atemporelle D c c o u v c i té du P A T R I M O I N E ETUDE DOCUMENTAIRE PREALABLE A L A MISE EN VALEUR DU COUVENT DES JACOBINS DE RENNES Novembre 2005 Mise en valeur et A n i m a t i o n du PATRIMOINE SITE INTERNET : h t t p : / / w w w . d i s t r i c t - p a r t h e n a y . f r / a t e m p o r e l l e . h t m INTRODUCTION La présente étude porte sur l'ancien couvent des Jacobins* de Rennes, acquis récemment par Rennes Métropole auprès du Ministère de la Défense. Elle s'inscrit dans une réflexion préalable à la réhabilitation du lieu, et a pour objet de : - Connaître le bâtiment et ses annexes dans leur histoire et dans leur évolution Evaluer les perspectives d'une étude archéologique ultérieure. Documenter les travaux de restauration et le projet de réhabilitation. Cette étude est essentiellement basée sur les documents, et ne comprend pas l'observation des bâtiments conservés sur le site. Le rapprochement - indispensable - entre l'analyse des archives et l'analyse architecturale et archéologique interviendra dans un second temps. Le couvent des Jacobins, ou couvent de Bonne Nouvelle, est situé en bordure de la place Sainte-Anne, à l'angle des rues des Changes et de Saint-Malo. Au cœur de la ville actuelle, mais dans les faubourgs de la ville médiévale, i l forme un ensemble immobilier considérable dans un quartier en pleine expansion. L'architecture imposante de l'église voisine Saint-Aubin fait passer au second plan le cloître des Jacobins, pourtant intégralement conservé. I l semble que la cession du couvent à l'armée, dès lafindu XVTJLTe siècle, ait condamné l'édifice à l'oubli. Les historiens d'art n'y avaient pas accès, et les historiens du XLXe siècle ne pouvaient que se référer aux ouvrages des pères dominicains, traitant essentiellement du culte de Notre-Dame de Bonne Nouvelle, né dans ce couvent . Le sujet a bénéficié encore récemment d'un article de synthèse . Les grands érudits de l'histoire de Rennes ont cependant relevé la richesse de la documentation concernant la fondation du couvent, à la fin du XTVe siècle. Les 1 2 * Jacobins ou Dominicains. Le couvent de Notre-Dame de Bonne Nouvelle (selon le vocable de l'église) est désigné comme le couvent des frères prêcheurs, ou Dominicains au Moyen Age. Ces derniers sont plus fréquemment appelés les Jacobins à l'époque moderne, par référence au premier couvent de cet ordre, SaintJacques, à Paris. Le Grand, Albert, « Histoire de la fondation du couvent et chapelle miraculeuse de Notre-Dame de BonneNouvelle lez Rennes, de l'ordre des frères Prédicateurs, le 15 août», Les vies des saints de la Bretagne armorique, Brest, 1837 (1ère édition 1637), p. 464-475 ; Puisard, Yves, Le triomphe du vœu de Rennes à Notre1 Dame de Bonne Nouvelle, Rennes, 1634 ; Plaine dom, Histoire du culte de la sainte Vierge à Rennes, Rennes, 1872 ; Poisson, Abbé Henri, Histoire du culte de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, Rennes, 1938. Provost Georges, « Le vœu de Bonne nouvelle à Rennes (1632-1794) », Bulletin et mémoires de la société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. CVIII, 2004, p. 65-86. 2 lettres du duc Jean I V de Bretagne, considéré comme le fondateur, ont été publiées par Paul de L a Bigne Villeneuve, qui a également étudié un document exceptionnel : le devis de construction de l'église, établi en 1371 à la demande du duc . Ces documents, qui ont fait l'objet récemment d'une nouvelle publication, ont largement été commentés : le débat porte sur le rôle réel joué par le duc dans la fondation du couvent, et ses rapports avec l'ordre dominicain . En revanche, aucune étude n'a été poussée sur l'histoire et l'évolution du couvent des Jacobins du Moyen Age à l'époque moderne. Les publications les plus précises concernent essentiellement l'histoire des Dominicains au XVTJIe siècle . Les seules études d'ensemble sont celles de Paul Philouze en 1896, et Paul Banéat en 1905. Plus récemment, Philippe Legrand a proposé une synthèse utile et bien documentée, quoique mal référencée . Tous ces travaux concernent avant tout l'histoire des Dominicains de Rennes, et moins l'architecture et l'organisation de leur couvent. 3 4 5 6 Après l'histoire des hommes, il convient aujourd'hui d'entreprendre une histoire des lieux. Le rachat du couvent par Rennes métropole et son classement au titre des Monuments Historiques en 1991 ont permis un premier récolement des informations existantes sur les bâtiments du couvent. Diverses études ont été engagées ; il s'agit d'avant projets architecturaux, et de notes ou diagnostics orientant la réutilisation future du site ; ces études intègrent une esquisse d'analyse architecturale . En dehors des observations effectuées par Alain Charles Perrot sur les façades donnant sur les rues de Saint-Malo et des Changes, aucune analyse du bâti n'a été entreprise, mais les problématiques de recherche ont été bien posées. Parallèlement, des découvertes archéologiques à proximité immédiate du couvent ont souligné l'importance du site, au cœur de la ville antique. Les questions soulevées par l'évaluation du potentiel archéologique doivent guider une nouvelle recherche documentaire . 7 8 L'étude documentaire que nous présentons aujourd'hui a été menée dans les fonds d'archives déjà connus des historiens, mais insuffisamment exploités : en premier lieu le chartrier du couvent, conservé aux archives départementales dTlle-et-Vilaine, et constitué de 38 liasses ou registres (série 18 H). Il est complété par quelques liasses conservées aux archives municipales (GG 292). Les dépôts rennais conservent également des fonds constitués après la Révolution, et qui livrent de précieuses descriptions des bâtiments ; ils ont été confrontés aux dossiers constitués par l'adrninistration militaire, en particulier les archives du Génie qui renferment le détail des projets et travaux sur les bâtiments annexés de plans et dessins très précis. Le dépouillement de ces dossiers a été systématique pour toutes les informations éclairant directement l'évolution du couvent. 3 La Bigne-Villeneuve, Paul de, « Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ule-et-Vilaine, t. DLL 1863, p. 221-238. 4 Recueil des actes de Jean IV, duc de Bretagne, ed. Michael Jones, Université de Haute Bretagne, Institut armoricain de recherches économiques et humaines, t. I (n°l - 430) 1357-1382, 1980 ; Guillotin de Courson, Amédée, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes 1880-1886, vol. III, p. 145-147 ; Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagne, Université de Haute Bretagne, Rennes 1975. Toravel, Jean, « Le couvent des dominicains de Rennes au XVTHe siècle », Bulletin et mémoires de la Société 5 archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, t. 92, 1990, p. 181-243 et t. 93, 1991, p. 121-268. BanéaL Paul, Le vieux Rennes, Rennes, 1905 ; Philouze Paul, Notice sur le sanctuaire de Bonne Nouvelle à Rennes, Rennes, 1896 ; Legrand, Philippe, Le couvent de Bonne Nouvelle, Rennes. Etude manuscrite, 1996. Blanc Elisabeth, et Duché, Daniel, Rennes, couvent des Jacobins, étude de faisabilité, octobre 1997 ; PerroL Alain Charles, Etude préalable à la restauration desfaçades extérieures, Paris, décembre 1995; Privat-Savigny, Anne-Marie, Un musée dans un couvent ou le doux rêve des Jacobins, école nationale du patrimoine, décembre 1997 ; Richard, François, Recyclage du couvent de Bonne Nouvelle à Rennes, entre mémoire et mutation, école d'architecture de Bretagne, mars 2002. Audebert, Alexandre, Rennes, couvent des Jacobins, évaluation de potentiel archéologique, DRAC, mars 2003. 6 7 8 La synthèse historique repose sur l'analyse de toutes les informations recueillies dans ces archives, et la lecture critique des différentes publications déjà réalisées. Elle est complétée d'annexés qui organisent de façon rigoureuse les informations, par ordre chronologique, par bâtiment, par fonds d'archives. Cette synthèse étant nécessairement provisoire - en l'attente des travaux de dégagement du site - le dossier documentaire pourra être repris à la lumière de nouvelles découvertes archéologiques. HISTOIRE DU COUVENT DE BONNE NOUVELLE I - L E COUVENT D E B O N N E - N O U V E L L E A U M O Y E N A G E Une fondation dominicaine La fondation du couvent de Bonne Nouvelle est éclairée par une documentation exceptionnelle. Une vingtaine de pièces originales, provenant du duc de Bretagne ou de particuliers, sont en effet recensées, la plupart classées dans le chartrier conservé aux archives municipales de Rennes . La question du fondateur fait cependant débat : est-ce le duc ? C'est la thèse soutenue par les Dominicains depuis toujours. Yves Pinsard raconte comment le duc Jean IV, lors de la bataille d'Auray en 1364, fit le vœu de bâtir une église en l'honneur de la Vierge en cas de victoire . C'est la « bonne nouvelle » de cette victoire, annoncée à sa femme recueillie en la chapelle Saint-Vincent de Rennes, qui aurait déterminé le nom et le lieu de la fondation du couvent. C'est du moins la tradition soigneusement entretenue par les frères prêcheurs. Elle était rappelée en quelques lignes gravées sur lames de cuir audessus de l'entrée du couvent . Tous les titres de propriétés des Dominicains de Rennes, jusqu'au XVUIe siècle, font référence à cette fondation ducale. A l'encontre de cette tradition, l'historien Dom Plaine et d'autres à sa suite objectent que le nom de « Bonne Nouvelle » n'apparaît dans les archives que tardivement . Les textes de fondation désignent simplement le couvent des frères prêcheurs, en précisant parfois « les frères preschours de lordre de Samt-Dominique » (2 fév. 1369) ou encore « léglise et moustier de noveau fondée et douée près leglise de Saint-Albin de Rennes par les frères predicatours de lordre des Jacobins » (1371). Pourtant, le couvent est appelé « Bonne Nouvelle » dès le milieu du XVe siècle par les particuliers qui font des dons aux religieux . 1 2 3 4 5 Quel que soit le nom de ce couvent, la date de sa construction est connue très précisément. C'est en février 1368 qu'apparaît le premier projet de fondation. Il convient en effet de corriger selon notre calendrier en vigueur la date de février 1367 inscrite au bas du document . De nombreux historiens ont repris cette date de 1367 pour le premier texte de fondation, sans s'étonner que les textes suivants datent de 1368. C'est donc bien le 10 février 1368 que le duc écrit à l'abbé de Saint-Melaine, au doyen de Nantes, et au sénéchal de Rennes pour obtenir des informations au sujet du projet de fondation d'un couvent dans les faubourgs de Rennes. I l a été saisi d'une demande des Dominicains de Dinan qui requièrent son autorisation pour bâtir ce couvent, selon la volonté de Perrot Rouxel et de sa femme, qui leur ont donné à dessein un terrain devant l'église Saint-Aubin. Le duc souhaite s'assurer que cette fondation ne porte pas préjudice à qui que ce soit ; On peut supposer qu'il fait allusion aux religieux déjà présents en la ville, et en particulier à l'abbé de Saint-Melaine dont l'accord est requis . Le 6 7 1 Arch. Municip. Rennes, 18H2. Yves Pinsard, Le triomphe du vœu de Rennes à Notre-Dame de Bonne Nouvelle, 1634. Repris par PierreStanislas Vert, Notice historique sur le voeu de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, rendu par la ville de Rennes en 1634 et renouvelé en 1861, suivie de considérations sur le culte de la sainte Vierge, Rennes, 1861 (annexe 16). 2 3 Ibidem, p. 19-21. Plaine dom, Histoire du culte de la sainte Vierge à Rennes, Rennes, 1872, p. 63-97. Philippe Legrand affirme à tort que le couvent de Bonne Nouvelle n'est pas cité avant le XVTIe siècle ; Ph. Legrand, Le couvent de Bonne Nouvelle, Rennes. Etude manuscrite, Rennes, 1996, p. 5. En 1490, Jeanne Harvat fait une fondation au couvent de Bonne Nouvelle. Arch. municip. 18H22. Le document est daté de février 1367 ; cette date a été reprise par Paul de La Bigne Villeneuve, mais corrigée par Michael Jones. L'année commence à Pâques au Moyen Age. Pâques tombe le 18 avril en 1367. Par conséquent, les premiers documents concernant le couvent sont bien émis en février, et suivis deux mois plus tard d'autres documents émis en avril, au cours de l'année 1368 selon notre calendrier moderne (annexe 1). Arch. Dép. Ille et Vilaine 18H2 (annexe 2). 4 5 6 7 terrain donné est en effet sur la paroisse de Saint-Aubin, qui appartient à l'abbaye de Saint-Melaine . La fondation est acceptée par l'abbé, puis ratifiée par le recteur de Saint-Aubin . L'historien Jean Ogée note que le recteur de Saint-Aubin s'opposa dans un premier temps à cette fondation, mais qu'il céda sur l'entremise de l'évêque Raoul de Tréal . Quelle que soit la réticence manifestée par le recteur, elle fut de courte durée. Les relations sont en effet souvent tendues entre l'église séculière et les nouveaux ordres considérés comme des concurrents dans l'adniinistration des sacrements et même la tenue des offices . Les fondateurs du couvent des Dominicains de Rennes obtiennent par ailleurs des lettres d'indemnités données par Jehan chevalier du Roché et sa femme, puis dame Honorée Raquenel dame du Bordage dont relevaient également les terres données pour la construction du couvent . Toutes les parties concernées ayant donné leur assentiment pour cette fondation, le duc confirme, le 5 juin 1368, la donation de Pierre Rouxel et sa femme aux religieux de Dinan . 9 10 11 12 13 Les textes ne permettent donc pas de confirmer l'initiative du duc dans l'installation des Dominicains à Rennes. Jean Ogée précise cependant que « le duc voulait des Jacobins » et fit écrire à Elie Raimond, général de l'ordre, « qui commanda au provincial de France d'envoyer à Rennes des religieux du couvent de Dinan » . Pour Philippe Legrand au contraire, « c'est sur la sollicitation des évêques de Nantes, Simon de Langres, et de Tréguier, Even Begaignon, eux-mêmes Dominicains, que le duc voulut qu'une église fut desservie par des frères prêcheurs » . Cette dernière analyse est développée par Hervé Martin dans son ouvrage de référence sur les ordres mendiants en Bretagne. I l souligne le rôle des Dominicains de Dinan qui, dès février 1368, écrivent au duc pour souligner la nécessité d'un couvent à Rennes de frères prêcheurs. Ils s'adressent également au pape s'étonnant qu'il n'y ait aucune maison de l'ordre dans une ville importante comme Rennes . La ville de Rennes, et la Bretagne tout entière, accusent en effet un certain retard dans te développement des ordres mendiants, Franciscains et Dominicains, alors que le XDIe siècle est considéré comme Page d'or de ces nouvelles communautés. Les frères prêcheurs installent leurs couvents dans les villes mêmes, se destinant à la prédication des nouvelles populations urbaines. Le couvent dominicain de Dinan, le premier en Bretagne, est fondé en 1232. Les Franciscains s'installent à Rennes à la même époque, mais i l faut attendre un siècle et demi plus tard l'installation des Dominicains dans la capitale du duché . 14 15 16 17 Le couvent de Rennes est officiellement fondé en août 1368, avec l'accord du père Hélie, général de l'ordre dominicain d'une part, et d'autre part celui du pape Urbain V qui octroie aux religieux tous les privilèges apostoliques . 18 Un couvent hors la ville Le site choisi est extérieur à la ville médiévale fortifiée. Tout au long du Moyen Age, les agrandissements successifs du périmètre urbain, au Sud et à l'Est, ne touchent pas le couvent. Ce dernier est installé au nord ouest du noyau urbain le plus ancien, dans les faubourgs de Rennes. Certains historiens ont décelé à proximité immédiate le tracé de la muraille du castrum du Bas Empire. Des recherches archéologiques récentes ont démenti cette hypothèse. Le couvent est néanmoins simé au cœur de la ville antique, comme le prouvent les découvertes fortuites d'objets et les fouilles menées alentours. En 1994, l'un des deux axes de circulation principaux de l'ancienne Condate, le cardo, a été 9 10 11 12 13 14 1 5 Guillotin de Courson, Amédée, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes 1880-1886, t. V, p. 570. Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2 (annexe). Ogée, Jean, Rennes ancien, Rennes, 1850, t. 1, p. 122. Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagne, Université de Haute Bretagne, Rennes 1975, p. 141-143. Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2. Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2 (annexe 4). Ogée, Jean, Rennes ancien, Rennes, 1850, t. 1, p. 121. Ph. Legrand, Le couvent de Bonne Nouvelle, op. cit. p. 9. 16 Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagne, Université de Haute Bretagne, Rennes 1975, p. 45. 17 Ibidem, p. 4-9. 18 Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2. 19 reconnu au nord du couvent . Nous n'avons aucune information sur la pérennité éventuelle de l'occupation du site entre le Bas Empire et le Moyen Age. Certains historiens rennais affirment, sans autre précision, que la paroisse Saint-Aubin, datée du Vile siècle, est la plus ancienne de la ville . Quant à Saint-Etienne-les-Rennes, toute proche, elle apparaît au Xlle siècle. Selon la tradition dominicaine, le couvent aurait été bâti à l'emplacement d'une ancienne chapelle ducale, du vocable de Saint-Vincent, où l'épouse du duc Jean I V aurait appris la « bonne nouvelle » de sa victoire. Aucun document d'archivé ne confirme l'existence de cette chapelle. 