Mardi 10 mars 2009 ERDF an 1 | Sommaire | Communiqué ____________________________________ 3 ERDF : un acteur majeur du marché et de la distribution de l’électricité ____________________________________ 5 Faits marquants 2008 ____________________________________ 7 Bilan 2008 : un chiffre d’affaires en croissance ____________________________________ 12 Accès au réseau : une année de fortes évolutions ____________________________________ 15 Réseau : des investissements en hausse ____________________________________ 19 Annexes ____________________________________ 21 Tarif d’utilisation du réseau public de distribution d’électricité ____________________________________ 22 Évolution des modalités de raccordement au réseau de distribution : lois SRU et UH ____________________________________ 24 Financement des investissements d’ERDF ____________________________________ 26 Département médias Myriam Doumbouya Philippe Gluck 01 47 74 75 98 23 février 2009 ERDF : les résultats de la première année d’exercice* En 2008, le chiffre d’affaires progresse de 4,5 % par rapport à 2007 et ERDF a accru ses investissements de 15 %. Des investissements en hausse En millions d’euros En normes françaises Chiffre d’affaires EBITDA Résultat net investissements 2007 2008 10 808 11 298 2 151 2 603 302 217 1 733 2 034 Les investissements bruts se sont élevés à 2 034 M€, soit une hausse de près de 15 % par rapport à 2007. Leur augmentation (+ 297 M€) concerne pour l’essentiel les raccordements des consommateurs et des producteurs (qui ont atteint le niveau record de 490 000), le traitement des matériels pollués au PCB et les projets d’adaptation des systèmes d’information à l’ouverture du marché. ERDF poursuit sa politique d’enfouissement du réseau de distribution : 95 % des lignes neuves moyenne tension (HTA) sont construites en souterrain. La prochaine période tarifaire devrait permettre à ERDF de mener des politiques d’investissement volontaristes visant à améliorer la qualité de desserte. Un chiffre d’affaires de 11 298 M€ dans un contexte de croissance globale de la consommation électrique Le chiffre d’affaires, essentiellement constitué des recettes d’acheminement de l’électricité sur le réseau de distribution, s’élève à 11 298 M€. Les livraisons d’électricité par le réseau de distribution s’élèvent à 346,4 TWh. Elles croissent de + 1,7 %, corrigées des aléas climatiques et de l’effet de l’année bissextile. Cette croissance est portée par le marché des particuliers dont la croissance est comparable à celle de 2007. Elle est néanmoins ralentie au 4ème trimestre par la baisse de la consommation des clients industriels en lien avec la crise économique. L’impact des conditions climatiques rigoureuses en 2008 est de + 5,6 TWh. * Comptes établis en normes françaises 3 Des résultats marqués par des produits et charges exceptionnels L’EBITDA** est en progression de 21% (+ 452 M€) et s’élève à 2 603 M€. Les dépenses d’exploitation augmentent cependant de 246 M€, hors éléments exceptionnels. Cette augmentation s’explique notamment par : | le renchérissement du coût des achats dans un contexte de forte inflation sur les premiers mois de l’année, | les coûts salariaux liés à l’accompagnement de la réforme des retraites achevée au premier semestre. La politique de renouvellement des compétences, dans un contexte de départs en inactivités massifs a conduit à recruter plus de 1 000 personnes en 2008. Cette politique devrait se poursuivre en 2009. L’arrivée à terme du contrat de couverture du réseau aérien contre le risque tempêtes a entraîné un produit exceptionnel de 137 M€. La situation des marchés financiers n’a pas permis le renouvellement de ce contrat. Au total le résultat net d’ERDF s’élève à 217 M€, en retrait de 85 M€ par rapport à celui de 2007 qui était également marqué par des produits exceptionnels. ** Earnings Before Interest, Tax Depreciation and Amortization, soit le chiffre d’affaires et les produits de gestion courante minorés des achats de matière, travaux et services, des frais de personnel et des impôts et taxes autres que l’impôt sur les sociétés 4 ERDF : un acteur majeur du marché et de la distribution de l’électricité Électricité Réseau Distribution France (ERDF) a été créée le 1er janvier 2008. Filiale du groupe EDF, ERDF est le gestionnaire des réseaux de distribution d’électricité pour 95 % du territoire métropolitain. | Éléments clefs | 599 300 km de lignes et câbles moyenne tension (HTA 20 000 V) 100 000 points de livraison HTA 2 200 postes sources 36 000 salariés 11,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires 1 274 600 km de lignes exploitées par ERDF Réseau de transport (RTE) 33 millions de points de livraison BT 13 634 installations de production (494 éoliennes, 1 694 hydrauliques, 10 543 photovoltaïques…) 675 300 km de réseau basse tension (BT) 734 000 postes de transformation (HTA/BT) Un opérateur industriel à l’écoute des utilisateurs du réseau de distribution d’électricité En tant qu’opérateur de la concession, ERDF développe, exploite et maintient le patrimoine industriel qui lui est concédé par les communes. À cet effet, ERDF conclut et gère les contrats de concession. L’entreprise entend assurer une qualité de fourniture au niveau des meilleurs gestionnaires de réseau européens et développer des prestations 5 répondant aux attentes des producteurs, des fournisseurs d’électricité et des clients. ERDF investit ainsi pour moderniser le réseau et améliorer sa performance. Une entreprise de service public au cœur du marché ouvert de l’électricité ERDF s’emploie à assurer le bon fonctionnement du marché en garantissant aux utilisateurs du réseau qu’ils soient producteurs, fournisseurs, clients résidentiels, professionnels ou entreprises, le respect des principes qui régissent l’accès au réseau : transparence, objectivité, non-discrimination et confidentialité des données. Elle améliore pour eux ses systèmes de facturation, d’information et comptage. 6 Faits marquants de l’année 2008 Ouverture du marché Juillet Faciliter l’ouverture du marché de l’électricité : 665 330 foyers ont changé de fournisseur en 2008 Un an après l’ouverture du marché, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) dans sa communication du 17 juillet 2008 confirme le bon fonctionnement des processus mis en place par ERDF pour l’ouverture du marché de l’électricité aux particuliers (changements de fournisseurs, fluidité des mises en services, résiliations…). Depuis le 1er juillet 2007, 698 730 foyers ont changé de fournisseur d’électricité. Déployer l’identité visuelle d’ERDF : un vecteur d’information du nouveau contexte du marché de l’électricité Dans l’intérêt de tous, ERDF doit installer graduellement l’image d’une entreprise indépendante de service public différenciée du secteur concurrentiel. L’identité spécifique d’ERDF est un des éléments d’information du public sur l’ouverture du marché et ses conséquences : un gestionnaire de réseau indépendant au service de tous les utilisateurs (fournisseurs, producteurs, collectivités locales, consommateurs). En 2008 a commencé le déploiement de l’identité visuelle d’ERDF. Il s’agit d’apposer le logo de l’entreprise sur 1 000 sites, 28 