RENNES - Bibliothèque numérique du Service Régional de l

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D c c o u v c i té
du P A T R I M O I N E
ETUDE DOCUMENTAIRE PREALABLE A L A MISE EN VALEUR
DU COUVENT DES JACOBINS DE RENNES
Novembre 2005
Mise en valeur et A n i m a t i o n du PATRIMOINE
SITE INTERNET
:
h t t p : / / w w w . d i s t r i c t - p a r t h e n a y . f r / a t e m p o r e l l e . h t m
INTRODUCTION
La présente étude porte sur l'ancien couvent des Jacobins* de Rennes, acquis récemment par Rennes
Métropole auprès du Ministère de la Défense. Elle s'inscrit dans une réflexion préalable à la
réhabilitation du lieu, et a pour objet de :
-
Connaître le bâtiment et ses annexes dans leur histoire et dans leur évolution
Evaluer les perspectives d'une étude archéologique ultérieure.
Documenter les travaux de restauration et le projet de réhabilitation.
Cette étude est essentiellement basée sur les documents, et ne comprend pas l'observation des
bâtiments conservés sur le site. Le rapprochement - indispensable - entre l'analyse des archives et
l'analyse architecturale et archéologique interviendra dans un second temps.
Le couvent des Jacobins, ou couvent de Bonne Nouvelle, est situé en bordure de la place Sainte-Anne,
à l'angle des rues des Changes et de Saint-Malo. Au cœur de la ville actuelle, mais dans les faubourgs
de la ville médiévale, i l forme un ensemble immobilier considérable dans un quartier en pleine
expansion.
L'architecture imposante de l'église voisine Saint-Aubin fait passer au second plan le cloître des
Jacobins, pourtant intégralement conservé. I l semble que la cession du couvent à l'armée, dès lafindu
XVTJLTe siècle, ait condamné l'édifice à l'oubli. Les historiens d'art n'y avaient pas accès, et les
historiens du XLXe siècle ne pouvaient que se référer aux ouvrages des pères dominicains, traitant
essentiellement du culte de Notre-Dame de Bonne Nouvelle, né dans ce couvent . Le sujet a bénéficié
encore récemment d'un article de synthèse . Les grands érudits de l'histoire de Rennes ont cependant
relevé la richesse de la documentation concernant la fondation du couvent, à la fin du XTVe siècle. Les
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* Jacobins ou Dominicains. Le couvent de Notre-Dame de Bonne Nouvelle (selon le vocable de l'église) est
désigné comme le couvent des frères prêcheurs, ou Dominicains au Moyen Age. Ces derniers sont plus
fréquemment appelés les Jacobins à l'époque moderne, par référence au premier couvent de cet ordre, SaintJacques, à Paris.
Le Grand, Albert, « Histoire de la fondation du couvent et chapelle miraculeuse de Notre-Dame de BonneNouvelle lez Rennes, de l'ordre des frères Prédicateurs, le 15 août», Les vies des saints de la Bretagne
armorique, Brest, 1837 (1ère édition 1637), p. 464-475 ; Puisard, Yves, Le triomphe du vœu de Rennes à Notre1
Dame de Bonne Nouvelle, Rennes, 1634 ; Plaine dom, Histoire du culte de la sainte Vierge à Rennes, Rennes,
1872 ; Poisson, Abbé Henri, Histoire du culte de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, Rennes, 1938.
Provost Georges, « Le vœu de Bonne nouvelle à Rennes (1632-1794) », Bulletin et mémoires de la société
archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. CVIII, 2004, p. 65-86.
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lettres du duc Jean I V de Bretagne, considéré comme le fondateur, ont été publiées par Paul de L a
Bigne Villeneuve, qui a également étudié un document exceptionnel : le devis de construction de
l'église, établi en 1371 à la demande du duc . Ces documents, qui ont fait l'objet récemment d'une
nouvelle publication, ont largement été commentés : le débat porte sur le rôle réel joué par le duc dans
la fondation du couvent, et ses rapports avec l'ordre dominicain . En revanche, aucune étude n'a été
poussée sur l'histoire et l'évolution du couvent des Jacobins du Moyen Age à l'époque moderne. Les
publications les plus précises concernent essentiellement l'histoire des Dominicains au XVTJIe siècle .
Les seules études d'ensemble sont celles de Paul Philouze en 1896, et Paul Banéat en 1905. Plus
récemment, Philippe Legrand a proposé une synthèse utile et bien documentée, quoique mal
référencée . Tous ces travaux concernent avant tout l'histoire des Dominicains de Rennes, et moins
l'architecture et l'organisation de leur couvent.
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Après l'histoire des hommes, il convient aujourd'hui d'entreprendre une histoire des lieux.
Le rachat du couvent par Rennes métropole et son classement au titre des Monuments Historiques en
1991 ont permis un premier récolement des informations existantes sur les bâtiments du couvent.
Diverses études ont été engagées ; il s'agit d'avant projets architecturaux, et de notes ou diagnostics
orientant la réutilisation future du site ; ces études intègrent une esquisse d'analyse architecturale . En
dehors des observations effectuées par Alain Charles Perrot sur les façades donnant sur les rues de
Saint-Malo et des Changes, aucune analyse du bâti n'a été entreprise, mais les problématiques de
recherche ont été bien posées. Parallèlement, des découvertes archéologiques à proximité immédiate
du couvent ont souligné l'importance du site, au cœur de la ville antique. Les questions soulevées par
l'évaluation du potentiel archéologique doivent guider une nouvelle recherche documentaire .
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L'étude documentaire que nous présentons aujourd'hui a été menée dans les fonds d'archives déjà
connus des historiens, mais insuffisamment exploités : en premier lieu le chartrier du couvent,
conservé aux archives départementales dTlle-et-Vilaine, et constitué de 38 liasses ou registres (série
18 H). Il est complété par quelques liasses conservées aux archives municipales (GG 292). Les dépôts
rennais conservent également des fonds constitués après la Révolution, et qui livrent de précieuses
descriptions des bâtiments ; ils ont été confrontés aux dossiers constitués par l'adrninistration militaire,
en particulier les archives du Génie qui renferment le détail des projets et travaux sur les bâtiments
annexés de plans et dessins très précis. Le dépouillement de ces dossiers a été systématique pour
toutes les informations éclairant directement l'évolution du couvent.
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La Bigne-Villeneuve, Paul de, « Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne nouvelle de
Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ule-et-Vilaine, t. DLL 1863, p. 221-238.
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Recueil des actes de Jean IV, duc de Bretagne, ed. Michael Jones, Université de Haute Bretagne, Institut
armoricain de recherches économiques et humaines, t. I (n°l - 430) 1357-1382, 1980 ; Guillotin de Courson,
Amédée, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes 1880-1886, vol. III, p. 145-147 ; Martin, Hervé,
les ordres mendiants en Bretagne, Université de Haute Bretagne, Rennes 1975.
Toravel, Jean, « Le couvent des dominicains de Rennes au XVTHe siècle », Bulletin et mémoires de la Société
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archéologique du département d'Ille-et-Vilaine,
t. 92, 1990, p. 181-243 et t. 93, 1991, p. 121-268.
BanéaL Paul, Le vieux Rennes, Rennes, 1905 ; Philouze Paul, Notice sur le sanctuaire de Bonne Nouvelle à
Rennes, Rennes, 1896 ; Legrand, Philippe, Le couvent de Bonne Nouvelle, Rennes. Etude manuscrite, 1996.
Blanc Elisabeth, et Duché, Daniel, Rennes, couvent des Jacobins, étude de faisabilité, octobre 1997 ; PerroL
Alain Charles, Etude préalable à la restauration desfaçades extérieures, Paris, décembre 1995; Privat-Savigny,
Anne-Marie, Un musée dans un couvent ou le doux rêve des Jacobins, école nationale du patrimoine, décembre
1997 ; Richard, François, Recyclage du couvent de Bonne Nouvelle à Rennes, entre mémoire et mutation, école
d'architecture de Bretagne, mars 2002.
Audebert, Alexandre, Rennes, couvent des Jacobins, évaluation de potentiel archéologique, DRAC, mars 2003.
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La synthèse historique repose sur l'analyse de toutes les informations recueillies dans ces archives, et
la lecture critique des différentes publications déjà réalisées. Elle est complétée d'annexés qui
organisent de façon rigoureuse les informations, par ordre chronologique, par bâtiment, par fonds
d'archives. Cette synthèse étant nécessairement provisoire - en l'attente des travaux de dégagement du
site - le dossier documentaire pourra être repris à la lumière de nouvelles découvertes archéologiques.
HISTOIRE DU COUVENT DE BONNE NOUVELLE
I - L E COUVENT D E B O N N E - N O U V E L L E A U M O Y E N A G E
Une fondation dominicaine
La fondation du couvent de Bonne Nouvelle est éclairée par une documentation exceptionnelle. Une
vingtaine de pièces originales, provenant du duc de Bretagne ou de particuliers, sont en effet
recensées, la plupart classées dans le chartrier conservé aux archives municipales de Rennes . La
question du fondateur fait cependant débat : est-ce le duc ? C'est la thèse soutenue par les Dominicains
depuis toujours. Yves Pinsard raconte comment le duc Jean IV, lors de la bataille d'Auray en 1364, fit
le vœu de bâtir une église en l'honneur de la Vierge en cas de victoire . C'est la « bonne nouvelle » de
cette victoire, annoncée à sa femme recueillie en la chapelle Saint-Vincent de Rennes, qui aurait
déterminé le nom et le lieu de la fondation du couvent. C'est du moins la tradition soigneusement
entretenue par les frères prêcheurs. Elle était rappelée en quelques lignes gravées sur lames de cuir audessus de l'entrée du couvent . Tous les titres de propriétés des Dominicains de Rennes, jusqu'au
XVUIe siècle, font référence à cette fondation ducale. A l'encontre de cette tradition, l'historien Dom
Plaine et d'autres à sa suite objectent que le nom de « Bonne Nouvelle » n'apparaît dans les archives
que tardivement . Les textes de fondation désignent simplement le couvent des frères prêcheurs, en
précisant parfois « les frères preschours de lordre de Samt-Dominique » (2 fév. 1369) ou encore
« léglise et moustier de noveau fondée et douée près leglise de Saint-Albin de Rennes par les frères
predicatours de lordre des Jacobins » (1371). Pourtant, le couvent est appelé « Bonne Nouvelle » dès
le milieu du XVe siècle par les particuliers qui font des dons aux religieux .
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Quel que soit le nom de ce couvent, la date de sa construction est connue très précisément. C'est en
février 1368 qu'apparaît le premier projet de fondation. Il convient en effet de corriger selon notre
calendrier en vigueur la date de février 1367 inscrite au bas du document . De nombreux historiens ont
repris cette date de 1367 pour le premier texte de fondation, sans s'étonner que les textes suivants
datent de 1368. C'est donc bien le 10 février 1368 que le duc écrit à l'abbé de Saint-Melaine, au doyen
de Nantes, et au sénéchal de Rennes pour obtenir des informations au sujet du projet de fondation d'un
couvent dans les faubourgs de Rennes. I l a été saisi d'une demande des Dominicains de Dinan qui
requièrent son autorisation pour bâtir ce couvent, selon la volonté de Perrot Rouxel et de sa femme,
qui leur ont donné à dessein un terrain devant l'église Saint-Aubin. Le duc souhaite s'assurer que cette
fondation ne porte pas préjudice à qui que ce soit ; On peut supposer qu'il fait allusion aux religieux
déjà présents en la ville, et en particulier à l'abbé de Saint-Melaine dont l'accord est requis . Le
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Arch. Municip. Rennes, 18H2.
Yves Pinsard, Le triomphe du vœu de Rennes à Notre-Dame de Bonne Nouvelle, 1634. Repris par PierreStanislas Vert, Notice historique sur le voeu de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, rendu par la ville de Rennes en
1634 et renouvelé en 1861, suivie de considérations sur le culte de la sainte Vierge, Rennes, 1861 (annexe 16).
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Ibidem, p. 19-21.
Plaine dom, Histoire du culte de la sainte Vierge à Rennes, Rennes, 1872, p. 63-97. Philippe Legrand affirme à
tort que le couvent de Bonne Nouvelle n'est pas cité avant le XVTIe siècle ; Ph. Legrand, Le couvent de Bonne
Nouvelle, Rennes. Etude manuscrite, Rennes, 1996, p. 5.
En 1490, Jeanne Harvat fait une fondation au couvent de Bonne Nouvelle. Arch. municip. 18H22.
Le document est daté de février 1367 ; cette date a été reprise par Paul de La Bigne Villeneuve, mais corrigée
par Michael Jones. L'année commence à Pâques au Moyen Age. Pâques tombe le 18 avril en 1367. Par
conséquent, les premiers documents concernant le couvent sont bien émis en février, et suivis deux mois plus
tard d'autres documents émis en avril, au cours de l'année 1368 selon notre calendrier moderne (annexe 1).
Arch. Dép. Ille et Vilaine 18H2 (annexe 2).
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terrain donné est en effet sur la paroisse de Saint-Aubin, qui appartient à l'abbaye de Saint-Melaine .
La fondation est acceptée par l'abbé, puis ratifiée par le recteur de Saint-Aubin . L'historien Jean Ogée
note que le recteur de Saint-Aubin s'opposa dans un premier temps à cette fondation, mais qu'il céda
sur l'entremise de l'évêque Raoul de Tréal . Quelle que soit la réticence manifestée par le recteur, elle
fut de courte durée. Les relations sont en effet souvent tendues entre l'église séculière et les nouveaux
ordres considérés comme des concurrents dans l'adniinistration des sacrements et même la tenue des
offices . Les fondateurs du couvent des Dominicains de Rennes obtiennent par ailleurs des lettres
d'indemnités données par Jehan chevalier du Roché et sa femme, puis dame Honorée Raquenel dame
du Bordage dont relevaient également les terres données pour la construction du couvent . Toutes les
parties concernées ayant donné leur assentiment pour cette fondation, le duc confirme, le 5 juin 1368,
la donation de Pierre Rouxel et sa femme aux religieux de Dinan .
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Les textes ne permettent donc pas de confirmer l'initiative du duc dans l'installation des Dominicains
à Rennes. Jean Ogée précise cependant que « le duc voulait des Jacobins » et fit écrire à Elie Raimond,
général de l'ordre, « qui commanda au provincial de France d'envoyer à Rennes des religieux du
couvent de Dinan » . Pour Philippe Legrand au contraire, « c'est sur la sollicitation des évêques de
Nantes, Simon de Langres, et de Tréguier, Even Begaignon, eux-mêmes Dominicains, que le duc
voulut qu'une église fut desservie par des frères prêcheurs » . Cette dernière analyse est développée
par Hervé Martin dans son ouvrage de référence sur les ordres mendiants en Bretagne. I l souligne le
rôle des Dominicains de Dinan qui, dès février 1368, écrivent au duc pour souligner la nécessité d'un
couvent à Rennes de frères prêcheurs. Ils s'adressent également au pape s'étonnant qu'il n'y ait
aucune maison de l'ordre dans une ville importante comme Rennes . La ville de Rennes, et la
Bretagne tout entière, accusent en effet un certain retard dans te développement des ordres mendiants,
Franciscains et Dominicains, alors que le XDIe siècle est considéré comme Page d'or de ces nouvelles
communautés. Les frères prêcheurs installent leurs couvents dans les villes mêmes, se destinant à la
prédication des nouvelles populations urbaines. Le couvent dominicain de Dinan, le premier en
Bretagne, est fondé en 1232. Les Franciscains s'installent à Rennes à la même époque, mais i l faut
attendre un siècle et demi plus tard l'installation des Dominicains dans la capitale du duché .
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Le couvent de Rennes est officiellement fondé en août 1368, avec l'accord du père Hélie, général de
l'ordre dominicain d'une part, et d'autre part celui du pape Urbain V qui octroie aux religieux tous les
privilèges apostoliques .
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Un couvent hors la ville
Le site choisi est extérieur à la ville médiévale fortifiée. Tout au long du Moyen Age, les
agrandissements successifs du périmètre urbain, au Sud et à l'Est, ne touchent pas le couvent. Ce
dernier est installé au nord ouest du noyau urbain le plus ancien, dans les faubourgs de Rennes.
Certains historiens ont décelé à proximité immédiate le tracé de la muraille du castrum du Bas Empire.
Des recherches archéologiques récentes ont démenti cette hypothèse. Le couvent est néanmoins simé
au cœur de la ville antique, comme le prouvent les découvertes fortuites d'objets et les fouilles menées
alentours. En 1994, l'un des deux axes de circulation principaux de l'ancienne Condate, le cardo, a été
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Guillotin de Courson, Amédée, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes 1880-1886, t. V, p. 570.
Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2 (annexe).
Ogée, Jean, Rennes ancien, Rennes, 1850, t. 1, p. 122.
Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagne, Université de Haute Bretagne, Rennes 1975, p. 141-143.
Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2.
Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2 (annexe 4).
Ogée, Jean, Rennes ancien, Rennes, 1850, t. 1, p. 121.
Ph. Legrand, Le couvent de Bonne Nouvelle, op. cit. p. 9.
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Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagne, Université de Haute Bretagne, Rennes 1975, p. 45.
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Ibidem, p. 4-9.
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Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2.
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reconnu au nord du couvent . Nous n'avons aucune information sur la pérennité éventuelle de
l'occupation du site entre le Bas Empire et le Moyen Age. Certains historiens rennais affirment, sans
autre précision, que la paroisse Saint-Aubin, datée du Vile siècle, est la plus ancienne de la ville .
Quant à Saint-Etienne-les-Rennes, toute proche, elle apparaît au Xlle siècle. Selon la tradition
dominicaine, le couvent aurait été bâti à l'emplacement d'une ancienne chapelle ducale, du vocable de
Saint-Vincent, où l'épouse du duc Jean I V aurait appris la « bonne nouvelle » de sa victoire. Aucun
document d'archivé ne confirme l'existence de cette chapelle.
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Le couvent est en tout cas situé sur un axe de circulation important. En 1368, la rue Haute - actuelle
rue de Saint-Malo - est désignée comme le « grand chemin rennais ». Cette implantation extra urbaine
n'est pas étonnante pour les Dominicains. Sur sept couvents créés en Bretagne au Moyen Age, cinq
sont des établissements péri-urbains. En dépit des troubles de la guerre et des risques, les mendiants
ont le souci de toucher les nouvelles couches sociales qui s'installent aux portes des villes .
L'implantation sur une grande route montre par ailleurs leur volonté d'accueillir les itinérants, et sans
doute aussi de faciliter leurs propres déplacements. Leur mission de prédication les amène en effet à
sortir fréquemment du couvent, et à voyager. I l leur faut par ailleurs faciliter l'accès des lourds
convois de marchandises qui approvisionnent le couvent en fournitures de toutes sortes (vin, bois,
céréales, etc.).
Les lettres du duc Jean, en 1368, précisent que les biens donnés par Pierre Rouxel et sa femme aux I
Dominicains de Dinan consistent en « un herbregement avecques certaines terres, maisons^ édifices et
autres appartenances» . Le nouvel établissement religieux n'est donc pas bâti sur un terrain vierge. La
propriété donnée comprend des constructions et des jardins. Elle jouxte d'autres propriétés également f
habitées et dont on connaît le nom des occupants . Enfin, le terrain est précisément délimité par des
chemins secondaires et le grand chemin correspondant à la rue Haute. Très vite, les Dominicains
s'attachent à accroître leur enclos conventuel. En juin 1369, des particuliers leur donnent une terre
« près le chemin qui conduit de l'église de Samt-AubinJLcelle de Saint-Etienne » . En juin 1372, les
Frères obtiennent du duc de Bretagne l'aliénation d'une ruelle>< qui grantdement lour est préjudiciable ] .
et nuisance et si elle nestoit ostee ou mise a part ne pôûrraint bonnement cloire les terres pour lour À
jardin et herbergement nécessaires ». Une cinquantaine d'années plus tard, le duc donne ordre aux '
officiers de Rennes de « faire rompre le petit chemin d'auprès le jardin et couvent de Bonne
Nouvelle » ce qui laisse supposer une nouvelle extension de l'enclos conventuel . Quelques dons de
terrains jouxtant les jardins des religieux leur permettent encore d'agrandir le couvent avant la fin du
XVe siècle .
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Une construction ducale
Si le duc n'est pas à l'origine de la fondation du couvent de Bonne nouvelle, i l en devient rapidement
le fondateur officiel, c'est-à-dire le protecteur et le principal financeur. En novembre 1368, par des
lettres patentes, i l exhorte ses sujets à contribuer financièrement à la construction du couvent. De
nouvelles donations sont encouragées l'année suivante . Ce sont en tout neuf actes qui émanent de la
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Audebert, Alexandre, Rennes, couvent des Jacobins, évaluation de potentiel archéologique, Me et Vilaine,
SRA, mars 2003, p. 4 et 6.
Ogée, Jean, Rennes ancien, Rennes, 1850, t. III, p. 8 ; ce n'est pas l'opinion du chanoine Guillotin de Courson
qui ne relève pas de mention de Saint-Aubin avant le Xlle siècle ; cf. Ibid Pouillé historique de l'archevêché de
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Rennes, op. cit. t. V, p. 570.
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Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagne, Université de Haute Bretagne, Rennes 1975, p. 105.
Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2.
Nous avons cherché en vain des renseignements sur les particuliers cités.
Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2.
19 mars 1425, mandement de Jehan duc de Bretagne. Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2.
4 février 1476, contrat par lequel Jehan Ludin et sa femme donnent une terre située près le jardin dudit couvent
contre une sépulture dans l'église du couvent. Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2.
Bertrand Gouyon, seigneur de Matignon donna cent florins d'or pour bâtir le couvent, lors de la cérémonie de
la pose de la première pierre (cf. annexe 6).
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cour, prouvant le soutien ducal aux Dorninicains. Hervé Martin note la « sollicitude exceptionnelle »
du duc. I l avance l'hypothèse selon laquelle i l s'agirait pour Jean I V d'affirmer sa légitimité en
prolongeant l'œuvre de ses prédécesseurs sur le trône ducal, puisqu'ils forent de grands protecteurs
des ordres mendiants. Jean I V concurrençait par la même occasion Charles de Blois, qui soutenait
plutôt les Franciscains, « sur le terrain du mécénat » . On relève ainsi cinq créations de couvents de
mendiants sous Jean I V (1364-1399), dont trois avec son aide (Rennes, Pont l'Abbé ; Hennebont) .
La cérémonie solennelle de la pose de la première pierre a lieu le 2 février 1369. Les travaux sont
lents, tributaires des dons des particuliers ; à partir de 1371, le duc en assume directement la charge. I l
accorde 4000 livres aux Donuhicains, en quatre annuités, pour faire bâtir l'église . Le devis original
de ces travaux est conservé et l'on connaît même le nom des maîtres d'œuvre : Pierres Bouscher et
Jehan Bacheler, «maczons » . En 1373, le duc a foi en Angleterre et les Dorninicains réclament à
Duguesclin la reprise des paiements ; ce dernier accède à leurs revendications, et la construction
continue d'être financée par des recettes publiques, ce qui est tout à fait exceptionnel . Le duc Jean V
poursuit l'œuvre de son père et donne aux religieux, en 1410, la somme de 10 000 écus d'or . Les
travaux sont cependant très coûteux et les dons des particuliers encore nécessaires. En 1420, le pape
Martin V accorde des indulgences à ceux qui contribuent à la construction du couvent . En dépit des
exhortations du duc, et du pape, les donations restent rares. Le charnier conserve peu de preuves
comptables avant la seconde moitié du XVe siècle . Ce regain d'intérêt est peut-être à mettre en
rapport avec le culte de la Vierge qui se développe à cette époque au couvent de Bonne Nouvelle.
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Le culte de Notre dame de bonne nouvelle
Les historiens du couvent citent le légat du pape, Etienne Nardino archevêque de Milan, pour montrer
la dévotion dont le tableau de Bonne Nouvelle est déjà l'objet en 1470. Ce dernier relate : « I l y a dans
le cloistre des Frères Prescheurs de Rennes une image peinte de la Sainte-Vierge que l'on appelle
Notre-Dame de Bonnes Nouvelles, et que les peuples entourent d'une extrême vénération comme nous
l'avons vu de nos yeux w . Comme le note Paul Banéat, ce témoignage va à l'encontre de la légende
qui attribue à la duchesse Anne la donation du tableau au couvent des Dorninicains puisqu'elle n'était
pas encore née à ce moment. Yves Pinsard n'hésite pas à affirmer que le tableau aurait été peint dès la
fondation du couvent, ce qui est tout à fait impossible au vu de l'œuvre actuellement exposée dans
l'église Saint-Aubin. I l s'agit d'un tableau représentant la Vierge portant l'enfant Jésus, et daté par son
style de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle . I l a peut-être remplacé une peinture plus
ancienne, car le devis de l'église, en 1371, mentionne trois tabernacles, dont un pour «le ymage de
Notre-Dame » .
Dès la fin du XVe siècle, nous trouvons trace, dans les archives des Dorninicains, de la dévotion des
particuliers : dans son testament, en mars 1492, Jean Chesnel de Maillebat désire être inhumé « à
Rennes en léglise de notre dame de Bonne Nouvelle devant l'image dicelle » . Notons que ce
testament est rédigé quelques mois après les fiançailles d'Anne de Bretagne et de Charles VDI qui,
selon les historiens bretons, ont été célébrées dans la chapelle de Notre Dame de Bonne Nouvelle en
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Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagrie, op. cit., p. 46.
Ibidem, p. 49.
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28 avril 1372, Mandement du lieutenant de Bretagne au receveur de Févêché de Rennes pour l'emploi des
4000 livres à la construction de l'église des frères prêcheurs. Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2 (cf. annexe 10).
Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2 (cf. annexe 9).
28 juillet 1373, Lettre de du Guesclin, confirmant les paiements octroyés par le duc de Bretagne. Arch. Dép.
Ille et Vilaine, 18 H 2 (cf. annexe 13).
Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2.
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Guillotin de Courson, Amédée, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, op. cit., vol. III, p. 148.
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1 octobre 1433, don d'un terrain Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2.
Banéat, Paul, Le vieux Rennes, Rennes, 1905, p. 176 ; Guillotin de Courson, Pouillé historique vol. III, p. 149.
Ce tableau est conservé dans l'église Saint-Aubin. Il est protégé par les Monuments Historiques au titre des
objets, depuis janvier 1963. De petites dimensions, il a peut-être été réduit (hauteur : 0,96 m ; largeur : 0,76 m).
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2 (cf. annexe 9).
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 21.
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novembre 1491. Nous n'avons trouvé aucune mention de cet événement dans le chartrier du couvent,
alors que d'autres cérémonies - essentiellement funéraires - sont relatées avec forces détails à travers
les dépenses liturgiques afférentes (cierges, étoffes, luminaires, etc.). Ces fiançailles sont d'une grande
importance pour l'histoire de la Bretagne, dont elles amorcent le rattachement à la France. C'est un
texte de 1494 qui confirme l'événement en ce lieu. Il institue une procession annuelle des écoliers à la
chapelle de Notre-Dame de Bonne Nouvelle, le 17 novembre, pour commémorer la date du traité signé
par la duchesse Anne . Ce n'est qu'une dizaine d'années plus tard que nous trouvons preuve dans le
chartrier de Bonne Nouvelle, de la sollicitude de la duchesse Anne envers les Dominicains de Rennes.
En octobre 1502, ils sont exemptés par la duchesse et son second époux Louis XII du devoir de péage
et tribut pour le transport de leurs provisions . En mai 1510, ils sont de plus dispensés « du droit de
pavage, clouaison de ville, lignage, facture et entretenement des pavés, même auprès de leurs pourpris,
fors seulement au-devant de leurs ports et issues » . Ce faisant, le couple royal ne fait que préciser
divers privilèges accordés aux Dominicains de France dès la fondation de leur ordre au XHIe siècle, et
régulièrement confirmés par les ducs de Bretagne et les rois de France. Les religieux de Bonne
Nouvelle conservaient précieusement dans les copies ou documents originaux de tous ces titres .
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L'exemption du droit de pavage des rues est un privilège important, confirmé par le pouvoir urbain, et
dont jouissent les couvents de Rennes bien avant la fondation de Bonne Nouvelle. C'est un sujet
régulier de conflit entre les religieux et les bourgeois rennais . En 1511, le prévôt de Rennes déclare
les religieux de Bonne Nouvelle exempts du devoir de pavage, contre l'avis des bourgeois locaux ;
Cette sentence est corifirinée par la cour de Rennes. L'exemption « d e clouaison et pavé» est
régulièrement rappelée au début du XVIe siècle par l'alloué, le prévôt, le sénéchal . Autre preuve de
la faveur dont jouissent les Dominicains, le confesseur de la duchesse, le dominicain Yves Mayheuc,
est nommé en 1507 évêque de Rennes . A cette époque pourtant, les couvents de Dominicains restent
très minoritaires, même parmi les ordres mendiants : la Bretagne compte alors 23 couvents de
Franciscains, 8 de Carmes, 7 de Dominicains, 4 d'Augustins, et 5 de Trinitaires .
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II - L E C O U V E N T DES JACOBINS AUX XVIe E T XVIIe S I E C L E S
Un lieu de réunion pour les édiles bretons.
A la fin du XVIe siècle, les Dominicains de Rennes accueillent à plusieurs reprises la réunion des
Etats de Bretagne. On pourrait voir là une marque de considération pour leur couvent ; ce n'est
toutefois pas le seul établissement religieux à recevoir cette assemblée ; ainsi, à Noël 1593, c'est dans
le logis de l'abbé de Saint-Melaine que se réunissent les Etats . Il faut supposer que ce logis était
assez vaste pour une telle réunion. Avec près d'une quarantaine de religieux auxquels s'ajoutent de j \
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Etasse, « Une date historique précisée et une cérémonie religieuse à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle... »,
B u l l e t i n e t m é m o i r e s d e l a s o c i é t é a r c h é o l o g i q u e d ' I l l e - e t - V i l a i n e , t. 37, 1907, p. 267-270 (cf. annexe 14).
4 1
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 10.
Arch, municip. Rennes GG292 (annexe 15).
Notamment les lettres patentes de Louis DC qui accorde en 1257 aux frères prêcheurs de son royaume des
privilèges pour le transportfrancde leurs vins et autres marchandises, et qui les exempte en 1269 de tous les
droits de passage. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 10.
Le 13 septembre 1357, le lieutenant de Rennes condamne le fermier du passage du pont de Saint-Martin qui
avait exigé des religieux le droit de pavage. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 10.
En 1534 et en 1538. Arch. Dep. Ille-et-Vilaine, 18 H10.
Poisson, Henri (abbé), Une lumière de l'ordre des frères prêcheurs : Yves Mahyeuc (1462-1541) évêque de
Rennes, Chatelaudren, 1957.
Martin, Hervé, les ordres mendiants
en Bretagne,
op. c i t . , p. 97-98.
Arch. Dép. Ule-et-Vilaine, C 2643.
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nombreux hôtes, le couvent de Bonne Nouvelle était déjà assez important . I l n'est donc pas étonnant .
que les Etats s'y soient réunis régulièrement. En 1617 encore, l'assemblée se tient «dans la grande
salle des Jacobins w . La tenue des Etats devait sans nul doute perturber le recueillement lié à la vie y
conventuelle. Des débordements se produisent parfois et les gardes de la ville de Rennes sont sollicités
pour surveiller la porte du couvent . En 1617, les religieux sont dédommagés pour les portes et
fenêtres saccagées à l'occasion d'une réunion sans doute assez houleuse . Si ces perturbations sont
tolérées par les moines, c'est qu'ils trouvent une contrepartie financière intéressante. C'est en effet
essentiellement pour l'argent que la grande salle du couvent est louée, et pas seulement pour les
réunions des Etats. En septembre 1587, l'examen des comptes du trésorier de Bretagne a lieu « dans la
salle du couvent des Jacobins de Rennes » . Pour l'occupation de la même salle, lors des Etats de
1600, le prieur reçoit une somme de 33 écus un tiers .
Cette pratique de location n'est qu'un des aspects de la gestion économique du couvent à l'époque
moderne. Ce n'est pas la plus lucrative, ni la plus surprenante. L'essentiel des revenus des
Dominicains de Rennes provient alors - directement ou indirectement - de la vente de messes basses
ou d'emplacement de sépultures.
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Un lieu de sépulture pour les édiles rennais.
Il peut paraître anachronique, voire déplacé, d'évoquer cet aspect mercantile de la pratique funéraire.
Pourtant, les livres de comptes du couvent témoignent sans ambiguïté de la façon dont les religieux
s'appliquent à faire fructifier leurs revenus en assurant des offices privés contre des dons de toutes
natures, et en louant des emplacements de tombeaux dans l'église ou le cloître, quitte à se réserver la
possibilité de déplacer les corps afin de rétrocéder à plusieurs reprises certains enfeus.
Les sépultures sont en théorie, aux Xlle et XIIIc siècles, très limitées dans les églises, qu'il s'agisse
d'édifices paroissiaux ou conventuels. Seuls les personnages importants, seigneurs, abbés ou autres
clercs, peuvent avoir le privilège d'un tombeau dans la maison de Dieu. A la fin du Moyen Age cette
pratique s'ouvre aux notables, alors que les simples moines ont leur cimetière réservé dans un coin de
l'enclos conventuel . Des familles nobles et de riches bourgeois obtiennent un enfeu, un emplacement
choisi dans l'église en échange du don d'une maison ou d'une terre. C'est au milieu du XVe siècle
que se développe ce type de fondation au couvent de Bonne Nouvelle. Le 11 juillet 1460, Robine du
Rochel veuve de feu Guillaume Beauceporte et son fils André fondent un enfeu prohibitif dans le
chœur de cette église « près le 2 marchepied de l'autel » . Quelques jours plus tard, Gillet Mauvuy en
fait autant, près des chaires . Le 4 février 1477, Jehan Ludin et sa femme donnent une terre située près
du jardin du couvent contre une sépulture dans l'église . La pratique reste cependant assez rare avant
la fin du XVe siècle, comme en témoigne le registre qui récapitule toutes les fondations faites aux
religieux de Bonne Nouvelle . Quelques personnages importants fondent des messes. Notons en
particulier Louis d'Acigné, évêque de Nantes, en 1541, et Jehan de Bretaigne, comte de Penthièvre, en
1550 .
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En fonction du nombre des moines participant aux réunions du chapitre, Hervé Martin évalue à 30 ou 40
religieux les Dominicains de Rennes à la fin du Moyen Age, c'est-à-dire dans la moyenne des couvents
mendiants en Bretagne. Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagne, op. cit., p. 116.
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, C 2649.
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, C 2885, paiement aux capitaines de la patrouille de la ville de Rennes de la somme
de 45 écus pour avoir gardé la porte du couvent des Jacobins pendant la tenue des Etats (1596).
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, C 2947.
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, C 2898.
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, C 2886.
Ce cimetière est mentionné au début du XVIIe siècle devant l'entrée de l'église.
Seuls eux et leurs proches peuvent y être inhumés. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18H7.
Arch. Dep. IUe-et-Vilaine, 18H24.
Arch. Dép. nie-et-Vilaine, 18 H 2.
Livre pour les religieux du couvent de Bonne Nouvelle de Rennes portant table des fondations leur fàitte (80
pages, avec table alphabétique), 1710, arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 1.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 8 et 18 H 9.
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C'est surtout au début du XVIIe siècle que la demande d'inhumations dans le couvent augmente
sensiblement. Dans son étude de référence Cultures et religion
en Bretagne aux XVIe et XVIIe
siècles,
Alain Croix souligne là un phénomène de mode : à Nantes au XVIIe siècle, les notables se font
enterrer aux Cordeliers, alors qu'à Rennes, la mode est aux Jacobins . Philippe Legrand remarque que
beaucoup de magistrats de Rennes choisissent ce lieu de sépulture .
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La multiplication des chapelles funéraires.
Dans les contrats passés avec les religieux, des consignes très précises sont données sur le nombre de
messes, les horaires, la quantité de luminaires et toute la liturgie prévue pour honorer le défunt le
moment venu. Ces indications sont précieuses pour une histoire sociale du rituel funéraire, que nous
ne tenterons pas dans le cadre de ce dossier. En revanche, nous avons relevé toutes les informations
concernant la situation des tombes, et l'aménagement architectural des lieux. Les religieux notaient
scrupuleusement les engagements liés à chaque contrat, et possédaient même un plan annoté de
l'église où chaque sépulture était située et numérotée. Seulement trois fragments de ce plan du début
du XVille siècle sont conservés . Les plus anciennes inhumations mentionnées dans le chartrier se
font dans le chœur de l'église. Par la suite, les emplacements proches du tableau de Notre-Dame de
Bonne Nouvelle semblent les plus prisés. Les particuliers expriment souvent le souhait, dans leur
testament, d'être inhumés au plus près de « l'image de la Vierge ». Ce tableau n'était pas exposé dans
l'église, mais dans la galerie du cloître attenante. I l devait être fixé au mur, à l'extrémité est de la
\galerie_sjKl. Plusieurs sépultures sont installées au XVIe siècle dans les « voûtes ou arches » près de
cette image. I l s'agit sans doute des cinq arcades dessinées sur les élévations extérieures du mur nord
de l'église, à l'angle sud-est du cloître .
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Ainsi, en 1538, messire Guy d'Erbrée, sieur de la Cheze fonde un enfeu « en la 4 voûte et arche
devant l'autel de la Sainte-Vierge...au lieu où fut inhumée dame Jacquemine de la Pignelaye», sa
femme . La chapelle de la Haute Touche est fondée en avril 1554. Elle accueille les sépultures de la
famille du Bois de la Haute Touche. Cette chapelle est située « à costé de l'autel l'image notre dame
au cloistre w . En 1605, messire le Levier fonde un enfeu « en la 3 voûte de la chapelle de la SainteVierge». Le document est annoté : « l'enfeu est la première voûte saint-Vitre après la grande arcade
du côté de l'évengile au nord de la chapelle de la Vierge à gauche comme on entre dans la chapelle
saint-Joseph » . En 1639 sont décrites trois tombes près de l'autel de Saint-Joseph, « la 1ère tombe
proche l'autel avec le banc demeure audit seigneur de la Bedoyere, la 2 à la dame de la Brandière, et
la 3 aux seigneurs des Chauchars seigneurs de la vicomte de Pontfily avec leurs armes
réciproquement ». Notons que les Chauchars sont désignés comme les parents de la dame du Boys de
la Haute Touche, précédemment citée . I l n'est pas aisé de comprendre la situation de cette chapelle
Saint-Joseph. Elle pouvait être dans le cloître même, comme la chapelle Saint-Michel : Jean de la
Lande, en 1587, fonde une messe basse « célébrée en la chapelle où est lymaige de saint-Michel au bas
de l'église dudit couvent et aubout hors du cloistre a vis de la chapelle de nostre dame de Bonne
Nouvelle » . D'autres chapelles sont encore connues dans l'église, comme la chapelle des cinq plaies
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Croix, Alain, Cultures et religion en Bretagne aux XVIe et XVIIe siècles, Rennes 1995, p. 77.
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II fonde cette remarque non sur l'étude du chartrier de Bonne Nouvelle, mais sur celle des archives du
parlement de Bretagne, réalisée par Frédéric Saulnier, Le parlement de Bretagne (1554-1790), 1909.
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 3.
Archives du Génie, article 8 section 1, carton 2 Rennes. Projets pour 1847, article 7, feuille 7.
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 22.
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 18 H 21, un dossier est consacré aux sépultures de cette famille. En 1597, Perronne
Chauchart, dame de la Haulte Touche, exprime sa volonté d'être inhumée « en son enfeu estant en sa chapelle à
costé de l'autel l'image notre dame au cloistre du couvent des jacobins de cette ville ». Elle donne des
instructions précises sur le déroulement de la cérémonie de son enterrement, avec le détail des messes, le nombre
de torches, la qualité des tissus...
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 24.
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 21.
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 23.
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au début du XVIIe siècle . Yves Pinsard précise que l'ancienne chapelle de Saint-Vincent Martyr était
située « au lieu ou est à présent basti l'autel du nom de Jésus, en l'église de Bonnes-Nouvelles » .
Une chapelle des trois rois est située en 1671 « au-dessous de la chaire du prédicateur » . I l est par
ailleurs question, en 1702, de « la chapelle estant au bas du cœur de l'église de Bonne Nouvelle au
costé de l'Evangile dans laquelle estoit enfermé les tombeaux de Mrs d'Artger » . La chapelle de
Sainte-Rose, engagée dans un mur, est représentée en 1703 sur le plan de l'église . Enfin, à l'ouest de
la nef est mentionnée en 1771 « la chapelle Sainte-Anne de l'église», bien distincte du sanctuaire du
même vocable existant dans le quartier .
Notons que certaines sépultures remarquables sont disposées près du tableau de Notre Dame de Bonne
Nouvelle sans pour autant êtres logées dans un enfeu. Celle du sire de la Martaudaye se distingue par
les armoiries du défunt gravées sur la pierre tombale : « Les armoyries dudit deffunct sieur Duplessis
qui sont d'asur d'une croix fleronnée d'argent quantonnée de quattre roses d'or, sera aussy mise sur la
pierre tomballe qui se mettra sur le lieu estably par ladite fondation, un autre escusson des armes dudit
AI Martin sieur de la Martaudaye qui sont en escartile au premier [...] laquelle pierre tombale sera de
/ cinq pieds de long et de troye pieds de large » . Une annotation à la marge de ce document concernant
une fondation indique que le lieu de la sépulture est «droict a viz l'image de notre dame de Bonne
Nouvelle joignant les balustres de la chappelle dicelle et a lendroit du tronc quy est a présent au
millieu de la table ou closture deladicte ballustre ». Ces mentions sont très précieuses pour les
archéologues car elles peuvent permettre une identification des tombes susceptibles d'être découvertes
. dans l'église. I l convient cependant de rester prudent car les pierres tombales, voire les corps,
I pouvaient être déplacés très rapidement. En 1683, M . et Melle Peret veulent être enterrés « dans la
chapelle de Notre Dame à la porte qui descend de la chaise du prédicateur » et souhaitent mettre une
pierre tombale « que les frères pouront faire oster quelque temps après leur enterrement » . Si de
nobles et riches seigneurs se font aménager des tombeaux dans l'église, c'est parfois pour une durée
déterminée. Certaines chapelles sont même louées : elles peuvent être décorées et personnalisées, mais
sans modification définitive. Ainsi, le 9 janvier 1614, Jan Martin, sieur de la Vairie du Grasbusson,
passe contrat pour occuper la chapelle des cinq plaies en l'église de Bonne nouvelle et « pourra ledit
sieur de la Varye mettre escussons, armes et armoiries que banc comme bon luy semblera lequel aussy
sera tenu et obligé ce qu'il promet faire entretenir ladite chapelle bien et dûment sans toutefois pouvoir
changer ny permutter les tableaux ny chose quelconcque de l'ancienne chapelle, ainsy les pourra
rafraîchir et réparer à sa volonté » .
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Parmi les personnages célèbres inhumés au couvent de Bonne Nouvelle, signalons le père François
Sylvestre de Ferrare. Décédé accidentellement lors d'une visite à Rennes, en 1528, ce maître général
de l'ordre dominicain aurait été inhumé à Rennes . Au XVIIIe siècle encore, des cérémonies
funéraires de personnages importants ont lieu au couvent de Bonne Nouvelle. En octobre 1764,
l'assemblée des Etats de Bretagne alloue 1200 livres pour les frais des funérailles de M . de Bruc de
Friguel .
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L'opposition du clergé séculier
Ces offices et ces sépultures sont autant de donations qui échappent au clergé séculier. A Rennes
comme ailleurs, l'installation des Dornirùcains et des Franciscains au cœur des villes encourt l'hostilité
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Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 23.
Yves Pinsard, Le triomphe du vœu de Rennes op. cit, p. 19-21 (cf. annexe 17).
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 66.
Arch. Dép. nie-et-Vilaine,18 H 3.
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 3.
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 37. Petit rentier pour l'examen des comptes et l'usage journalier du procureur
de Bonne Nouvelle l'an 1771. p. 90-96.
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 1 F 1630, dominicains de Rennes (1627-1641).
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1, p. 110, réunion du chapitre du 5 février 1683.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 23.
Ph. Legrand, Le couvent de Bonne Nouvelle, op. cit. p. 21.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 2830.
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des religieux déjà présents. Les réguliers et les séculiers se disputent les messes, les sépultures, les
offrandes. Les privilèges dont jouissent les frères prêcheurs attisent les jalousies . Les fidèles sont
tenus de suivre la plupart des offices dans les églises paroissiales ; les exceptions sont cependant
nombreuses. En décembre 1592, le pape Clément VHI autorise les fidèles à se confesser en tout temps
aux religieux mendiants et à entendre la messe dans leurs églises les dimanches et fêtes solennelles .
En dépit de ces autorisations, le clergé séculier s'oppose aux offices pratiqués dans les couvents, en
particulier les sépultures pour lesquelles s'instaure une véritable concurrence. Le 20 juillet 1610,
Pierre Paul Crescent, protonotaire apostolique, ordonne par lettres patentes « à tous officiers d'église
et autres de défendre à toutes personnes de troubler les religieux de ce couvent de Bonne Nouvelle au
sujet des enterrement des corps des fidèles qui auront choisi leur sépulture dans leur église w . Ces
ordres sont cependant transgressés, et certains prêtres n'hésitent pas à braver les dernières volontés des
défunts : Le 31 janvier 1613, le prieur officiai de Rennes défend au recteur de Saint-Germain
d'inhumer en son église les corps des personnes qui auront choisi durant leur vie leur sépulture en
l'église de Bonne Nouvelle . Èn 1672 encore, le recteur de Saint-Germain est rappelé à cette
obligation de « lever les corps des décédés en sa paroisse, pour les conduire directement dans l'église
des Jacobins, lorsque telle sera la dernière volonté du mort ou le choix des parents » . A cette
époque, les inhumations dans le couvent des Dominicains de Rennes sont très nombreuses, et
l'engouement des fidèles reflète le développement considérable du culte de Notre Dame de Bonne
Nouvelle.
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Un lieu de pèlerinage
Le tableau du couvent représentant la Vierge de Bonne Nouvelle est toujours l'objet d'un culte
important au XVIe siècle et surtout à partir des années 1590. On peut logiquement supposer qu'il a été
relancé par le miracle d'une femme ressuscitée en 1593 à l'invocation de Notre-Dame de Bonnes
Nouvelles. Ce récit a été largement diffusé par le Dominicain Vincent Charron dans spjuKalendrier
historial de la Sainte-Vierge Marie . Le pèlerinage qui se développe alors est tel qu'en 1602), le prieur I
fait élargir la galerie du cloître donnant accès au tableau. I l sollicite le soutien financier des bourgeois î
de Rennes, justifiant ces travaux par une affluence telle que «que Ion ne se peult tourner ni ouire messe
commodément et avecq attention » . Éh 162Í)la chapelle de Bonne Nouvelle est construite à l'angle
sud-est du cloître. Le père Albert Le G^àWdecrit la riche décoration dont elle est alors dotée :
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« L'image vénérée fut placée au-dessus de l'autel neuf où elle fut enchâssée en un tabernacle
au dôme de tuffeau richement estoffé et orné de marbre or et azuré ; le frontispice intérieur ou
façade de la chapelle par dessus était orné d'un retable de tuffeau, supporté de grosses
colonnes de marbre noir et jaspe, le tout avec les garnitures de l'autel, doré et estoffé par la
libéralité de Mme la duchesse de Vendôme » .
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Dès 1456, le révérend père prieur de Bonne Nouvelle se plaint au pape de l'évêque et de ses officiers qui
violent la franchise et exemption du couvent. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 32.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 12.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 11. Le protonotaire apostolique est un notaire chargé uniquement des actes
religieux, et des Martyrs.
Arch. dép. Ule-et-Vilaine, 18 H 11.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 32.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 1 F 561, manuscrit de V. Charron, Kalendrier historial de la Sainte-Vierge Marie,
p. 529. La femme ressuscitée est Françoise Couaron, hôtesse de la Bannière, rue de la Tannerie à Rennes.
Arch. Municip. Rennes, GG 292.
Le Grand, Albert, « Histoire de la fondation du couvent et chapelle miraculeuse de Notre-Dame de BonneNouvelle lez Rennes, de l'ordre des frères Prédicateurs, le 15 août», Les vies des saints de la Bretagne
armorique, Brest, 1837 (1ère édition 1637), p. 464-475. Texte repris par l'abbé Henri Poisson, Essai de
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monographie de la paroisse de Saint-Aubin en Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, Rennes, 1935.
Le témoignage contemporain d'Yves Pinsard permet de mesurer la ferveur entretenue autour du
tableau :
« Dieu semble si favorable à ceste maison que tous ceux qui y prient sont exaucés, et se voit
au coing du cloistre joignant l'église une image de nostre Dame tenant son petit enfant Iesus
entre ses bras, le tout en platte peincture, que l'on croit y avoir esté peincte au mesme temps
que le convent fust basti. Cette image s'est rendue célèbre pour les grands miracles qui s'y
font» .
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En 1634, pour remercier la Vierge qui les aurait protégés d'une épidénue&une-épiéémie4de peste, les
Rennais offrent au couvent des Dominicains un vœu : une maquette en argent représentant la ville.
Une procession est organisée pour le déposer au pied de l'autel . Yves Pinsard raconte cette
cérémonie de la « rendition du vœu » pour laquelle les religieux « firent poser sous l'arcade à gauche
entre l'autel de nostre dame et celuy de Sainct-Joseph une table ou cornice de marbre noir portée par
deux colonnes d'ordre ionique de marbre diapré avec leurs chapiteaux d'orez, et entre les deux
colonnes l'on voit une planche de marbre noir enchâssée dans le contre corps en laquelle sont escrites
ces paroles en lettres d'or, sacrum Deo virginique Matri ob Civitatem Rhedonensem a peste liberatam
anno 1632 . Des décors luxueux, mais temporaires, sont installés sur l'itinéraire emprunté par la
procession. Quant au riche mobilier liturgique qui ornait la chapelle, i l a sans doute très rapidement
disparu. Le chapitre des moines fait allusion à un vol qui aurait eu lieu en 1675 .
