Dégradation biologique Avril 2009, Tony Basset BNF, 14 rue Gutenberg, 77 600 Bussy saint Georges,
Tel : 01 53 79 38 34, Fax : 01 53 79 39 10
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Les dégradations biologiques ___________________________________________________________2
A- LES MOISISSURES ____________________________________________________________________2
I- Biologie ______________________________________________________________________________________ 2
II- Développement des moisissures ___________________________________________________________________ 3
II-1 Cycle de développement ______________________________________________________________________ 3
II-2 Paramètres favorisants le développement _________________________________________________________ 4
III- Dissémination des moisissures____________________________________________________________________ 5
IV- Repérage des moisissures _______________________________________________________________________ 5
B-LES INSECTES_________________________________________________________________________6
I- Biologie ______________________________________________________________________________________ 6
II- Développement des insectes ______________________________________________________________________ 6
II-1 Cycle de développement ______________________________________________________________________ 6
II-2 Paramètres favorisant le développement__________________________________________________________ 7
III- Repérage des insectes___________________________________________________________________________ 7
C-MOYENS DE LUTTE____________________________________________________________________7
I- Premières mesures à prendre ______________________________________________________________________ 7
II- Traitements curatifs_____________________________________________________________________________ 8
III-Moyens de prévention___________________________________________________________________________ 8
III-1 Prévenir le développement d'une contamination___________________________________________________9
III-2 Prévenir la dissémination de la contamination_____________________________________________________9
PHOTOS________________________________________________________________________________10
BIBLIOGRAPHIE________________________________________________________________________12
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Les dégradations biologiques
Outre des gradations mécaniques et physico-chimiques, les collections peuvent subir des dégradations
biologiques.
Les contaminants biologiques sont nombreux et les dommages qu’ils occasionnent varient en fonction du type de
contaminants, de l’environnement et du matériau attaqué
Les moisissures et les insectes sont les agents de dégradation les plus fréquemment rencontrés dans les
bibliothèques. On les rencontre aussi bien sur les collections que dans le bâtiment (murs, sols, rayonnage etc)
Lorsqu’une contamination biologique survient, il convient de DIAGNOSTIQUER cette contamination et son
étendue, rechercher les causes de la contamination, les traiter, apporter les mesures correctives nécessaires et mettre
en place des actions préventives pour éviter une récidive.
Aussi afin de déceler la présence de ces biocontaminants, de prévenir les dégradations qu’ils peuvent engendrer et
d’y remédier, il est nécessaire de connaître leurs principales caractéristiques, leur mode de développement et de
dissémination.
A- LES MOISISSURES
I- Biologie
Les moisissures, champignons microscopiques sont partout présents dans l’environnement, tant à l’extérieur qu’à
l’intérieur.
Il existe une grande diversité de moisissures, heureusement toutes ne sont pas néfastes pour les collections,
néanmoins plus de 200 espèces s‘attaquent aux documents des bibliothèques, archives et musées.
Les moisissures sont des microorganismes filamenteux, c’est-à-dire que sous certaines conditions, une cellule
appelée spore va germer en émettant un filament. Lors du développement de la moisissure, tout un réseau de
filaments croit de façon concentrique autour de la spore. La moisissure forme alors une « colonie » appelée
mycelium qui colonise le support en le dégradant.
Photo n°1 : spore en phase de germination Photo n°2 : mycelium filamenteux
d’après ML Florian
d’après ML Florian
Les moisissures ont la capacité de se développer sur et/ou à l’intérieur de la plupart des supports organiques inertes
qu’elles vont utiliser comme source nutritive. On dit qu’elles sont saprophytes et hétérotrophes (voire lexique).
Les supports organiques sont en général constitués de longues molécules (cellulose, gélatine, amidon) que la
moisissure est incapable d’ingérer telles quelles.
Aussi la moisissure va-t-elle sécréter des enzymes qui vont décomposer ces longues molécules en petits éléments
qui seront eux utilisables par la moisissure comme source nutritive.