20 Le couvent est en tout cas situé sur un axe de circulation important. En 1368, la rue Haute - actuelle rue de Saint-Malo - est désignée comme le « grand chemin rennais ». Cette implantation extra urbaine n'est pas étonnante pour les Dominicains. Sur sept couvents créés en Bretagne au Moyen Age, cinq sont des établissements péri-urbains. En dépit des troubles de la guerre et des risques, les mendiants ont le souci de toucher les nouvelles couches sociales qui s'installent aux portes des villes . L'implantation sur une grande route montre par ailleurs leur volonté d'accueillir les itinérants, et sans doute aussi de faciliter leurs propres déplacements. Leur mission de prédication les amène en effet à sortir fréquemment du couvent, et à voyager. I l leur faut par ailleurs faciliter l'accès des lourds convois de marchandises qui approvisionnent le couvent en fournitures de toutes sortes (vin, bois, céréales, etc.). Les lettres du duc Jean, en 1368, précisent que les biens donnés par Pierre Rouxel et sa femme aux I Dominicains de Dinan consistent en « un herbregement avecques certaines terres, maisons^ édifices et autres appartenances» . Le nouvel établissement religieux n'est donc pas bâti sur un terrain vierge. La propriété donnée comprend des constructions et des jardins. Elle jouxte d'autres propriétés également f habitées et dont on connaît le nom des occupants . Enfin, le terrain est précisément délimité par des chemins secondaires et le grand chemin correspondant à la rue Haute. Très vite, les Dominicains s'attachent à accroître leur enclos conventuel. En juin 1369, des particuliers leur donnent une terre « près le chemin qui conduit de l'église de Samt-AubinJLcelle de Saint-Etienne » . En juin 1372, les Frères obtiennent du duc de Bretagne l'aliénation d'une ruelle>< qui grantdement lour est préjudiciable ] . et nuisance et si elle nestoit ostee ou mise a part ne pôûrraint bonnement cloire les terres pour lour À jardin et herbergement nécessaires ». Une cinquantaine d'années plus tard, le duc donne ordre aux ' officiers de Rennes de « faire rompre le petit chemin d'auprès le jardin et couvent de Bonne Nouvelle » ce qui laisse supposer une nouvelle extension de l'enclos conventuel . Quelques dons de terrains jouxtant les jardins des religieux leur permettent encore d'agrandir le couvent avant la fin du XVe siècle . 21 22 23 24 l 25 26 Une construction ducale Si le duc n'est pas à l'origine de la fondation du couvent de Bonne nouvelle, i l en devient rapidement le fondateur officiel, c'est-à-dire le protecteur et le principal financeur. En novembre 1368, par des lettres patentes, i l exhorte ses sujets à contribuer financièrement à la construction du couvent. De nouvelles donations sont encouragées l'année suivante . Ce sont en tout neuf actes qui émanent de la 27 Audebert, Alexandre, Rennes, couvent des Jacobins, évaluation de potentiel archéologique, Me et Vilaine, SRA, mars 2003, p. 4 et 6. Ogée, Jean, Rennes ancien, Rennes, 1850, t. III, p. 8 ; ce n'est pas l'opinion du chanoine Guillotin de Courson qui ne relève pas de mention de Saint-Aubin avant le Xlle siècle ; cf. Ibid Pouillé historique de l'archevêché de 2 0 Rennes, op. cit. t. V, p. 570. 2 1 Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagne, Université de Haute Bretagne, Rennes 1975, p. 105. Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2. Nous avons cherché en vain des renseignements sur les particuliers cités. Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2. 19 mars 1425, mandement de Jehan duc de Bretagne. Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2. 4 février 1476, contrat par lequel Jehan Ludin et sa femme donnent une terre située près le jardin dudit couvent contre une sépulture dans l'église du couvent. Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2. Bertrand Gouyon, seigneur de Matignon donna cent florins d'or pour bâtir le couvent, lors de la cérémonie de la pose de la première pierre (cf. annexe 6). 2 2 2 3 2 4 25 2 6 2 7 cour, prouvant le soutien ducal aux Dorninicains. Hervé Martin note la « sollicitude exceptionnelle » du duc. I l avance l'hypothèse selon laquelle i l s'agirait pour Jean I V d'affirmer sa légitimité en prolongeant l'œuvre de ses prédécesseurs sur le trône ducal, puisqu'ils forent de grands protecteurs des ordres mendiants. Jean I V concurrençait par la même occasion Charles de Blois, qui soutenait plutôt les Franciscains, « sur le terrain du mécénat » . On relève ainsi cinq créations de couvents de mendiants sous Jean I V (1364-1399), dont trois avec son aide (Rennes, Pont l'Abbé ; Hennebont) . La cérémonie solennelle de la pose de la première pierre a lieu le 2 février 1369. Les travaux sont lents, tributaires des dons des particuliers ; à partir de 1371, le duc en assume directement la charge. I l accorde 4000 livres aux Donuhicains, en quatre annuités, pour faire bâtir l'église . Le devis original de ces travaux est conservé et l'on connaît même le nom des maîtres d'œuvre : Pierres Bouscher et Jehan Bacheler, «maczons » . En 1373, le duc a foi en Angleterre et les Dorninicains réclament à Duguesclin la reprise des paiements ; ce dernier accède à leurs revendications, et la construction continue d'être financée par des recettes publiques, ce qui est tout à fait exceptionnel . Le duc Jean V poursuit l'œuvre de son père et donne aux religieux, en 1410, la somme de 10 000 écus d'or . Les travaux sont cependant très coûteux et les dons des particuliers encore nécessaires. En 1420, le pape Martin V accorde des indulgences à ceux qui contribuent à la construction du couvent . En dépit des exhortations du duc, et du pape, les donations restent rares. Le charnier conserve peu de preuves comptables avant la seconde moitié du XVe siècle . Ce regain d'intérêt est peut-être à mettre en rapport avec le culte de la Vierge qui se développe à cette époque au couvent de Bonne Nouvelle. 28 29 30 31 32 33 34 35 Le culte de Notre dame de bonne nouvelle Les historiens du couvent citent le légat du pape, Etienne Nardino archevêque de Milan, pour montrer la dévotion dont le tableau de Bonne Nouvelle est déjà l'objet en 1470. Ce dernier relate : « I l y a dans le cloistre des Frères Prescheurs de Rennes une image peinte de la Sainte-Vierge que l'on appelle Notre-Dame de Bonnes Nouvelles, et que les peuples entourent d'une extrême vénération comme nous l'avons vu de nos yeux w . Comme le note Paul Banéat, ce témoignage va à l'encontre de la légende qui attribue à la duchesse Anne la donation du tableau au couvent des Dorninicains puisqu'elle n'était pas encore née à ce moment. Yves Pinsard n'hésite pas à affirmer que le tableau aurait été peint dès la fondation du couvent, ce qui est tout à fait impossible au vu de l'œuvre actuellement exposée dans l'église Saint-Aubin. I l s'agit d'un tableau représentant la Vierge portant l'enfant Jésus, et daté par son style de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle . I l a peut-être remplacé une peinture plus ancienne, car le devis de l'église, en 1371, mentionne trois tabernacles, dont un pour «le ymage de Notre-Dame » . Dès la fin du XVe siècle, nous trouvons trace, dans les archives des Dorninicains, de la dévotion des particuliers : dans son testament, en mars 1492, Jean Chesnel de Maillebat désire être inhumé « à Rennes en léglise de notre dame de Bonne Nouvelle devant l'image dicelle » . Notons que ce testament est rédigé quelques mois après les fiançailles d'Anne de Bretagne et de Charles VDI qui, selon les historiens bretons, ont été célébrées dans la chapelle de Notre Dame de Bonne Nouvelle en 36 37 3S 39 2 8 29 Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagrie, op. cit., p. 46. Ibidem, p. 49. 3 0 28 avril 1372, Mandement du lieutenant de Bretagne au receveur de Févêché de Rennes pour l'emploi des 4000 livres à la construction de l'église des frères prêcheurs. Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2 (cf. annexe 10). Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2 (cf. annexe 9). 28 juillet 1373, Lettre de du Guesclin, confirmant les paiements octroyés par le duc de Bretagne. Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2 (cf. annexe 13). Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2. 3 1 3 2 3 3 3 4 3 5 Guillotin de Courson, Amédée, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, op. cit., vol. III, p. 148. er 1 octobre 1433, don d'un terrain Arch. Dép. Ille et Vilaine, 18 H 2. Banéat, Paul, Le vieux Rennes, Rennes, 1905, p. 176 ; Guillotin de Courson, Pouillé historique vol. III, p. 149. Ce tableau est conservé dans l'église Saint-Aubin. Il est protégé par les Monuments Historiques au titre des objets, depuis janvier 1963. De petites dimensions, il a peut-être été réduit (hauteur : 0,96 m ; largeur : 0,76 m). Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2 (cf. annexe 9). Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 21. 3 6 3 7 3 8 3 9 novembre 1491. Nous n'avons trouvé aucune mention de cet événement dans le chartrier du couvent, alors que d'autres cérémonies - essentiellement funéraires - sont relatées avec forces détails à travers les dépenses liturgiques afférentes (cierges, étoffes, luminaires, etc.). Ces fiançailles sont d'une grande importance pour l'histoire de la Bretagne, dont elles amorcent le rattachement à la France. C'est un texte de 1494 qui confirme l'événement en ce lieu. Il institue une procession annuelle des écoliers à la chapelle de Notre-Dame de Bonne Nouvelle, le 17 novembre, pour commémorer la date du traité signé par la duchesse Anne . Ce n'est qu'une dizaine d'années plus tard que nous trouvons preuve dans le chartrier de Bonne Nouvelle, de la sollicitude de la duchesse Anne envers les Dominicains de Rennes. En octobre 1502, ils sont exemptés par la duchesse et son second époux Louis XII du devoir de péage et tribut pour le transport de leurs provisions . En mai 1510, ils sont de plus dispensés « du droit de pavage, clouaison de ville, lignage, facture et entretenement des pavés, même auprès de leurs pourpris, fors seulement au-devant de leurs ports et issues » . Ce faisant, le couple royal ne fait que préciser divers privilèges accordés aux Dominicains de France dès la fondation de leur ordre au XHIe siècle, et régulièrement confirmés par les ducs de Bretagne et les rois de France. Les religieux de Bonne Nouvelle conservaient précieusement dans les copies ou documents originaux de tous ces titres . 40 41 42 4 L'exemption du droit de pavage des rues est un privilège important, confirmé par le pouvoir urbain, et dont jouissent les couvents de Rennes bien avant la fondation de Bonne Nouvelle. C'est un sujet régulier de conflit entre les religieux et les bourgeois rennais . En 1511, le prévôt de Rennes déclare les religieux de Bonne Nouvelle exempts du devoir de pavage, contre l'avis des bourgeois locaux ; Cette sentence est corifirinée par la cour de Rennes. L'exemption « d e clouaison et pavé» est régulièrement rappelée au début du XVIe siècle par l'alloué, le prévôt, le sénéchal . Autre preuve de la faveur dont jouissent les Dominicains, le confesseur de la duchesse, le dominicain Yves Mayheuc, est nommé en 1507 évêque de Rennes . A cette époque pourtant, les couvents de Dominicains restent très minoritaires, même parmi les ordres mendiants : la Bretagne compte alors 23 couvents de Franciscains, 8 de Carmes, 7 de Dominicains, 4 d'Augustins, et 5 de Trinitaires . 44 45 46 47 II - L E C O U V E N T DES JACOBINS AUX XVIe E T XVIIe S I E C L E S Un lieu de réunion pour les édiles bretons. A la fin du XVIe siècle, les Dominicains de Rennes accueillent à plusieurs reprises la réunion des Etats de Bretagne. On pourrait voir là une marque de considération pour leur couvent ; ce n'est toutefois pas le seul établissement religieux à recevoir cette assemblée ; ainsi, à Noël 1593, c'est dans le logis de l'abbé de Saint-Melaine que se réunissent les Etats . Il faut supposer que ce logis était assez vaste pour une telle réunion. Avec près d'une quarantaine de religieux auxquels s'ajoutent de j \ 48 Etasse, « Une date historique précisée et une cérémonie religieuse à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle... », B u l l e t i n e t m é m o i r e s d e l a s o c i é t é a r c h é o l o g i q u e d ' I l l e - e t - V i l a i n e , t. 37, 1907, p. 267-270 (cf. annexe 14). 4 1 Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 10. Arch, municip. Rennes GG292 (annexe 15). Notamment les lettres patentes de Louis DC qui accorde en 1257 aux frères prêcheurs de son royaume des privilèges pour le transportfrancde leurs vins et autres marchandises, et qui les exempte en 1269 de tous les droits de passage. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 10. Le 13 septembre 1357, le lieutenant de Rennes condamne le fermier du passage du pont de Saint-Martin qui avait exigé des religieux le droit de pavage. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 10. En 1534 et en 1538. Arch. Dep. Ille-et-Vilaine, 18 H10. Poisson, Henri (abbé), Une lumière de l'ordre des frères prêcheurs : Yves Mahyeuc (1462-1541) évêque de Rennes, Chatelaudren, 1957. Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagne, op. c i t . , p. 97-98. Arch. Dép. Ule-et-Vilaine, C 2643. 4 2 4 3 4 4 4 5 4 6 4 7 4 8 nombreux hôtes, le couvent de Bonne Nouvelle était déjà assez important . I l n'est donc pas étonnant . que les Etats s'y soient réunis régulièrement. En 1617 encore, l'assemblée se tient «dans la grande salle des Jacobins w . La tenue des Etats devait sans nul doute perturber le recueillement lié à la vie y conventuelle. Des débordements se produisent parfois et les gardes de la ville de Rennes sont sollicités pour surveiller la porte du couvent . En 1617, les religieux sont dédommagés pour les portes et fenêtres saccagées à l'occasion d'une réunion sans doute assez houleuse . Si ces perturbations sont tolérées par les moines, c'est qu'ils trouvent une contrepartie financière intéressante. C'est en effet essentiellement pour l'argent que la grande salle du couvent est louée, et pas seulement pour les réunions des Etats. En septembre 1587, l'examen des comptes du trésorier de Bretagne a lieu « dans la salle du couvent des Jacobins de Rennes » . Pour l'occupation de la même salle, lors des Etats de 1600, le prieur reçoit une somme de 33 écus un tiers . Cette pratique de location n'est qu'un des aspects de la gestion économique du couvent à l'époque moderne. Ce n'est pas la plus lucrative, ni la plus surprenante. L'essentiel des revenus des Dominicains de Rennes provient alors - directement ou indirectement - de la vente de messes basses ou d'emplacement de sépultures. 50 51 52 53 54 Un lieu de sépulture pour les édiles rennais. Il peut paraître anachronique, voire déplacé, d'évoquer cet aspect mercantile de la pratique funéraire. Pourtant, les livres de comptes du couvent témoignent sans ambiguïté de la façon dont les religieux s'appliquent à faire fructifier leurs revenus en assurant des offices privés contre des dons de toutes natures, et en louant des emplacements de tombeaux dans l'église ou le cloître, quitte à se réserver la possibilité de déplacer les corps afin de rétrocéder à plusieurs reprises certains enfeus. Les sépultures sont en théorie, aux Xlle et XIIIc siècles, très limitées dans les églises, qu'il s'agisse d'édifices paroissiaux ou conventuels. Seuls les personnages importants, seigneurs, abbés ou autres clercs, peuvent avoir le privilège d'un tombeau dans la maison de Dieu. A la fin du Moyen Age cette pratique s'ouvre aux notables, alors que les simples moines ont leur cimetière réservé dans un coin de l'enclos conventuel . Des familles nobles et de riches bourgeois obtiennent un enfeu, un emplacement choisi dans l'église en échange du don d'une maison ou d'une terre. C'est au milieu du XVe siècle que se développe ce type de fondation au couvent de Bonne Nouvelle. Le 11 juillet 1460, Robine du Rochel veuve de feu Guillaume Beauceporte et son fils André fondent un enfeu prohibitif dans le chœur de cette église « près le 2 marchepied de l'autel » . Quelques jours plus tard, Gillet Mauvuy en fait autant, près des chaires . Le 4 février 1477, Jehan Ludin et sa femme donnent une terre située près du jardin du couvent contre une sépulture dans l'église . La pratique reste cependant assez rare avant la fin du XVe siècle, comme en témoigne le registre qui récapitule toutes les fondations faites aux religieux de Bonne Nouvelle . Quelques personnages importants fondent des messes. Notons en particulier Louis d'Acigné, évêque de Nantes, en 1541, et Jehan de Bretaigne, comte de Penthièvre, en 1550 . 55 e 56 57 58 59 60 En fonction du nombre des moines participant aux réunions du chapitre, Hervé Martin évalue à 30 ou 40 religieux les Dominicains de Rennes à la fin du Moyen Age, c'est-à-dire dans la moyenne des couvents mendiants en Bretagne. Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagne, op. cit., p. 116. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, C 2649. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, C 2885, paiement aux capitaines de la patrouille de la ville de Rennes de la somme de 45 écus pour avoir gardé la porte du couvent des Jacobins pendant la tenue des Etats (1596). Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, C 2947. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, C 2898. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, C 2886. Ce cimetière est mentionné au début du XVIIe siècle devant l'entrée de l'église. Seuls eux et leurs proches peuvent y être inhumés. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18H7. Arch. Dep. IUe-et-Vilaine, 18H24. Arch. Dép. nie-et-Vilaine, 18 H 2. Livre pour les religieux du couvent de Bonne Nouvelle de Rennes portant table des fondations leur fàitte (80 pages, avec table alphabétique), 1710, arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 1. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 8 et 18 H 9. 5 0 51 5 2 5 3 5 4 55 5 6 5 7 5 8 5 9 6 0 C'est surtout au début du XVIIe siècle que la demande d'inhumations dans le couvent augmente sensiblement. Dans son étude de référence Cultures et religion en Bretagne aux XVIe et XVIIe siècles, Alain Croix souligne là un phénomène de mode : à Nantes au XVIIe siècle, les notables se font enterrer aux Cordeliers, alors qu'à Rennes, la mode est aux Jacobins . Philippe Legrand remarque que beaucoup de magistrats de Rennes choisissent ce lieu de sépulture . 61 62 La multiplication des chapelles funéraires. Dans les contrats passés avec les religieux, des consignes très précises sont données sur le nombre de messes, les horaires, la quantité de luminaires et toute la liturgie prévue pour honorer le défunt le moment venu. Ces indications sont précieuses pour une histoire sociale du rituel funéraire, que nous ne tenterons pas dans le cadre de ce dossier. En revanche, nous avons relevé toutes les informations concernant la situation des tombes, et l'aménagement architectural des lieux. Les religieux notaient scrupuleusement les engagements liés à chaque contrat, et possédaient même un plan annoté de l'église où chaque sépulture était située et numérotée. Seulement trois fragments de ce plan du début du XVille siècle sont conservés . Les plus anciennes inhumations mentionnées dans le chartrier se font dans le chœur de l'église. Par la suite, les emplacements proches du tableau de Notre-Dame de Bonne Nouvelle semblent les plus prisés. Les particuliers expriment souvent le souhait, dans leur testament, d'être inhumés au plus près de « l'image de la Vierge ». Ce tableau n'était pas exposé dans l'église, mais dans la galerie du cloître attenante. I l devait être fixé au mur, à l'extrémité est de la \galerie_sjKl. Plusieurs sépultures sont installées au XVIe siècle dans les « voûtes ou arches » près de cette image. I l s'agit sans doute des cinq arcades dessinées sur les élévations extérieures du mur nord de l'église, à l'angle sud-est du cloître . 63 64 e Ainsi, en 1538, messire Guy d'Erbrée, sieur de la Cheze fonde un enfeu « en la 4 voûte et arche devant l'autel de la Sainte-Vierge...au lieu où fut inhumée dame Jacquemine de la Pignelaye», sa femme . La chapelle de la Haute Touche est fondée en avril 1554. Elle accueille les sépultures de la famille du Bois de la Haute Touche. Cette chapelle est située « à costé de l'autel l'image notre dame au cloistre w . En 1605, messire le Levier fonde un enfeu « en la 3 voûte de la chapelle de la SainteVierge». Le document est annoté : « l'enfeu est la première voûte saint-Vitre après la grande arcade du côté de l'évengile au nord de la chapelle de la Vierge à gauche comme on entre dans la chapelle saint-Joseph » . En 1639 sont décrites trois tombes près de l'autel de Saint-Joseph, « la 1ère tombe proche l'autel avec le banc demeure audit seigneur de la Bedoyere, la 2 à la dame de la Brandière, et la 3 aux seigneurs des Chauchars seigneurs de la vicomte de Pontfily avec leurs armes réciproquement ». Notons que les Chauchars sont désignés comme les parents de la dame du Boys de la Haute Touche, précédemment citée . I l n'est pas aisé de comprendre la situation de cette chapelle Saint-Joseph. Elle pouvait être dans le cloître même, comme la chapelle Saint-Michel : Jean de la Lande, en 1587, fonde une messe basse « célébrée en la chapelle où est lymaige de saint-Michel au bas de l'église dudit couvent et aubout hors du cloistre a vis de la chapelle de nostre dame de Bonne Nouvelle » . D'autres chapelles sont encore connues dans l'église, comme la chapelle des cinq plaies 65 66 e 67 nde e 68 69 Croix, Alain, Cultures et religion en Bretagne aux XVIe et XVIIe siècles, Rennes 1995, p. 77. 6 2 II fonde cette remarque non sur l'étude du chartrier de Bonne Nouvelle, mais sur celle des archives du parlement de Bretagne, réalisée par Frédéric Saulnier, Le parlement de Bretagne (1554-1790), 1909. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 3. Archives du Génie, article 8 section 1, carton 2 Rennes. Projets pour 1847, article 7, feuille 7. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 22. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 18 H 21, un dossier est consacré aux sépultures de cette famille. En 1597, Perronne Chauchart, dame de la Haulte Touche, exprime sa volonté d'être inhumée « en son enfeu estant en sa chapelle à costé de l'autel l'image notre dame au cloistre du couvent des jacobins de cette ville ». Elle donne des instructions précises sur le déroulement de la cérémonie de son enterrement, avec le détail des messes, le nombre de torches, la qualité des tissus... Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 24. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 21. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 23. 6 3 6 4 65 6 6 67 68 6 9 70 au début du XVIIe siècle . Yves Pinsard précise que l'ancienne chapelle de Saint-Vincent Martyr était située « au lieu ou est à présent basti l'autel du nom de Jésus, en l'église de Bonnes-Nouvelles » . Une chapelle des trois rois est située en 1671 « au-dessous de la chaire du prédicateur » . I l est par ailleurs question, en 1702, de « la chapelle estant au bas du cœur de l'église de Bonne Nouvelle au costé de l'Evangile dans laquelle estoit enfermé les tombeaux de Mrs d'Artger » . La chapelle de Sainte-Rose, engagée dans un mur, est représentée en 1703 sur le plan de l'église . Enfin, à l'ouest de la nef est mentionnée en 1771 « la chapelle Sainte-Anne de l'église», bien distincte du sanctuaire du même vocable existant dans le quartier . Notons que certaines sépultures remarquables sont disposées près du tableau de Notre Dame de Bonne Nouvelle sans pour autant êtres logées dans un enfeu. Celle du sire de la Martaudaye se distingue par les armoiries du défunt gravées sur la pierre tombale : « Les armoyries dudit deffunct sieur Duplessis qui sont d'asur d'une croix fleronnée d'argent quantonnée de quattre roses d'or, sera aussy mise sur la pierre tomballe qui se mettra sur le lieu estably par ladite fondation, un autre escusson des armes dudit AI Martin sieur de la Martaudaye qui sont en escartile au premier [...] laquelle pierre tombale sera de / cinq pieds de long et de troye pieds de large » . Une annotation à la marge de ce document concernant une fondation indique que le lieu de la sépulture est «droict a viz l'image de notre dame de Bonne Nouvelle joignant les balustres de la chappelle dicelle et a lendroit du tronc quy est a présent au millieu de la table ou closture deladicte ballustre ». Ces mentions sont très précieuses pour les archéologues car elles peuvent permettre une identification des tombes susceptibles d'être découvertes . dans l'église. I l convient cependant de rester prudent car les pierres tombales, voire les corps, I pouvaient être déplacés très rapidement. En 1683, M . et Melle Peret veulent être enterrés « dans la chapelle de Notre Dame à la porte qui descend de la chaise du prédicateur » et souhaitent mettre une pierre tombale « que les frères pouront faire oster quelque temps après leur enterrement » . Si de nobles et riches seigneurs se font aménager des tombeaux dans l'église, c'est parfois pour une durée déterminée. Certaines chapelles sont même louées : elles peuvent être décorées et personnalisées, mais sans modification définitive. Ainsi, le 9 janvier 1614, Jan Martin, sieur de la Vairie du Grasbusson, passe contrat pour occuper la chapelle des cinq plaies en l'église de Bonne nouvelle et « pourra ledit sieur de la Varye mettre escussons, armes et armoiries que banc comme bon luy semblera lequel aussy sera tenu et obligé ce qu'il promet faire entretenir ladite chapelle bien et dûment sans toutefois pouvoir changer ny permutter les tableaux ny chose quelconcque de l'ancienne chapelle, ainsy les pourra rafraîchir et réparer à sa volonté » . 72 73 74 75 76 77 78 Parmi les personnages célèbres inhumés au couvent de Bonne Nouvelle, signalons le père François Sylvestre de Ferrare. Décédé accidentellement lors d'une visite à Rennes, en 1528, ce maître général de l'ordre dominicain aurait été inhumé à Rennes . Au XVIIIe siècle encore, des cérémonies funéraires de personnages importants ont lieu au couvent de Bonne Nouvelle. En octobre 1764, l'assemblée des Etats de Bretagne alloue 1200 livres pour les frais des funérailles de M . de Bruc de Friguel . 79 80 L'opposition du clergé séculier Ces offices et ces sépultures sont autant de donations qui échappent au clergé séculier. A Rennes comme ailleurs, l'installation des Dornirùcains et des Franciscains au cœur des villes encourt l'hostilité 7 0 Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 23. Yves Pinsard, Le triomphe du vœu de Rennes op. cit, p. 19-21 (cf. annexe 17). Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 66. Arch. Dép. nie-et-Vilaine,18 H 3. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 3. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 37. Petit rentier pour l'examen des comptes et l'usage journalier du procureur de Bonne Nouvelle l'an 1771. p. 90-96. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 1 F 1630, dominicains de Rennes (1627-1641). Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1, p. 110, réunion du chapitre du 5 février 1683. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 23. Ph. Legrand, Le couvent de Bonne Nouvelle, op. cit. p. 21. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 2830. 7 1 7 2 7 3 7 4 7 5 7 6 7 7 7 8 7 9 8 0 des religieux déjà présents. Les réguliers et les séculiers se disputent les messes, les sépultures, les offrandes. Les privilèges dont jouissent les frères prêcheurs attisent les jalousies . Les fidèles sont tenus de suivre la plupart des offices dans les églises paroissiales ; les exceptions sont cependant nombreuses. En décembre 1592, le pape Clément VHI autorise les fidèles à se confesser en tout temps aux religieux mendiants et à entendre la messe dans leurs églises les dimanches et fêtes solennelles . En dépit de ces autorisations, le clergé séculier s'oppose aux offices pratiqués dans les couvents, en particulier les sépultures pour lesquelles s'instaure une véritable concurrence. Le 20 juillet 1610, Pierre Paul Crescent, protonotaire apostolique, ordonne par lettres patentes « à tous officiers d'église et autres de défendre à toutes personnes de troubler les religieux de ce couvent de Bonne Nouvelle au sujet des enterrement des corps des fidèles qui auront choisi leur sépulture dans leur église w . Ces ordres sont cependant transgressés, et certains prêtres n'hésitent pas à braver les dernières volontés des défunts : Le 31 janvier 1613, le prieur officiai de Rennes défend au recteur de Saint-Germain d'inhumer en son église les corps des personnes qui auront choisi durant leur vie leur sépulture en l'église de Bonne Nouvelle . Èn 1672 encore, le recteur de Saint-Germain est rappelé à cette obligation de « lever les corps des décédés en sa paroisse, pour les conduire directement dans l'église des Jacobins, lorsque telle sera la dernière volonté du mort ou le choix des parents » . A cette époque, les inhumations dans le couvent des Dominicains de Rennes sont très nombreuses, et l'engouement des fidèles reflète le développement considérable du culte de Notre Dame de Bonne Nouvelle. 81 82 83 84 85 Un lieu de pèlerinage Le tableau du couvent représentant la Vierge de Bonne Nouvelle est toujours l'objet d'un culte important au XVIe siècle et surtout à partir des années 1590. On peut logiquement supposer qu'il a été relancé par le miracle d'une femme ressuscitée en 1593 à l'invocation de Notre-Dame de Bonnes Nouvelles. Ce récit a été largement diffusé par le Dominicain Vincent Charron dans spjuKalendrier historial de la Sainte-Vierge Marie . Le pèlerinage qui se développe alors est tel qu'en 1602), le prieur I fait élargir la galerie du cloître donnant accès au tableau. I l sollicite le soutien financier des bourgeois î de Rennes, justifiant ces travaux par une affluence telle que «que Ion ne se peult tourner ni ouire messe commodément et avecq attention » . Éh 162Í)la chapelle de Bonne Nouvelle est construite à l'angle sud-est du cloître. Le père Albert Le G^àWdecrit la riche décoration dont elle est alors dotée : 86 87 « L'image vénérée fut placée au-dessus de l'autel neuf où elle fut enchâssée en un tabernacle au dôme de tuffeau richement estoffé et orné de marbre or et azuré ; le frontispice intérieur ou façade de la chapelle par dessus était orné d'un retable de tuffeau, supporté de grosses colonnes de marbre noir et jaspe, le tout avec les garnitures de l'autel, doré et estoffé par la libéralité de Mme la duchesse de Vendôme » . 88 Dès 1456, le révérend père prieur de Bonne Nouvelle se plaint au pape de l'évêque et de ses officiers qui violent la franchise et exemption du couvent. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 32. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 12. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 11. Le protonotaire apostolique est un notaire chargé uniquement des actes religieux, et des Martyrs. Arch. dép. Ule-et-Vilaine, 18 H 11. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 32. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 1 F 561, manuscrit de V. Charron, Kalendrier historial de la Sainte-Vierge Marie, p. 529. La femme ressuscitée est Françoise Couaron, hôtesse de la Bannière, rue de la Tannerie à Rennes. Arch. Municip. Rennes, GG 292. Le Grand, Albert, « Histoire de la fondation du couvent et chapelle miraculeuse de Notre-Dame de BonneNouvelle lez Rennes, de l'ordre des frères Prédicateurs, le 15 août», Les vies des saints de la Bretagne armorique, Brest, 1837 (1ère édition 1637), p. 464-475. Texte repris par l'abbé Henri Poisson, Essai de 8 2 83 8 4 8 5 8 6 8 7 8 8 monographie de la paroisse de Saint-Aubin en Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, Rennes, 1935. Le témoignage contemporain d'Yves Pinsard permet de mesurer la ferveur entretenue autour du tableau : « Dieu semble si favorable à ceste maison que tous ceux qui y prient sont exaucés, et se voit au coing du cloistre joignant l'église une image de nostre Dame tenant son petit enfant Iesus entre ses bras, le tout en platte peincture, que l'on croit y avoir esté peincte au mesme temps que le convent fust basti. Cette image s'est rendue célèbre pour les grands miracles qui s'y font» . 89 En 1634, pour remercier la Vierge qui les aurait protégés d'une épidénue&une-épiéémie4de peste, les Rennais offrent au couvent des Dominicains un vœu : une maquette en argent représentant la ville. Une procession est organisée pour le déposer au pied de l'autel . Yves Pinsard raconte cette cérémonie de la « rendition du vœu » pour laquelle les religieux « firent poser sous l'arcade à gauche entre l'autel de nostre dame et celuy de Sainct-Joseph une table ou cornice de marbre noir portée par deux colonnes d'ordre ionique de marbre diapré avec leurs chapiteaux d'orez, et entre les deux colonnes l'on voit une planche de marbre noir enchâssée dans le contre corps en laquelle sont escrites ces paroles en lettres d'or, sacrum Deo virginique Matri ob Civitatem Rhedonensem a peste liberatam anno 1632 . Des décors luxueux, mais temporaires, sont installés sur l'itinéraire emprunté par la procession. Quant au riche mobilier liturgique qui ornait la chapelle, i l a sans doute très rapidement disparu. Le chapitre des moines fait allusion à un vol qui aurait eu lieu en 1675 . 90 91 92 Une nouvelle fois au début du XVDIe siècle, les Rennais ont l'occasion d'honorer la Vierge. Lors de l'immense incendie qui dévaste la ville, en 1720, le couvent des Dominicains est épargné par les flammes. Ce miracle est attribué à la protection de Notre dame de bonne nouvelle . En remerciement, les habitants du quartier des Lices et des abords de la place Sainte-Anne offrent au couvent un grand tableau votif représentant la Vierge sauvant leurs maisons des flammes. On y distingue l'élévation sud de l'église, surmontée d'une grande tour clocher au-dessus du chœur . Quelques années plus tard, la grande et la petite chapelle sont mentionnées : on peut imaginer qu'il s'agit de la nouvelle chapelle et de l'ancien autel toujours existant sans la galerie du cloître. Elles sont dotées de nouveaux ornements et vêtements liturgiques dont le devis est connu : « i l consiste dans une chasuble, deux dalmatiques, deux étoiles, trois manipols, une bouce, - une chape, deux coussins pour mettre sur l'autel, le devant d'autel, cinq colifichets, cinq perres de manchettes pour les novices ou une guimpe pour le soudiacre et un tapis pour le pupitre de l'évangile. La petite chapelle composée d'un dais avec dossier, pentes doubles et soupentes au dessous et au-dessus du vœux, le tout conforme en exécution selon la forme et teneur desdits projets et devis» . Ce devis est annexé d'un dessin présenté en annexe. 