1881)
Extrait de la carte IGN - l’Institut Géographique National
(2006)
A la fin du 18ème siècle, le village est entouré dans un
premier périmètre de zones cultivées puis de
landes. Les premiers massifs boisés se développent
ensuite.
A la fin du 19ème siècle, l’habitat s’est fortement
développé et densifié.
A la fin du 20ème siècle, l’habitat s’est développé le long des
voiries existantes, sans toujours respecter le mode
d’implantation traditionnel. Les trois voies d’accès au village
par le Nord ont fait l’objet d’une urbanisation en ruban,
certaines nouvelles constructions sont situées à plus d’un
kilomètre du centre ancien du village.
Groupé de part et d’autre d’un petit vallon, le village
présente une densité soutenue.
Les quelques maisons possèdent un jardin entouré
de haies. De très nombreux vergers ponctuent
l’espace bâti.
La superficie cultivée augmente ; quelques landes
subsistent. Les massifs boisés se sont un peu développés
vers le Nord-Est encouragés par la loi de 1847 sur
l’aliénation des friches communales qui ont été
remplacées par des cultures mais surtout ici par de la
forêt.
Si le caractère de village-clairière remonte aux
défrichements médiévaux, cette caractéristique s’est
renforcée au 19ème et 20ème siècle.
Les résineux, à croissance rapide, font leur apparition. De
nombreuses petites parcelles allongées sont plantées dont
certaines pour la production de sapins de Noël.
De larges espaces aujourd’hui boisés étaient occupés
précédemment par des landes pour l’élevage extensif.
Les pâturages restent toutefois très importants dans le
paysage.
16
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
Evolution d’un village d’Ardenne au sein du territoire paysager des méandres et vallées encaissées de la Semois- Mortehan
Fin 18ème s.
400 m
Extrait de la carte de Ferraris (1775-1777)
Mortehan présente une structure dense et linéaire selon
deux axes perpendiculaires (actuelles rues de l’Eglise et
des Routis).
L’ancien cimetière occupe une position particulière
proche de la Semois et isolée par rapport au reste du
village. Fait qui s’explique par la localisation de l’ancienne
église de Mortehan située jadis dans le lit actuel de la
Semois.
Quelques constructions dont l’église assurent la transition
entre le noyau villageois et le cimetière. Une seconde
entité se dessine plus loin le long de l’actuelle rue de
l’Eglise en direction du château Thibault. A cette époque,
les villages de Cugnon et Mortehan sont totalement
séparés et seul un gué permet de traverser la Semois.
2010
400 m
Extrait de la carte topographique de la Belgique en
couleurs réalisée par l’Institut Cartographique Militaire
(ICM) (1880)
A l’instar du village de Cugnon, Mortehan n’a connu
aucun développement significatif dans la première
moitié du 19ème siècle. On peut noter l’existence d’une
scierie à proximité du château Thibault.
Sur la carte, apparaît, à la place d’un ancien gué, un
pont qui enjambe la Semois. Les villages de Cugnon et
Mortehan sont donc à présent physiquement reliés. Le
village de Mortehan voit également sa configuration
modifiée par le tracé d’une nouvelle route et le
développement de constructions le long de cet axe.
On peut également repérer l’évolution du tracé de la
Semois avec une accentuation du Méandre.
400 m
Extrait de la carte IGN - l’Institut Géographique National
(2006)
Entre 1900 et 1960, l’habitat se développe quelque peu
le long de la rue de la Cherreau en contact avec le
noyau original.
Mortehan a vu au cours de ces dernières années
l’installation de campings ou de résidences de vacances
à proximité de la Semois (lieux-dits « Le Mergyre » et «
Les Yllions »).
Le village a été complètement déstructuré par
l’implantation de nouvelles habitations (dont certains
chalets) et des campings le long de la rue de la
Madeleine créant une immense tentacule.
17
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
4.
EVOLUTION DE L’AGRICULTURE A LA FIN DU 20EME
SIECLE ET AU DEBUT DU 21EME SIECLE
Au 20ème siècle, le recul continu de l’agriculture entraîne le boisement désordonné et
anarchique par des épicéas de parcelles paysannes abandonnées par l’agriculture.
L’amélioration des moyens de communication et le décloisonnement des territoires
ardennais imposent alors l’élevage, qui offre une réponse économique mieux adaptée aux
conditions locales.
La forêt n’a jamais été aussi étendue qu’aujourd’hui, mais les résineux ont conquis la
grande part de la superficie des espaces boisés. Ainsi, l’essence même du paysage
ardennais est liée à l’évolution de l’agriculture et de la société rurale qui s’est constituée par
et autour de l’activité agricole.
En effet on observe une nette différence entre la situation des massifs boisés à la fin
du 18ème siècle (époque de la carte de Ferraris) et la situation actuelle (Figure 4).
A l’époque de Ferraris et pour la partie du territoire du GAL qui a été cartographiée,
hors Comté de Bouillon, près de 45 % du territoire est boisé. Alors que la proportion monte à
60 % actuellement. Ce qui représente une augmentation de plus de 30 % en moins de 250
ans.
18
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
Figure 4 : Evolution de l’étendue du massif forestier sur le territoire du GAL « Racines et ressources » entre la fin du 18ème siècle et aujourd’hui
19
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
Le 20ème siècle est le siècle de l’intensification en agriculture et le développement des
cultures et exploitations industrielles. Pour assurer des rendements importants, cette
agriculture est grande consommatrice d’engrais chimiques et de pesticides, la mécanisation
est incontournable, la rationalisation des systèmes de production s’impose avec les grandes
cultures et les élevages hors-sol. Tout cela nécessite des investissements importants et des
coûts de production lourds. Le secteur agricole devient donc fragile économiquement du fait
du grand endettement des agriculteurs.
En Région wallonne, environ la moitié du territoire est réservée à l'agriculture. Cette
proportion est moindre pour le territoire du GAL « Racines et ressources », soit un tiers du
territoire, du fait l’importance de la forêt.
Les modes et choix de production mis en oeuvre ont donc des répercussions
importantes en termes d'aménagement et de gestion de l'espace rural. En 1960, 70% de
l’emploi ardennais est agricole contre 20% en 1980. De par une marginalisation des activités
agricoles, on enregistre un nombre croissant de cessations d’activités ou le passage d’un
successeur à un autre emploi.
Le secteur évolue dans un contexte économique difficile depuis un certain nombre
d’années. Le nombre d’exploitation se réduit, l’activité s’oriente vers des créneaux plus
rentables. La production s’intensifie. Les pratiques agricoles exercent une pression continue
sur l’environnement.
Sur le territoire du GAL, depuis le début des années 80, les tendances évoquées cidessus sont également observables. Ainsi, le nombre d’exploitations agricoles a diminué
d’un tiers sur la période 1999-2009 tandis que, sur la même période, la superficie agricole
utilisée en moyenne par exploitation a augmenté de 50 %. L’érosion est continue au cours de
ces dix dernières années.