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Une nouvelle fois au début du XVDIe siècle, les Rennais ont l'occasion d'honorer la Vierge. Lors de
l'immense incendie qui dévaste la ville, en 1720, le couvent des Dominicains est épargné par les
flammes. Ce miracle est attribué à la protection de Notre dame de bonne nouvelle . En remerciement,
les habitants du quartier des Lices et des abords de la place Sainte-Anne offrent au couvent un grand
tableau votif représentant la Vierge sauvant leurs maisons des flammes. On y distingue l'élévation sud
de l'église, surmontée d'une grande tour clocher au-dessus du chœur .
Quelques années plus tard, la grande et la petite chapelle sont mentionnées : on peut imaginer qu'il
s'agit de la nouvelle chapelle et de l'ancien autel toujours existant sans la galerie du cloître. Elles sont
dotées de nouveaux ornements et vêtements liturgiques dont le devis est connu : « i l consiste dans une
chasuble, deux dalmatiques, deux étoiles, trois manipols, une bouce, - une chape, deux coussins pour
mettre sur l'autel, le devant d'autel, cinq colifichets, cinq perres de manchettes pour les novices ou une
guimpe pour le soudiacre et un tapis pour le pupitre de l'évangile. La petite chapelle composée d'un
dais avec dossier, pentes doubles et soupentes au dessous et au-dessus du vœux, le tout conforme en
exécution selon la forme et teneur desdits projets et devis» . Ce devis est annexé d'un dessin présenté
en annexe.
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Une gestion optimale des biens du couvent
Nous avons vu plus haut que les religieux de Bonne Nouvelle acceptaient divers dons en échange de la
célébration de messes basses, ou de sépultures dans le couvent. Ces dons prennent essentiellement la
forme de maisons et de terres au XVe siècle, puis fréquemment de sommes d'argent à l'époque
moderne. On trouve également l'exemple d'un particulier qui défalque sur le prix d'une vente aux
Yves Pinsard, Le triomphe du vœu de Rennes à Notre-Dame de Bonne Nouvelle, 1634, p. 19-21 (annexe 17).
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Arch. municip. Rennes GG292.
Yves Pinsard, Le triomphe du vœu de Renne, op. cit. p. 29.
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 93.
Arch. municip. Rennes GG292.
II s'agit d'une aquarelle signée d'Huguet en 1721, et conservée dans l'église Saint-Aubin ; elle est classée
Monument Historique au titre des objets depuis avril 1966, ainsi que la copie du début du XVIIIe siècle qui se
trouve dans l'église Saint-Sauveur.
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Arch. municip. Rennes GG292, Devis en forme condissionel et estimé de ce que reviendrons les fournitures et
façon des broderies et ornements de la grande et petite chapelle du Vœux de la Ville aux Jacobeins, selon les
projets ou plans qui en sont faist en dessins, 20 février 1740 .
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religieux la somme de 372 livres, en guise de don . La somme de 3000 livres accordée par Marc
Antoine de Roquefort, sieur de Bastenay, en 1596, reste exceptionnelle . Des rentes annuelles sont
concédées contre la possession de tombeaux ou l'occupation de chapelles dans l'église. I l arrive assez
fréquemment que les héritiers des donateurs ne puissent assumer le paiement de ces rentes. Ils peuvent
alors être contraints de payer les sommes dues aux religieux qui n'hésitent pas à multiplier les
procès . C'est le cas par exemple des héritiers de Jeanne Havart, qui avait fait une fondation aux
Dominicains dès 1490, sous la forme d'une rente de 60 livres sur une maison située en la rue des
Carmes . Un siècle et demi plus tard, un arrêt du parlement de Paris contraint ses héritiers à continuer
le paiement de cette rente .
Les sommes recueillies sont de suite investies dans l'achat ou la construction de maisons rapidement
louées à des particuliers. C'est le cas de la maison du Chardon Blanc et de la maison des Bas-côtés,
rue Saint-Louis, de la maison du Mouton blanc, et de nombreuses maisons aux abords du couvent.
Enfin, des boutiques sont construites sur les rues Haute et d'Echange, adossées aux murs de l'enclos
conventuel, et même de la nef. Les premières sont bâties en 1586 devant l'église . En février 1599, la
somme de 300 livres, données par Dame Jacqueline de Bourgneuf, douairière du Rocher et du
Vaudeguy, est investie dans la construction d'autres petites boutiques en la rue d'Echange . C'est
ainsi que les Dominicains s'assurent des revenus qui leur permettent, petit à petit, d'entreprendre
l'agrandissement de leur couvent au XVlIe siècle.
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Ces propriétés foncières et ces rentes apparaissent en parfaite contradiction avec le vœu de pauvreté
des ordres de frères prêcheurs. Les Dominicains, comme les Franciscains, ne doivent pas avoir de
propriétés, et encore moins de rentes. Jusqu'au milieu du XTVe siècle, l'essentiel de leurs ressources
provient des quêtes et des aumônes. La pratique des donations testamentaires apparaît cependant très
tôt, et les achats de maisons, louées à des particuliers, sont déjà courants chez les ordres mendiants
bretons au XVe siècle . Cet assouplissement de la règle est légitimé par le pape. En 1470, Sixte I V
concède aux religieux de l'ordre des frères prêcheurs de pouvoir posséder terres, héritages et rentes
annuelles en commun . En 1483, Clément I V les autorise à succéder aux possessions de leurs
parents. Ces droits sont confirmés par les papes suivants .
La multiplication des offices ouverts aux laïcs amène les religieux à prendre d'autres libertés avec la
règle. En janvier 1568, le pape Pie V prononce un discours permettant aux femmes d'entrer dans les
cloîtres des religieux quand on y célèbre les offices divins et sépultures des fidèles .
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Deux siècles de réformes
Tous ces assouplissements de la règle, et les abus qui en découlent, amènent une première réforme de
l'ordre dominicain, amorcée en France vers 1400. Hervé Martin note que cette réforme, l'Observance,
n'atteint la Bretagne qu'un siècle plus tard . Elle n'a d'autre objet que de ramener les religieux à
l'observance de la règle dominicaine. Dès janvier 1477, le sénéchal de Rennes se dit favorable à la
réforme du couvent de Bonne Nouvelle . Les Dominicains de la ville montrent sans doute quelques
réticences, et c'est peut-être la raison pour laquelle le prieur de Rennes est déposé de sa charge en
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1604, Arch. dep. Hle-et-Vilaine, 18H1.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18H1.
Arch. dep. Ille-et-Vilaine, 18 H 33, divers procès entre les religieux et des particuliers (XVIe-XVIIIe siècles).
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 22.
'Arrêt du 11 septembre 1546. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 9.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 15.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 20.
Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagne, Université de Haute Bretagne, Rennes 1975, p. 248.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 8.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 9.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 12.
Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagne, op. cit., p. 255-256.
' Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 5.
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1490. L'évêque de Rennes, Yves Mahyeuc, joue un rôle actif dans la réforme de l'ordre auquel i l
appartient. I l est soutenu dans cette mission par la duchesse Anne, dont i l avait été le confesseur .
Une nouvelle réforme, plus radicale, est engagée au début du XVÏÏe siècle, sous l'égide du père
Jouauld, désigné en février 1613 par le roi Louis XD3 et par le Père général de l'ordre dominicain .
Jouauld fonde à Rennes l'Etroite observance de Samt-Dorninique ; mais i l se heurte à l'hostilité des
religieux de Bonne Nouvelle. Un véritable procès est engagé entre les deux parties . La réforme du
couvent s'achève en 1619 avec la création de la congrégation de Bretagne, encore appelée
congrégation de Vincent Ferrier en l'honneur d'un fameux prédicateur du XVe siècle .
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Un centre intellectuel
La vivacité des débats théologiques qui naissent au couvent de Bonne Nouvelle au début du XVÏÏe
siècle reflète le niveau des réflexions intellectuelles des religieux. L'importance du couvent des
Doirunicains de Rennes n'est pas seulement liée au culte de Notre dame de bonne nouvelle Si les
vocations se multiplient aux XVIe et XVÏÏe siècles, c'est en raison du rayonnement scientifique dont i l
bénéficie.
Pour les ordres mendiants, l'éducation intellectuelle, et la formation théologique en premier lieu, est
une priorité. Chaque couvent constitue en principe un centre d'études. Hervé Martin définit le studium
non pas comme une simple école conventuelle, mais comme un centre d'études plus complet où l'on
enseigne à la fois la philosophie, la théologie, le droit canon et l'écriture Sainte. La bibliothèque tient
une place importante dans chaque couvent, et le pape Urbain VIÏÏ, en mars 1626, menace
d'excommunication « ceux qui ostent des livres des bibliothèques des frères prescheurs » . Les
religieux de Bonne Nouvelle jouissent d'une très belle bibliothèque dont on ne connaît la richesse qu'à
travers l'inventaire sommaire qui en est fait en 1790, lors de la saisie des biens du couvent : 1401
grands et petits in folio, 1 bible manuscrite, 538 grands et petits in 4°, 3359 grands et petits in 8°, in
12, in 16, in 24, 2 globes céleste et terrestre . L'officier en charge de l'inventaire s'étonne qu'elle ne
comporte qu'une seule bible, et est constituée « principalement d'auteurs théologiens, d'interprètes de
la Sainte Ecriture, de philosophes anciens et de prédicateurs d'historiens, de Pères de l'Eglise, de
grammairiens et de quelques anciens livres de droit civil et canon et de plus grand nombre de livres de
dévotion » .
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Au XTVe siècle, Nantes, Rennes, Dinan et Morlaix sont les principaux centres d'études dominicains en
Bretagne . Dans chaque couvent, plusieurs religieux possèdent le titre de docteur en théologie. C'est
surtout au XVÏÏe siècle que plusieurs Dominicains de Rennes se rendent célèbres pour la qualité de
leurs recherches. En dehors du père Jouauld déjà cité, i l faut mentionner son successeur à Bonne
Nouvelle, le père Hyacinthe Charpentier. Albert Legrand, dont les recherches hagiographiques sont
des références pour l'étude de l'histoire bretonne, est également originaire du couvent de Rennes. I l y
meurt en 1640. Citons encore André Chevillard, qui publie dès 1659 des essais historiques sur la
colonisation de l'Amérique du nord, et Godefroy Loyer, missionnaire aux Antilles, qui se retire à
Bonne Nouvelle avec le titre de prédicateur général . L'enseignement théologique dispensé dans le
couvent n'est pas réservé aux religieux. En 1671, lç prieur témoigne : « dans ledit couvent depuis très
fort long temps i l se fait soir et matin chaque jour leçon es théologie par deux lecteurs, et leçon es
philosophie par deux autres régents pour enseigner tant les religieux et escolliers qui y viennent en
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Poisson, Henri (abbé), Une lumière de l'ordre des frères prêcheurs : Yves Mahyeuc (1462-1541),
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op.cit.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 6.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18H32.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H2. Cf. Hervé Martin, « La mission de saint Vincent Ferrier en Bretagne (14181419) : un exercice mesuré de la violence prophétique », Association bretonne, 1.106,1997, p. 127-141.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 12.
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 1 Q 207.
Toravel, Jean, « Le couvent des dominicains de Rennes au XVIIIe siècle », Bulletin et mémoires de la Société
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archéologique du département d'Ille-et-Vïlaine, t. 92, 1990, p. 234-236.
Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagne, op. cit., p. 160.
Ph. Legrand, Le couvent de Bonne Nouvelle, op. cit., p. 15-16.
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grand nombre, et à la coignoissance du public...» . Au XVTiïe siècle encore, les Dominicains usent
de leur autorisation d'enseigner en public la philosophie et la théologie .
I l n'est pas étonnant, dans ce contexte, que certains religieux se soient laissés gagner par les idées
nouvelles de la Franc maçonnerie juste avant la Révolution. Sur la petite vingtaine de Dorninicains
restant au couvent dans les années 1770, on en compte au moins cinq qui participent activement à la
loge de la Parfaite Union, installée rue Haute .
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L'agrandissement des bâtiments conventuels.
A la fin du XVIe siècle, comme nous l'avons noté plus haut, l'emprise au sol du couvent s'agrandit
avec l'aménagement de boutiques sur les rues bordant l'enclos. En 1597, on construit un pavillon avec
cheminée et un petit logis adjacent à la sacristie. Le pavillon est détruit en 1611 par un incendie, et
remplacé par deux boutiques. Avec les bois de construction restant, on bâtit un autre logis près de
l'entrée de la rue des Changes. Le portail de cette entrée est sans doute refait peu après puisqu'il est
appelé en 1621 « le portai neuf » . La description que les religieux font en 1665 donne une idée
précise des contours de l'enclos conventuel : « Le tour de l'enclos dudit couvent de bonnes nouvelles
clos et entouré de murailles avec les bastiments dudit couvent quil se poursuit et se comporte avec
toutes les boutiques et maisons y adjacentes tant du costé du forbourg de la rue Haute que carroil de
Saint-Aubin et rue des Eschanges » . Les murailles vers les jardins sont cependant peu élevées, et les
religieux se plaignent des désagréments causés par les nouvelles constructions dans leur voisinage.
Dès 1630, ils intentent un procès à des voisins qui ont fait des fenêtres donnant vue sur leur enclos, la
muraille n'étant que de 5 pieds de haut à cet endroit (soit environ 1, 50 m.) .
Pourtant, les plans urbains les plus anciens auxquels on puisse se référer montrent le terrain assez
dégagé alentour. Aucun des trois plans connus de Rennes au XVÏÏe siècle (plans de Tassin, de
d'Argentré, et d'Hévin) ne figure le couvent de Bonne Nouvelle . Plus exactement, le couvent est
situé hors du périmètre représenté, c'est-à-dire extra muros. De la même façon, le couvent ne figure
par sur le plan levé après le grand incendie de la ville de 1720, puisqu'il a été épargné par les
flammes . Le document le plus ancien représentant le quartier date de la fin du XVTJLIe siècle .
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Les archives municipales de Rennes conservent cependant un croquis daté de 1634 et figurant le
couvent. I l est difficile à interpréter car on y voit l'église très petite et détachée des bâtiments
conventuels, et deux ailes en équerre formant sans doute les deux côtés d'un cloître qui ne se referme
pas. Cependant, la représentation, avec pavillons d'angle carrés dominant des bâtiments allongés à
trois niveaux sous combles, est assez précise : de grandes baies au rez-de-chaussée signalent la galerie
du cloître ; les fenêtres sont cintrées au 1er étage, et carrées au second. De petites lucarnes sont percées
dans les toitures très pentues que dominent les souches des cheminées. Un troisième côté du cloître est
esquissé avec un simple mur percé d'une porte adextrée d'une petite construction (porterie ?). L'église
présente deux portes : une sur le pignon ouest, précédée d'un porche sur poteaux de bois, et l'autre sur
le flanc nord. Une tour surmonte le sanctuaire. Ce document est précieux car i l représente le couvent
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Arch. dép. IUe-et-Vilaine, 18 H 10.
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 11.
Toravel, Jean, « Le couvent des dominicains de Rennes au XVIIIe siècle », Bulletin et mémoires de la Société
archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, t. 93, 1991, p. 215.
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Arch. Dép. We-et-Vilaine, 18 H15.
Déclaration faite par les religieux aux commissaires députés pour la reformation du domaine du roi à Rennes.
Le 17 août 1665, Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 14.
Procès verbal fait par le sénéchal de Rennes à la demande des religieux de Bonne Nouvelle le 30 février 1630,
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18H7.
Arch, municip. Rennes 1 Fi 40, plan de Rennes d'après Tassin, 1638 ; 1 Fi 42, plan de Rennes, ville capitale
de Bretagne, et siège du parlement, 1616. Fac similé d'un plan édité dans YHistoire de Bretagne de D'Argentré ;
1 Fi 43, Plan de la vieille ville ou cité, Villeneuve, et nouvelle ville de Rennes (copie du plan d'Hévin vers 1663).
Arch, municip. Rennes,l Fi 44, plan de la ville de Rennes levé par Forestier après l'incendie de 1720, 1726.
Arch, municip. Rennes, 1 Fi 48, plan de la ville de Rennes dédié à M. Caze Baron de la Bove, observé par M.
Cassini de Thury en 1782.
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de Bonne-Nouvelle avant les grandes modifications dont i l est l'objet à partir du milieu du XVIIe
siècle.
Grâce à leurs investissements immobiliers, les religieux peuvent envisager à ce moment des travaux
plus importants dans l'enceinte même du couvent. Le nombre de moines s'accroît en effet
considérablement. En 1671, le prieur déclare « que ledit couvent est communément rempli de soixante
dix relligieux dont i l est composé sans comprendre les autres religieux hostes qui viennent dautres
couvents, et dont le nombre en tout le couvent proche de quatre-vingt » . Cette augmentation des
effectifs justifie l'agrandissement des bâtiments. En 1652, les Dominicains décident de reconstruire,
sur son emplacement, le logis qui sert d'infirmerie au bout du jardin et qui est en ruine . On
conserve une description de cette iraison, de 37,5 pieds de longueur en façade (environ 11m.)
et dotée d'un ballet. L'architecte Corbineau désigné pour en évaluer l'état précise qu'il est
ff impossible de la restaurer. I l peut s'agir, cependant, du logis désigné actuellement comme « le
prieuré ». La nouvelle infirmerie a-t-elle été réalisée ? Etait-elle trop petite ? Dès 1669, le chapitre des
moines décide « qu'on alongerait le logis neuf qui est maintenant pour les hostes, jusque à la
bibliothèque affin que ledit corps de logis serve d'infirmerie, et ce suivant l'advis de mr. Corbineau,
architecte» . La même année, on décide de réserver aux prieurs la chambre «joingnant aux greniers
du couvent et la plus proche de la grande porte » . Dès l'année suivante, le prieur expose au chapitre
les « difficultés qui se rencontraient dans l'exécution du dessin qu'on avoit prévu le 8 octobre 1669
pour alonger le logis » : on creusait déjà très profond pour les fondations, sans trouver le bon soi et
l'on craignait que ces tranchées ne fassent s'écrouler le logis en face de la bibliothèque. On décida
d'arrêter là les terrassements .
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En 1670 est adopté le projet du « bastiment du dortoir du grand cloistre » . Ce grand bâtiment doit
avancer dans la cour de 13, 5 ou 14 pieds (soit environ 4 m.) « continuant le pignon de la grande vitre
dans Testât ou il est sans y toucher ». Le dortoir est prévu sous les combles (dans la mansarde), et on
hésite à faire dix chambres supplémentaires pour les frères convers . En 1675, les moines décident
d'emprunter l'argent nécessaire pour achever ces travaux .
Parallèlement, le frère François Moinet travaille à faire le grand autel dans le chœur de l'église . De
menues restaurations sont également entreprises aux abords des bâtiments. I l est difficile de
comprendre les aménagements réalisés rxmctuellement dans le jardin. Un texte précise que ce jardin
s'étend entre la muraille face aux presbytère où est le cabinet des fleurs, et le bâtiment neuf . Pour se
procurer du tuffeau nécessaire à la réfection de la porte de « la cour d'embas », on décide d'araser le
mur qui sépare ladite cour et le jardin, et de le surmonter d'une simple balustrade de bois .
Constatant qu'il n'y a « aucun lieu à couvert de la porte quand i l fait de la pluye et afin qu'on naille
point parler à l'église », les religieux conviennent « de faire faire une espèce de cloistre ou gallerie
entre les deux pavillons de la porte du couvent et celuy de la porte pour entrer avec les charrettes dans
le jardin afin quon y peut parler à couvert, laquelle gallerie sera ouverte par devant et n'aura qu'une
petite murette d'environ deux pieds de haut en forme d'appuy du costé de la c o u r » . C'est la
construction de ce que certains auteurs ont appelé le « deuxième cloître » qui apparaît à l'ouest du
couvent sur les plans de la fin du XVIIIe siècle .
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Arch. Dep. Ule-et-Vilaine, 18 H 10.
Le documenyfque cette maison a été bâtie en 1531. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18H 7.
Chapitre du 8 octobre 1669, Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 61 (cf. annexe 18).
Réunion du chapitre du 8 octobre 1669. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1, p. 1.
Ibid. p. 63.
Chapitre du 5 août 1670, Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 64.
Ibid. p. 65.
Chapitre du 22 mars 1675. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 77.
Chapitre du 9 octobre 1671. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 66.
Chapitre d'octobre 1670. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 65. Le presbytère mentionné peut
être celui de Saint-Etienne, si l'on se réfère à la description de 1729 (cf. annexe 18).
Chapitre du 11 octobre 1683. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 113.
Chapitre du 12 mai 1690. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 135.
Arch, municip. Rennes, 1 Fi 48,j)lan de la ville de Rennes dédié à M. Caze Baron de la Bove, observé par M.
Cassini de Thury en 1782.
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Le plan final du couvent semble fixé au début du XVffle siècle et on ne trouve plus mention de
travaux importants. L'aveu et dénombrement fait au roi par les religieux en 1729 établit à « quatre
journaux trente deux cordes de terre » la surface du couvent, avec ses portails et boutiques annexées .
Les limites sont précisément définies, entres les rues adjacentes, la chapelle Sainte-Anne, le presbytère
et le jardin de Saint-Etienne.
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A la veille de la Révolution, ces bâtiments sont devenus bien trop vastes pour les religieux moins
nombreux ; une partie inoccupée du cloître est louée en 1785 au œmmissaire des guerres pour
emmagasiner les effets du régiment de Penthièvre . Le prieur des Dominicains tente de préserver la
règle de vie de la petite communauté religieuse, et fait enfermer un des moines, en 1786, « cause de
débauche et d'ivrognerie » .
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m - D U COUVENT AUX MAGASINS MILITAIRES.
L'état du couvent à la Révolution
A la Révolution, les biens des religieux sont saisis. Les propriétés sont démembrées, mais les
bâtiments conventuels sont préservés dans un premier temps. Seuls le jardin et le verger sont vendus,
en 1790, avec la maison du jardinier . Les Dominicains restent dans les bâtiments et obtiennent
même du District de Rennes un secours de 1000 livres . La liste des biens qu'ils déclarent témoigne
de l'importance des propriétés foncières accumulées aux siècles précédents, mais aussi de la relative
déchéance dans laquelle se trouve le couvent . Us ne sont plus que 19 moines dans un couvent trop
vaste dont le réfectoire et quelques autres salles sont occupés par l'armée ; une partie du mobilier
liturgique a disparu ; la bibliothèque est désertée et la plupart des livres dispersés dans les chambres
des frères . L'inventaire de la lingerie peut paraître anecdotique, mais i l laisse entrevoir l'importance
du couvent - un des plus vastes de Bretagne - au siècle précédent : 85 paires de draps, 56 taies
d'oreillers, 30 grandes nappes, 36 douzaines de serviettes. En comparaison, la sacristie apparaît déjà
bien dégarnie de ses objets précieux : i l ne reste que 7 calices et 25 nappes d'autel .
Une visite détaillée des bâtiments est réalisée en décembre 1790. Le procès verbal qui en résulte est la
première et la plus complète description connue du couvent, avant sa transformation définitive par
l'armée . Le texte original, présenté en annexe, peut être rapproché du premier plan conservé dans
les archives militaires, et daté de 1799.
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En 1790, on entre au Sud par le portail de la rue d'Echange, qui ouvre sur une cour carrée entourée de
celliers et de magasins. Cette disposition est bien visible sur le plan de ville de 1782, dont l'échelle ne
permet pas de donner une grande précision cependant. Certains de ces bâtiments, inscrits dans le
prolongement de l'église à l'Ouest, ont été manifestement détruits avant 1799. La visite de 1790
mentionne à l'entrée de la rue d'Echange, à l'Ouest, « l'ancienne chapelle des sœurs, longue de 38
pieds sur 9 de large, avec bancs d'attache ». C'est la première fois que nous trouvons mention de cette
chapelle.
Aveu au roi du couvent. 20 juin 1729. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 14 (cf. annexe 19).
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 1124.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C228.
Guillou, Adolphe, et Rebillon Armand, Documents relatifs à la vente des biens nationaux, Rennes, 1911, n°
463 et 470.
Arch. dep. Ille-et-Vilaine, L 1072.
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 1 Q 207, biens nationaux (cf. annexe 20)
Procès verbal de visite du couvent par les officiers municipaux, mai 1790. Toravel, Jean, « Le couvent des
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dominicains de Rennes au XVIIIe siècle », Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département
d'Ille-et-Vilaine, t. 92, 1990, p. 234-236 (cf. annexe 21).
Procès verbal de visite du couvent par les officiers municipaux, mai 1790., op. cit. (annexe 21).
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, L 1022.
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A l'entrée est « le parloir à claire-voie, de 33 pieds de long» (soit environ 10 m). A la suite est le
corridor, long de 122 pieds sur 9 de large (soit près de 40 m de longueur) servant d'entrée au couvent.
Ces dimensions imposantes désignent sans hésitation la construction formant le côté ouest de l'enclos
conventuel sur le plan de 1782. A la droite de ce corridor, en entrant, est une petite construction que
l'inventaire de 1790 désigne comme la porterie avec cheminée (et d'environ 4 m. X 3,5 m.).
On accède ensuite au cloître en traversant le bâtiment de l'aile ouest ; A droite, en enfilade, la salle à
manger de plan carré (7 m. de côté), puis l'ancien réfectoire de près de 30 m. de longueur, avec
fenêtres et vitres « à l'antique ». Le réfectoire est orné de 9 tableaux représentant la Paroisse de Jésuschrist ; les boiseries de la salle à manger portent encore des encadrements de toile peinte. Seule cette
salle est encore occupée par les religieux, et conserve quelques meubles : « deux armoires, une grande
table, trois petites, et vingt chaises tant bonnes que mauvaises ». Elle jouxte la cuisine . Une
boulangerie est également mentionnée à proximité, mais Jean Toravel note que les religieux ne
cuisaient plus leur pain eux-mêmes depuis longtemps comme en témoignent les factures des
boulangers mentionnés dans les comptes .
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Le cloître est décrit avec « trois ailes dans l'ordre dorique ». Le bâtiment qui le ferme au Nord est
traversé en son milieu par un passage qui, longeant la cage d'escalier, s'ouvre sur la troisième cour
donnant sur la me Saint-Dcmùnique. A l'ouest de cette cour, la description évoque le jardin et « un
corps de logis séparé nommé les infirmeries », avec «trois salles basses à cheminées ». I l s'agit sans U W<M
équivoque du logis désigné aujourd'hui comme le prieuré. Ses trois chambres accueillent alors «les '
hôtes et les malades ». La description de 1790 est plus confuse en ce qui concerne les dortoirs, mais
elle est complétée par la liste, pièce par pièce, de toutes les cellules et chambres occupant le 1er et le
2 étage du cloître, vraisemblablement du bâtiment nord et du bâtiment ouest en retour (cf. texte 22 en
annexe). Notons que la bibliothèque est une pièce assez modeste, à l'étage, et sans doute même à
l'angle nord-ouest du cloître. Deux des cellules - une au 1er et l'autre au 2 étage - sont inhabitables
car elles sont traversées par le passage des cloches. On peut en déduire qu'elles sont superposées.
L'aile ouest du cloître est occupée -très logiquement- par le chapitre qui est encore, en 1790, « orné
d'un ancien autel et d'une boisure d'appui, avec sièges tout autour » .
Les galeries donnant sut la cour centrale sont fermées de grilles de fer, mais elles sont encore ornées
de 16 tableaux représentent la vie de saint Thomas d'Aquin. Deux d'entre eux sont encadrés dans des
V»4vifejrV\
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voûtes
.
En juillet 1791, un officier constate que le couvent est encore occupé par 19 religieux. Un an plus tard,
ils ne sont plus que douze et l'on décide la suppression de la communauté des Jacobins . Pour une
étude précise de l'histoire des derniers religieux, dont plusieurs sont alors exilés, on consultera avec
intérêt les pubhcations de Jean Toravel .
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L'installation des magasins militaires
En 1793, le couvent est déclaré propriété nationale et affecté à l'armée pour servir de magasins. En
application du décret impérial du 23 avril 1810, ordonnant que les communes deviennent propriétaires
des établissements militaires présents sur leur territoire, l'ancien couvent des Jacobins reste propriété
de la ville . Le rninistère de la guerre en garde l'usufruit. Les bâtiments sont affectés au service des
magasins mihtaires. Les archives du Génie, conservées au château de Vincennes, documentent tous les
travaux qui y sont effectués de 1799 à 1872. Le plan légende de 1799 donne l'attribution des différents
bâtiments : L'église (cotée A ) sert de magasin aux fourrages. Une partie de sa toiture s'est récemment
écroulée, et l'on projette de la refaire en modifiant le profil de la charpente. L'ancien cloître accueille
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Procès verbal de visite du couvent par les officiers municipaux, mai 1790., op. cit., p. 235.
Ibidem, note 99.
Ibidem, p. 235.
Ibidem, p. 235.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, L 1022.
Toravel, Jean, « Le couvent des dominicains de Rennes auXVIIIe siècle », op. cit., t. 93, 1991, p. 121-268.
Arch. Municip. Rennes H 138.
la manutention des vivres (coté D) : les ailes ouest, nord et est ainsi que les galeries donnant sur la
cour intérieure, et le corps de bâtiment parallèle à l'aile nord, et se développant vers l'Ouest ; Il est
désigné les années suivantes comme le fournil, avec quatre fours pour 1700 rations, et magasin aux
farines. L'ancien couvent conserve deux entrées ; l'une, monumentale, sur la rue de Saint-Malo
(autrefois rue Haute) et la seconde rue d'Echange. Cette dernière est ménagée entre la face ouest de
l'église, et le logement des vétérans (G), qui occupe deux maisons bâties à angle droit. Au nord de
l'enclos, le logement du garde magasin (E) occupe le «prieuré» (dénomination actuelle). Il est
prolongé par un bâtiment au nord est. Notons que les formes des toitures sont indiquées précisément
sur ce plan, et permettent de bien distinguer les constructions.
En 1807, le magasin de campement et des lits militaires est transféré dans l'ancien couvent, ce qui
oblige à une redistribution des espaces . Le premier étage de l'aile ouest du cloître et une salle du
rez-de-chaussée accueillent les étoffes et les effets militaires.
En 1821, le foin entreposé dans l'église prend feu et se propage aux charpentes . Celle de la nef est
rétablie, mais le collatéral sud reste en ruines. L'abside de l'ancien chevet, qui était arrondie, est
rectifiée à l'alignement des autres bâtiments de la rue Saint-Malo.
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Le cloître : l'agrandissement des magasins aux grains
Le feu de l'église s'étant propagé aux toitures des bâtiments du cloître, ces derniers font l'objet de
réparations les années suivantes. Des projets de restauration plus importants sont proposés dans les
années 1830 pour adapter au mieux l'ancien couvent aux besoins militaires. Les ingémeurs cherchent
par tous les moyens à augmenter la capacité de stockage de chaque bâtiment. En 1825 est présenté le
projet de surélévation du magasin aux effets de campement, c'est-à-dire l'aile ouest du cloître . Il n'a
jamais été réalisé. L'année suivante, les ingénieurs militaires estiment plus urgent de restaurer la
stabilité du bâtiment de la manutention des vivres, l'aile nord du cloître, dont les pignons fléchissent et
se lézardent en façade. Le directeur des fortifications note que « lorsqu'on a construit la manutention
on n'a pas pris toutes les précautions nécessaires pour l'asseoir, on remarque même beaucoup de vices
de construction aussi y a-t-il diverses parties de murs très lézardés » . Or nous avons vu plus haut
qu'en 1669, les religieux avaient rencontré des difficultés lors de la construction de l'extension du
logis neuf, et avaient renoncé à trouver les fondations.
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A chaque extrémité du bâtiment, les voûtes de la galerie du cloître doivent être reprises en sous-œuvre.
Les lézardes doivent être bouchées, et les enduits refaits. Ces travaux urgents sont effectués
rapidement, en 1827. Parallèlement, on propose de remplacer au plancher du grenier sept poutres et
cent cinquante ^«Leaux^de remplacer le sol en terre par un plancher de sapin bordé d'une plinthe de
0,80 m. de hauteur, afin d'aménager un nouvel espace de stockage des grains. Au rez-de-chaussée du
même bâtiment, dans la pièce au nord-ouest servant de magasin au pain, les vitraux sont remplacés par
des croisées à petits bois.
En 1843, le bâtiment nord du cloître (coté e) connaît de nouvelles transformations : L a galerie du
cloître, qui avait été scindée en trois pièces, est restituée dans toute sa longueur pour servir de magasin
au grain. La capacité du bâtiment est alors portée à 1030 quintaux. Les anciens carrelages sont déposés
et neuf fenêtres sont fermées de grilles de fer . En 1845, on supprime les derniers carrelages
subsistants à l'étage, comme cela a déjà été fait dans tout le magasin aux vivres : les sacs de sons, de
blé et de farine sont isolés de l'humidité et posés sur planchers . Dans le grenier du même bâtiment,
on ajoute enfin un entresol, profitant de la hauteur sous combles (3, 50 m.) existant à cet endroit. L a
capacité de stockage est encore augmentée de 600 quintaux de grains, mais les poutres des planchers
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Arch. Municip. Rennes 2 R 62.
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 1.
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 1. Projets pour 1826, état estimatif sommaire des
ouvrages à exécuter en 1826. Article 6 - magasin aux effets de campement.
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 1. Projets pour 1827, apostilles du directeur des
fortifications sur les articles de l'état estimatif des ouvrages à faire en 1827 aux bâtiments militaires, Article 6.
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 5. Projets pour 1843, bâtiments militaires, article 5.
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 5. Mémoire sur les projets pour 1844, article 5.
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doivent être renforcées, moisées et boulonnées. Une poutre neuve est posée et soutenue par cinq
poteaux. L'ingénieur en charge des travaux précise que « c'est le maximum que l'on puisse obtenir
avec les locaux actuellement existants ».
L'église : du magasin aux fourrages au magasin de l'habillement
Le bâtiment ouest du cloître est encore partagé, en 1847, entre le stockage des vivres et celui des effets
militaires (campement et habillement). Cette situation n'est pas jugée satisfaisante par le chef du
Génie: « Le magasin aux draps est trop petit ; i l ne peut en contenir que 4300 mètres environ ; et le
voisinage des grains paraît nuire à une bonne conservation des étoffes, à cause de la température. Celui
des effets d'équipement, harnachement et campement, placé dans l'étage au-dessus, est également
insuffisant ; et l'ad^ninistration s'est vue, tout récemment encore, forcée de recourir à une location
coûteuse pour un supplément de locaux en ville». On projette par conséquent d'utiliser l'ancienne
église, le foin étant transféré dans un nouveau magasin aux fourrages construit à la caserne du
Colombier . L'état estimatif des dépenses à faire livre des informations très précises : on prévoit
notamment 15 journées de manœuvre pour remblayer et damer la terre au rez-de-chaussée de l'église.
Les terres sont prises dans la cour du nord (cloître) et portées en remblai (140 m3) ou dans les
décombres de diverses démolitions (160 m3). Le reste de ces décombres est porté hors la ville (360
m3). Le sol des cours nord et sud est ensuite nivelé, et couvert de gravier. Les dessins et coupes de la
nef montrent que le sol intérieur est ainsi surélevé de pjès^d'l m, afin d'assurer une bonne assise pour
la pose d'un plancher devant mettre lesTTssus à l'abri de l'humidité. Le sol médiéval semble donc peu
perturbé à l'occasion de ces travaux : des fondations sont nécessaires seulement pour deux murs de
refend alors créés, et pour un drain longeant la façade nord (terres provenant de cet égout : 56 m3). Ce
drain est couvert de pierres plates d'Orgères. Les cinq grandes baies en arc brisé de la façade sud sont
condamnées, et remplacées par une douzaine de petites fenêtres rectangulaires en pierre de taille de
granit. Des baies sont percées dans les pignons. La charpente est modifiée .
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Le Projet de 1848 est ajourné, faute de fonds, et reporté en 1851 avec quelques modifications. Le chef
du Génie renonce à masquer les piliers et les colonnes de l'ancienne église, ce dont se félicite le
directeur du Génie : « c'est avec raison, à notre avis, que le chef du Génie a évité les maçonneries
dispendieuses du projet de 1849, qui n'avaient d'autre but que d'ôter au bâtiment son caractère
primitif ; et i l serait même convenable que les fenêtres du rez-de-chaussée à percer dans la façade
eussent la forme ogivale comme celles du premier étage » . Le plan de l'escalier est également revu.
Les travaux sont achevés en 1854. Pour agrandir encore ce nouveau magasin, on envisage d'y annexer,
en 1859, la galerie sud du cloître, longeant l'ancienne église. Le projet prévoit la pose d'un plancher
dans la galerie et l'ouverture d'une porte de 1, 50 m. de largeur permettant la communication avec
l'ancienne nef . I l est reporté en 1861. Le dessin annexé figure l'aile sud couverte en appentis .
Nous ne savons s'il a été réalisé en l'état.
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Les derniers cartons d'archives du Génie évoquent de menus aménagements dans l'ancien enclos des
Jacobins, sans préciser s'ils ont été réellement effectués, comme le creusement d'un puits dans la cour
près du pavillon de la rue d'Echange.
En 1870, l'Etat cède à la ville une première parcelle de terrain près de l'entrée de la rue d'Echange
dont le tracé doit être rectifié. Au cours de la démolition d'un bâtiment sans doute frappé
d'alignement, des historiens rennais recueillent de nombreux vestiges de constructions de l'époque
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 5. Mémoire sur les projets pour 1847, apostilles du chef
du Génie. Article 7.
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 6. Mémoire sur les projets pour 1848, article7,
organiser l'ancien magasin aux fourrages pour le service de l'habillement et campement - projet pour 1847
reporté et modifié. (Cf. annexe 26).
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 6. Projets pour 1851 et 1852, apostilles du directeur.
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 7. Projets pour 1859-1860, apostilles du chef du Génie,
article 8, section b, nouveau magasin dans la partie de l'ancien cloître adjacente au magasin central actuel.
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 7. Projets pour 1861-1862, article 6, cf. feuille 4.
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gallo-romaine . La négociation se poursuit entre l'Etat et la ville qui souhaite élargir la rue
d'Echange. A la même époque, la reconstruction du hangar aux déballages, au sud de l'ancienne
église, devient urgente étant donné l'état de vétusté du bâtiment. I l est reconstruit suivant le nouvel I
alignement donné à la rue d'Echange .
'
En novembre 1873, l'Etat cède à la ville l'ensemble du couvent, en échange de différents terrains .
Cette cession est officialisée par une loi du 28 mars 1874 . A la même époque, l'ensemble du
quartier Sainte-Anne est réorganisé autour de la nouvelle église Saint- Aubin .
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Les bâtiments du couvent connaissent au cours du XXe siècle divers aménagements que l'on ne peut
que constater sur le site, la période la plus récente étant paradoxalement la moins bien documentée .
En 1930 est édifié le poste de police qui occupe l'angle sud-est de l'ancien enclos conventuel, vers la
place Sainte-Anne . Des hangars occupent le cloître dans les années 1960 et ont disparu depuis.
D'autres sont encore alignés au nord de l'enclos, près du prieuré. Quant à la grande maison bâtie à
l'entrée de la rue d'Echange, elle a été adextrée récemment de bureaux.
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Dès 1974, la ville de Rennes envisage d'acquérir le couvent des Jacobins pour y transférer les
musées . En 1987, l'ancien couvent est encore occupé par l'armée. I l abrite les salles de sport du club
de garnison (gymnastique, judo, danse, tir, escrime), le garde meuble de garnison, et des magasins
pour le service de Santé des armées (matériel, archives, archives radiophotographiques dans le
« prieuré » ) .
En 1990 est réalisée une étude de faisabilité d'une implantation des services administratifs de la
région . Le plan d'ensemble des bâtiments est alors levé par l'architecte Yves Huet. D'autres études
suivent.
L'ancien couvent des Jacobins est Inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en
septembre 1986, puis classé Monument Historique en mai 1991.
I l est acquis par Rennes Métropole en 2002.
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Objets présentés par M. Lavallée et M. Mowat, aux séances du 12 mars et du 9 avril de la société. Bulletin de
la société archéologique d'Ble et Vilaine, 1873, t. IX, p. XXXV et XVIII (cf. texte 28 en annexe).
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 8. Projets pour 1873-1874, Feuille 5.
Arch. Municip. Rennes H 143.
Arch. Municip. Rennes 1020 W 37.
Reconstruction de l'église Saint-Aubin en Notre-Dame de Bonne Nouvelle. Plan général du quartier, par
Martenot. Arch. Municip. 1 Fi 107, 1875.
Les dossiers ne sont pas tous rendus publics.
Arch. Municip. 2 Fi 6237 à 6251.
Arch. Municip. 1020 W 37.
Arch. Municip. 1020 W 37.
Arch. municip. 991 W 57.
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CONCLUSION
L'étude documentaire réalisée nous a permis de proposer une nouvelle lecture de l'histoire des
Dominicains de Rennes, du XlVe au XVIUe siècle. Elle éclaire directement l'évolution architecturale
de leur couvent, et précise autant les études préalables des architectes, que l'évaluation du potentiel
archéologique réalisée en 2003 par le service régional de l'archéologie .
177
Jusqu'à présent, le devis de l'église, daté de 1371, était le document connu le plus précis et le plus
complet pour tenter une reconstitution de l'édifice originel. Plusieurs historiens d'art en avaient
engagé l'exercice, en confrontant les vestiges existants et les détails du document . C'est cependant
essentiellement sur une rapide analyse stylistique que l'on date habituellement la nef, le chœur et
l'abside de la fin du XTVe siècle, le collatéral et la tour du X V siècle . En ce qui concerne l'abside et
la tour du transept, disparues depuis longtemps, la datation stylistique reste très aléatoire. Pour le reste,
aucun document ne permet de proposer une datation absolue des vestiges conservés. En revanche,
nous avons pu recueillir de nombreuses informations sur l'aménagement de chapelles et de sépultures
dans l'édifice, du Moyen Age à l'époque moderne. Les archives documentant les travaux réalisés au
XIXe siècle par le Génie militaire laissent penser que ces aménagements sont encore perceptibles sous
les remblais accumulés dans l'édifice. Elles livrent également des précisions sur les ouvertures et les
traces diverses que l'on pourra ultérieurement repérer sous les enduits : l'édifice originel est encore
bien lisible, au-delà des sculptures déjà repérées par les historiens d'art du XLXe siècle.
178
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De la même façon, les archives militaires donnent l'état de chacun des bâtiments conventuels dans les \
années 1800, c'est+à-dire avant les grands aménagements du XIXe siècle dont ils ont été l'objet. Ces
documents textuels et iconographiques peuvent être confrontés aux mentions -encore trop ponctuelles
- des travaux décidés par le chapitre des moines au XVIIe siècle.
Nous pouvons ainsi envisager une première restitution du couvent, au fil des siècles. Il serait toutefois
imprudent de proposer une restitution graphique sans avoir croisé les informations livrées par l'étude
des textes avec l'analyse du bâti. D'une part parce que les détails des travaux dont nous disposons sont
souvent relatifs à des projets, et qu'il convient de vérifier sur le site s'ils ont jamais été réalisés, ou
s'ils ont connu des modifications ; d'autre part parce que la documentation reste très inégale : nous
avons vu que l'église originelle pouvait être étudiée à partir du devis du XTVe siècle ; en revanche
nous n'avons aucune information sur les bâtiments conventuels avant l'époque moderne.
Nous pouvons cependant d'ores et déjà répondre à la plupart des questions posées par Alexandre
Audebert pour le service régional de l'archéologie, et confirmer l'hypothèse d'une bonne conservation
des niveaux de sol, en dehors de la cour du cloître. Si la perspective de découverte des anciens
dallages au rez-de-chaussée des bâtiments reste faible - hormis dans l'église - l'enclos conventuel doit
conserver des niveaux d'occupation médiévaux - voire antérieurs - et la trace de bâtiments anciens
dans les cours nord et ouest. L a mise en évidence de l'existence de plusieurs caves, dans le cloître et
au pourtour de l'enclos conventuel, est une direction de recherche tout à fait intéressante . Enfin et
180
Audebert, Alexandre, Rennes, couvent des Jacobins, évaluation de potentiel archéologique, DRAC, mars
2003.
La Bigne-Villeneuve, Paul de, « Edifices civils et religieux à Rennes du Xle au XVe siècle », association
178
bretonne, t. II, 1850. Monuments religieux et civils élevés à Rennes depuis le commencement du Xle siècle
jusqu 'à la fin duXVIe, mémoire présenté en 1849 au Congrès breton de Saint-Malo, p. 15-23.
Perrot, Alain Charles, Etude préalable à la restauration des façades extérieures, Paris, décembre 1995, p. 9
On conserve une liasse de procès-verbaux faits par les magistrats et juges du siège présidial de Rennes de la
descente de 80 pipes de vin d'Anjou dans les caves du couvent de Bonne Nouvelle en 1655 (arch. dép. ïïle-et1 7 9
1 8 0
surtout, en l'attente des sondages archéologiques qui permettront de vérifier la conservation des
niveaux de sols, l'étude du bâti doit permettre une véritable restitution du couvent dans son état
médiéval : Les documents iconographiques du XIXe siècle montrent bien les traces des anciennes
ouvertures qui peuvent être datées, par leur style, du Moyen Age. Seul le bâtiment nord du cloître
semble avoir été construit au XVEIe siècle .
181
L'enjeu de ces recherches n'est pas seulement d'évaluer le potentiel archéologique, ou de guider les
travaux de restauration. La restitution des dispositions architecturales livre des indices essentiels sur la
façon dont le duc - ou les Dominicains - envisageaient la construction de ce couvent aux dispositions
hors du commun. Hervé Martin, spécialiste de l'histoire des ordres religieux en Bretagne, note que « le
projet de 1371 fait date : c'est la première fois, à notre connaissance que l'architecture mendiante se
pense comme recherche de lumière et exigence de décor, tout au moins dans les portails ; la première
fois aussi qu'elle se veut dès l'origine adaptée à plusieurs types de célébrations » (par la
multiplications des autels) . L'architecture de l'église tranche en effet avec les constitutions
dominicaines, qui donnent des prescriptions sur la taille des bâtiments . Ces choix peuvent traduire
l'assouplissement de la règle, ou la volonté du duc. Tout au long du XVTIe siècle, nous avons vu déjà
que les aménagements des bâtiments (agrandissement, décor, sépultures, etc.) étaient le reflet des
pensées et des activités des hommes.
C'est l'histoire de ces hommes - au coeur de l'évolution sociale et politique de la ville de Rennes que l'étude du couvent permet de restituer.
182
183
Vilaine 18 H 10) ; ces caves existent encore en 1838, et accueillent « 66 barriques de liquides » (Archives du
Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 4. Mémoire sur l'état actuel de la place, 1838).
L'étude documentaire nous laisse un doute sur l'évolution de ce bâtiment, dont Perrot restitue l'évolution à
partir de textes dont il ne donne pas les références, et que nous n'avons pu retrouver. Nous devons avouer que ce
point pose problème, et que nous ne pouvons confirmer l'identification du « logis du cheval blanc » avec la
partie est du bâtiment, s'élevant sur la rue Saint-Malo ; Perrot, Alain Charles, Etude préalable à la restauration
des façades extérieures, Paris, décembre 1995.
181
1 8 2
1 8 3
Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagne, op. cit., p. 278.
Volti, Panayota, Les couvents des ordres mendiants et leur environnement à la fin du Moyen Age, Paris,
CNRS, 2003, p. 14.
DOSSIER DOCUMENTAIRE
1
1. 10 février 1368
Mandement de Commission donnée par le duc à l'abbé de Saint-Melaine, au doyen de Nantes, au
sénéchal et alloué de Rennes pour information des terres données aux religieux par Pierre Rouxel
et sa femme pour bâtir une église et un couvent de l'ordre des frères prêcheurs.
Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2.
Publication :
Dom F. Plaine, Histoire du culte de la Sainte-Vierge dans la ville de Rennes, Rennes, 1872, p. 361362 ; Père Chapotin, « Souvenirs dominicains dans le diocèse de Saint-Brieuc », Revue historique de
l'Ouest, t. 3, 1887, p. 467 ; La Bigne-Villeneuve, P. de, «Documents inédits concernant la fondation
du couvent de Bonne nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'ïïleet-Vilaine, t. 3, 1863, p. 222-223 ; Recueil des actes de Jean IV, duc de Bretagne, ed. M . Jones,
Université de Haute Bretagne, 1.1, 1980, p. 154, n°l 19.
Jehan duc de Bretaigne, conte de Montfort. A nos amez conseillers labbé de Saint Melenne, le Deen de
Nantes, maistre Guillaume Lorioul chanoine de Saint-Brieuc et à noz seneschal et alloué de Rennes
salut. Noz amez chapeleins les frères preschours de nostre ville de Dynam nous ont signifié comme la
plus grant partie des habitanz de notre ville de Rennes et dou pais environ aint devocion et volenté
que es forbours de notre dite ville de Rennes puisse estre fait et edefié une eglese et convent de lordre
des diz frères preschours, et Perrout Rouxel et Jehanne sa famme aent donné audiz frères, comme ils
dient, certenes terres et héritages sis esdiz faubours davent leglese de saint Albin pour commencer a
edeffier ladite eglese. Nous suppliantz humblement comment il nous pleust lesdites choses amortir et
souffrir quils y peussent edefier ladite église et convent, nous vous mandons et commetons ou a doux
de vous en absence des autres que apellé le Procureur de Rennes pour notre droyt garder, vous
acertenez et enformez quelx sont ceulx héritages que Ion lour a donné, comme Hz dient, et si cest vroy
et quel préjudice nous porteroet les amortir et les y lesser edefier, et auxi que vous fairez banir, si nuls
ne aucuns ont que debatre quils ne y edeffient, que ils vous viengent notefier leurs préjudices, si
aucuns en y a, et tout ce que vous en trouverez et aprendrez sur ces chouses nous certeffiez soubz les
seaux de ceulx de vous qui a ce vaquerrez, pour avoir avis en notre grant conseil de lour fere telle
response comme nous verrons que sera qffere. Donné à Dynam soubz notre seau le Xe jour de feurier
lan mil Ille sexante et sept - Par le duc en son conseil, vous présent : Taillandier.
Pris sur l'original - était scellé.
2. 23 avril 1368
L'amortissement quefirentles religieux de Saint-Melaine.
Le Père Jean abbé de Saint-Melaine autorise les frères prêcheurs à édifier un couvent et une église
sur les terres qui relevaient de son autorité et qui avaient autrefois appartenu à Pierre Hericzon,
près de Saint-Aubin dans les faubourgs de la ville de Rennes. 23 avril 1368.