000 véhicules légers, 5 000 véhicules et matériels spécifiques (nacelles, groupes électrogènes, grues…). Accès au réseau S’organiser pour les nouvelles règles du raccordement : les lois Solidarité et renouvellement urbain et Urbanisme et habitat (SRU-UH) L’entrée en vigueur des lois SRU et UH va modifier les procédures de raccordement pour les clients comme pour les collectivités locales qui portent la mission de réguler par ce moyen l’urbanisation périurbaine (voir annexe). ERDF s’est efforcé de faciliter cette évolution. L’entreprise a pris contact avec l’Association des maires de France (AMF) et diffusé une plaquette d’information lors du Salon des maires. ERDF a formé 6 000 salariés au cours de l’année 2008 et a organisé de nombreuses rencontres avec les municipalités pour expliquer l’évolution des modalités de facturation des raccordements au réseau de distribution d’électricité. Novembre Améliorer les délais photovoltaïques de raccordement des installations de production ERDF présente à Jean-Louis Borloo, ministre l’Écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire, un plan d’amélioration de la procédure de délais de raccordement des installations de production photovoltaïque. Pour faire face à l’augmentation extrêmement forte des demandes de raccordement des installations de production photovoltaïque (+ 350 % en 2008) ERDF a expérimenté en concertation avec les associations représentant les producteurs des mesures pour simplifier la procédure de raccordement, et mis au point un plan d'industrialisation pour améliorer le délai de raccordement. Ce plan va être mis en œuvre au 1er semestre 2009. Il s'inscrit dans l'objectif de la mesure 33 du Grenelle de l'Environnement, qui prévoit de réduire l’ensemble 7 à deux démarches (une demande d’urbanisme et une démarche de raccordement auprès d’ERDF) ce que devra accomplir un particulier souhaitant produire de l'électricité. Qualité de l’alimentation électrique Février Prévenir les dommages du réseau : lancement de la société Déclaranet Malgré différentes campagnes d’information, les dommages sur le réseau souterrain demeurent importants. Pour pallier ce risque, 7 partenaires exploitants de réseaux (Gaz de France, GRTGaz, RTE , France Telecom, Total, Suez Lyonnaise des Eaux et ERDF) créent une société par actions simplifiée, dénommée Déclaranet, ayant pour objet la création et l'exploitation d'un site Internet, Protys.fr, à destination du grand public. Lancé en septembre, ce site permettra progressivement de déclarer les projets de travaux auprès des exploitants de réseaux afin de préserver la sécurité des personnes et les ouvrages. Environnement Réduire l’impact des activités de la distribution d’électricité sur l’environnement Mars Le 28 mars, ERDF installe sur son réseau de distribution publique à Niort un premier transformateur électrique à l’huile végétale. Cette phase expérimentale vise à déployer 12 transformateurs en 1 an et à vérifier la bonne tenue dans le temps des propriétés de l’huile de colza. L’utilisation d’une huile végétale de colza en substitution des produits pétroliers utilisés aujourd’hui constitue une réelle opportunité à étudier. ERDF accompagne cette innovation avec l’objectif de réduire toujours plus l’impact de ses activités sur le milieu naturel. Avril Le 1er avril, Michel Francony, président du directoire d’ERDF, présente le plan d’élimination des transformateurs pollués au PCB devant la mission d’information de l’Assemblée nationale. Il engage l’entreprise à éliminer tous les transformateurs pollués contenant plus de 500 mg par kg d’ici le 31 décembre 2010 et ceux entre 50 et 500 mg par kg au terme de leur utilisation ainsi que le prévoit la réglementation. 450 millions d’euros y sont consacrés. Juillet ERDF reçoit la certification ISO 14001 pour la mise en place de son système de management environnemental (SME). Ce système a pour objectif de minimiser l’impact des activités des entreprises sur l'environnement, de prévenir les incidents et de fixer un plan d'action pour améliorer leurs performances environnementales Septembre ERDF est engagée aux côtés de la ligue de protection des oiseaux pour la préservation des espèces protégées. Mercredi 24 septembre 2008 au belvédère de la Baume Auriol à SaintMaurice de Navacelles, ERDF et le conseil général de l’Hérault inaugurent les aménagements d’enfouissement des réseaux électriques. Cette opération permet la dépose des six kilomètres de lignes aériennes 20 000 volts et l’élimination de soixante deux poteaux électriques, installations source de risque d’électrisation pour l’aigle royal nichant sur le site. 8 Modernisation du système de comptage Renforcer la performance du système de comptage : du compteur électrique au compteur communicant Juin ERDF annonce le choix du consortium retenu pour réaliser l’expérimentation du projet « compteurs communicants » : il sera conduit par Atos Origin. Afin de répondre aux évolutions du marché de l’électricité et de renforcer la performance de son système de comptage, ERDF a lancé un projet de modernisation de ses 35 millions de compteurs. Une première phase pilote consistera à déployer 300 000 compteurs à Lyon et dans la région de Tours d’ici à 2010. Cette étape importante permettra notamment de tester les processus de déploiement du projet qui devrait aboutir au remplacement de 35 millions de compteurs entre 2012 et 2017. Novembre Pour se préparer à la généralisation des compteurs communicants, ERDF lance dans le Journal officiel de Union européenne (JOUE) un processus de qualification des fournisseurs permettant d’identifier les fournisseurs aptes à concourir en cas de généralisation de ces compteurs. Management, organisation Renouveler les compétences : apprentissage et embauches Juin ERDF et 5 organisations syndicales signe un accord pour le développement de l’apprentissage à ERDF. Les signataires entendent accompagner les apprentis vers la vie active, notamment par un soutien à la recherche d’emploi, une aide à la mise en relation avec les entreprises partenaires d’ERDF, ainsi qu’un suivi individuel pendant une période de 6 mois à l’issue de la formation. Les 2 et 3 octobre, 50 apprentis et 15 tuteurs d’ERDF participent au rassemblement de 10 000 apprentis venant des 27 pays européens organisé par le Gouvernement dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne. Décembre Première étape de la politique de l’emploi du projet industriel, social et sociétal d’ERDF : assurer le renouvellement des compétences et préparer l’avenir de la distribution. L’objectif affiché en début d’année, opérer une rupture avec 2007 (518 recrutements), est réalisé avec 1 027 embauches. Le recrutement de 10 % de cadres est une autre inflexion de la politique de l’emploi d’ERDF. Ils représentaient en effet 2,5 % des embauches en 2006 et 5 % en 2007. Octobre Poser les bases de l’ambition sociale : les accords collectifs Signature de l’accord sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Source de performance et d’amélioration des relations dans le travail, cet accord a pour objectif de : | faire évoluer durablement les mentalités, | résorber les écarts de rémunération injustifiés, | réaliser la mixité de l’emploi, | renforcer la mixité à tous les niveaux du parcours professionnel, | faciliter l’accès à la formation, 9 | promouvoir une meilleure articulation entre la vie professionnelle et la vie familiale et privée. La création d’ERDF a entraîné l’obligation de renégocier, dans le délai légal de 15 mois, l’ensemble des accords collectifs applicables précédemment. ERDF doit renégocier 25 accords collectifs : apprentissage, intéressement, avancements au choix… 15 accords ont été signés en 2008. 