93 94 95 Une gestion optimale des biens du couvent Nous avons vu plus haut que les religieux de Bonne Nouvelle acceptaient divers dons en échange de la célébration de messes basses, ou de sépultures dans le couvent. Ces dons prennent essentiellement la forme de maisons et de terres au XVe siècle, puis fréquemment de sommes d'argent à l'époque moderne. On trouve également l'exemple d'un particulier qui défalque sur le prix d'une vente aux Yves Pinsard, Le triomphe du vœu de Rennes à Notre-Dame de Bonne Nouvelle, 1634, p. 19-21 (annexe 17). 9 0 Arch. municip. Rennes GG292. Yves Pinsard, Le triomphe du vœu de Renne, op. cit. p. 29. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 93. Arch. municip. Rennes GG292. II s'agit d'une aquarelle signée d'Huguet en 1721, et conservée dans l'église Saint-Aubin ; elle est classée Monument Historique au titre des objets depuis avril 1966, ainsi que la copie du début du XVIIIe siècle qui se trouve dans l'église Saint-Sauveur. 9 1 9 2 9 3 9 4 Arch. municip. Rennes GG292, Devis en forme condissionel et estimé de ce que reviendrons les fournitures et façon des broderies et ornements de la grande et petite chapelle du Vœux de la Ville aux Jacobeins, selon les projets ou plans qui en sont faist en dessins, 20 février 1740 . 9 5 religieux la somme de 372 livres, en guise de don . La somme de 3000 livres accordée par Marc Antoine de Roquefort, sieur de Bastenay, en 1596, reste exceptionnelle . Des rentes annuelles sont concédées contre la possession de tombeaux ou l'occupation de chapelles dans l'église. I l arrive assez fréquemment que les héritiers des donateurs ne puissent assumer le paiement de ces rentes. Ils peuvent alors être contraints de payer les sommes dues aux religieux qui n'hésitent pas à multiplier les procès . C'est le cas par exemple des héritiers de Jeanne Havart, qui avait fait une fondation aux Dominicains dès 1490, sous la forme d'une rente de 60 livres sur une maison située en la rue des Carmes . Un siècle et demi plus tard, un arrêt du parlement de Paris contraint ses héritiers à continuer le paiement de cette rente . Les sommes recueillies sont de suite investies dans l'achat ou la construction de maisons rapidement louées à des particuliers. C'est le cas de la maison du Chardon Blanc et de la maison des Bas-côtés, rue Saint-Louis, de la maison du Mouton blanc, et de nombreuses maisons aux abords du couvent. Enfin, des boutiques sont construites sur les rues Haute et d'Echange, adossées aux murs de l'enclos conventuel, et même de la nef. Les premières sont bâties en 1586 devant l'église . En février 1599, la somme de 300 livres, données par Dame Jacqueline de Bourgneuf, douairière du Rocher et du Vaudeguy, est investie dans la construction d'autres petites boutiques en la rue d'Echange . C'est ainsi que les Dominicains s'assurent des revenus qui leur permettent, petit à petit, d'entreprendre l'agrandissement de leur couvent au XVlIe siècle. 97 98 99 100 101 102 Ces propriétés foncières et ces rentes apparaissent en parfaite contradiction avec le vœu de pauvreté des ordres de frères prêcheurs. Les Dominicains, comme les Franciscains, ne doivent pas avoir de propriétés, et encore moins de rentes. Jusqu'au milieu du XTVe siècle, l'essentiel de leurs ressources provient des quêtes et des aumônes. La pratique des donations testamentaires apparaît cependant très tôt, et les achats de maisons, louées à des particuliers, sont déjà courants chez les ordres mendiants bretons au XVe siècle . Cet assouplissement de la règle est légitimé par le pape. En 1470, Sixte I V concède aux religieux de l'ordre des frères prêcheurs de pouvoir posséder terres, héritages et rentes annuelles en commun . En 1483, Clément I V les autorise à succéder aux possessions de leurs parents. Ces droits sont confirmés par les papes suivants . La multiplication des offices ouverts aux laïcs amène les religieux à prendre d'autres libertés avec la règle. En janvier 1568, le pape Pie V prononce un discours permettant aux femmes d'entrer dans les cloîtres des religieux quand on y célèbre les offices divins et sépultures des fidèles . 103 104 105 106 Deux siècles de réformes Tous ces assouplissements de la règle, et les abus qui en découlent, amènent une première réforme de l'ordre dominicain, amorcée en France vers 1400. Hervé Martin note que cette réforme, l'Observance, n'atteint la Bretagne qu'un siècle plus tard . Elle n'a d'autre objet que de ramener les religieux à l'observance de la règle dominicaine. Dès janvier 1477, le sénéchal de Rennes se dit favorable à la réforme du couvent de Bonne Nouvelle . Les Dominicains de la ville montrent sans doute quelques réticences, et c'est peut-être la raison pour laquelle le prieur de Rennes est déposé de sa charge en 107 108 1604, Arch. dep. Hle-et-Vilaine, 18H1. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18H1. Arch. dep. Ille-et-Vilaine, 18 H 33, divers procès entre les religieux et des particuliers (XVIe-XVIIIe siècles). Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 22. 'Arrêt du 11 septembre 1546. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 9. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 15. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 20. Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagne, Université de Haute Bretagne, Rennes 1975, p. 248. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 8. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 9. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 12. Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagne, op. cit., p. 255-256. ' Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 5. 1 1 ! 1 5 5 1 1490. L'évêque de Rennes, Yves Mahyeuc, joue un rôle actif dans la réforme de l'ordre auquel i l appartient. I l est soutenu dans cette mission par la duchesse Anne, dont i l avait été le confesseur . Une nouvelle réforme, plus radicale, est engagée au début du XVÏÏe siècle, sous l'égide du père Jouauld, désigné en février 1613 par le roi Louis XD3 et par le Père général de l'ordre dominicain . Jouauld fonde à Rennes l'Etroite observance de Samt-Dorninique ; mais i l se heurte à l'hostilité des religieux de Bonne Nouvelle. Un véritable procès est engagé entre les deux parties . La réforme du couvent s'achève en 1619 avec la création de la congrégation de Bretagne, encore appelée congrégation de Vincent Ferrier en l'honneur d'un fameux prédicateur du XVe siècle . 109 110 111 112 Un centre intellectuel La vivacité des débats théologiques qui naissent au couvent de Bonne Nouvelle au début du XVÏÏe siècle reflète le niveau des réflexions intellectuelles des religieux. L'importance du couvent des Doirunicains de Rennes n'est pas seulement liée au culte de Notre dame de bonne nouvelle Si les vocations se multiplient aux XVIe et XVÏÏe siècles, c'est en raison du rayonnement scientifique dont i l bénéficie. Pour les ordres mendiants, l'éducation intellectuelle, et la formation théologique en premier lieu, est une priorité. Chaque couvent constitue en principe un centre d'études. Hervé Martin définit le studium non pas comme une simple école conventuelle, mais comme un centre d'études plus complet où l'on enseigne à la fois la philosophie, la théologie, le droit canon et l'écriture Sainte. La bibliothèque tient une place importante dans chaque couvent, et le pape Urbain VIÏÏ, en mars 1626, menace d'excommunication « ceux qui ostent des livres des bibliothèques des frères prescheurs » . Les religieux de Bonne Nouvelle jouissent d'une très belle bibliothèque dont on ne connaît la richesse qu'à travers l'inventaire sommaire qui en est fait en 1790, lors de la saisie des biens du couvent : 1401 grands et petits in folio, 1 bible manuscrite, 538 grands et petits in 4°, 3359 grands et petits in 8°, in 12, in 16, in 24, 2 globes céleste et terrestre . L'officier en charge de l'inventaire s'étonne qu'elle ne comporte qu'une seule bible, et est constituée « principalement d'auteurs théologiens, d'interprètes de la Sainte Ecriture, de philosophes anciens et de prédicateurs d'historiens, de Pères de l'Eglise, de grammairiens et de quelques anciens livres de droit civil et canon et de plus grand nombre de livres de dévotion » . 113 114 115 Au XTVe siècle, Nantes, Rennes, Dinan et Morlaix sont les principaux centres d'études dominicains en Bretagne . Dans chaque couvent, plusieurs religieux possèdent le titre de docteur en théologie. C'est surtout au XVÏÏe siècle que plusieurs Dominicains de Rennes se rendent célèbres pour la qualité de leurs recherches. En dehors du père Jouauld déjà cité, i l faut mentionner son successeur à Bonne Nouvelle, le père Hyacinthe Charpentier. Albert Legrand, dont les recherches hagiographiques sont des références pour l'étude de l'histoire bretonne, est également originaire du couvent de Rennes. I l y meurt en 1640. Citons encore André Chevillard, qui publie dès 1659 des essais historiques sur la colonisation de l'Amérique du nord, et Godefroy Loyer, missionnaire aux Antilles, qui se retire à Bonne Nouvelle avec le titre de prédicateur général . L'enseignement théologique dispensé dans le couvent n'est pas réservé aux religieux. En 1671, lç prieur témoigne : « dans ledit couvent depuis très fort long temps i l se fait soir et matin chaque jour leçon es théologie par deux lecteurs, et leçon es philosophie par deux autres régents pour enseigner tant les religieux et escolliers qui y viennent en 116 117 Poisson, Henri (abbé), Une lumière de l'ordre des frères prêcheurs : Yves Mahyeuc (1462-1541), 110 op.cit. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 6. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18H32. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H2. Cf. Hervé Martin, « La mission de saint Vincent Ferrier en Bretagne (14181419) : un exercice mesuré de la violence prophétique », Association bretonne, 1.106,1997, p. 127-141. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 12. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 1 Q 207. Toravel, Jean, « Le couvent des dominicains de Rennes au XVIIIe siècle », Bulletin et mémoires de la Société 111 1 1 2 113 114 115 archéologique du département d'Ille-et-Vïlaine, t. 92, 1990, p. 234-236. Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagne, op. cit., p. 160. Ph. Legrand, Le couvent de Bonne Nouvelle, op. cit., p. 15-16. 1 1 6 1 1 7 118 grand nombre, et à la coignoissance du public...» . Au XVTiïe siècle encore, les Dominicains usent de leur autorisation d'enseigner en public la philosophie et la théologie . I l n'est pas étonnant, dans ce contexte, que certains religieux se soient laissés gagner par les idées nouvelles de la Franc maçonnerie juste avant la Révolution. Sur la petite vingtaine de Dorninicains restant au couvent dans les années 1770, on en compte au moins cinq qui participent activement à la loge de la Parfaite Union, installée rue Haute . 119 120 L'agrandissement des bâtiments conventuels. A la fin du XVIe siècle, comme nous l'avons noté plus haut, l'emprise au sol du couvent s'agrandit avec l'aménagement de boutiques sur les rues bordant l'enclos. En 1597, on construit un pavillon avec cheminée et un petit logis adjacent à la sacristie. Le pavillon est détruit en 1611 par un incendie, et remplacé par deux boutiques. Avec les bois de construction restant, on bâtit un autre logis près de l'entrée de la rue des Changes. Le portail de cette entrée est sans doute refait peu après puisqu'il est appelé en 1621 « le portai neuf » . La description que les religieux font en 1665 donne une idée précise des contours de l'enclos conventuel : « Le tour de l'enclos dudit couvent de bonnes nouvelles clos et entouré de murailles avec les bastiments dudit couvent quil se poursuit et se comporte avec toutes les boutiques et maisons y adjacentes tant du costé du forbourg de la rue Haute que carroil de Saint-Aubin et rue des Eschanges » . Les murailles vers les jardins sont cependant peu élevées, et les religieux se plaignent des désagréments causés par les nouvelles constructions dans leur voisinage. Dès 1630, ils intentent un procès à des voisins qui ont fait des fenêtres donnant vue sur leur enclos, la muraille n'étant que de 5 pieds de haut à cet endroit (soit environ 1, 50 m.) . Pourtant, les plans urbains les plus anciens auxquels on puisse se référer montrent le terrain assez dégagé alentour. Aucun des trois plans connus de Rennes au XVÏÏe siècle (plans de Tassin, de d'Argentré, et d'Hévin) ne figure le couvent de Bonne Nouvelle . Plus exactement, le couvent est situé hors du périmètre représenté, c'est-à-dire extra muros. De la même façon, le couvent ne figure par sur le plan levé après le grand incendie de la ville de 1720, puisqu'il a été épargné par les flammes . Le document le plus ancien représentant le quartier date de la fin du XVTJLIe siècle . 121 122 123 124 125 126 Les archives municipales de Rennes conservent cependant un croquis daté de 1634 et figurant le couvent. I l est difficile à interpréter car on y voit l'église très petite et détachée des bâtiments conventuels, et deux ailes en équerre formant sans doute les deux côtés d'un cloître qui ne se referme pas. Cependant, la représentation, avec pavillons d'angle carrés dominant des bâtiments allongés à trois niveaux sous combles, est assez précise : de grandes baies au rez-de-chaussée signalent la galerie du cloître ; les fenêtres sont cintrées au 1er étage, et carrées au second. De petites lucarnes sont percées dans les toitures très pentues que dominent les souches des cheminées. Un troisième côté du cloître est esquissé avec un simple mur percé d'une porte adextrée d'une petite construction (porterie ?). L'église présente deux portes : une sur le pignon ouest, précédée d'un porche sur poteaux de bois, et l'autre sur le flanc nord. Une tour surmonte le sanctuaire. Ce document est précieux car i l représente le couvent 118 119 Arch. dép. IUe-et-Vilaine, 18 H 10. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 11. Toravel, Jean, « Le couvent des dominicains de Rennes au XVIIIe siècle », Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, t. 93, 1991, p. 215. 1 2 0 121 Arch. Dép. We-et-Vilaine, 18 H15. Déclaration faite par les religieux aux commissaires députés pour la reformation du domaine du roi à Rennes. Le 17 août 1665, Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 14. Procès verbal fait par le sénéchal de Rennes à la demande des religieux de Bonne Nouvelle le 30 février 1630, Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18H7. Arch, municip. Rennes 1 Fi 40, plan de Rennes d'après Tassin, 1638 ; 1 Fi 42, plan de Rennes, ville capitale de Bretagne, et siège du parlement, 1616. Fac similé d'un plan édité dans YHistoire de Bretagne de D'Argentré ; 1 Fi 43, Plan de la vieille ville ou cité, Villeneuve, et nouvelle ville de Rennes (copie du plan d'Hévin vers 1663). Arch, municip. Rennes,l Fi 44, plan de la ville de Rennes levé par Forestier après l'incendie de 1720, 1726. Arch, municip. Rennes, 1 Fi 48, plan de la ville de Rennes dédié à M. Caze Baron de la Bove, observé par M. Cassini de Thury en 1782. 1 2 2 1 2 3 1 2 4 125 1 2 6 de Bonne-Nouvelle avant les grandes modifications dont i l est l'objet à partir du milieu du XVIIe siècle. Grâce à leurs investissements immobiliers, les religieux peuvent envisager à ce moment des travaux plus importants dans l'enceinte même du couvent. Le nombre de moines s'accroît en effet considérablement. En 1671, le prieur déclare « que ledit couvent est communément rempli de soixante dix relligieux dont i l est composé sans comprendre les autres religieux hostes qui viennent dautres couvents, et dont le nombre en tout le couvent proche de quatre-vingt » . Cette augmentation des effectifs justifie l'agrandissement des bâtiments. En 1652, les Dominicains décident de reconstruire, sur son emplacement, le logis qui sert d'infirmerie au bout du jardin et qui est en ruine . On conserve une description de cette iraison, de 37,5 pieds de longueur en façade (environ 11m.) et dotée d'un ballet. L'architecte Corbineau désigné pour en évaluer l'état précise qu'il est ff impossible de la restaurer. I l peut s'agir, cependant, du logis désigné actuellement comme « le prieuré ». La nouvelle infirmerie a-t-elle été réalisée ? Etait-elle trop petite ? Dès 1669, le chapitre des moines décide « qu'on alongerait le logis neuf qui est maintenant pour les hostes, jusque à la bibliothèque affin que ledit corps de logis serve d'infirmerie, et ce suivant l'advis de mr. Corbineau, architecte» . La même année, on décide de réserver aux prieurs la chambre «joingnant aux greniers du couvent et la plus proche de la grande porte » . Dès l'année suivante, le prieur expose au chapitre les « difficultés qui se rencontraient dans l'exécution du dessin qu'on avoit prévu le 8 octobre 1669 pour alonger le logis » : on creusait déjà très profond pour les fondations, sans trouver le bon soi et l'on craignait que ces tranchées ne fassent s'écrouler le logis en face de la bibliothèque. On décida d'arrêter là les terrassements . 