La décomposition de ces longues molécules, première phase de la digestion du support, entraîne bien évidemment
une détérioration des supports.
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En fin de digestion, la moisissure excrète ses déchets ; ce sont en général des acides, des pigments qui eux aussi
participe à la dégradation des matériaux.
Schéma des mécanismes de dégradation des supports
- 1- libération des enzymes
- 2- dégradation des constituants : dégradation du support
3- absorption des composés
4- excrétion des déchets : dégradation des supports
Un développement mycélien entraîne par conséquent une dégradation matérielle du support : fragilisation
du document et apparition de taches plus ou moins colorées.
Les moisissures représentent donc un réel danger pour les collections si les conditions
sont réunies pour leur germination et leur développement.
II- Le développement des moisissures
II-1 le cycle de développement
Les moisissures se reproduisent par multiplication asexuée ou sexuée. La majorité des moisissures que l’on
rencontre dans les collections sont des moisissures à multiplication asexuée dont le cycle est représenté ci-dessous
de façon schématique.
Cycle de développement par multiplication asexuée:
On peut représenter le cycle de développement en 3 étapes :
1- La germination des spores
2- Le développement de la colonie avec la croissance du mycélium, qui est la phase active du cycle au niveau dégradation
3- La production (conidiogénèse) et la dissémination des spores qui peuvent soit entrer en dormance soit germer
immédiatement si les conditions le permettent.
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Individuellement une spore est invisible à l’œil nu mais elle est susceptible de causer de graves dommages si elle
croit en un mycélium et produit d’autres spores.
La capacité de reproduction des moisissures est énorme ; une spore après germination et formation d’un mycélium
va donner naissance à plusieurs milliers (voire millions) d’autres spores.
La taille de ces spores varie de 1 à 300µm ; leur forme, leur couleur ainsi que la morphologie des structures les
produisant sont des critères essentiels pour l’identification de la moisissure.
La dissémination de ces spores concourt à la propagation de la contamination.
Un autre danger potentiel que représente les spores de moisissures sont leur grande résistance, elles peuvent rester
inertes plusieurs années (spores en dormance) en attendant les conditions favorables pour leur germination et leur
développement.
II-2 les paramètres favorisants le développement
Lorsque tous les paramètres sont réunis, un support comme un livre peut être recouvert en 2 ou 3 jours et un
magasin totalement colonisé en quelques jours. Ceci implique qu’il faut réagir plus vite que ces microorganismes.
Comme chez tous les êtres vivants, le développement des champignons est sous contrôle de plusieurs facteurs :
la disponibilité nutritive : papier, colle, cuir, carton…
les facteurs de l'environnement : eau, température
L’eau : Certainement le facteur principal pour la germination et le développement des moisissures. On prend garde
le plus souvent au maintien de l’Humidité Relative (HR exprimée en %), qui représente l’eau sous forme vapeur
dans l’air.
Toutefois, il ne faut pas écarter la présence de l’eau disponible (et donc utilisable par le champignon) dans les
documents ; on parle alors d’activité en eau (aw). En effet, les matériaux des documents graphiques (colle, papier,
cuir…) sont hygroscopiques c’est-à-dire qu’ils ont la capacité de se mettre en équilibre avec l’humidité ambiante
et ainsi à absorber l’humidité de l’air d’où une augmentation de l’aw ;
Les besoins en eau des moisissures sont variables selon l’étape du cycle elles se trouvent. En effet, la phase de
germination nécessite un apport d’eau plus important par rapport à la phase de développement ou croissance.
On peut retenir qu’à partir d’une humidité relative de 60-65% (ou aw de 0.6-0.65), il y a un risque de germination,.
Une fois, la germination enclenchée, le processus de développement peut se poursuivre à des taux d’HR inférieurs
à 60% (aw de 0,6).
La croissance de la moisissure ralentit si l’HR baisse et s’arrête aux environs de 30% d’HR mais la moisissure
rentre en phase de dormance, elle ne meurt pas mais attend que les conditions redeviennent favorables.