6 accords sont en cours de négociation : intégration des personnes handicapées, processus de concertation lors des réorganisations, formation tout au long de la vie, dialogue sur l’évolution des métiers et de l’emploi, aménagement du temps de Travail et compte épargne temps. Juillet Le 1er juillet est entré en vigueur le décret relatif au régime spécial de retraite des agents des Industries Électriques et Gazières du 22 janvier 2008. Novembre Faire partager les valeurs de l’entreprise ERDF 1er prix des journaux internes d’entreprise de l’Ujjef (Union des journalistes et des journaux d’entreprise de France) Le magazine interne d'ERDF, ERDF Infos, est un bimestriel adressé au domicile des 47 000 salariés de l'entreprise. Le numéro de lancement est paru en juillet 2008. ERDF Infos s’appuie sur les collaborateurs de l’entreprise pour mettre en avant les valeurs et les métiers. Institutionnel Octobre Renforcer les échanges entre les distributeurs d’énergie européens : création du Club des distributeurs européens Le 2 octobre s’est tenue la première réunion du Club des distributeurs européens. Dans un marché en très forte évolution (ouverture des marchés, indépendance des distributeurs, nouvelles technologies, maîtrise de la consommation d’énergie) tous les distributeurs sont confrontés à des défis communs de grande ampleur. S’il existe des organes de concertation entre experts, il n’existait pas de lieu où les dirigeants des distributeurs européens pouvaient se rencontrer. Contactés par ERDF, 12 distributeurs ont répondus présents. Le club a élu Michel Francony, président du directoire d’ERDF, comme président pour 1 an. Tarif d’utilisation du réseau public de distribution d’électricité (Turpe) Juillet ERDF demande à la Commission de régulation de l’énergie (CRE) un ajustement du tarif d’utilisation du réseau public de distribution d’électricité autorisant une augmentation de ses recettes de 15,1% sur la période 2009-2012. Cette première augmentation du tarif depuis sa création en 2004 doit permettre de financer les investissements consacrés aux deux métiers de l’entreprise : organisateur du marché de l’électricité et opérateur de réseau. L’ouverture du marché de l’énergie a provoqué une croissance brutale des activités du distributeur. Cette évolution entraîne de nouvelles charges pour le distributeur auxquelles s’ajoutent des investissements nécessaires à la modernisation et au développement du réseau. Le Turpe représente environ 90 % des recettes d’ERDF. 10 Octobre Le 31 octobre, la CRE transmet aux ministres chargés de l’énergie et de l’économie sa proposition sur les nouveaux tarifs d’utilisation des réseaux publics d’électricité. Elle propose un niveau d’augmentation du tarif d’utilisation du réseau public de distribution d’environ 10 %. Décembre Le 22 décembre, le Gouvernement demande à la CRE une nouvelle proposition d’évolution des tarifs d’utilisation des réseaux électriques tenant compte pour le réseau de transport du financement « dans des conditions satisfaisantes de la sécurisation des lignes » et pour la distribution des « modulations horaires et saisonnières indispensables pour contribuer à une meilleure efficacité énergétique dans les consommations d’électricité ». 11 Bilan 2008 : un chiffre d’affaires en croissance Au total, l’entreprise a investi plus de 2 milliards d’euros ainsi qu’elle l’indiquait il y a un an, soit une hausse de 15% par rapport à 2007. En 2008, le chiffre d’affaires d’ERDF progresse de 4,5% par rapport à 2007 porté par la hausse de la consommation des particuliers. Le résultat net est en retrait de 85 M€ à 217 M€. ERDF : un modèle économique « régulé » Le modèle économique d’ERDF est fondé sur le tarif d’utilisation du réseau public d’électricité (Turpe) proposé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) au Gouvernement. Le Turpe couvre les coûts de la distribution d’électricité hors provision pour renouvellement et assure une rémunération des actifs. L’importance des charges calculées (amortissements et provision) conduit à un résultat net de faible niveau dont l’évolution est très sensible à tout événement exceptionnel. C’est pourquoi la performance économique de l’entreprise se mesure au travers de l’évolution du chiffre d’affaires et de l’EBITDA, celui-ci reflétant fidèlement l’activité opérationnelle. Des investissements en hausse de 15 % Les investissements d’ERDF se sont élevés à 2 0341 M€ en 2008 soit une hausse de près de 15% par rapport à 2007. La hausse des investissements en 2008 par rapport à 2007 a concerné pour l’essentiel les raccordements des utilisateurs, tant consommateurs que producteurs, les obligations de voiries, et les dépenses d’environnement avec le traitement des matériels pollués au PCB et les projets SI. Les investissements de développement des réseaux dits « imposés » (par l’exercice des missions même d’ERDF) liés aux raccordements des clients et des producteurs sont restés à un niveau élevé avec notamment une augmentation du flux de raccordement des clients BT < 36 kVA de plus de 6,5% par rapport à 2007 pour atteindre un nombre record de 491 229 nouveaux clients cette année. Les dépenses de renforcement des réseaux sont en hausse de 14% et progresseront dans les années à venir du fait de la croissance des années passées engendrant des contraintes nouvelles sur les ouvrages. Conformément à la directive européenne, ERDF a engagé un plan massif de dépollution ou de renouvellement des matériels pollués par le PCB, notamment élimination d’ici 2010 de ceux dépassant le seuil de 500 mg par kg. La hausse des autres investissements est liée aux projets d‘adaptation des systèmes d’information à l’ouverture des marchés. Un chiffre d’affaires de 11 298 M€ Le chiffre d’affaires, essentiellement constitué des recettes d’acheminement de l’électricité sur le réseau de distribution, s’élève à 11 298 M€. 