1
Le document est daté de février 1367 ; cette date a été reprise par Paul de La Bigne Villeneuve, mais corrigée
par Michael Jones. L'année commence à Pâques au Moyen Age. Pâques tombe le 18 avril en 1367. Par
conséquent, les premiers documents concernant le couvent sont bien émis en février, et suivis deux mois plus
tard d'autres documents émis en avril, au cours de l'année 1368 selon notre calendrier moderne.
Original : Arch. Dép. Ule et Vilaine 18 H 2.
Publication :
La Bigne-Villeneuve, P. de, «Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne
nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ule-et-Vilaine, t. 3, 1863,
p. 224-225.
Universis presentes litteras inspecturis vel audituris, Frater Johannes humilis abbas monasterii Sti
Melanii Redonensis ejusdemque loci conventus salutem in Domino. Noveritis quod nos unanimi
consensu tarn communitim quam divisim, capitulantes sive capitulum nostrum more locoque solitis
facientes, assensum dedimus et prebuimus et de facto damus ac prebemus quantum nostra inter est et
quantum jure possumus, quod Fratres ordinis Prédicatorum conventum edificent, et ecclesiam
consituant et omnia alia que ordinati conventus statum faciant, in loco et manerio quod fuit nuper
Petri Hericzon, juxta et propre sanctum Albinum in suburbiis civitatis Redonensis. Et ut in beneficiis
eorumdem fratrum valeamus esse participes, concessimus et dedimus et de facto damus et concedimus
quicquid juris in loco predicto nobis attinet, habemusque vel habere possumus, protestantes quod non
est de intencione nostra in prejudicium cujuscumque hoc faceré quin superiorum, equalium out
inferiorum jus debite observetur. Et hoc omnibus quorum interest vel intererit in futurum significamus
per nostras presentes litteras sigillis nostris quibus in talibus utimur sigillatas. Actum et datum die
veneris ante festum bead Georgii, anno Domini millesimo CCCmo sexagésimo octavo.
3. 25 avril 1368
Quomodo de assensu et bene placito curati sancti Albini ecllesia hujus conventusfuit edifficata.
Lettre de ratification faite par Raoul evêque de Rennes, de l'accord passé entre Pierre Chiefdasne
recteur de Saint-Aubin et Frère Guillaume Munier procureur du couvent de Dinan pour la construction
de l'église et couvent de Bonne Nouvelle qui est déclarée profitable à l'église et recteur de SaintAubin. 25 avril 1368.
Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2.
Publication :
La Bigne-Villeneuve, P. de, «Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne
nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ule-et-Vilaine, t. 3, 1863,
p. 223-224.
Universis présentes listeras inspecturis et audituris, Radulphus permissione divina et sedis apostolice
Redonensis episcopus, salutem in Domino sempiternam. Notum facimus per présentes quod sumus ac
fuimus suffìcienter informati quod composicio facta et habita inter Petrum Chieffdasne presbiterum
rectorem ecclesie Sancti Albini prope Redones ex parte una; et fratrem Guillelmum Muneri
procuratorem conventus fratrum prédicatorum de Dinanno, pro conventu faciendo prope dictam
ecclesiam Sancti Albini prout et secundum formam, seriem et tenorem litterarum seu instrumenti
quibus hec présentes nostre littere sunt annexe, est et reperitur esse utilis et prqfitua dicto rectori et
ejus subcessoribus ac in comodum et utilitatem predictorum rectoris et ecclesie vertitur, ideo predicte
composicioni nostram prebemus auctoritatem et assensum ipsamque prout in dictis litteris quibus
presenter annectuntur plenius continetur, laudamus, ractificamus et aprobamus et hec omnibus
quorum inter est significamus per présentes litteras sigillo nostro sigillatas. Datum et actum in
manerio nostro de Landa, vicesima quinta die mentis aprilis, anno Domini millesimo CCCmo
sexagesimo octavo.
4.
5 juin 1368
Lettres d'amortissement faites par le duc Jean I V des terres données aux religieux par Pierre
Rouxel et sa femme pour la construction de l'église et couvent de Bonne Nouvelle.
Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2.
Publication :
La Bigne-Villeneuve, P. de, «Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne
nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. 3, 1863,
p. 225-227 ; Recueil des actes de Jean TV, duc de Bretagne, ed. M . Jones, Université de Haute
Bretagne, 1.1, 1980, p.158, n°125.
Nous Jehan duc de Bretaigne, comte de Montfort, faisons savoir a touz, que comme Pierre Rouxel
autrement dit Bellehere, et Johanne sa femme, bourgeis demourans en notre ville de Rennes, ayent de
piecza donné de lour pure volunté et aumosne aux Frères preschours de Dynam et à ceulx qui deulx
auront cause, frères de lour ordre, un herbregement avecques certaines terres, maisons, édifices et
autres appartenances comme elles se poursient que jadis soulloient tenir Pieres Hericzon et sa femme,
ensemble o certaine quantité de terres, courtilz et herbregements que ceulx Rouxel et sa femme
disoient avoir eus par eschange de Olive femme de feu Pieres Lebas, sisses toutes celles choses en la
paroisse de Saint-Aubin, es forsbours de notre ville de Rennes, joignantes dun cousté au chemin qui
est près le cymetere de legiise Saint-Aubin dune partie, et un petit chemin par ou len vait du grand
chemin Rennais a leglisse Saint-Estienne de Rennes dautre partie, attenantes dun chieff au grant
chemin par lequel Ion vait de Rennes au pont Saint-Martin et aux herbregetnens et héritages qui furent
maistre Pieres de Quincé et aux héritages et herbregemens à la femme et aux hoirs feu Raoul Leboes,
dautre chief; et joignantes celles choses en partie au herbregement et es héritages de la femme et des
hoirs dudit feu Raoul. Et à la requeste desdiz religioux qui autrefoez nous supplièrent quil nous pleust
la dite donnoyson lour amortir et soufrir quilz y édifiassent une église et un couvent de leur ordre.
Nous eussons mandé à certainz de noz genz eulx enquerre de la dite donnoison, et quelz estoient ceulx
héritages et quel préjudice nous portast les amortir et les y laisser édifier, et auxi faire bannir si
aucuns avoient que y debatre quilz venissent nottifier lours préjudices ; oye et entendue la rellacion de
noz diz genz et commissaires qui nous certifièrent de lours diligences sur ce, et que nuls ne se estoient
oppousez es bannies que sur ce avoient faiz faire de par nous en noz generalx piez de Rennes et au
jour de notre marchié dudit lieu, fors et esceptez la dame du Bordage qui disoit partie des dites choses
estre tenues de elle, et sur ce li estre deux cinq soulz deis deniers maille de rente ; et auxi labbé de
Saint Melaine disant sur partie dicelles choses li estre deu un denier de rente, et celle partie estre
tenue de luy ; et auxi monsour Jehan du Rochier chevalier et Jehanne dame de Champeigne sa femme
disanz sur partie dicelles choses lour estre deu maille de rente, et celle partie estre tenue de eulx ;
lesquelx opposanz depuys, comme nous est apparu suffisamment par lettres autemptiques, se sont
consentis pour eulx et lours hoirs que lesdiz religioux puissent édifier es dites choses, ladite église et
couvent, donnanz de lour pure aumosne auxdiz religioux pour touz jours mes toutes les rentes,
juridicions, obéissances et droitures que ils y avoient ; nous desiranz de tout notre cueur laumentacion
du divin office et spécialement de la dite ordre, pour ce que noz predecessours, comtes de Montfort, en
furent principaulx fondours, avons amorti, et par ces présentes amortissons de notre souveraineté et
grâce especial pour nous et a noz hoirs lesdites choses ainxin données ausdiz religioux. Voullans et
octroyant que ils y édifient telle église et tel couvent de lour ordre comme ils verront que sera affaire.
Seuz ce que nous y retenons nulle choses pour nous et noz hoirs, fors estre es bonnes prières, biens
faiz et orroisons deulx et de toute lour ordre, comme principal fondour tant de la dite ordre
généralement que de la dite maison en especial, quant à Dieu plera que elle soit faite. Et sauff en
toutes autres choses notre droit et dautruy. Donné à Nantes soulz notre seel le Ve jour de juign lan mil
troiscenz sexante et ouytt.
5. 30 novembre 1368
Lettres patentes de Jean IV, par lesquelles i l exhorte ses sujets à contribuer par leurs aumônes à la
construction du couvent.
Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2.
Publication :
La Bigne-Villeneuve, P. de, «Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne
nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ule-et-Vilaine, t. 3, 1863,
p. 227-228 ; Recueil des actes de Jean LV, duc de Bretagne, ed. M . Jones, Université de Haute
Bretagne, 1.1, 1980, p.172, n°130.
Nous Jehan duc de Bretaigne, conte de Montfort, faisons savoir a touz que o deliberación de notre
consoil en honnour de Dieu, de saínete Yglise et de saint Dominique, et considéré la volonté et bonne
affection de noz devanciers fondeurs de lordre des frères prescheurs, ce voulanz pourssuivre a
lessaucement de saínete crestianté, pour nous, nostre tres chiere compaigne la duchesse de Bretaigne
et noz hoirs et successeurs, entendons estre principaux fondeurs de la maison ou lieu commandé ou
qui se doit commancer en notre cité, ville ou fors borgs de Rennes, comme apparoistra par noz autres
lettres sur la dite fondacion ; si requérons et exortons touz noz bienveillanz quelcomques qui es frères
dudit orde a laumentacion et aide de leuvre dudit lieu, soient enclinz, devoz et entendens, par quoy
leuvre dudit lieu puisse estre faite, pour loffice divin essaucer, croistre et ediffier par leurs aides,
aumosnes et autrement. Mandanz a touz noz officiers et subgez que es dites exortacions et prières
soient entendens, et ezdiz frères aidanz chacun endroit soy. Ecrit d'Aurray souz notre privé seel le
derrein jour de novembre, lan de grâce mil trois cent soixante et huit. Par le duc, vous présent : Voier.
2
6. 2 février 1369
Lettres de Guillaume Triquant notaire et garde sceaux de la Cour de Rennes, certifiant que le duc
Jean IV fonda le couvent de Bonne Nouvelle, posa la première pierre, et engagea les seigneurs
présents à aider financièrement la construction.
Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2.
Publication :
La Bigne-Villeneuve, P. de, « Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne
nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ule-et-Vilaine, t. 3, 1863,
p. 228-230.
A touz ceulx qui verront ou orront oestes presentes lettres « Guillaume Triquant clerc nottaire et
passour des registres et lettres de la Court de Rennes et portour et guarde des Seauxde la dite court
pour tres redouté et excellent prince Monseigneur le Duc de Bretaigne » certifie et tesmoigne pour
vérité par cestes presentes lettres signées de ma propre main et sellées desdiz seaux, que en cest
présent jour ge fuy présent en ma propre personne ou lieu ou les frères preschours de lordre de SaintDominique avoint es fourbourgs de Rennes près leglise Saint Albin comandé et en propoux de faire et
édifier un moustier et lieu pour leur couvant, et que mondit Seignour de Bretaigne en soy dissent et
apellant pour orginai et principal fondour doudit lieu ou fondement commandé pour faire ledit
moustier print et assist la première pierre qui y fut assisse et que avecques li estoist presenz reverand
pere en Dieu par la permission divine evesque de Rennes, J. humble abbé honeste et religioix home
labbe de Saint Melaine, les sires de Cliczon, de Beaumanoir et de Matignon. Assavoir est messire
Bertrán Gouyon, seignour dudit lieu de Matignon, lequel de son certain apensement et meu de sa
bonne et vraie devoción, diist que il denot et ottroia paier une faiz aux diz religioux doudit lieu de
Saint-Dominique Cent florins dor escuz du coign real pour estre mis et convertiz a aider à faire ledit
fait et ediffice, et que de son asentement et du comandement de mondit seignour de Bretaigne ge
rédigé et mis en un pappier celi leis et donaison avecques et autres sommes que autres personnes lour
firent et donnèrent celi jour et fut ce fait en lan que dit fut mill ccc sexante et ouyts ou jour de la
Purification Notre Damme Virge. Je Guillaume Triquant fuy présent.
7.
14 août 1369
Mandement au sénéchal de Rennes d'enquêter au sujet de la donation d'une terre aux Dominicains
de Rennes que le duc avait l'intention d'amortir.
Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2.
Publication :
Recueil des actes de Jean TV, duc de Bretagne, ed. M . Jones, Université de Haute Bretagne, 1.1, 1980,
p. 179, n°142.
Jehan duc de Bretaigne conte de Montfort a nostre seneschal de Rennes salut. Noz amez chappelains
les frères prescheours de Rennes nous ont donne a entendre que Perrin Lemercier lour a donne une
pièce de terre contenant deme journel tenue de Oliver Desvaux quelle est sise jouste lour église, nous
supplianz quil nous pleust celle pièce de terre lour amortir pour augmentacion de lour église et pour
fere lour cemitiere, si vous mandons et commectons que appelle nostre procureur de Rennes et qui
sera a appeler, vous vous enformez bien et deuement si la dicte pièce de terre lour est ainsi donnée et
si celi de qui elle est tenue si est consenti et si vous trovez que ainsi soit en faites et lesser joir lesdiz
frères, quar en ce cas nous nous y consentons et la lour amortissons pour toujourz mes jusques a deme
journel tant soulement et non plus en tant comme nous touche et saud droit dautruy. Donne a Venues
le XUIIe jour de aoust lan mil troiscenz sexante et neuf.
Par le duc en son conseil vous, le deen de Nantes et le Barbu presenz Taillandier.
8.
10 novembre 1369
Mandement au sénéchal, à l'alloué et au procureur de Rennes de faire une enquête en rapport avec
l'amortissement des terres pour la maison des Dominicains récemment fondée dans la ville.
Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2.
Publication :
Recueil des actes de Jean TV, duc de Bretagne, ed. M . Jones, Université de Haute Bretagne, 1.1, 1980,
p. 181,n°146.
Jehan, duc de Bretaigne et conte de Montfort, a noz seneschal, alloe et procureur de Rennes salut.
Comme nostre ame chappellain frère Guillaume Lecqimier, vicaire et garde dou lieu ordene et fonde
par nous des frères preschours en nostre ville de Rennes, nous ait donne entendre que combien que
nous ayons amorti certains lieux et places pour le fait de lour meison et couvent comme puet apparoir
par noz lettres patan, révérend pere en Dieu et nostre ame conseillier levesque de Rennes ne voulst
pas ycelles choses faire benasices jusques a tant que par nous ou noz députez soient bonnes et
devisees des autres lieux joignes et habitanz a ycelles, pour ce est il que nous qui vouldrions briefment
le ediefement et avancement doudit lieu vous mandons et commettons et a dous de vous que
prestement et senz delay vous transportez sur les lieux en la présence doudit révérend pere ou de ses
vicaires en espiritualites et selond la tenour de noz dictes autres lettres les choses qui vous
apprestront par nous avoir este amorties divisez et mettez bonnes par quoy ledit prélat y puisse faire
abandicion comme en tel cas appartient et de ce le requérez de par nous car ainssin le voulons et senz
préjudice dautruy, mandons et commandons a touz noz subgez vous obéir en ce faisant et dilig'
entendre.
Donne a Vennes soubz nostre prive seau le Xe jour de Novembre lan mil Ille soixante et neuff.
Par le duc presenz le dean de Nantes, Jehan le Barbu et autres.
R Rollant.
9. 1371
Le devis de l'église.
Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2
Publication :
La Bigne-Villeneuve, P. de, «Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne
nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. 3, 1863,
p. 230-234.
Cy ensuist la manière du divis de ce que est afermé à faire à Pierre Bouchier et Jehan Bacheler de
léglise et moustier de noveau fondée et douée près leglise de Saint-Albin de Rennes par les frères
predicatours de lordre des Jacobins, quelle église et moustier veulst et entent à présent faire très
noble seigneur et prince monseigneur monsieur Jehan, duc de Bretaigne, comte de Montfort.
Premier, cette église et moustier fondementeront en oultre ce que en est fait en la demie croez de
trente piez en lé et en long, et les chapelles comencentes de la croez jucques au pignon de embas a
seze piez de parfondeur, laquelle ouvre fondementée se doit ellever a trente et quatre piez de haut ;
assavoir quatre piez et demi en terre, et dehors à quatre piez. En laquelle ouvre devent estre faites
vignt fenestres chacune a son pilier faiz devers le cloaistre, desquelles fenestres seront dous
heribregiees es dous pignons a cinq coulombes, selond lour nature, et douze checune a dous
cotdombes heribregiees moitié a timbres et moitié o hoteaulx, et seix checune a une coulombe
heribregiée a timbre. Item la tour de cinquante piez de haut a une usserie ou a deux, si mestier est, et
a cinq fenestres et a deux arbalestrières en achevant les fenestres commencées, en metant corbeaux
selon lour nature et estages. Et se doit achever le degré montant en dortouer selon sa nature. Item la
segrestennerie de vignt et cinq piez en carré, et au bout oura une sallie de ouit piez o son pignon
carré, o une fenestre a trois coulombes, o son auteir et sa paizcine etfenestre, corbeaulx a lour nature
pour recepvoir les poutres o doux ou trois armoires là où ils devront estre mises. Item la grant église
aura quatre diz trois piliers et deux demiz o basses et o chapiteaulx. Item cinq auteirs, le principal et
cely de derrière et en bas, en la neijf de liglese, trois auteirs o armoires et paiscines et trois
benoistiers a trois portes. Item le bonnage se doit achever o demi pilier en descendent sur les auteirs.
Item sur les lermiers et les corbeaulx dessoubz portenz les ligneuls. Item trois portaulx, un pour
lentrée de cloaistre, les autres deux es deux pignons de liglese, de quoi un sera saillant o cinq bouz et
o cinq naceles, o deus espiz o trois tabernacles, lun pour le ymage de Notre-Dame, les autres deux
pour Monseigneur de Bretaigne et pour Madame avecques les escuz de Bretaigne et de Montfort. Et
l'autre portai o doux bouz et o trois nacelles o une croez par de sur, et les enchapemenz de pignons
selond lour nature o croez par de sur. Item lusserie entrante ou cloaistre en achevant lautre usserie
qui conjoaint le mur du refedoueir. Et est assavoir que toutes ferreures requises en la dite église ils
les debvent asairs selond leurs natures. Item es dous pignons dous fenestres pour clarté donner entre
les lambrins et les couvertures.
Pour lesquelles choses faire et accomplir des poainz et en la manière de sur divisée, de tous service,
forgeure, despans et autres coustage, sauff de pierre, boais pour chaufauz et autres boais a ce faire
nécessaires, cordage, chauz et sablon qui en oultre sur le lieu lour seront renduz, et parmi cest
civenent, ceulx desurdiz sont tenuz et checun pour le tout fournir, en lour paient pour ce, par les
termes qui en suivent, quatre mille livres monnoie courante a certains termes, assavoir est chacun an
mille livres jusques celle somme soit paiee. De quoi des le temps de présent auront quarante livres
pour faire leurs garnisons, et en suivant par le quartier jusques au parfait des diz mill livres chacun
an les diz quatre ans durant. Et commenceront a ce le lundi après la Saint Michiel prouchaine. Et y
tendront en louvre chacun jour ouvrable vignt ou trente ouvriers, par quoi les dites choses soient
prestement faites, ainssin comme frère Guillaume Le Moulnier vicaire de lostel, ou cil qui en son lieu
sera pour le temps verra estre à faire ; ainssin que si en un temps mains en y avoit pour ce que ne fust
veu estre le proufist, en autre temps convenable a faire louvre le retoreroient et y tendroient des
ouvriers a loferont. Et leur sera celle somme paiee en faisant louvre, comme dit est, ou en regard au
nombre des ouvriers qu'ils tendront et que le fait se fera. Et se continueront en faisant leuvre, comme
dit est, jusques à tant quelle soit accomplie des poinz a divisez cidesur, leur baillant les choses que len
lour doit rendre sur le lieu, comme dit est ; et si dejfauty avoit de les paier et bailler de la dite somme
a loferont quils feroint et feront de leuvre ou des necessairs à ce qui lour debvent estre renduz, comme
dit est, yceulx ne seraient tenuz en des dompmages ne seront conpellez a plus faire de louvre forz à
loferont que paiez en seroient. Et quant a ce fournir et accomplir de la partie des diz Pierres et Jahan,
selond que dit est, ils ont obligé et obligent par notre court de Rennes aux diz frères eulx et chacun
pour le tout sanz divission faire, lours hoirs et touz lours biens moubles et héritages presenz et avenir
quelconques, et les corps deux et de chacun pour tenir hostage, leurs biens explectent en teile ville de
Bretaigne comme en seront requis, desquelx biens et en quelle part que le portour de cestes vouldra
prendre et ellire, par principal et dommage, desquelx dommages il sera creu a son simple serement
pour toute preuve de plain et sanz plet, sans oir ni recepvoir ceulx obligez ne autres en lours noms
opposition, exception, quittance, novacion, supplication amender ne dire exoine, querre terme de
parlier, jour jugé, viez, brez, applegemenz, impetrer ne aporter, ne autres dillacions. Aux quelles
choses tenir, fournir et accomplir sanz venir encontre en aucune manière y ceulx obligez et chacuns
presenz et concentez renoncianz en ce à toutes exceptions de fraude, de barat, de decepte. Et
généralement a toutes et chacune les causes et raisons, dillacions et empreschemenz qui contre la
tenour de ces lettres pourroiet estre dites ou appousées et qui en empeschent lexecution dicelles lour
pourraient valloir et aider tant de fait, de droit que de coustume par lours serremens donnez aux sainz
ewangiles firent condapnez. Donné tesmoign le siau des contraz de notre court o le seel Guillot
Allenot à requeste diceulx obligez, le mardi empres la nativité Notre Dame lan mil LUC soixante et
onze. Jehan Brecart, transit.
10. 31 août 1371
Copie du mandement de 4000 livres accordé par le duc de Bretagne
Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2.
Publication :
La Bigne-Villeneuve, P. de, « Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne
nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ule-et-Vilaine, t. 3, 1863,
p. 234-235.
Johan duc de Bretaigne comte de Montfort. A sire Thomas de Melbourne notre trésorier et recepveur
général et à ses lieutenans en Bretagne gallou salut. Nous vous mandons et commandons et a chacun
de vous que vous paiez et asignez sur les receptes de noz imposicions, gabelles et autres revenues dou
plat pais de levesché de Rennes à maistre Pierres Bouscher et à Jehan Bacheler maczons la somme de
quatre mille libres, pour parachever et acomplir de maczonnerie liglise que avons fondé esforbourgz
de notre vile de Rennes, près le convent des Frères preschours selond la forme du divis dicelle église,
de quoi aultrefoiz faistes ou lun de vous merché o les diz Boschier et Bacheler, comme plus a plain
apparet par la cedulle sur ce faite, et nous faictes bien assigner des diz maczons de paracomplir ledit
covenant selond la tenour de ladicte cedulle ; appelez a ce notre recepveur de Rennes et le priour
doudit lieu, et auxi ordrenez a notre dit recepveur faire venir pierre et autres choses nécessaires pour
lacomplissement dicelle maczonnerie hors le convenant desdiz maczons et les mises que sur ce fera
notre dit recepveur, raportant notre mandement et relation de notre alloé et procureur de Rennes ou
lun deulx dou coutages desdictes choses, li seront alloes à cez comptes et ce faites sanz nulle
dissimulacion, et afin que par deffaud de ce nait oudit ouvre nul retardement par deffaut de vous ne de
notre dit recpveur de Rennes, mandons et commandons a tous fermiers et autres subgez et oboissans
en ce faisant à notre dit recepveur de Rennes oboir et diligeaument entendre afin d'avancier le service
de Dieu en celle yglise. Donné à notre vile de Nantes, le derrain jour daoust lan mili Hic soixante et
onze. Par le duc Geoffroi. Donné par coppie soubz le seau des contraz de la Court de Rennes. Le
XXVIIIe jour dou mois daurill lan mili Ule soixante et douze - Jehan Brecart passe pr coppie, et
collation faite par moy.
11. 28 avril 1372
Copie du mandement du lieutenant de Bretagne au receveur de l'évêché de Rennes pour l'emploi
des 4000 livres à la construction de l'église des frères prêcheurs.
Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2.
Publication :
La Bigne-Villeneuve, P. de, «Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne
nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ple-et-Vilaine, t. 3, 1863,
p. 235-236.
Jehan Goniere lieutenant en Bretaigne Gallou pour mon maistre sire Thomas de Melbourne, trésorier
et recepveur general en Bretaigne. A Alain dou Bouais recepveur en levesché de Rennes des
imposicions troictes et pippages et gabelles pour Monseigneur de Bretaigne, salut. Gey recepu le
mandement de mondit seigneur a moi adreczant contenant paier ou assigner a Pierres Bouschier et
Johan Bacheler maczons sur les imposicions, gabelles et autres revenues des plaz pais de levesché de
Rennes la somme de quatre mille libres pour acomplir la maczonnerie de liglese des frères preschours
dou couvent de Rennes comme plus a plain est contenu ou dit mandement et la copie douquel cest est
ennexé. Si vous mande et commande que vous paiez es diz maczons sur la recepte des plaz pais douait
eveschié ladite somme dé quatre mille libres par quartiers, selond quil est contenu ou contrat du
marché et obligación qui en a esté faite o lesdiz maczons, et gardez que ny ait faulte, par quoi pour
dejfaud de ce ledit ouvre ne soit retardé destre fait. Et par raportant ces lettres et copie du mandement
de Monseigneur et lour quittance, ce que baillé lour aurez vous sera alloué et vauldra descharge,
quant vous compterez. Donné à Rennes soubz mon signet le Xe jour de septembre lan mill IIIc
soixante et onze. Passe Jehan Goniere. Donné par copie soubz le siau des conctraz de notre Court de
Rennes. Le XXVIIIe jour dou mois de apvrill lan mill IIIc soixante et douze ans. Jehan Brecart passe
par coppie, et collación faite par moy.
12. 8 juin 1372
Mandement du duc de Bretagne pour clore une ruelle bordant le couvent des frères prêcheurs de
Rennes.
Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2.
Publication :
Recueil des actes de Jean IV, duc de Bretagne, ed. M . Jones, Université de Haute Bretagne, 1.1, 1980,
p.212,n°200.
Jehan, duc de Bretaigne, comte de Montfort, a noz amez etféaux seneschal et alloue de Rennes, salut.
Venuz sont pardevers nous les frères prechours dou couvent de Rennes que nous avons fondé puis
nagueres de temps et nous ont donne entendre que il a par lour lieu de lour jardin terres et
herbergemenz une petite ruelle qui grantdement lour est préjudiciable et nuisance et si elle nestoit
ostee ou mise a part ne pourraint bonnement cloire les terres pour lour jardin et herbergement
neccessaires et auxi que ladicte ruelle nest pas a nous ne a autres moult utille ne nécessaire comme ils
dient et nous ont supplie lour pourvoir sur ce de nostre grâce et remede, pourquoy nous, qui voulons
et desirons laugmantacion doudit couvent en tant comme bonnement povons vous mandons,
commandons et commectons si mestier est a chacun de vous que ad ce appelle nostre procurour et
aucuns des prochein veisins doudit lieu vous transportez et descendez sur ce et en cas que vous verrez
et troverez que çeHe_ruellepuisse estre close et la voie icelui lieu ostee senz^œ]t pr^^^e^jious
et
dautres voulons et lour avblïs~ôTtrW?ét~oc^^
et de nostre grace^speclalquè vous
le faites et souffrez clorre ladicte ruelle et en oster la dicte voie et de la ou vous troverrez que elle fust
neccessaire et que ce portast préjudice a nous et a autres si la faites tourner un des costez de lours
terres pour lour herbergement au mains préjudiciable et en dommageux que vous verrez que
bonnement puisse estre par quoy ils puissent clorre lours dit jardin, terres et lieu, mandant et
commandant a noz subgiez et chacun en ce faisant vous obéir et diligeaument entendre et de ce que en
troverez et ferez lour donnez relacion pour loour valoir en perpétuel mémoire. Donne a Venues souz
nostre seau le Ville jour de juign lan mil ILJc sexante et douze.
Par le duc de son propre commande, presenz vous, le [deen] de Cliczon, le chambrelen, [maistre]
Guillaume Loriel et autres.
R Rollant.
:
13. 28 juillet 1373
Lettre de du Guesclin, confirmant les paiements octroyés par le duc de Bretagne.
Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2.
Publication :
La Bigne-Villeneuve, P. de, «Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne
nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ule-et-Vilaine, t. 3, 1863,
p. 236-237.
Bertran Duguesclin duc de Moline, Connestable de France, à Perrot Nepveu receveur ordinaire de
Rennes, Alain douboais receveur de lextraordinaire et des foages de levesché de Rennes, et chacun
salut. Comme les religieux de lordre des frères prédicatours de Rennes ayent emprins et commencié à
faire et ediffier une église es forbourgz de la ville de Rennes, et le Duc de Bretaigne, selon la teneur de
ses lettres qui se ensuivent [...] vous eust et à chacun de vous rescript et comandépaier les ouvriers et
autres choses touchant le fait diceli ediffice ; et comme depuis ayt le Roy notfe sire asiis sa main sur le
duché, pourquoy, comme par la supplication desdiz religioux avons entendu, cessez et nevoulez faire
les paemenz de celle matière et ediffice e grant lésion et préjudice deux et en retardent le bien et office
divin, est que a lour supplication vous faisions savoir que oncques ne fut lintention du roy par sa mise
main empescher ne retarder le fait et accomplisseent audit ediffice. Ainz vous mandons et a chacun
depar le Rou note sire, partant comme a lipuet appartenir, en faire et acomplir les paemenz de la ou
ne le aurez fait pour le temps passé et avenir, en prenant diceux quittance des paemenz que en ferez,
adfiin qu'ilz vous vaillent en descharge ver qui quant et comme estre devra. Donné à Rennes sobz
notre scel le XXVHe jour de juillet lan de grâce mill troes cenz soixante et treze.
Par Monseigneur le Connestable a votre relacion. J. Mauvoisin.
14. 23 juin 1494. Règlement des écoles de la ville de Rennes.
Institution d'une procession annuelle des écoliers à la chapelle de Notre-Dame de Bonne
Nouvelle, le 17 novembre, pour commémorer la date du traité signé par la duchesse Anne en ce
lieu en 1491.
Publication :
Etasse, « U n e date historique précisée et une cérémonie religieuse à Notre-Dame de BonneNouvelle... »,
Bulletin et mémoires de la société archéologique d'Ule-et-Vilaine, t. 37, 1907, p. 267-270.
Item et oultre plus seront tenuz lesditz recteurs pendant et durant le temps que régenteront lesdïctes
escolles et qui leur seront lessées, faire aller en bonne ordonnance et honneste, une foiz lan, les
enffans afluant esdictes escolles deux à deux ordinairement en procession depuis le lieu desdictes
escolles jusques à Notre-Dame de Bonne Nouvelle, par Bout de Cohue et la Porte Saint-Michel. Et ce
le dix-septiesme jour de novembre, et à l'autier et chapelle d'icelle, par l'un desdits recteurs ou
bacheliers, homme d'église ou autre prebtre notable par lesditz recteurs, commis, député et ordonnée,
chanter et célébrer une messe à nocte, diacre et subdiacre, en rendant grâces et louanges à Dieu et à
la benoiste Vierge Marie du traicté de paix lequelfut fait et conclut entre nostre dict seigneur le roy
et nostre souveraine damme et mestraisse terriaine la royne audict lieu de Bonne-Nouvelle le dixseptième jour de novembre l'an mil HIJ C LIIII onze.
Et auxi en louant, regracient et remerciant Dieu du très hault, magnifique, singulier et espécial
advantaige que luy a pieu faire à touz les manans et habitons de ladicte ville laquelle ce néanmoins
que tout le résidu des pays et duché de Bretaigne, par l'espace de troys ans et plus eust esté et fust
occupé par nostre dict Sire lors adversaire à nostre dicte souveraine damme et mestresse la Royne.
Toutesfoiz par les bons parents amis et subgetz, avecques l'aide des seigneurs, officiers, bourgeoys,
manans et habitants en icelle, moyennant lesdictes aides, conseilz et supportz des parens et obbéissans
de nostre dicte souveraine Damme et mestresse, la Royne et singulièrement moyennant les bons
conseilz, conduites et supportz de très noble et puissant seigneur monseigneur le prince d'Orange et
lieutenant général de la dicte damme, avesques l'aide et intercession de la Vierge Marie, ont esté
touiours bons et loiaux et sans aucue reprehension envers nostre dicte damme et mestresse terrienne
et luy ont esté touiours vroiz obbéissans, ainsi que dévoient sellon droit roison et équité et tant et
tellement que ladicte ville a été gardée vertueusement, en résistant touiours virilement ès adversaires
des pays et duché de Bretaigne. A l'occasion de quoy et mémoire perpétuel seront faites
sollennellement après l'offerte de ladicte messe, prières pour nostredict sire le Roy, la Royane,
monseigneur le Dauffin, Monseigneur le Prince et pour tout le sang royal, pour touz les seigneurs du
Royaume, pour l'entretenement de la police et le bon régime dé toute la chose puplicque dudit
royaume ; et mesmement pour touz nos ditz seigneurs officiers et bourgeois de ladicte ville, lesquels
ont esté causes de lediffement de la dicte maison. Et à laquelle messe assisteront personnellement au
letrin touz et chescuns les bacheliers des dictes escolles, excepté ceulx lesquelx seront à exercer les
offices de diacre et subdiacre ou mesmement celuy lequel par lesdits Recteurs seroit commis, député et
ordonné à chanter ladicte messe. Et pareillement, tous les enffans afluans es dictes escolles experts et
arts et science de musique et chantrerie seront depar lesditz recteurs commis, députez, et ordonnez à
chanter au letrin durant ladicte messe ».
15. mai 1510.
Lettres patentes de la reine Anne, qui accordent aux frères prêcheurs l'exemption de plusieurs
droits.
Copie ancienne : Arch. Municip. Rennes, GG 292.
Anne par la grâce de Dieu Reine de France et duchesse de Bretagne sçavoir faisons à tous présents et
advenir que comme il a plu à monseigneur de nous laisser la totale disposition et jouissance des
affaires de notre pays et duché de Bretagne et des droits souverains prérogatives et prééminance qui
en dépendant avec le pouvoir et faculté de donner et distribuer à notre volonté toutte telle gratuite
liberté franchises exemptions que bon nous semble à ceux qui bien le mérittent et de [...] et soit ainsy
que nos chers et bien aimés orateurs les prieurs religieux et couvet des frères prescheurs de NotreDame de Bonne Nouvelle es faux bourgs de nostre ville et citée de Rennes nous ayent fait dire et
remonté que pour leur nourriture et entretènement ils font souvent venir et apportent leurs vivres tant
par charoy que sur chevaux et même pour le fait des réparations et bâtiments de leur dit couvent et à
cette cause les ceuilleurs (?) et commis des devoirs du pavage lignage et clôture du dit lieu
demandent et s'efforcent prendre et lever les dits devoirs sur les chartyers et voituriers qui ainsy leurs
amennent les dittes choses nécessaires, ce qui leur revient à grande charge et ennuy même que le
procureur des bourgeois et gens dicelle ville veullent contraindre lesdits suppliants à faire paver les
prochainnes rues et chemins étants à lentour du pourpris de leur dit couvent et iceluy pavement
continuer et entretenir en réparation qui leurs seroit très difficille et quasi impossible à porter, nous
suppliants quil nous plaise les en exempter et affrenchir et surtout de leurs impartir nos grâces et
libéralités très humblement nous requiérant icelles pour quoy nous les choses considérées et la grande
ferveur et dévotion que avons toujours eu à notre Dame de Bonne Nouvelle préiée et vénérée audit
couvent afin même d'estre participante es prières et oraisons dudit couvent et pour autre cause et
considération - Nous à iceux prieurs religieux et couvent des frères prescheurs avons au Jourd'huy de
notre grâce spéciale pleine puisance et authorité donné concédé et octroyé, donnons concédons et
octroyons par les présentes pleines et perpétuelles exemptions franchises tant du pavement et
contribution d'iceux devoirs de pavage cloison et lignage que à la facture entretènement et
continuation des dits pavés hors iceluy couvent fors seulement audevant de leur porte et issues sans ce
que au temps icy ny leurs charettes voyturettes quelconque respectivement conduisant et amenant
ainsy leurs dits vivres et choses appartenentes aux dits religieux prieurs et couvent y puisse estre
contreints en aucune manière cy donnons amendement par les mesmes présentes a nos amez et féaux
conseillers les gens des comptes audit pays général trésorier partie - et autre acquis ne pourra
toucher que de nos présents dons et concessions et octrois de tout l'effet et contenu en cesdites
présentes ils en chacun endroit soit fiaient souffrent et laissent aux dits orateurs suppliant pleinnement
et perpétuellement jouir et user cessant tous empeschements au contraire. Et afin que ce soit chose
ferme ou stable à toujours nous avons fait mettre notre scel aux dittes présentes sauf en autres choses
notre droit ou lautruy en avoir, toutes en suppliant mondissieur que son plaisir soit agréable cette a
nos présentes et en icelle confirmant commander ou faire expédier aux dits prieurs religieux ou
couvent des lettres à ce requises ou nécessaire. Donné à Bloys au mois de May lan de grâce mil cinq
cent et dix signé sur le replis par la reyne duchesse marchant et sellé du grand sceau de sire jeaunne.
16. 1634 - description du voeu
Original : arch. Municip. Rennes, GG 292.
Publication : Paul Banéat, « Le vieux Rennes », Rennes, 1905 (rééd. 1972), p. 176-177.
Le veu consiste en ungne image de la Vierge couronnée, tenant le petit Jésus entre ses bras, lequel a
la main élevée pour donner sa bénédiction sur la ville de Rennes, dont la figure faicte en ovalle est
représentée au pied de l'image de ladite Vierge, laquelle image a deux pieds de haulteur et est pozée
sur ung baze de deux pieds ou environ. La figure de la ville ayant de longueur troys pieds deux
poulxes et de large par le milieu ung pied et demy poulxe, non compris ledit baze, sur lequel est pozé
ladite image de la Vierge. Autour de laquelle ville est figuré la ceinture des murailles d'icelles avecq
vingt quatre tours, et au-dedans sont represantes par éllévation les églises de Saint-Pierre, SaintSauveur, Saint-Yves, Toussainctz, Saint-Germain, abbaye de Saint-Georges, couvons des Carmes, de
Saint-Françys, et maison des pères Jésuistes, couvent des Urselines, grosse orloge et chapelle SaintJacques y joignant, bastiment faictz pour le Palláis, maison de ville, portes d'icelle ville, etau-dehors
l'abbaye de Saint-Mellaine, couvent de Bonne Nouvelle, Saint-Aubin, couvant des pères Minimes,
maison de Santé, et nombre de maisons places et rues dé ladite ville, et rivière qui passe dans icelle, le
tout d'argent pesant cent-dix-neuf marees, y comprins la table de boys en laquelle est enchâssé la
figure de ladite ville et autres choses ci-dessus mentionnés. Au plat fonds de laquelle y a quatre
pertuis de grandeur pour y passer le doib d'un home, qui a esté placé sur une table de marbre portée
sur deux colonnes aussy de marbre, et pied estait qu 'on faict faire exprès mesdits srs les habitants
entre l'autel de la chapelle Notre-Dame de Bonne Nouvelle et l'autel de la chapelle Saint^Joseph ».
17. 1634 - description de la cérémonie du voeu
par Yves Pinsard, Le triomphe du vœu de Rennes à Notre-Dame de Bonne Nouvelle, 1634.
Repris par Pierre-Stanislas Vert, Notice historique sur le voeu de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle,
rendu par la ville de Rennes en 1634 et renouvelé en 1861, suivie de considérations sur le culte de
la sainte Vierge, Rennes, 1861.
Yves Pinsard, op. cit, extrait p. 19-21:
Le compte Jean partant de Rennes y avoit laissé Jeanne de Flandres sa femme, princesse des plus
courageuses aux exécutions des armes , des plus advisées aux conseils d"estât, et des plus religieuses
du monde. Laquelle durant ces jours là, alloit visitant les églises y suppliant le Dieu des armées de
bénir celle de son mary : et s'estant retirée pour faire son oraison dans une petit chapelle de S.
Vincent Martyr, au lieu ou est à présent basti l'autel du nom de Iesus, en l'église de BonnesNouvelles, le courrier l'abordant et luy présentant les lettres du comptes son mary; comme il
apperçeut qu'elle craignoit d'y treuver en les ouvrant quelque chose qui lui depleust, il l'a rasseura
par ces parolles, Bonnes Nouvelles Madame.
Ce Just de la qu 'accomplissant le Vœu que son mary avoit fait de bastir ce convent, ils le dédièrent à
Dieu sous le tiltre de nostre Dame de Bonnes Nouvelles. Cecy est confirmé par ces anciens vers
Fançois, escrits en des lames de cuivre sur l'entrée de l'église du mesme couvent.
L'an mil trois cents soixante et huict
Par le Duc Jean quart de ce nom
Fut ce convent icy construit
Dont à bon droit et grand renom
En l'honneur de l'Assomption
De la Vierge Royne pucelle
Fut faite la fondation
Quifut au pays Bonnes Nouvelle,
Car par la prière d'icelle
Et du grand prince la Foy
Fut fondé point ne le cele
Après la grand iournée d'Auray.
Dieu semble si favorable à ceste maison que tous ceux qui y prient sont exaucés, et se voit au coing du
cloistre joignant l'église une image de nostre Dame tenant son petit enfant Iesus entre ses bras, le tout
en platte peincture, que l'on croit y avoir esté peínete au mesme temps que le convent just basti. Cette
image s'est rendue célèbre pour les grands miracles qui s'y font ».
Décrit plus loin la procession sortant de la ville par la porte aux Foulons, passant le pont. « à l'entrée
du cimetière Sainte- Anne vers le bout du pont, l'on voyait au coin dudit cimetière un portail élevé de
24 pieds, orné de riches tableaux [...].
y. 58-59 :
« Après que l'on estoit sorty de dessous ce portail on découvroit la façade de celuy de la porte du
cimetière de Bonne Nouvelle, laquelle estoit ornée de plusieurs armoiries, au plus haut estoient celles
du pape entre deux trophées, au-dessous estoient celles du Roy, entre celles de Bretagne, et de
Monseigneur l'Eminentissime Cardinal duc de Richelieu, l'on y voyait aussi celles de Monseigneur de
Rennes et de la ville, de l'ordre et du général des frères Prescheurs. S'avançant dans le cimetière l'on
entroit en l'église par un portail de trois autres pirámides, entre lesquels se voyaient deux anges
beaux comme des soleils, et revestus de satin blanc à broderie d'or, qui donnaient de l'encens d'une
main et de l'autre présentant des fleurs. Au même temps qu'on entroit en cette église, l'on y
rencontroit tant d'objets élabourezpar les plaisirs des sens, que l'on ne sçavoit auxquels s'arrester, si
l'œil estoit ravy par les plus rares traits de la peinture, ou par les plus riches nuances de la tapisserie
qui couvroit les murailles depuis le haut jusqu'au bas, ou par les violences qui brillaient en ce
temple ; l'oreille demeuroit enchantée par les plus doux et les plus inouis accords de la musique, et de
la ravissante harmonie des orgues et des voix. Et en un mot toutes les raretés qui s'estoient vues en
toutes les places où le vœu étoit passé, ou reposé, s'assemblèrent en cette église, comme les lignes en
leur centre.
p. 60 :
Dès le matin du jour de la cérémonie, l'entrée du chœur et de cette partie du cloître où est la chapelle
de Notre dame de Bonne Nouvelle avoit esté gardée par des Hallebardiers de la ville. Le vœu fut
premièrement porté devant le grand autel, dans le chœur, où la musique et les instruments firent de
nouveaux efforts, chantons un motet, après lequel Monseigneur dit des oraisons. De là le vœu fut pris
de devant le grand autel, et porté devant celuy de Notre dame de Bonne nouvelle, en la même forme
qu 'il avoit esté aporté depuis Saint-Pierre ».
18. 1669-1690 actes capittdaires, registre des délibérations du conseil du couvent
Décisions du chapitre des frères concernant les travaux d'agrandissement et de réfection du
couvent.
Original : Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1.
'
p. 1, « item jour a esté arresté que la chambre situé sur la salle appellée la v—m— joingnant aux
greniers du couvent et la plus proche de la grande porte seroit gardée aux prieurs et quelle ne seroit
concédée à auchun autre sinon quand condition d'y sortir lorsqu 'il plairoit au prieur y demeurer donc
vulgairement est appelle la chambre des prieurs ». (8 octobre 1669).
p. 61, «Le mesme jour (8 octobre 1669) on a déterminé qu'on alongerait le logis neuf qui est
maintenant pour les hostes, jusque à la bibliothèque qffin que ledit corps de logis serve d'infirmerie, et
ce suivant l'advis de mr. Corbineau, architecte, le plustoty faire se pourroit ».
p. 63, « le 1er jour de may 1670, le révérend père prieur ayant raconté à son conseil les difficultés qui
se rencontraient dans l'exécution du dessin qu'on avoit prévu le 8 octobre 1669 pour alonger le logis
qui sert maintenant pour les hostes, on a arresté qu'on ne passeroit pas oultre ayant hasard principal
dudit que le corps de logis vis à vis où est la bibliothèque ne vint à crouler à raison de la profandeiZ.
desjondaments, quil conviendroit faire lequel ayant commencé estant desja fort profond on ne
o^ouvodïesoluJe et les terres tomboient tout autour ».
p. 64, « Le 26juillet, le sr. Crine ( ??) a demandé advis au conseil s iljugeoit a propos d'alouer ( ?) la
muraille du jardin qui regarde Saint-Etienne pour y faire un espalier. Il y a consenti ».
p. 64, « Le 5 aoust 1670 il a esté aresté au conseil que toutes les amandes et aumosnes qui seroient
ordonnées dans de la barre de mon ? de la justice seroient mises au ? pour estre employées au
bastiment du dortoir du grand cloistre qu 'on désire faire... ».
p. 65, le - octobre 1670 le Rdpère du conseil ayant veu le dessin du grand dortoir quon veult bastir et
quon doibt avancer dans la court environ de 13 pieds et demy ou 14 continuant le pignon de la grande
vitre dans Vestât ou il est sans y toucher et y faisant un dortoir dans la mansarde sont approuvé et
conclu de le bastir en ceste sorte sauf à voir si on jugera expédient du costé de la cour sous ledit
estage de faire dix chambres qui pourront servir aux frères convers. Au mesme jour on a aussi arresté
quon supporteroit davoir un espace de - (terre) vers Saint-Etienne qui sera nécessaire pour la
(carrer ?) nostre jardin commençant depuis le bout de la muraille qui est vis à vis le presbitère où est
le cabinet du jardin des fleurs jusque a l'autre bout du jardin où est le bastiment neuf... ».
p. 66, « Le mesme jour 9 octobre 1671 on a unanimement trouvé - au conseil que frère François
Moinet ( ?) travaillât à faire le grand autel dans le cœur suivant le dessin quil en a fait soy mesmes
quoique jouxtant ( ?) dans la chapelle des trois rois ( ?) au-dessous de la chaire du prédicateur on les
trouva ( ?) - images de — de Sainte-Rose de Lima.. ; ».
p. 77, le mesme jour (22 mars 1675), ledit RP prieur a proposé aux PP du conseil qu'il ny avoit plus
d'argent depostpour les bastiments, et ils ont consenti qu'on emprunteroit ce qui seroit nécessaire
pour achever le bastiment.
p. 93, le 23 février 1679, le RP preur ayant assemblé les RPP du conseil, leur a déclaré qu 'il estoit a
propos de faire raccommoder la seconde lampe de devant la Vierge qui avoit esté presque brisée par
le vol qui se fit il y a quattre ans et que pour contribuer aux fraits, sçavoir s'ils jugeoient à propos d'y
emploier une chaisne d'or et deux petits cœurs d'or, qui pourroient facilement s'égarer et qui
n 'estoient pas de grand apparat devant ledit autel de la Sainte Vierge. A quoy ils ont unanimement
consenti ».
p. 98, « le 9 septembre 1681, le RP prieur ayant assemblé le conseil a proposé le f. Farce ( ?) pour
estre examiné au bout des dix moys, lequel a esté unanimement reçu des Pères. De plus les pères ont
été d'avis que le RP prieur fist un précepte à toute la communauté de rapporter à la bibliothèque tous
les livres qui en sont avec deffense d'en tirer aucun sans permission du père prieur et sans donner un
billet au bibliothécaire. De plus d'ordonner qu 'on raporte au réfectoire toute la vaisselle, servietes et
autres ustensiles que les religieux ont dans leurs chambres ».
p. 110, le 5 février 1683, le RP prieur après diner ayant reveu les comptes dans la sale de l'hospice
proposa aux RPPP du conseil que M. et Mette Peret qui ont fait céant une fondation et qui veulent
estre enterrés dans la chapelle de Notre Dame à la porte qui descend de la chaise du prédicateur
souhaitaient mettre une pierre tombale sur le lieu de leur sépulture, mais que les frères pouront faire
oster quelque temps après leur enterrement. Sur quoy les pères ont consenty pourvu que lesdits sieurs
et dame Seret donnassent quelque chose pour l'occupation de la place pendant ledit temps. Ce quils
ont exécuté et donné une déclaration par devant notaires quils ne prétendoient pas que ladite pierre
fust définitive.
p. 113, le onzième octobre 1683 [...]. Et sur ce le RP prieur leur a proposé quil falloit raccommoder
la porte qui entre dans la cour d'embas qui menace ruine et quil faudra pour cela du tuffeau et quon
en pourroit prendre dans la petite muraille dentre la susdite petite cour et lejardin dans les places des
fenestres qui y sont et quon pouvoit baisser ladite muraille a hauteur raison noble et mestre une petite
balustrade de boys au dessus. Les RP pères en ont esté dadvis.
p. 135, le même jour (12 mai 1690) le RP prieur a proposé aux RP prieurs de faire faire une espèce de
cloistre ou gallerie entre les deux pavillons de la porte du couvent et celuy de la porte pour entrer
avec les charrettes dans le jardin afin quon y peut parler à couvert - quelle gallerie sera ouverte par
devant et n 'aura qu'une petite murette d'environ deux pieds de haut en forme d'appuy du costé de la
cour de quoy les pères ont été d'advis n 'y ayant aucun lieu à couvert de la porte quand il fait de la
pluye et afin qu 'on naille point parler à l'église.
