Dégradation biologique Avril 2009, Tony Basset BNF, 14 rue Gutenberg, 77 600 Bussy saint Georges,
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III- Dissémination des moisissures
Dans les conditions ambiantes naturelles, les moisissures sont en suspension dans l’air sous forme de spores
associées à des particules de plus grosses tailles que l’on nomme poussière (ex fibres animale, végétale, textiles,
squame.. .).
Par sédimentation, ces spores vont se déposer sur toutes les surfaces : collection, rayonnage, sol, mur. Cette
poussière devient donc une réserve de spores et une source nutritive pour leur développement.
Une fois déposées sur les surfaces, ces spores sont disséminées selon trois voies principales :
- l’air : par les mouvements d’air naturels (passage du personnel) ou artificiels (climatisation, ventilation)
- l’eau : par les gouttelettes de condensation
- le contact via un vecteur comme l’homme ou les insectes, ou par contact d’un document « infesté » et
document « sain »
IV- Repérage des moisissures
Du fait de leur caractère microscopique, il est relativement difficile de repérer de façon certaine des moisissures sur
un support. De plus, notre préoccupation est de savoir si elles peuvent dégrader les collections, ce qui revient à
mettre en évidence leur activité effective ou potentielle. Or, le seul moyen à ce jour pour le vérifier est d’effectuer
une analyse en laboratoire. La méthodologie proposée est donc la suivante :
- On réunit dans un premier temps des indices qui alertent sur la possible présence de moisissures,
- On décèle des traces visibles de leur présence réelle,
- On fait vérifier ces indices douteux.
Le but de cette partie consiste donc à lister et illustrer ces différents indices en s’appuyant sur les éléments
théoriques présentés ci-dessus. Les éléments sont classés de la probabilité la plus faible à la plus forte de trouver
des moisissures actives.
1. Mouillures
La présence d’eau est un phénomène déclenchant la croissance et la germination. Une tache de mouillure est donc
un premier indice. Même si elles sont visiblement anciennes, un développement a pu avoir lieu laissant une colonie
morte mais des spores en dormance et donc éventuellement revivifiables.
2. Fragilisation du document
La capacité à dégrader le support implique son altération physique en laissant visible des signes tels qu’une tranche
effilochée ou pelucheuse, une fragilisation du document voir des lacunes dans les cas les plus avancés.
3. Présence et forme de taches colorées
L’excrétion de pigments lors du développement peut teinter le papier. Les couleurs sont quelques fois vives (rose,
pourpre, cramoisi, jaune) ou neutre (beige, brune, noirâtre). Une forme circulaire, de taille variable, présente de
façon répétitive est un indice supplémentaire.
L’origine biologique du « foxing », n’est pas avérée de façon certaine, en tout cas le « foxing » se caractérise par
des tâches de couleur rouille souvent irrégulières touchant une ou les deux faces de la feuille. C’est la présence
d’un réseau de filament qui pourra confirmer l’origine biologique de ces « rousseurs ».
4. Présence et forme de traces
La différence avec la catégorie précédente réside dans la présence d’un dépôt, donc de matière visible ayant un
aspect particulier :
- Duveteux, réseau filamenteux aérien coloré ou non
- Poudreux de couleur allant du vert au noir en passant par les teintes intermédiaires
- Réseau filamenteux incrusté dans le papier ou en surface