On constate en outre que la superficie totale occupée par l’agriculture sur le territoire
du GAL « Racines et ressources » tend à rester stable sur les 10 dernières années. On note,
par endroits, le retrait de l’activité agricole de certaines terres (par exemple, les terres d’un
agriculteur en fin de carrière et sans repreneur qui sont boisées) ou au contraire, la remise
en culture ou en pâture de terrains.
Tableau 2 : Nombre d’exploitations agricoles sur la période 1999-2009. (Source : statbel.fgov.be)
Bertrix
Herbeumont
Libin
Saint-Hubert
Tellin
1999
153
36
97
66
33
2001
139
29
88
59
31
2004
118
31
77
47
27
2005
116
29
75
49
24
2007
113
28
70
47
24
2009
109
25
65
43
21
Total
385
346
300
293
282
263
Alors que les quatre communes situées en Ardenne (Bertrix, Herbeumont, Libin et
Saint-Hubert) présentent une agriculture orientée vers l’élevage bovin pour la production de
viande. La commune de Tellin, située en Famenne, présente également une agriculture
orientée vers l’élevage bovin mais ici principalement pour la production de lait. La superficie
agricole moyenne d’une exploitation de Tellin est d’ailleurs sensiblement plus importante
que ce qui s’observe en Ardenne et témoigne donc d’un un autre type d’exploitation.
20
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
Tableau 3 : Superficie agricole moyenne en ha utilisée par exploitation sur la période 1999-2009. (Source :
statbel.fgov.be)
Bertrix
Herbeumont
Libin
Saint-Hubert
Tellin
1999
32,2
25,9
32,1
30,8
38,1
2001
36,0
32,3
35,1
34,1
39,3
2004
40,5
31,9
40,3
43,6
49,0
2005
41,8
33,0
41,3
41,7
52,0
2007
42,6
34,4
42,4
43,2
53,8
2009
44,0
38,1
45,9
47,6
56,6
Moyenne
GAL
31,8
35,4
41,1
42,0
43,3
46,4
Figure 5 : Evolution du nombre d’exploitations et de la superficie moyenne d’une exploitation par commune pour la
période 1999-2009
On observe une certaine corrélation entre la diminution du nombre d’exploitations et
l’augmentation de la superficie moyenne d’une exploitation. En effet, ce sont les communes
qui connaissent les plus grandes diminutions du nombre d’exploitations qui enregistrent les
plus grandes hausses de superficie moyenne. Une certaine logique est respectée puisque la
superficie totale reste plus ou moins égale.
L’évolution de
d’infrastructures. Dans
l’exploitation existante,
développent en dehors
des bâtiments ou non.
l’agriculture a engendré de nouveaux besoins en terme
la mesure du possible, ceux-ci sont construits à proximité de
au sein des villages. Néanmoins, il arrive que des exploitations se
des noyaux villageois, la maison de l’exploitant se situant à proximité
Les bâtiments d’aujourd’hui répondent avant toute chose à des critères fonctionnels et
économiques, il en va de même pour les matériaux utilisés pour la construction de ces
bâtiments. Les gabarits industriels liés aux fonctions des nouveaux bâtiments, les
spéculations développées indistinctement sur l’ensemble de la Wallonie et les productions
21
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
industrialisées conduisent par endroit à une banalisation du territoire en s’éloignant très fort
des gabarits traditionnels particuliers.
Pour éviter une banalisation du territoire, la région wallonne a édité toute une série de
règles de bonne pratique pour la construction des bâtiments agricoles sous la forme d’une
brochure intitulée « Conseils pour l’intégration paysagère des bâtiments agricoles ».
22
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
5.
EVOLUTION DU BATI A LA FIN DU 20EME SIECLE SUR
LE TERRITOIRE DU GAL
L’une des évolutions marquantes du 20ème siècle est l’urbanisation de la plupart des
villages et hameaux du territoire du GAL.
L’urbanisation constitue une occupation du sol quasi irréversible. Un hectare de terre
sur lequel on a construit une route et des bâtiments ne pourra pratiquement plus jamais
redevenir une terre agricole, par exemple. L’urbanisation diminue donc les réserves
d’espace libre pour les générations futures, justifiant ainsi la nécessité de limiter son
extension.
5.1.
SUPERFICIE URBANISEE
En moins de vingt ans, la superficie totale des terres construites, des infrastructures et
des équipements en région wallonne a augmenté de 29,6 %. Alors que la superficie
urbanisée s’élevait à 180.588 ha en 1980, elle atteignait 234.019 ha en 2006.
L’évolution de l’urbanisation présente certaines différences selon les types de
commune. Les communes situées dans les agglomérations sont celles où l’urbanisation
augmente le moins rapidement. Cet accroissement relativement faible s’explique par le
volume moindre de terrains non bâtis disponibles en ville et par leurs prix plus élevés.
Par contre dans des communes rurales comme celles qui constituent le GAL racines
et ressources, l’évolution est beaucoup plus marquée et varie dans une fourchette allant de
20 à 65 % d’après la commune pour la période allant de 1980 à 1986. En effet, bien que
l’urbanisation progresse partout. Cette progression n’est toutefois pas homogène et est
influencée par plusieurs facteurs liés à la proximité de pôles d’emplois, d’infrastructures
routières ou de transport en commun, de pôles d’enseignement,…
23
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
Figure 6 : Evolution des surfaces urbanisées entre 1980 et 2006 par commune et surface urbanisée en 2006 pour le
territoire du GAL « Racines et ressources » (Source : TBE 2010, SPW)
Effectivement, les deux communes traversées par la E411, Tellin et Libin, connaissent
les progressions les plus importantes, au-delà de 60 % de superficie urbanisée en plus. La
commune de Bertrix progressent également fortement avec 42 % de superficie en plus, ce
qui peut s’expliquer par l’accès facile à la E411 via la N89 mais également par la présence
d’une gare relativement bien desservie.
Le phénomène d’urbanisation est donc un moteur de l’évolution du territoire du GAL
« Racines et ressources », et de chacune de ses communes.
5.2.
TYPE DE LOGEMENT
Le type de logement influence considérablement l’occupation du sol : pour une
même surface habitable, une villa « quatre-façades » occupe plus d’espace au sol qu’un
appartement ou une maison mitoyenne. Or le taux de pénétration de ce type de bâtiment
dans les communes rurales du GAL est particulièrement élevé.
24
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
Figure 7 : Pourcentage de maisons « 4 façades » sur le parc de logements de chaque commune du GAL « Racines et
ressources » (Source : stabel.fgov.be)
Toutefois, la popularité des maisons « quatre-façades » régressait de 2,5 %, en lien
probable avec l’évolution du marché (prix élevés). Les maisons jumelées et mitoyennes
rencontrent donc un succès croissant. En effet après avoir fait la part belle à ce type de
construction, la mitoyenneté est de plus en plus suggérée ou imposée à travers les
lotissements.