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19. 1729, 20 juin. Aveu au roi du couvent.
Original : Arch. Dép. Dle-et-Vilaine, 18 H 14.
Extrait :
« Déclarent lesdits religieux posséder leur maison conventuelle consistant en leur église, cloistre, .
dortoir, cours devant derrière et jardins le tout cerné de murs, situé entre la chapelle Sainte-Anne et
la paroisse Saint-Aubin et l'église saint-Etienne setendant leurs jardin du costé du nord dans la ;
paroisse de saint-Germain, le tour ensemble contient quatre journaux trente deux cordes de terre ou !
environ y compris leur maison située au portail d'entrée dudit couvent ou tiennent les classes et trois I /
autres petites maisons joignant au mur de leur église donnant sur la rue des Echanges, y comprinsii
aussy la cour boutique proche ladite église nommée vulgairement cour bonne nouvelle, deux autres
petits appartements au pied de la tour de la dite église et une rangée de petites boutiques appentis, le
long de leur église et couvent à commencer au pied de la ditte tour, à venir au grand portai chartié du
dit couvent donnant sur la rue saint-Dominique, lequel couvent et enclos, join du côté occidental au
pavé de la rue haute dite présentement de saint-Dominique apprendre du bout avis la porte de la
chapelle sainte-Anne à venir au puis dans la ditte rue joignant l'extrémité du mur de leur jardin, et du
côté méridonial à la petite rue qui donne aussy à la porte de la dite chapelle sainte-Anne et qui
conduit au carrefour saint-Aubin de là le long du pavé de la rue des Echanges qui conduit au
presbitère et paroisse saint-Etienne, du côté occidental au presbitère et jardin de saint-Etienne, du
coté septentrional aux jardins appartenant aux sieurs Louvier ( ?) les deux frères, le quel couvent et
enclos espécifié cy dessus relevant du roy sous son domaine... ».
20. 1790. Liste des biens déclarés par les Dominicains en 1790 :
Original : Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 1 Q 207, biens nationaux.
Extrait :
... Déclarent avoir un vaste et vieux couvent au Nord de Rennes, une grande église, et une chapelle en
grande vénération demandant beaucoup d'entretien et à grand frais par les solennités presque
continuelles qu'on y fait, 2 petits parterres et un jardin légumier sans ornement ».
+ 37 fondations en rentes foncières, 8 constituts, maison locatives, fermes de campagne, total 11773
livres de rentes. 7 Charges = 1412 (réparations, entretien, 6 domestiques)
Etat de la bibliothèque : 1401 grands et petits in folio, 1 bible manuscrite, 538 grands et petits in 4°,
3359 grands et petits in 8°, in 12, in 16, in 24, 2 globes céleste et terrestre.
Etat des meubles et ornements de l'église :
Argenterie :« Il ne nous reste que 8 calices, 2 ciboires, 2 soleiles, un ostensoir ou est une épine de la
couronne de notre sauveur, une petite statue représentant sainte Helenne ou est u morceau de la vraie
croix, 2 burettes, une burette, un plu, 6 chandeliers d'autel, 2 d'acolites, une croix, un crucifix, 6
vases d'argent à fleurs, un encensoir, une navette, un bénitier avec un goupillon, une lampe d'argent,
2 de cuivre
Linge. 64 chasubles, 34 dalmatiques, 21 chappes, 26 nappes, 10 tapisseries, 9 tableaux dans l'église,
5 dans le fond des autels, 8 grands dans la chapelle, plusieurs moyens et petits tableaux, ex voto... un
jeu d'orgue de 16 pieds, un grand cœur fermé d'un grillage de fer, un jubé avec stales hautes et
basses, un lutrin de bois. Une tour où sont 4 cloches d'accord la plus grosse pèse environ 2400 livres,
une 5 pèse 100 livres, une autre 50 livres sur le chancel.
Etat des infirmeries ou chambres d'hôtes : 4 chambres garnies de 2 lits chaque, un crucifix, une
armoire, tables,chaises, fauteuil.
Dans l'ancien réfectoire il y a 7 vieux mauvais tableaux. Celui ou nous mangeons, il y a une boisure
avec des encadrements de toile peinte, 3 tables, 2 armoires et chaises. Une autre salle toute boisée
avec placage, 2 tables et chaises.
e
21. mai 1790. Procès verbal de visite du couvent par les officiers municipaux.
Original :
Publication :
Toravel, Jean, « Le couvent des dominicains de Rennes au XVUIe siècle », Bulletin et mémoires de la
Société archéologique du département d'Ule-et-Vilaine, t. 92, 1990, p. 234-236.
Extrait :
«Nous n'avons trouvé dans la bibliothèque d'autre manuscrit qu'une bible in-folio, en caractères
gothiques et sur velin, portant date de l'an 1216. L'état de la bibliothèque nous a paru formé
principalement d'auteurs théologiens, d'interprètes de la Sainte Ecriture, de philosophes anciens et de
prédicateurs d'historiens, de Pères de l'Eglise, de grammariens et de quelques anciens livres de droit
civil et canon et de plus grand nombre de livres de dévotion..
[...]
« Descendus dans le cloître, nous l'avons trouvé propre et en bon état ; les arcades sont fermées de
grilles de fer ; il est orné de 16 tableaux dont deux sont encadrés dans des voûtes. Ces tableaux
représentent la vie de saint Thomas d'Aquin.
A l'Orient dudit cloître est le chapitre orné d'un ancien autel et d'une boisure d'appui, avec sièges
tout autour.
A l'Occident dudit cloître est l'ancien réfectoire, orné de 9 tableaux représentant la Paroisse de
Jésus-christ, une vieille boisure avec sièges qu'on nous dit avoir été délabrée par le casernement de
1780.
Passés à la cuisine, vers l'Occident, est la salle à manger, boisée avec encadrement de toile peinte et
deux armoires, une grande table trois petites et vingt chaises tant bonne que mauvaise.
Près le jardin est un corps de logis, nommé les infirmeries ou chambres d'hôtes.La première salle
basse est boisée en entier et peinte en gris, avec une armoire d'attache, deux tables et quelques
chaises en jonc. La seconde est le lieu ordinaire de l'assemblée de la communauté, des perruquiers ».
22. décembre 1790. Procès verbal de visite des bâtiments.
Original : Arch. Dép. Ille-et-Vilaine L 1022
Publication :
Toravel, Jean, « Le couvent des dominicains de Rennes au XVÏÏle siècle », Bulletin et mémoires de la
Société archéologique du département d'Ule-et-Vilaine, t. 93,1991, p. 150-152.
Entrant par le Midi, par la rue d'Echange, est une cour carrée. A l'entour sont des celliers et des
magasins. A l'Orient est l'entrée de l'église. A l'Occident est l'ancienne chapelle des sœurs, longue de
38pieds sur 9 de large, avec bancs d'attache. Elle est lambrissée. De suite est le parloir à claire-voie,
de 33 pieds de long. A la suite est le corridor, long de 122 pieds sur 9 de large, servant d'entrée au
couvent. A la droite de ce corridor, en entrant, est la porterie avec cheminée, portant 13 pis de long
sur 10 pieds 6 pouces de large.
Entrant dans l'intérieur du couvent est une seconde cour en forme d'équerre. A la droite est la salle à
manger, portant 22 pieds 6 pouces sur chaque face de son carré. De là on entre dans l'ancien
réfectoire, inhabitable, long de 90 pieds sur 23 pieds et demi de large, avec fenêtres et vitres à
l'antique. On entre dans le cloître très propre et orné, n 'ayant que 3 ailes dans l'ordre dorique. Au
Nord, vers le milieu du cloître est le grand escalier qui communique dans la troisième cour donnant
sur la rue Saint-Dominique occupée par la troupe, où sont cinq salles dont la plus grande sert aux
assemblées des sections. A l'Occident de la deuxième cour est le jardin et un corps de logis séparé
nommé les infirmeries. Il y a trois salles basses à cheminées et trois chambres pour les hôtes et les
malades. De suite est un corridor qui conduit dans les dortoirs. A droite, vers l'Occident est un petit
dortoir sur la cuisine et la salle à manger et sous la bibliothèque.
Chambres :
1. est une cellule simple, peu habitable
2. cellule double où demeure le P. Pain vers le Midi
3. cellule double où habite le P. Dauphin
4. cellule double avec cheminée, impraticable, vers le Nord, vacante
5. cellule simple, vacante
6. cellule simple avec alcôve où est le Fr. Dominique
Du dortoir qui conduit vers le Midi à la cour de l'église et de la chapelle :
7. cellule inhabitable, les poids de l'horloge y tombent
8. cellule non meublée servant de fagotier. La corde de la cloche du réfectoire y passe.
Inhabitable.
9. Cellule simple vacante portant 10 pieds en carré
10. cellule simple où est le T jardinier, vers l'Orient
11. cellule sans meuble servant de décharge
12. cellule simple où est le 1er jardinier
13. cellule simple servant de fagotier
14. cellule de l'aide cuisine
15. cellule non meublée servant de fagotier
16. chambre avec cheminée, balcon, cabinets, alcôve où demeure le P. Coste, vers
l'Occident
17.
18.
19.
20.
21.
22.
cellule double avec cheminée boisée vacante
cellule simple où demeure le P. Joyau, portant 10 pieds carrés
cellule simple vacante, meublée d'un lit, table et prie Dieu
cellule simple vacante, comme la précédente
cellule simple où le P. Klein
cellule simple vacante, ayant lit, table, prie Dieu et une armoire, appartenant à M.
l'abbé Rosy, où sont les archives du Prieuré de Saint-Cyr.
23. Chambre avec cheminée avec 2 alcôves ou cabinets où est le P. Jamin
24. La bibliothèque vers l'Occident
25. cellule simple, vers le Nord, où demeure le portier
26. cellule simple de 10 pieds de large sur 13 de long, servant de barberie
27. cellule simple de 10pieds carrés, où est le 3 jardinier
28. cellule simple vacante avec bois de lit
29. cellule double où est le P. Arnoldy
30. cellule simple vacante, avec bois de lit et table
31 à 41 cellules occupées par les soldats, dont une avec cheminée, assez grande et une
autre longue.
42. cellule double où est le P. Marcel vers le Midi
43. simple de 10 pieds en carrés servant au buandier
44. cellule identique, servant de décharge, sans meuble
45. cellule triple à cheminée où est le P. Gicquel
46. cellule simple où est le garçon de la sacristie
47. dépôt où sont les archives de la maison au Midi
e
Second étage :
48.
49.
50.
51.
52.
cellule double servant de couturerie, vers l'Occident
cellule simple, vacante, ayant l'aspect à l'Occident et au Nord
cellule simple avec cheminée, où est le P. Losage
cellule double avec cheminée, où est le P. Bordère
et 53 chambres à cheminée et cabinets. Le 53 peut servir à un religieux. H y a une
porte d'entrée sur le dortoir
54. cellule double à cheminée où est le P. Caillebot
55. cellule double où était le P. Marie aveugle. Il est depuis 6 mois à l'infirmerie.
56. cellule simple où est le Fr. Raymond
57. cellule simple servant de décharge
58. cellule idem
59. cellule idem
60. 61 cellule double où est le P. Bordère, sacriste
62. cellule inhabitable. Le poids des cloches y passe
Résumé des chambres :
8 chambres à cheminée
7 cellules doubles
15 cellules simples, habitables dès à présent, sans faire d'autres dépenses que les meubles.
IL y a à Bonne Nouvelle 17 religieux aujourd'hui qui ont leur cellule meublée, 4 cellules vacantes
meublées. On y a vu réunis jusqu 'à 55 religieux à la fois.
Ainsi cette maison, dans l'état actuel, même laissant subsister les casernes qui en occupent une partie
peut contenir beaucoup au-delà de 20 religieux.
Arrêté au Directoire de District
Rennes le 16 décembre 1790
Signé Toullier
23. 1822. Rapport sur les bâtiments militaires de la place de Rennes.
Original : Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1 (1801-1826), Rennes.
Magasin aux fourrages (coté au plan sous le n°6).
Ce vaste magasin, un des plus beaux de France, était l'ancienne église des Jacobins ; on venait d'y
construire un magasin à avoine qui complettait les établissements nécessaires pour ce genre de
service ; ce bâtiment a été entièrement incendié le 19 août 1821. Les murs ont beaucoup souffert par
l'effet du feu ; maintenant on est indécis sur la nouvelle destination à donner à l'emplacement.
Manutention des vivres (cotée au plan sous le n°7).
La manutention des vivres est un très bel et très vaste établissement ; c'est l'ancien couvent des
Jacobins que l'on a approprié pour ce genre de service. Elle est composée d'un bâtiment principal
formé d'un rez-de-chaussée, deux étages et une mansarde, et de deux autres bâtiments d'un rez-dechaussée, d'un étage et grenier chaque, formant les deux allés dont l'un sert pour le dépôt des effets
de campement et l'autre de magasin aux farines. Lors de l'incendie du magasin aux fourrages leurs
couvertures ont été entièrement endommagées et on s'occupe maintenant à les réparer. R paraît que
lorsqu'on a construit la manutention on a pris toutes les précautions nécessaires pour l'asseoir, on
remarque même beaucoup de vices de construction aussi y a-t-il diverses parties de murs très
lézardés.
Ce bâtiment, dont les murs et la couverture sont en mauvais état, demande de grandes réparations. La
dépense que le gouvernement vient de faire pour mettre en état les deux ailes l'oblige à ne pas
l'abandonner. Etant réparé convenablement, il sera d'une très longue durée, et la dépense ne sera pas
moitié de ce qu 'il en coûterait pour construire un nouvel établissement qui ne réunirait pas autant de
commodités.
Ce projet auquel on travaille sera envoyé le plus tôt possible
Pavillon des jacobins (coté au plan sous le n°8).
Ce pavillon qui était une dépendance du couvent des Jacobins sert de logement pour le garde magasin
des effets de campement et pour le dépôt des médicaments de l'hôpital militaire. Il est composé d'un
rez-de-chaussée et de deux étages. Son état de délabrement l'avait fait presque abandonner ; on vient
de commencer à réparer les couverture, les croisées et quelques parties de terrasse ; il se trouve
maintenant très amélioré, et encore quelques réparations y sont demandées dans les projets pour
1822, ce bâtiment sera susceptible d'un très long service.
Logement du garde magasin (coté au plan sous le n°9)
Ce bâtiment qui était une dépendance de l'ancien couvent des Jacobins est situé au fond de la cour de
la manutention ; il est composé d'un rez-de-chaussée, d'un premier avec grenier au-dessus et sert de
logement au garde magasin des vivres. H est très délabré, un de ses pignons menace ruine, sa
couverture est en mauvais état, ainsi que les planchers et les croisées. On attend la décision sur le
restauration de la manutention pour demander les réparations urgentes à y faire.
24. 1825, Travaux prévus pour 1826
Original : Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1 (1801-1826), Rennes.
Projets pour 1826, état estimatif sommaire des ouvrages à exécuter en 1826
Article 6-magasin aux effets de campement.
Pour rétablir le magasin aux effets de campement et y construire un étage afin d'avoir un
emplacement nécessaire pour les besoins de ce service (17300 F).
- pour démolir une partie du sommet du mur pour la construction de l'étage, une partie
de mur au rez-de-chaussée sous le grand arceau etfaire une ouverture pour établir la
porte au 1er étage, maçonner entre les croisées du rez-de-chaussée et réparer des
enduits et crépis
-
-
pour le raccordement de la couverture des deux bâtiments contigus
pour maçonner entre les croisées des enduits et crépis
reprise d'une partie du mur au rez-de-chaussée sous le grand arceau
rehaussement du mur de face jusque sous les tirons de fermes
exhaussement d'une portion de murs des bâtiments contigus pour former le pignon du
dit magasin
pour les jambages de 18 croisées au rez de-chaussée et au 1er étage
etc.
25. 1826, Travaux prévus pour 1827
Original : Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1 (1801-1826), Rennes.
Projets pour 1827, apostilles du directeur des fortifications sur les articles de l'état estimatif des
ouvrages à faire en 1827 aux bâtiments militaires.
Extraits :
Article 6, manutention et bâtiments des vivres (7280 f.)
Section A, pour construire au rez-de-chaussée dans le passage des deux voûtes supportant aux
extrémités le mur de la façade sur de la manutention et donnant communication pour aller aux cloîtres
en retour, deux voûtes en plein cintre de deux mètres de portée et de 0,60 m. d'épaisseur, afin d'offrir
un appui aux premières qui sont rompues et d'empêcher le mur de façade de s'écrouler ; reprendre en
sous œuvre sur la hauteur du dit mur, une partie de la façade aux endroits lézardés, située au-dessus
des deux voûtes ainsi que diverses portions de murs lézardés de la façade nord (conformément à la
feuille de dessins sous le n°6).
Apostille :
La réparation qui fait l'objet de la présente section est des plus importantes ; elle était comprise au
projet de 1826 et a été ajournée faute de renseignement suffisants. Elle consiste à refaire en premier
lieu les arceaux extrêmes sur lesquels porte la façade sud du bâtiment de la manutention de manière à
offrir une culée solide aux arceaux intermédiaires, en second lieu à reprendre par écorchement la
partie en surplomb et lézardée de cette façade : les moyens indiqués, non au plan où il a été fait
erreur, mais dans l'apostille du chef du génie, me paraissent devoir remédier à la gravité du mal.. Je
propose en conséquence d'allouer la somme demandée :
1 -pour remplacer les grands arceaux à l'extrémité de la façade sud, par des petits arceaux en plein
cintre et à hauteur des arceaux intermédiaires.
2 —pour reprendre en écorchement la partie en surplomb et lézardée de la façade.
Section b - Pour remplacer au plancher du grenier sept poutres et cent cinquante soliveaux, remanier
les soliveaux restant à établir en remplacement de l'aire en terre un plancher en sapin, bordé sur tout
le pourtour d'un lambris de 0,80 m. de hauteur, afin d'utiliser ce grenier et d'empêcher les ordures du
toit de tomber sur les grains placés dans l'étage au-dessous (conformément à lafeuille de dessins sous
le n°6).
Apostille :
Cet article d'ouvrages a pour objet de former dans le grenier du bâtiment de la manutention un
magasin, et, par des travaux d'appropriation, de le mettre en état de remplir sa destination. Il serait à
désirer que la situation des fonds permit de commencer en 1827, moyennant l'allocation des fonds
demandé, le rétablissement intérieur des bâtiments qui se trouvent dans l'état le plus déplorable.
Section c. Pour remplacer dans le magasin au pain où se fat la distribution les mauvais vitraux en
plomb par des croisées à petits bois (conformément à la feuille de dessins sous le n°6).
Apostille :
Ce travail proposé en 1826 a été ajourné faute de fonds. [...]
Section d. Pour réparer le pavillon servant de logement au garde magasin des vivres, des terrasses,
des enduits, des carrelages et pour faire divers blanchissages.
Apostille : [...]
Section e. Pour remplacer au rez-de-chaussée et au 1er étage du logement du garde magasin les
mauvais carrelages des chambres n° 2 et 5, par des planchers en chêne et renouveler une porte.
Apostille : [...]
Article 7, magasin aux fourrages
Pour construire dans la cour du magasin aux fourrages un bâtiment dont le rez-de-chaussée est
destiné à servir de supplément au magasin au foin et à la paille, et dont les deux étages doivent servir
de magasin pour l'avoine.
pour construire les fondations et monter le bâtiment jusqu'au cordon entre le rez-de-chaussée et le 1er
étage.
Apostille :_[...]
26. 1847, Travaux prévus pour 1848 ;
Original : Archives du Génie, article 8 section 1, carton 6 (1848-1856), Rennes.
Mémoire sur les projets pour 1848, aspotilles du chef du Génie.
« L'ancienne église cotée L sera coupée par un plancher et on fera de plus un grenier au-dessus de
l'étage. H n'y aura de division qu 'au rez-de-chaussée où se trouveront :
1° une pièce pour l'emballage, le déballage et le pesage des colis, servant aussi de cage d'escalier. Ce
local est demandé comme indispensable par l'intendance, et il doit être, au-moins, des dimensions que
lui assigne le projet. L'escalier aura une largeur suffisante pour le transport des colis de grandes
dimensions, et son noyau sera assez ouvert pour permettre le passage de certains objets qu'on
voudrait élever à l'aide de poulies. L'escalier est disposé comme l'a demandé le comité,
2° à la suite un magasin pour les couvertures de campement, avec 4 étagères,
3 le magasin aux étoffes, garni de 10 grandes étagères doubles, ensemble pour 100 000 mètres. Le
nombre et les dimensions de ces étagères ont été données par l'intendance militaire.
L'étage sera affecté à l'emmagasinement des effets d'équipement et de harnachement, et du reste de
deux de campement. Le grenier aura la même destination que l'étage, et servira aussi de dépôt pour
les objets d'emballage et tous autres encombrants.
Ce bâtiment, placé dans la direction est-ouest, a deux lignes de fenêtres au nord : c 'est l'exposition la
plus favorable pour un tel magasin. H est entre deux cours l'une au Nord, l'autre au midi, qui
proviennent de deux nefs latérales de l'ancienne église, incendiées en 1821 et non rétablies depuis. La
cour du Nord, cotée O, est indispensable, comme l'a fait remarquer M. l'intendant, M l'inspecteur, et
comme l'a reconnu M. l'inspecteur général du Génie, pour y battre et étendre des lainages ; on en
demande donc la conservation au service central. Conformément à l'avis précité du comité, on laisse
au service des vivres l'escalier et son vestibule au sud du bâtiment D. Enfin, et conformément à l'avis
de M. l'inspecteur général du Génie, on démolira les gros murs et les conreforts en ruine de
l'ancienne nef sur la rue des Changes, pour y substituer un mur mince de clôture soumis à
l'alignement de la ville ; les dessins d'ensemble comparatifs de l'état des lieux et du projet montrent
qu'il n'en résultera aucune diminution sensible du terrain militaire. Cette démolition fournira une
quantité considér
able de bons moellons dont on trouvera l'emploi immédiat ; elle procurera
d'ailleurs une meilleure aération de la cour du Sud. On croit devoir entrer ici dans quelques détails
explicatifs des travaux proposés :
Les deux rous seront réglées de manière à ne pas commander le sol des magasins ; et conformément à
la recommandation du comité, on n 'y fera d'autre pavage que celui au pied des murs des bâtiments.
H n'y aura qu'une seule entrée par la cour K, qui restera commune aux services des vivres et à celui
de l'habillement. On établira en appentis, près de la porte pour couvrir les voitures lors du
chargement ou du déchargement. On a réduit l'épaisseur du mur de face sud, avec la condition
e
cependant de dissimuler, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, les piliers et les arceaux de l'ancienne nef
(ordre de M. l'inspecteur général du Génie). Les ouvertures de cette façade sud seront placées dans
les arceaux en ogives existants, afin de faciliter les reprises en sous-œuvre. Celles de la façade
opposée auront les mêmes axes. A la vérité, l'entr'axe ne sera plus égal partout; mais on doit
s'abstenir de toucher aux pied-droits de ces arceaux, dans la crainte surtout d'ébranler la charpente
du comble. Toutes les fenêtres de la façade sud seront garnies de contrevents, et celles du rez-dechaussée, sur la rue, barraudées en fer.
La disposition des poteaux pourrait, tout d'abord, paraître susceptible de modification ; cependant
elle est obligée. La charpente du comble est composée de 16fermes dont la position a été relevée avec
soin. Plusieurs tirants ont déjà, à la connaissance du chef du Génie, éprouvé des ruptures, et d'autres
ont beaucoup travaillé ; il est donc urgent de soutenir tous les tirants par des poteaux de fond, qui
deviennent encore plus indispensables maintenant que l'on veut faire un grenier. Ainsi l'emplacement
des baies des 2 façades, ainsi que des poteaux, est bien rigoureusement commandé ».
27. Description du couvent en 1850
Par Paul de La Bigne-Villeneuve, « Edifices civils et religieux à Rennes du XJe au XVe siècle »,
association bretonne, t. I l , 1850. Mémoire présenté en 1849 au Congrès breton de Saint-Malo, p. 16.
« On y retrouve encore à peu près complète la disposition primitive du plan de l'édifice ; c'est un
rectangle de 50 m. de long sur 9 m. 40 de large, à partir du chevet oriental jusqu'à la moitié de sa
longueur ; là commence une seconde nef collatérale au flanc méridional de la première, et large
d'environ 10 mètres 60.
Ces deux nefs sont séparées l'une de l'autre par une série d'arcades en ogives presque obtuses. Ces
arcades, à double archivolte épannelée, appuient leurs retombées sur de grosses colonnes ou piliers
monocylindriques à bases hexagonales, qui méritent d'être étudiées en détail ; il y a cinq travées dans
la longueur de la double nef, ce qui nécessite quatre supports isolés et deux demi-piliers engagés. Les
chapiteaux en sont tous courts, ramassés, et comme les bases, de forme hexagone. Voici les éléments
communs dont ils se composent : au point de jonction du fût avec le chapiteau règne un astragale fort
simple surmonté de la corbeille ; un chanfrein en relie le sommet au cavet inférieur du tailloir terminé
supérieurement par un petit tore et un filet ; mais ce qui les diversifie singulièrement et enrichit leur
élégante simplicité c'est l'ornementation variée de chaque corbeille.
Commençons par le dernier pilier occidental engagé dans le mur du bas de l'église. Sous chaque
angle du polygone, décrit par le galbe de ce chapiteau, vient s'appliquer une grande feuille aiguë ;
une palmette à cinq lobes arrondis remplit l'entre deux des feuilles principales ; au-dessus, et séparé
par un filet, court un cordon de petites fleurs cruciformes, que l'on peut prendre pour des violettes. Le
chapiteau du deuxième pilier, en remontant, présente sa corbeille garnie de larges feuilles à côtes
fortement indiquées, dont la partie supérieure reliée étroitement laisse retomber comme un bouquet
sur leur pointe découpée en cinq lobes, figurant une sorte de semi-fleur de lis renversée et à doubles
crochets. Sur la corbeille du troisième pilier, ce sont des feuilles de houx croisées l'une sur l'autre en
sautoir, alternant avec d'autres feuilles verticales.
Le quatrième support est plus compliqué que les précédents et semble avoir été destiné à soutenir une
plus lourde charge : c'est un massif carré épannelé sur ses angles et cantonné sur ses quatre faces de
grosses colonnes engagées, dont les chapiteaux, pour les détails de leur corbeille, ont beaucoup
d'analogie avec celles du pilier voisin ci-dessus décrit. Les deux tailloirs qui regardent l'est et l'ouest
sont au même niveau que ceux des piliers monocylindriques, et reçoivent la retombée des arcades qui
séparent les deux nefs. Il en est autrement des deux tailloirs correspondant au sud et au nord du
massif cruciforme ; ils se trouvent un peu plus bas que les premiers ; celui du nord sert de base à une
longue colonne engagée, de robustes proportions, qui file tout le long du mur intérieur de la jusqu'à
la naissance de la voûte. Le tailloir couronnant le demi-pilier sud semble avoir eu pour office de
recevoir une arcade transversale ou perpendiculaire à l'axe de l'église, dont la retombée symétrique
devait s'effectuer, soit sur un pilier établi vis-à-vis et engagé dans le mur méridional qui fait face à la
série d'arcades dont j'ai parlé, soit sur une autre support intermédiaire détruit actuellement. Ce qui
conduit à le supposer, c'est que, entre les deux piliers engagés tels qu'ils existent aujourd'hui, la
portée d'une seule arcade serait d'une largeur disproportionnée.
Revenons à la description des deux derniers chapiteaux qui restent à examiner.
La corbeille du cinquième pilier s'orne de grandes feuilles laciniées et recourbées en volute qui
rappellent le feuillage du chardon.
Des choux frisés et contournés décorent l'entablement du sixième et dernier support à demi-engagé
dans le mur. Tout près et à droite de ce pilier ouvre, dans le mur oriental de cette nef secondaire, la
baie d'un gracieux portail qui vaut bien la peine qu'on s'y arrête quelques instants. L'ogive u peu
évasée de son archivolte supérieure se profile en saillie par deux tores de grosseur inégale séparés
par une cannelure profonde ; elle va s'appuyer à droite et à gauche sur deux culs-de-lampe formés,
l'un de feuilles de vigne entremêlées de grappes de raisin, l'autre de feuillage de lierre. Trois
colonnettes cylindriques à bases polygonales et munies de chapiteaux que recouvrent des feuilles de
chêne avec leurs glands et d'autres décorations végétales, délicatement sculptées, reçoivent de chaque
côté les moulures toriques qui dessinent les arcs redoublés d'une voussure peu profonde inscrite sous
l'archivolte principale. Les deux colonnettes qui encadrent immédiatement la porte inclinent la
moulure de leur arc en anse de panier, de manière à laisser entre le tore inférieur et celui qui délimite
l'ogive enveloppante un tympan triangulaire, où un élégant cul-de-lampe en feuillage découpé marque
la place d'une statuette qui devait autrefois surmonter ce piédestal ; sans doute c 'était celle de NotreDame.
Vers le haut de l'église, près du chevet dont le mur oriental a été reconstruit à une époque moderne,
du côté de l'épître, on remarque une suite d'arcatures simulées, refouillées dans l'épaisseur de la
muraille. Chacune des ogives est subtrilobée et dessinée par plusieurs moulures concaves ; chaque
retombée de cette arcature est supportée par une console historiée figurant un ange aux ailes éployées
soutenant entre ses mains un écusson. Serait-ce l'emplacement des crédences du maître autel ?
Presque en face, une mince et svelte colonnette s'applique à un angle faiblement indiqué dans la
maçonnerie ; ce doit être un débris de l'ornementation de l'ancien chœur. Le mur qui sépare l'église
du cloître était percé jadis, dans la partie nord-est, de trois baies en arcades ; elles donnaient
communication avec l'intérieur du cloître et la chapelle Notre-Dame, qui en occupait l'extrémité
orientale.
Les anciennes fenêtres, dont on reconnaît encore l'emplacement, sont toutes bouchées, ainsi que le
portail occidental.
28. 1872, découverte dans l'enclos des Jacobins de vestiges de l'époque gallo-romaine.
Bulletin de la société archéologique d'Ule et Vilaine, t. LX.
Séance du 12 mars.
p. XXXV, Exhibition par M . Lavallée : « divers objets gallo-romains, trouvés dans les travaux
d'excavation qui s'exécutent en ce moment dans les terrains d d'ancien couvent des Jacobins, rue
d'Echange ; ce sont : deux urnes cinéraires, contenant des ossements calcinés ; des fragments de vases,
en terre et en verre ; un objet en terre cuite, que l'on croît être un contre-poids ; deux monnaies
romaines, un Domitien et un Tétricus. M . Lavallée fait hommage de tous ces objets au musée de la
Société ».
p. X X X V , et X X X V I . Exhibition par M . Mowat : « d'autres débris de vases, deux clefs et une fibule,
provenant des mêmes fouilles et appartenant à la même époque. Les fragments de vases sont
également offerts par M . Mowat au musée de la Société. M . Mowat et M . Lavallée ont aussi remarqué,
dans les démolitions du bâtiment sous lequel ont été trouvés, à une profondeur de deux mètres, les
objets ci-dessus, des pierres sculptées, chapiteaux, corniches et bases de colonnes, d'ordre corinthien,
quelques uns portant des traces de peinture. Ces fragments, d'une ornementation élégante et riche,
avaient été employés comme moellons dans la construction du bâtiment que l'on vient de démolir.
Parmi les fragments de vases recueillis par M . Lavallée, M . André en remarque un qui, par ses formes,
se rapporte évidemment à l'époque gallo-romaine et qui se distingue par un vernis métallique. On
avait cru, jusqu'à ces derniers temps, que les enduits métalliques étaient inconnus des Romains...»
Séance du 9 avril.
p. XXXVTJI, exhibition par M . Mowat : « une clef en fer, u ciseau à froid, une perle de collier en pâte
de verre bleue, une fibule en bronze, provenant des déblais de la rue d'Echange ».
« Exhibition par M . Lavallée : « de nouveaux fragments de vases, avec marque de potier ; une pierre
gravée, un fragment de chaîne en fer, même provenance. Chapiteaux et bases de colonnes, consoles,
etc. présumés gallo-romains et recueillis par M . Mowat et Lavallée dans les démolitions d'un bâtiment
de l'ancien couvent des Jacobins, rue d'Echange. Ces divers fragments, dont l'autorité militaire fait
défaut, sont déposés au musée de la Société ».
CHRONOLOGIE
10 février 1368. Information demandée par le duc à l'abbé de Saint-Melaine, au doyen de Nantes, au
sénéchal et alloué de Rennes au sujet des terres données aux frères prêcheurs par Pierre Rouxel et sa
femme pour bâtir une église et un couvent (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2).
1368, Lettres d'mdemnités données par Jehan chevalier du Roche et sa femme de terres pour la
construction du couvent (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2).
1368, 23 Avril, lettres d'mdemnités données par l'abbé de Saint Melaine pour la construction de
l'église et couvent de Bonne nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2).
1368,25 avril. Lettre de ratification faite par Raoul evêque de Rennes, de l'accord passé entre Pierre
Chiefdasne recteur de Saint-Aubin et F. Guillaume Munier procureur du couvent de Dinan pour la
construction de l'église et couvent de Bonne Nouvelle (Delabigne-Villeneuve, P. de, « Documents
inédits concernant la fondation du couvent de Bonne nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de
la société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. 3, 1863, p. 221-238).
1368. Lettre du révérend père Helie Général de l'ordre Dominicain par laquelle i l permet aux religieux
de célébrer des messes portées au contrat de la fondation de Pierre Rouxel (Arch. dép. Ille-et-Vilaine,
18 H 2).
1368, 2 juin, lettre d'indemnité donnée par dame Honorée Raquenel dame du Bordage des terres
dépendantes de sa juridiction pour la construction de l'église et couvent de Bonne nouvelle (Arch. dép.
Ille-et-Vilaine, 18 H 2).
1368, 5 juin, Lettres d'amortissement fait par le duc Jean I V des terres données aux religieux par
Pierre Rouxel et sa femme pour la construction de l'église et couvent de Bonne Nouvelle (Arch. dép.
Ille-et-Vilaine, 18 H 2).
1368, 20 août, bulle d'Urbain V par laquelle i l donne permission aux religieux de l'ordre de recevoir
le lieu présenté amorti par le duc de Bretagne pour la construction du couvent de Bonne Nouvelle et
leur octroie les privilèges apostoliques (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2).
1368, 30 novembre, Lettres patentes de Jean IV, par lesquelles i l exhorte ses sujets à contribuer par
leurs aumônes à la construction du couvent (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2).
1369, 2 février. Lettre relatant la cérémonie de fondation de la maison des Dominicains à Rennes
(Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2).
1369, 5 juin, Perrin Le Mercier et Jeanne sa femme donnent aux religieux une terre près le chemin qui
conduit de l'église de St-Aubin à celle de Saint-Etienne (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2).
1369,14 août. Mandement au sénéchal de Rennes d'enquêter au sujet de la donation d'une terre aux
Dominicains de Rennes (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2).
1369,10 novembre, Mandement au sénéchal, à l'alloué et au procureur de Rennes d'enquêter sur
l'amortissement des terres pour la maison des Dominicains (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2).
1371, devis de construction de l'église de Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2).
1371, 31 août, mandement de 4000 livres accordés par le duc de Bretagne (Arch. dép. Ille-et-Vilaine,
18 H 2).
1372, 28 avril, mandement du lieutenant de Bretagne au receveur de l'évêché de Rennes pour l'emploi
des 4000 livres à la construction de l'église des frères prêcheurs (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2).
1372, 8 juin, Mandement du duc de Bretagne pour clore une ruelle bordant le couvent des frères
prêcheurs de Rennes (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2).
1373, 28 juillet, Lettre de du Guesclin, confirmant les paiements octroyés par le duc de Bretagne
(Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2).
1382, création de l'ordre de l'Hermine lors des Etats de Bretagne dans le couvent de Bonne Nouvelle
(Banéat, Paul, Le vieux Rennes, Rennes, 1905, p. 171).
1399, les travaux ne sont qu'à moitié réalisés (Albert Le Grand, cité par Paul de La Bigne-Villeneuve,
op. cit., p. 21).
Du 8 février 1418 au 5 avril 1419, mission de Saint-Vincent Ferrier en Bretagne.
1410, Jean V donne au couvent 10 000 écus d'or (Le Grand, Albert, Les vies des saints de la Bretagne
armorique, Brest, 1837, p. 464-475).
1420, le pape Martin V accorde des indulgences à ceux qui contribuent à la construction du couvent
(Guillotin de Courson, Amédée, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes 1880-1886,
vol. m, p. 148).
1421,6 février, don de terres par Jan et Janne de Martin (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2).
1425, 19 mars, mandement du duc de Bretagne donné aux officiers de Rennes pour faire rompre le
petit chemin près du jardin et couvent de Bonne Nouvelle (Arch. dép. IJJe-et-Vilaine, 18 H 2).
1431, 17 novembre, acte de l'abbé de Saint-Melaine qui remet aux Dominicains les dîmes et autres
droits sur l'enclos du couvent pour un anniversaire solennel et une messe (Arch. dép. Ille-et-Vilaine,
18 H 2).
er
1433,1 octobre, don d'un terrain (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2).
1452, le duc assemble ses états à Rennes ; procession solennelle de la cathédrale au couvent (Ph.
Legrand, Le couvent de Bonne Nouvelle, op. cit. p. 12).
1456, appel au pape par le prieur de Bonne Nouvelle, contre l'évêque et ses officiers qui violaient la
franchise et exemption du couvent (Arch. dép. JJle-et-Vnaine, 18 H 32).
1456,22 juillet, sauvegarde du duc Pierre pour Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 9).
1470, Le légat du pape, Etienne Nardino archevêque de Milan, mentionne la dévotion dont le tableau
de Bonne Nouvelle est déjà l'objet (Guillotin de Courson, Pouillé historique vol, op.cit, p. 149).
er
1470, 1 novembre, amortissement par le duc François de la maison achetée par les religieux à Jan
Maydo (Arch. dép. Dle-et-Vilaine, 18 H 2).
1476, 4 février, contrat par lequel Jehan Ludin et sa femme donnent une terre près du jardin du
couvent contre une sépulture dans l'église du couvent (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2).
1477, 29 janvier, ordonnance du sénéchal de Rennes en faveur de la réforme du couvent de Bonne
Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18H 5).
1482, fondation par le duc François I I d'une messe chaque semaine dans l'église, pendant 3 ans (Arch.
dép. Ille-et-Vilaine, 18H7).
1483, Bref du pape Clément I V qui accorde aux religieux de l'ordre des prêcheurs de pouvoir succéder
aux successions de leurs parents. Brefs de confirmation de ces droits par Léon X en 1513, Clément VU
en 1529 (Arch. dép. IUe-et-Vilaine, 18 H 9).
1491, fiançailles d'Anne de Bretagne et du roi Charles V U I dans la chapelle de Bonne Nouvelle
(Etasse, « U n e date historique précisée et une cérémonie religieuse à Notre-Dame de BonneNouvelle», Bulletin et mémoires de la société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. 37, 1907, p. 267-270).
1494, 23 juin. Institution d'une procession annuelle des écoliers à la chapelle de Notre-Dame de
Bonne Nouvelle, le 17 novembre, pour commémorer la date du traité signé par la duchesse Anne en ce
lieu en 1491 (Etasse, Une date historique précisée, op. cit.).
1502, octobre, privilège accordé par Louis XU aux prêcheurs de Bonne Nouvelle : exemption de
devoir de péage et tribut pour le transport de leurs provisions ; Idem, 1517 François 1er, libre transport.
4 septembre 1526 idem (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 10).
1507, le dominicain Yves Mayheuc est nommé évêque de Rennes (Poisson, Henri, Une lumière de
l'ordre des frères prêcheurs : Yves Mahyeuc, Chatelaudren, 1957).
1510, mai, Lettres patentes de la reine Anne accordant aux frères prêcheurs l'exemption de plusieurs
droits, mai 1510 (Arch. municip. Rennes GG292).
3 avril 1511 et 20 avril 1512, sentence de la prévôté de Rennes qui, contre les bourgeois, déclare les
religieux de Bonne Nouvelle exempts du devoir de pavage selon leurs privilèges. Mêmes sentences de
la cour de Rennes (Arch. dép. IUe-et-Vilaine, 18 H 10).
1518, 31 août, copie d'un bref du pape Léon X qui confirme tous les privilèges de la congrégation
gallicane de l'ordre des frères prêcheurs. Corifirmation de ces privilèges par Clément W le 13 mai
1529 (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 12).
1526,7 décembre, fondation de la Reine Anne de Bretagne (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 9).
1528, inhumation de François Sylvestre de Ferrare à l'intérieur du chapitre (Ph. Legrand, Le couvent
de Bonne Nouvelle, Rennes. Etude manuscrite, Rennes, 1996, p. 21).
1531, 17 mai vente de terrains près la rue haute aux religieux pour bâtir une irmrmerie (Arch. dép.
IUe-et-Vilaine, 18 H 7).
1532, Union définitive de la Bretagne à La France.
1534, 27 nov. Exemption du droit de clouaison et pavé confirmé aux religieux par l'alloué de Rennes ;
Idem par le prévôt, puis par le sénéchal le 7 nov. 1538 (Arch. dép. IUe-et-Vilaine, 18 H 10).
1541, février, fondation de Louis d'Acigné, évêque de Nantes (Arch. dép. IUe-et-VUaine, 18 H 8).
1541, mort d'Yves Mahyeuc, inhumé dans la cathédrale.
1546. 11 septembre. Arrêt du parlement de Paris par lequel les religieux de ce couvent de Bonne
Nouvelle conservent la rente de 60 1. léguée par Jeanne Havart (Arch. dép. IUe-et-Vilaine, 18 H 9).
1550, ordonnance de Jehan de Bretagne, comte de Penthièvre, de délivrer 50 1. aux religieux de Bonne
Nouvelle pour un service (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 9).
1567, 16 mai, bulle du pape Pie V qui confirme les privilèges des frères mendiants (Arch. dép. Ille-etVilaine, 18 H 12).
1568, 28 janvier, oracle de Pie V qui permet aux femmes d'entrer dans les cloîtres des religieux
quand on y célèbre les offices divins et sépultures des fidèles (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 12).
1570, lettre du parlement de Bretagne aux Jacobins de Rennes chez lesquels les Etats se sont tenus et
aussi en considération du chapitre général de leur ordre qui doit s'assembler, en 1571, dans leur
couvent (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 2866).
1582-1585, épidémie de peste.
1586, construction de boutiques (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 15).
1587, 28 septembre, procès verbal de l'examen des comptes du trésorier, fait dans la salle du couvent
des Jacobins de Rennes (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 2898).
1589, pendant les troubles de la ligue, René de Tournemine, seigneur de la Hunaudaye, prend le
couvent sous sa protection (Ph. Legrand, Le couvent de Bonne Nouvelle, op. cit. p. 14).
1592, 22 décembre, bref du pape Clément V I I I par lequel i l autorise les fidèles à se confesser en tout
temps aux religieux mendiants et aux jésuites et d'entendre la messe dans leurs églises les dimanches
et fêtes solennelles (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 12).
1593, récit d'un miracle: une femme ressuscitée en 1593 à l'invocation de Notre-Dame de Bonne
Nouvelle (Vincent Charron, Kalendrier historial de la Sainte-Vierge Marie, p. 529).
28 décembre 1592 au 4 janvier 1593, assemblée des Etats de Bretagne à Bonne Nouvelle (Arch. dép.
Ille-et-Vilaine, C 2643).
1597, du 12 au 31 décembre, assemblée des états de Bretagne à Rennes dans le couvent des Jacobins
de Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 2643).
1516, du 23 octobre au 5 novembre, assemblée des états de Bretagne à Rennes dans la salle des
Jacobins. Idem octobre 1617 « dans la grande salle des Jacobins » (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 2649).
1595 ou 1596, paiement aux capitaines de la patrouille de la ville de Rennes de 45 écus pour avoir
gardé la porte du couvent des Jacobins pendant la tenue des Etats (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 2285).
1596, fondation de Marc Antoine de Roquefort, sieur de Bastenay, qui donne 3000 Livres aux
religieux de Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18H1).
1598, mai, lettres patentes de Henri I V confirmant toutes les exemptions des religieux de Bonne
Nouvelle, tant le droit de pavage que le transport libre des vins (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 10).
1599, 16 février, don de Dame Jacqueline de Bourgneuf, de 300 1. employées en la construction de
petites boutiques près l'église en la rue des Echanges (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 20).
1602, le père Jubin, prieur, élargit le côté du cloître pour faciliter l'accès des pèlerins à la chapelle où
se trouvait l'image de Notre Dame de Bonne nouvelle (arch. municip. Rennes GG 292).
1610, 20 juillet, Lettres patentes de Pierre Paul Crescent protonotaire apostolique par lesquelles i l
commande à tous officiers d'église de défendre à toute personne de troubler les religieux de ce
couvent de Bonne Nouvelle au sujet des enterrement des corps des fidèles qui auront choisi leur
sépulture dans leur église (Arch. dép. flle-et-Vilaine, 18 H 11).
1613, 31 janvier. Sentence du prieur officiai de Rennes qui défend au recteur de Saint-Germain
d'inhumer en son église les corps des défunts qui auront choisi durant leur vie leur sépulture en
l'église de Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 11).
1613, Février, Lettre de Louis X U I , roi de France, désignant Jouault pour réformer le couvent de
Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 6).
1615, 16 février, Lettres patentes du révérendissime Père général par lesquelles i l désigne le couvent
de Bonne Nouvelle de Rennes pour l'étroite observance régulière (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 6).
1615, 8 août, Arrêt du conseil pour la réforme du couvent de Bonne Nouvelle. (Arch. dép. Ille-etVilaine, 18 H 6).
1617, 13 janvier, 4 mars et 20 mars. Arrêts du parlement de Bretagne des 1617 pour la réforme du
couvent de Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 6).
1617, les Etats de Bretagne donnent 300 livres au couvent en dédommagement des portes et fenêtres
saccagées à l'occasion de leur dernière réunion (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 2947).
1617-1631, procès entre Pierre Jouault, dominicain, député par le général de l'ordre pour la
réformation du couvent de Bonne Nouvelle à Rennes, et les religieux dudit couvent (Arch. dép. Ille-etVilaine, 18 H 32).
1619, arrêt d'enregistrement du parlement pour la réforme du couvent de Bonne Nouvelle où a
commencé la congrégation de Vincent Ferrier (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2)
1621, construction du logis près de la porte du couvent en la rue des Echanges (rentier du couvent,
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 1).
1623, reconstruction de la chapelle de Bonne Nouvelle (Guillotin de Courson, Amédée, Pouillé
historique de l'archevêché de Rennes, Rennes 1880-1886, vol. JH, p. 152).
1626, 23 mars, le pape Urbain V I I I menace d'excommunication «ceux qui ostent des livres des
bibliothèques des frères prescheurs » (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 12).
1634, délibération qui règle le cérémonial de la première procession du voeu. (Arch. municip. Rennes
GG292).
1634, description de la cérémonie du vœu par Yves Pinsard, Le triomphe du vœu de Rennes à NotreDame de Bonne Nouvelle, 1634.
1637, 17 mars, enterrement de Pierre Jouauld au chapitre de Bonne Nouvelle (Ph. Legrand, Le
couvent de Bonne Nouvelle, op. cit. p. 15).
1647, 12 août, arrêt du parlement de Bretagne qui ordonne aux religieux de Bonne Nouvelle et
Carmes de Rennes de se pourvoir vers le roi sous trois mois et cependant les exempte de payer la taxe
des décimes (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 9).
1652, 20 mars, procès verbal fait avant la démolition d'une maison que les religieux veulent
reconstruire pour servir d'infirmerie au bout du jardin (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 7).
1655, procès-verbaux faits par les magistrats et juges du siège présidial de Rennes au sujet de 80 pipes
de vin d'Anjou livrées au couvent de Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 10).
1669, 8 octobre, le chapitre des moines décide d'allonger « le logis neuf qui est maintenant pour les
hostes, jusque à la bibhothèque » (Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 61).
1670, 5 août, le chapitre décide la construction du dortoir du grand cloître (Arch. Dép. Ille-et-Vilaine,
18 H 31, dossier 1. p. 64).
1671, 22 avril, procès-verbal du nombre des religieux et de la provision de vin nécessaire, fait par le
lieutenant civil et criminel au siège présidial de Rennes (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 10).
1671, 9 octobre, aménagement du grand autel du chœur (Arch. Dep. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier
l . p . 66).
1675, 22 mars, le chapitre décide d'emprunter l'argent nécessaire à l'achèvement des travaux du
bâtiment (Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 77).
1672-1677, Obligation faite au recteur de St-Germain de Rennes de lever les corps des décédés en sa
paroisse, pour les conduire directement dans l'église des Jacobins, lorsque telle sera la dernière
volonté du mort ou le choix des parents. (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 32).
1683, 11 octobre, réfection de la petite muraille séparant la cour et le jardin (Arch. Dép. Ille-etVilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 113).
1690, 12 mai, construction d'une espèce de cloistre ou galerie entre les deux pavillons de la porte du
couvent et celui de la porte du jardin (Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier l . p . 135).
1703. Fragments d'un plan de la nef de l'église en 1703, avec indication des sépultures numérotées
(Arch. dep. Ille-et-Vilaine, 18 H 3).
1715, 21 décembre. Certificat d'autorisation d'enseigner en public la philosophie et la théologie
(Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 11).
1720, incendie de la ville de Rennes. Le couvent n'est pas touché.
1728, 13 avril, requête présentée au roi par les Dominicains, Carmes, Cordeliers, Augustins et
Minimes de cette ville de Rennes contre les administrateurs des hôpitaux de la même ville. (Arch. dép.
Ille-et-Vilaine, 18 H 31).
1729, 5 avril, arrêt du conseil œnfirmant les religieux de Rennes dans leur exemption sur les vins et
boissons qui entrent en la ville (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 10).
1733, fermeture des fenêtres du bout du dortoir donnant sur la rue haute. (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18
H 34. livre de recettes et dépenses, p. 49).
