DÉPARTEMENT D’HISTOIRE
Faculté des lettres et sciences humaines
Université de Neuchâtel
ANALYSE DE SOURCES ICONOGRAPHIQUES
par
MARILYNE BLAIS
Recherche documentée présentée
dans le cadre de la rédaction de
« Petit mémoire »
MADAME SOPHIE DELBARRE-BÄRTSCHI
Neuchâtel
Janvier 2011
Table des matières
1. Introduction ........................................................................................................................3
2. Rappel historique ................................................................................................................4
3. Description du guerrier hoplite ...........................................................................................6
4. Description des croyances mythologiques envers les dieux .................................................7
5. Sacrifices et divers rituels ...................................................................................................9
6. Étapes des rituels pour le combat ...................................................................................... 11
7. Remise en question des croyances religieuses par rapport aux penseurs ............................ 12
8. Art grec ............................................................................................................................ 14
8.1. Formes des vases ....................................................................................................... 15
8.2. Évolution de la peinture sur les vases grecs ................................................................ 16
8.3. Style attique à figures noires (600-480 av. J.-C., environ) .......................................... 17
8.4. Style attique à figures rouges (530-520 av. J.-C., environ) .......................................... 17
8. 5. Les peintres ............................................................................................................... 18
9. Remise en contexte des sources iconographiques .............................................................. 20
10. Conclusion...................................................................................................................... 28
11. Annexe ........................................................................................................................... 30
1. Introduction
Salamine Les trois historiens principaux nous informant sur la période classique sont
Hérodote, Thucydide et Xénophon. Le thème principal qu’ils abordent est celui de la guerre.
Ce n’est pas sans raison, puisque pendant près de deux siècles, Athènes est entrée en guerre
deux années sur trois. Pour comprendre le monde grec, il est donc intéressant de regarder de
plus près certaines facettes de la guerre. Elle est perçue comme étant naturelle et faisant partie
intégrante de la culture des Grecs. L’éducation des jeunes citoyens masculins allait de pair
avec l’éducation militaire. En effet, l’esprit de compétition et d’affrontements entre les
individus était présent dans les procès, les débats de l’assemblée, les jeux sportifs et bien
d’autres. Au niveau religieux, des concours étaient parfois organisés en l’honneur des
divinités. Les rituels, les croyances, les offrandes, les représentations iconographiques et
l’ensemble des pratiques religieuses sont omniprésents en temps de guerre1.
Comment l’historien peut-il en apprendre davantage sur cette société en temps de
guerre à partir des représentations iconographiques retrouvées ? Son travail consiste non
seulement à analyser les œuvres au premier plan, c’est-à-dire de les détailler, mais aussi de
faire des liens entre les sources afin de les replacer dans leur contexte historique et d’en tirer
des conclusions. C’est ainsi que le dossier suivant a pour but d’analyser le thème de la guerre,
fortement présente dans l’ensemble des représentations iconographiques grecques, à partir de
l’analyse de trois peintures sur vase. D’abord, un portrait historique des événements qui sont
survenus à l’époque des peintures analysées sera dressé, dans le but de comprendre
l’ensemble du sujet. Aucun lien ne sera fait à ce niveau par rapport aux représentations
iconographiques. Ensuite, les trois figures seront présentées et détaillées. C’est par la suite
que les informations historiques trouvées précédemment serviront à tenter de replacer dans
leur contexte les trois figures, tout en dressant des hypothèses quant à leur signification. On
peut remarquer quelques répétitions quant aux informations mentionnées auparavant, mais
cela fait partie de la démarche de remise en contexte des œuvres. Finalement, des liens entre
les images seront faits. Le dossier aurait pu être organi de sorte que les figures soient
présentées dès le début, mais l’ordre choisi permet de comprendre le déroulement de la
démarche et la méthode utilisée pour la compréhension des peintures et l’évolution du dossier.
1 Orrieux, Claude et Pauline Schmitt Pantel, Histoire grecque, Paris : PUF, 2008, pp. 175-177.
2. Rappel historique
Afin de remettre ces sources iconographiques dans leur contexte historique, les
événements sous la période de 500 à 479 av. J.-C. en Grèce classique seront brièvement
décrits. Il sera possible de vérifier si les dates des représentations iconographiques concordent
avec les événements. Vers 500 av. J.-C., les cités de l’Ionie et de l’Empire perse prennent de
l’expansion (voir carte 1 en annexe). Les Perses, provenant de Mésopotamie et d’Iran,
demandent un tribut aux territoires conquis, ce qui leur permet davoir une armée puissante.
Leur armée est constituée de guerriers au sol, détenant une lance et une épée, d’archers, ainsi
que de cavaliers pour la noblesse. Quant aux Grecs, ils possèdent seulement une armée au sol,
formée d’hoplites. Les cités de l’Ionie sont conquises et deviennent des provinces perses. En
499 av. J.-C., celles-ci sont influencées par le système isonomique de Clisthène et se révoltent
contre l’Empire perse afin d’obtenir plus d’autonomie. Les Ioniens connaissent la défaite en
498 av. J.-C., lorsqu’Éphèse est rasée. En 497 av. J.-C., les Perses prennent possession de
l’Hellespont et du Propontide. Entre 520 et 490 av. J.-C., ils se constituent une flotte navale.