5.3.
TAILLE DES TERRAINS À BATIR
En réalité, l’évolution du nombre de parcelles urbanisées présente une augmentation
plus soutenue vers le milieu des années 90. L’évolution plus constante de la superficie
permet de déduire que la taille des parcelles diminue.
La superficie moyenne des terrains à bâtir vendus en Wallonie constitue un indicateur
de l’évolution de la consommation de l’espace à des fins résidentielles. Notons que cette
taille moyenne ne reflète pas le nombre de logements car les terrains concernés peuvent
éventuellement être divisés par la suite. La taille moyenne des terrains à bâtir vendus sur le
territoire du GAL en 2009 est inférieure de celle de 1992, 16,5 ares en 1992 pour 12,3 ares
en 2009. La baisse est généralisée sur tout le territoire du GAL mais une fois de plus est
hétérogène quand on regarde la situation commune par commune.
25
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
Figure 8 : Evolution de la taille des terrains à bâtir entre 1992 et 2009 sur le territoire du GAL « Racines et
ressources » (Source : stabel.fgov.be)
Une décroissance de la taille moyenne des terrains est observée à partir de 2002, qui
pourrait s’expliquer entre autres par l’accroissement plus rapide du prix au m².
5.4.
IMPLANTATION DES BATIMENTS ET DEVELOPPEMENT DES VILLAGES
Deux critères ont conditionné l’implantation des villages sur le territoire du GAL : la
protection contre les vents froids et la proximité d’un point d’eau. Ainsi, on note peu de
villages implantés sur les replats ou les plateaux. Par ailleurs, les caractéristiques physiques
du territoire ont également influencé la distribution des villages. Sur le territoire du GAL, les
villages se sont essentiellement implantés sur les versants de vallée ou en tête de vallée.
Les villages s’y sont développés sans plan précis mais plutôt par rapport au réseau
routier existant ou par rapport à un cours d’eau. Notons que généralement, l’implantation à
proximité d’un cours d’eau secondaire a été favorisée sans doute pour éviter les inondations
des cours d’eau principaux.
Globalement, les structures des villages traditionnels du GAL « Racines et
ressources » sont assez aérées comparées à celles d’autres régions de la Wallonie pour la
partie ardennaise du territoire, alors qu’en Famenne on y observe une densité beaucoup
plus importante. Ceci étant dit, leur physionomie témoigne malgré tout d’une certaine
densité urbanistique (économe en espace), que l’on ne retrouve malheureusement pas dans
les zones récentes d’extension d’habitat.
Les « vides » entre les bâtiments étaient traditionnellement, comme l’indiquent
certaines cartes anciennes, occupés par des potagers, des vergers et quelques petites
prairies.
Les volumes sont isolés mais implantés sur une limite parcellaire, soit l’alignement,
soit une des limites parcellaires latérales, et les espaces entre les maisons sont occupés par
des jardins et des vergers.
26
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
Développement du bâti sur les villages de Gribomont et Saint-Médard
Fin 18ème s.
2010
400 m
400 m
Extrait de la carte de Ferraris (1775-1777)
Extrait de la carte topographique de la Belgique en
couleurs réalisée par l’Institut Cartographique Militaire
(ICM) (1880)
400 m
Extrait de la photo aérienne – DG03(2006)
2 entités séparées.
2 entités séparées.
1 seule entité bâtie.
Gribomont : 28 constructions
Gribomont : 34 constructions
Gribomont : 80 constructions
Saint-Médard : 26 constructions
Saint-Médard : 41 constructions
Saint-Médard : 90 constructions
Actuellement, le bâti des deux villages se rejoint, encouragé par la zone d’habitat à caractère rural du plan de secteur.
27
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
Actuellement, le bâti des deux villages se rejoint, encouragé par la zone d’habitat à
caractère rural du plan de secteur.
Avec l’augmentation du nombre de constructions dans chacun des deux villages,
l’emprise bâtie n’a fait que s’étendre au cours des deux derniers siècles.
L’extension s’est opérée principalement le long des voies d’accès aux villages ce qui
a conduit à leur étalement progressif puis à leur jonction. Ce développement linéaire
s’écarte fortement du noyau ancien qui présente généralement une implantation plus
compacte.
Figure 9 : Evolution de l’emprise bâtie au cours des deux derniers siècles des villages de Gribomont et SaintMédard
28
Diagnostic évolutif
6.
Décembre 2010
IMPLANTATION DES GRANDES INFRASTRUCTURES
Le paysage du GAL a connu et connaît une évolution suite à l’implantation de grandes
infrastructures : routes, pylônes de télécommunication, des infrastructures de transport
d’énergie, les bases militaires.
6.1.
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DE L’ESPACE RÉGIONALE
(SDER)
Le SDER est un instrument de conception de l'aménagement du territoire wallon, il se
veut un document transversal et évolutif. Il oriente les révisions des plans de secteur et sert
de référence pour les décisions concernant l'habitat, le cadre de vie, les déplacements,
l'implantation des activités économiques, l'urbanisme, la conservation des milieux naturels…
bref, pour le développement de l'ensemble du territoire.
Le projet de structure spatiale pour la Wallonie défini par le Schéma de
Développement de l’Espace Régional confère plusieurs rôles au territoire du GAL dans le
Sud de la Famenne et de la région centre Ardenne :
- Bertrix est repris comme pôle d’appui en milieu rural.
- Saint-Hubert est repris comme pôle d’appui touristique en milieu rural.
- Le territoire du GAL est traversé par l’eurocorridor Nord – Sud (Bruxelles – Sar-LorLux).
- Le territoire du GAL est traversé par la ligne de chemin de fer Bruxelles-Luxembourg
destinée à recevoir un trafic voyageur intense.
- Le territoire du GAL est traversé au Sud par la ligne de chemin de fer Athus-Meuse
qui est destinée à recevoir un trafic marchandise intense.
Ce projet de structure spatiale a été influencé par les infrastructures existantes mais
tend également à influencer leurs implantations futures.
Figure 10 : Projet de structure spatiale pour la Wallonie
29
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
6.2.
LE RÉSEAU ROUTIER
Au cours des années soixante, les grandes infrastructures se mettent en place et le
réseau routier dans son ensemble s’améliore. L’urbanisation est privilégiée le long de
certains axes, le long de laquelle s’installent des migrants qui rejoignent les villes.
Ce changement radical de l’armature urbaine marque le passage entre une
population rurale immobile vivant en symbiose avec un environnement local isolé et une
population mobile dont l’ancrage au territoire est moindre.