1734, réparation de la couverture de la bibliothèque, de celle de la maison face au portail ; travaux de
charpentier pour mettre une demi-potence dans la cave sous la vieille procure et pour restaurer
l'escalier de la vieille buanderie (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 34).
1740, 20 février, devis des broderies et ornements de la grande et petite chapelle du vœu de la Ville
aux Jacobins (Arch, municip. Rennes GG 292).
1764, 19 octobre, le parlement alloue 1200 livres pour les frais des funérailles de M . de Bruc de
Friguel qui auront lieu au couvent des Jacobins de Rennes (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 2830).
1776, 18 mai. Cérémonie chez les Jacobins de Bonne Nouvelle pour leur grosse cloche pesant 2493
livres (Arch. municip. Rennes GG292).
1785. Le commissaire des guerres loue des salles au couvent pour emmagasiner les effets du régiment
de Penthièvre (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 1124).
1786, enfermement, sur une demande du supérieur des Dominicains de Bonne Nouvelle, d'un
religieux de cet ordre, pour cause de débauche et d'ivrognerie (Arch. dép. Dle-et-Vilaine, C228).
1790, 15 mai, vente du jardin et du verger du couvent (Guillou, Adolphe, et Rebillon Armand,
Documents relatifs à la vente des biens nationaux, Rennes, 1911, n° 463 et 470).
1790, 22 septembre, à la requête des religieux de Bonne Nouvelle, le District de Rennes accorde un
secours de 1000 livres aux Dominicains (Arch. Dép. Hle-et-Vilaine L 1072).
1790, décembre. Procès verbal de visite des bâtiments (Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, L 1022).
1791, 13 juin, le District de Rennes décide la suppression, à partir du mois de juillet, du couvent des
Jacobins de Rennes (Arch. Dép. Ille-et-Vilaine L 1022).
1791, 16 juiUet, un officier constate que le couvent est encore occupé par 19 religieux (Arch. Dép.
Ille-et-Vilaine, L 1022).
1793, le couvent est déclaré propriété nationale.
1799, une partie de la charpente et couverture du magasin aux fourrages de Rennes s'est écroulée le 24
fructidor an 7 (Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1).
1803, plan, coupe et élévation de l'église, servant de magasin aux fourrages (Archives du Génie,
article 8 section 1, carton 1 . Exercice de l'an 12, feuille 6, article 9 du projet).
1807, transfert du magasin de campement à la caserne des Jacobins (Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 2 R
62).
1810, 23 avril, décret ordonnant que les communes deviennent propriétaires des établissements
militaires présents sur leur territoire ; exécution : liste des bâtiments concernés, dont « la maison de
l'ancien couvent des Jacobins, utilisé comme manutention des vivres» (Arch. Municip. H 138).
1811, 16 septembre. Diverses réparations, et démolition de la petite maison en mine à l'ouest de la
cour (arch. Municip. Rennes H 139).
1811, 16 septembre. Procès verbal de visite des bâtiments et état des travaux urgents à faire (Arch.
Municip. Rennes H 139).
1815, procès verbal qui complète de visite (arch. Municip. Rennes H 139)
1821, 21 août, incendie. Le foin entreposé dans l'église prend feu et se propage à la charpente qui est
détruite. (Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1).
1872, découverte dans l'enclos des Jacobins de chapiteaux corinthiens, bases de colonnes, débris de
corniches, urnes et différents objets de l'époque gallo-romaine (Bulletin de la société archéologique
d'ïïle et Vilaine, t. IX, p. X X X V et XVIII).
1872, échange entre l'armée et la ville à l'occasion de l'alignement de la rue d'Echange (Arch.
Municip. Rennes H 143)
1873-74. La nue propriété du couvent qui avait été attribuée à la Ville par ordonnance du 5 août 1818
a été cédée à l'armée lors de la rectification de la rue d'Echange. Cession réalisée en échange de divers
terrains. Cet échange du 28 novembre 1873 a été approuvé par une loi du 28 mars 1874 (arch.
Municip. 1020 W 37).
1875, reconstruction de l'église Saint-Aubin en Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle. Plan général du
quartier, par Martenot (Arch. Municip. 1 Fi 107).
1907, des ossements humains sont exhumés en avant de l'église, du côté sud-est (Banéat, Paul, Le
vieux Rennes, op. cit., p. 174).
1926, projet du poste de police place Sainte-Anne (Arch. Municip. 2 Fi 6237 à 6251).
1974, projet d'acquisition du couvent des Jacobins par la ville de Rennes. Correspondance
administrative ; projet de transfert des musées de Rennes (Arch. Municip. 1020 W 37).
1986, Inscription à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historique, le 12 septembre 1986.
1987,13 octobre. Visite de l'ancien couvent, propriété de la Défense (Arch. Municip. 1020 W 37).
1990, étude de faisabilité d'une implantation des services administratifs de la région ; plan, coupe, et
élévation du couvent par Yves Huet, architecte (arch. municip. 991 W 57).
1991, classement au titre des Monuments Historiques, le 14 mai (cadastre AB 421).
2002, acquisition du couvent par Rennes Métropole.
CHRONOLOGIE HISTORIQUE DES DIFFERENTS BATIMENTS
Informations données par les textes
EGLISE
1371
Devis de construction de l'église sur un plan en demi-croix, avec une tour de 50 pieds de haut, 3
portails, un vers le cloître et deux sur les pignons .
1
1586
Les religieux concèdent un terrain « proche la tour » pour y faire des boutiques en échange d'une rente
annuelle .
2
1589
Pendant les troubles de la ligue, René de Tournemine, seigneur de la Hunaudaye, s'oppose à la
destruction de la tour du couvent que les Rennais voulaient abattre « au motif qu'elle aurait pu servir
d'observatoire pour surveiller les remparts de la ville si le duc de Mercoeur mettait le siège devant
Rennes » .
3
1671
4
Aménagement du grand autel du chœur par le frère François Moinet .
1721
Tableau de Huguet. L'église est surmontée d'une tour coiffée d'un dôme.
1748
5
La couverture de la tour est refaite avec 99 livres de plomb .
1776
6
Cérémonie pour la grosse cloche pesant 2493 livres .
1790
7
Mention de 9 tapisseries de haute lice qui garnissent le choeur .
La tour de l'église est décrite avec « 4 cloches d'accord, la plus grosse pèse environ 2400 livres, une 5
pèse 100 livres, une autre 50 livres sur le chancel » .
e
8
1794
9
Une partie de la charpente de l'église s'écroule . On peut supposer qu'il s'agit de la tour clocher dont
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2. cf. texte en annexe 9.
il n'est plus question par la suite.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 15.
Legrand, Ph. Le couvent de Bonne Nouvelle,étude manuscrite, Rennes, 1996, p. 14.
Réunion du chapitre du 8 octobre 1871. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 66.
II est précisé que le plomb provient de la démolition du logis du Chardon blanc par l'incendie. Arch. dép. Illeet-Vilaine, 18 H 35.
Arch. municip. Rennes GG292.
mai 1790. Procès verbal de visite du couvent par les officiers municipaux. Toravel, Jean, « Le couvent des
1
2
3
4
5
6
7
dominicains de Rennes au XVTfle siècle », Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département
d'Ille-et-Vilaine, t. 92, 1990, p. 236.
8
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 1 Q 207.
10
Plan, coupe et élévation de l'église servant de magasin aux fourrages .
1821
L'église qui venait d'être restaurée, et dont le collatéral sud venait d'être aménagé en magasin à
avoine, est entièrement incendiée le 19 août 1821. Le rapport note que « L e s murs ont beaucoup
souffert par l'effet du feu » .
u
Emplacement des sépultures
(Premières mentions des chapelles et enfeus)
Chapelle des Haute Touche, 1554
Chapelle Saint-Michel, 1587
Chapelle Saint-Joseph, 1605
Chapelle des cinq plaies, 1614
Chapelle de Jésus, 1634.
Chapelle de Sainte-Rose, 1703
Chapelle Sainte-Anne, 1771.
Collatéral sud.
1771
Contre la maison du portail de la rue d'Echanges, mention du cellier « qui est le 1er à main droite en
entrant dans la cour du bas de l'église, adossé au mur de la chapelle Sainte-Anne » .
12
1821
13
Incendie. Destruction définitive du collatéral sud qui venait d'être aménagé en magasin à avoine .
L'abside de l'ancien chevet, qui était arrondie, est rectifiée à l'alignement des autres bâtiments de la
rue Saint-Malo.
1851
Transformation de l'église en magasin d'habillement :
remblai au sol et création d'un plancher,
fermeture des arcades de l'ancien collatéral,
percement de nouvelles fenêtres,
- creusement d'un drain .
14
1870
L'Etat cède à la ville une première parcelle de terrain près de l'entrée de la rue d'Echange dont le tracé
doit être rectifié.
1873
Projet de reconstruire le hangar aux déballages et le mur de clôture sur la rue d'Echange (il s'agit du
hangar ouvert en bois actuellement visible)
15
9
Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1, exercice de l'an 12 rappelant que la charpente s'est effondrée
le 24 fructidor an 7.
Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1. Exercice de l'an 12, feuille 6, article 9 du projet.
Rapport sur les bâtiments militaires, 1822. Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1. Rennes.
Arch. dép. Ule-et-Vilaine, 1 H 37, Petit rentier pour l'examen des comptes et l'usage journalier du procureur
de Bonne Nouvelle.
Rapport sur les bâtiments militaires de la place de Rennes, 1822. Archives du Génie, article 8 section 1, carton
1. Rennes.
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 5. Mémoire sur les projets pour 1847, apostilles du chef
du Génie. Article 7.
Article 8 section 1, carton 8 (1869-1874), Rennes. Projets pour 1873-1874, feuille 5.
1 0
1 1
1 2
13
14
1 5
Construction du poste de police à l'angle sud-est de l'ancien enclos conventuel, vers la place SainteAnne .
16
Problématique de recherche archéologique.
Fouille :
Possibilité d'une fouille du sol de la nef qui doit conserver les sépultures sous le dallage.
Sondage devant la façade ouest de l'église. Reconnaissance des dispositions anciennes :
éventualité d'un porche.
Sondage au chevet : reconnaissance du plan arrondi de l'abside.
Reconnaissance du sol de l'ancien collatéral, et de son emprise précise.
Recherche de l'emplacement des celliers adossés au collatéral sud, voire des petites caves.
Délimitation de l'emprise originelle de l'église, et de l'enclos conventuel ; situation des
boutiques.
Archéologie du bâti :
Reconnaissance des chapelles et enfeus (sous les enduits des murs).
Reconnaissance des ouvertures bouchées signalées sur les plans du Génie ; restitution des
dispositions d'avant la Révolution.
Reconnaissance de l'emplacement précis de la tour clocher.
Etude stylistique des éléments d'architecture et de sculpture à reprendre (après Paul de L a
Bigne Villeneuve et Paul Banéat).
Reconnaissance de traces éventuelles, sous les enduits, du mobilier adossé, d'un jubé, de litres
funéraires en rapport avec les sépultures, d'accroché de crédences et de la chaire.
CLOITRE
Le cloître se développe au nord de l'église. Nous étudierons ci-dessous séparément chacun des quatre
côtés, car ils ont eu au fil des siècles des fonctions et des évolutions bien distinctes. Les archives du
Génie, en particulier, désignent chaque corps de bâtiment et les travaux à y faire en fonction de son
affectation. Nous relevons une seule exception : en 1811, on décide de fermer par des treillis de bois
les 26 croisées du cloître .
17
ALLE SUD (chapelle et galerie le long de l'église)
1602
Le côté sud du cloître est élargi pour faciliter l'accès des pèlerins à l'image de Notre Dame de Bonne
nouvelle .
18
1623
19
Construction de la chapelle de Notre-Dame, à l'angle sud est du cloître .
1634
Le vœu est posé « entre l'autel de la chapelle Notre-Dame de Bonne Nouvelle et l'autel de la chapelle
Saint-Joseph » .
20
16
Arch, mnicip. 2 Fi 6237 à 6251.
Arch, municip. Rennes, H 139.
Arch, municip. Rennes, GG 292.
Poisson, Abbé Henri, Essai de monographie de la paroisse de Saint-Aubin en Notre-Dame de Bonne-Nouvelle,
Rennes, 1935.
17
18
19
21
Réparations à faire à 9 grands vitraux (3 X 2,50 m.) de la grande chapelle .
1815
Dans la sacristie et la chapelle adjacente dans le cloître il faut refaire le gros mur qui les sépare ainsi
que l'arc de la chapelle ; les planchers supérieurs et inférieurs sont à refaire dans la chapelle des
arcades .
22
1861
Pour agrandir l'église transformée en magasin, on envisage d'y annexer la galerie sud du cloître :
toiture en appentis, pose d'un plancher dans la galerie et ouverture d'une porte de 1, 50 m. de largeur
permettant la communication avec l'ancienne nef . Nous ne savons si le projet a été réalisé en l'état.
23
A I L E OUEST
1371
24
Mention du réfectoire joignant l'église .
1790
Visite réalisée lors de la saisie du couvent :
ancien réfectoire, « long de 90 pieds sur 23 pieds et demi de large ».
salle à manger, « 22 pieds 6 pouces sur chaque face de son carré ».
corps de bâtiment parallèle à l'aile nord, et se développant vers l'Ouest ; il est désigné les
années suivantes comme le fournil, avec quatre fours, et magasin aux farines.
1807
Le premier étage de l'aile ouest du cloître et une salle du rez-de-chaussée reçoivent les étoffes et les
effets militaires .
25
1822
26
Le bâtiment est formé d'un rez-de-chaussée, d'un étage et grenier .
1825
27
Projet de surélévation du magasin aux effets de campement, c'est-à-dire l'aile ouest du cloître .
Non réalisé.
1840
Les planchers du magasin des effets de campement doivent être consolidés par des poteaux montant de
1847
Le bâtiment ouest du cloître est encore partagé entre le stockage des vivres et celui des effets militaires
(campement et habillement) .
29
2 0
21
22
23
Arch, municip. Rennes, GG 292.
Arch, municip. Rennes, H 139.
Ibidem.
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 7. Projets pour 1859-1860, apostilles du chef du Génie,
article 8, section b, nouveau magasin dans la partie de l'ancien cloître adjacente au magasin central actuel.
Arch. dép. Ille-et-VUaine, 18 H 2.
Arch, mnicip. Rennes 2 R 62.
Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1. Rapport sur les bâtiments militaires, 1822.
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 1. Projets pour 1826, état estimatif sommaire des
ouvrages à exécuter en 1826. Article 6 - magasin aux effets de campement.
Projets pour 1840, apostilles du chef du génie, article 8, réparations courantes.
2 4
2 5
2 6
2 7
2 8
AILE EST (longeant la rue Saint-Malo)
1597
30
Construction d'un pavillon avec cheminée et d'un petit logis adjacent à la sacristie
1611
31
Construction de deux boutiques à la place du pavillon détruit par le feu .
1771
Plusieurs pièces du rez-de-chaussée de l'aile est du cloître s'ouvrent sur la rue Haute ou SaintDominique :
- Contre le portail nord, la «vieille couturerie sous le chapitre du noviciat...un embas ou salle
avec cheminée ayant une fenêtre sur la cour du couvent, et ouverte sur la rue comme une
boutique »
L'ancienne classe de théologie, communiquant avec la précédente,
L'ancienne classe de philosophie ; « on entre dans ces deux salles par une petite cour sur la
rue du côté du couvent dont elles font partie ».
Le pressoir ouvrant sur la rue Samt-Dominique entre la porte chartière et le mur du jardin sous
les greniers.
Les celliers et greniers près la porterie du couvent ou dans la cour de l'église en bas ; « 1er
cellier joignant l'église et le mur de la chapelle Saint-Michel...cellier joignant le précédent
vers la porterie... 3 cellier joignant la philosophie et la chapelle des Sœurs ».
Dans la cour du couvent vers la rue Haute, une cave sous le noviciat au bout de celles du
couvent.
« Salle avec cheminée ou ancienne procure dans la cour susditte et sur la cave mentionnée » .
1790
« A l'Orient dudit cloître est le chapitre orné d'un ancien autel et d'une boisure d'appui, avec sièges
tout autour » .
1822
e
32
33
34
Le bâtiment est formé d'un rez-de-chaussée, d'un étage et grenier .
1838
Remplacement du plancher du cloître est .
35
AILE NORD
1669
Allongement « du logis neuf qui est maintenant pour les hôtes, jusqu'à la bibliothèque, afin que ledit
corps de logis serve d'infirmerie » . Au cours des travaux, on craint que « le corps de logis vis à vis
où est la bibliothèque ne vint à crouler à raison de la profondeur des fondaments »
36
37
29
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 5. Mémoire sur les projets pour 1847, apostilles du chef
du Génie. Article 7.
Arch. dép. Ille-et-VUaine, 18 H 15.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 15.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 37, Petit rentier pour l'examen des comptes et l'usage journalier du procureur
de Bonne Nouvelle l'an 1771, p. 135-144.
Procès verbal de visite du couvent par les officiers municipaux. Toravel, Jean, « Le couvent des dominicains
de Rennes au XVHIe siècle », Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et- Vilaine,
t. 92,1990, p. 235.
Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1. Rapport sur les bâtiments militaires, 1822.
Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1. Mémoire sur l'état actuel de la place, 1838.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 61.
3 0
31
3 2
33
3 4
3 5
3 6
La chambre des prieurs est installée sur la salle joignant les greniers et la plus proche de la grande
porte .
38
1670
Projet du grand cloître : le bâtiment doit avancer dans la cour de 13,5 ou 14 pieds, en continuant le
pignon de la grande vitre .
39
1675,
40
Le chapitre décide d'emprunter l'argent nécessaire à l'achèvement des travaux du bâtiment .
1733
41
Condamnation des fenêtres du bout du dortoir donnant sur la rue haute .
1734
42
Réparation de la couverture de la bibliothèque .
1790
Au milieu du bâtiment nord, le grand escalier et un corridor qui conduit dans les dortoirs .
La bibhothèque possède au moins six fenêtres . Elle est située au milieu des chambres, au 1er étage, à
l'angle nord-ouest .
1814
43
44
45
46
Projet de refaire le plancher supérieur de la cave du grand bâtiment des vivres .
1822.
47
Le bâtiment est formé d'un rez-de-chaussée, deux étages et une mansarde .
1827.
Restauration des pignons du bâtiment
Reprise en sous-œuvre des deux voûtes aux extrémités de la galerie, et remaillage des fissures
de la façade sur cour.
Autres projets dont on ne sait s'ils ont été réalisés :
Remplacement de 7 poutres et 150 soliveaux pour transformer le grenier en magasin.
1843- Remplacement des vitraux en plomb par des croisées à petits bois dans le magasin au pain .
48
49
50
37
Ibidem, p. 63.
Arch. Dep. IHe-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1, p. 1
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 64-65.
Arch. Dep. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 77.
Arch. Dép. IV 18 H 34. livre de recettes et dépenses, p. 49.
Arch.Dép.IV18H34.
Décembre 1790. Procès verbal de visite des bâtiments. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 1022
Mention de « six bureaux placés dans les embrasures des fenêtres, une grande table, quelques bancs et chaises
en bois constituaient le mobilier de cette salle ». mai 1790. Procès verbal de visite du couvent par les officiers
municipaux. Toravel, Jean, op. cit., p. 234-236.
décembre 1790. Procès verbal de visite des bâtiments. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 1022
Arch, municip. Rennes, H 139.
Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1. Rapport sur les bâtiments militaires, 1822.
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 1. Projets pour 1827, apostilles du directeur des
fortifications sur les articles de l'état estimatif des ouvrages à faire en 1827 aux bâtiments militaires, Article 6.
Projets pour 1827, Article 6, manutention et bâtiments des vivres.
II s'agit de la pièce indiquée comme « bluterie à convertir en magasin au pain » sur le plan de 1827.
3 8
3 9
4 0
41
42
4 3
4 4
4 5
4 6
4 7
4 8
4 9
5 0
La galerie du cloître, qui avait été scindée en trois pièces, est restituée dans toute sa longueur pour
servir de magasin au grain. Les anciens carrelages sont déposés et neuf fenêtres sont fermées de grilles
de fer .
51
1845
52
-
On supprime les derniers carrelages subsistants à l'étage .
Dans le grenier du même bâtiment, on ajoute un entresol, profitant de la hauteur sous combles
(3, 50 m.) existant à cet endroit. Les poutres des planchers doivent être renforcées, moisées et
boulonnées.
Problématique de recherche archéologique.
Les textes évoquent dans les années 1670 la construction du grand dortoir, et le prolongement d'un
bâtiment entre la bibliothèque et le logis neuf. I l s'agit probablement du même bâtiment, dont le projet
a été modifié en fonction des difficultés rencontrées au cours des travaux. Ce point doit être vérifié.
Quant aux bâtiments en retour, et formant les côtés est et ouest du cloître, ils ne semblent pas avoir fait
l'objet de modifications, en dehors des sols et des refends. L'étude de leurs élévations laisse présager
des découvertes intéressantes.
Fouille :
Vérifier l'existence du bâtiment inscrit dans le prolongement de l'aile nord du cloître, à
l'ouest, et désigné comme le fournil ; déterminer son origine.
Vérifier la possible existence de caves, sous le bâtiment nord.
Archéologie du bâti :
Repérer les traces de l'extension de la galerie sud du cloître et l'emplacement du 1er autel de
Notre-Dame de Bonne Nouvelle.
Etudier les différentes phases de construction du bâtiment nord.
Etudier les élévations des bâtiments est et ouest et préciser leur datation.
Préciser la chronologie relative des différentes parties du cloître.
Proposer une restitution du couvent avant les travaux du X W e siècle.
Préciser l'affectation originelle des espaces.
COUR NORD E T ENTREE DE LA RUE SAINT-MALO
1582
53
La « grande porte du couvent » est rue Haute .
1729
54
Le «grand portai chartié » est l'entrée de la rue Samt-Dominique ou rue Haute .
1811
55
Réparation urgente : l'arc boutant de la porte cochère d'entrée sur la rue est descellé .
Problématique de recherche archéologique.
51
5 2
53
5 4
55
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 5. Projets pour 1843, bâtiments militaires, article 5.
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 5. Mémoire sur les projets pour 1844, article 5.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18H16.
Arch. dep. Ille-et-Vilaine, 18 H 14, déclaration au roi du 20 juin 1729.
Arch, municip. Rennes, H 139.
Fouille :
Préciser la situation des boutiques et maisons mentionnées.
Déterminer l'emprise et proposer une datation des bâtiments jouxtant la porte et se
prolongeant à l'ouest jusqu'au « prieuré ».
Archéologie du bâti :
reconnaître les traces de constructions plus anciennes dans les deux corps de garde encadrant
la porte.
Etablir la chronologie relative de ces bâtiment, de la porte et des ailes nord et est du cloître.
PRIEURE
1531
56
Vente de terrains près la rue haute aux religieux pour bâtir une infirmerie .
1652, 20 mars, procès verbal fait avant la démolition de l'infirmerie bâtie en 1531. Les religieux
veulent la reconstruire sur son emplacement . Le bâtiment n'a peut-être pas été détruit mais
simplement restauré, et pourrait donc correspondre au « prieuré » conservé sur le site.
57
1669
« on a déterminé qu'on alongerait le logis neuf qui est maintenant pour les hostes, jusque à la
bibliothèque affin que ledit corps de logis serve d'infirmerie, et ce suivant l'advis de mr. Corbineau,
architecte, le plustot y faire se pourroit ». Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 61.
1790
« Le corps de logis séparé nommé les infirmeries, a trois salles basses à cheminées et trois chambres
pour les hôtes et les malades » .
« L a première salle basse est boisée en entier et peinte en gris, avec une armoire d'attache, deux tables
et quelques chaises en jonc. L a seconde est le lieu ordinaire de l'assemblée de la communauté, des
perruquiers » .
« Etat des infirmeries ou chambres d'hôtes : 4 chambres garnies de 2 lits chaque, un cracifix, une
armoire, tables, chaises, fauteuil » .
58
59
60
1799
61
Le logis accueille le logement du garde magasin (E) ; Il est prolongé par un bâtiment au nord est .
1815
62
Le pignon nord du bâtiment servant de logement au directeur et au garde magasin est à refaire .
1822.
Ce bâtiment est composé d'un rez-de-chaussée, d'un premier avec grenier au-dessus et sert de
logement au garde magasin des vivres. Il est très délabré, un de ses pignons menace ruine, sa
couverture est en mauvais état, ainsi que les planchers et les croisées .
Arch. dép. Me-et-Vilaine, 18 H 7.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 7.
décembre 1790. Procès verbal de visite des bâtiments. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 1022.
Mai 1790. Toravel, Jean, « Le couvent des dominicains de Rennes au XVIIIe siècle », op. cit., p. 234-236.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 1 Q 207.
Plan du couvent en 1799. Arch. du Génie, article 8, section 1, Rennes, carton 1.
Arch. municip. Rennes, H 139.
1822. Rapport sur les bâtiments militaires de la place de Rennes. Archives du Génie, article 8 section 1, carton
1. Rennes.
63
5 6
5 7
5 8
5 9
6 0
61
6 2
6 3
Problématique de recherche archéologique.
64
Pour Paul Banéat, ce logis servait sans doute de demeure au prieur . Comme le note Philippe
Legrand, et selon la règle de l'ordre Dominicain, « il est évident qu'aucun prieur dominicain ne se
serait installé dans un logis à l'écart de ses frères » .
65
Fouille :
délimitation de l'emprise des bâtiments détruits et chronologie relative.
Archéologie du bâti :
étude architecturale du logis et de ses dispositions d'origine.
- Etude des fonctions : un logis pour accueillir les malades ? Les hôtes ?
COUR OUEST ET ENTREE DE LA RUE DES CHANGES
1621
66
Construction du logis près de la porte du couvent en la me des Echanges .
1634
Le portail du cimetière est décrit avec les armoiries du pape, du roi, du duc de Bretagne, du cardinal de
Richelieu, de la ville et de l'ordre des Dorninicains. Il faut traverser le cimetière pour entrer dans
l'église .
67
1683
La muraille qui sépare la petite cour et le jardin est arasée et surmontée d'une balustrade. La porte est
restaurée .
68
1690
Construction d'une « espèce de cloistre ou gallerie entre les deux pavillons de la porte du couvent et
celuy de la porte» .
69
1713-1720
70
Construction de la maison des classes me des Echanges .
1734
71
Travaux de charpentier pour mettre une demi-potence dans la cave sous la vieille procure .
Vers 1716-1758
Location d'un appartement au premier étage de la maison au-dessus du portail de la rue des Changes
vers les celliers. Cet appartement comprend une chambre, un petit cabinet et une petite cave « qui est
la seconde, sous les classes » .
72
Banéat, Paul, Le vieux Rennes, Rennes, 1905, p. 179.
Legrand, Philippe, Le couvent de Bonne Nouvelle, op. cit. p. 21.
Rentier du couvent, Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H1.
Pinsard, Yves, Le triomphe du vœu de Rennes à Notre-Dame de Bonne Nouvelle, 1634, p. 58-59.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 113.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 135.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 16 et 18 H 25.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 34. La procure est probablement la pièce dans laquelle travaille le procureur de
Bonne Nouvelle, c'est-à-dire l'administrateur des affaires temporelles. Il est cité dans les archives.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 28, baux à ferme (1716-1758).
6 5
6 6
6 7
6 8
6 9
7 0
71
7 2
1771
Contrats de location pour :
La maison du portail, avec l'appartement décrit ci-dessus, une autre chambre louée au 1er
étage près de l'escalier, avec une cave, deux chambres avec cabinets, et un troisième étage .
La maison des Classes voisine, avec deux étages .
La maison devant le portail, avec trois étages, cour devant, jardin .
La maison du four, avec chambre et cellier .
73
74
75
76
1790
Description de la cour carrée entourée de celliers et magasins :
A l'Ouest la chapelle des soeurs (13 m. de longueur environ).
A l'entrée un parloir (environ 10 m. de longueur).
La porterie avec cheminée (environ 4 m. X 3).
Le corridor donnant accès au couvent (plus de 40 m. de longueur) .
77
1799
Le logement des vétérans (G) occupe deux maisons bâties à angle droit.
1811
78
Démolition de la petite maison en ruine à l'ouest de la cour .
1822
Réparation des couvertures et fenêtres du « pavillon des Jacobins », servant de logement pour le garde
magasin des effets de campement et pour le dépôt des médicaments de l'hôpital militaire. I l est
composé d'un rez-de-chaussée et de deux étages .
1838
Mention d'un petit bâtiment isolé pour servir de décatissoir. En 1838, on fait un fourneau pour décatir
les draps par le moyen de la vapeur .
1907
79
80
81
Des ossements humains sont exhumés en avant de l'église, du côté sud-est .
Problématique de recherche archéologique.
Fouille :
Repérer les dispositions de tous les bâtiments détruits.
Situer le cimetière.
Vérifier l'hypothèse de l'existence des caves, voire d'un puits.
Archéologie du bâti :
Repérer sur les élévations ouest du cloître et de l'église, les traces d'autres bâtiments.
-
Repérer tout vestige de construction ancienne, ce qui semble assez peu probable au vu
de l'ampleur des reconstructions du XXe siècle.
73
Arch. dep. Ille-et-Vilaine, 18 H 37, Petit rentier pour l'examen des comptes, p. 90-96.
74
Ibidem, p. 97.
75
Ibidem, p. 106-113.
76
Ibidem, p. 114.
7 7
Procès verbal de visite des bâtiments. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 1022.
Arch, municip. Rennes, H139.
Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1. Rapport sur les bâtiments militaires, 1822.
Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1. Mémoire sur l'état actuel de la place, 1838.
Banéat Paul, Le vieux Rennes, op. cit., p. 174.
7 8
7 9
8 0
81
L E S
L I M I T E S D E
L ' E N C L O S
C O N V E N T U E L
- L E S
B O U T I Q U E S .
Les limites de l'enclos conventuel et les boutiques ou logis seront probablement étudiés en même
temps que chacun des bâtiments auxquels ils s'adossent. Comme ils ont une origine commune, et qu'il
n'est pas facile de définir l'angle des anciennes rues Haute et d'Echange, nous avons choisi de les
réunir sous un même article.
-
Arrentement d'un terrain proche la tour pour y faire des boutiques pour rente annuelle .
Contrat pour les cabarets au pied de la tour de l'église .
83
1599
84
Construction de petites boutiques près de l'église en la rue des Echanges .
1616
85
Arrentement d'un terrain près de la tour de l'église pour faire une boutique .
1620
Construction de boutiques sur la porte charretière.
1720
86
Incendie des boutiques sur la porte charretière. Reconstruction l'année suivante .
1760
87
Mention des petites boutiques ou baraques adossées le long du mur de l'église .
1771
Dix boutiques longent le mur du couvent rue Samt-Dominique, au pied de la tour de l'église .
D'autres sont décrites dans « la cour marchande près le grand choeur en entrant dans l'église par la
porte d'en haut » :
- 1ère boutique adossée au mur du choeur, la plus proche du bénitier qui est dans la cour près la
porte de l'église.
2 boutique près la 1ère avançant le long du chœur vers la rue des petits oiseaux.
La 7 boutique communique avec la maison au bas de la tour.
13 boutique dans la rangée adossée au mur de la chapelle de Jésus.
14e boutique près la précédente approchant la porte de l'église.
Il y a en tout 16 boutiques.
1782
Le plan de ville figure une série de petites constructions le long du pan coupé, ou plus exactement
arrondi, abattant l'angle de la rue d'Echange et de la rue Haute. Il s'agit certainement des boutiques
Problématique
de recherche
archéologique.
mentionnées
ci-dessus,
et à l'arrière
desquelles se dégage un espace - la cour mentionnée ? - avant le
mur de l'église .
88
e
eme
e
89
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18H15.
Ibidem.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18H20.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18H15.
Ibidem.
Ibidem.
Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 37, Petit rentier pour l'examen des comptes, p. 121-134,
1 Fi 48, plan de la ville de Rennes dédié à M. Caze Baron de la Bove, observé par M. Cassini de Thury.
Fouille :
Situer les boutiques adossées à l'enclos.
Préciser les dimensions des passages d'entrée.
Archéologie du bâti :
Repérer les vestiges éventuels du mur de l'enclos conventuel.
- Identifier les communications entre l'enclos et les boutiques.
RESSOURCES DOCUMENTAIRES
ARCHIVES MANUSCRITES
ARCHIVES MUNICIPALES DE RENNES
G G 292, titres concernant les religieux de Bonne nouvelle (1510-1790).
Titres concernant la communauté des religieux de Bonne-Nouvelle, autrement les Jacobins ou
Dominicains et le vœu de la ville de Rennes :
Lettres patentes de la reine Anne, qui accorde aux frères prêcheurs l'exemption de plusieurs
droits, mai 1510 (cf. texte 15 en annexe).
Délibération qui règle le cérémonial de la première procession du vœu. 1634
Description du v œ u . 1634.
Arrêts du Conseil d'Etat touchant la procession du voeu.
Vue cavalière du couvent de Notre dame du vœu à Bonne Nouvelle, 1634, signé Hiérosime
Restif (cf. planche p.88).
Devis des fournitures pour les broderies et ornements de la grande et petite chapelle du vœu de
la Ville aux Jacobins (avec dessin) 20 février 1740 (cf. planche p.88).
Description de la cérémonie du vœu, 8 octobre 1740.
Cérémonie chez les Jacobins de Bonne Nouvelle pour leur grosse cloche, 18 mai 1776.
GG 346, titres concernant les prédicateurs de Rennes (1471-1511).
1 Fi 40, plan de Rennes d'après Tassin, 1638.
1 Fi 41, vue de Rennes d'après Tassin, 1638.
1 Fi 42, plan de Rennes, ville capitale de Bretagne, et siège du parlement, 1616. Fac similé d'un plan
édité dans l'Histoire de Bretagne de D'Argentré, 3 ed. 1618.
e
1 Fi 43, Plan de la vieille ville ou cité, ville neuve, et nouvelle ville de Rennes (copie du plan d'Hévin
fait vers 1663).
1 Fi 44, plan de la ville de Rennes levé par Forestier après l'incendie de 1720, 1726 (idem en 1 Fi 45,
46 et 47).
1 Fi 48, plan de la ville de Rennes dédié à M . Caze Baron de la Bove, observé par M . Cassini de Thury
en 1782 (cf. planche p. 89).
1 Fi 62 Plan de la ville de Rennes, d'après le plan officiel approuvé par ordonnance
royale du 22
avril 1827. Dessiné et gravé par Ad. Periaux en 1829.Terminé et rectifié en 1830 (cf. planche p. 89).
l F i 70, plan de la ville en 1842 (cf. annexe p. 89).
l F i 71, plan de la ville en 1846 (cf. annexe p. 89).
l F i 72, plan de la ville vers 1851 (s.d.).
1 Fi 73, plan de la ville indiquant les alignements projetés, par E. Gaboriaud, 1854.
1 Fi 74, plan de Rennes par Gaboriaux, 1854.
1 Fi 78, plan de Rennes publié par Oberthur, 1858.
1 Fi 88, plan de Rennes publié par Oberthur, 1885.
l F i 90, plan de Rennes édité par Dubois, s.d.
l F i 99, plan de Rennes à l'époque gallo-romaine, par A. Toulmouche, 1846.
1 Fi 107, reconstraction de l'église Saint-Aubin en Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle. Plan général du
quartier, 1875, par Martenot.
2 Fi 1699, église Saint-Aubin et école primaire de la rue Saint-Malo, reconstruction (situation du
magasin d'habillement et de campement).
2 Fi 6237 à 6251, projet du poste de police place Sainte-Anne. Façades et coupes par Emmanuel Le
Ray, juillet 1926 (cf. annexe p. 103).
H 138, exécution du décret impérial du 23 avril 1810 : liste des bâtiments concernés, dont « la maison
de l'ancien couvent des Jacobins, utilisé comme manutention des vivres.
H 139, bâtiments militaires, entretien, grosses réparations (1810-1861).
devis estimatif des réparations et remplacements nécessaires à faire. Le 16 septembre 1811.
- Procès verbal de visite des bâtiments. Le 16 septembre 1811.
Etat estimatif de la dépense à faire aux bâtiments militaires, 30 septembre 1814.
Bâtiments militaires, procès verbal qui complète la visite faite en 1815.
H 141 bis, pièces originales ou copies de pièces concernant les droits de propriété de la ville sur les
bâtiments militaires (1810-1818).
H 143
Magasins militaires. Etat sommaire des dépenses à faire dans le couvent des Jacobins en 1810
Echange entre l'armée et la ville à l'occasion de l'alignement de la rue d'Echange : croquis de
1872.
O 28, aménagement de la rue d'Echange.
991 W 57, étude de faisabilité d'une implantation des services administratifs de la région, 1990.
Plan du couvent aux différents niveaux par Yves Huet, architecte.
Etude de faisabilité réalisée pour le Conseil Régional.
Philippe Fauquert et Jean-Lin Hamel, étude de faisabilité, parcelle Picard, St-Malo / Ille. Mai
1990.
1020 W 37, couvent des Jacobins, projet d'acquisition par la ville de Rennes.
Correspondance administrative ; projet de transfert des musées de Rennes dès 1974.
- Visite de l'ancien couvent le 13 octobre 1987, propriété de la Défense.
Convention entre la Ville et l'armée pour l'utilisation ponctuelle de l'ancien cloître.
Dossier résumant les négociations avec l'armée. Septembre 1984 ; rappels (négociations dès
1974 pour cession de tout ou partie du couvent).
Copies de notes historiques sur le couvent.
1378 W 24 , projet d'acquisition du couvent des Jacobins par la ville de Rennes. Non communicable.
1425 W 65, terrains et propriétés de la ville. Note sommaire sur la vente du couvent des Jacobins par
l'Armée.
Autres cotes consultées : H 141, H142.
ARCHIVES DEPARTEMENTALES D T L L E - E T - V I L A I N E
C228, lettre de l'intendant au sujet de l'enfermement, sur une demande du supérieur des Dominicains
de Bonne Nouvelle, d'un religieux de cet ordre, pour cause de débauche et d'ivrognerie (1786).
C 1124, intendance de Bretagne 1781-1785 (table). Bail passé entre M . Tuffin du Breil, commissaire
des guerres, et frère François Jamin, procureur syndic du couvent royal de Notre Dame de Bonne
nouvelle, pour la location d'un appartement situé dans la cour et proche l'église dudit couvent, destiné
à emmagasiner les effets du régiment de Penthièvre (1785).
C 2645, procès-verbal des délibérations des états tenus à Rennes du 12 au 31 décembre 1597 dans le
couvent des Jacobins.
C 2649, procès-verbal des délibérations des états tenus à Rennes du 23 oc octobre au 5 novembre 1616
dans la salle des Jacobins. Idem octobre 1617 « dans la grande salle des Jacobins ».
C 2830, 1764, 19 octobre, allocation de 1200 livres pour les frais des fimérailles de M . de Bruc de
Friguel qui auront lieu au couvent des Jacobins de Rennes et auxquelles l'assemblée assistera.
C 2866, lettre aux Jacobins de Rennes chez lesquels les Etats se sont tenus et aussi en considération du
chapitre général de leur ordre qui doit s'assembler, en 1571, dans leur couvent (1570).
C 2885, 1595 ou 1596, paiement aux capitaines de la patrouille de la ville de Rennes de la somme de
45 écus pour avoir gardé la porte du couvent des Jacobins pendant la tenue des Etats.
C 2886, lettre à Jean Jubin, prieur du couvent de Notre Dame de Bonne Nouvelle, la somme de 33
écus un tiers, pour l'occupation de la salle de ce couvent par les Etats durant la tenue de 1600.
C 2898, procès verbal de l'examen des comptes du trésorier, fait dans la salle du couvent des Jacobins
de Rennes, 28 septembre 1587.
1 F 27, fonds Hévin, Rennes, actes divers.
1F 96 à 1 F 139, fonds de La Bigne-Villeneuve, (copies des comptes de Miseurs, 1419 à 1539)
1 F 189, fonds de La Bigne Villeneuve, dominicains de Rennes, copies des actes conservés en 1 H 5 et
publiés.
1 F 252, idem
1 F 561, manuscrit de Vincent Charron, Kalendrier historial de la Sainte-Vierge Marie, s. d. (Nantes,
1618).
1 F 1630, dominicains de Rennes (fondations de messes, 1627 et 1641). Fondation d'une messe à
haute voix chaque 12 novembre jour de la Saint-Martin, par le sieur de la Martaudaye, avec indication
de l'emplacement de sa tombe devant la chapelle de Notre-Dame, 1641.
1 F 1733, fonds de la Grimaudière, clergé régulier de Rennes.
4 F f 22, divers casernement ; une lettre.
10 Fb 64, plans de Rennes, 1616 (plan d'Argentré), 1669,1726, 1813.
1 Fi Rennes 26, église Notre Dame de Bonne nouvelle, 1861. Vue de l'église Saint-Aubin, derrière
laquelle on voit l'angle sud-est du couvent des Jacobins.
6 Fi Rennes 55, copie du tableau de Notre Dame de Bonne nouvelle.
18 H 1 à 38, archives du couvent des Dominicains de Rennes.
18H1.
- Registre. Livre pour les religieux du couvent de Bonne Nouvelle de Rennes portant table des
fondations leurfaittes, 1710 (avec table alphabétique). Fondations de messes (XVe-XVÏÏe siècles).
- Terrier, cahier. Les maisons et logis appartenant au couvent de Bonne Nouvelle et quelles
obligations il a sur quelles fondations (boutiques, logis).
- Registre, cartulaires des archives* 1770, inventaire des titres de fondations, et notamment :
p. 1 à 8, actes touchant l'enclos du couvent,
p. 9, boutiques situées en la rue Saint-Dominique ? autrefois la rue haute,
p. 11, boutiques du cimetière près le chœur.
p. 12, « logis prez la porte de Saint-Hyacinthe autrefois ditte la porte de Saint-Roch, en la rue des
Eschanges ».
p. 13, « logis d'auprez la porte du couvent situé en la rue des Echanges ».
p. 463, actes des privilèges concédés par les rois de France aux religieux de l'ordre et spécialement au
couvent de Bonne Nouvelle pour le transport des vins (1257-1644).
p. 467, sentences du siège et de la prévôté de Rennes qui exemptent les religieux de Bonne Nouvelle
du devoir de pavage (1512-1705).
p. 469, actes, sentences et arrêts pour l'exemption des religieux de Bonne Nouvelle du devoir des
Ecluses et d'entrée de ville (1620-1763).
18 H 2, chartes originales du XTVe siècle.
1368, fondation de Pierre Rouxel et de sa femme.
1368, lettres d'indemnités donnés par Jehan chevalier du Roche et sa femme de terres pour la
construction du couvent.
10 février 1368. Mandement de Commission donnée par le duc à l'abbé de Saint-Melaine, au
doyen de Nantes, au sénéchal et alloué de Rennes pour information des terres données aux
religieux par Pierre Rouxel et sa femme pour bâtir une église et un couvent de l'ordre des
frères prêcheurs (cf. texte 1 en annexe).
Avril 1368, lettres d'indemnités données par le Père Jean abbé de Saint Melaine pour la
construction de l'église et couvent de Bonne nouvelle (cf. texte 2 en annexe).
1368- Lettre du révérend père Helie Général de l'ordre par laquelle i l permet aux religieux de
s'obliger à célébrer des messes portées au contrat de la fondation de Pierre Rouxel.
2 juin 1368, lettre d'indemnité donnée par dame Honorée Raquenel dame du Bordage des
terres dépendantes de sa juridiction pour la construction de l'église et couvent de Bonne
nouvelle.
5 juin 1368. Lettres d'amortissement fait par le duc Jean I V des terres données aux religieux
par Pierre Rouxel et sa femme pour la construction de l'église et couvent de Bonne Nouvelle
(cf. texte 4 en annexe).
20 août 1368, bulle d'Urbain V par laquelle i l donne permission au général et religieux de
l'ordre de recevoir le lieu amorti par le duc de Bretagne pour la construction du couvent de
Bonne Nouvelle et octroie aux religieux les privilèges apostoliques.
-
30 novembre 1368. Lettres patentes de Jean IV, par lesquelles i l exhorte ses sujets de
contribuer à la construction et manutention dudit couvent et église (cf. texte 5 en annexe).
2 février 1369, Lettres de Guillaume Triquant notaire et garde sceaux de la Cour de Rennes,
certifiant que le duc Jean I V fonda le couvent de Bonne Nouvelle (cf. texte 6 en annexe).
5 juin 1369, Perrin Le Mercier et Jeanne sa femme donnent aux religieux une terre près le
chemin qui conduit de l'église de Saint-Aubin à celle de Saint-Etienne.
14 août 1369. Mandement au sénéchal de Rennes d'enquêter au sujet de la donation d'une
terre aux Dominicains de Rennes que le duc avait l'intention d'amortir (cf. texte 7 en annexe).
10 novembre 1369. Mandement au sénéchal, à l'alloué et au procureur de Rennes de faire une
enquête en rapport avec l'amortissement des terres pour la maison des Dominicains
récemment fondée dans la ville (cf. texte 8 en annexe).
Devis de l'église, 1371 (cf. texte 9 en annexe).
31 août 1371. Copie du mandement de 4000 livres accordé par le duc de Bretagne (cf. texte 10
en annexe).
28 avril 1372, Mandement du lieutenant de Bretagne au receveur de l'évêché de Rennes pour
l'emploi des 4000 livres à la construction de l'église (cf. texte 11 en annexe).
8 juin 1372, Mandement du duc de Bretagne pour clore une ruelle bordant le couvent des
frères prêcheurs de Rennes (cf. texte 12 en annexe).
1373, Lettre de du Guesclin, confirmant les paiements octroyés par le duc de Bretagne (cf.
texte 13 en annexe).
6 février 1421, don de terres par Jan et Janne de Martin.
19 mars 1425, mandement de Jehan duc de Bretagne donné aux officiers de Rennes pour faire
rompre le petit chemin d'auprès le jardin et couvent de Bonne Nouvelle.
7 nov 1426, confirmation d'une fondation de messe.
17 novembre 1431, acte capitulaire du père Mathieu, abbé des religieux de Saint Melaine qui
remettent aux Dominicains les droits et dîmes sur l'enclos du couvent pour un anniversaire
solennel et une messe.
1 octobre 1433, don d'un terrain.
1 novembre 1470, lettres d'amortissement fait par le seigneur duc François de la maison
achetée par les religieux à Jan Maydo.
4 février 1476, contrat par lequel Jehan Ludin et sa femme donnent une terre située près le
jardin du couvent contre une sépulture dans l'église du couvent.
1619, extrait d'arrêt d'enregistrement de parlement pour la réforme du couvent de Bonne
Nouvelle où a commencé la congrégation de Vincent Ferrier.
Lettres concernant la réforme, 1630.
Titres de propriétés du XVUJe siècle.
er
er
18 H 3, liasse, fondation de messes (XVIe et XVTJe siècles), et notamment :
23 mars 1628, fondation de Mme de la Tour G. pour un enfeu avis l'autel de la Vierge.
11 mai 1702, Procès verbal de visite de la chapelle au bas du cœur de l'église.
18 H 4, dossiers divers, règlement de police ; titres de propriété ; dernier dossier : trois fragments d'un
plan de la nef de l'église en 1703, avec indication des sépultures numérotées, dont une chapelle de
Sainte-Rose et un enfeu (cf. planche p. 88).
18 H 5, réforme du XVHe siècle, placets, requêtes, congrégation gallicane, procès, etc.
1477, 29 janvier, ordonnance du sénéchal de Rennes en faveur de la réforme du couvent de
Bonne Nouvelle.
Election du vicaire.
Sépultures dans les églises.
Extraits des statuts.
18 H 6, dossiers sur la Réforme.
16 février 1615. Lettres patentes du révérendissime Père général par lesquelles i l désigne le
couvent de Bonne Nouvelle de Rennes pour l'étroite observance régulière des constitutions.
Février 1613. Lettre de Louis, roi de France, désignant Jouault comme envoyé pour réformer
le couvent de Bonne Nouvelle
8 août 1615. Arrêt du conseil pour la réforme du couvent de Bonne Nouvelle.
13 octobre 1618, arrêt du conseil d'Etat pour la congrégation de Bretagne et le couvent de
Bonne Nouvelle.
Arrêts du parlement de Bretagne des 13 janvier, 4 mars et 20 mars 1617 pour la réforme du
couvent de Bonne Nouvelle.
Documents divers adressés par le Père général de l'ordre.
18 H 7, fondations, sentences (XVTe et XVIIe siècles), contrats, diverses sentences du présidial de
Rennes condamnant des particuliers à payer des rentes dues aux religieux sur des maisons.
Notamment :
1482, fondation par le duc François I I d'une messe hebdomadaire dans l'église, pendant 3 ans.
11 juillet 1460, contrat par lequel Robine du Rochel veuve de feu Guillaume Beauceporte et
son fils André fondent un enfeu prohibitif dans le chœur de cette église.
20 mars 1652, procès verbal de démolition des logis de l'ancienne maladrerie située au bas du
jardin et qui fut ensuite rebâtie.
17 mai 1531, vente de terrains près la rue haute aux religieux pour bâtir une infirmerie.
18 H 8, fondations diverses (XVIe et XVIIe siècles).
Et notamment, en février 1541, fondation de Louis d'Acigné, évêque de Nantes.
18 H 9, bulles et arrêts concernant l'ordre des frères prêcheurs en France.
avril 1540, sentence du présidial de Tours qui, du consentement du procureur du Roi, donne
main levée aux frères prêcheurs de Rennes de tous leurs héritages, terres et immeubles.
20 juin 1542. Arrêt du parlement de Paris en faveur des religieux de Clermont-Ferrand, Lyon,
Fontenay-le-comte, Tours et Blois pour jouir du droit de posséder des rentes.
Fondations de messes (XVIIe -XVIIIe siècles).
11 septembre 1546. Arrêt du parlement de Paris par lequel les religieux de ce couvent de
Bonne Nouvelle sont maintenus à recevoir la rente de 60 livre léguée par Jeanne Havart sur
une maison située en la rue des Carmes de la ville de Rennes.
5 juillet 1470. Bref de Sixte IV, pape qui concède aux religieux de l'ordre des frères prêcheurs
de pouvoir posséder terres, héritages et rentes annuelles en commun.