En 490 av. J.-C., ils soumettent également Naxos, les Cyclades et l’Érétrie, territoire proche
d’Athènes, qui va se décider à combattre l’ennemi2.
Le conflit se solde par la bataille de Marathon en 490 av. J.-C., opposant larmée
athénienne sous Miltiade à l’armée perse sous Darius 1er (voir carte 2 en annexe). Cette
bataille se termine par la victoire des Athéniens, engendrant de lourdes conséquences pour les
événements à venir. Du côté des Grecs, cette bataille est l’une des causes du grand prestige
attribué à Athènes qui, par la suite, exercera une hégémonie sur le monde grec en se
proclamant vainqueur, sans avoir eu besoin de l’aide des autres cités. Puisque le combat au sol
fut efficace, le guerrier hoplite devient un héros à l’image des Grecs. Cette victoire permettra
à Athènes d’affirmer sa supériorité contre sa rivale, Sparte. Quant aux Perses, ceux-ci
possèdent encore une armée puissante, en plus de leur flotte navale. Darius a tout de me
réussi à prendre possession de l’ensemble des îles de la mer Égée. Le roi meurt en 486 av. J.-
C. et cède le trône à son fils Xerxès, qui veut prendre sa revanche contre les cités grecques3.
À partir de 485 av. J.-C., les Perses entament une préparation de quatre ans pour une
éventuelle revanche contre les Athéniens. Xerxès soumet dabord la rébellion des Égyptiens
qui avait débutée sous Darius en 487 av. J-.C.. Il fait ensuite alliance avec la puissante cide
2 Valobe, Philippe, La Gce classique au Ve avant J.-C., ou l'apprentissage de la démocratie, Paris : Ed. De
Vecchi, 2004, pp. 40-43.
3Ibid., pp. 43-44.
Carthage et mobilise toutes les ressources possibles afin de renforcer son armée et pour
ravitailler sa flotte. Une grande armée apporte des risques de famine ou d’épidémies. Xerxès
fait creuser un canal sur le mont Athos pour assurer une position stratégique à ses troupes.
Cette action encourage plusieurs cités, dont Thèbes, à se rallier à l’Empire perse. Étant
conscients de la menace imminente des Perses, les Grecs décident de mettre de côté leurs
différents et de se réunir pour former un mouvement de résistance, me par Athènes et
Sparte. Le premier conflit armé est celui de la Bataille de Thermopyles à l’été 480 av. J.-C.,
qui met en œuvre le roi de Sparte Léonidas contre Xerxès. Les Thermopyles représentent le
point stratégique dentrée en Grèce du Sud. C’est pour cette raison que Léonidas et ses
hommes décident d’aller à l’encontre du roi perse, en pensant avoir une chance de vaincre.
Toutefois, les Perses empruntent un chemin inconnu et attaquent les Lacédémoniens à revers.
Léonidas, constatant sa défaite à coup r, renvoie une partie de ses hommes afin de prévenir
les cités voisines. Il garde avec lui trois cents soldats ; ce sacrifice fut alisé au nom de la
gloire de Sparte et pour la liberté de la Grèce4.
Vers la fin de l’année 480 av. J.-C., les Perses ravagent tout sur leur passage. Les
citoyens d’Athènes vont se réfugier à l’intérieur du rempart protecteur en bois de l’Acropole.
Ce ne fut pas suffisant pour freiner les Perses, qui incendièrent l’emplacement. Pendant ce
temps, le néral spartiate Eurybiade et le stratège athénien Thémistocle débutent un combat
sur mer, la Bataille de Salamine (voir carte 3 en annexe). Les Grecs prennent conscience
qu’ils ne pourront pas vaincre par affrontement au sol, entre autres à cause du nombre de
guerriers grecs inférieur à celui des Perses. La force des Grecs réside dans sa puissante flotte
navale. Toutefois, le nombre de trières grecques est évalué à environ trois-cent-cinquante,
alors que Xerxès en possède quatre fois plus. Malgré cela, Tmistocle apporte une idée qui
fait pencher la balance de son té. Sa tactique consiste à coincer les Perses dans le détroit de
Salamine, qui oblige les trières ennemies à s’aligner les unes derrière les autres. Thémistocle
fait croire à sa défaite définitive et fait porter le message de sa fuite. Ne doutant pas de la
véracité des dires de Thémistocle, le roi perse lance ses navires dans le détroit. Ne pouvant
plus rebrousser chemin et déployer leurs forces, les Grecs remportent. Malgré cette victoire,
les Perses possèdent encore une armée de terre nombreuse ainsi qu’un bon nombre de trières5.
4 Valobe, Philippe, op. cit., pp. 45-47.
5 Ibid., pp. 49-54.
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