127 128 129 130 131 En 1670 est adopté le projet du « bastiment du dortoir du grand cloistre » . Ce grand bâtiment doit avancer dans la cour de 13, 5 ou 14 pieds (soit environ 4 m.) « continuant le pignon de la grande vitre dans Testât ou il est sans y toucher ». Le dortoir est prévu sous les combles (dans la mansarde), et on hésite à faire dix chambres supplémentaires pour les frères convers . En 1675, les moines décident d'emprunter l'argent nécessaire pour achever ces travaux . Parallèlement, le frère François Moinet travaille à faire le grand autel dans le chœur de l'église . De menues restaurations sont également entreprises aux abords des bâtiments. I l est difficile de comprendre les aménagements réalisés rxmctuellement dans le jardin. Un texte précise que ce jardin s'étend entre la muraille face aux presbytère où est le cabinet des fleurs, et le bâtiment neuf . Pour se procurer du tuffeau nécessaire à la réfection de la porte de « la cour d'embas », on décide d'araser le mur qui sépare ladite cour et le jardin, et de le surmonter d'une simple balustrade de bois . Constatant qu'il n'y a « aucun lieu à couvert de la porte quand i l fait de la pluye et afin qu'on naille point parler à l'église », les religieux conviennent « de faire faire une espèce de cloistre ou gallerie entre les deux pavillons de la porte du couvent et celuy de la porte pour entrer avec les charrettes dans le jardin afin quon y peut parler à couvert, laquelle gallerie sera ouverte par devant et n'aura qu'une petite murette d'environ deux pieds de haut en forme d'appuy du costé de la c o u r » . C'est la construction de ce que certains auteurs ont appelé le « deuxième cloître » qui apparaît à l'ouest du couvent sur les plans de la fin du XVIIIe siècle . 133 134 135 36 137 138 139 127 Arch. Dep. Ule-et-Vilaine, 18 H 10. Le documenyfque cette maison a été bâtie en 1531. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18H 7. Chapitre du 8 octobre 1669, Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 61 (cf. annexe 18). Réunion du chapitre du 8 octobre 1669. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1, p. 1. Ibid. p. 63. Chapitre du 5 août 1670, Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 64. Ibid. p. 65. Chapitre du 22 mars 1675. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 77. Chapitre du 9 octobre 1671. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 66. Chapitre d'octobre 1670. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 65. Le presbytère mentionné peut être celui de Saint-Etienne, si l'on se réfère à la description de 1729 (cf. annexe 18). Chapitre du 11 octobre 1683. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 113. Chapitre du 12 mai 1690. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 135. Arch, municip. Rennes, 1 Fi 48,j)lan de la ville de Rennes dédié à M. Caze Baron de la Bove, observé par M. Cassini de Thury en 1782. 1 2 8 1 2 9 130 131 132 133 134 135 136 1 3 7 138 139 Le plan final du couvent semble fixé au début du XVffle siècle et on ne trouve plus mention de travaux importants. L'aveu et dénombrement fait au roi par les religieux en 1729 établit à « quatre journaux trente deux cordes de terre » la surface du couvent, avec ses portails et boutiques annexées . Les limites sont précisément définies, entres les rues adjacentes, la chapelle Sainte-Anne, le presbytère et le jardin de Saint-Etienne. 140 A la veille de la Révolution, ces bâtiments sont devenus bien trop vastes pour les religieux moins nombreux ; une partie inoccupée du cloître est louée en 1785 au œmmissaire des guerres pour emmagasiner les effets du régiment de Penthièvre . Le prieur des Dominicains tente de préserver la règle de vie de la petite communauté religieuse, et fait enfermer un des moines, en 1786, « cause de débauche et d'ivrognerie » . 141 142 m - D U COUVENT AUX MAGASINS MILITAIRES. L'état du couvent à la Révolution A la Révolution, les biens des religieux sont saisis. Les propriétés sont démembrées, mais les bâtiments conventuels sont préservés dans un premier temps. Seuls le jardin et le verger sont vendus, en 1790, avec la maison du jardinier . Les Dominicains restent dans les bâtiments et obtiennent même du District de Rennes un secours de 1000 livres . La liste des biens qu'ils déclarent témoigne de l'importance des propriétés foncières accumulées aux siècles précédents, mais aussi de la relative déchéance dans laquelle se trouve le couvent . Us ne sont plus que 19 moines dans un couvent trop vaste dont le réfectoire et quelques autres salles sont occupés par l'armée ; une partie du mobilier liturgique a disparu ; la bibliothèque est désertée et la plupart des livres dispersés dans les chambres des frères . L'inventaire de la lingerie peut paraître anecdotique, mais i l laisse entrevoir l'importance du couvent - un des plus vastes de Bretagne - au siècle précédent : 85 paires de draps, 56 taies d'oreillers, 30 grandes nappes, 36 douzaines de serviettes. En comparaison, la sacristie apparaît déjà bien dégarnie de ses objets précieux : i l ne reste que 7 calices et 25 nappes d'autel . Une visite détaillée des bâtiments est réalisée en décembre 1790. Le procès verbal qui en résulte est la première et la plus complète description connue du couvent, avant sa transformation définitive par l'armée . Le texte original, présenté en annexe, peut être rapproché du premier plan conservé dans les archives militaires, et daté de 1799. 143 144 145 146 147 148 En 1790, on entre au Sud par le portail de la rue d'Echange, qui ouvre sur une cour carrée entourée de celliers et de magasins. Cette disposition est bien visible sur le plan de ville de 1782, dont l'échelle ne permet pas de donner une grande précision cependant. Certains de ces bâtiments, inscrits dans le prolongement de l'église à l'Ouest, ont été manifestement détruits avant 1799. La visite de 1790 mentionne à l'entrée de la rue d'Echange, à l'Ouest, « l'ancienne chapelle des sœurs, longue de 38 pieds sur 9 de large, avec bancs d'attache ». C'est la première fois que nous trouvons mention de cette chapelle. Aveu au roi du couvent. 20 juin 1729. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 14 (cf. annexe 19). Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 1124. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C228. Guillou, Adolphe, et Rebillon Armand, Documents relatifs à la vente des biens nationaux, Rennes, 1911, n° 463 et 470. Arch. dep. Ille-et-Vilaine, L 1072. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 1 Q 207, biens nationaux (cf. annexe 20) Procès verbal de visite du couvent par les officiers municipaux, mai 1790. Toravel, Jean, « Le couvent des 141 142 143 144 145 146 dominicains de Rennes au XVIIIe siècle », Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, t. 92, 1990, p. 234-236 (cf. annexe 21). Procès verbal de visite du couvent par les officiers municipaux, mai 1790., op. cit. (annexe 21). Arch. dép. Ille-et-Vilaine, L 1022. 147 148 A l'entrée est « le parloir à claire-voie, de 33 pieds de long» (soit environ 10 m). A la suite est le corridor, long de 122 pieds sur 9 de large (soit près de 40 m de longueur) servant d'entrée au couvent. Ces dimensions imposantes désignent sans hésitation la construction formant le côté ouest de l'enclos conventuel sur le plan de 1782. A la droite de ce corridor, en entrant, est une petite construction que l'inventaire de 1790 désigne comme la porterie avec cheminée (et d'environ 4 m. X 3,5 m.). On accède ensuite au cloître en traversant le bâtiment de l'aile ouest ; A droite, en enfilade, la salle à manger de plan carré (7 m. de côté), puis l'ancien réfectoire de près de 30 m. de longueur, avec fenêtres et vitres « à l'antique ». Le réfectoire est orné de 9 tableaux représentant la Paroisse de Jésuschrist ; les boiseries de la salle à manger portent encore des encadrements de toile peinte. Seule cette salle est encore occupée par les religieux, et conserve quelques meubles : « deux armoires, une grande table, trois petites, et vingt chaises tant bonnes que mauvaises ». Elle jouxte la cuisine . Une boulangerie est également mentionnée à proximité, mais Jean Toravel note que les religieux ne cuisaient plus leur pain eux-mêmes depuis longtemps comme en témoignent les factures des boulangers mentionnés dans les comptes . \^*~^~\ 149 150 Le cloître est décrit avec « trois ailes dans l'ordre dorique ». Le bâtiment qui le ferme au Nord est traversé en son milieu par un passage qui, longeant la cage d'escalier, s'ouvre sur la troisième cour donnant sur la me Saint-Dcmùnique. A l'ouest de cette cour, la description évoque le jardin et « un corps de logis séparé nommé les infirmeries », avec «trois salles basses à cheminées ». I l s'agit sans U W<M équivoque du logis désigné aujourd'hui comme le prieuré. Ses trois chambres accueillent alors «les ' hôtes et les malades ». La description de 1790 est plus confuse en ce qui concerne les dortoirs, mais elle est complétée par la liste, pièce par pièce, de toutes les cellules et chambres occupant le 1er et le 2 étage du cloître, vraisemblablement du bâtiment nord et du bâtiment ouest en retour (cf. texte 22 en annexe). Notons que la bibliothèque est une pièce assez modeste, à l'étage, et sans doute même à l'angle nord-ouest du cloître. Deux des cellules - une au 1er et l'autre au 2 étage - sont inhabitables car elles sont traversées par le passage des cloches. On peut en déduire qu'elles sont superposées. L'aile ouest du cloître est occupée -très logiquement- par le chapitre qui est encore, en 1790, « orné d'un ancien autel et d'une boisure d'appui, avec sièges tout autour » . Les galeries donnant sut la cour centrale sont fermées de grilles de fer, mais elles sont encore ornées de 16 tableaux représentent la vie de saint Thomas d'Aquin. Deux d'entre eux sont encadrés dans des V»4vifejrV\ nd nd 151 A. 152 voûtes . En juillet 1791, un officier constate que le couvent est encore occupé par 19 religieux. Un an plus tard, ils ne sont plus que douze et l'on décide la suppression de la communauté des Jacobins . Pour une étude précise de l'histoire des derniers religieux, dont plusieurs sont alors exilés, on consultera avec intérêt les pubhcations de Jean Toravel . 153 154 L'installation des magasins militaires En 1793, le couvent est déclaré propriété nationale et affecté à l'armée pour servir de magasins. En application du décret impérial du 23 avril 1810, ordonnant que les communes deviennent propriétaires des établissements militaires présents sur leur territoire, l'ancien couvent des Jacobins reste propriété de la ville . Le rninistère de la guerre en garde l'usufruit. Les bâtiments sont affectés au service des magasins mihtaires. Les archives du Génie, conservées au château de Vincennes, documentent tous les travaux qui y sont effectués de 1799 à 1872. Le plan légende de 1799 donne l'attribution des différents bâtiments : L'église (cotée A ) sert de magasin aux fourrages. Une partie de sa toiture s'est récemment écroulée, et l'on projette de la refaire en modifiant le profil de la charpente. L'ancien cloître accueille 155 150 151 152 153 154 155 Procès verbal de visite du couvent par les officiers municipaux, mai 1790., op. cit., p. 235. Ibidem, note 99. Ibidem, p. 235. Ibidem, p. 235. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, L 1022. Toravel, Jean, « Le couvent des dominicains de Rennes auXVIIIe siècle », op. cit., t. 93, 1991, p. 121-268. Arch. Municip. Rennes H 138. la manutention des vivres (coté D) : les ailes ouest, nord et est ainsi que les galeries donnant sur la cour intérieure, et le corps de bâtiment parallèle à l'aile nord, et se développant vers l'Ouest ; Il est désigné les années suivantes comme le fournil, avec quatre fours pour 1700 rations, et magasin aux farines. L'ancien couvent conserve deux entrées ; l'une, monumentale, sur la rue de Saint-Malo (autrefois rue Haute) et la seconde rue d'Echange. Cette dernière est ménagée entre la face ouest de l'église, et le logement des vétérans (G), qui occupe deux maisons bâties à angle droit. Au nord de l'enclos, le logement du garde magasin (E) occupe le «prieuré» (dénomination actuelle). Il est prolongé par un bâtiment au nord est. Notons que les formes des toitures sont indiquées précisément sur ce plan, et permettent de bien distinguer les constructions. En 1807, le magasin de campement et des lits militaires est transféré dans l'ancien couvent, ce qui oblige à une redistribution des espaces . Le premier étage de l'aile ouest du cloître et une salle du rez-de-chaussée accueillent les étoffes et les effets militaires. En 1821, le foin entreposé dans l'église prend feu et se propage aux charpentes . Celle de la nef est rétablie, mais le collatéral sud reste en ruines. L'abside de l'ancien chevet, qui était arrondie, est rectifiée à l'alignement des autres bâtiments de la rue Saint-Malo. 156 157 Le cloître : l'agrandissement des magasins aux grains Le feu de l'église s'étant propagé aux toitures des bâtiments du cloître, ces derniers font l'objet de réparations les années suivantes. Des projets de restauration plus importants sont proposés dans les années 1830 pour adapter au mieux l'ancien couvent aux besoins militaires. Les ingémeurs cherchent par tous les moyens à augmenter la capacité de stockage de chaque bâtiment. En 1825 est présenté le projet de surélévation du magasin aux effets de campement, c'est-à-dire l'aile ouest du cloître . Il n'a jamais été réalisé. L'année suivante, les ingénieurs militaires estiment plus urgent de restaurer la stabilité du bâtiment de la manutention des vivres, l'aile nord du cloître, dont les pignons fléchissent et se lézardent en façade. Le directeur des fortifications note que « lorsqu'on a construit la manutention on n'a pas pris toutes les précautions nécessaires pour l'asseoir, on remarque même beaucoup de vices de construction aussi y a-t-il diverses parties de murs très lézardés » . Or nous avons vu plus haut qu'en 1669, les religieux avaient rencontré des difficultés lors de la construction de l'extension du logis neuf, et avaient renoncé à trouver les fondations. 158 159 A chaque extrémité du bâtiment, les voûtes de la galerie du cloître doivent être reprises en sous-œuvre. Les lézardes doivent être bouchées, et les enduits refaits. Ces travaux urgents sont effectués rapidement, en 1827. Parallèlement, on propose de remplacer au plancher du grenier sept poutres et cent cinquante ^«Leaux^de remplacer le sol en terre par un plancher de sapin bordé d'une plinthe de 0,80 m. de hauteur, afin d'aménager un nouvel espace de stockage des grains. Au rez-de-chaussée du même bâtiment, dans la pièce au nord-ouest servant de magasin au pain, les vitraux sont remplacés par des croisées à petits bois. En 1843, le bâtiment nord du cloître (coté e) connaît de nouvelles transformations : L a galerie du cloître, qui avait été scindée en trois pièces, est restituée dans toute sa longueur pour servir de magasin au grain. La capacité du bâtiment est alors portée à 1030 quintaux. Les anciens carrelages sont déposés et neuf fenêtres sont fermées de grilles de fer . En 1845, on supprime les derniers carrelages subsistants à l'étage, comme cela a déjà été fait dans tout le magasin aux vivres : les sacs de sons, de blé et de farine sont isolés de l'humidité et posés sur planchers . Dans le grenier du même bâtiment, on ajoute enfin un entresol, profitant de la hauteur sous combles (3, 50 m.) existant à cet endroit. L a capacité de stockage est encore augmentée de 600 quintaux de grains, mais les poutres des planchers 160 161 Arch. Municip. Rennes 2 R 62. Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 1. Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 1. Projets pour 1826, état estimatif sommaire des ouvrages à exécuter en 1826. Article 6 - magasin aux effets de campement. Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 1. Projets pour 1827, apostilles du directeur des fortifications sur les articles de l'état estimatif des ouvrages à faire en 1827 aux bâtiments militaires, Article 6. Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 5. Projets pour 1843, bâtiments militaires, article 5. Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 5. Mémoire sur les projets pour 1844, article 5. 