1 Comptes établis en norme française 12 | Les recettes d’acheminement sont déterminées par le tarif réglementé d’utilisation du réseau fixé par la CRE. Elles s’élèvent à 10 474 M€ en 2008 en progression de 472 M€ par rapport à 2007 (10 002 M€). Cette progression s’explique essentiellement par la croissance des volumes (+202 M€) et par l’effet du climat (+134 M€). | Les autres recettes se composent des recettes de prestations complémentaires (services et interventions) facturées au barème approuvé par la CRE, des recettes de raccordement (tickets au forfait), et de recettes diverses. Elles s’élèvent à 824 M€ en légère augmentation par rapport à 2007. La couverture des pertes et les livraisons Les achats liés à l’exploitation du système électrique se composent des achats d’accès au réseau (RTE en particulier) pour 2 853 M€ et des achats d’énergie pour compenser les pertes pour 1 289 M€. Les livraisons d’électricité par le réseau de distribution croissent de + 1,7 %, corrigées des aléas climatiques et de l’effet de l’année bissextile. Cette croissance est portée par le marché des particuliers dont la croissance est comparable à celle de 2007. Elle est néanmoins ralentie au 4ème trimestre par la baisse de la consommation des clients industriels. L’impact des conditions climatiques rigoureuses en 2008 est de + 5,6 TWh par rapport à une année moyenne. Les dépenses d’exploitation Les dépenses d’exploitation s’élèvent à 4 528 M€, en progression de 109 M€ par rapport à 2007. Cette augmentation s’explique notamment par : | les consommations externes qui | Structure des charges d’exploitation | augmentent de 214 M€ en raison du coût des achats dans un contexte de Impôtset taxeset autres: forte inflation sur les premiers mois -553M€ de l’année et des programmes 12% industriels d’élimination des PCB et Consommationsexternes: de maintenance préventive visant à 39% -1750M€ améliorer la qualité de la desserte ; | les dépenses de personnel : cette augmentation est principalement la conséquence des mesures liées à l’accompagnement de la réforme des 49% retraites achevée au 1er semestre de Chargesdepersonnel : l’année. La productivité reste sur la -2225M€ trajectoire des années précédentes, avec le remplacement d’un départ en retraite sur trois. La politique de renouvellement des compétences, dans un contexte de départs en inactivités importants, a conduit à recruter plus de 1 000 personnes en 2008. Cette politique se poursuivra en 2009 ; | les impôts et taxes et autres produits et charges sont en retrait de 83 M€, du fait du plafonnement à la valeur ajoutée de la taxe professionnelle et de reprises de provisions. 13 La fin d’un ancien contrat de couverture du réseau aérien contre les incidents climatiques exceptionnels a entraîné un produit exceptionnel de 137 M€. Principaux indicateurs de résultat EBITDA EBIT Résultat Net Au total L’EBITDA est en progression de 21 % (+ 452 M€) et s’élève à 2 603 M€. Après comptabilisation des amortissements et provisions, l’EBIT s’élève à 361 M€, en diminution de 278 M€ par rapport au comparable 2007. L’augmentation des amortissements (+ 53 M€) est liée à la mise en 2007 2008 service de nouveaux biens sur l’exercice. +21,0% La forte augmentation de la dotation nette aux provisions pour 2 603 renouvellement (+ 560 M€) s’explique essentiellement par des 2 151 mouvements non récurrents : - 43,5% | en 2007, des changements d’évaluation comptable avaient conduit à des reprises de provision pour un montant proche de 546 M€. 639 361 | diverses opérations menées en 2008 conduisent à des reprises de provisions pour un montant de + 65 M€. Hors ces éléments non récurrents, la variation de dotation nette aux -28,2% provisions pour renouvellement est de – 13 M€. 302 217 Le résultat financier s’élève à + 54 M€, en amélioration de 105 M€ par rapport à 2007, la politique de placement de trésorerie ayant permis d’améliorer de manière significative sa rémunération. Le résultat net s’élève à 217 M€, en retrait de 85 M€ par rapport à celui de 2007 qui était également marqué par des produits exceptionnels. 14 Accès au réseau : une année de fortes évolutions ERDF assure une mission centrale dans l’ouverture du marché de l’électricité. Elle effectue les opérations indispensables aux changements de fournisseurs, en progression en 2008, et met à disposition des fournisseurs toutes les informations techniques ou de consommation nécessaires à la fluidité du marché. Pour ce faire, l’entreprise met en œuvre un programme de modernisation des systèmes d’information et de comptage. Autre activité : le raccordement au réseau. 490 000 consommateurs et producteurs ont demandé à être raccordés au réseau de distribution d’électricité, un niveau record. Au total, ERDF a investi plus d’1 milliard d’euros pour l’exercice de ces missions. Des demandes de changements de fournisseur en progression Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2008, 665 330 clients résidentiels ont changé de fournisseur, soit en moyenne de 58 000 par mois. Au total, 698 730 clients résidentiels ont changé de fournisseur depuis 2007. L’amélioration continue des règles d’ouverture et des systèmes d’information associés est menée en concertation étroite avec tous les acteurs (CRE, fournisseurs, associations de consommateurs). Les indicateurs de performance d’ERDF, définis après concertation avec les fournisseurs, sont en constante progression sur les 18 derniers mois. Après une 1ère phase de définition des règles visant à faire fonctionner le marché ouvert au 1er juillet 2007, l’année 2008 a été placée sous l’angle de l’amélioration du dispositif mis en place : | assurer des standards de qualité, | transmission d’auto relevé de consommation contrôlé en temps réel, | synchronisation des interventions électricité et gaz. Un an après l’ouverture du marché, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) dans sa communication du 17 juillet 2008 confirme le bon fonctionnement des processus mis en place par ERDF pour l’ouverture du marché de l’électricité aux particuliers. Des raccordements au réseau de distribution en forte croissance Les raccordements de la production photovoltaïque En 2008, près de 25 000 demandes nouvelles de raccordement ont été reçues, soit une progression de 350 % (7 000 demandes en 2007). Le rythme mensuel est passé rapidement de 800 demandes par mois à 2 600 par mois à mi-année, pour ensuite se stabiliser. La plupart des demandes correspondent à des installations de puissance inférieure à 3 kW (environ 25 m2 de panneaux solaires), installées dans des maisons existantes. 15 Au total, 6 400 installations ont été raccordées et mises en service en 2008, près de 3 fois plus qu’en 2007 (2 300). Le cap des 10 000 installations en cours de production a été franchi à la fin de l’année. En 2009, afin d’accompagner et faciliter encore le développement de la production d’énergies renouvelables, ERDF va intensifier ses efforts par la mise en place d’un nouveau système d’information et l’expérimentation d’un portail Internet permettant à ERDF d’automatiser davantage les procédures et au futur producteur de suivre le déroulement de la prestation. L’objectif à atteindre pour l’ensemble de la filière photovoltaïque est de parvenir à un délai moyen de 4 mois après obtention de l’autorisation d’urbanisme. | Installations de production raccordées au réseau géré par ERDF à fin décembre 2008 | Répartition en nombre Répartition en puissance Biogaz Géothermie Biomasse Hydraulique Cogénération Photovolt. Déchets mén. et assimilés Dispatchable Therm. Fossile Éolien Divers Farines animales Les raccordements au réseau basse tension Les volumes de raccordements en 2008 sont en forte progression : 271 000 mises en service de clients individuels, particuliers et professionnels (+ 10 % par rapport à 2007), 158 000 mises en service de clients résidentiels logeant en immeubles (+ 20 % par rapport à 2007). La plupart sont des demandes de branchement individuel sans travaux d’extension de réseau. Au cours de l’année 2008, la satisfaction