Le GAL est traversé par un réseau routier dense, d’une longueur totale de 990
kilomètres. Si la plupart des routes et ponts s’intègrent dans le paysage, l’autoroute, la
Nationale 89 et la nationale 40 ainsi que les infrastructures associées ont un impact paysager
important.
Figure 11 : Infrastructures routières du territoire du GAL « Racines et ressources »
Le GAL est traversé par l’autoroute E411 (A4). Elle relie Bruxelles à Luxembourg. Le
tronçon qui traverse le territoire du GAL, à savoir les communes de Tellin et Libin, a été
construit en 1985.
30
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
Cette autoroute est d’une importance cruciale, aussi bien à l’échelle locale qu’à
l’échelle nationale et internationale. En effet, cet axe place Bruxelles et la Wallonie sur de
grands corridors routiers européens, facilitent les échanges avec des centres importants et
relient deux capitales européennes (Bruxelles et Luxembourg).
Le trafic international et des navetteurs est important, toutefois le tronçon qui traverse
le territoire du GAL est celui qui est le moins fréquenté de l’ensemble du tracé. On y
enregistre toutefois une moyenne de 19.200 véhicules par jour (Source : SPF Mobilité et
Transports – Synthèse des recensements routiers 1985-présent).
La construction des autoroutes, même si elles sont des vecteurs de développement
indispensables dans notre société actuelle, a été accompagnée de la création de nuisances
sonores et visuelles incontestables.
Bien qu’elles offrent à leurs usagers des fenêtres ouvertes sur les territoires qu’elles
traversent, elles créent de larges ruptures dans les paysages par le morcellement de
l’habitat. De plus de nombreuses infrastructures et activités économiques se sont
développées le long de ces axes. L’aire de repos du bois de Tellin constitue une porte
d’entrée sur le territoire du GAL par exemple. Ces zones ne sont que peu intégrées dans
leur environnement ce qui renforce leur caractère déstructurant du paysage.
La Nationale 89 relie Bouillon à Vielsalm. Elle traverse les communes de Bertrix et
Saint-Hubert. Sur le territoire du GAL « Racines et ressources », il s’agit d’une voirie à 2x2
bandes le long de laquelle ne s’implantent ni habitat ni exploitation agricole. On y recense
par contre plusieurs zones d’activités économiques. La vitesse maximale autorisée est
généralement de 120 km/h.
Au niveau paysager, elle ouvre des perspectives sur le territoire qu’elle traverse.
Dans son axe, elle crée une rupture dans le paysage. Enfin, les bâtiments construits et les
aménagements réalisés dans les zones d’activités économiques peuvent également
dénaturer le paysage.
Malgré son gabarit important, la Nationale 89 reste un axe peu fréquenté. Seuls deux
ronds-points viennent rompre la vitesse élevée des usagers qui l’empruntent.
La Nationale 40 relie Arlon à Mons en passant par Philippeville. Sur le territoire du
GAL, elle ne traverse que la commune de Libin. Bien que constituée de 2x1 bande de
circulation, cette route est souvent empruntée à vive allure en raison des nombreuses et
longues lignes droites qui la composent. Son emprise est donc un peu large que la nationale
mais les mêmes remarques en terme de rupture dans le paysage peuvent lui être formulées.
Il est peu probable que de nouvelles voiries de ces gabarits soient construites sur le
territoire du GAL. Des actions d’intégration des axes existants peuvent être entreprises (par
exemple, création de « coulées vertes » ou création d’ouvertures sur le territoire). Par
ailleurs, une réflexion sur les aménagements et zones visibles depuis les axes routiers de
grand gabarit et à fort impact visuel devrait être menée.
6.3.
LE RÉSEAU FERROVIAIRE
Le territoire du GAL « Racines et ressources » est traversé par la ligne de chemin de
fer n°162 Bruxelles-Luxembourg qui traverse les communes de Libin et Saint-Hubert et la
ligne Athus-Meuse qui traverse la commune de Bertrix.
La ligne 162 relie Namur à la frontière luxembourgeoise, à l’Est d’Arlon. Elle forme
avec la Ligne 161 une radiale Nord - Sud appelée « Ligne du Luxembourg ». Cette ligne est
la colonne vertébrale du transport en commun en province de Luxembourg et compte
d’importants nœuds d’interconnexion avec les bus du TEC comme Arlon, Jemelle ou
Libramont, en dehors du territoire du GAL.
31
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
Construite à l’économie par la «Grande Compagnie du Luxembourg», cette ligne qui
ne comporte ni tunnels, ni ouvrages d’art importants présente un tracé très sinueux sur
certains tronçons, avec par exemple, quatre courbes serrées de près de 90 degrés à
Mirwart. De ce fait, son intégration paysagère est partiellement assurée puisque le tracé
s’approche le plus possible du terrain et de son relief naturel.
Cette ligne n’est réellement rentable qu’à ses extrémités, de sorte qu’Infrabel, le
gestionnaire du réseau ferré belge est peu enclin à y investir. Elle ne devrait donc pas
évoluer sur la portion qui traverse du Nord au Sud la moitié Nord du territoire du GAL.
La ligne Athus-Meuse a été construite en pleine révolution industrielle par l'État
belge, au départ du bassin industriel transfrontalier (Longwy - Esch-sur-Alzette - Athus), la
ligne devait être une alternative à la Ligne du Luxembourg qui était exploitée par le privé, en
rejoignant le bassin de Charleroi via Dinant. Dans les années 1980 et 1990, la ligne est peu à
peu délaissée, la crise sidérurgique l'ayant privée de ses principaux clients. En 2007-2008, le
trafic fret décroît. Plusieurs opérateurs logistiques ont en effet manifesté une préférence pour
un itinéraire alternatif (via Aix-la-Chapelle) pour relier la Belgique à la Suisse ou l'Italie. Cette
tendance est aggravée par la crise économique de 2009. Néanmoins la ligne existe et
traverse le Sud du territoire du GAL.
Figure 12 : Infrastructures ferroviaires au sein du territoire du GAL « Racines et ressources »
32
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
6.4.
LES PYLÔNES DE TÉLÉCOMMUNICATION ET LE TRANSPORT
D’ÉNERGIE
Au cours des quinze dernières années, beaucoup de pylônes supportant des
antennes de communication ont été implantés sur le territoire du GAL. La plupart des
pylônes installés récemment supportent des relais de radiocommunication GSM.
Le GAL compte actuellement une cinquantaine d’antennes. La couverture du territoire
est presque complète à l’exception peut-être de la vallée de la Semois où les conditions de
réception sont médiocres dans quelques endroits trop encaissés.