1483. Vidimus. Bref de Clément I V qui accorde aux religieux de l'ordre des prêcheurs de
pouvoir succéder aux successions de leurs parents.
Brefs de œnfirmation de ces droits par Léon X en 1513, Clément VII en 1529.
1544. Bulle de Paul DI qui prend sous sa protection les maisons et héritages de la congrégation
gallicane de l'ordre des frères prêcheurs.
1647, 12 août, arrêt du parlement de Bretagne qui ordonne aux religieux de Bonne Nouvelle et
Carmes de Rennes de se pourvoir vers le roi sous trois mois et cependant les exempte de payer
la taxe des décimes.
1550, ordonnance de Jehan de Bretagne, comte de Penthièvre, de délivrer aux religieux de
Bonne Nouvelle 50 1. pour un service.
1456, 22 juillet, sauvegarde du duc Pierre pour Bonne Nouvelle.
1526, 7 décembre, fondation de la Reine Anne de Bretagne.
18H 10, privilèges (1257-1730)
Septembre 1257, privilèges du roi Louis LX accordés aux frères prêcheurs pour le transport
franc de leurs vins et autres.
Décembre 1269, lettres patentes de Louis I X qui exempte les frères prêcheurs de son royaume
de tous les droits de passage.
Copie d'un privilège accordé par Louis X I I aux prêcheurs de Bonne Nouvelle : exemption de
devoir de péage et tribut pour le transport de leurs provisions, octobre 1502.
Mai 1510. Lettres patentes de la reine duchesse Anne et du roi Louis son époux, qui
exemptent les religieux de Bonne Nouvelle du droit de pavage, clouaison de ville, lignage,
facture et entretien des pavés, sauf au-devant de leurs portes.
3 avril 1511 et 20 avril 1512, sentence de la prévôté de Rennes qui, contre les bourgeois de
Rennes, déclare les religieux de Bonne Nouvelle exempts du devoir de pavage.
Mêmes sentences données par la cour de Rennes les mêmes jours.
Privilège de libre transport accordé par François 1er, 1517.
Exemption de clouaison et pavé par l'alloué de Rennes, 27 novembre 1534.
Mêmes exemptions accordées par la prévôté.
Mêmes exemptions accordées par le sénéchal, le 7 novembre 1538.
Mai 1598, lettres patentes de Henri W œnfirmant toutes les exemptions des religieux de
Bonne Nouvelle, tant pour le droit de pavage que pour le transport libre des vins.
Liste en 1688 de tous les titres et privilèges produits par les religieux.
22 avril 1671, procès-verbal du nombre des religieux de Bonne Nouvelle et de la provision de
vin nécessaire, fait par le lieutenant civil et criminel au siège présidial de Rennes.
5 avril 1729, arrêt du conseil confirmant les religieux de Rennes dans leur exemption sur les
vins et boissons qui entrent en la ville.
diverses pièces concernant l'exemption des droits de l'hôpital (XVÏÏIe siècle).
Liasse de procès-verbaux faits par les magistrats et juges du siège présidial de Rennes de la
descente de 80 pipes de vin d'Anjou dans les caves du couvent de Bonne Nouvelle, 1655.
18H 11, lettres royales de confirmation des privilèges, exemptions des Jacobins de Rennes
(surtout XVIIe et XVIIIe siècles), et notamment copie d'un acte de Louis I X (1269).
20 juillet 1610, lettres patentes de Pierre Paul Crescent protonotaire apostolique par lesquelles
i l commande à tous officiers d'église de défendre à toutes personnes de troubler les religieux
de ce couvent de Bonne Nouvelle au sujet des enterrement des corps des fidèles qui auront
choisi leur sépulture dans leur église.
31 janvier 1613, sentence du prieur officiai de Rennes qui défend au recteur de St-Germain
d'inhumer en son église les corps des défunts qui auront choisi durant leur vie leur sépulture
en l'église de Bonne Nouvelle.
21 décembre 1715, certificat de possession d'autorisation d'enseigner en public la philosophie
et la théologie.
18H 12, privilèges de l'ordre des frères prêcheurs en France (1265-1744).
copie collationnée du bref de Clément I V qui excommunie ceux qui molestent les religieux de
l'ordre des frères prêcheurs et qui violent la franchise de leurs églises, 9 mai 1265.
31 août 1518, copie d'un bref de Léon X qui confirme tous les privilèges de la congrégation
gallicane de l'ordre des frères prêcheurs.
Cormrmation de ces privilèges par le pape Clément V I I , 13 mai 1529.
28 janvier 1568, oracle de vive voix de Pie V qui permet aux femmes d'entrer dans les cloîtres
des religieux quand on y célèbre les offices divins et sépultures des fidèles.
16 mai 1567, bulle de Pie V qui confirme les privilèges des frères mendiants.
23 mars 1626, excommunication d'Urbain VIII contre « ceux qui ostent des livres des
bibliothèques des frères prescheurs ».
22 décembre 1592, bref de Clément VÏÏI par lequel i l autorise les fidèles à se confesser en tout
temps aux religieux mendiants et aux jésuites et d'entendre la messe dans leurs églises les
dimanches et fêtes solennelles.
Cahier parchemin avec listes des privilèges, 1502.
18H 13, bulles, grâces (1363-1698). Non consulté.
18 H 14, aveux généraux du couvent et des dépendances (1581-1780)
17 août 1665, déclaration faite par les religieux aux commissaires députés pour la réformation
du domaine du roi à Rennes, de tout ce qu'ils tiennent du roi tant à la ville qu'à la campagne.
18 H 15, aveux divers (1478-1778)
Titres de propriété des petites boutiques ou baraques adossées le long du mur de l'église, 1760.
contrat du 22 juin 1597 pour la construction d'un pavillon avec cheminée et d'un petit logis
adjacent à la sacristie.
contrat du 12 mai 1616 par lequel les religieux donnent permission de bâtir un édifice au pied
de la tour, pour en jouir à vie.
contrat du 10 juin 1586 d'arrentement d'un terrain proche la tour pour y faire des boutiques
pour rente annuelle.
contrat de fondation du 1er janvier 1620 ; l'argent fut placé dans la construction de boutiques
sur la porte charretière. Le feu y ayant pris en 1720, elles furent rebâties l'année suivante.
Titres de propriété concernant le logis de derrière le sépulcre.
contrat du 22 octobre 1585 avec Jean Gillot pour l'emplacement du logis ; à la mort des dits
acquéreurs, et celles des enfants procréés deux fois, le logis est revenu au couvent.
1671, arrêt du parlement contraignant Noëlle Gillot à céder aux religieux la jouissance du
logis.
Contrat de fondation fait par messire Helie Vallée religieux de l'abbaye de Redon pour bâtir le
logis du pavillon près la tour.
Terrain situé près de la tour de l'église arrenté à Michel Bouyet pour faire une boutique, 1616.
Contrat avec Pierre Joliff et françoise Mazt sa femme pour les cabarets au pied de la tour de
notre église, 10 juin 1586.
Aveux de diverses propriétés : la Motte au duc, le Pré Gast....rue Hue, les maisons des Grands cours
paroisse de Saint-Georges, etc.
18 H 16, aveux divers (1529-1739)
fondations diverses, acquisitions (XVTe siècle)
construction d'un mur mitoyen entre les maisons des jacobins et celles de demoiselles
Duquerron, du côté occidental de la rue basse Saint-Etienne. 1789
procès verbal d'alignement du terrain pour la construction de la maison des classes rue des
Echanges, du 18 août 1713.
Aveu rendu au roi pour la maison et le jardin situés dans la rue haute face à la grande porte du
couvent, léguée par maître Jean Jacopin, 13 oct. 1582.
- Autre maison de la rue haute donnée par Georges le Gay dans son testament le 22 mai 1570.
18 H 17 cote vacante
18H18, propriétés rurales (1564-1781). Non consulté.
18H 19, propriétés rurales (XTVe - 1785). Non consulté.
18H 20. Titres de propriétés des Dominicains, fondations de messes (XVIe-XVIIe siècles), donations
et testaments en faveur des Jacobins. Et notamment :
16 février 1599, don de Dame Jacqueline de Bourgneuf de 300 livres employées en la
construction de petites boutiques près de l'église en la rue des Echanges.
Tableau, établi en 1723, récapitulatif de toutes les fondations depuis l'origine du couvent :
seulement 4 au Moyen Age (1367, 1560, 1490, et 1492), puis surtout aux XVIe et XVIIe
siècles (près de 100).
18 H 21, fondations diverses (1492-1780)
Titres de propriété des Dominicains sur une fondation de Pierre Cannieu qui donne 20 1 de
rente annuelle hypothéquée sur une maison rue Saint-Melaine, Octobre 1582.
Dossier sur la chapelle de la Haute Touche, fondée le 7 avril 1554.
Fondation de Jeanne de Coetlogon, 1623.
Fondation de François Chaussière qui donne 16 livres de rente annuelle hypothéquée sur une
maison et jardin servant d'auberge rue de la Reverdiais, et où pend pour enseigne l'image de
Sainte-Anne, 8 octobre 1596.
Fondation de Jean Chesnel de Maillebat, 17 mars 1492.
18 H 22, fondations diverses (1460-1716)
Fondation de Jeanne Havart, 7 novembre 1490.
Fondation d'Yvonne du Bourg, 12 février 1616.
5 février 1538, contrat par lequel messire Guy d'Erbrée, sieur de la Cheze, fonde une messe
basse et un enfeu en la 4 voûte et arche devant l'autel de la Sainte-Vierge.
e
18 H 23, fondations diverses (1567-1748)
Fondation de La Bourdonnaye, 1630.
Fondation de Jean de la Lande d'une rentre annuelle de 9 écus pour droit à la chapelle de
Saint-Michel le 14 octobre 1587.
9 janvier 1614, contrat pour la chapelle des cinq plaies en l'église de Bonne nouvelle;
fondation par Jan Martin, sieur de la Vairie du Grasbusson.
1687, accord de dame Renée Martin, héritière de la maison noble de la Vairie, donné aux
religieux qui voulaient placer un autel et le tourner dans la chapelle des cinq plaies où se
trouve l'enfeu de la Vairie.
18 H 24, fondations diverses (1460-1715)
18 janvier 1605, contrat par lequel M . le Levier fonde un enfeu en la 3 voûte de la chapelle de
la Sainte-Vierge.
Fondation du révérend père Pierre Lodeac, ancien religieux de ce couvent, 1496 (don d'une
maison).
Contrat du 15 juillet 1460 par lequel Gillet Mauvuy fonde un enfeu prohibitif dans le chœur
près des chaires et une messe.
1er janvier 1620, fondation de la comtesse Louise de Mortemar qui donne la somme de 300
livres employée à construire des boutiques rue haute contre des litanies chantées le samedi soir
dans le cloître devant l'autel de la Vierge.
e
18 H 25, fondations diverses (1508-1751)
fondation de Sévigné Monmoron qui donne 35 livres de rente annuelle par acte du 12 juillet
1622. Le remboursement ayant été fait le 17 septembre 1720, les deniers furent employés à la
maison des classes qui servait d'hypothèque à la fondation.
18 H 26, rentes constituées (1657-1787)
(même carton que 18 H 27)
Cahier imprimé : discours du pape Benoît XTV sur la mort précieuse de Pierre martyr.
Prêts accordés par la communauté de Bonne Nouvelle à d'autres couvents.
Bureau de bienfaisance, rentes, contrats divers de rentes.
18H 27, diverses pièces, rentes, prêts, contrats (XVHIe siècle).
18H31, chronique sur la fondation du couvent.
Dossier 1, actes capitulaires (1598-1700), registre des délibérations du conseil du couvent (cf.texte 18
en annexe).
Dossier 2,
1634, feuillets extrait d'un petit livre sur le vœu.
- Transcription d'actes concernant la congrégation gallicane et la réforme (XVIc-XVIIc siècles).
1662, arrêt du parlement de Toulouse contre un livre.
- Biographies de Mme de Pontbriand et de sœur Marie de Jésus.
- Positions de thèses.
1629, bref du pape pour la réforme des couvents dominicains.
1729, vie et miracles de Sainte-Agnès.
- Discours du pape Benoît XTV.
13 avril 1728, requête présentée au roi par les Dominicains, Carmes, Cordeliers, Augustins et
Minimes de cette ville de Rennes contre les administrateurs des hôpitaux de la même ville.
Recueil d'idées de sermons (XVUIe siècle).
18 H 32, Divers procès et contentieux entre les religieux et des particuliers (XVIe-XVDIe siècles).
1456, appel au pape par le Révérend Père prieur de Bonne Nouvelle, contre l'évêque et ses
officiers qui violaient la franchise et exemption du couvent.
1550, commission au fondé de pouvoirs des Jacobins de Bonne Nouvelle.
1672- 1677, obligation faite au recteur de St-Germain de Rennes de lever les corps des décédés
en sa paroisse, pour les conduire directement dans l'église des Jacobins, lorsque telle sera la
dernière volonté du mort ou le choix des parents.
1617-1631, pièces du procès entre Pierre Jouault, dominicain, député par le général de l'ordre
pour la réforme du couvent de Bonne Nouvelle à Rennes, et les religieux dudit couvent.
18 H 33
Divers procès et contentieux entre les religieux et des particuliers (XVIe-XVIIIe siècles).
1673- 1756. Long procès / affaire des Boissons.
18H 34, livre de recettes et dépenses, 1733.
18 H 35, comptabilité (registre 1746-1753), menues réparations ; entretien courant.
18H 36, comptabilité (registre 1753-1759), menues réparations aux propriétés du couvent.
18 H 37, registres des comptes, livres terriers et rentiers.
Deux registres, dont un gros ne concernant que les recettes, et un « petit rentier pour l'examen des
comptes et l'usage journalier du procureur de Bonne Nouvelle l'an 1771 ».
18h 38, petit livre. Etroite obligation de l'état religieux... par un religieux de l'ordre des Frères
prêcheurs du couvent de Bonne Nouvelle de Rennes en Bretagne. X W e siècle.
G 209, comptes du chapitre de Rennes (1373-1418)
L1022
Noms des religieux Jacobins du couvent de Bonne Nouvelle à Rennes au 1er octobre 1789.
Procès verbal de visite des bâtiments en 1790 (cf. texte 22 en annexe).
L 1023
16 décembre 1790. Etat du couvent des Dominicains de Bonne Nouvelle, (idem L 1022).
13 juin 1791, district de Rennes, lettre d'exécution de l'arrêt ordonnant la suppression du
couvent des Jacobins.
16 juillet 1791, lettre dans laquelle un officier constate que le couvent est encore occupé par
19 religieux.
28 Juillet 1791, règlement des Dominicains de Rennes.
L 1072
22 septembre 1790, à la requête des religieux de Bonne Nouvelle, le District de Rennes
accorde un secours de 1000 livres aux Dominicains.
1 Q 207, biens nationaux. Etat des biens et possessions des Dominicains en 1790.
1 Q 399, Procès-verbal de visite des possessions des Jacobins.
Maison des bas côtés rue Saint-Louis et maison du chardon blanc, appartenant aux Jacobins.
Baraques sises rue Saint-Dominique
Rue des Changes et environ de l'église Saint-Aubin.
Rue basse.
Rue d'Antrain.
1 Q 859, Rennes dominicains, vente des biens nationaux.
Réparations à faire aux fours et magasin de la manutention des vivres.
2 R 62, transfert du magasin de campement à la caserne des Jacobins (1807).
Lettre : propositions pour augmenter le nombre de lots dans les casernes de Rennes.
Autres cotes consultées :
1 Q 208, biens ecclésiastiques saisis à la Révolution.
1 Q 301, Registre, adjudication de biens nationaux, 1791, district de Fougères.
1 Q 559, biens nationaux, Dominicains, vente de maisons et chambres affermées.
1F 875, Fonds La Borderie. Titres anciens et documents originaux. Copie des comptes des miseurs
(1427-1428).
1H 5 capucins de Rennes.
1J 434, Nouveau recueil historique... Gilles de Languedoc.
2 R4 Bâtiments mintaires (1816-1834)
2 R 61, casernement I V , généralités (1831-1909) ; idem en 2 R 65 (1812-1834) et 2 R 66 (1837-1886).
ARCHIVES NATIONALES
E 1752, conseil du roi ; minutes d'arrêts relatifs à la hquidation des dettes et à l'adniinistration des
deniers patrimoniaux et d'octroi des communautés de Bretagne, 10 septembre 1668- 18 août 1670.
E 1806 idem, 3 mai - 28 juillet 1681.
H l 218 à 646 Bretagne, intendance (1523-1792)
H l 282 à 296, travaux publics, ville de Rennes.
H l 296, divers, travaux publics (1627-1744).
H l 519, état des vieux châteaux appartenant au roi en Bretagne (1731-1732) ; reconstruction par
l'architecte Gabriel des édifices publics de Rennes incendiée (1731-42).
H l 520, travaux des différents édifices publics de Bretagne (1592-1782).
H l 523, logement du œmmandant de Rennes (1772-1788).
L 1202 A, diocèse de Rennes (1139-1773); abbayes Saint-Georges et Sainte-Melaine (copies de
cartulaires).
P I 569, fol. 31 à 34 verso : état du couvent des Dominicains de Dinan, 21 juillet 1676.
Q l 316, mémoires et plans sur la ville de Rennes (1556-1786).
Q l 317, mémoires et plans sur la ville de Rennes (1646-1789).
Ql 317* 1 et 2, registre, terrier de la partye incendiée de la ville de Rennes en 1738. Description maison par
maison, îlot par îlot.
Q l 317* 3, plan de la partye incendiée de la ville de Rennes en 1726. Gravé à Rennes par Robinet.
Q l 318, concessions de terrains à Rennes (1697-1757).
Autres cotes vérifiées dans les inventaires :
F19 634 à 639 (culte- 1781-1835)
H l 569-621
H l *349-365^121
K K 83 à 86, trésorerie d'Anne de Bretagne
L 1002
L L 1528 A , B, 1529, 1530.
P 1511-1753
Q l 313 à 315
Q2 63 et 64
S 4877 à 4880 (établissements supprimés)
et S 7542 à 7550
347 AP 1 à 3
ARCHIVES DU SERVICE HISTORIQUE DE L'ARMEE D E T E R R E
Archives du Génie
article 8 section 1, carton 1 (1801-1826), Rennes. Bâtiments appartenant à l'Etat : hôpital, caserne,
écuries, caserne de l'artillerie, pavillon des Jacobins.
Exercice de l'an 10 (travaux proposés en l'an 8 et en l'an 9 et ajournés) : pour reconstruire une
partie de la charpente et couverture du magasin aux fourrages de Rennes, écroulée le 24
fructidor an 7, la somme de 2900 1. reporté en 1811 faute de fonds.
Exercice de l'an 12, feuille 6, article 9 du projet : plan, coupe et élévation du magasin aux
fourrages (cf. annexe).
- Projets pour 1822, manutention des vivres, articles 45, 46, 47 et 48 : plan d'ensemble
fourrages (cf. annexe).
Projets pour 1822, rapport sur les bâtiments militaires de Rennes, plan de la ville.
- Rapport sur les bâtiments militaires de la place de Rennes, 1822 (cf. annexe).
Projet supplémentaire pour l'année 1823, rétablissement du magasin aux fourrages incendié
(cf. annexe).
- Projets pour 1823, articles 6 et 7, pavillon des Jacobins et manutention des vivres (cf. annexe).
Projets pour 1824, feuille de dessin pour l'article 6, pavillon des Jacobins, section a, pour
refaire à neuf la première volée de l'escalier du bâtiment (cf. annexe).
Projets pour 1824, article 7, feuille de dessin pour l'article 7 (cf. annexe).
Projets pour 1825, feuille 1 (cf. annexe).
Projets pour 1825, feuille 2 (cf. annexe).
Projets pour 1825, feuille 6, magasin aux effets de campement (cf. annexe).
Projets pour 1826, état estimatif sommaire des ouvrages à exécuter en 1826 (cf. annexe).
Projets pour 1826, feuille 6, magasin aux effets de campement (cf. annexe).
Projets pour 1827, feuille 6, magasin des vivres (cf. annexe).
- Projets pour 1827, feuille 6, magasin aux fourrages (cf. annexe).
- Projets pour 1828, feuille 6, magasin aux effets de campement (cf. annexe).
Projets pour 1828, feuille 6, magasin des vivres (cf. annexe).
- Projets pour 1828, feuille 6, magasin aux fourrages (cf. annexe).
Projets reportés en 1829, 1830, 1831 avec les mêmes plans et illustrations.
Article 8 section 1. carton 2 (1827-1833), Rennes.
1 - plan de la ville de Rennes levés par Forestier après l'incendie arrivé le 22 déc. 1720 sur lequel ont
esté formé les projets tant du sr Robelin dir. Des fortifications de cette province, et signé de luy, que
du sr Gabriel contrôleur général des bâtiments du roy (1830).
2 - Suite du carton I : bâtiments, casernes, hôpital militaire, magasins, bâtiments du Colombier.
Plan de Rennes sur lequel sont indiqués les bâtiments militaires, 1830, revu en 1848.
- Etat estimatif des ouvrages à faire en 1827 aux bâtiments militaires.
Projets pour 1827, apostilles du directeur des fortifications sur les articles de l'état estimatif
des ouvrages à faire en 1827 aux bâtiments militaires.
Plan de ville en 1833. Gravé par Périaux.
Article 8 section 1, carton 3 (1834-1837), Rennes.
Article 8 section 1. carton 4 (1838-1842). Rennes.
Mémoire sur l'état actuel de la place, sur les travaux exécutés en 1838 et sur ceux que l'on
propose pour 1839. Bâtiments militaires. Article 3, bâtiments des subsistances.
- Projets pour 1840, apostilles du chef du génie, article 8, réparations courantes.
Plan de la ville de Rennes en 1829 par Périaux, annoté en 1840.
Article 8 section 1, carton 5 (1843-1847), Rennes.
Projets pour 1843, bâtiments militaires article 5,
Etat estimatif des dépenses à faire pour augmenter les magasins aux grains à la manutention
des vivres.
- plan d'ensemble, état actuel et état projeté, (travaux réalisés. Cf. mémoire 1844).
Projets pour 1844, article 5,
Mémoire sur les projets pour 1844, article 5, travaux d'organisation et de réparation à la
manutention des vivres. Travaux reportés en 1845.
Feuille 8, article 5-a et b.
Projets pour 1847, articles 7 et 8.
Mémoire sur les projets pour 1847, apostilles du chef du Génie
Article 7 (Projet reporté et adapté pour 1848 adopté mais reporté faute de fonds en 1850) :
approprier pour le service des vivres, deux magasins provenant du service de l'habillement et
du campement. Projet d'utiliser l'ancienne église, les fourrages étant transférés dans un
nouveau magasin bâti au Colombier.
Article 8 (suite du précédent) : organiser le magasin aux fourrages des ex-Jacobins pour le
service de l'habillement. Projet ajourné faute de fonds, et présenté pour 1848 avec quelques
modifications (cf. annexe). Projet pour 1848 adopté mais reporté faute de fonds en 1850.
Feuilles 7 (état actuel) et 8 (projet).
Article 8 section 1, carton 6 (1848-1856), Rennes.
Mémoire sur les projets pour 1848, article7,
organiser l'ancien magasin aux fourrages pour le service de l'habillement et campement
(projet pour 1847 reporté et modifié). Cf. détail en annexe.
Etat estimatif des dépenses à faire.
Mémoire sur les projets pour 1849 et 1950, article 6, manutention des vivres, et 7 magasin central des
effets militaires : report des projets présentés en 1848.
Projets pour 1851 et 1852, apostilles du directeur.
Projets pour 1853 et 1854, état estimatif des dépenses à faire, article 7, manutention des vivres :
plafonner le magasin aux farines (sans détail). Article 8, achever l'appropriation de l'ancien magasin
aux fourrages au service de l'habillement et du campement.
Article 8 section 1, carton 7 (1857-1868), Rennes.
Projets pour 1856-1857,
état estimatif : article 8, mettre des chéneaux et tuyaux de descente aux bâtiments a et d du
magasin de campement (sans détail).
Projets pour 1859-1860,
Apostilles du chef du Génie, article 8, section a, faire 2 nouveaux planchers dans la partie
gauche du magasin actuel ; section b, faire un nouveau magasin dans la partie de l'ancien
cloître adjacente.
Feuille 6 : bâtiment longeant le mur nord de l'église, reconversion de l'aile sud du cloître,
avant la chapelle d'angle. Reporté.
Projets pour 1861-1862, article 6,
Feuille 4 : l'aile sud de l'ancien cloître serait couverte en appentis.
Mémoires sur les projets, article 6, section a, construction d'un bâtiment pour l'éventage des
draps, adjacent à l'atelier de décatissage ; section b, agrandir le magasin d'habillement L en
faisant un nouveau magasin dans la partie de l'ancien cloître adjacente au magasin actuel.
Reporté pour 63-64.
Article 8 section 1. carton 8 (1869-1874), Rennes.
Projets pour 1873-1874,
apostilles du directeur, article 6, magasin du campement, reconstruire le hangar aux déballages
C.
Feuille 5 : reconstruire le hangar aux déballages et le mur de clôture sur la rue d'Echange.
Article 8 section 2, Rennes.
plan de Rennes publié par Oberthur, 1866.
Idem 1854 (moins détaillé) et 1896.
B I B L I O T H E Q U E N A T I O N A L E DE FRANCE
Département des manuscrits
Dépouillement des catalogues des collections Moreau (Rien), Dupuy (Rien), 500 de Colbert (Rien),
mélanges Colbert (rien sur les ordres religieux), Clairambault (Rien), de Bastard d'Estang (Rien),
Baluze (quelques références), Chatri de Congé (Rien), Anisson (Rien), manuscrits latins, manuscrits
français, nouvelles acquisitions françaises.
Documents consultés, ne contenant pour la plupart aucune information sur le couvent des Jacobins :
Ms lat. 12730 f. 58, bénéfices du diocèse de Rennes.
n.a. lat. 2369, pièces concernant Rennes et Vitré (n° 25, fondation de la confrérie du Saint-Sacrement).
n.a. lat. 2386, recueil de chartes originales (923-1491), n°17 Rennes et Vitré, 1237.
Ms Fr. 11554, Rennes, recueil de documents sur les dorninicains-1894 ; opposition entre l'évêque de
Rennes et les thèses des Domimcains (1726), plusieurs lettres.
Ms Fr. 14 406, religieuses de Saint-Dominique.
Ms. Fr. 3877 (303), Cordeliers.
Collection Duchesne, n ° l l , recueil de pièces relatives à l'histoire de Rennes par Michel le Bouré,
chanoine de cette ville.
Collection Morel de Thoisy, n°273, fol. 388, lettres patentes pour l'établissement de la communauté
des filles de la Sainte Vierge à Rennes (sept. 1678) ; n° 284, fol. 604, arrêt du conseil relatif aux
sépultures dans la ville de Rennes (19 avril 1675).
Collection Baluze, p. 201 et 203, chartes de l'église de Rennes.
Départements des estampes.
Va rouleau, plan de la partie incendiée de la ville de Rennes, dessin aquarelle (vers 1730).
Va 431 a, plan de la ville d'après le plan officiel de M . de Lorgeril, NB, Periaux, 1829.
Va 35, t.IJJ
-
plan de Rennes par d'Argentré, 1616 (68 A17 830)
plan de Rennes (63 B 30 576)
plan de Forestier (68 B47 217)
Topographie, Rennes, nombreux plans :
GE FF 4476 bis, Tassin, pl. 132-133.
GE FF 748, 1657, Mérian.
GE FF 7944, Van Meurs 1662.
GE FF 3414, p. 530, Amster, 1662.
GE FF 447, Cnobert, 1666, p. 416
GE FF 2759, p. 136, 1699, t. H.
BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE RENNES
Manuscrits : non consultés.
Ms 2769, catalogue des livres des Jacobins.
Ms 2455, Questiones Alexandri deAliis (XTVe s. Bonne Nouvelle).
SOURCES IMPRIMEES
Archives de Bretagne, recueils d'actes, société des bibliophiles bretons, Nantes, 1884.
Arrêt de Parlement entre les prieur et religieux du couvent de Notre-Dame de Bonne Nouvelle lez
Rennes, et Jean le Gai, recteur de la paroisse de S. Germain de Rennes. Acte. 1672 07-18. (S. 1. n. d.)
Bouchait, Alain, Grandes croniques de Bretaigne, t. III, ed. Auger, 1998.
Cartulaire de l'abbaye Saint-Georges de Rennes, ed. Paul de La Bigne-Villeneuve, Rennes, 1876.
Cartulaire de l'abbaye de Redon en Bretagne, ed. A. de Courson, Paris, 1863.
Guillou, Adolphe, et Rebillon Armand, Documents relatifs à la vente des biens nationaux, Rennes,
1911.
Halgouèt, Hervé du, Répertoire sommaire des documents manuscrits de l'Histoire de Bretagne
antérieurs à 1789 conservés dans les dépôts parisiens, St-Brieuc, 1914.
Morice, dom H., Mémoires pour servir de preuves à l'histoire ecclésiastique et civile de la Bretagne,
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Recueil des actes de Jean IV, duc de Bretagne, ed. Michael Jones, Université de Haute Bretagne,
Institut armoricain de recherches économiques et humaines, t. I (n°l - 430) 1357-1382, 1980, et t. I I
(n°431-1196) 1383-1399, 1983.
Rébillon, A. Les sources de l'histoire des Etats de Bretagne depuis la réunion de la Bretagne (14921791), Paris, 1932.
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Civilisations Juillet-août 1970, t. 4, p. 924-946.
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Lusignan, Serge, «Humbert de Romans et la communication écrite au sein de l'ordre des
Dormnicains » dans Religion et mentalités au Moyen Age, Mélanges en l'honneur d'Hervé Martin,
sous la direction de Sophie Cassagnes-Brouquet, Amaury Chauou, Daniel Pichot et Lionel Rousselot,
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Martin, Hervé, « Le rapport au livre
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chez les prédicateurs du Xve siècle », Interférences, n°l 1, Rennes
Martin, Hervé, « La mission de saint Vincent Ferrier en Bretagne (1418-1419) : un exercice mesuré de
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Leguay, J.P., Le paysage urbain de Rennes au milieu du Xve siècle d'après un livre rentier, Société
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Leguay, J.P., « Rennes au XVe siècle à travers les comptes municipaux », Annales de Bretagne, t.
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Poisson, Henri (abbé), Une lumière de l'ordre des frères prêcheurs : Yves Mahyeuc (1462-1541)
évêque de Rennes, Chatelauden, 1957.
ETUDES CONCERNANT L E COUVENT DES JACOBINS
Charil des Mazures, H., Appel du curé de Saint-Aubin en Notre-Dame de Bonne-Nouvelle aux fidèles
de la ville, du diocèse de Rennes et de la Bretagne, pour la reconstruction du sanctuaire de NotreDame-de-Bonne-Nouvelle, Rennes, 1874 (3 p.)
Confrérie de Sainte Anne transférée dans l'église Saint-Aubin en Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, A
la gloire de Sainte Anne. Confrérie de Sainte Anne, transférée de la chapelle Sainte Anne, à Rennes,
dans l'église Saint-Aubin en Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle de la même ville, Rennes, 1866.
Etasse, «Une date historique précisée et une cérémonie religieuse à Notre-Dame de BonneNouvelle.. . », Bulletin et mémoires de la société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. 37, 1907, p. 265.
Guillotin de Courson, Amédée, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes 1880-1886, vol.
D3, p. 145-147 et 149-153.
La Borderie, Arthur le Moine de, Saint-Aubin et Notre-Dame de Bonne nouvelle, deux conférences
pour l'oeuvre Notre Dame de Bonne Nouvelle, Rennes, 1896.
La Bigne-Villeneuve, Paul de, «Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne
nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. IH, 1863,
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La Bigne-VUleneuve, Paul de, « Edifices civils et religieux à Rennes du Xle au XVe siècle »,
association bretonne, t. I I , 1850. Monuments religieux et civils élevés à Rennes depuis le
commencement du Xle siècle jusqu'à la fin du XVIe, mémoire présenté en 1849 au Congrès breton de
Saint-Malo, p. 15-23.
Le Grand, Albert, « Histoire de la fondation du couvent et chapelle miraculeuse de Notre-Dame de
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Pinsard, Yves, Le triomphe du vœu de Rennes à Notre-Dame de Bonne Nouvelle, Rennes, 1634.
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1951, p. 101-105. Marché passé par Jean I V pour la construction de l'église : devis détaillé déjà édité
par de La Bigne-Villeneuve.
Provost Georges, « Le vœu de Bonne nouvelle à Rennes (1632-1794) », Bulletin et mémoires de la
société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. CVIII, 2004, p. 65-86.
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Toravel, Jean, « Le couvent des dominicains de Rennes au XVJIIe siècle », Bulletin et mémoires de la
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Vert, Pierre-Stanislas, Notice historique sur le voeu de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, rendu par la
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Arch. M u n i c i p . 1 Fi 70- 1842
Plans de la v i l l e de Rennes.
E m p l a c e m e n t d u couvent des Jacobins.
Arch. Municip. IFi 71
1799
Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 1
Exercice de l'an 12, feuille 6, article 9 du projet : plan, coupe et élévation du magasin aux fourrages.
Duboys Fresney
e r e
Figure l , plan par masse des bâtiments servant à la manutention des vivres aux magasins des fourrages et au
casernement des vétérans
A - Magasin des fourrages
B- partie de la charpente écroulée dont le rétablissement est demandé
C- Murs de face menaçant ruine dont le rétablissement est demandé
D- Bâtiments servant à la manutention des vivres
E - Logement du garde magasin
F - Façades lézardées et à reconstruire
G- Logement des vétérans
Coupe de l'église
Article 8 section 1, carton 1
Exercice de l ' a n 12 (1803), feuille 6, article 9 du
projet : plan, coupe et élévation du magasin aux
fourrages. Duboys Fresney.
Plan de l'église
Charpente projetée
Pignon de l'église (1803)
Pignon du bâtiment nord du cloître à restaurer
(1803)
1821. Projets pour 1822, manutention des vivres,
articles 45, 46, 47 et 48 : plan d'ensemble.
1822. Projets pour 1823, articles 6 et 7, pavillon des
Jacobins et manutention des vivres.
1822 E l é v a t i o n du mur sud de l'église.
1822 Plan de l'église.
1
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-
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-• -
1823 E l é v a t i o n d u mur sud de l'église
1823 Projets pour 1824, article 7, feuille de dessin
pour l'article 7
1823 Coupe transversale de la nef de l ' é g l i s e et de
l'emplacement de l'ancien collatéral.
^/ y
<H
1823 Partie nord du cloître
1824
1823. Projets pour 1824, feuille de dessin pour
l'article 6, pavillon des Jacobins, section a, pour
refaire à neuf la p r e m i è r e volée de l'escalier du
bâtiment.
—
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L
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1825
1825 projet de couverture de 1 "aile du cloître: coupe
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1825 projet de couverture en appentis de l'aile du
cloître : plan.
u
-
m
1825 projet d'aménagement de l'entrée de la rue
d'Echange contre le pavillon des Jacobins.
1826 projet de restauration de l'aile nord du cloître
1826 restauration de la procure
•HgH&BHggii
4t\.
1826 Eglise t r a n s f o r m é e en magasin aux fourrages
C'-'tyre2.
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:
Il
' •
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1826 Toiture et plancher à reprendre dans l'aile
nord d u cloître
1826 Projet de transformation du magasin aux
fourrages en magasin de l'habillement
1826 Plan du 2
n d
é t a g e du b â t i m e n t nord.
1827
1826
Ii 827
|
_ • • •• .
•'• .
:
1827
1828. Projets pour 1827, feuille 6, magasin aux
fourrages.
1828. Projets des travaux à faire en 1829.
1843
Mémoire sur les projets pour 1844, article 5,
élévation du pignon est du bâtiment à restaurer
(angle nord-est du cloître, rue de Saint-Malo).
M é m o i r e sur les projets pour 1847 : organiser le
magasin aux fourrages (ancienne église) pour le
service de l'habillement.
E l é v a t i o n nord de l'ancienne église : projet
E l é v a t i o n nord de l'ancienne église : état actuel
p
l
a
n
d
e
s
a m é n a g e m e n t s p r é v u s dans l'ancienne
église
rj | ' |
S F P| l i
E l é v a t i o n sud : projet
Coupe de l'ancienne église (nord-sud) avec
indication des modifications projetées
Projet d'un poste de police. Arch. Municip.2 Fi 6250. 1926.
Projet d'un poste de police. Arch. Municip.2 Fi 6251. 1926.
Rue d'Echange. Arch. Municip. H 143. 1872.
Vue i n t é r i e u r e d u couvent.
Philouze Paul. Notice sur le sanctuaire
Nouvelle
à Rennes,
de Bonne
Rennes, 1896
•p
If .
In
:
[
%
:
•
Tableau de Notre-Dame.
Philouze Paul, Notice sur le sanctuaire
Nouvelle à Rennes, Rennes, 1896
Eglise Saint-Aubin.
Philouze Paul. Notice sur le sanctuaire
Nouvelle à Rennes, Rennes, 1896.
de
de Bonne
Bonne
Vue a é r i e n n e vers 1960. A r c h . M u n i c i p . 255Fi 288.
Tableau de Bonne Nouvelle dans l'église SaintAubin. Arch. municip. lOOFi 1687.
Arch. Municip. lOOFi 46. Copie du voeu.
ÛEN1C
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PLAN AU SOL DU REZ-DE-CHAUSSEE ET DES ETAGES
i » W COMPRENANT LA HAUTEUR DES SALLES ET LEURS 'à
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DIMENSIONS.
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I.Of
S AI n T - M A L' 0
f î T- o o n T
Plan des bâtiments conventuels réalisé par Yves Huet s.d. (1990).
TABLE DES MATIERES
Introduction
p.l
H I S T O I R E DU C O U V E N T D E BONNE N O U V E L L E
I-
LE COUVENT DE BONNE NOUVELLE A U M O Y E N AGE
Une fondation dominicaine
p.4
U n couvent hors la ville
Une construction ducale
Le culte de Notre-Dame de Bonne Nouvelle
p.5
p.6
p.7
II-
L E C O U V E N T DES JACOBINS A U X X V I e ET X V I I e SIECLES
U n lieu de réunion pour les édiles bretons
U n lieu de sépulture pour les édiles rennais
La multiplication des chapelles funéraires
L'opposition du clergé séculier
U n lieu de pèlerinage
Une gestion optimale des biens du couvent
Deux siècles de réformes
U n centre intellectuel
L'agrandissement des bâtiments conventuels
p.8
p.9
p. 10
p. 11
p. 12
p. 13
p. 14
p. 15
p. 16
III - D U COUVENT A U X MAGASINS MILITAIRES
L'état du couvent à la Révolution
L'installation des magasins militaires
Le cloître : l'agrandissement des magasins aux grains
L'église : du magasin aux fourrages au magasin de l'habillement
CONCLUSION
p. 18
p.19
p.20
p.21
p.23
ANNEXES
DOSSIER D O C U M E N T A I R E
p.25
CHRONOLOGIE G E N E R A L E D U C O U V E N T
p.48
CHRONOLOGIE HISTORIQUE DES B A T I M E N T S
p.56
RESSOURCES D O C U M E N T A I R E S
p.68
PLANCHES
p.88
T A B L E DES M A T I E R E S
p. 108
Découverte
du PATRIMOINE
Rapport de diagnostic d'archéologie du bâti
Mars-Juin 2007
RENNES
« Le couvent des Jacobins de Bonne-Nouvelle »
(Ille-et-Vilaine)
ATEMPORELLE
NICOLAS PROUTEAU
Avec la collaboration de
Pascale BRUDY
Vincent DESFONTAINES
et Adrien MONTIGNY
22 <
Sommaire
Fiche d'identité
Liste des intervenants
Introduction
- Brève présentation
- Contexte de l'intervention
- Nature de l'opération
I - Le couvent des Jacobins de Bonne-Nouvelle : le projet d'implantation
1.1. : L'architecture des ordres mendiants
1.2. : L e commanditaire : une fondation de Jean I V de Montfort, duc de
Bretagne ?
1.3 : L e chantier : maîtrise d'œuvre, matériaux et construction
a)
b)
c)
d)
Les architectes de Jean I V
La pierre
Le bois
Le métal et le plomb
II - L'église et son collatéral
2.1. : L a nef des Jacobins
a) L'église, centre de la c o m m u n a u t é mendiante
b) Les enfeus
c) Les éléments liturgiques
2.2. : L e collatéral sud (tour-clocher, bas-côté)
III - L e cloître et les bâtiments conventuels
3.1. : L'aile méridionale
3.2. : L'aile occidentale
a) La salle entre le réfectoire et l'église
b) La galerie occidentale
c) Le réfectoire (P. Brudy)
- La chaire du lecteur et son décor
- Le réfectoire du couvent des dominicains de Rennes : une salle
d'apparat aux multiples usages
3.3. : L'aile orientale
a) La galerie orientale
b) La salle du chapitre
3.4. : L'aile septentrionale
IV - Les bâtiments extérieurs
4.1. : L'enclos conventuel
4.2. : Un second cloître à l'ouest ?
4.3. : L e logis « du prieur »
V - Phasage général du Couvent de Bonne-Nouvelle de Rennes
VI - Préconisations de recherches
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes
Fiche d'identité
I d e n t i t é d u site
D é p a r t e m e n t : Ille-et-Vilaine
Commune : Rennes
Adresse : 4, Rue d ' É c h a n g e
Cadastre a n n é e :
Section(s) : A B
Parcelle(s) : 421
Coord. Lambert X :
Y :
Altitude :
P r o p r i é t a i r e d u t e r r a i n : Rennes-Métropole
Protection j u r i d i q u e : Inscription M H 12/09/1986 (arrêté) annulée, propriété de l'Etat
Classement M H par arrêté du 14 mai 1991.
Chronologie : Epoque médiévale (Bas Moyen Âge), Temps modernes, Epoque contemporaine.
Sujets et thèmes : Edifice religieux ; architecture conventuelle (église à demi-croix, cloître,
salle capitulaire, réfectoire, chapelle de Bonne-Nouvelle, sépultures, enfeus, sculptures,
inscription épigraphique).
Opération archéologique
A r r ê t é de d é s i g n a t i o n : Opération spéciale (mission DRAC/Rennes Métropole)
Valable d u
au
T i t u l a i r e : Nicolas Prouteau
Organisme de Rattachement : Atemporelle
Résultats :
- R a p p o r t de s y n t h è s e sur l'évolution du couvent des Jacobins.
- Contextualisation des r é s u l t a t s / d o n n é e s sur l'architecture conventuelle.
- P r é c o n i s a t i o n s p o u r des recherches plus exhaustives (fouilles et é t u d e du b â t i )
- Nombres de volumes : 1
N o m b r e de pages : 36
- Nombres d ' a n n e x é s : 8
/
- E n d e r n i è r e page, u n C D - R O M ressource est j o i n t au dossier. Celui-ci se compose de
l'ensemble de la couverture photographique d u site, le dossier des orthophotographies
r é a l i s é e s par A t m 3 D , le plan autocad du couvent avec les mises à j o u r du diagnostic, les
relevés d ' é l é v a t i o n , relevés de détails et dessins a r c h é o l o g i q u e s .
Liste des intervenants
Maître d'ouvrage :
Rennes-Métropole :
-
Mme LE L O I R (Responsable du Service Architecture et Patrimoine)
M m e SAUMET-ROCHE.
M m e E V E I L L A R D (Direction des Affaires Culturelles).
M . L U N G H E R E T T I (Direction des Affaires Culturelles).
Intervenants techniques :
-
M.
M.
M.
M.
Philippe C H A V R O C H E (responsable services techniques Rennes-Métropole).
Jean-Louis B E R T H E L O T (responsable travaux Rennes-Métropole).
Pierre N A M P R O N (technicien Rennes-Métropole).
Patrick M A R T I N (technicien Rennes-Métropole).
Maître d'œuvre
Atemporelle :
-
Nicolas P R O U T E A U , responsable scientifique
Vincent DESFONTAINES, technicien spécialisé en archéologie du bâti
Adrien M O N T I G N Y , technicien spécialisé en archéologie du bâti
Pascale B R U D Y , doctorante spécialisée en histoire de Part monastique (étude du réfectoire)
Suivi scientifique
Direction Régionale des Affaires Culturelles-Bretagne
-
M.
M.
M.
M.
BESOMBES (Service Archéologique).
DESCHAMPS (Conservateur Régional de l'Archéologie).
M A S S O N (Conservateur Régional des Monuments Historiques).
B O U C A U L T (Architecte des Bâtiments de France)
RENNES
« Le couvent des Jacobins de Bonne Nouvelle »
(Ille-et-Vilaine)
Introduction
- Brève présentation
Le couvent dominicain rennais s'étendait au nord-ouest de la ville, entre les actuelles
rues d ' É c h a n g e et de Saint-Malo, et était situé extra muros à près de deux cent mètres de la
Porte Saint-Michel. Le couvent s'insérait en zone péri-urbaine dans un tissu déjà partiellement
en place. A proximité immédiate du couvent se trouvait l'église Saint-Aubin ( X l V e - X V e s.),
ensevelie par la construction du métro, place Sainte Anne.
Le couvent des Jacobins de Bonne Nouvelle, classé au titre des monuments
historiques, est un des monuments phares de la ville de Rennes. I l aurait été construit par Jean
I V de Montfort, duc de Bretagne, en 1368 en c o m m é m o r a t i o n de sa victoire sur Charles de
Blois en 1364. Couvent et siège de l'ordre pour les dominicains, lieu de pèlerinage, de
dévotion et de m é m o i r e pour les rennais, i l fut aussi le théâtre des fiançailles entre Anne de
Bretagne et Charles V I I I ou encore des Etats de Bretagne au X V I è m e siècle. On rapporte en
outre que l'Ordre de l'Hermine y fut institué pendant la tenue de 1382.
Après la Révolution, le couvent est vendu à l ' A r m é e comme bien national. L'église est
transformée en grenier à fourrages et les bâtiments conventuels sont utilisés comme magasin
général du matériel et de l'habillement. I l sert jusqu'en 2001 au Club sportif de la garnison de
Rennes et au service de santé militaire. Malgré les nombreuses réfections et aménagements
réalisés au X I X e et au X X e siècle, l'ensemble de cet espace conventuel de 8150 m (église,
cloître, chapelle et bâtiments claustraux) est encore conservé en plein cœur de Rennes.
C'est un lieu historique majeur pour l'histoire de la ville de Rennes et de la Bretagne
qui garde encore de remarquables témoins architecturaux de son passé.
2
- Contexte de V intervention
Le site du couvent des Jacobins est acquis par Rennes Métropole en 2001 et fait
actuellement l'objet d'une réflexion sur sa prochaine affectation en tant q u ' é q u i p e m e n t
culturel. A la demande de Rennes Métropole, la Direction Régionale des Affaires Culturelles
de Bretagne a été chargée de constituer un comité scientifique et technique chargé de
participer à l'élaboration d'un cahier des charges d ' é t u d e du bâti, de suivre l'état
d'avancement de l'étude et de coordonner l'action des divers intervenants. Cette étude doit
nourrir une étude préalable au titre des monuments historiques qui interviendra lorsque le
projet de réutilisation du site sera fixé par Rennes métropole.
- Nature de l'opération
Une première étude documentaire basée sur les différents fonds d'archives disponibles
a été réalisée par Marie-Pierre Baudry (Atemporelle) en novembre 2005. Cette étude a permis
de poser un certain nombre de problématiques permettant d'alimenter directement la réflexion
pour le diagnostic d'archéologie du bâti.
1
Ce diagnostic s'est déroulé en plusieurs étapes :
Dans un premier temps, un plan complet a été réalisé par le bureau d'études A T M 3D
au mois de février 2007. Dirigée par M . Bertrand Chazaly, l'équipe de géomètres et de
topographes a réalisé un plan du couvent étage par étage et 7 orthophotographies. Dans ce
cadre, l'utilisation d'un scanneur 3D a permis d'emmagasiner un nombre important
d'informations et de fournir des données cartographiques précises sur les connexions entre le
couvent et le tissu urbain environnant. Ces données sont, en outre, parfaitement compatibles
avec celles du S.I.G. sur la ville de Rennnes développé par le Service régional de
l'archéologie de Bretagne.
La deuxième étape a consisté à étudier les élévations et les volumes du couvent dans
une perspective diachronique. Cette étude a été réalisée du 12 mars au 13 j u i n par
Atemporelle ( N . Prouteau, A . Montigny, V . Desfontaines). A l'appui de l'étude documentaire,
des plans et orthophotographies et des questionnements apparus sur le terrain au cours du
chantier, l'objectif a été de mettre en évidence les différentes phases architecturales de
construction du couvent en vue d'affiner la chronologie relative de l'édifice.
Les élévations ayant é t é systématiquement réenduites, parfois cimentées, pendant
l'occupation militaire ( X I X e - X X e ) , i l a fallu procéder à une série de piquetages généraux et
particuliers en saignées sur l'ensemble des parements . M a l g r é la nature partielle des
informations, des investigations ont quand m ê m e été m e n é e s sur les matériaux de
construction, leur mise en œuvre, la compréhension de l'édifice dans sa structure (mécanique,
stabilité monumentale) ou encore sur l'organisation des circulations à travers les différents
espaces. En outre, l'expertise du réfectoire par une spécialiste de l'architecture monastique (P.
Brudy) a permis d'apporter des éléments de comparaisons et d'affiner la chronologie absolue
de cet ensemble.
2
1
Les différentes étapes de ce diagnostic ont été résumées dans un diagramme d'activités en annexe .
Nous tenons à remercier tout particulièrement Messieurs Pierre Nampron et Patrick Martin pour leur aide
précieuse lors des opérations de piquetage et de nettoyage.
Parallèlement à cette opération, un diagnostic archéologique a été m e n é par M . Gaétan
le Cloarec (Inrap) et son équipe ( D . Pouille, Ph. Cocherel, F. Le Boulanger, T. Bethus, P.