157 158 159 160 161 doivent être renforcées, moisées et boulonnées. Une poutre neuve est posée et soutenue par cinq poteaux. L'ingénieur en charge des travaux précise que « c'est le maximum que l'on puisse obtenir avec les locaux actuellement existants ». L'église : du magasin aux fourrages au magasin de l'habillement Le bâtiment ouest du cloître est encore partagé, en 1847, entre le stockage des vivres et celui des effets militaires (campement et habillement). Cette situation n'est pas jugée satisfaisante par le chef du Génie: « Le magasin aux draps est trop petit ; i l ne peut en contenir que 4300 mètres environ ; et le voisinage des grains paraît nuire à une bonne conservation des étoffes, à cause de la température. Celui des effets d'équipement, harnachement et campement, placé dans l'étage au-dessus, est également insuffisant ; et l'ad^ninistration s'est vue, tout récemment encore, forcée de recourir à une location coûteuse pour un supplément de locaux en ville». On projette par conséquent d'utiliser l'ancienne église, le foin étant transféré dans un nouveau magasin aux fourrages construit à la caserne du Colombier . L'état estimatif des dépenses à faire livre des informations très précises : on prévoit notamment 15 journées de manœuvre pour remblayer et damer la terre au rez-de-chaussée de l'église. Les terres sont prises dans la cour du nord (cloître) et portées en remblai (140 m3) ou dans les décombres de diverses démolitions (160 m3). Le reste de ces décombres est porté hors la ville (360 m3). Le sol des cours nord et sud est ensuite nivelé, et couvert de gravier. Les dessins et coupes de la nef montrent que le sol intérieur est ainsi surélevé de pjès^d'l m, afin d'assurer une bonne assise pour la pose d'un plancher devant mettre lesTTssus à l'abri de l'humidité. Le sol médiéval semble donc peu perturbé à l'occasion de ces travaux : des fondations sont nécessaires seulement pour deux murs de refend alors créés, et pour un drain longeant la façade nord (terres provenant de cet égout : 56 m3). Ce drain est couvert de pierres plates d'Orgères. Les cinq grandes baies en arc brisé de la façade sud sont condamnées, et remplacées par une douzaine de petites fenêtres rectangulaires en pierre de taille de granit. Des baies sont percées dans les pignons. La charpente est modifiée . 162 163 Le Projet de 1848 est ajourné, faute de fonds, et reporté en 1851 avec quelques modifications. Le chef du Génie renonce à masquer les piliers et les colonnes de l'ancienne église, ce dont se félicite le directeur du Génie : « c'est avec raison, à notre avis, que le chef du Génie a évité les maçonneries dispendieuses du projet de 1849, qui n'avaient d'autre but que d'ôter au bâtiment son caractère primitif ; et i l serait même convenable que les fenêtres du rez-de-chaussée à percer dans la façade eussent la forme ogivale comme celles du premier étage » . Le plan de l'escalier est également revu. Les travaux sont achevés en 1854. Pour agrandir encore ce nouveau magasin, on envisage d'y annexer, en 1859, la galerie sud du cloître, longeant l'ancienne église. Le projet prévoit la pose d'un plancher dans la galerie et l'ouverture d'une porte de 1, 50 m. de largeur permettant la communication avec l'ancienne nef . I l est reporté en 1861. Le dessin annexé figure l'aile sud couverte en appentis . Nous ne savons s'il a été réalisé en l'état. 164 165 166 Les derniers cartons d'archives du Génie évoquent de menus aménagements dans l'ancien enclos des Jacobins, sans préciser s'ils ont été réellement effectués, comme le creusement d'un puits dans la cour près du pavillon de la rue d'Echange. En 1870, l'Etat cède à la ville une première parcelle de terrain près de l'entrée de la rue d'Echange dont le tracé doit être rectifié. Au cours de la démolition d'un bâtiment sans doute frappé d'alignement, des historiens rennais recueillent de nombreux vestiges de constructions de l'époque Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 5. Mémoire sur les projets pour 1847, apostilles du chef du Génie. Article 7. Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 6. Mémoire sur les projets pour 1848, article7, organiser l'ancien magasin aux fourrages pour le service de l'habillement et campement - projet pour 1847 reporté et modifié. (Cf. annexe 26). Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 6. Projets pour 1851 et 1852, apostilles du directeur. Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 7. Projets pour 1859-1860, apostilles du chef du Génie, article 8, section b, nouveau magasin dans la partie de l'ancien cloître adjacente au magasin central actuel. Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 7. Projets pour 1861-1862, article 6, cf. feuille 4. 163 164 165 166 167 gallo-romaine . La négociation se poursuit entre l'Etat et la ville qui souhaite élargir la rue d'Echange. A la même époque, la reconstruction du hangar aux déballages, au sud de l'ancienne église, devient urgente étant donné l'état de vétusté du bâtiment. I l est reconstruit suivant le nouvel I alignement donné à la rue d'Echange . ' En novembre 1873, l'Etat cède à la ville l'ensemble du couvent, en échange de différents terrains . Cette cession est officialisée par une loi du 28 mars 1874 . A la même époque, l'ensemble du quartier Sainte-Anne est réorganisé autour de la nouvelle église Saint- Aubin . 168 169 170 171 Les bâtiments du couvent connaissent au cours du XXe siècle divers aménagements que l'on ne peut que constater sur le site, la période la plus récente étant paradoxalement la moins bien documentée . En 1930 est édifié le poste de police qui occupe l'angle sud-est de l'ancien enclos conventuel, vers la place Sainte-Anne . Des hangars occupent le cloître dans les années 1960 et ont disparu depuis. D'autres sont encore alignés au nord de l'enclos, près du prieuré. Quant à la grande maison bâtie à l'entrée de la rue d'Echange, elle a été adextrée récemment de bureaux. 172 173 Dès 1974, la ville de Rennes envisage d'acquérir le couvent des Jacobins pour y transférer les musées . En 1987, l'ancien couvent est encore occupé par l'armée. I l abrite les salles de sport du club de garnison (gymnastique, judo, danse, tir, escrime), le garde meuble de garnison, et des magasins pour le service de Santé des armées (matériel, archives, archives radiophotographiques dans le « prieuré » ) . En 1990 est réalisée une étude de faisabilité d'une implantation des services administratifs de la région . Le plan d'ensemble des bâtiments est alors levé par l'architecte Yves Huet. D'autres études suivent. L'ancien couvent des Jacobins est Inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en septembre 1986, puis classé Monument Historique en mai 1991. I l est acquis par Rennes Métropole en 2002. 174 175 176 Objets présentés par M. Lavallée et M. Mowat, aux séances du 12 mars et du 9 avril de la société. Bulletin de la société archéologique d'Ble et Vilaine, 1873, t. IX, p. XXXV et XVIII (cf. texte 28 en annexe). Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 8. Projets pour 1873-1874, Feuille 5. Arch. Municip. Rennes H 143. Arch. Municip. Rennes 1020 W 37. Reconstruction de l'église Saint-Aubin en Notre-Dame de Bonne Nouvelle. Plan général du quartier, par Martenot. Arch. Municip. 1 Fi 107, 1875. Les dossiers ne sont pas tous rendus publics. Arch. Municip. 2 Fi 6237 à 6251. Arch. Municip. 1020 W 37. Arch. Municip. 1020 W 37. Arch. municip. 991 W 57. 168 169 170 171 172 173 174 175 176 CONCLUSION L'étude documentaire réalisée nous a permis de proposer une nouvelle lecture de l'histoire des Dominicains de Rennes, du XlVe au XVIUe siècle. Elle éclaire directement l'évolution architecturale de leur couvent, et précise autant les études préalables des architectes, que l'évaluation du potentiel archéologique réalisée en 2003 par le service régional de l'archéologie . 177 Jusqu'à présent, le devis de l'église, daté de 1371, était le document connu le plus précis et le plus complet pour tenter une reconstitution de l'édifice originel. Plusieurs historiens d'art en avaient engagé l'exercice, en confrontant les vestiges existants et les détails du document . C'est cependant essentiellement sur une rapide analyse stylistique que l'on date habituellement la nef, le chœur et l'abside de la fin du XTVe siècle, le collatéral et la tour du X V siècle . En ce qui concerne l'abside et la tour du transept, disparues depuis longtemps, la datation stylistique reste très aléatoire. Pour le reste, aucun document ne permet de proposer une datation absolue des vestiges conservés. En revanche, nous avons pu recueillir de nombreuses informations sur l'aménagement de chapelles et de sépultures dans l'édifice, du Moyen Age à l'époque moderne. Les archives documentant les travaux réalisés au XIXe siècle par le Génie militaire laissent penser que ces aménagements sont encore perceptibles sous les remblais accumulés dans l'édifice. Elles livrent également des précisions sur les ouvertures et les traces diverses que l'on pourra ultérieurement repérer sous les enduits : l'édifice originel est encore bien lisible, au-delà des sculptures déjà repérées par les historiens d'art du XLXe siècle. 178 179 De la même façon, les archives militaires donnent l'état de chacun des bâtiments conventuels dans les \ années 1800, c'est+à-dire avant les grands aménagements du XIXe siècle dont ils ont été l'objet. Ces documents textuels et iconographiques peuvent être confrontés aux mentions -encore trop ponctuelles - des travaux décidés par le chapitre des moines au XVIIe siècle. Nous pouvons ainsi envisager une première restitution du couvent, au fil des siècles. Il serait toutefois imprudent de proposer une restitution graphique sans avoir croisé les informations livrées par l'étude des textes avec l'analyse du bâti. D'une part parce que les détails des travaux dont nous disposons sont souvent relatifs à des projets, et qu'il convient de vérifier sur le site s'ils ont jamais été réalisés, ou s'ils ont connu des modifications ; d'autre part parce que la documentation reste très inégale : nous avons vu que l'église originelle pouvait être étudiée à partir du devis du XTVe siècle ; en revanche nous n'avons aucune information sur les bâtiments conventuels avant l'époque moderne. Nous pouvons cependant d'ores et déjà répondre à la plupart des questions posées par Alexandre Audebert pour le service régional de l'archéologie, et confirmer l'hypothèse d'une bonne conservation des niveaux de sol, en dehors de la cour du cloître. Si la perspective de découverte des anciens dallages au rez-de-chaussée des bâtiments reste faible - hormis dans l'église - l'enclos conventuel doit conserver des niveaux d'occupation médiévaux - voire antérieurs - et la trace de bâtiments anciens dans les cours nord et ouest. L a mise en évidence de l'existence de plusieurs caves, dans le cloître et au pourtour de l'enclos conventuel, est une direction de recherche tout à fait intéressante . Enfin et 180 Audebert, Alexandre, Rennes, couvent des Jacobins, évaluation de potentiel archéologique, DRAC, mars 2003. La Bigne-Villeneuve, Paul de, « Edifices civils et religieux à Rennes du Xle au XVe siècle », association 178 bretonne, t. II, 1850. Monuments religieux et civils élevés à Rennes depuis le commencement du Xle siècle jusqu 'à la fin duXVIe, mémoire présenté en 1849 au Congrès breton de Saint-Malo, p. 15-23. Perrot, Alain Charles, Etude préalable à la restauration des façades extérieures, Paris, décembre 1995, p. 9 On conserve une liasse de procès-verbaux faits par les magistrats et juges du siège présidial de Rennes de la descente de 80 pipes de vin d'Anjou dans les caves du couvent de Bonne Nouvelle en 1655 (arch. dép. ïïle-et1 7 9 1 8 0 surtout, en l'attente des sondages archéologiques qui permettront de vérifier la conservation des niveaux de sols, l'étude du bâti doit permettre une véritable restitution du couvent dans son état médiéval : Les documents iconographiques du XIXe siècle montrent bien les traces des anciennes ouvertures qui peuvent être datées, par leur style, du Moyen Age. Seul le bâtiment nord du cloître semble avoir été construit au XVEIe siècle . 181 L'enjeu de ces recherches n'est pas seulement d'évaluer le potentiel archéologique, ou de guider les travaux de restauration. La restitution des dispositions architecturales livre des indices essentiels sur la façon dont le duc - ou les Dominicains - envisageaient la construction de ce couvent aux dispositions hors du commun. Hervé Martin, spécialiste de l'histoire des ordres religieux en Bretagne, note que « le projet de 1371 fait date : c'est la première fois, à notre connaissance que l'architecture mendiante se pense comme recherche de lumière et exigence de décor, tout au moins dans les portails ; la première fois aussi qu'elle se veut dès l'origine adaptée à plusieurs types de célébrations » (par la multiplications des autels) . L'architecture de l'église tranche en effet avec les constitutions dominicaines, qui donnent des prescriptions sur la taille des bâtiments . Ces choix peuvent traduire l'assouplissement de la règle, ou la volonté du duc. Tout au long du XVTIe siècle, nous avons vu déjà que les aménagements des bâtiments (agrandissement, décor, sépultures, etc.) étaient le reflet des pensées et des activités des hommes. C'est l'histoire de ces hommes - au coeur de l'évolution sociale et politique de la ville de Rennes que l'étude du couvent permet de restituer. 182 183 Vilaine 18 H 10) ; ces caves existent encore en 1838, et accueillent « 66 barriques de liquides » (Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 4. Mémoire sur l'état actuel de la place, 1838). L'étude documentaire nous laisse un doute sur l'évolution de ce bâtiment, dont Perrot restitue l'évolution à partir de textes dont il ne donne pas les références, et que nous n'avons pu retrouver. Nous devons avouer que ce point pose problème, et que nous ne pouvons confirmer l'identification du « logis du cheval blanc » avec la partie est du bâtiment, s'élevant sur la rue Saint-Malo ; Perrot, Alain Charles, Etude préalable à la restauration des façades extérieures, Paris, décembre 1995. 181 1 8 2 1 8 3 Martin, Hervé, les ordres mendiants en Bretagne, op. cit., p. 278. Volti, Panayota, Les couvents des ordres mendiants et leur environnement à la fin du Moyen Age, Paris, CNRS, 2003, p. 14. DOSSIER DOCUMENTAIRE 1 1. 10 février 1368 Mandement de Commission donnée par le duc à l'abbé de Saint-Melaine, au doyen de Nantes, au sénéchal et alloué de Rennes pour information des terres données aux religieux par Pierre Rouxel et sa femme pour bâtir une église et un couvent de l'ordre des frères prêcheurs. Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2. Publication : Dom F. Plaine, Histoire du culte de la Sainte-Vierge dans la ville de Rennes, Rennes, 1872, p. 361362 ; Père Chapotin, « Souvenirs dominicains dans le diocèse de Saint-Brieuc », Revue historique de l'Ouest, t. 3, 1887, p. 467 ; La Bigne-Villeneuve, P. de, «Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'ïïleet-Vilaine, t. 3, 1863, p. 222-223 ; Recueil des actes de Jean IV, duc de Bretagne, ed. M . Jones, Université de Haute Bretagne, 1.1, 1980, p. 154, n°l 19. Jehan duc de Bretaigne, conte de Montfort. A nos amez conseillers labbé de Saint Melenne, le Deen de Nantes, maistre Guillaume Lorioul chanoine de Saint-Brieuc et à noz seneschal et alloué de Rennes salut. Noz amez chapeleins les frères preschours de nostre ville de Dynam nous ont signifié comme la plus grant partie des habitanz de notre ville de Rennes et dou pais environ aint devocion et volenté que es forbours de notre dite ville de Rennes puisse estre fait et edefié une eglese et convent de lordre des diz frères preschours, et Perrout Rouxel et Jehanne sa famme aent donné audiz frères, comme ils dient, certenes terres et héritages sis esdiz faubours davent leglese de saint Albin pour commencer a edeffier ladite eglese. Nous suppliantz humblement comment il nous pleust lesdites choses amortir et souffrir quils y peussent edefier ladite église et convent, nous vous mandons et commetons ou a doux de vous en absence des autres que apellé le Procureur de Rennes pour notre droyt garder, vous acertenez et enformez quelx sont ceulx héritages que Ion lour a donné, comme Hz dient, et si cest vroy et quel préjudice nous porteroet les amortir et les y lesser edefier, et auxi que vous fairez banir, si nuls ne aucuns ont que debatre quils ne y edeffient, que ils vous viengent notefier leurs préjudices, si aucuns en y a, et tout ce que vous en trouverez et aprendrez sur ces chouses nous certeffiez soubz les seaux de ceulx de vous qui a ce vaquerrez, pour avoir avis en notre grant conseil de lour fere telle response comme nous verrons que sera qffere. Donné à Dynam soubz notre seau le Xe jour de feurier lan mil Ille sexante et sept - Par le duc en son conseil, vous présent : Taillandier. Pris sur l'original - était scellé. 2. 23 avril 1368 L'amortissement quefirentles religieux de Saint-Melaine. Le Père Jean abbé de Saint-Melaine autorise les frères prêcheurs à édifier un couvent et une église sur les terres qui relevaient de son autorité et qui avaient autrefois appartenu à Pierre Hericzon, près de Saint-Aubin dans les faubourgs de la ville de Rennes. 23 avril 1368. 