L’installation large et rapide des antennes-relais a suscité de nombreuses questions,
de la part de la population et des élus, que ce soit concernant les risques pour la santé ou
l’impact visuel et la détérioration du cadre de vie. D’une hauteur variable, ces pylônes sont
généralement de couleur grise ou verte (couleur neutre). Ils sont implantés de préférence
sur des points culminants, à proximité des zones à couvrir. De nombreuses questions restent
d’ailleurs toujours en suspens. Néanmoins elles font maintenant partie du paysage et il faut
composer avec. En effet, l’impact visuel des pylônes est variable, selon le type de paysage
dans lequel il s’intègre : paysage ouvert non urbanisé, paysage fermé non urbanisé, paysage
urbanisé, présence d’un autre point d’appel à proximité. Par ailleurs, il ne faut pas négliger
l’impact des constructions annexes (local technique, chemin d’accès,…).
Figure 13 : Localisation des antennes GSM sur le territoire du GAL et des lignes à haute tension
33
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
Les lignes à haute tension constituent également un élément peu esthétique dans le
paysage. Ces structures doivent être inscrites au plan de secteur. A ces lignes, sont associés
des centres techniques (transformateur,…). Des mesures de sécurité doivent être
appliquées à proximité des différentes structures.
Plusieurs lignes à haute tension traversent le territoire du GAL. Elles transitent toutes
par le transformateur électrique de Bertrix. Une première ligne passe au Sud de Bertrix
jusqu’au hameau de la Géripont où elle rejoint la commune de Paliseul. Celle-ci se prolonge
de l’autre côté en direction de Libramont. La deuxième prend la direction de la commune
d’Herbeumont en passant à l’Est du village d’Orgéo. Enfin, deux autres lignes passent au
Nord des villages de Biourge et Rossart pour desservir la commune de Neufchâteau.
6.5.
LES BASES MILITAIRES ET AÉRODROMES ET LES EOLIENNES
Le territoire du GAL accueille deux aérodromes militaires, à Jéhonville (Bertrix) et à
Saint-Hubert. Ce dernier est désaffecté mais néanmoins les infrastructures sont toujours en
place et utilisées pour des manœuvres et des endroits de camp. Il s’agit donc de grandes
zones du territoire non accessibles au public mais qui, cependant, disposent d’infrastructures
marquant le paysage (tour de contrôle, hangar de stockage, piste de décollage,…).
Un aérodrome civil est exploité à Saint-Hubert à proximité de la base désaffectée.
Une école de vol à voile y est très active et le balai incessant des planeurs par jour de beau
temps anime verticalement le paysage de Saint-Hubert.
A proximité de ces deux infrastructures les nuisances sonores sont limitées vu la taille
restreinte des installations et le trafic aérien opéré.
Du fait de la présence des ces installations vouées à l’aviation, l’implantation
d’éoliennes est très réglementé sur le territoire du GAL. Actuellement aucun parc éolien ne
vient structurer le paysage. De même, aucun projet n’est à l’étude sur le territoire du GAL.
34
Diagnostic évolutif
7.
Décembre 2010
EVOLUTION DES FONDS DE VALLEES
En Ardenne en moins de 100 ans, beaucoup de fonds de vallées, mêmes étroits, ont
été plantés d’épicéas dans le but de rentabiliser ces espaces en bordure des cours d’eau.
Ces plaines alluviales constituent le lit majeur des ruisseaux et rivières, occupés quelques
semaines par an ou plus sporadiquement, lorsque les fortes précipitations provoquent des
« inondations ».
Les conditions de croissance et d’exploitation sur sols hydromorphes n’étant pas
optimales, les arbres poussent mal et n’offrent qu’un faible rendement. Ces plantations sont
par ailleurs particulièrement sensibles aux maladies et sujettes aux chablis.
Ces paysages enrésinés, ouverts autrefois, sont de plus en plus refermés et donc
totalement modifiés. De plus, les vues vers les ruisseaux sont réduites voire disparaissent.
En plus de produire de nombreuses incidences sur le paysage, l’enrésinement de
ces espaces présentent également des conséquences environnementales non négligeables.
Les plantes sauvages typiques des fonds de vallée humides (prairies de fauche,
pâtures extensives,...) très particuliers, et leur cortège d’espèces animales de toutes sortes,
ne peuvent se développer dans les plantations de résineux qui laissent peu de place à la
lumière. Cela a aussi pour effet de supprimer le rôle normalement joué par les vallées en
tant qu’élément de liaison entre divers sites naturels de grande valeur.
Planté à moins de 6 mètres du cours d’eau, les résineux ne laissent pas passer
suffisamment de lumière pour le bon développement de la faune aquatique qui tend à se
raréfier. L’enracinement superficiel des épicéas modifie fortement le régime hydrologique
des zones humides et favorise les phénomènes d’érosion.
De très nombreuses vallées ont été placées en zone Natura 2000, signe qu’il s’agit
d’une thématique préoccupante qu’il convient de gérer au mieux. Ces zones Natura 2000 ont
pour objectif de préserver et/ou restaurer ces milieux en danger. Toutefois, les premiers
arrêtés de désignation pour la mise en œuvre des mesures de protection viennent
seulement d’être publiés et il faudra encore attendre un peu avant qu’ils produisent leurs
effets, l’ouverture de ces fonds de vallée y figure en bonne place.
Le projet LIFE "Lomme" s’inscrit pleinement dans cette thématique. Il vise
principalement à restaurer plusieurs habitats naturels de grand intérêt biologique, présents
d'une part dans les milieux tourbeux sur les plateaux, et d'autre part dans les fonds de vallée
des ruisseaux qui y prennent leur source. 3 communes du GAL « Racines et ressources »
sont concernées par ce projet financé à 50 % par l’Europe et le reste par la région wallonne,
à savoir Tellin, Saint-Hubert et Libin. Mis en route en 2010, le projet s’étale sur 5 ans.
35
Diagnostic évolutif
8.
Décembre 2010
EVOLUTIONS PREVISIBLES
8.1.
APPROCHE GENERALE
Le GAL « Racines et ressources », même s’il se situe en dehors des zones d’influence
directe des grandes villes, n’en reste pas moins très accessible (autoroute E411). Dans
l’hypothèse d’un accroissement de la mobilité et d’une progression démographique et
spatiale des grandes villes, il n’est pas démesuré de penser que le territoire est soumis au
phénomène de banlieue très élargie, ou du moins de zone refuge pour une population
travaillant dans les grands centres urbains, le Grand-Duché du Luxembourg par exemple, et
voulant bénéficier d’un cadre paysager attractif.
De ce fait là, on peut raisonnablement envisager que les grandes infrastructures de
transport, route et chemin de fer, devraient peu se développer dans le futur. Au contraire
des zones urbanisables qui présentent encore un potentiel de développement important.