Leblanc) durant cinq semaines (avril-mars). L'objectif était d'évaluer le potentiel
archéologique du site du couvent. Plusieurs tranchées de sondages ont été creusées à
l'intérieur du cloître et à l'extérieur du couvent (au Nord et à l'Ouest) et ont révélé une
stratigraphie complexe documentant les occupations successives, du cardo romain et de ses
îlots associés jusqu'aux récentes fondations des ouvrages militaires du XIXeme siècle. U n
travail conjoint (questionnement mutuel sur la présence de bâtiments dans la cour ouest,
présence de sépultures et d'un ossuaire dans le cloître, mise au jour de murs médiévaux non
répertoriés sur les plans . . . ) a été m e n é lors de cette phase .
3
Nous tenons à remercier à ce propos M . Gaétan le Cloarec ainsi que toute son équipe.
L e couvent des Jacobins
Diagnostic d'archéologie du bâti
I - Le projet d'implantation :
1.1. L ' a r c h i t e c t u r e des ordres mendiants
Les ordres mendiants (dominicains, franciscains, carmélites, augustiniens)
apparaissent au X H I è m e siècle avec la croissance progressive des villes. Pour accueillir un
nombre important de fidèles, prodiguer des enseignements et assurer leur prédication, les
frères s'installaient au cœur des cités, généralement dans des quartiers pauvres et densément
peuplés. Leurs églises, construites pour la réception de larges foules d'auditeurs autant que
pour les frères, forment un cas à part, bien différent des plans adoptés par les autres ordres
monastiques. C'étaient en général de longs parallélogrammes non coupés par des transepts. La
nef consistait habituellement en deux corps égaux, l'un contenant les stalles des frères, l'autre
entièrement libre d'accès. Les Dominicains ont souvent construit des églises à une ou deux
nefs comme celle des Jacobins de Paris (démolie), celles de Toulouse, d'Agen, Saint-Sever,
Rennes, Morlaix et d'Angers. Différentes contraintes événementielles (Nantes, M o r l a i x ) ,
urbaines (Rennes) ou financières (Saint-Sever) obligèrent à raccourcir l'une des deux nefs ou
à adosser un collatéral à une nef simple (Dinan , Morlaix).
La disposition des bâtiments monastiques est aussi très caractéristique : elle n'a rien à
voir avec la régularité des bâtiments des ordres plus anciens. A u couvent des Jacobins, à
Paris, le cloître se tient au nord de la longue église étroite de deux allées, alors que le
réfectoire, une pièce de très grande taille plutôt détachée du cloître, s'étend dans la zone qui se
trouve devant la face ouest de l'église. A Toulouse, la nef possède également deux vaisseaux
mais inégaux en taille. De plus, le chœur est absidial avec des chapelles rayonnantes. Le
réfectoire s'étend du côté nord, juste à l'angle du cloître qui se trouve au nord de l'église, la
sacristie et la maison du chapitre se tenant à l'Est.
4
5
Une synthèse à ce sujet est assez complexe dans la mesure où les frères mendiants
devaient adapter leurs bâtiments aux nouvelles contraintes urbaines, contrairement aux
Bénédictins ou aux ordres installés « au désert » dans de grands espaces. Dans le cadre de ce
rapport, nous veillerons cependant à contextualïser la description et l'analyse de certains
ensembles architecturaux ou sculpturaux et ainsi proposer des pistes de comparaison.
A Morlaix, les réfections du XlVe siècle, sûrement motivés par les dégâts de la guerre de succession, ont
conduit à flanquer la nef d'un collatéral au nord. Du XlVe, seules subsistent les grandes arcades et la partie
occidentale du collatéral.
Le cloître a disparu et les bâtiments conventuels ont été profondément remaniés. Actuellement, le couvent des
Jacobins de Dinan accueille le musée et le théâtre de la ville. Seule la chapelle Saint-Sébastien se visite. Les
bâtiments conventuels et l'église restaurés, classés parmi les monuments historiques, feront prochainement
l'objet d'une restauration complète.
5
1.2. Le commanditaire : une fondation de Jean I V de Montfort, duc de
Bretagne ?
Selon la tradition, le duc Jean I V aurait fait v œ u d'ériger une église et un couvent à
Notre-Dame, pendant la bataille d'Auray (1364). Ainsi, le couvent aurait été appelé BonneNouvelle en souvenir de la nouvelle de la victoire apportée au duc sur le champ de bataille
contre Charles de Blois, l u i assurant ainsi la couronne de Bretagne . M ê m e si son soutien fut
décisif, Hervé Martin - reprenant Guillotin de Corson - démontre que ce n'est pas Jean I V qui
a conçu le projet . Le rôle des dominicains de Dinan a été déjà synthétisé dans l'étude
documentaire et i l n'est pas utile d'y revenir . Rappelons simplement que les premières
donations sont effectivement du fait de Jean I V , qu'elles sont renouvelées en 1410 puis
confirmées par D u Guesclin, Jean V puis Anne de Bretagne à l'extrême fin du X V e siècle. Ce
qui apparaît clairement dans le devis de 1371 et que nous évoquerons dans le cadre de cette
synthèse, c'est la précision des demandes de Jean I V en matière de planification et de
matérialisation de la construction.
6
1.3. : Le chantier : maîtrise d'oeuvre, matériaux et construction
a) Les architectes de Jean I V .
Le chantier fut placé sous la supervision de deux maîtres-maçons, Pierre Bouchier et
Jehan Bacheler pour achever l'église et le couvent. La famille des Bouchier devint une
dynastie rennaise de maîtres d ' œ u v r e s connue au X V e siècle et fut attaché à la construction de
nombreuses églises à Rennes et sa périphérie. I l est probable que les liens étroits qui liaient les
frères dominicains aux confréries de métiers - a fortiori, celle des maçons - stimulaient les
emprunts tectoniques et esthétiques. Les principes architecturaux mendiants pouvaient parfois
être appliqués à d'autres chantiers religieux par la m ê m e main d ' œ u v r e locale à laquelle était
systématiquement confiée la construction des couvents. L'inspiration de certaines églises
paroissiales (Saint-Etienne, peut-être Saint-Yves) par l'édifice cultuel des Jacobins n'est pas à
écarter et demeure un champ d'études pertinent et totalement vierge pour la compréhension
du gothique tardif rennais.
L'exécution matérielle de l'église et des différents bâtiments conventuels nécessitait
une organisation rationnelle et efficace du chantier. Le devis indique notamment la présence
d'une trentaine d'ouvriers et précise leurs salaires. La qualité des programmes architecturaux
et décoratifs - pour autant que l ' o n puisse en juger aujourd'hui - indique un niveau
d'expertise très élevé des techniques de tailles de pierre et de l'art de la sculpture. Ce chantier,
destiné à mettre en s c è n e et renforcer le prestige ducal, se devait d'associer les meilleurs
maîtres d ' œ u v r e s et les ouvriers spécialisés les plus d o u é s .
9
Un héraut d'armes serait venu lui préciser la nouvelle : « Monseigneur, bonne nouvelle, vous êtes duc de
Bretagne ! ».
MARTIN (H.), p. 47.
BAUDRY (M.-P.), Etude documentaire préalable à la mise en valeur du Couvent des Jacobins de Rennes,
Atemporelle, 2005, p.,3-4.ï
.... .
•
•
L'hypothèse d'une tutelle d'un ou deux frères experts en maîtrise d'œuvre sur le chantier - comme ce fut le cas
au couvent des Dominicains et des Franciscains de Paris - demeure séduisante mais n'est attestée par aucun
document. Voir à ce propos VOLTI (P.), p. 58-59.
7
8
9
b) La pierre
Il n'est pas possible, dans l'état actuel, de cerner l'éventail des matériaux employés
dans les différentes parties des bâtiments du couvent des Jacobins. Cette analyse, fortement
limitée par l'étendue des piquetages réalisés lors du diagnostic et par le laconisme des sources
à ce sujet, mériterait pourtant d'être m e n é e de manière exhaustive . On peut cependant
évoquer plusieurs éléments qui sont apparus clairement au cours de l'étude.
Premièrement et quelle que soit l'époque, la pierre de taille usitée sur le chantier a fait
l'objet d'un choix et d'une sélection rigoureuse : granité beige et rouge, pour les piliers de
l'église et du collatéral et les piédroits de fenêtres de la fin du X l V e siècle, calcaire coquillier
très froid (pierre bleutée peut-être de Chateaugiron) pour les sculptures, calcaire tendre
(tuffeau) pour les encadrements de baies et de portes, les galeries et la chapelle du X V I I e
10
1
I
12
siècle , schiste pourpre, rouge (de Pont-Péan) et ardoisier, poudingue rouge de Montfort
pour les parements du couvent. Les propriétés physiques et esthétiques de chaque pierre ont
été naturellement prises en compte. Les phases de restauration militaires du X I X e siècle sont
bien visibles sur l'édifice, se caractérisant par un usage systématique de la brique pour le
comblement des ouvertures et des oeils-de-bœufs et de moellons de grès non calibrés pour les
reprises de maçonneries des parements. Les restaurations plus contemporaines se caractérisent
par l'usage de qualités de pierre très différentes, parfois au tout-venant (granité, grès
schisteux, schiste pourpre, calcaire...). En outre, la « pierre de Richemont » est utilisée pour
les réfections actuelles de la chapelle.
L'emploi de la pierre était aussi fréquent pour les dallages et pavements de l'église,
des couloirs claustraux et des bâtiments conventuels. De futurs sondages permettront peut-être
d'affiner la typologie de ces niveaux de circulation, actuellement enfouis sous de vastes dalles
de béton.
1 3
b) Le bois
D ' a p r è s Panayota V o l t i , « le bois constituait le principal matériau de couvrement dans
les édifices mendiants » . A l'instar de nombreux édifices conventuels et abbatiaux bretons
où la tradition est celle des toits charpentés et non voûtés, les charpentes coiffent la totalité de
l'espace conventuel des Jacobins.
i 4
Dans l'église, à l'Est, la position basse de deux chapiteaux montés sur colonnettes,
visibles au premier étage actuel, accueillaient probablement le départ d'un arc diaphragme
venant marquer la limite entre le chevet et la n e f On peut ainsi imaginer l'association d'un
voûtement au-dessus du c h œ u r et d'une charpente sur la nef et les collatéraux. U n bon
exemple de charpente de nef droite du début du X l V e siècle est encore visible actuellement au
couvent des Dominicains de Saint-Sever (Landes) .
15
Il faudrait, pour cela, décaper entièrement le ciment et les différents enduits apposés systématiquement sur les
élévations au XIXe-XXe siècle.
I I est probable que le tuffeau de Touraine ait été utilisé dans ce cadre bien que certains bancs alluvionnaires
calcaires de la Vilaine aient pu fournir localement un tel matériau, moins tendre cependant.
Du nom de la localité-type, à l'ouest de Rennes (carrière de la Harelle, Montfort-sur-Meu - Me et Vilaine), où
a été définie scientifiquement cette pierre.
Cette pierre, blanchâtre à crème, est celle qui se rapproche le plus de la pierre de Caen par son aspect. Comme
la pierre de Caen, elle est compacte et homogène et possède un grain fin, est. Elle a été très utilisée en
remplacement de la pierre de Caen dans les années 1950-60. Elle est extraite près de Cognac (Charente
11
12
: Inférieure).
1 4
;
::
_„.-••.
V O L T I (P.), Les couvents des ordres mendiants et leur environnement
France et les anciens Pays-Bas méridionaux,
Paris, 2003, p. 71.
15
Voir Planche en annexe
à la fin du Moyen Age, Le Nord
de la
Le bois servait aussi à la fabrication des planchers séparant les étages dans les
bâtiments claustraux. Les planchers étant actuellement masqués par des faux plafonds et des
coffrages, il n'a pas été possible de mener plus avant cette enquête. En outre, aucune accroche
de structure temporaire (parapets de séparation, chaire amovible...) ou décorative (lambris)
n'a été décelée. L'ensemble des porteries et des huisseries ont été remplacées à l'époque
contemporaine lorsque celles-ci n'ont pas été crées ex-nihilo.
d) Le métal et le plomb
Bon nombre de baies et de fenêtres étaient protégées par des grilles en métal même si
ce phénomène est souvent passé sous silence dans les sources. De la même manière, les
grandes fenêtres de l'église, de l'aile orientale et du réfectoire qui étaient exposées vers
l'extérieur, étaient probablement doublées par des barreaux métalliques . Concernant
l'utilisation de crampons ou de tirants métalliques dans la construction, aucun élément de ce
type n'a été découvert dans le cadre du diagnostic mais il est possible que ce procédé
constructif était appliqué aux Jacobins, comme sur d'autres chantiers de cathédrales ou de
couvents mendiants . Il faut signaler en outre que la tour-clocher du couvent, même s'il n'en
reste plus aucun vestige actuellement, possédait une couverture en plomb. D'après les
comptes de construction de 1748, il est mentionné que la couverture de la dite tour est refaite
16
17
18
avec 99 livres de plomb . Bien que les ouvertures et fenêtres aient systématiquement été
remplacées pendant l'occupation militaire, le plomb était par ailleurs indispensable pour sertir
les verres des vitraux dont était décorée l'église du couvent et les bâtiments conventuels.
Dans le réfectoire, les grandes baies rayonnantes possèdent encore à l'extérieur les points d'ancrages de ce
type de grille.
BENOIT (P.), « Métal et construction en France au Moyen Âge », dans CHAPELOT O., BENOIT P., (dir.),
17
Pierre
18
et métal dans le bâtiment
au Moyen Âge, Paris, 1985, p. 359.
I I est précisé en outre que le plomb provient de la démolition du logis du Chardon Blanc par l'incendie. Voir
BAUDRY (M.-P.), Etude documentaire..., p. 56.
II - L'église et son collatéral
Le couvent comprend plusieurs ensembles q u ' i l convient de décrire successivement.
L ' é t u d e s'attardera sur Y église, son collatéral et sa tour-clocher ; l'aile sud du cloître (dans
laquelle nous intégrons l'ancienne et la nouvelle chapelle de Bonne-Nouvelle) ; l'aile est
(salle du chapitre et salles connexes) ; l'aile ouest (réfectoire et cuisine) ; l'aile nord (reprise
au X V I I I e siècle) et le logis dit « du prieur » .
1 9
L'église revêt de par sa fonction un caractère de noyau symbolique de la c o m m u n a u t é .
La disposition de cet édifice conditionnait l'organisation des autres bâtiments. Dans le nord et
l'ouest de la France, l'église est généralement placée le long du côté septentrional du carré
claustral. A l'inverse, l'église des Jacobins de Rennes était située au sud du cloître. On peut
supposer que les églises situées au Nord permettaient d'abriter la partie habitée du couvent
contre les rigueurs du climat. A Rennes, l'église, sa tour porche et son collatéral sont
délibérément tournés côté ville, vers les remparts. Cet emplacement facilitait ainsi l'accès à
l'édifice cultuel
depuis la rue d'Echange la place de la petite église Saint-Aubin et le
quartier des Lices. D'autres facteurs tels que la topographie et l'organisation des parcelles
privées au nord du couvent impliquaient peut-être aussi d'ériger l'église au Sud et non au
Nord.
2.1. : L a nef des Jacobins
a) L'église, centre de la c o m m u n a u t é mendiante
L'église du couvent, au sud du carré claustral, possède une nef de 50 m de long sur
9,76 m de large. I l s'agit d'un long vaisseau droit et très haut (près de 10, 45m). La nef de
l'église était séparée du bas-côté au sud par cinq arcades, aujourd'hui murées. Ces arcades
sont soutenues par quatre grosses colonnes cylindriques en granité rose, beige et rouge et deux
demi-colonnes engagées placées aux angles, à bases et chapiteaux hexagonaux. Les
chapiteaux sont décorés d'écussons, de feuilles de vigne, de grappes de raisins et de motifs
floraux divers. L'emploi du granité pour les piliers du mur sud de l'église, les piédroits et
l'arc monumental du m u r nord de l'église relève vraisemblablement d'un choix esthétique.
L'objectif était peut-être de magnifier ces parties de l'église qui marquaient la séparation entre
la nef, espace sacré des frères d'une part, et la galerie sud, sans doute v o u é e aux laïcs, d'autre
part.
D ' a p r è s la documentation, les travaux de l'église débutent en 1369 et se terminent en
1421. Le chantier s'étale donc sur une cinquantaine d ' a n n é e s . Le niveau général de l'église
est surhaussé. On peut d'ailleurs avoir une idée plus précise de ce niveau p r i m i t i f à l'ouest de
la nef dans l'unique salle o ù remblais et dalles de béton n'ont pas été posées et où la base des
piliers est encore visible.
A l'Est, l'ancien chevet a été rescindé pour la rectification de l'alignement des autres
bâtiments de la rue Saint-Malo en 1821. Dans l'élévation sud-est de l'église, on observe le
départ d'un mur obliquant légèrement vers l'intérieur de l'église. I l s'agit probablement du
départ de l'abside du chevet. A u nord-est, on observe l'arrachement du mur contemporain qui
1 9
L a question de l'enclos conventuel et les limites du pourprin des Jacobins sera
Les Franciscains de Caen et les Dominicains de C h â l o n s - e n - C h a m p a g n e avaient leur église sur le c ô t é
méridional.
2 0
vient s'appuyer contre l'entrée de l'ancienne chapelle de Bonne-Nouvelle. On conserve
heureusement, avant travaux, un plan de ce chevet dans les archives du G é n i e .
La façade sud présente, entre le pignon actuel et le départ du collatéral, plusieurs
structures q u ' i l convient de décrire. Sur le mur sud de la nef, à proximité du chœur, deux
arcatures faisant probablement partie d'un ensemble plus vaste, ont été mises au jour. Ces
arcatures, taillées dans un calcaire très froid et très dur sont en arc brisé, trilobées et dessinées
par des moulures concaves. Dans les espaces ménagés entre le trilobé et l'arcature, des
fleurons en écoinçons ont été sculptés avec beaucoup d'élégance et de précision. La retombée
de ces deux arcatures est supportée par une console figurée taillée dans un granité beige
massif. Elle figure un ange soutenant un écu. Les flancs de ce chapiteau étaient ornés de
motifs végétaux en palmettes. N é a n m o i n s le visage de l'ange a été bûché lors des travaux
contemporains. Cet ensemble, qui a pu servir de crédence pour le maître-autel, est du premier
état de construction. Stylistiquement parlant, on peut rattacher la sculpture aux programmes
qui se développent dans le dernier tiers du X l V e siècle" . La colonnette bûchée, partant du
chapiteau monumental, marquait certainement la limite entre la nef et le chœur, à l'instar de
celle située en face.
21
Ces arcatures ont été cependant perturbées par les travaux de réfection du X I X e siècle
puisque la première et la troisième arcature ont été sectionnées et leur intérieur comblé lors de
la destruction du chevet à l'Est et l'installation de la première fenêtre contemporaine à
l'Ouest.
A l'ouest de ces arcatures, une niche en arc brisé sans sculpture mais présentant des
traces d'enduit rouge, a été mise au jour. I l s'agissait peut-être d'une simple chapelle privée
aménagée dans l'intérieur du mur associée à la crédence qui se trouve à sa droite. U n
dégagement du bouchon contemporain de la création de la première fenêtre, permettra peutêtre de mieux connaître la fonction de cet ensemble.
En partie haute, sur le mur extérieur, trois grands contreforts à trois ressauts chacun et
quatre fenêtres en arc brisé, ont été prolongées vers le bas à l'époque contemporaine (fenêtres
militaires garnies de grilles). Les piquetages en élévation ont permis de mettre en valeur la
base des fenêtres originelles. A u premier étage (la nef ayant été divisée au X I X e siècle en
trois étages au moyen d'un plancher), on peut observer les moulures chanfreinées des fenêtres
qui viennent mourir sur les piédroits.
A u milieu du mur sud de l'église, la base de l'un des piédroits de la fenêtre la plus
occidentale vient s'appuyer sur la première arcade en granité rouge desservant la tour-clocher.
On peut penser que cette deuxième phase du chantier est celle qui a v u la poursuite des
travaux de l'église et du bas-côté : l'installation des quatre grandes fenêtres côté sud,
l'élévation sud et nord de l'église puis la toiture. Dans la tour-porche, de grandes baies
monumentales à meneaux dans le mur est et sud laissent entrer la lumière. Les parements sont
élevés. Cette d e u x i è m e phase de construction pourrait être datée du premier quart du X V e
siècle. I l est très probable que le chevet ait été construit dans un premier temps ainsi que la
chapelle de Bonne-Nouvelle attenante et que le chantier se soit poursuivi depuis l'Est vers
l'Ouest.
2 1
En croisant ce plan avec les mesures des pans de murs obliques au départ du chevet, nous avons pu proposer
une restitution pour le chevet de l'église. Voir Annexes.
22
Nous tenons à remercier vivement Mme Claude Andrault-Schmitt, Professeure en histoire de l'art médiéval de
l'université de Poitiers de nous avoir donné des pistes de datation et de comparaison pour la sculpture de la fin
du XlVe siècle.
Sur le mur nord, l'élévation est percée sur toute sa longueur de quatre grandes fenêtres
similaires aux baies de la façade sud. On entrait au nord-est de l'église vers la chapelle
primitive de Bonne-Nouvelle par l'intermédiaire d'une porte en arc brisé orné d'un tore.
Greffée au chevet, au nord-est de l'église, la chapelle primitive occupait l'extrémité est du
couloir sud du cloître. L'arcade en tiers-point de la chapelle est sculptée dans un bel appareil
malheureusement piqueté à l ' é p o q u e contemporaine pour la pose du ciment. U n bloc massif
situé au dessus de la clef de voûte devait porter un m o t i f sculpté mais a été b û c h é pour
conserver l'alignement du mur cimenté tardivement. Cette chapelle primitive abritait le
tableau miraculeux sur bois de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, qui fut transporté plus tard
dans la d e u x i è m e chapelle au début du X V I I e siècle et est actuellement déposée dans la
sacristie de l'église Saint-Aubin. D ' a p r è s les historiens, c'est aussi dans cette chapelle
qu'auraient été célébrées les fiançailles d'Anne de Bretagne et Charles V I I I en novembre
1491 .
23
Le pignon ouest de l'église est contrebuté dans son angle nord par un contrefort
massif. Une grande ouverture en arc brisé couvrant presque l'ensemble du pignon est
actuellement visible . Elle devait accueillir des meneaux et de nombreux vitraux. Elle a été
bouchée en 1936. U n oculus a été a m é n a g é plus tardivement dans ce bouchon. A u pied de la
baie, une porte large semble avoir été aménagée plus tardivement. Un arc de décharge et de
nombreuses reprises de maçonneries occupent la base de la baie. U n arrachement couvrant
tout la hauteur de l'angle nord-est du pignon est clairement visible à gauche de la grande baie
en arc brisé. I l s'agit peut-être du départ du mur filant vers l'Ouest et rejoignant le bâtiment
parallèle au réfectoire. Nous pourrions aussi émettre l'hypothèse d'un contrefort droit situé au
nord-ouest d u pignon venant contrebuter l'arc monumental situé plus à l'est, dans l'église.
Celui-ci aurait pu être r e m a n i é lors de la création de la porte conservée actuellement dans la
salle située entre le réfectoire et l'église.
24
A l ' é t a g e de l'église, on peut observer les parties médianes et sommitales des quatre
baies du mur sud et nord. Respectivement dans l'angle nord-ouest et sud-est se trouvent deux
piliers, l ' u n massif, l'autre plus modeste. Le premier correspond au pilier indiquant la limite
entre bas-côté et tour-clocher. Le second est lié à la colonnette bûchée située à droite de l'arc
en tiers-point de la première chapelle de Bonne-Nouvelle. Chronologiquement parlant, m ê m e
s i nous nous trouvons dans la première phase de construction de l'église, i l faut garder à
l'esprit que la construction du chevet et de la chapelle de Bonne-Nouvelle a précédé celle du
bas-côté. A u sommet des deux piliers se trouvent deux écus sculptés sur des chapiteaux garnis
d e rinceaux. L ' é c u situé sur le pilier du mur sud est agrémenté d'hermines en 4-2-1 est
postérieur a celui situé sur le pilier du mur nord, agrémenté d'hermines en 3-2-1. I l reste
complexe de vouloir affiner la datation d'après le dessin et la répartition des hermines sur ces
25
deux écus . En 1314, les armes des Dreux sont abandonnées par les ducs au profit de leur
seul canton hermine. Le s e m é a une symbolique très valorisante aux X I I - X I H e siècles mais ce
sens se perd progressivement aux X l V - X V e siècles et i l est probable qu'à l'imitation des rois
d e France (Charles V réduit le semé de lis à trois en l'honneur de la Trinité), les Montfort
aient voulu donner un sens symbolique à leurs mouchetures réduites en nombre (9 ou 11,
peut-être en relation avec les baronnies, les saints du Tro-Breiz). L'iconographie de l'hermine
BAUDRY (M.-P.), Etude documentaire..., p. 7.
Voir CD/ROM/Orthophotographies Extérieur Ouest.
Les armes bretonnes sont théoriquement d'hermines plain, c'est-à-dire semé de mouchetures. Le dessin n'est
seulement interrompu que par le cadre ce qui impose des morceaux de mouchetures sur les bords. Voir à ce
propos DE MERINDOL (C), "Le collier de l'Epi, en Bretagne d'après des documents inédits conservés à
Besançon (fonds Chifflet)", dans Revue française d'héraldique et de sigillographie, 66, 1996, p. 67-81
2 4
2 5
reste très souple entre le début du X l V e et la fin du X V e et i l est impossible, typologiquement
parlant de dire que 7 hermines correspondent à Jean I V et 6 hermines correspondent à Jean V
ou Arthur I I I . . .
- Les enfeus
Sur le mur nord de l'église ont été mis au jour deux enfeus (E5, E6) de grande taille
(1,90 de largeur pour 90 c m de profondeur) en plus de l'enfeu déjà coruiu (E7). L'enfeu E5 en
arc en anse de panier, reprend en sous-œuvre la partie basse de l'une des trois portes (P8)
menant vers la galerie sud . Cette reprise est bien visible de l'autre côté. En effet, sur le mur
sud de la galerie sud, des moellons, des briques et un bloc orné d'un tore ont été utilisés en
réemploi pour combler l'espace entre l'intérieur de la porte et les blocs sommïtaux de l'enfeu.
U n dégagement partiel a été réalisé autour du piédroit oriental de cet enfeu. I l a permis de
mettre au jour les restes d'un enduit beige orné de motifs de rosaces noires au pochoir (deux
exemplaires de rosaces ont été mis au jour, d'autres apparaîtront peut-être lors du dégagement
du bouchon). L'enfeu (E6) possède un arc en accolade et se compose de blocs de calcaire
tendre ayant beaucoup souffert lors des travaux de maçonnerie du X I X e - X X e siècle. Cet
enfeu monumental a fait l'objet d'un léger sondage aux abords du piédroit oriental et
occidental. Un enduit de couleur ocre-rouge tapissant le fond et les parois de l'enfeu a été
découvert. La couleur et la texture de cet enduit ont pu changer au contact du bouchon et au
fil des siècles. Le dégagement complet de cette structure permettra peut-être d'apporter de
nouveaux éléments quand à l'ornementation intérieure et la disposition des enduits. L'enfeu
déjà connu (E7) à l'arc surbaissé et surmonté d'un blason aujourd'hui effacé est à rattacher
chronologiquement à ceux du mur sud de la galerie sud (E8 à E l 2 ) . I l est donc légèrement
antérieur à l'enfeu E6.
- Les éléments liturgiques :
Le chœur liturgique et sa clôture sont difficiles à situer, l'église ne formant
actuellement qu'un long rectangle, bordé de fenêtres, interrompu par deux murs de refend
contemporains. Dans le bras de croix, le collatéral et l'église ont été reconnus plusieurs
crédences. Outre ceux déjà recensées par Paul Banéat dans le mur est du bras de croix et le
mur sud de l'église en dessous de la deuxième fenêtre, une autre niche est apparue suite aux
piquetages, sur le mur nord de l'église à l'ouest de la petite porte menant à l'ancienne chapelle
de Bonne-Nouvelle. Sur le mur sud, la crédence située à gauche de la deuxième fenêtre
contemporaine était probablement liée à la niche sectionnée dans sa moitié lors de la création
de la première fenêtre. Celle-ci conserve un arc brisé et sa profondeur primitive (90 cm).
Enfin, sur le mur sud de la galerie sud, une petite niche a été mise au jour a proximité du
grand enfeu à l'ouest. Elle servait peut-être d'armoire liturgique ou de dépôt lié à cette
sépulture fixe.
Concernant la présence d'une éventuelle chaire à prêcher, i l s'agissait le plus souvent
de structures en bois, assez simples et de facture relativement légère, vraisemblablement pour
permettre leur déplacement en fonction des besoins de l'auditoire. Aucune accroche ou
élément architectural permettant de documenter cet aspect n'a été découvert.
V o i r C D - R O M / R e l e v é s Jacobins Eglise M u r N o r d 2 et R e l e v é s Jacobins
2.2. : Le collatéral sud (tour-clocher, bas-côté)
Le vaisseau de la nef est flanqué au Sud d'un collatéral comprenant le bras de croix au
sud et un bas-côté au sud-ouest. Ce vaste ensemble de 25, 10 m de long, plus large que la nef
(10,20 m), s'arrête au commencement du chevet. Ce bras de croix servait de « t r a n s e p t » à
l'église, grâce à une grande arcade posée perpendiculairement à l'axe de l'église et s'appuyant
sur deux piliers cylindriques. La largeur du collatéral laisse supposer q u ' i l pouvait y avoir
deux arcades - plutôt qu'une - reposant sur un pilier i n t e r m é d i a i r e .
27
Le bras de croix - ouvert à l'Est et au Sud d'un portail - servait de porche d'entrée. I l
était contrebuté au Nord par un pilier massif et par trois contreforts d'angles au sud (restaurés
et rejointoyés récemment). Ces différents supports mentionnés devaient supporter la tour
clocher du couvent. Celle-ci est mentionnée dans le devis de 1371 comme devant mesurer
près « de 50 pieds de haut » (à peu près une quinzaine de mètres). La tour clocher servait en
28
m ê m e temps de tour porche d'accueil .
Le portail oriental - visiblement protégé au fil des siècles et m a s q u é au X X e siècle par
un bunker éléctricité-gaz - conserve encore de magnifiques vestiges de sculptures de la fin du
X l V e (Etat I ) . La porte est ornée d'un tore et encadrée dans un arc brisé formé de deux autres
tores d'inégale grosseur. Ces trois moulures rondes reposent sur des colonnettes à chapiteaux
feuillages et à bases polygonales. L'arc brisé est surmonté d'une archivolte en berceau
soutenue par deux chapiteaux ; celui de droite est orné de feuilles de vigne et de grappes de
raisin et est remarquablement conservé. Le chapiteau de gauche représente des feuilles de
lierre entremêlées et finement ouvragées. Ce portail constitue un témoin de la première phase
de construction de l'église et de ses différents accès. Eu égard à son état remarquable de
conservation, i l serait sans doute nécessaire d ' a m é n a g e r un accès plus valorisant vers cet
ensemble documentant le gothique tardif rennais.
Bien que les élévations sud et est du collatéral aient été remaniées, on distingue encore
à droite de la grande fenêtre méridionale une petite ouverture en arc brisé aujourd'hui
bouchée, à gauche une d e u x i è m e fenêtre à trois meneaux et à gauche du grand portail, une
petite entourée d'une moulure torique reposant sur deux petites bases. Ces fenêtres
monumentales à meneaux et les parements semblent plus appartenir au début du X V e siècle
qu'aux années 1370-1380. Nous attribuons donc la majeure partie de l'élévation de la tour
clocher et ses fenêtres au d e u x i è m e état de construction. Le portail oriental et la crédencearmorium liturgique a m é n a g é en partie basse du mur oriental intérieur sont à rattacher à la
première phase.
Le bas-côté était ainsi accessible aux fidèles depuis la ville grâce à trois entrées
monumentales. La lumière n'était pas omise dans ce programme puisque deux fenêtres
monumentales à meneaux ont été aménagées sur les murs ouest et sud de cette tour-porche.
L a fenêtre méridionale est rasée au sommet de ses piédroits et celle à l'Ouest, ainsi que le
parement de part et d'autre de la baie, a été clairement reprise dans sa moitié. On distingue
ainsi clairement un changement d'appareillage et de mise en œ u v r e depuis le milieu des
piédroits j u s q u ' à l'arase de la fenêtre. On peut émettre l'hypothèse que ces restaurations ont
fait suite à l'écroulement de la tour clocher au X V H I e siècle.
Signalé avec un point d'interrogation sur la proposition de plan de l'Etat I . V o i r annexe/CD-ROM.
V o i r annexe 7
A u dessus des cinq arcades monumentales et tout le long du mur sud extérieur de
l'église jusqu'au retour du mur oriental de la tour-porche, des corbeaux en granité rythment
inégalement l'élévation. Ceux-ci sont plus espacés sur la partie de l'élévation attenante à la
tour-clocher (2 m entre chaque corbeau) et se resserrent sur la partie de l'élévation attenante
au bas-côté (environ 1,30 entre chaque corbeau) . I l n'a pas été possible de piqueter autour de
ces corbeaux situés à près de 3,50 m de hauteur. Leur fonction pose cependant problème.
Ces corbeaux en granité semblent ne pas avoir été repris en sous œ u v r e à une période
tardive. Le collatéral n'était pas prévu dans le devis initial et Jean I V avait d e m a n d é que des
chapelles latérales s'alignent, du bras de croix à la façade occidentale. I l pourrait donc s'agir
29
30
d'éléments de soutènement d'une toiture couvrant ces chapelles . En outre, l'espacement plus
important entre les corbeaux sur la section du mur nord du collatéral est peut-être à mettre en
relation avec la présence d'un plancher dans la tour-clocher. Celui-ci était contrebuté par de
lourds piliers au nord et deux contreforts biais au Sud. Les bâtisseurs n'étaient donc pas dans
l'obligation de resserrer les corbeaux.
Le fait que d'autres corbeaux et ou boulins ne soient pas visibles dans le m ê m e
alignement sur le mur est et sud de la tour-porche n'est pas surprenant puisque nous avons
déjà évoqué le fait que les fenêtres monumentales et les parements les bordant, étaient de la
deuxième phase de construction. I l faut donc imaginer qu'un premier état de tour-clocher
charpenté a v u le j o u r et que celui-ci a été poursuivi ou repris au début du X V e siècle. Des
piquetages complémentaires sur la partie basse du mur oriental du collatéral (recouvert d'une
épaisse couche de ciment j u s q u ' à 2 m de hauteur) devraient permettre d'apporter des
compléments de réponse sur les ruptures et phases de construction de la tour.
V o i r orthophotographie d u mur sud e x t é r i e u r de l'église. C D - R O M / A T M 3 D / E g l i s e sud.
Paul B a n é a t avait p r o p o s é que cette r a n g é e de corbeaux soutenait le toit du b a s - c ô t é sans pour autant apporter
de précisions sur les corbeaux situés sur le m u r nord de la tour-clocher. B A N E A T (P.), p . 173.
i 0
III - Le cloître et les bâtiments conventuels
Le cloître est entouré au Sud par l'église, et sur les autres côtés par les bâtiments
conventuels. La seconde chapelle de Bonne-Nouvelle occupe l'angle sud-est du cloître. Les
galeries du cloître possèdent des arcades classiques de style dorique à l'exception de la galerie
sud dont nous avons parlé auparavant. Ces arcades ont été obturées et percées de petites
fenêtres et de portes lors de l'occupation militaire du site.
3.1. : L a galerie sud
La galerie sud est percée de six fenêtres en plein-cintre. Dans le prolongement de ces
baies, le mur nord de cette galerie se termine par une large arcade, rebouchée, qui constituait
l'un des côtés de la chapelle de Bonne-Nouvelle. Cette galerie, deux fois plus large que les
autres (7,50 m au lieu de 3,50 m) a été élargie du simple au double au début du X V I I e siècle
(quatrième état de construction) pour permettre aux pèlerins - de plus en plus nombreux d'accéder à la chapelle de Bonne-Nouvelle.
31
Dans l'angle sud-est de la galerie sud , cinq enfeus (E8 à E l 2 ) en arc surbaissé orné
d'un tore entre deux gorges, ont été laissés en place à l'époque contemporaine et simplement
recouverts d'une fine couche d'enduit et de peinture jaune. Un nettoyage fin sur l'intérieur de
ces structures a permis de découvrir quelques traces, éparses, d'enduit noir correspondant
vraisemblablement aux litres funéraires. U n écusson effacé situé sur l'intérieur de l'intrados
orne le sommet de chaque enfeu. L ' u n d'eux, l'enfeu E l i , conserve quelques traces de
sculpture sur l'écu. I l est possible q u ' i l s'agisse de la sépulture du Sire de la Maitaudaye. I l
faut rester vigilant cependant quand à l'attribution définitive de ces enfeus. Les corps
pouvaient être déplacés rapidement et certaines chapelles et enfeus étaient loués pour une
durée déterminée. Lors de futurs dégagements de ces enfeus, i l est certain que l'étude
documentaire (indications testamentaires, messes, informations tirées des pouillés) devra être
croisée avec les d o n n é e s de terrain, en vue d'une identification de l'identité des édiles
inhumés dans tel ou tel enfeu.
L'enfeu E l 3 communiquait avec l'enfeu E5. Cependant, une limite symbolisée par un
maigre muret de moellons a été ménagée au milieu de la structure. En outre, l'enfeu E l 3
conserve encore les restes de sa litre funéraire noire. L'enfeu E l 4 en arc en tiers-point est
appareillé en large blocs de calcaire. I I conserve une épitaphe remarquablement conservée
indiquant :
Cy.gist.
§
§
georges§
anges§
La première ligne est légèrement plus épaisse et plus haute que les deux suivantes et
les ligatures ne semblent pas être systématisées et rationnalisées comme à la Renaissance. On
32
pourrait donc dater l'inscription de la seconde moitié du X V e siècle . A ce jour, i l s'agit de la
seule inscription conservée au couvent des Jacobins. Bien que la datation de l'épitaphe mérite
encore une expertise plus complète, elle permet d'établir un premier jalon chronologique
relatif (Etat I V ) .
3 1
3 2
V o i r relevé de l ' é l é v a t i o n sud. C D / R O M / R e l e v é s / G a l e r i e Sud/Mur Sud.
V o i r relevé de l'inscription dans C D / R O M / R e l e v é s / E p i t a p h e
L'emplacement topographique de ces enfeus est loin d'être anodin, à l'image de ceux
situés sur le mur nord de l'église. Si les plus anciennes inhumations semblent se concentrer
dans le chœur de l'église, le souhait des édiles rennais est avant tout d'être inhumé au plus
près de l'Image de la Sainte-Vierge située dans la première chapelle de Bonne-Nouvelle .
Situés de part et d'autre du mur nord de l'église, les morts reposent au plus près de la
chapelle et de la « virtus » de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle » et sont flanqués des deux
pôles majeurs de la vie conventuelle : l'église et le cloître.
33
3.2. : L'aile occidentale
a) La salle entre le réfectoire et l'église
Cette salle étant actuellement occupée par des casemates en bois, i l a été complexe de
mener une étude complète des élévations (actuellement recouvertes de ciment). La salle située
entre le réfectoire et la nef était ouverte à l'ouest d'une porte en arc brisé composé de gros
blocs de grès et de granité finement taillés. L'analyse du piédroit sud démontre q u ' i l a été
repris tardivement (peut-être entre l'état I I I et l'état I V ) . Reprenant sans doute l'emplacement
d'une porte plus ancienne, elle permettait aux pèlerins d'accéder vers la galerie sud par une
autre porte en anse de panier ( P I 2 ) située sur le mur est de cette salle. Une autre porte (PI3),
plus frustre du point de vue des matériaux et de la qualité de la taille, préexistait sur le mur
occidental, avant la création de la nouvelle porte P12 . L'ensemble de ces accès sont
actuellement c o n d a m n é s ou rebouchés. Ce lieu de passage ne permettait pas seulement de
poursuivre plus avant vers la galerie sud. I l a été aménagé dès l'origine pour permettre l'accès
vers l'église, sous un arc monumental (P10) reposant sur d'épais piliers en granité. Cette
arcade, particulièrement haute et bien soignée, est contemporaine de l'aménagement des
34
35
piliers permettant l'accès entre le bas-côté et la nef . L'objectif, ici, a été de créer une entrée
en quinquonce vis-à-vis de l'église et de marquer l'esprit des frères, ou des pèlerins entrant
dans la nef. Le sentiment de protection autant que de monumental ité, caractéristique des
entrées d'églises et des avant-nefs de l'époque romane, devait aussi être renforcé par la
lumière apportée par la très haute baie en arc brisé installée sur le mur ouest de la salle et
s'étalant sur toute l'élévation jusqu'au premier étage.
En outre, nous avons pu confirmer le fait que le mur sud du réfectoire n'était pas
j o i n t i f et que ce dernier a été repris à l'époque contemporaine. I l n'est pas exclu qu'un mur de
refend commun au réfectoire et à cette salle préexistait à l ' é p o q u e médiévale. L'état actuel des
maçonneries ne permet pas, cependant, d'aller plus loin dans l'analyse.
b) La galerie occidentale
Plusieurs portes ont été ouvertes postérieurement dans l'élévation est de la galerie.
Aucune, encore en place aujourd'hui, ne correspond à un aménagement médiéval. Cependant,
à l'entrée de la galerie occidentale au Sud, le départ d'un arc - construit en moellons de
moyen appareil et taillés frustrement - est désormais visible sur le mur extérieur de la salle du
réfectoire. I l n'a pas été possible de comprendre plus avant la fonction de cet ensemble,
rebouché tardivement de moellons et recouvert d'une épaisse couche d'enduit au torchis et
plus récemment d'une gangue de ciment. I l a pu s'agir d'une ancienne porte menant au
B A U D R Y (M.-P.), Etude documentaire, p. 11.
V o i r C D - R O M / R e l e v é s / G a l e r i e Sud/Mur Ouest.
(Etat I , d e u x i è m e temps d u chantier, partie occidentale de l'église). V o i r C D - R O M / R e l e v é s Eglise M u r nord.
réfectoire ou d'un lavabo. Cette structure a été a m é n a g é e avant les grands travaux du
réfectoire à la fin du Moyen Age. La haute porte suivante, située au milieu du parement ouest
de la galerie occidentale, a été percée à l'époque contemporaine par les militaires, à l'instar
des deux portes basses carrées, bordées de boiseaux.
La porte d'entrée menant de la galerie ouest du cloître au réfectoire se trouvait très
certainement dans l'angle nord-otiest de la salle. Bien que largement remaniée et reconstruite
en brique à l ' é p o q u e contemporaine, plusieurs blocs de pierre superposés sont encore en
place. Dans la partie basse de la porte, on distingue encore les piédroits originels de la porte
primitive. D u côté du cloître, trois blocs du jambage droit de la porte sont encore visible
tandis que du côté réfectoire i l reste en place deux blocs du jambage gauche et quatre blocs du
jambage droit. Les blocs de pierre présentent à peu près tous le m ê m e profil avec un cavet et
une mouluration. Ils appartiennent vraisemblablement aux grands travaux du réfectoire dont i l
va être question ci-après. I l est cependant probable qu'une large porte préexistait aux premiers
temps du couvent.
En outre, une investigation dans les combles de la galerie du X V I I e siècle a permis de
mettre en exergue d'autres éléments sur le couvrement du couloir occidental et la mise en
œ u v r e du réfectoire. A u dessus de la porte placé dans l'angle nord-est du réfectoire, un oculus
b o r d é d'un tore entouré de deux gorges a été a m é n a g é juste au dessus du larmier auquel
s'accrochait la toiture de la galerie antérieure. Une rangée de corbeaux parcourant toute
l'étendue de l'élévation a été mise au jour. Celle-ci recevait les solins du plafond de la galerie
antérieure. Toujours sur le mur extérieur du réfectoire, au sud de l'oculus et à m ê m e hauteur,
un dessin représentant une aile de moulin a été gravé au fusain sur un enduit blanchâtre. I l
s'agit peut-être, i c i , d'une épure de charpentier représentant les fermes et pannes du
couvrement de la galerie du X V I I e siècle, réalisé avant sa pose.
c) Le réfectoire (P. Brudy)
La première mention écrite du réfectoire apparaît dans le devis de construction du
couvent des Dominicains, daté de 1371 . I l ne reste aucune trace de ce premier réfectoire.
L'édification du bâtiment encore conservé actuellement se déroule au X V e siècle et m ê m e ,
plus probablement, dans la d e u x i è m e moitié du X V e siècle (Etat I I I ) .
L'ancien réfectoire des Dominicains est placé dans l'aile occidentale du cloître et se
développe selon une orientation nord-sud. La salle occupe quasiment l'intégralité de l'aile
qu'elle partage, au Nord, avec la cuisine et, au Sud, avec une petite pièce donnant accès à
l'église (chapelle ?). Le bâtiment a fait l'objet de plusieurs remaniements au cours des siècles.
I l est actuellement compartimenté en deux salles par l ' a r m é e mais les dimensions originelles
du réfectoire gothique sont impressionnantes. I l mesure près de 28,30 m de longueur pour
7,50 m de largeur. La hauteur, dans l'état actuel de la connaissance du lieu, étant pour l'instant
impossible à déterminer.
Le bâtiment du réfectoire a fait l'objet d'une véritable recherche sur la diffusion de la
lumière à l'intérieur de la salle. Le mur ouest est éclairé de larges baies en arc brisé qui
rythment l'intégralité de la surface murale. A u nombre de sept, elles se développent sur une
hauteur considérable en s'élargissant vers l'intérieur de la salle pour une diffusion maximale
de la lumière . Elles se présentent sous la forme de lancettes et forment un véritable mur de
lumière. La présence d'une huitième baie dans l'angle nord-ouest du réfectoire est clairement
Rennes, Archives municipale, GG 2 9 2 .
Seule la dernière baie, placée dans la dernière travée sud, a été transformée en porte à l'époque moderne.
envisageable. Les sept grandes fenêtres sont en arc brisé et selon Baneat était « coupées
autrefois par deux meneaux dont on voit encore les amorces intérieures » . A l'intérieur du
réfectoire, les baies sont ornées de deux moulures rondes et d'une moulure à arête, munie de
petites bases polygonales. La chaire du lecteur, loin de briser la diffusion de lumière dans la
salle, était éclairée d'une baie en tiers-point (aujourd'hui murée) que les sondages ont permis
de localiser et dont on pourrait souhaiter la réouverture. Les dimensions de cette baie sont
largement plus réduites que celles des autres baies qui éclairent la salle mais la forme reste la
m ê m e . I I s'agit, en quelque sorte, d'une réplique miniature de l'ensemble des baies qui
éclairent le réfectoire. Les sondages ont, par ailleurs, mis en évidence la présence d'un oculus
juste au-dessus de la porte d'entrée menant de la galerie ouest du cloître à la salle du
réfectoire.
- La chaire du lecteur et son décor
Dans l'état actuel des recherches et sans opérations archéologiques au sol,
l'aménagement intérieur de la salle du réfectoire du couvent des Dominicains est difficile à
appréhender. La conservation de la chaire du lecteur est un fait suffisamment exceptionnel
dans les réfectoires monastiques, canoniaux ou conventuels pour que l'attention soit attirée
sur cet aménagement propre à cette salle. I l s'agit du lieu où se faisait la lecture quotidienne
pendant le repas quotidien des frères.
Emplacement et aménagement
de la chaire du lecteur
La chaire du lecteur est entièrement aménagée dans l'épaisseur du mur occidental du
réfectoire. Elle est placée dans l'ante-pénultième travée sud de la salle (c'est-à-dire dans la
septième travée à partir du mur nord) et prend place entre deux immenses baies. U n escalier
construit dans l'épaisseur du mur permettait au frère lecteur d ' a c c é d e r à la niche placée en
hauteur où avait lieu la lecture proprement dite. L'escalier en question est aujourd'hui b o u c h é
mais la porte donnant sur cet escalier et menant à la chaire a pu, lors des sondages, être
dégagée. I l s'agit d'une porte en plein cintre assez étroite mais suffisamment large pour laisser
passer une personne. Elle conserve encore aujourd'hui plusieurs traces de polychromies
indiquant qu'elle était entièrement peinte. Sont encore présents des fragments de couleur
bleus et ocre rouge. O n voit également des traces de faux joints de couleur ocre rouge sur les
claveaux de la porte ainsi que tout autour de la chaire du lecteur. La clef centrale de la porte
était par ailleurs timbrée d'un élément sculpté qui a été b û c h é à une époque ultérieure
(probablement un blason).
La niche est recouverte d'une élégante voûte octopartite à liernes dont la clef pendante
est ornée de motifs végétaux finement sculptés. Les consoles, matérialisant les retombées de
la voûte aux quatre angles, n'ont aucune fonction utilitaire. Elles ne sont qu'un prétexte
décoratif c'est d'ailleurs pourquoi i l n ' y en a que trois au lieu de quatre.
U n dispositif de protection devait par ailleurs être placé devant la niche comme on
peut encore le voir par exemple dans le réfectoire de l'abbaye de Royaumont. On ne conserve
plus rien aujourd'hui de cet aménagement. U n sondage de la paroi en dessous de la niche
montre que cet espace a été détruit et remanié à une époque récente (le comblement est rempli
de briques). Dans l'état actuel de la connaissance des lieux, i l est impossible de savoir
aujourd'hui à quel niveau exactement se plaçait le frère lecteur.
BANEAT (P.), p. 179.
Décoration
de la chaire du lecteur
La chaire du lecteur du réfectoire des Dominicains de Rennes présente un
développement iconographique sculpté extrêmement original et par chance très bien conservé.
La niche, où se plaçait le lecteur, est décorée d'une archivolte légèrement surbaissée, décorée
de motifs sculptés, retombant sur deux colonnettes ornées de moulures en spirale se terminant
sous la forme d'un léger glacis. Les colonnettes sont surmontées de deux pinacles à crochets
qui se développent verticalement le long de la paroi. L'ensemble des motifs sculptés, tout
comme d'ailleurs l'ensemble des parois du réfectoire, a été entièrement recouvert, à
différentes époques, de plusieurs couches de peintures. A certains endroits, les couches de
peintures mesurent j u s q u ' à plus de six millimètres d'épaisseur masquant les motifs sculptés et
empêchant ainsi la lecture générale du décor. Dans son étude sur le couvent, P. Banéat avait
eu, en effet, beaucoup de difficulté à identifier les motifs et ne s'était d'ailleurs presque pas
attardé sur la description de la chaire du lecteur. L'objectif de l'intervention sur le décor de la
chaire du lecteur a précisément consisté à faire quelques sondages sur certains motifs, dans
l'attente du dégagement complet des sculptures, pour tenter une première hypothèse de
reconstitution de l'ensemble de l'archivolte.