La température : La plupart des souches de moisissures, dont celles qui nous concernent, se développent dans une
gamme de température comprise entre 0 et 45°C, même si certaines ont développé la capacité à maintenir une
activité en dehors de cette fourchette. La valeur idéale est proche de la température de confort que nous établissons,
soit entre 18 et 23°C. Des températures inférieures à 20°C commencent à ralentir de façon sensible la vitesse de
croissance et à 0°C les réactions biochimiques sont presque toutes arrêtées. Cependant, le maintien d’une
température négative, même si elle stoppe la croissance et peut détruire les formes végétatives, n’éradique pas une
contamination. En effet, les spores résistent très bien à des températures très basses.
Attention
: même dans les magasins ou les conditions climatiques (HR et T°) semblent corrects (50% +-5 et
18°+- 2) il peut exister des zones confinées règnent des microclimats propices au développement localisé
de moisissures.
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III- Dissémination des moisissures
Dans les conditions ambiantes naturelles, les moisissures sont en suspension dans l’air sous forme de spores
associées à des particules de plus grosses tailles que l’on nomme poussière (ex fibres animale, végétale, textiles,
squame.. .).
Par sédimentation, ces spores vont se déposer sur toutes les surfaces : collection, rayonnage, sol, mur. Cette
poussière devient donc une réserve de spores et une source nutritive pour leur développement.
Une fois déposées sur les surfaces, ces spores sont disséminées selon trois voies principales :
- l’air : par les mouvements d’air naturels (passage du personnel) ou artificiels (climatisation, ventilation)
- l’eau : par les gouttelettes de condensation
- le contact via un vecteur comme l’homme ou les insectes, ou par contact d’un document « infesté » et
document « sain »
IV- Repérage des moisissures
Du fait de leur caractère microscopique, il est relativement difficile de repérer de façon certaine des moisissures sur
un support. De plus, notre préoccupation est de savoir si elles peuvent dégrader les collections, ce qui revient à
mettre en évidence leur activité effective ou potentielle. Or, le seul moyen à ce jour pour le vérifier est d’effectuer
une analyse en laboratoire. La méthodologie proposée est donc la suivante :
- On réunit dans un premier temps des indices qui alertent sur la possible présence de moisissures,
- On décèle des traces visibles de leur présence réelle,
- On fait vérifier ces indices douteux.
Le but de cette partie consiste donc à lister et illustrer ces différents indices en s’appuyant sur les éléments
théoriques présentés ci-dessus. Les éléments sont classés de la probabilité la plus faible à la plus forte de trouver
des moisissures actives.
1. Mouillures
La présence d’eau est un phénomène déclenchant la croissance et la germination. Une tache de mouillure est donc
un premier indice. Même si elles sont visiblement anciennes, un développement a pu avoir lieu laissant une colonie
morte mais des spores en dormance et donc éventuellement revivifiables.
2. Fragilisation du document
La capacité à dégrader le support implique son altération physique en laissant visible des signes tels qu’une tranche
effilochée ou pelucheuse, une fragilisation du document voir des lacunes dans les cas les plus avancés.
3. Présence et forme de taches colorées
L’excrétion de pigments lors du développement peut teinter le papier. Les couleurs sont quelques fois vives (rose,
pourpre, cramoisi, jaune) ou neutre (beige, brune, noirâtre). Une forme circulaire, de taille variable, présente de
façon répétitive est un indice supplémentaire.
L’origine biologique du « foxing », n’est pas avérée de façon certaine, en tout cas le « foxing » se caractérise par
des tâches de couleur rouille souvent irrégulières touchant une ou les deux faces de la feuille. C’est la présence
d’un réseau de filament qui pourra confirmer l’origine biologique de ces « rousseurs ».
4. Présence et forme de traces
La différence avec la catégorie précédente réside dans la présence d’un dépôt, donc de matière visible ayant un
aspect particulier :
- Duveteux, réseau filamenteux aérien coloré ou non
- Poudreux de couleur allant du vert au noir en passant par les teintes intermédiaires
- Réseau filamenteux incrusté dans le papier ou en surface
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