exprimée par les clients particuliers est remontée de 2 points, atteignant 78 % de clients se déclarant satisfaits ou très satisfaits, et celle des clients professionnels a progressé de 3 points, avec un niveau encore largement perfectible de près de 60 % de satisfaction à la fin de l’année. La crise économique aura certainement un impact sur le nombre de raccordement en 2009. Un cadre en évolution Les collectivités locales, les clients et ERDF se trouvent confrontés à de nouvelles règles depuis le 1er janvier 2009. Ces règles sont mises en œuvre en application des lois SRU2 et UH3. Pour y faire face, ERDF a établi des procédures partagées avec les communes (demandes de certificats 2 3 Solidarité et renouvellement urbain Urbanisme et habitat 16 d’urbanisme, nouvelles règles de choix et de mise en œuvre des solutions techniques de raccordement ainsi que des modalités de facturation des contributions de la commune et du bénéficiaire) ont été discutées et définies. Ces dispositions étaient prêtes à mi-année 2008. Elles ont été déployées auprès des 6 000 personnes d’ERDF qui contribuent aux raccordements. Elles ont été également largement partagées en externe localement auprès de tous les interlocuteurs d’ERDF. Le défi de la modernité : les compteurs communicants | Expérimentation des compteurs communicants : un rythme de déploiement soutenu | 300 000 compteurs à déployer en 6 mois (~ 3 000/jour) 6 000 concentrateurs à déployer en 6 mois (~ 60/jour) ERDF a lancé, à l’initiative de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), un projet visant à la modernisation de ses 35 millions de compteurs électriques répartis sur le territoire national. Il s’agit du projet AMM (Automated Meter Management) ou compteur communicant. L’AMM est un dispositif de comptage évolué, basé sur une gestion automatisée du comptage à l’aide d’une communication bidirectionnelle entre les compteurs installés chez les clients et le système d’information centralisé du gestionnaire de réseau de distribution. Dans sa délibération du 6 juin 2007, la CRE a fixé les orientations à suivre pour les évolutions du système de comptage électrique français, sur le périmètre des clients particuliers : | l’amélioration de l’information des consommateurs et la maîtrise de la demande d’énergie, | un meilleur fonctionnement du marché de l’électricité, par la diversification de nouvelles offres de fourniture et de services, | l’optimisation des procédures, | l’amélioration de la qualité du service rendu, | la maîtrise des coûts des gestionnaires de réseaux Une expérimentation sur 300 000 compteurs Le projet AMM sera réalisé en deux temps. Une phase d’expérimentation sur 300 000 compteurs, soit 1% du parc national, commencera en mars 2010. Elle sera suivie d’une phase de généralisation, débutant en 2012 et s’étalant jusqu’en 2017, sous réserve de l’accord de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), du financement et du bon fonctionnement de l’expérimentation pour ERDF. L’expérimentation (mars 2010) poursuit cinq objectifs : 1. vérifier la robustesse du système AMM, l’affranchir de tout défaut de jeunesse, et éprouver l’infrastructure de communication ; 2. tester les processus de déploiement ; 3. évaluer au plus juste le coût humain et financier du déploiement généralisé ; 4. confronter les métiers et les organisations à la réalité du terrain ; 5. apporter les éléments nécessaires (retour d’expérience) pour la prise d’une décision finale. 17 Afin de rencontrer le maximum de situations prévisibles dans le cadre de la réalisation d’un tel chantier, deux zones géographiques ont été identifiées : une zone rurale en Indre-et-Loire, hors agglomération de Tours, avec une faible densité de clients (33 compteurs/km2), | la zone de Lyon avec une très forte densité de clients (1 760 compteurs/km2). Il est ainsi envisagé de déployer de mars à septembre 2010 environ 100 000 compteurs sur la zone d’Indre et Loire et 200 000 sur la zone de Lyon. | Zone des expérimentations des compteurs communicants en 2010 | Indre-et-Loire et zone de Lyon • • • 150 communes 100 000 compteurs 4 800 postes de transformation (70 % sur poteau) • • • • 4 arrondissements 11 communes 200 000 compteurs 1 200 postes de transformation La phase de généralisation, correspondant au remplacement généralisé des 35 millions de compteurs, débutera à compter de 2012 et s’étalera jusqu’en 2017, sous réserve du financement et du bon fonctionnement de l’expérimentation pour ERDF. 18 Réseau : des investissements en hausse ERDF a en charge la gestion et l’exploitation du réseau basse et moyenne tension. En 2008, l’entreprise a investi un peu plus 2 milliards d’euros au total dont 1 milliard pour le raccordement, près de 900 millions pour l’amélioration du réseau et 135 millions pour l’adaptation des systèmes d’information. 2008 a été marqué par des événements climatiques plus nombreux qu’en 2007. 900 millions pour l’amélioration du réseau En 2008, ERDF a consacré près de 900 M€ à l’amélioration de la qualité de la desserte et à la sécurité du réseau. Ils visent notamment à poursuivre la politique mise en œuvre depuis 2006 : enfouir 95 % des lignes neuves moyenne tension et de 3 000 km de réseau moyenne tension existant. Ces investissements augmenteront de 20% en 2009 et de 40% en 2010. ERDF compte enfouir 4 000 km par an entre 2009 et 2011 et 5 000 km par an entre 2012 et 2020. Malgré la relance des investissements depuis 2005, la qualité de la fourniture s’est dégradée. Deux points peuvent être soulignés : | une durée moyenne des interruptions de l’alimentation électrique de 78 minutes en 2008 alors que l’objectif fixé était de 60 minutes, | les écarts de qualité entre les régions. C’est pourquoi ERDF a proposé à la Commission de régulation de l’énergie (CRE) un ajustement du tarif d’utilisation du réseau public d’électricité (Turpe) pour la période 20092012 lui permettant d’augmenter ses investissements. Cette trajectoire de hausse a été validée par le régulateur. Le plan aléas climatiques | Chronique de la réalimentation électrique en 2009 et 1999 | 100% 92% 94% 96% 97% 86% 90% 80% 75% 70% 78% 81% 84% 99% 87% 75% 68% 56% 60% 61% 50% 43% 40% Tempête décembre 1999 (moitié sud de la France) Tempête janvier 2009 30% 20% 10% 0% 0% J J+1 J+2 J+3 J+4 J+5 J+6 J+7 J+8 Un axe du Contrat de service public 2005-2007… La politique d’engagements et d’investissements de la distribution d’électricité en matière de qualité de fourniture a été essentiellement fixée par un Contrat de service public (CSP). Le dernier en date a été établi pour la période 2005-2007. Ainsi qu’il le prévoyait, un « plan aléas climatiques » (Pac) se déroulant sur 10 ans (2006-2016) et auquel sont consacrés 2,3 milliards d’euros a été remis en juin 2006 aux pouvoirs publics qui l’ont validé. Ce plan dresse un diagnostic et élabore un programme d’actions pour maîtriser les conséquences de l’ensemble des phénomènes climatiques recensés. Il prévoit notamment d’enfouir, remplacer ou renforcer 33 000 km de réseaux aériens moyenne tension (HTA). Depuis 2007, un nouveau contrat de service public est en discussion avec les ministères concernés. 