1 Le document est daté de février 1367 ; cette date a été reprise par Paul de La Bigne Villeneuve, mais corrigée par Michael Jones. L'année commence à Pâques au Moyen Age. Pâques tombe le 18 avril en 1367. Par conséquent, les premiers documents concernant le couvent sont bien émis en février, et suivis deux mois plus tard d'autres documents émis en avril, au cours de l'année 1368 selon notre calendrier moderne. Original : Arch. Dép. Ule et Vilaine 18 H 2. Publication : La Bigne-Villeneuve, P. de, «Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ule-et-Vilaine, t. 3, 1863, p. 224-225. Universis presentes litteras inspecturis vel audituris, Frater Johannes humilis abbas monasterii Sti Melanii Redonensis ejusdemque loci conventus salutem in Domino. Noveritis quod nos unanimi consensu tarn communitim quam divisim, capitulantes sive capitulum nostrum more locoque solitis facientes, assensum dedimus et prebuimus et de facto damus ac prebemus quantum nostra inter est et quantum jure possumus, quod Fratres ordinis Prédicatorum conventum edificent, et ecclesiam consituant et omnia alia que ordinati conventus statum faciant, in loco et manerio quod fuit nuper Petri Hericzon, juxta et propre sanctum Albinum in suburbiis civitatis Redonensis. Et ut in beneficiis eorumdem fratrum valeamus esse participes, concessimus et dedimus et de facto damus et concedimus quicquid juris in loco predicto nobis attinet, habemusque vel habere possumus, protestantes quod non est de intencione nostra in prejudicium cujuscumque hoc faceré quin superiorum, equalium out inferiorum jus debite observetur. Et hoc omnibus quorum interest vel intererit in futurum significamus per nostras presentes litteras sigillis nostris quibus in talibus utimur sigillatas. Actum et datum die veneris ante festum bead Georgii, anno Domini millesimo CCCmo sexagésimo octavo. 3. 25 avril 1368 Quomodo de assensu et bene placito curati sancti Albini ecllesia hujus conventusfuit edifficata. Lettre de ratification faite par Raoul evêque de Rennes, de l'accord passé entre Pierre Chiefdasne recteur de Saint-Aubin et Frère Guillaume Munier procureur du couvent de Dinan pour la construction de l'église et couvent de Bonne Nouvelle qui est déclarée profitable à l'église et recteur de SaintAubin. 25 avril 1368. Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2. Publication : La Bigne-Villeneuve, P. de, «Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ule-et-Vilaine, t. 3, 1863, p. 223-224. Universis présentes listeras inspecturis et audituris, Radulphus permissione divina et sedis apostolice Redonensis episcopus, salutem in Domino sempiternam. Notum facimus per présentes quod sumus ac fuimus suffìcienter informati quod composicio facta et habita inter Petrum Chieffdasne presbiterum rectorem ecclesie Sancti Albini prope Redones ex parte una; et fratrem Guillelmum Muneri procuratorem conventus fratrum prédicatorum de Dinanno, pro conventu faciendo prope dictam ecclesiam Sancti Albini prout et secundum formam, seriem et tenorem litterarum seu instrumenti quibus hec présentes nostre littere sunt annexe, est et reperitur esse utilis et prqfitua dicto rectori et ejus subcessoribus ac in comodum et utilitatem predictorum rectoris et ecclesie vertitur, ideo predicte composicioni nostram prebemus auctoritatem et assensum ipsamque prout in dictis litteris quibus presenter annectuntur plenius continetur, laudamus, ractificamus et aprobamus et hec omnibus quorum inter est significamus per présentes litteras sigillo nostro sigillatas. Datum et actum in manerio nostro de Landa, vicesima quinta die mentis aprilis, anno Domini millesimo CCCmo sexagesimo octavo. 4. 5 juin 1368 Lettres d'amortissement faites par le duc Jean I V des terres données aux religieux par Pierre Rouxel et sa femme pour la construction de l'église et couvent de Bonne Nouvelle. Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2. Publication : La Bigne-Villeneuve, P. de, «Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. 3, 1863, p. 225-227 ; Recueil des actes de Jean TV, duc de Bretagne, ed. M . Jones, Université de Haute Bretagne, 1.1, 1980, p.158, n°125. Nous Jehan duc de Bretaigne, comte de Montfort, faisons savoir a touz, que comme Pierre Rouxel autrement dit Bellehere, et Johanne sa femme, bourgeis demourans en notre ville de Rennes, ayent de piecza donné de lour pure volunté et aumosne aux Frères preschours de Dynam et à ceulx qui deulx auront cause, frères de lour ordre, un herbregement avecques certaines terres, maisons, édifices et autres appartenances comme elles se poursient que jadis soulloient tenir Pieres Hericzon et sa femme, ensemble o certaine quantité de terres, courtilz et herbregements que ceulx Rouxel et sa femme disoient avoir eus par eschange de Olive femme de feu Pieres Lebas, sisses toutes celles choses en la paroisse de Saint-Aubin, es forsbours de notre ville de Rennes, joignantes dun cousté au chemin qui est près le cymetere de legiise Saint-Aubin dune partie, et un petit chemin par ou len vait du grand chemin Rennais a leglisse Saint-Estienne de Rennes dautre partie, attenantes dun chieff au grant chemin par lequel Ion vait de Rennes au pont Saint-Martin et aux herbregetnens et héritages qui furent maistre Pieres de Quincé et aux héritages et herbregemens à la femme et aux hoirs feu Raoul Leboes, dautre chief; et joignantes celles choses en partie au herbregement et es héritages de la femme et des hoirs dudit feu Raoul. Et à la requeste desdiz religioux qui autrefoez nous supplièrent quil nous pleust la dite donnoyson lour amortir et soufrir quilz y édifiassent une église et un couvent de leur ordre. Nous eussons mandé à certainz de noz genz eulx enquerre de la dite donnoison, et quelz estoient ceulx héritages et quel préjudice nous portast les amortir et les y laisser édifier, et auxi faire bannir si aucuns avoient que y debatre quilz venissent nottifier lours préjudices ; oye et entendue la rellacion de noz diz genz et commissaires qui nous certifièrent de lours diligences sur ce, et que nuls ne se estoient oppousez es bannies que sur ce avoient faiz faire de par nous en noz generalx piez de Rennes et au jour de notre marchié dudit lieu, fors et esceptez la dame du Bordage qui disoit partie des dites choses estre tenues de elle, et sur ce li estre deux cinq soulz deis deniers maille de rente ; et auxi labbé de Saint Melaine disant sur partie dicelles choses li estre deu un denier de rente, et celle partie estre tenue de luy ; et auxi monsour Jehan du Rochier chevalier et Jehanne dame de Champeigne sa femme disanz sur partie dicelles choses lour estre deu maille de rente, et celle partie estre tenue de eulx ; lesquelx opposanz depuys, comme nous est apparu suffisamment par lettres autemptiques, se sont consentis pour eulx et lours hoirs que lesdiz religioux puissent édifier es dites choses, ladite église et couvent, donnanz de lour pure aumosne auxdiz religioux pour touz jours mes toutes les rentes, juridicions, obéissances et droitures que ils y avoient ; nous desiranz de tout notre cueur laumentacion du divin office et spécialement de la dite ordre, pour ce que noz predecessours, comtes de Montfort, en furent principaulx fondours, avons amorti, et par ces présentes amortissons de notre souveraineté et grâce especial pour nous et a noz hoirs lesdites choses ainxin données ausdiz religioux. Voullans et octroyant que ils y édifient telle église et tel couvent de lour ordre comme ils verront que sera affaire. Seuz ce que nous y retenons nulle choses pour nous et noz hoirs, fors estre es bonnes prières, biens faiz et orroisons deulx et de toute lour ordre, comme principal fondour tant de la dite ordre généralement que de la dite maison en especial, quant à Dieu plera que elle soit faite. Et sauff en toutes autres choses notre droit et dautruy. Donné à Nantes soulz notre seel le Ve jour de juign lan mil troiscenz sexante et ouytt. 5. 30 novembre 1368 Lettres patentes de Jean IV, par lesquelles i l exhorte ses sujets à contribuer par leurs aumônes à la construction du couvent. Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2. Publication : La Bigne-Villeneuve, P. de, «Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ule-et-Vilaine, t. 3, 1863, p. 227-228 ; Recueil des actes de Jean LV, duc de Bretagne, ed. M . Jones, Université de Haute Bretagne, 1.1, 1980, p.172, n°130. Nous Jehan duc de Bretaigne, conte de Montfort, faisons savoir a touz que o deliberación de notre consoil en honnour de Dieu, de saínete Yglise et de saint Dominique, et considéré la volonté et bonne affection de noz devanciers fondeurs de lordre des frères prescheurs, ce voulanz pourssuivre a lessaucement de saínete crestianté, pour nous, nostre tres chiere compaigne la duchesse de Bretaigne et noz hoirs et successeurs, entendons estre principaux fondeurs de la maison ou lieu commandé ou qui se doit commancer en notre cité, ville ou fors borgs de Rennes, comme apparoistra par noz autres lettres sur la dite fondacion ; si requérons et exortons touz noz bienveillanz quelcomques qui es frères dudit orde a laumentacion et aide de leuvre dudit lieu, soient enclinz, devoz et entendens, par quoy leuvre dudit lieu puisse estre faite, pour loffice divin essaucer, croistre et ediffier par leurs aides, aumosnes et autrement. Mandanz a touz noz officiers et subgez que es dites exortacions et prières soient entendens, et ezdiz frères aidanz chacun endroit soy. Ecrit d'Aurray souz notre privé seel le derrein jour de novembre, lan de grâce mil trois cent soixante et huit. Par le duc, vous présent : Voier. 2 6. 2 février 1369 Lettres de Guillaume Triquant notaire et garde sceaux de la Cour de Rennes, certifiant que le duc Jean IV fonda le couvent de Bonne Nouvelle, posa la première pierre, et engagea les seigneurs présents à aider financièrement la construction. Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2. Publication : La Bigne-Villeneuve, P. de, « Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ule-et-Vilaine, t. 3, 1863, p. 228-230. A touz ceulx qui verront ou orront oestes presentes lettres « Guillaume Triquant clerc nottaire et passour des registres et lettres de la Court de Rennes et portour et guarde des Seauxde la dite court pour tres redouté et excellent prince Monseigneur le Duc de Bretaigne » certifie et tesmoigne pour vérité par cestes presentes lettres signées de ma propre main et sellées desdiz seaux, que en cest présent jour ge fuy présent en ma propre personne ou lieu ou les frères preschours de lordre de SaintDominique avoint es fourbourgs de Rennes près leglise Saint Albin comandé et en propoux de faire et édifier un moustier et lieu pour leur couvant, et que mondit Seignour de Bretaigne en soy dissent et apellant pour orginai et principal fondour doudit lieu ou fondement commandé pour faire ledit moustier print et assist la première pierre qui y fut assisse et que avecques li estoist presenz reverand pere en Dieu par la permission divine evesque de Rennes, J. humble abbé honeste et religioix home labbe de Saint Melaine, les sires de Cliczon, de Beaumanoir et de Matignon. Assavoir est messire Bertrán Gouyon, seignour dudit lieu de Matignon, lequel de son certain apensement et meu de sa bonne et vraie devoción, diist que il denot et ottroia paier une faiz aux diz religioux doudit lieu de Saint-Dominique Cent florins dor escuz du coign real pour estre mis et convertiz a aider à faire ledit fait et ediffice, et que de son asentement et du comandement de mondit seignour de Bretaigne ge rédigé et mis en un pappier celi leis et donaison avecques et autres sommes que autres personnes lour firent et donnèrent celi jour et fut ce fait en lan que dit fut mill ccc sexante et ouyts ou jour de la Purification Notre Damme Virge. Je Guillaume Triquant fuy présent. 7. 14 août 1369 Mandement au sénéchal de Rennes d'enquêter au sujet de la donation d'une terre aux Dominicains de Rennes que le duc avait l'intention d'amortir. Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2. Publication : Recueil des actes de Jean TV, duc de Bretagne, ed. M . Jones, Université de Haute Bretagne, 1.1, 1980, p. 179, n°142. Jehan duc de Bretaigne conte de Montfort a nostre seneschal de Rennes salut. Noz amez chappelains les frères prescheours de Rennes nous ont donne a entendre que Perrin Lemercier lour a donne une pièce de terre contenant deme journel tenue de Oliver Desvaux quelle est sise jouste lour église, nous supplianz quil nous pleust celle pièce de terre lour amortir pour augmentacion de lour église et pour fere lour cemitiere, si vous mandons et commectons que appelle nostre procureur de Rennes et qui sera a appeler, vous vous enformez bien et deuement si la dicte pièce de terre lour est ainsi donnée et si celi de qui elle est tenue si est consenti et si vous trovez que ainsi soit en faites et lesser joir lesdiz frères, quar en ce cas nous nous y consentons et la lour amortissons pour toujourz mes jusques a deme journel tant soulement et non plus en tant comme nous touche et saud droit dautruy. Donne a Venues le XUIIe jour de aoust lan mil troiscenz sexante et neuf. Par le duc en son conseil vous, le deen de Nantes et le Barbu presenz Taillandier. 8. 10 novembre 1369 Mandement au sénéchal, à l'alloué et au procureur de Rennes de faire une enquête en rapport avec l'amortissement des terres pour la maison des Dominicains récemment fondée dans la ville. Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2. Publication : Recueil des actes de Jean TV, duc de Bretagne, ed. M . Jones, Université de Haute Bretagne, 1.1, 1980, p. 181,n°146. Jehan, duc de Bretaigne et conte de Montfort, a noz seneschal, alloe et procureur de Rennes salut. Comme nostre ame chappellain frère Guillaume Lecqimier, vicaire et garde dou lieu ordene et fonde par nous des frères preschours en nostre ville de Rennes, nous ait donne entendre que combien que nous ayons amorti certains lieux et places pour le fait de lour meison et couvent comme puet apparoir par noz lettres patan, révérend pere en Dieu et nostre ame conseillier levesque de Rennes ne voulst pas ycelles choses faire benasices jusques a tant que par nous ou noz députez soient bonnes et devisees des autres lieux joignes et habitanz a ycelles, pour ce est il que nous qui vouldrions briefment le ediefement et avancement doudit lieu vous mandons et commettons et a dous de vous que prestement et senz delay vous transportez sur les lieux en la présence doudit révérend pere ou de ses vicaires en espiritualites et selond la tenour de noz dictes autres lettres les choses qui vous apprestront par nous avoir este amorties divisez et mettez bonnes par quoy ledit prélat y puisse faire abandicion comme en tel cas appartient et de ce le requérez de par nous car ainssin le voulons et senz préjudice dautruy, mandons et commandons a touz noz subgez vous obéir en ce faisant et dilig' entendre. Donne a Vennes soubz nostre prive seau le Xe jour de Novembre lan mil Ille soixante et neuff. Par le duc presenz le dean de Nantes, Jehan le Barbu et autres. R Rollant. 9. 1371 Le devis de l'église. Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2 Publication : La Bigne-Villeneuve, P. de, «Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. 