Si Baneat n'avait pu noter que la présence de « feuilles de vignes et de grappes de
raisins » , les premiers sondages effectués ont pu mettre en valeur bien d'autres motifs
sculptés. L'archivolte est, en effet, décorée d'une suite de motifs alternant et entremêlant des
représentations animales et végétales coiffée au centre d'un personnage tenant un écusson. La
structure de l'archivolte est exactement la m ê m e de gauche à droite et de droite à gauche : se
suivent successivement un animal, un élément végétal, une grappe de raisin, des entrelacs de
rinceaux, un autre élément végétal et enfin une autre grappe de raisin. L'ensemble de ses
motifs se développe sur un fond de rinceaux végétaux faisant le lien entre tous les motifs.
3 9
Parmi tous ces motifs, on a pu découvrir le buste de deux animaux placés aux
extrémités respectives de l'archivolte. On a pu reconnaître, à gauche, un porc tandis que
quelques incertitudes persistent encore quant à l'identification de celui de droite (peut-être
une chèvre ?). Ils sont de profil, placés en position verticale debout le long d'une sorte de
tronc d'arbre, la moitié arrière du corps se confondant avec la naissance de l'archivolte. La
patte avant droite de l'animal de gauche est posée sur le tronc, sa gueule est fermée, le nez en
direction du tronc presque directement posé dessus. L'animal de droite semble poser ses
pattes avant sur le rebord de l'archivolte et se dirige la gueule ouverte vers les feuillages
sculptés au dessus. Les motifs végétaux qui suivent la représentation de ces deux animaux ne
sont pas toujours aisés à reconnaître mais ressemblent pour certains très clairement à des
feuilles de vigne entremêlées de rinceaux et de grappes de raisins. L'ensemble du décor de
l'archivolte présente un mouvement général tendant vers le haut et plus exactement vers le
personnage central.
A u centre de l'archivolte se trouve, en effet, un personnage, dont on ne voit que le
buste jusqu'au bassin. I I est dans une position hiératique, le buste et le visage face à la
c o m m u n a u t é assise dans le réfectoire. I l tient devant lui dans ses mains un immense écusson.
I l est vêtu d'une sorte de longue toge avec des manches assez courtes qui s'arrêtent au-dessus
des coudes. I l porte également une sorte de collerette autour du cou. U n sondage sur le visage
a permis de découvrir que le personnage porte sur la tête un objet ressemblant à une couronne.
Nous avons pu remarquer également que ses cheveux passent en dessous de la couronne et
BANEAT (P.), p. 179.
viennent se terminer en macarons de chaque côté de la tête. L'ensemble des détails du visage
ne semblent, par ailleurs, n'avoir été que très légèrement esquissés. L ' é c u s s o n n'a pas été
atteint par l'emprise du sondage, on ignore donc ce qui était représenté dessus. On peut
vraisemblablement émettre r h y p o t h è s e d'une représentation féminine présentant un écusson à
l'ensemble des religieux prenant leur repas dans le réfectoire.
De part et d'autre de ce personnage sont sculptés deux animaux qui se mordent la
queue et qui, en opposition aux deux autres animaux sculptés sur l'archivolte, sont dans une
dynamique de mouvement descendante le long du pinacle. O n a pu reconnaître, à droite, un
animal proche du loup et à gauche très probablement un dragon. Leurs crocs et leurs griffes
sont par ailleurs volontairement développés.
Avec le décor de la chaire du lecteur du réfectoire des Dominicains de Rennes, nous
sommes en présence d'un programme iconographique complètement inédit, savamment
réfléchi et mis en scène. Au-delà d'avoir réussi à identifier certains motifs sculptés jusque là
totalement inconnus, les quelques sondages effectués ont également permis d'observer les
qualités formelles remarquables des sculptures. La comparaison avec le décor sculpté du
portail est de l'église, daté du X l V e siècle invite à attribuer le décor de la chaire quelques
décennies plus tard, soit dans la seconde moitié du X V e siècle.
- Le réfectoire du couvent des dominicains de Rennes : une salle
d'apparat aux multiples usages
La fonction première du bâtiment du réfectoire est d'accueillir les repas que les
moines, chanoines ou religieux suivant une règle communautaire prennent en commun. Les
frères dominicains, suivant les préceptes de la règle de saint Augustin et dont certains détails
furent reprécisés par les Constitutions dominicaines en 1220, ont également l'obligation de
prendre leur repas en commun ; mais à la différence des moines et des chanoines réguliers, ils
se définissent en m ê m e temps comme des religieux particulièrement ouverts sur le monde
dont l'objectif est la prédication et l'évangélisation. Ainsi, tout en vivant en communauté, ils
ne demeurent pas pour autant cloîtrés et sont souvent amenés, pour les besoins de la
prédication, à sortir du couvent pour aller à la rencontre des hommes et des femmes qui ont
besoin de leur aide en vue de leur salut. Parallèlement, le couvent ne faisait pas l'objet d'une
clôture aussi stricte que chez les Bénédictins ou les chanoines réguliers, certains lieux
pouvaient être dans certains cas ouverts aux personnes extérieures à la communauté. Le
réfectoire pouvait à l'occasion accueillir d'autres fonctions que celles liées au repas quotidien.
Panayota V o l t i rappelle en effet, dans son ouvrage sur les couvents des ordres mendiants, que
« l'utilisation des réfectoires mendiants comme lieux de réunions et de manifestations laïques
était très fréquente » .
4 0
Les dimensions exceptionnelles du réfectoire du couvent des Jacobins de Rennes ainsi
que son emplacement dans l'aile ouest, directement placé à proximité de l'église, en faisait, à
la fin du Moyen Age, un lieu privilégié de rassemblement. La salle a vraisemblablement servi
de lieu d'accueil lors des grands rassemblements de la c o m m u n a u t é dominicaine ou lorsque
les ducs de Bretagne venaient rendre visite aux frères dominicains. Plus tard, la salle a
accueilli la réunion des Etats Généraux de Bretagne , les assemblées générales des maires et
41
P. VOLTI, p. 163.
En septembre 1587, l'examen des comptes du trésorier de Bretagne à lieu au couvent des Jacobins. Les Etats
de Bretagne se réunissent au couvent en 1596, en 1600 et 1617. BAUDRY (M.-P.), p. 6-7.
41
des échevins de la ville de Rennes. De par la multiplicité de ces fonctions et de ces usages, le
réfectoire du couvent des dominicains de Rennes a été conçu comme une véritable salle
d'apparat avec un programme architectural et iconographique de grande envergure et
particulièrement savant.
Ce programme a pu être contemporain de la Duchesse Anne. Celle-ci fit d'importantes
donations au couvent et fut, sans doute malgré elle, fiancée à Charles V I I I dans la chapelle
primitive de Bonne-Nouvelle attenante à l'église des Jacobins. I l ne faudrait donc pas écarter
l'hypothèse que la sculpture du personnage féminin couronnant la chaire du lecteur ait été
celle d'Anne de Bretagne. Ce q u ' i l importe de questionner, c'est autant l'éventualité d'une
mise en scène du pouvoir ducal que la commémoration des différents privilèges qu'Anne de
Bretagne a pu conférer au couvent. Cette hypothèse, qui doit encore être étudiée à la lumière
de travaux de restauration de la chaire et des sculptures, ne manquera pas d'intéresser à la fois
les spécialistes de sculpture en milieu conventuel à la fin du Moyen Âge et les historiens de la
Duchesse Anne.
4.3. : L ' a i l e orientale
a) La galerie orientale
Comme dans l'église, le niveau général de la galerie orientale a été surhaussé à
l'époque contemporaine. Lors du sondage réalisé par l'I.N.R.A.P. dans le cloître, la base
extérieure d'un piédroit de la galerie a été dégagée à 1,30 m de profondeur par rapport au
niveau intérieur en béton. Le niveau était donc à peu près égal à celui de la galerie sud actuel.
Le mur est de la galerie orientale, permettant l'accès à la salle du chapitre et aux salles
adjacentes, a fait l'objet d'un nouveau programme sur l'ensemble de son linéaire . Sur le
parement situé au sud des trois arcades, deux oeils de b œ u f en quinquonce ont été ménagés
pour faire pénétrer la lumière à l'intérieur de la salle du chapitre. Ceux-ci sont coiffés d'un arc
de décharge en plates-bandes de schistes mauve ou de grès teme. En dessous de l'œil de b œ u f
situé le plus au sud, une porte aux encadrements en blocs de tuffeau est coupée dans sa moitié
par la chape de béton au sol. Celle-ci, à l'instar des fenêtres et oeils de b œ u f de la galerie, est
bouchée de moellons et/ou de lits de briques à l'époque contemporaine. U n autre œil de b œ u f
b o r d é par une large fenêtre carrée est visible sur le pan nord du mur est de la galerie. I l peut
paraître assez inefficace d'installer des baies ou des oeils de bœufs dans les parties hautes de
l'élévation, ces dernières étant masquées par le couvrement de la galerie. Le souci premier de
ce nouveau programme était cependant d'amener le maximum de lumière au sein de la salle
du chapitre et des salles adjacentes. D'autres raisons comme le besoin de ventilation ou
l'esthétique générale de la galerie sont peut-être entrées aussi en compte lors de la phase de
réalisation.
42
L'ensemble du mur oriental de la galerie est demeure h o m o g è n e dans sa mise en
œuvre, son appareillage et le type de mortier orangé employé. I l est attribué au cinquième état
de construction. La galerie date vraisemblablement de la fin du X V I I e siècle- début X V I I I e
siècle. Les raisons expliquant la reprise entière de cette galerie à la fin du X V I I e siècle sont
peut-être à mettre en relation avec le changement d'emplacement de la chapelle de BonneNouvelle en 1623.
Voir Relevé du mur occidental de cette galerie. CD-ROM/Galerie Est/Mur Est.
Cette chapelle était située dans l'angle sud-est du cloître. On y pénétrait depuis la
galerie sud grâce à une arcade monumentale constituant le côté sud de la chapelle. Les
parements de la chapelle sont appareillés en tuffeau. Transformé en vestiaire dans les années
1950-60, l'intérieur de la chapelle ne conserve aucun des riches éléments de décor évoqués
dans la description du père Albert le Grand . La chapelle accueillait en effet l'Image de
Notre-Dame de Bonne Nouvelle ainsi que le v œ u offert en 1634 par les habitants du quartiers
des Lices. I l n'est pas exclu que des motifs décoratifs ou des peintures murales soient mises
au j o u r sur l'élévation du mur intérieur occidental de la chapelle. L'ensemble devra cependant
rapidement faire de travaux de consolidation et de restauration .
43
44
b) La salle du chapitre
Trois arcades moulurées flanquées de pilastres font communiquer le couloir avec une
grande salle. La distribution tripartite est le seul vestige qui a été conservé de la salle
capitulaire. Celles-ci étaient recouvertes d'une épaisse couche d'enduit et de plâtre. Le
manque d'indices concernant les partitions intérieures ne permet pas de préciser l'étendue de
la salle du chapitre et des salles qui l u i étaient voisines.
En effet, l'ensemble du rez-de-chaussée de l'aile orientale a été aménagé comme une
vaste galerie à l ' é p o q u e contemporaine. On peut penser que les murs de refend de cette aile
n'étaient pas chaînés avec les murs goutteraux de l'aile, ce qui pourrait éventuellement
expliquer le manque d'indices concernant d'éventuels arrachements sur les murs. Seuls des
sondages ciblés pourront permettre de comprendre l'organisation de la salle du chapitre et des
différentes salles qui l u i sont contigiies et d'apporter des éléments de réponse sur la position
des murs de refend.
A u sud de cette galerie se trouvait la chapelle primitive de Bonne-Nouvelle, dont nous
avons déjà décrit les entrées dans la section sur l'église. La chapelle a entièrement disparue
suite aux nombreux remaniements du X I X e siècle opérés au rez-de-chaussée et aux étages de
cette aile. On conserve, dans l'angle sud-ouest de cette salle, un arrachement de blocs chaînés
situés à 1, 60 m de hauteur. Ceux-ci accueillaient peut-être un mur perpendiculaire ou le
piédroit d'un arc marquant la limite occidentale entre la chapelle primitive et la galerie sud.
Ils sont actuellement grossièrement chaînés avec les moellons d'un mur militaire postérieur.
La plupart des fenêtres et œils-de-bœuf de la galerie orientale ont été bouchées. Sur les
parements intérieurs de la salle du chapitre, on peut encore observer le comblement de ces
baies par des planches de bois et des lits de briques. Dans l'angle nord-ouest de l'aile
orientale, au revers de la grande fenêtre de la galerie se trouve un encadrement monumental
disproportionné par rapport à la taille de la fenêtre. Celui-ci est recouvert d'un bouchon tardif
c o m p o s é de moellons au tout-venant. I l s'agissait peut-être d'une porte réaménagée
postérieurement en fenêtre lors des travaux dans la galerie orientale à la fin du X V I I e siècle.
Le dégagement de cet ensemble permettra peut-être de comprendre plus précisément la
fonction de cet encadrement. Les parements et les baies de l'élévation orientale de l'aile ont
subi de profondes transformations au X I X e siècle puis au X X e siècle. Aucune baie ou fenêtre
n'est similaire à l'autre et les parements mis au jour ne montrent que des reprises en sousœ u v r e avec des moellons non calibrés et un mortier orangé de faible qualité. Cette aile
accueillait pourtant de nombreuses salles au rez-de-chaussée. En premier lieu, i l faut rappeler
LE GRAND, Albert, « Histoire de la fondation du couvent et chapelle miraculeuse de Notre-Dame de BonneNouvelle, de l'ordre des frères Prédicateurs, le 15 août », Les vies des saints de la Bretagne armorique, Brest,
1837 (première édition 1637), p. 464-475. Texte repris par l'abbé Henri Poisson, Essau de monographie de la
paroisse de Saint-Aubin en Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, Rennes, 1935.
Voir précision dans les préconisations.
4 4
que la salle du chapitre possédait encore en 1790 un ancien autel et une boisure d'appui ainsi
que des sièges et banquettes disposées tout autour. I l ne reste actuellement aucun indice de ces
structures . L ' é t u d e documentaire fait aussi mention à des salles vouées à l'enseignement
(théologie, philosophie...) et communiquant entre elles. Les couvents dominicains étaient des
lieux voués au « studium artium », l'étude des arts libéraux. S'il s'avère que les différentes
salles situées dans l'aile orientale aient été utilisées à cette fin, elles ont fait l'objet - à l'instar
de la salle du chapitre - d'une attention particulière concernant l'apport de la lumière au
X V I e - X V I I e siècle.
45
4.4. : L'aile septentrionale
A l'instar des autres couloirs du cloître, les arcades en plein cintre sont ornées de
triglyphes, de gouttes de pilastres et de moulurations recouvertes par du plâtre et de la
peinture blanche. En outre, l'extrémité est du couloir nord possède une jolie porte
Renaissance surmontée d'un linteau mouluré et accostée de deux pilastres corinthiens. On
remarquera cependant que les chapiteaux rehaussés généralement de fleurons, ne sont pas
terminés dans cette galerie. Si l'on possède des informations nouvelles sur les ailes
méridionale, orientale et occidentale, l'aile nord demeure bien silencieuse car i l ne subsiste
aucun vestige de bâtiment médiéval ou moderne. Seuls subsistent les collages, visibles dans la
galerie ouest et à l'extérieur sur l'élévation occidentale et orientale , de cette aile reconstruite
en intégralité au X V H e siècle.
Vers le milieu de cette aile, subsiste un grand escalier en bois installé à l'époque
contemporaine. Sa présence, ainsi que celui aménagé au milieu de la nef de l'église pose le
problème évident de la circulation vers les étages. Aucun vestige d'escalier antérieur n'a été
décelé dans l'ensemble du couvent. D ' a p r è s l'étude documentaire, un ensemble de dortoirs
étaient aménagés dans l'aile Nord ainsi qu'une bibliothèque dans l'angle nord-ouest . M ê m e
si le seul jalon de la présence d'un corridor est mentionné en 1790, un escalier a pu préexisté à
la période médiévale et moderne pour permettre l'accès aux salles hautes.
Enfin la présence de caves situées sous l'aile nord a pu être attestée. A l'extérieur du
couvent, au nord-ouest, le déblocage d'une petite porte a permis de mettre au jour ces zones
de stockage. U n escalier en très mauvais état m è n e deux mètres plus bas à deux salles ayant
pu servir de cellier ou de magasin à vivres. Elles sont construites dans l'alignement est-ouest
du bâtiment nord, à l'angle nord-ouest. Leurs parements sont de facture grossière et
appareillés de moellons de grès et de briques. Deux portes situées aux extrémités orientale et
occidentale ont été condamnées au X I X e siècle. Ces caveaux ont été utilisés comme réserves
de charbon par les militaires. L'ensemble est parsemé d'étais et dans un très mauvais état
sanitaire. I l serait judicieux d'en assurer la stabilité avant d'opérer tout opération de
débouchage et d'investigation archéologique.
46
47
En outre, i l n'est pas exclu que des sépultures, et notamment la tombe de Sylvestre de Ferrare, moine
dominicain thomiste, aient été placées dans la salle du chapitre. Nous tenons à remercier le frère dominicain
Augustin Pic et le Père Texier de nous avoir apporté des précisions sur cet élément.
Voir Dossier photos
Voir BAUDRY (M.-P.), Etude documentaire..., p. 60-61.
4 6
4 7
IV - Les bâtiments extérieurs
4.1. : L'emprise de l'enclos conventuel
Les enclos mendiants sont rarement situés dans les secteurs septentrionaux des villes
ou zones suburbaines. Le cas du couvent dominicain rennais fait exception en la matière
puisqu'il s'étendait au nord-ouest de la ville, entre les actuelles rues d ' É c h a n g e et de SaintMalo, et était situé extra muros à près de deux cent mètres de la Porte Saint-Michel.
L'emplacement du couvent des Jacobins est directement lié à la donation faite par bourgeois
négociants de profession, Pierre Rouxel et sa femme Jeanne Rébillart, qui lèguent « leurs
herbergement, terres, maisons et édifices » du faubourg Saint-Michel . Le couvent s'insère
donc en zone péri-urbaine dans un tissu déjà partiellement en place. A proximité immédiate
du couvent se trouvait l'église Saint-Aubin ( X Ï V e - X V e s.), ensevelie par la construction du
métro, place Sainte Anne.
48
A u Nord et à l'Ouest, des jardins et des vergers bordés par un mur d'enceinte
dessinaient les limites de l'enclos conventuel. Ils atteignaient le n ° 7 actuel de la Rue de SaintMalo au nord et l'extrémité orientale de la place du vieux Saint-Etienne à l'ouest.
L'une des problématiques émergeant de l'étude documentaire était d'interroger
l'occupation de l'espace dans les cours au nord et à l'ouest du couvent. Le couvent avait deux
entrées : la grande porte ( n ° l , rue Saint-Malo) et au Sud la tour-clocher qui servait de porche
d'entrée. Les sondages pratiqués par l'Inrap ont permis de mettre au jour plusieurs fondations
de murs dans la cour occidentale et septentrionale du couvent. En croisant ces nouvelles
données de terrain et les documents cartographiques et cadastraux de l'étude documentaire, i l
est ainsi possible d'affiner la connaissance de ces espaces.
La première porte donnait accès à une cour dans laquelle se trouvaient des boutiques
que le couvent donnait à b a i l . Les sondages ont permis la découverte d'un ensemble de puits
de l'époque gallo-romaine et médiévale ainsi qu'un mur perpendiculaire à l'actuel logis dit
« du prieur » du X V I e siècle. Ce mur est peut-être à mettre en connection avec l'aile
septentrionale du ce bâtiment, documenté par différents plans du X V I I e et du X V I I I e siècle. I l
n'a pas été possible cependant de comprendre plus avant l'organisation du long bâtiment
appelé fournil et mentionné sur les plans du génie du X V I I I e siècle. La présence d'une cuve à
hydrocarbures empêchant toute intervention dans ce secteur. Ce bâtiment, orienté est-ouest
(comprenant 4 fours, une boulangerie et un magasin aux farines), venait s'accrocher dans
l'angle nord-ouest du couvent et desservait directement les cuisines vraisemblablement
disposées dans les salles attenantes au nord du réfectoire.
49
m
Voir BAUDRY (M.-P.), Etude documentaire..., p. 4-5.
A la f i n du Moyen Âge et à l'époque moderne, la nie de Saint-Malo est connue pour son artisanat de
chapeliers.
4 9
4.2. : Un second cloître à l'ouest ?
A l'ouest du couvent, les fondations de plusieurs murs orientés nord-sud (dont un mur
de refend), parallèles à l'élévation occidentale extérieure du couvent ont été mises au jour.
Les angles sud et nord de ces murs se poursuivent vers le mur occidental du réfectoire. Ceci
donne des éléments de réflexion sur la présence d'une éventuelle d e u x i è m e cour occidentale peut-être tardive - attenante au couvent. Les murs orientés nord-sud et le mur de refend
constituent peut-être la base du bâtiment rectangulaire, parallèle au réfectoire, dessiné par le
président De Robien (1698-1756) . U n plan du génie daté de 1821 indique aussi la présence
d'une deuxième cour à l'Ouest. D ' a p r è s le plan de De Robien, cet espace occidental ne
constituerait pas un second cloître en tant que tel mais plutôt une cour enceinte de simples
murs de séparation - formant préau - et bordée à l'ouest par un grand bâtiment. Cet espace
était sans doute un préambule à l'entrée de l'église pour les pèlerins et les frères dominicains,
l'entrée des fidèles se faisant par le biais de la tour-clocher et du collatéral. L ' é t u d e
documentaire précise qu'en 1790, cette seconde cour carrée était entourée de celliers et de
magasins, qu'un bâtiment à l'ouest accueillait -entre autres - une chapelle des sœurs, et qu'un
long corridor permettait aux frères d'accéder au couvent. Ce dernier corridor menait
vraisemblablement à la salle située entre le réfectoire et la nef dont nous avons parlé
précédemment .
Les nombreux remblaiements modernes dans la cour, le niveau élevé de ruine des
restes de murs découverts à l'ouest du couvent et l'imprécision relative de ces topographies
d'ensemble réalisées au X V I I I e et X I X e siècle ne permettent pas une restitution précise de
cette seconde cour. Seule une fouille exhaustive de cette zone permettrait peut-être d'affiner
la position et la fonction de tel ou tel édifice.
5 0
51
Lieu de m é m o i r e et d'inhumation par excellence, le couvent mendiant est un espace où
de nombreux espaces funéraires sont aménagés, au devant du chevet , dans l'église, les
galeries et le cloître. I l faudrait rappeler en outre q u ' à l'ouest du couvent, au sud et à l'ouest
de la seconde cour, se trouvait vraisemblablement le cimetière de la communauté mendiante,
ce que confirment à la fois les textes et l ' u n des sondages réalisés par l'Inrap dans cette
zone. La superficie de ce cimetière extérieur au couvent est difficile à délimiter puisque de
nouveaux bâtiments administratifs et lotissements de maisons ont été installés sur la zone où
devaient s'agencer l'ancien verger et le cimetière occidental. Eu égard à la taille de la
c o m m u n a u t é mendiante, la proximité avec l'espace urbain et à la considération que l'ordre
avait du trépas et de la m é m o i r e des morts, le cimetière extérieur accueillait sans doute les
sépultures des frères autant que des fidèles. Les enfeus et emplacements funéraires de l'église
et de la galerie sud recevaient, eux, les sépultures de nobles rennais et de membres importants
de l'ordre.
53
Voir plan et détail en Annexe 6. Ce plan est dressé dans les années 1753-1755. (CHRISTOPHE PAUL), SIRE
DE ROBIEN, Description historique, topographique et naturelle de l'ancienne Armorique, éd. J.-Y. Veillard,
Joseph Floch Imprimeur, 1953, Planche XII, p. 37, « Plan de la partie de la villes de Rennes où était l'Ancienne
cité et dont les restes de murs sont icy tracés ».
BAUDRY (M.-P.), Etude documentaire p. 65.
• .
Paul Banéat indiquait déjà dans sa notice sur le couvent la découverte d'ossements à l'avant du chevet du côté
sud-est. BANEAT (P.), p. 174.
BAUDRY (M.-P.), Etude documentaire..., p.64.
51
5 2
5 3
4.3. : Le logis « du prieur ».
L'ensemble, appelé « logis du prieur » est un habitat résidentiel du X V I e siècle
comprenant caves, rez-de-chaussée et étage. La façade est percée au rez-de-chaussée de deux
portes et à l'étage supérieur de deux fenêtres cintrées et au Sud d'une grande fenêtre à
pilastres ornés de losanges et de gouttes. Entre la grande fenêtre et les deux baies s'élève une
tourelle à toit conique posée sur un encorbellement appareillé en granité beige et en schiste
pourpre. La base de l'encorbellement est ornée d'un visage de monstre aux oreilles très
pointues. La tour est éclairée par trois fenêtres carrées et moulurées, celle du milieu est
surmontée d'un écusson en pointe aujourd'hui illisible . Les deux petites fenêtres au nord de
la tourelle étaient en fait des portes jumelles, rebouchées jusque dans leur partie médiane. Une
analyse poussée a permis de déceler la présence de trois empochements, rebouchés a
posteriori, ayant peut-être accueilli antérieurement des poutres. I l est probable - à l'instar de
nombreux logis et manoirs des régions de Mayenne et de Bretagne - qu'une coursière en
encorbellement ait été a m é n a g é e au premier étage de la façade du bâtiment. I l est possible, en
outre, que cette galerie en encorbellement ait pu être couverte par le prolongement des fermes
et pannes de la charpente de la toiture. La charpente apparente pouvait donc être visible
depuis les pièces du premier niveau .
54
55
56
S'il semble assez commun de voir ce type de galerie charpentée à la fin du X V e siècle
et surtout au X V I e siècle dans l'architecture aristocratique de l'époque, i l est plus complexe
de comprendre la connection entre la galerie charpentée et la tour en encorbellement et le
manque de cohérence avec la fenêtre au Sud vraisemblablement plus tardive que les portes
jumelles. I l est possible que la tourelle et la grande fenêtre plus tardive aient pu être
construites dans un second temps. Les murs intérieurs sont recouverts de boiseries du X V I I I e
siècle et de petites portes cintrées permettent la circulation entre les salles. Trois cheminées
décorées de pilastres sont installées dans les salles du rez-de-chaussée.
Lors du sondage réalisé par l'Inrap, la base d'un mur - perpendiculaire au logis - a été
mis au jour. Ce dernier est peut-être à mettre en relation avec une extension du logis vers
l'ouest, de manière à former un bâtiment en L . En 1652, les « D o m i n i c a i n s décident de
reconstruire le logis qui sert d'infirmerie au bout du jardin et qui est en ruine ». On ne sait si
la dite reconstruction a été réalisée intégralement. Lors de sa reconstruction ou de son
agrandissement dans les années 1670, i l est stipulé que la chambre du prieur serait située au
plus près de la porte donc dans le corps de bâtiment orienté Est-Ouest. Bien q u ' i l ait pu
accueillir le « prieur » au X V I e ou au X V I I e siècle, i l est précisé dans l'état des lieux de 1790
que ce logis « possédant trois cheminées basses » et n o m m é « les infirmeries », a très
certainement servi de bâtiment d'accueil pour les frères malades . I l faut donc retenir que le
bâtiment conservé actuellement a pu servir de logis du « prieur » et/ou de bâtiment d'accueil
pour les hôtes dans un premier temps. Cependant, on retiendra surtout que le bâtiment orienté
nord-sud et une partie de l'aile adjointe plus tardivement servaient au X V I I e siècle
d'infirmerie.
57
Pour une description de ce blason au début du XXe siècle, voir BANEAT (P.), p. 180.
Mignot C. et Chatenet M . (dir.), Le manoir en Bretagne, 1380-1600, Paris, Imprimerie Nationale, 1993 (Les
Cahiers de l'Inventaire, n°28). Voir notamment les exemples de Melesse (Ille-et-Vilaine) et de Launay-Bazouin
à Sainte-Anne sur Vilaine (Ille-et-Vilaine), p. 154, 168, 251.
Cet attachement à l'apparat des salles sous charpente, sur le modèle des exemples royaux, est attesté au XVe
siècle-XVIe siècle dans de nombreux logis seigneuriaux des marches de Bretagne. PRÉ (M.), «Le château de
Laval », in Congrès archéologique de France, 119, 1961, p. 367-378.
BAUDRY (M.-P.), Etude documentaire..., p. 17 et 19.
5 5
5
5 7
V - Phasage général du Couvent de Bonne-Nouvelle de Rennes
E T A T I :
Comme fréquemment lors de la construction des projets conventuels, l'érection de
l'église précède la construction du cloître et des autres parties du couvent. I l est cependant
nécessaire d'affiner plusieurs éléments pour la compréhension du chantier initial. I l est très
probable que le chœur ait été construit dans un premier temps ainsi que la chapelle de BonneNouvelle attenante et que le chantier se soit poursuivi depuis l'Est vers l'Ouest.
Simultanément, la tour-porche est construite. Seul le portail oriental de la tour et la crédence
du mur oriental, conservés en partie basse, sont contemporains de ce début du chantier.
Le programme des piliers et arcades en granité à l'ouest de l'église est ensuite réalisé
dans un second temps. Dans la partie ouest du bas-côté, des chapelles latérales sont prévues
dans le devis de construction. I l n'est pas improbable qu'un changement de programme ait été
à l'origine de la transformation de cet espace en collatéral lors de la troisième ou quatrième
phase de construction.
E T A T II :
Le premier temps de la construction s'étant attelé à la construction d'un premier
niveau, le chantier se poursuit sur les élévations de l'église et de la tour-clocher. Une rupture
architecturale au dessus des arcatures, niches et crédences vient confirmer le fait que le niveau
des fenêtres en arc brisé vient postérieurement. A u milieu du mur sud de l'église, la base de
l ' u n des piédroits de la fenêtre la plus occidentale vient s'appuyer sur la première arcade en
granité rouge desservant la tour-clocher. Dans la tour-porche, de grandes baies monumentales
à meneaux dans le mur est et sud laissent entrer la lumière. Les parements sont élevés. Cette
d e u x i è m e phase de construction pourrait être datée du premier quart du X V e siècle. C'est
probablement aussi lors de cette phase que la construction des bâtiments conventuels se
poursuit et se termine. Cette dernière hypothèse mérite cependant d'être affinée par des
piquetages et sondages dans le sol complémentaires, tant dans la salle du chapitre que dans le
réfectoire. I l est probable que le mur au sud-est de la salle du réfectoire et le départ d'un arc
donnant dans la galerie occidentale soit contemporains de cette phase. Le type de matériau
e m p l o y é et d'appareillage et la présence de boulins constituent en tout cas un ensemble
homogène.
E T A T III :
Le réfectoire est l'objet de nombreux aménagements. L'empreinte de la maîtrise
d'ouvrage ducale se manifeste, une fois de plus, dans le cadre d'un nouveau programme
d'apparat. De larges baies en arc brisé, coupées autrefois par deux meneaux, éclairent cette
vaste salle aujourd'hui coupée en deux. L'analyse des éléments de sculpture et d'architecture
renvoie clairement à un programme gothique flamboyant tardif réalisé dans la seconde moitié
du X V e siècle. Une porte au nord dessert le réfectoire depuis la galerie ouest. A u dessus de
cette porte, un oculus - actuellement m a s q u é par les combles de la galerie du X V I I e siècle est construit au dessus du larmier auquel s'accrochait la toiture du X V e siècle. C'est lors de
cette phase qu'une porte de grandes dimensions (3, 40 m ) à croisée d'ogives est aménagée
entre l'église et la galerie sud (P9). Celle-ci reprend peut-être l'emplacement d'une porte un
plus modeste. Cette nouvelle porte a du rendre désuète celle située un peu plus à l'Est (P8).
Cette dernière a d'ailleurs du être condamnée et reprise en sous-œuvre pour l'installation d'un
enfeu (E7 - E 13), quelques années ou décennies plus tard. Les premiers enfeus sont installés
le long du mur séparant l'église de la galerie sud. Une série de cinq arcades funéraires est
créée (E8 à E12). L'enfeu E14 est a m é n a g é dans la galerie sud, une inscription date
l'ensemble du dernier tiers du X V e siècle.
ETAT IV :
Lors de cette phase, la galerie sud est doublée dans sa largeur. Cet a m é n a g e m e n t
implique d'ouvrir un nouvel accès dans le mur ouest de la galerie. La chapelle de BonneNouvelle est déplacée dans l'angle sud-est du cloître. La grande arcade, constituant l ' u n des
côtés de la nouvelle chapelle, a peut-être remplacé deux baies en arc brisé liées au premier
état du mur nord de la galerie sud. L ' a m é n a g e m e n t des niches et arcades pour les enfeus se
poursuit dans la galerie sud et contre le mur nord de l'église. Une porte menant vers le chevet
de l'église est percée à l'extrémité orientale du mur sud de l'aile orientale. Celle-ci desservait
peut-être une sacristie aménagée dans une partie de l'espace crée par le déplacement de la
chapelle de Bonne-Nouvelle.
ETAT V :
Les galeries est, nord et ouest du cloître sont reprises probablement dans la seconde
moitié du X V I I e siècle. Le niveau est surélevé comme dans l'église. De nouvelles arcades en
plein cintre sont installées et sont décorées dans le style dorique. Elles sont ornées à l'intérieur
et à l'extérieur de moulures, de pilastres et de sablières sculptées. Les côtés est et ouest ont
dix arcades chacun. Le côté nord en possède seulement huit. Le mur est de la galerie orientale,
permettant l'accès à la salle du chapitre et aux salles adjacentes, a fait l'objet d'un nouveau
programme sur l'ensemble de son linéaire (fenêtres de grande taille, œils-de-bœuf, triple
arcade moulurée). Le déplacement de la chapelle de Bonne-Nouvelle entraîne
vraisemblablement une réorganisation complète de l'aile orientale, tant sa partition intérieure
que de son programme architectural et décoratif. Dans l'église, un enfeu en accolade de très
grande taille est installé contre le mur nord. A u nord-ouest du couvent, le logis dit du prieur
est construit. I l est très probable que ce soit lors de cette phase de construction qu'on ait
agrandit le couvent à l'ouest par une large cour. De la m ê m e manière, la construction du
bâtiment du fournil et ceux construits au nord du couvent sont contemporains de ces différents
travaux. L'étude documentaire précise enfin que les frères s'attelent en 1669 à la réfection de
l'aile nord et plus particulièrement à la construction du logis neuf situé dans l'angle nord-est
du couvent.
ETAT V I :
Lors de la réoccupation du site par l'armée au début du X V I I I e siècle. De nouvelles
portes et niches pour le matériel sont percées, la plupart des portes anciennes, enfeus et
a m é n a g e m e n t s liturgiques sont bouchés, parfois détruits. Les arcades des galeries du cloître (à
l'exception de la galerie sud) sont obturées et percées de petites fenêtres et de portes lors de
l'occupation militaire du site. De nouveaux escaliers desservant les étages sont installés et la
plupart des grands volumes (nef, bas-côté, aile nord et est) sont partitionnés. Les sols sont
rehaussés d'un peu plus d'un mètre. Le chevet de l'église est arasé à l'alignement de la rue
Saint-Malo.
ETAT V I I :
Cette dernière étape voit la poursuite des travaux d ' a m é n a g e m e n t réalisés par l'armée.
Les sols sont garnis de parquets et de dalles de béton. Les murs sont systématiquement enduis
de plâtre et/ou de peinture parfois de ciment (église, galeries). Dans la seconde moitié du X X e
siècle, ils sont recouverts de pièce de mousse/pvc et planches de bois. Les salles sont
o c c u p é e s par le club sportif de la garnison. Des vestiaires, sanitaires et douches sont installés
dans la galerie nord, la chapelle de Bonne-Nouvelle, la salle entre le réfectoire et l'église et
contre le mur oriental de la tour-clocher.
VI - Préconisations de recherches
Les propositions évoquées i c i s'appuient sur des problématiques essentielles à la
compréhension de l'édifice. Dans certains cas, elles devront précéder toute intervention
durable sur les élévations et dans le sol de l'édifice .
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Le collatéral sud de l'église et la tour-clocher.
Fouille :
Recherche au sol de la base ou fondation de base d'un éventuel pilier intermédiaire
à l'ouest du bras de croix.
Archéologie du bâti :
Sondages autour des corbeaux en granité et reconnaissance dans les combles du
bâtiment neuf en face pour une meilleure compréhension de la fonction des
corbeaux et du voûtement éventuel du collatéral.
Piquetages et décapage complet de l'épaisse couche de ciment (anciens vestiaires)
sur la partie basse du mur oriental de la tour-clocher.
L'église
Fouille :
Une fouille m e n é e au niveau du chevet permettrait non seulement de mettre au jour
des ensembles de sépultures, généralement nombreuses à cet endroit. Elle pourrait
aussi documenter l'emplacement du maître-autel, la limite de clôture du chevet et
de préciser la forme primitive du chevet.
D é b o u c h a g e de la porte au nord-est de l'église, menant vers la chapelle primitive
de Bonne-Nouvelle. Cette opération devra faire l'objet préalablement d'une étude
architectonique afin de mesurer la solidité de l'ensemble et d'analyser la part de
portance du bouchon actuel
D é b o u c h a g e complet des deux enfeus du mur sud et de la crédence à gauche de la
porte de la chapelle primitive. Cette opération devra se faire avec précaution de
façon à pouvoir conserver les enduits et les litres funéraires du X V I e siècle déjà
repérées lors du diagnostic. Une opération de cristallisation de l'intérieur de ces
enfeus réalisée par l'Architecte des Bâtiments de France serait la bienvenue.
A l'extérieur de l'église, au pied du mur pignon occidental. U n sondage permettrait
de préciser la présence ou non d'un second contrefort de l'église et documenter le
départ éventuel du mur sud de la cour occidentale (vraisemblablement mur-préau
ne constituant pas une aile en tant que tel). Une opération dans ce secteur pourrait
permettre, en outre, de comprendre la chronologie des accès vers la salle situé
entre l'église et le réfectoire et la présence d'un accès à un caveau indiqué sur les
plans du Génie du X I X e .
Voir Annexe 5
Le cabinet Atemporelle se tient à la disposition du futur prestataire de l'opération pour un bon suivi
des opérations de fouilles et/ou de relevé.
5 9
Archéologie du bâti :
Poursuite des piquetages autour des enfeus.
Poursuite des piquetages en partie haute des enfeus et des portes menant à la
galerie sud afin de préciser la chronologie relative du d e u x i è m e état de
construction proposé dans le phasage.
Galerie sud
Fouille :
Plusieurs tranchées dans la galerie sud permettraient de localiser l'emplacement du
mur nord p r i m i t i f de la galerie avant son doublement. D'autres sépultures et pierres
tombales sont installées dans cette zone. U n croisement entre la documentation
testamentaire et la répartition sexe/age (si tant est que le degré de conservation des
ossements permettent d'établir une série) pourrait permettre de confirmer ou de
réfuter l'hypothèse selon laquelle i l y avait en moyenne plus de femmes enterrées
que d'hommes aux Jacobins .
60
Archéologie du bâti :
D é b o u c h a g e de l'enfeu E14 et E l 3 et analyse des litres funéraires et enduits
présents.
Salle entre le réfectoire et l'église
- Les murs de cette salle sont enduits de ciment et l'espace intérieur est occupé par des
casemates en bois et des escaliers, i l serait primordial de pouvoir enlever une partie de
ces casemates et de ce ciment pour affiner la connaissance de ce lieu de passage.
Archéologie du bâti :
Décapage du mur est et reconnaissance des maçonneries afin de comparer la
chronologie et les liaisons avec le mur est de la salle du réfectoire.
Fouille :
D é b o u c h a g e de la porte d'entrée (mur de parpaings) et sondage à l'entrée afin de
comprendre l'organisation de cet ensemble.
Galerie est
Restauration :
Chapelle de Bonne-Nouvelle
- L'état sanitaire de la charpente de la 2
chapelle de Bonne Nouvelle est alarmant
et de nombreuses infiltrations et lézardes menacent la stabilité de l'ensemble. Une
intervention sur le côté sud de la chapelle en partie haute serait la bienvenue.
- Reconnaissance de peintures murales ou d'éléments de décor sur le mur ouest de la
chapelle. Ces travaux devront être menées par un restaurateur agrée et en lien avec
,: - l'opération p r é c é d e m m e n t évoquée.
n d e
Hypothèse intéressante d'Alain Croix : CROIX (A.),
Rennes 1995, p. 76, tableau 1 et 2
siècles,
Cultures
et religion
en Bretagne
aux XVIe
et
XVlle
Le réfectoire
Fouille :
Débouchage de la porte menant à la chaire du lecteur. Les peintures murales ou
motifs au pochoir présents généralement dans ces passages ménagés à l'intérieur
du mur devront inciter les personnes chargées du débouchage à l'extrême
prudence.
- Sondage au pied de la porte de la chaire du lecteur afin de restituer le niveau
d'origine.
- Dégagement du comblement de la fenêtre de la chaire du lecteur de m a n i è r e à
restituer l'éclairage originel de la chaire et de la salle.
Archéologie du bâti :
-
Poursuite du décapage fin des plâtres recouvrant les sculptures de la chaire du
lecteur. Ce nettoyage devra être m e n é par un restaurateur compétent en la matière.
Poursuite des piquetages sur le mur est extérieur du réfectoire afin de dégager la
base de l'arc (porte ou lavabo) recouverte d'une épaisse couche de ciment. Le
bouchon couvrant actuellement la structure pourra faire l'objet d'un sondage afin
d'en préciser la fonction.
Conclusion :
A u terme de cette étude, nous prenons conscience de la difficulté de rendre compte de
la complexité d'un édifice aussi vaste et aussi riche. Le couvent de Bonne-Nouvelle a fait
l'objet de nombreux remaniements et reconstructions. Cette chronologie complexe et diffuse
est rendue difficile par la dernière occupation qui a véritablement m a s q u é la majorité des
structures d u passé. De longues séries de piquetage ont cependant permis d'interroger les
élévations et leur évolution. Le diagnostic d'archéologie du bâti a notamment permis
d'apporter des éléments nouveaux et souvent inédits sur la chronologie relative du couvent
des Jacobins. De plus, la présente étude apporte dans certains cas - à l'appui de
contextualisations historiques et de comparaisons stylistiques - des éléments précis de
chronologie absolue et ce pour chacun des états référencés dans le phasage.
L'empreinte de la maîtrise d'ouvrage ducale marque aussi bien les premières phases
de la construction que des programmes plus tardifs comme celui du réfectoire. L'afflux des
pèlerins et la ferveur développée autour du culte de Bonne-Nouvelle incite non seulement
l'ordre des Jacobins a réaliser de nouveaux travaux lié à l'agrandissement de la galerie sud
mais aussi à multiplier les zones d'inhumations, fixes ou temporaires. L ' œ u v r e des architectes
de Jean I V et d'Anne de Bretagne est complétée par ceux du X V I e et du X V I I e siècle. La
galerie orientale et les différentes salles liées à l'étude et à l'enseignement profitent d'un
nouveau programme favorisant toujours la lumière, la circulation dans un style très classique.
Les murs du cloître à l'Est, au nord et à l'Ouest font, eux aussi, l'objet d'une restructuration
complète à la fin du X V I I e siècle en rappelant la rigueur et le rythme de la décoration antique.
L'aile nord est réaménagée au X V I I I e siècle et le temps des frères dominicains se termine.
L ' a r m é e réocuppe le site au début du X V I I I e siècle et entame une vaste campagne de
réhabilitation j u s q u ' à nos jours.
Le couvent des Jacobins de Rennes possède, à l'instar d'autres couvents, une identité
plurielle. I l est à la fois lieu de culte, d'étude et de prière, lieu de m é m o i r e ou la noblesse
rennaise se fait inhumer, mais aussi lieu ouvert sur le monde, aux fidèles et pèlerins ou aux
« laïcs » pour leurs assemblées politiques. Ces différentes fonctions ont évidemment eu une
influence directe sur la qualité des programmes architecturaux et sculpturaux, sur la
circulation intérieure de l'édifice, la partition entre espaces publics et privés ou encore sur la
topographie des sépultures « in et ex claustra ». Ce qui est certain, c'est que l'influence
spirituelle et architecturale des couvents installés dans les villes à la fin du moyen âge et à
l ' é p o q u e moderne dépassait largement le cadre strict des murs ou d'une c o m m u n a u t é .
Peu étudié jusqu'alors car fortement remanié dans les siècles derniers, le couvent des
Jacobins mérite désormais une nouvelle mise en valeur à la hauteur de la richesse de son
patrimoine. Ce premier jalon de prospection et de phasage avant des travaux plus importants
est aussi l'occasion de proposer des pistes de recherche plus exhaustives, et ce, aussi bien du
point de vue de l'archéologie du bâti que de programmes de fouilles. Certaines des hypothèses
proposées seront confortées ou au contraire remises en causes.
Il serait sans doute pertinent de rattacher ces futures études à une comparaison plus
large de l'architecture mendiante bretonne avec d'autres régions en comparant la part des
similitudes et des singularités. N u l doute, alors, que le couvent des Jacobins constituera à
l'échelle locale comme à l'échelle nationale un repère incontournable pour les spécialistes
d'archéologie monastique et funéraire et les historiens de Parchitecture gothique rennaise des
X l V e et X V e .
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2003, p. 43-53.
L E G R A N D (P.), Le couvent de Bonne Nouvelle, Rennes, Etude manuscrite, Rennes, 1996.
Couvent .des Jacobins"
Diagnostic- d'archéologie du bâti
Diagramme d'activités
Sept-Déc
Etude documentaire (Marie-Pierre Baudry)
2005
Février
2007
Mars
2007
Avril
2007
Mai
2007
Juin
2007
Levé topographique
Orthophotographies
par ATM 3D
• Réunion mois : présentation \
Réalisation de saignées
de 15 cm sur l'ensemble
des murs
.>
Ì
Accompagnement
des topographes
' >yîe
Relevés généraux
Relevés de détail
Etude des maçonneries
Réflexion sur les plarfe
anciens, le couvent et
la ville
Piquetages généraux
Mise au net des relevés et travaux D.A.O
Piquetages
de zones particulières
Relevés pierre à pierre
Elévations
Enregistrement
Stratigraphique
Nouvelle séquence (église)
de piquetages particuliers
1
Reumon - 4 moi -
} i c i i|ip>
1
i >
Comparaisons en architecture dominicaine
expertise sur le réfectoir.
' *
Post-Fouille, rédaction du rapport
Juillet
2007
Août
2007
Sept
2007
Envoi du rapport d'archéologie du bâti
Réunion + 6 mois : Présentation finale du rapport. Conclusion et préconisations
ATEMPORELLE
Responsable d'opération : N . Prouteau
A r c h é o l o g u e s spécialisés : V. Des Fontaines, P. Brudy
-
ATEMPORELLE
Septembre 2007
ANNEXE 2
Localisation des ensembles :
Rue d'EcJmnge
1 - Collatéral ; 2 - Tour-porche et clocher ; 3 - Nef de l'église ; 4 - Chevet de l'église ; 5 - Passage
vers l'église et la galerie sud ; 6 - Galerie sud ; 7 - Emplacement ancienne chapelle de Bonne
Nouvelle ; 8 - Seconde chapelle de Bonne Nouvelle ; 9 - Chaire du lecteur du réfectoire ;
10 - Réfectoire ; 11 - Galerie ouest ; 12 - Galerie est ; 13 - Salle du Chapitre ; 14 - Cuisines
; 15 - Galerie nord ; 16 - Aile Nord ; 17 - Emplacement présumé cimetière ; 18 - Emplacement
seconde cour ; 19 - Emplacement fournil ; 20 - Logis dit "du prieur" ; 21 - Emplacement présumé
boutiques ; 22 - Porte de la rue Saint-Malo.
ECHELLE 1M00
DOCUMENT PROVISOIRE
ATFMPORFT T F
SEPTEMBRE 2007
Couvent des Jacobins
Etat I et propositions de restitutions
Cloître
Chapelle de
Bonne-Nouvelle
[•}
Tour
Clocher
Portail
Sud
Atemporelle
Septembre 2007
ECHELLE 1:100
DOCUMENT PROVISOIRE
Couvent des Jacobins
Proposition de phasage général
Phasage
Etat I
Etat I bis
Etat II
H
Etat III
Etat IV
EtatV
Etat VI
Etat VII
ATEMPORELLE - JUIN 2007
V. Des Fontaines et N. Prouteau
ECHELLE 1:100
DOCUMENT PROVISOIRE
Fig. 1 : « Plan de la partie de la villes de Rennes où était l'Ancienne cité et dont les restes de murs sont icy
tracés » d'après CHRISTOPHE PAUL, SIRE DE ROBIEN, Description historique, topographique et naturelle
de l'ancienne Armorique, 1953, Planche XII, p. 37.
P i \N n i I \ PARTIE
Fig. 2 : Détail du plan : ie couvent et ses environs.
Fig. : Détail du tableau représentant l'incendie du quartier des Lices en 1720, peint par
Huguet l'année suivante. Il figure le quartier des Lices protégé de l'incendie par la Sainte
Vierge. Le tableau est conservé dans la sacristie de l'église Saint-Aubin et une copie est
conservée dans l'église Saint-Sauveur
Fig. : Détail du tableau où on peut distinguer dans
le coin supérieur droit, la tour-clocher. Il s'agit
d'une tour carrée, surmontée d"un toit en dôme et
d'un campanile.
ATEMPORELLE
Septembre 2007
ANNEXÉS : Propositions d'interventions pour des
opérations de bâti et de fouilles ultérieures
Sondages bâti
EËË\ Fouilles
• • Restauration urgente
D Débouchage
ECMEUE 1:100
DOCUMENT PROVISOIRE
ATLMfORLILLL
Site:
RENNES
Couvent des Jacobins
D a t e :
Nom:
Echelle:
i.
Juin 2007
VHDF/NP
1/1
Secteur:
EPITAPHE
(Seconde moitié d u XVe siècle)
GALERIE SUD du CLOITRE
Mur Sud
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