19 … au centre du débat Les événements climatiques de fin décembre 2008 et janvier 2009 conduisent cependant à s’interroger sur les engagements pris dans le plan aléas climatiques tant sur leur niveau que sur leur financement dans un contexte où la sensibilité des populations et les usages de l’électricité se développent. Les tempêtes de 1999 servant de point de départ à la réflexion sur les programmes et les investissements à mettre en œuvre pour la sécurisation des réseaux étaient dites « centennales ». 10 ans plus tard seulement, la tempête du 24 janvier est d’une intensité comparable. Grâce à la mobilisation des équipes d’ERDF, notamment de la force d’intervention rapide électricité (Fire), et des entreprises spécialisées, les foyers ont été réalimentés en électricité plus vite (99 % en 8 jours) qu’en 1999. Pourtant, le débat est lancé : quel niveau de pertubation de la vie quotidienne et économique est aujourd’hui acceptable, quel niveau d’investissements peuton faire supporter aux consommateurs puisque l’essentiel des recettes nécessaires aux investissements d’ERDF proviennent du Turpe ? En l’absence d’une instance unique pour décider et valider le niveau des investissements de la distribution d’électricité, ces questions sont posées à l’ensemble des acteurs : ERDF, EDF, la fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), collectivités locales, CRE et État. Le débat ne fait que commencer, un débat dont ERDF escompte un consensus sur les objectifs et les ressources que la collectivité nationale est prête à consentir pour eux. Deux événements climatiques exceptionnels Groupes électrogènes convoyés par la Fire d’ERDF dans le Massif central L’année 2008 a connu un nombre incidents sur le réseau liés aux aléas climatiques (neige, coup de vent, orages, …) plus élevé qu’en 2007 mais moins qu’en 2006. Deux événements exceptionnels ont déclenché l’intervention de la Fire (Force d’intervention rapide électricité) : | dans la nuit du 6 au 7 août 2008 de violents orages prive d'alimentation électrique 190 000 foyers dans les régions Centre, Ile-de-France et Aquitaine. La forte mobilisation des équipes permet de ré-alimenter 80 % de la clientèle en moins de 24h et un retour à la normale le 10 août. | Le 14 décembre, un épisode de neige collante dans le sud du Massif central, en particulier en Lozère et en Haute-Loire prive 100 000 foyers d’électricité rétablis en une semaine dans des conditions d’accès aux réseaux particulièrement difficiles. 1 500 agents issus d’Ile-de-France, de Lorraine, de Normandie, du Poitou-Charente, de Bourgogne, de RhôneAlpes et de Champagne-Ardenne et 300 salariés d’entreprises partenaires étaient sur le terrain. 20 Annexes 21 Tarif d’utilisation du réseau public d’électricité (Turpe) L’amélioration du service public de la distribution d’électricité passe par une hausse significative du tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité. Or, les recettes actuelles du gestionnaire de réseau de distribution d’électricité, ERDF, ne lui permettent plus aujourd'hui de respecter ses engagements vis-à-vis de ses clients et d'offrir le niveau de qualité de services et de fourniture d'électricité attendu par les collectivités locales. Cela est dû à une croissance forte des activités du distributeur provoquée par l'ouverture du marché, une montée en puissance des énergies renouvelables mais aussi à une baisse notable de ses investissements à partir du début des années 1990 ; ainsi, on constate une dégradation sensible et continue de la qualité du service public de l’électricité en France ces dernières années. La durée moyenne pendant laquelle l’électricité n’a pas été fournie aux clients en raison en raison des défaillances du réseau se situe aujourd’hui à 78 minutes pour un objectif de 60 minutes fixé par le contrat de service public. Suivant les régions, cette durée peut atteindre jusqu’à 5 heures ce qui est inacceptable. Restaurer la qualité du service public de distribution de l’électricité est donc un objectif primordial. Il nécessite de doter le distributeur de ressources financières nouvelles. C’est pourquoi ERDF a proposé à la Commission de régulation de l’énergie (CRE) un ajustement du Tarif d’utilisation des réseaux de distribution autorisant une augmentation de ses ressources de 15 % étalée sur 4 ans sur la période 2009 – 2012. Un rattrapage nécessaire sur le tarif d’acheminement Le tarif d’acheminement actuel, représentant pour les clients résidentiels 46% du tarif réglementé, rentré en vigueur le 1er janvier 2006 avait fait l’objet d’une baisse de 9% Aujourd’hui, il y a un retard manifeste des tarifs d’acheminement ; c’est le cas en France mais aussi ailleurs en Europe comme en témoignent nos pays voisins : la Belgique enregistre des hausses entre 8% et 23% de ses tarifs d’acheminement ; en Angleterre, les coûts de réseaux ont dépassé de 9% les niveaux prévus par le régulateur, en Espagne, la hausse est de 18% en 2007 et enfin en Allemagne, le tarif d’acheminement est 50% plus élevé qu’en France. Par ailleurs, les augmentations du tarif réglementé (1,4 % en août 2006, 1,1% en août 2007, 2 % au mois d’août 2008) ont bénéficié à la production, du fait de la stabilité de la part du tarif d’acheminement. Ces hausses au demeurant sont modestes si on les compare aux évolutions des prix moyens et, permettent aux particuliers ainsi qu’aux professionnels et petites entreprises de bénéficier du plus bas prix de l’électricité en Europe. ERDF, un gestionnaire de réseau rigoureux L’augmentation de l’activité du distributeur due à l’ouverture du marché ainsi que le renchérissement généralisé des matériels et matières premières, se traduit par des perspectives de résultat en 2008 qui permettront tout juste à ERDF de financer le maintien de la qualité du service public de la distribution de l’électricité en France. Et ceci grâce à une rigueur de gestion qui lui a toujours été reconnue ; par exemple, au cours des trois dernières années écoulés, le distributeur n’a remplacé qu’un salarié pour quatre départs. 22 La CRE approuve et reconnaît suffisants les efforts de productivité soutenus d’ERDF pour la période tarifaire à venir. Deux objectifs indissociables et complémentaires La demande d’ERDF d’une hausse de 15 % du tarif d’acheminement étalée sur les 4 ans de la période tarifaire 2009 – 2012 permet de : | financer la modernisation et la qualité du service public de la distribution d’électricité tout en imposant une rigueur de gestion au distributeur. Cette hausse doit permettre d’assurer et de pérenniser ses missions de service public et de fonctionnement du marché (qualité des prestations comme les délais de raccordement, qualité de la fourniture…). La proposition affichée par la CRE lors de sa consultation d’octobre 2008 est une augmentation du Turpe de 10 %. | faire en sorte que l’ouverture des marchés soit utile aux Français : cela sera le cas si les clients ont le choix entre plusieurs fournisseurs, si le développement et le renouvellement des moyens de production existants est mené à bien et si les formes alternatives de production décentralisée (éolien, photovoltaïque…) se développent. Tous ces objectifs dépendent de l’évolution de la part énergie des tarifs réglementés. ERDF plaide donc pour