Le phénomène d’augmentation démographique avec une population différente de
celle déjà en place et ancrée au territoire depuis plusieurs générations, se traduit à plusieurs
niveaux :
- Une opposition entre une population de tradition « rurale » et une population
de tradition « urbaine ». La population n’est plus comme jadis attachée à la terre
où toutes les familles possédaient un lopin de terre, mais se caracétrise par une
grande mobilité ;
- Une concurrence entre les terres agricoles qui diminuent au profit de
l’implantation d’activités résidentielles et économiques ;
- Une création de cités-dortoirs ou de quartiers désertés à certaines périodes
de l’année par les seconds résidents.
Il semble donc que le territoire du GAL « racines et ressources » soit porteur
d’éléments à sauvegarder et à mettre en valeur : espaces verts, zones d’intérêt historique,
zones naturelles, zones forestières ou agricoles.
8.2.
APPROCHE DETAILLEE PAR COMMUNE
La plupart des villages conservent encore une réserve foncière en zone d’habitat ou
en zone d’habitat à caractère rural. Certains villages bénéficient en outre d’une ou plusieurs
zones d’aménagement communal concerté non encore mise(s) en oeuvre ou partiellement
mise(s) en oeuvre.
L’observation plus fine du plan de secteur permet d’envisager l’évolution de chaque
village dans l’hypothèse où aucune limitation au taux d’accroissement ne serait mise en
place. L’évolution du paysage liée à l’urbanisation doit également tenir compte des zones de
loisirs, zones d’activités économiques,… présentes sur le territoire. En effet, celles-ci se
développent également et les constructions ou aménagements, parfois de grande
envergure, qui s’y construisent peuvent créer une rupture dans le paysage.
L’estimation des disponibilités foncières en zones destinées urbanisables devrait
également tenir compte des contraintes physiques qui empêchent l’urbanisation d’un site à
savoir les contraintes liées à l’inondation, aux éboulements de paroi rocheuse, aux
glissements de terrain, aux phénomènes karstiques ou d’affaissement minier ou encore aux
risques sismiques. Nous en faisons abstraction ici pour nous concentrer essentiellement sur
ce qu’autorise le plan de secteur.
36
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
Il est proposé ici de passer en revue, par commune, une série de lieux offrant de
fortes possibilités de changements. Une approche plus exhaustive sera adoptée dans la
troisième partie du diagnostic (Analyse évaluative).
8.2.1 Commune de Tellin
Figure 14 : Analyse détaillée des zones urbanisables et d’extraction du plan de secteur de la commune de Tellin
8.2.1.1. Zones d’habitat et d’habitat à caractère rural
Des quatre villages de l’entité de Tellin, seule la zone d’habitat à caractère rural du
village de Bure s’éloigne d’une forme compacte et présente plus un développement linéaire.
Toutefois, il faut relever le fait que chacun des villages de l’entité présente au moins une
extension linéaire.
8.2.1.2. Zones d’aménagement communal concerté (ZACC)
La commune de Tellin présente la particularité de ne disposer d’aucune zone
d’aménagement communal concerté (ZACC) au plan de secteur.
8.2.1.3. Zones d’activités économiques
Trois zones d’activités économiques mixtes sont recensées sur le territoire
communal :
- 1 zone au Sud de Tellin : géré par IDELUX, intitulé le PAE (parc d’activités
économiques) de Tellin, 9 ha 43 non équipés et n’accueille donc actuellement
aucune activité.
37
Diagnostic évolutif
-
Décembre 2010
2 zones Au Nord de Tellin occupées par des petites entreprises.
Deux zones d’activités économiques industrielles sont localisées au Nord de Bure.
8.2.1.4. Zones de loisirs
Trois zones de loisirs suivent le pied du premier contrefort de l’Ardenne :
- Au Nord-Ouest de Resteigne : elle abrite le camping touristique de la Tienne
des vignes et le parc résidentiel « Les brûlins ». Cette zone est entièrement
aménagée.
-
Au Nord de Tellin : non mise en œuvre, relief contraignant.
- A l’Est de Grupont : l’ensemble de la zone abrite le camping touristique du
« Parc de la Clusure ».
8.2.2 Commune de Saint-Hubert
Figure 15 : Analyse détaillée des zones urbanisables et d’extraction du plan de secteur de la commune de SaintHubert
8.2.2.1. Zones d’habitat et d’habitat à caractère rural
Des huit hameaux ou villages de la commune de Saint-Hubert, tous présentent des
extensions linéaires aux extrémités de la zone d’habitat.
38
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
8.2.2.2. ZACC
Contrairement à la commune de Tellin, celle de Saint-Hubert dispose d’un nombre
très important de ZACC. Tous les villages, à l’exception d’Awenne et Lorcy, dispose au
moins d’une ZACC, en périphérie de la zone d’habitat.
Village
Nombre
Mirwart
Arville
Poix
Hatrival
Saint-Hubert
1
2
1
1
8
Vesqueville
3
Au cœur
8,69 ha PU*
3,57 ha
4,2 ha
2,4 ha
21,4 ha PU
7,0 ha
Localisation
En périphérie
2,73 ha
15,47 ha
5 ha
Autre
10,9 ha PU
8,6 ha
3,0 ha
6,9 ha
1,6 ha
19,8 ha PU
7,7 ha
* - PU : partiellement urbanisée
8.2.2.3. Zones d’activités économiques
Six zones d’activités économiques mixtes sont recensées sur le territoire communal :
- 2 petites zones à proximité de Poix : de 2 et 4 ha, presque totalement mises en
œuvre.
- 3 zones à l’Est de Saint-Hubert : dont une gérée par IDELUX, intitulé le PAE de
Saint-Hubert, 12,3 ha équipés dont il ne reste qu’une seule parcelle vendable de
2,7 ha. Les deux autres sont beaucoup plus petites et une seule est partiellement
mise en œuvre.
-
1 zone au pont de Libin : de 2,1 ha et partiellement développée.
8.2.2.4. Zones de loisirs
Deux zones de loisirs existent sur le territoire communal :
- Au Nord-Est de Poix : elle abrite un petit camping touristique pour de courts
séjours nommé« Le Val de Poix » et quelques bâtiments sur le reste de la zone.
- A l’Est de Saint-Hubert : elle abrite un camping touristique pour de courts
séjours nommé« Europacamp » sur 12 ha. Le solde de la zone, à savoir 14 ha,
n’est pas occupé.
39
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
8.2.3 Commune de Libin
Figure 16 : Analyse détaillée des zones urbanisables et d’extraction du plan de secteur de la commune de Libin
40
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
8.2.3.1. Zones d’habitat et d’habitat à caractère rural
Des dix hameaux ou villages de la commune de Libin, tous présentent des extensions
linéaires aux extrémités de la zone d’habitat parfois très
longues comme à Transinne ou même Villance.
8.2.3.2. ZACC
Seul le village de Libin dispose de plusieurs ZACC
en guise de zone de réserve au plan de secteur. Au
nombre de 5, elles sont localisées dans la partie Nord du
village et permettent de relier différentes extensions
linéaires du plan de secteur. Elles constituent donc de
réelles opportunités de densification du Nord du village.