que cette hausse soit répercutée sur le tarif réglementé. | Construction du tarif intégré pour les clients résidentiels | Rémunération de la production incitative au développement de des capacités… Production + 54% Commer-cialisation …compatible avec l’ouverture du marché ouvert …acceptable au regard de la spécificité française Réseau Part transport Réseau 2 composantes obéissant à des logiques différentes 11% 35% 46% TURPE proposé par la commission de régulation de l’énergie pour une durée de 4 ans à l’approbation des ministres Part distributeur 23 Évolution des modalités de raccordement au réseau de distribution : lois SRU et UH La loi SRU du 13 décembre 2000 est l’aboutissement d’un débat national lancé en 1999 ayant pour thème « Habiter, se déplacer… vivre la Ville » qui a fait ressortir la nécessité d’assurer une plus grande cohérence entre les politiques d’urbanisme et les politiques de déplacements dans une perspective de développement durable. La loi trouve sa source dans le fait que la ville d’aujourd’hui n’est plus celle d’il y a 50 ans. La loi SRU cherche à prendre toute la mesure des enjeux de la ville d’aujourd’hui : lutter contre la péri-urbanisation et le gaspillage de l’espace en favorisant le renouvellement urbain, inciter – voire contraindre parfois – à la mixité urbaine et sociale, mettre en œuvre une politique de déplacements au service du développement durable. L’objectif de la Loi SRU consiste à offrir aux décideurs publics un cadre juridique rénové ainsi que des alternatives permettant d’envisager un développement autre que celui proposé et mis en œuvre ces dernières décennies. Elle comprend trois volets : urbanisme, habitat et déplacements. Cette loi a été ajustée par la loi Urbanisme et habitat de 2003 ; sans remettre en cause les principes fondateurs de la loi SRU, la loi du 2 juillet 2003 Urbanisme et habitat, procède à des assouplissements ayant pour objectifs de corriger des effets bloquants – notamment liés à la règle de constructibilité limitée en l’absence de schéma de cohérence territoriale ou à la participation pour voie et réseaux (PVR) – ou d’éviter le développement de contentieux fondés sur le régime juridique du projet d’aménagement et de développement durable du plan local d’urbanisme. Désormais, depuis le début de l’année 2009, l’application concomitante des lois Solidarité et renouvellement urbain (SRU) de 2000 et Urbanisme et habitat (UH) de 2003 avec les dispositions des articles 4 et 18 de la loi électricité du 10 février 2000 et leurs mesures réglementaires parues récemment4, | modifie substantiellement le processus de raccordement au réseau électrique en plaçant la commune, ou l’Établissement public de coopération intercommunale (EPCI) compétent en terme d’urbanisme au centre des décisions en matière d’équipements du réseau public de distribution nécessaires pour raccorder les nouvelles constructions, | conduit à la mise en oeuvre d’un nouveau dispositif de financement des raccordements des consommateurs et des producteurs aux réseaux électriques. Elle met fin au régime des tickets et correspond aux travaux nécessaires et suffisants pour satisfaire l’évacuation ou l’alimentation en énergie électrique des installations du demandeur à la puissance de raccordement demandée, en minimisant les coûts des ouvrages. Jusqu’à la fin de l’année 2008, les gestionnaires des réseaux publics de distribution géraient les raccordements électriques, le plus souvent dans le cadre d’une relation directe avec les demandeurs de raccordement. Le régime des tickets mettait à la charge du client demandeur et du tarif la totalité des coûts de raccordement. - 4 Décret du 28 août 2007 précisant la consistance des ouvrages de branchement et d’extension des raccordements aux réseaux publics d’électricité - Arrêté du 28 août 2007 fixant les principes de calcul de la contribution mentionnée aux articles 4 et 18 de la loi du 10 février 2000 relative à la modernisation et au développement du service public de l'électricité - Arrêté du 17 juillet 2008 fixant les taux de réfaction mentionnés dans l’arrêté du 28 août 2007 fixant les o principes de calcul de la contribution mentionnée aux articles 4 et 18 de la loi n 2000-108 du 10 février 2000 relative à la modernisation et au développement du service public de l’électricité (JO du 20 novembre 2008) 24 Le financement des réseaux d’électricité est désormais assuré de la façon suivante : | pour tous les ouvrages inscrits dans le périmètre du décret « consistance des ouvrages du 28 août 2007 » : ⇒ une « contribution » est acquittée par les clients demandeurs (branchements et réseaux intérieurs ou par les communes (extension de réseau sauf cas Le schéma ci-contre situe le d’exception et producteurs) ; selon les choix faits par la commune, elle peut branchement et l’extension refacturer tout ou partie de cette contribution via la Participation pour voie et dans le cas d’un réseaux (PVR) instaurée par la loi Urbanisme et habitat ; la logique est en effet raccordement individuel en de dissuader la péri-urbanisation et le gaspillage d’espace en augmentant le basse tension. coût d’accès aux infrastructures pour les clients demandeurs, Le décret n° 2007-1280 du 28 ⇒ l’autre partie du coût de réseau d’électricité nommée « réfaction » est prise en août 2007 précise la charge par le tarif d’utilisation des réseaux, à hauteur de 40 % selon l’arrêté du « consistance des ouvrages 17 juillet 2008 publié le 20 novembre. Le taux de « réfaction tarifaire » exprimé de branchement et en pourcentage correspond à la part moyenne des coûts de travaux de d’extension des raccordement couverte par le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité raccordements aux réseaux dans les conditions prévues par l’arrêté du 28 août 2007. publics d’électricité ». Pour les raccordements en basse tension (BT), le branchement est la partie terminale du raccordement, située entre l’accessoire de dérivation du réseau électrique et l’appareil de coupure placé chez le client. Selon les travaux nécessaires pour répondre à la demande de raccordement, l’extension pour un raccordement en BT peut comporter : la création de réseau Basse Tension, le remplacement de tout ou partie du réseau BT existant, la création ou l’adaptation du poste de transformation HTA/BT, la création de réseau HTA. | Les ouvrages de renforcement restent à la charge du gestionnaire de réseau et sont financés intégralement par le tarif. C’est notamment les ouvrages de renforcement du réseau dans le domaine de tension supérieure, les renforcements éventuellement nécessaires pour supprimer des contraintes électrique pré-existantes dans le domaine de tension de raccordement ou des renforcement visant à répondre à l’accroissement nature des charges. La part de financement représentée par les « contributions » acquittées par les communes et par les pétitionnaires ne fait pas partie de l’assiette des financements à couvrir par le tarif. 