Une seule est entièrement ceinturée la zone
d’habitat et abrite actuellement uniquement un entrepôt.
Une seule zone est actuellement totalement mise
en œuvre. Il s’agit de celle située le plus à l’Est du village.
Elle était déjà localisée en périphérie par rapport aux
autres.
Figure 17 : Disposition des ZACC du village
de Libin
8.2.3.3. Zones d’activités économiques
Les six zones d’activités économiques mixtes de la commune sont principalement
localisées à proximité de la E411 :
- 1 petite zone au Nord de la commune : correspond à une aire de repos de
chaque côté de l’autoroute, chaque côté accueillant un petit snack.
- 3 zones autour de la sortie 24 près de Transinne dont deux gérées par
IDELUX :
- Le PAE Le Cerisier, 15,0 ha, partiellement équipé, 3 lots
équipés totalisant 4,1 ha sont encore à vendre et il reste une
plaque de 4,9 ha à équiper.
- Le PAE de Galaxia, premier parc dédié aux applications
spatiales, 4,5 ha, équipé entièrement avec un bâtiment relais qui
peut encore accueillir des entreprises confirmées et des start-ups
actives dans le domaine spatial.
- Une petite zone à l’Ouest du village de Transinne uniquement
occupée au Nord par un hotel-restaurant.
- 2 petites zones au Sud-Est de Villance de 1,1 et 1,4 ha. La première est
entièrement occupée alors que seul le tiers de la deuxième est occupé.
8.2.3.4. Zones de loisirs
Cinq zones de loisirs existent sur le territoire communal :
-
Au Sud du village de Lesse : 21,8 ha non mis en oeuvre.
- Au Nord de Transinne : 2,5 ha entièrement occupés par le camping « Les
sapins » accueillant principalement des caravanes résidentielles.
- Au Sud de Transinne : 1,9 ha accueillant en partie un terrain de football et trois
courts de tennis.
41
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
- Au Nord de Libin : 3,4 ha non mis en œuvre, situé à proximité d’un petit plan
d’eau à côté duquel est installé un petit kiosque équipé de quelques tables et
offrant la possibilité de faire des barbecues.
-
Au Nord d’Ochamps : 9 ha non mis en œuvre à proximité d’un plan d’eau.
8.2.4 Commune de Bertrix
Figure 18 : Analyse détaillée des zones urbanisables et d’extraction du plan de secteur de la commune de Bertrix
8.2.4.1. Zones d’habitat et d’habitat à caractère rural
Le centre de Bertrix est repris en zone d’habitat, les autres villages de l’entité et
certains quartiers de Bertrix sont repris en zone d’habitat à caractère rural. Une petite zone
d’habitat (anciennement zone de parc résidentiel) se retrouve également près du hameau de
La Cornette.
42
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
8.2.4.2. ZACC
La commune de Bertrix
compte 15 ZACC dont 12 sur
Bertrix-centre. Les autres zones
sont situées à Orgéo et à La
Cornette (2 zones). On peut
également noter que les zones
d’aménagement
communal
concerté représentent 18 % de
la superficie cumulée des zones
d’habitat et d’habitat à caractère
rural.
Les
zones
d’aménagement
communal
concerté sont les suivantes :
- « La Buchaye » – Bertrix
– 40 ha 38 ares – urbanisée
à moitié
Figure 19 : Disposition des ZACC du village de Bertrix
-
« Devant La Virée » – Bertrix – 19 ha 12 ares.
-
« La Virée » – Bertrix – 09 ha 48 ares – urbanisée partiellement.
-
« Les Goutelles » – Bertrix – 06 ha 92 ares.
-
« Devant Le Saupont » – Bertrix – 09 ha 69 ares.
-
« Les Bruyères » – Bertrix – 07 ha 54 ares – urbanisée au deux tiers.
-
« Ruisseau des Grands Prés » – Bertrix – 04 ha 87 ares.
-
« Renaumont » – Bertrix – 02 ha 27 ares.
-
« Voie de Bouillon » – Bertrix – 06 ha 32 ares.
-
« Le Haloup » – Bertrix – 03 ha 75 ares.
-
« Devant Le Haloup » – Bertrix – 05 ha 05 ares.
-
« Le Grand Minimpré » – Bertrix – 02 ha 45 ares.
-
« Bois du Gros » – Orgéo – 04 ha 11 ares.
-
« Honsard » – La Cornette – 04 ha 09 ares.
-
« Ruisseau des Alleines » – La Cornette – 00 ha 77 ares.
La commune de Bertrix a déjà réalisé une étude globale de ses zones
d’aménagement communal concerté et de la programmation de leur mise en œuvre dans le
cadre du programme communal de mise en œuvre des zones d’aménagement différé
(PCZAD).
Une zone d’aménagement communal concerté à caractère industriel est également
localisée au Nord-Est de Bertrix le long de la N89. Elle accueille en partie le parc à
conteneurs de la commune.
8.2.4.3. Zones d’activités économiques
La commune dispose de plusieurs petites zones d’activités économiques mixtes :
- 2 petites zones à Sart : dont une est presque totalement urbanisée alors que
celle plus au Nord n’est que mis en œuvre dans sa partie Sud.
43
Diagnostic évolutif
-
Décembre 2010
2 zones le long de la N89 dont une partiellement gérée par IDELUX :
- Le PAE Les Corettes, 10,8 ha, dont 6,2 ha occupés par des
activités commerciales, le reste est actuellement occupé par une
maison d’habitation.
- Une zone de 7 ha au Sud de Glaumont inoccupée.
-
1 zone au Sud de Bertrix de 4 ha entièrement mise en oeuvre.
- 1 petite zone de 0,7 ha à Nevraumont développée sur les deux tiers de la
superficie.
On recense également deux zones d’activités économiques industrielles dont une
grande de 36,8 ha au lieu-dit le Saupont. Il n’y reste que quelques petites parcelles
disponibles. La petite zone de 2,4 ha est située le long de la N 845 au Sud-est de Bertrix et
accueille une petite centrale électrique.
8.2.4.4. Zones de loisirs
Sans conteste la commune de Bertrix, avec celle de Herbeumont, compte le plus de
zone de loisirs. Elles couvrent 0,5 % du territoire communal :
-
Au Nord de Sart : 5 ha non mis en oeuvre.
-
A l’Est de Jéhonville : 2 ha dont un plan d’eau non mis en oeuvre.
- A la Girgaine : 6 ha accueillant plusieurs grands bâtiments à proximité d’une
pisciculture.
-
A Bertrix : 3,5 ha accueillant le centre sportif et le terrain de football principal.
- Au Sud de Bertrix : 31 ha accueillant sur une douzaine d’ha l’info-camping (500
emplacements avec prise de courant, 10 emplacements réservés aux
motorhomes, 30 tentes, caravanes, chalets-bungalows en location).
-
Au Nord de Cugnon : 2 ha occupés entièrement par un camping.
-
A l’Est de Cugnon : 12 ha dont un quart est occupé par un camping.
-
Au Sud de Cugnon : 1,1 ha entièrement occupé par un camping.
-
A Mortehan : 6,8 ha partiellement occupé
-
A l’Est de Mortehan : 2,2 ha non mis en œuvre.
44
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
8.2.5 Commune de Herbeumont
Figure 20 : Analyse détaillée des zones urbanisables et d’extraction du plan de secteur de la commune de
Herbeumont
8.2.5.1. Zones d’habitat et d’habitat à caractère rural
Les 6 villages de la commune de Herbeumont disposent également d’extensions
linéaires parfois conséquentes comme à Gribomont et Saint-Médard.
8.2.5.2. ZACC
La commune de Herbeumont compte 4 ZACC dont 3 sur Herbeumont. L’autre est
située entre Gribomont et Saint-Médard. Cette dernière, de 14,4 ha, contient 5 bâtiments du
côté de Saint-Médard.
Les trois ZACC de Herbeumont sont localisées en périphérie entre des extensions
linéaires de la zone d’habitat et constituent donc de réelles opportunités pour densifier le
village. Elles ne sont pas urbanisées.
8.2.5.3. Zones d’activités économiques
Aucune zone d’activités économiques n’est recensée sur le territoire communal.
8.2.5.4. Zones de loisirs
Les 9 zones de loisirs recensées dans la commune de Herbeumont occupent sans
conteste une place importante dans la configuration de la commune bien que de très
nombreuses soient toujours entièrement disponibles à l’Est de la commune :
-
Au Sud de Mortehan : 2,5 ha occupés par un camping.
- A l’Est de Herbeumont : 19,5 ha accueillent en partie le « Euro-villages
Ardennes ».
45
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
-
Au Sud de Herbeumont : 3,1 ha un camping occupe la moitié de la zone.
-
Sous le viaduc des Conques : 1,6 ha accueille entièrement un camping.
- A l’Est de Saint-Médard : 12,9 ha occupés partiellement par un château et son
parc, le Nord de la zone est entièrement disponible.
-
A l’Est de Martilly : 14,2 ha non mis en oeuvre.
-
Au Sud de Martilly : 2,9 ha disponibles.
-
Au Sud de Straimont : 6,1 ha non occupés si ce n’est par 4 constructions.
-
Au Sud-Est de Straimont : 6,1 ha également disponibles.
46
Diagnostic évolutif
9.
Décembre 2010
CONCLUSION
Loin d’être figé, le paysage évolue. Son évolution dépendant à la fois des processus
naturels et des aménagements humains, mais également de la perception qu’on en a et des
idéologies véhiculées à une certaine époque.
L’étude des cartes historiques a permis de montrer l’évolution subie par le paysage
sur le territoire du GAL au cours des 230 dernières années.
Le paysage, au cours du temps, a toujours été marqué par l’activité agricole et
sylvicole. Activité extensive, partagée entre la culture de quelques céréales et l’élevage, elle
s’intensifie dès le milieu du 19ème siècle avec l’amélioration des échanges et des
connaissances. La crise agricole du milieu du 19ème siècle se traduit d’une part par le
défrichage et la mise en culture de nouvelles terres et d’autre part par l’abandon de terres
peu propices. Celles-ci seront parfois reboisées, notamment par des résineux. L’industrie est
alors peu envahissante.
L’intensification de l’agriculture se poursuit au 20ème siècle, ce qui entraîne des
répercussions importantes sur le paysage. Si, à l’heure actuelle, environ un tiers du territoire
est utilisée pour l’activité agricole, la main d’oeuvre a fortement régressé et la mécanisation
s’est accrue. Depuis la réforme de la PAC, le rôle de l’agriculteur n’est plus limité à la
production alimentaire : les impacts sur l’environnement et le paysage ont été remis en avant
et diverses aides sont disponibles.
A la fin du 20ème siècle, le développement de l’habitat et l’implantation
d’infrastructures routières et de transport d’énergie ont modifié sensiblement le paysage.
L’étude des zones urbanisables du plan de secteur a permis de démontrer que ces zones
sont encore amenées à évoluer puisque la disponibilité foncière au sein de celles-ci reste
très élevée.
Enfin, les fonds de vallée humide, enrésiné ces septante dernières années, font
actuellement l’objet de campagne de dérésinement.
La préservation du paysage nécessite une analyse plus approfondie et plus localisée
de l’évolution attendue de ces quatre facteurs et nécessite la détermination des enjeux
locaux. La qualité des paysages concourra également à déterminer le type de démarche à
mettre en oeuvre. Ces analyses sont réalisées dans le troisième volet du diagnostic qui
s’attache donc à évaluer le paysage.
47
Diagnostic évolutif
Décembre 2010
10. BIBLIOGRAPHIE
Architecture rurale de Wallonie, Ardenne centrale, Pierre Mardaga éditeur, 1987, 247 p.
Architecture rurale de Wallonie, Fagne et Famenne, Pierre Mardaga éditeur, 1988, 232 p.
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Wallonie, Ministère de la Région wallonne, Direction Générale des Ressources Naturelles et
de l’Environnement, 37 p., http://environnement.wallonie.be/de/eso/atlas/
Inventaire des périmètres d'intérêt paysager et de point de vue remarquable pour le plan de
secteur Bertrix-Libramont-Neufchâteau, ADESA.
FELTZ C., DROEVEN E., KUMMERT M., Les territoires paysagers de Wallonie, Région
Wallonne – DGATLP, Etudes et Documents CPDT, vol.4, Namur, 2004, 68 p.
La Belgique en cartes – l’évolution du paysage à travers trois siècles de cartographie. Antrop
M. et al. Editions Lannoo, IGN, 2007, 244 p.
Le Patrimoine monumental de Belgique, volume 14, arrondissement de Neufchâteau, Pierre
Mardaga éditeur. 1989. 442p.
Plan communal de développement de la nature de Tellin, phase 1. Laboratoire d’écologie
des prairies – UCL. 117 p.
Plan communal de Développement rural de la commune de Herbeumont, Tome 1. Bureau
IMPACT.
Plan communal de Développement rural de la commune de Saint-Hubert, Tome 1. Bureau
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Programme communal de développement rural de la Commune de Libin, Partie 1,
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Programme paysage du Parc naturel des Deux Ourthes, Cooparch et Eole, 2007.
Programme paysage du Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier, 2008.
Schéma de structure communal de Bertrix, Partie 1. 2009. Bureau IMPACT.
Schéma de structure communal de Libin, Partie 1. 2009. Planeco.
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