25 Financement des investissements d’ERDF Mécanismes généraux du financement des investissements d’ERDF Comptabilisation des amortissements Une entreprise qui investit pratique des amortissements industriels comptabilisés en charge, ouvrage par ouvrage et sur la base de leur valeur d’origine. Cette comptabilisation permet d’assurer que les montants amortis sont déduits du résultat de l’entreprise, réduisant en proportion l’impôt sur les sociétés dû à l’État et le résultat distribuable sous forme de dividende aux actionnaires. Il faut bien évidemment que l’activité dégage un éventuel excédent d’exploitation suffisant pour couvrir cette charge. Rémunération des investissements L’entreprise doit dégager un résultat d’exploitation lui permettant de rémunérer, après déduction de ses charges d’exploitation (dont les amortissements), les capitaux engagés dans les investissements. C’est la capacité de l’entreprise à dégager de l’EBITDA qui est déterminante. La rigueur de gestion et la capacité du distributeur à maîtriser ses charges dans le temps sont reconnues. La capacité de dégager de l’EBITDA est fortement corrélée au chiffre d’affaires et donc aux recettes liées à l’acheminement. Le tarif d’acheminement Turpe permet d’assurer, dans la durée, le financement des investissements, y compris les investissements de renouvellement en assurant la rémunération des investissements et la couverture des amortissements industriels associés. Les provisions pour renouvellement L’obligation contractuelle contenue dans les cahiers des charges des concessions oblige le concessionnaire à constituer des provisions pour renouvellement. Celles-ci sont constituées ouvrage par ouvrage, concession par concession, sur leur durée de vie comptable, en prenant en considération la différence entre la valeur d’origine de l’ouvrage et sa valeur de remplacement à l’identique, estimée à partir de l’évolution des coûts et des techniques (pour rappel, les amortissements industriels sont constitués ouvrage par ouvrage sur leur durée de vie comptable mais sur la base de leur valeur historique). Ces charges qui viennent se rajouter aux charges d’amortissements industriels alimentent le poste de passif au bilan de l’entreprise provisions pour renouvellement. La constitution des provisions pour renouvellement inscrites au passif du bilan a pour effet de réduire sur l’exercice où elles sont constituées le résultat net distribuable d’ERDF et l’impôt sur les sociétés. Si le Turpe finance l’amortissement industriel des investissements acceptés par le régulateur et assure la rémunération de l’investisseur, il ne prend pas en compte le montant des provisions pour renouvellement. Lors du renouvellement des ouvrages, les provisions pour renouvellement correspondantes sont virées comptablement au passif du bilan aux comptes spécifiques des concessions matérialisant le droit de retour gratuit des biens des concédants. Cela ne génère donc pas de ressource financière supplémentaire. Aujourd’hui, le montant des provisions pour renouvellement constituées est au passif du bilan d’ERDF de 11 Md€. Ces 11 Md€ ne représentent pas 11 Md€ de disponibilités à la disposition d’ERDF pour investir sur les réseaux. 26 Financement des investissements Utilisation des provisions pour renouvellement ERDF a une obligation de renouveler les ouvrages lorsque cela est nécessaire. Ni l’existence de la provision pour renouvellement, qui s’appuie sur une durée de vie et une valeur de remplacement statistiques, ni l’amortissement industriel, n’obligent le distributeur à renouveler l’ouvrage à une date et une valeur définies. Les investissements sur le réseau sont en effet déterminés par toute une série de facteurs : la nécessité de raccorder de nouveaux utilisateurs, l’évolution des besoins qui conduit à des renforcements, la réponse aux contraintes réglementaires (exemple : PCB), la sécurité des ouvrages électriques et la politique d’amélioration de la qualité d’alimentation. Avec les ressources dont il dispose chaque année pour investir, ERDF fait les meilleurs choix possibles. L’âge des ouvrages ne peut donc en aucun cas être le seul critère de choix : une ligne relativement ancienne peut ne pas poser de problème alors qu’une ligne plus récente, dans une zone boisée par exemple ou dans une zone urbaine où le sous-sol a été modifié par des travaux de voirie importants, peut nécessiter un renouvellement. Financement de la reconstruction des réseaux suite aux tempêtes de 2009 et d’un programme ambitieux d’investissements d’insensibilisation des réseaux aux aléas climatiques Les provisions pour renouvellement au bilan d’ERDF de 11 Md€ ne constituent pas des disponibilités à la disposition d’ERDF pour investir sur les réseaux. Les deux sources de financement des investissements sont : | la trésorerie disponible, | la dette. La trésorerie : le montant des ressources financières disponibles pour financer un programme supplémentaire d'enfouissement des réseaux est celui : | du cash flow libre de l'exercice (330 M€ en 2008) : le cash flow libre est directement lié au montant de l'EBITDA, lui même résultant du chiffre d’affaires et donc du Turpe pour l'essentiel. | de la trésorerie, au sens large du terme (2,4 Md€) ; elle doit rester à un niveau suffisant pour financer l’exploitation, les dégâts liés aux aléas climatiques dont la fréquence tend à augmenter ; seule une partie de ces 2,4 Md€ est réellement disponible pour financer les investissements. La dette : si l'on veut accroître au-delà les disponibilités pour investir, il faut avoir recours à l'endettement. ERDF n'étant pas endetté et la CRE ayant accepté lors de la filialisation le principe d'une dette, le recours à l'emprunt peut être envisagé. Cependant la capacité d'endettement d'ERDF reste à établir et est toutefois conditionné par deux éléments fondamentaux : | la stabilité des principes tarifaires, nécessaire pour la lisibilité et l’attractivité de l’activité de distribution pour les investisseurs – à cet égard, les perspectives de hausses tarifaires résultant des besoins d’investissement, devront être concrétisées | le maintien d’une structure de bilan acceptable En tout état de cause un programme supplémentaire d'enfouissement des réseaux aurait pour conséquence une augmentation ultérieure du Turpe qui devrait couvrir la charge supplémentaire d’amortissement et la rémunération de l’investissement. 27 En synthèse : | Le montant des provisions pour renouvellement au bilan de l’entreprise est de 11 Md€. Ces provisions pour renouvellement ne constituent pas des disponibilités à disposition d’ERDF pour investir sur les réseaux. | Les deux sources de financement possibles des investissements sont la trésorerie disponible et la dette. Ce qui peut garantir aujourd’hui la capacité d’ERDF à financer ses investissements dans la durée, y compris ses investissements de renouvellement, c’est le tarif régulé d’acheminement (Turpe) décidé par le Gouvernement sur proposition de la Commission de régulation de l’énergie, qui assure la couverture des amortissements et la rémunération des investissements. Il en résulte qu'un ambitieux programme d’insensibilisation du réseau aux aléas climatiques, comme tout programme ambitieux de sécurisation ou de modernisation du réseau de distribution, passe par un relèvement significatif du Turpe (et/ou une réduction significative des investissements d'ERDF liés à d'autres finalités, par exemple celle du raccordement). 28