3, 1863, p. 230-234. Cy ensuist la manière du divis de ce que est afermé à faire à Pierre Bouchier et Jehan Bacheler de léglise et moustier de noveau fondée et douée près leglise de Saint-Albin de Rennes par les frères predicatours de lordre des Jacobins, quelle église et moustier veulst et entent à présent faire très noble seigneur et prince monseigneur monsieur Jehan, duc de Bretaigne, comte de Montfort. Premier, cette église et moustier fondementeront en oultre ce que en est fait en la demie croez de trente piez en lé et en long, et les chapelles comencentes de la croez jucques au pignon de embas a seze piez de parfondeur, laquelle ouvre fondementée se doit ellever a trente et quatre piez de haut ; assavoir quatre piez et demi en terre, et dehors à quatre piez. En laquelle ouvre devent estre faites vignt fenestres chacune a son pilier faiz devers le cloaistre, desquelles fenestres seront dous heribregiees es dous pignons a cinq coulombes, selond lour nature, et douze checune a dous cotdombes heribregiees moitié a timbres et moitié o hoteaulx, et seix checune a une coulombe heribregiée a timbre. Item la tour de cinquante piez de haut a une usserie ou a deux, si mestier est, et a cinq fenestres et a deux arbalestrières en achevant les fenestres commencées, en metant corbeaux selon lour nature et estages. Et se doit achever le degré montant en dortouer selon sa nature. Item la segrestennerie de vignt et cinq piez en carré, et au bout oura une sallie de ouit piez o son pignon carré, o une fenestre a trois coulombes, o son auteir et sa paizcine etfenestre, corbeaulx a lour nature pour recepvoir les poutres o doux ou trois armoires là où ils devront estre mises. Item la grant église aura quatre diz trois piliers et deux demiz o basses et o chapiteaulx. Item cinq auteirs, le principal et cely de derrière et en bas, en la neijf de liglese, trois auteirs o armoires et paiscines et trois benoistiers a trois portes. Item le bonnage se doit achever o demi pilier en descendent sur les auteirs. Item sur les lermiers et les corbeaulx dessoubz portenz les ligneuls. Item trois portaulx, un pour lentrée de cloaistre, les autres deux es deux pignons de liglese, de quoi un sera saillant o cinq bouz et o cinq naceles, o deus espiz o trois tabernacles, lun pour le ymage de Notre-Dame, les autres deux pour Monseigneur de Bretaigne et pour Madame avecques les escuz de Bretaigne et de Montfort. Et l'autre portai o doux bouz et o trois nacelles o une croez par de sur, et les enchapemenz de pignons selond lour nature o croez par de sur. Item lusserie entrante ou cloaistre en achevant lautre usserie qui conjoaint le mur du refedoueir. Et est assavoir que toutes ferreures requises en la dite église ils les debvent asairs selond leurs natures. Item es dous pignons dous fenestres pour clarté donner entre les lambrins et les couvertures. Pour lesquelles choses faire et accomplir des poainz et en la manière de sur divisée, de tous service, forgeure, despans et autres coustage, sauff de pierre, boais pour chaufauz et autres boais a ce faire nécessaires, cordage, chauz et sablon qui en oultre sur le lieu lour seront renduz, et parmi cest civenent, ceulx desurdiz sont tenuz et checun pour le tout fournir, en lour paient pour ce, par les termes qui en suivent, quatre mille livres monnoie courante a certains termes, assavoir est chacun an mille livres jusques celle somme soit paiee. De quoi des le temps de présent auront quarante livres pour faire leurs garnisons, et en suivant par le quartier jusques au parfait des diz mill livres chacun an les diz quatre ans durant. Et commenceront a ce le lundi après la Saint Michiel prouchaine. Et y tendront en louvre chacun jour ouvrable vignt ou trente ouvriers, par quoi les dites choses soient prestement faites, ainssin comme frère Guillaume Le Moulnier vicaire de lostel, ou cil qui en son lieu sera pour le temps verra estre à faire ; ainssin que si en un temps mains en y avoit pour ce que ne fust veu estre le proufist, en autre temps convenable a faire louvre le retoreroient et y tendroient des ouvriers a loferont. Et leur sera celle somme paiee en faisant louvre, comme dit est, ou en regard au nombre des ouvriers qu'ils tendront et que le fait se fera. Et se continueront en faisant leuvre, comme dit est, jusques à tant quelle soit accomplie des poinz a divisez cidesur, leur baillant les choses que len lour doit rendre sur le lieu, comme dit est ; et si dejfauty avoit de les paier et bailler de la dite somme a loferont quils feroint et feront de leuvre ou des necessairs à ce qui lour debvent estre renduz, comme dit est, yceulx ne seraient tenuz en des dompmages ne seront conpellez a plus faire de louvre forz à loferont que paiez en seroient. Et quant a ce fournir et accomplir de la partie des diz Pierres et Jahan, selond que dit est, ils ont obligé et obligent par notre court de Rennes aux diz frères eulx et chacun pour le tout sanz divission faire, lours hoirs et touz lours biens moubles et héritages presenz et avenir quelconques, et les corps deux et de chacun pour tenir hostage, leurs biens explectent en teile ville de Bretaigne comme en seront requis, desquelx biens et en quelle part que le portour de cestes vouldra prendre et ellire, par principal et dommage, desquelx dommages il sera creu a son simple serement pour toute preuve de plain et sanz plet, sans oir ni recepvoir ceulx obligez ne autres en lours noms opposition, exception, quittance, novacion, supplication amender ne dire exoine, querre terme de parlier, jour jugé, viez, brez, applegemenz, impetrer ne aporter, ne autres dillacions. Aux quelles choses tenir, fournir et accomplir sanz venir encontre en aucune manière y ceulx obligez et chacuns presenz et concentez renoncianz en ce à toutes exceptions de fraude, de barat, de decepte. Et généralement a toutes et chacune les causes et raisons, dillacions et empreschemenz qui contre la tenour de ces lettres pourroiet estre dites ou appousées et qui en empeschent lexecution dicelles lour pourraient valloir et aider tant de fait, de droit que de coustume par lours serremens donnez aux sainz ewangiles firent condapnez. Donné tesmoign le siau des contraz de notre court o le seel Guillot Allenot à requeste diceulx obligez, le mardi empres la nativité Notre Dame lan mil LUC soixante et onze. Jehan Brecart, transit. 10. 31 août 1371 Copie du mandement de 4000 livres accordé par le duc de Bretagne Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2. Publication : La Bigne-Villeneuve, P. de, « Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ule-et-Vilaine, t. 3, 1863, p. 234-235. Johan duc de Bretaigne comte de Montfort. A sire Thomas de Melbourne notre trésorier et recepveur général et à ses lieutenans en Bretagne gallou salut. Nous vous mandons et commandons et a chacun de vous que vous paiez et asignez sur les receptes de noz imposicions, gabelles et autres revenues dou plat pais de levesché de Rennes à maistre Pierres Bouscher et à Jehan Bacheler maczons la somme de quatre mille libres, pour parachever et acomplir de maczonnerie liglise que avons fondé esforbourgz de notre vile de Rennes, près le convent des Frères preschours selond la forme du divis dicelle église, de quoi aultrefoiz faistes ou lun de vous merché o les diz Boschier et Bacheler, comme plus a plain apparet par la cedulle sur ce faite, et nous faictes bien assigner des diz maczons de paracomplir ledit covenant selond la tenour de ladicte cedulle ; appelez a ce notre recepveur de Rennes et le priour doudit lieu, et auxi ordrenez a notre dit recepveur faire venir pierre et autres choses nécessaires pour lacomplissement dicelle maczonnerie hors le convenant desdiz maczons et les mises que sur ce fera notre dit recepveur, raportant notre mandement et relation de notre alloé et procureur de Rennes ou lun deulx dou coutages desdictes choses, li seront alloes à cez comptes et ce faites sanz nulle dissimulacion, et afin que par deffaud de ce nait oudit ouvre nul retardement par deffaut de vous ne de notre dit recpveur de Rennes, mandons et commandons a tous fermiers et autres subgez et oboissans en ce faisant à notre dit recepveur de Rennes oboir et diligeaument entendre afin d'avancier le service de Dieu en celle yglise. Donné à notre vile de Nantes, le derrain jour daoust lan mili Hic soixante et onze. Par le duc Geoffroi. Donné par coppie soubz le seau des contraz de la Court de Rennes. Le XXVIIIe jour dou mois daurill lan mili Ule soixante et douze - Jehan Brecart passe pr coppie, et collation faite par moy. 11. 28 avril 1372 Copie du mandement du lieutenant de Bretagne au receveur de l'évêché de Rennes pour l'emploi des 4000 livres à la construction de l'église des frères prêcheurs. Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2. Publication : La Bigne-Villeneuve, P. de, «Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ple-et-Vilaine, t. 3, 1863, p. 235-236. Jehan Goniere lieutenant en Bretaigne Gallou pour mon maistre sire Thomas de Melbourne, trésorier et recepveur general en Bretaigne. A Alain dou Bouais recepveur en levesché de Rennes des imposicions troictes et pippages et gabelles pour Monseigneur de Bretaigne, salut. Gey recepu le mandement de mondit seigneur a moi adreczant contenant paier ou assigner a Pierres Bouschier et Johan Bacheler maczons sur les imposicions, gabelles et autres revenues des plaz pais de levesché de Rennes la somme de quatre mille libres pour acomplir la maczonnerie de liglese des frères preschours dou couvent de Rennes comme plus a plain est contenu ou dit mandement et la copie douquel cest est ennexé. Si vous mande et commande que vous paiez es diz maczons sur la recepte des plaz pais douait eveschié ladite somme dé quatre mille libres par quartiers, selond quil est contenu ou contrat du marché et obligación qui en a esté faite o lesdiz maczons, et gardez que ny ait faulte, par quoi pour dejfaud de ce ledit ouvre ne soit retardé destre fait. Et par raportant ces lettres et copie du mandement de Monseigneur et lour quittance, ce que baillé lour aurez vous sera alloué et vauldra descharge, quant vous compterez. Donné à Rennes soubz mon signet le Xe jour de septembre lan mill IIIc soixante et onze. Passe Jehan Goniere. Donné par copie soubz le siau des conctraz de notre Court de Rennes. Le XXVIIIe jour dou mois de apvrill lan mill IIIc soixante et douze ans. Jehan Brecart passe par coppie, et collación faite par moy. 12. 8 juin 1372 Mandement du duc de Bretagne pour clore une ruelle bordant le couvent des frères prêcheurs de Rennes. Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2. Publication : Recueil des actes de Jean IV, duc de Bretagne, ed. M . Jones, Université de Haute Bretagne, 1.1, 1980, p.212,n°200. Jehan, duc de Bretaigne, comte de Montfort, a noz amez etféaux seneschal et alloue de Rennes, salut. Venuz sont pardevers nous les frères prechours dou couvent de Rennes que nous avons fondé puis nagueres de temps et nous ont donne entendre que il a par lour lieu de lour jardin terres et herbergemenz une petite ruelle qui grantdement lour est préjudiciable et nuisance et si elle nestoit ostee ou mise a part ne pourraint bonnement cloire les terres pour lour jardin et herbergement neccessaires et auxi que ladicte ruelle nest pas a nous ne a autres moult utille ne nécessaire comme ils dient et nous ont supplie lour pourvoir sur ce de nostre grâce et remede, pourquoy nous, qui voulons et desirons laugmantacion doudit couvent en tant comme bonnement povons vous mandons, commandons et commectons si mestier est a chacun de vous que ad ce appelle nostre procurour et aucuns des prochein veisins doudit lieu vous transportez et descendez sur ce et en cas que vous verrez et troverez que çeHe_ruellepuisse estre close et la voie icelui lieu ostee senz^œ]t pr^^^e^jious et dautres voulons et lour avblïs~ôTtrW?ét~oc^^ et de nostre grace^speclalquè vous le faites et souffrez clorre ladicte ruelle et en oster la dicte voie et de la ou vous troverrez que elle fust neccessaire et que ce portast préjudice a nous et a autres si la faites tourner un des costez de lours terres pour lour herbergement au mains préjudiciable et en dommageux que vous verrez que bonnement puisse estre par quoy ils puissent clorre lours dit jardin, terres et lieu, mandant et commandant a noz subgiez et chacun en ce faisant vous obéir et diligeaument entendre et de ce que en troverez et ferez lour donnez relacion pour loour valoir en perpétuel mémoire. Donne a Venues souz nostre seau le Ville jour de juign lan mil ILJc sexante et douze. Par le duc de son propre commande, presenz vous, le [deen] de Cliczon, le chambrelen, [maistre] Guillaume Loriel et autres. R Rollant. : 13. 28 juillet 1373 Lettre de du Guesclin, confirmant les paiements octroyés par le duc de Bretagne. Original : Arch. Dép. Ille et Vilaine 18 H 2. Publication : La Bigne-Villeneuve, P. de, «Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ule-et-Vilaine, t. 3, 1863, p. 236-237. Bertran Duguesclin duc de Moline, Connestable de France, à Perrot Nepveu receveur ordinaire de Rennes, Alain douboais receveur de lextraordinaire et des foages de levesché de Rennes, et chacun salut. Comme les religieux de lordre des frères prédicatours de Rennes ayent emprins et commencié à faire et ediffier une église es forbourgz de la ville de Rennes, et le Duc de Bretaigne, selon la teneur de ses lettres qui se ensuivent [...] vous eust et à chacun de vous rescript et comandépaier les ouvriers et autres choses touchant le fait diceli ediffice ; et comme depuis ayt le Roy notfe sire asiis sa main sur le duché, pourquoy, comme par la supplication desdiz religioux avons entendu, cessez et nevoulez faire les paemenz de celle matière et ediffice e grant lésion et préjudice deux et en retardent le bien et office divin, est que a lour supplication vous faisions savoir que oncques ne fut lintention du roy par sa mise main empescher ne retarder le fait et accomplisseent audit ediffice. Ainz vous mandons et a chacun depar le Rou note sire, partant comme a lipuet appartenir, en faire et acomplir les paemenz de la ou ne le aurez fait pour le temps passé et avenir, en prenant diceux quittance des paemenz que en ferez, adfiin qu'ilz vous vaillent en descharge ver qui quant et comme estre devra. Donné à Rennes sobz notre scel le XXVHe jour de juillet lan de grâce mill troes cenz soixante et treze. Par Monseigneur le Connestable a votre relacion. J. Mauvoisin. 14. 23 juin 1494. Règlement des écoles de la ville de Rennes. Institution d'une procession annuelle des écoliers à la chapelle de Notre-Dame de Bonne Nouvelle, le 17 novembre, pour commémorer la date du traité signé par la duchesse Anne en ce lieu en 1491. Publication : Etasse, « U n e date historique précisée et une cérémonie religieuse à Notre-Dame de BonneNouvelle... », Bulletin et mémoires de la société archéologique d'Ule-et-Vilaine, t. 37, 1907, p. 267-270. Item et oultre plus seront tenuz lesditz recteurs pendant et durant le temps que régenteront lesdïctes escolles et qui leur seront lessées, faire aller en bonne ordonnance et honneste, une foiz lan, les enffans afluant esdictes escolles deux à deux ordinairement en procession depuis le lieu desdictes escolles jusques à Notre-Dame de Bonne Nouvelle, par Bout de Cohue et la Porte Saint-Michel. Et ce le dix-septiesme jour de novembre, et à l'autier et chapelle d'icelle, par l'un desdits recteurs ou bacheliers, homme d'église ou autre prebtre notable par lesditz recteurs, commis, député et ordonnée, chanter et célébrer une messe à nocte, diacre et subdiacre, en rendant grâces et louanges à Dieu et à la benoiste Vierge Marie du traicté de paix lequelfut fait et conclut entre nostre dict seigneur le roy et nostre souveraine damme et mestraisse terriaine la royne audict lieu de Bonne-Nouvelle le dixseptième jour de novembre l'an mil HIJ C LIIII onze. Et auxi en louant, regracient et remerciant Dieu du très hault, magnifique, singulier et espécial advantaige que luy a pieu faire à touz les manans et habitons de ladicte ville laquelle ce néanmoins que tout le résidu des pays et duché de Bretaigne, par l'espace de troys ans et plus eust esté et fust occupé par nostre dict Sire lors adversaire à nostre dicte souveraine damme et mestresse la Royne. Toutesfoiz par les bons parents amis et subgetz, avecques l'aide des seigneurs, officiers, bourgeoys, manans et habitants en icelle, moyennant lesdictes aides, conseilz et supportz des parens et obbéissans de nostre dicte souveraine Damme et mestresse, la Royne et singulièrement moyennant les bons conseilz, conduites et supportz de très noble et puissant seigneur monseigneur le prince d'Orange et lieutenant général de la dicte damme, avesques l'aide et intercession de la Vierge Marie, ont esté touiours bons et loiaux et sans aucue reprehension envers nostre dicte damme et mestresse terrienne et luy ont esté touiours vroiz obbéissans, ainsi que dévoient sellon droit roison et équité et tant et tellement que ladicte ville a été gardée vertueusement, en résistant touiours virilement ès adversaires des pays et duché de Bretaigne. A l'occasion de quoy et mémoire perpétuel seront faites sollennellement après l'offerte de ladicte messe, prières pour nostredict sire le Roy, la Royane, monseigneur le Dauffin, Monseigneur le Prince et pour tout le sang royal, pour touz les seigneurs du Royaume, pour l'entretenement de la police et le bon régime dé toute la chose puplicque dudit royaume ; et mesmement pour touz nos ditz seigneurs officiers et bourgeois de ladicte ville, lesquels ont esté causes de lediffement de la dicte maison. Et à laquelle messe assisteront personnellement au letrin touz et chescuns les bacheliers des dictes escolles, excepté ceulx lesquelx seront à exercer les offices de diacre et subdiacre ou mesmement celuy lequel par lesdits Recteurs seroit commis, député et ordonné à chanter ladicte messe. Et pareillement, tous les enffans afluans es dictes escolles experts et arts et science de musique et chantrerie seront depar lesditz recteurs commis, députez, et ordonnez à chanter au letrin durant ladicte messe ». 15. mai 1510. Lettres patentes de la reine Anne, qui accordent aux frères prêcheurs l'exemption de plusieurs droits. Copie ancienne : Arch. Municip. Rennes, GG 292. Anne par la grâce de Dieu Reine de France et duchesse de Bretagne sçavoir faisons à tous présents et advenir que comme il a plu à monseigneur de nous laisser la totale disposition et jouissance des affaires de notre pays et duché de Bretagne et des droits souverains prérogatives et prééminance qui en dépendant avec le pouvoir et faculté de donner et distribuer à notre volonté toutte telle gratuite liberté franchises exemptions que bon nous semble à ceux qui bien le mérittent et de [...] et soit ainsy que nos chers et bien aimés orateurs les prieurs religieux et couvet des frères prescheurs de NotreDame de Bonne Nouvelle es faux bourgs de nostre ville et citée de Rennes nous ayent fait dire et remonté que pour leur nourriture et entretènement ils font souvent venir et apportent leurs vivres tant par charoy que sur chevaux et même pour le fait des réparations et bâtiments de leur dit couvent et à cette cause les ceuilleurs (?) et commis des devoirs du pavage lignage et clôture du dit lieu demandent et s'efforcent prendre et lever les dits devoirs sur les chartyers et voituriers qui ainsy leurs amennent les dittes choses nécessaires, ce qui leur revient à grande charge et ennuy même que le procureur des bourgeois et gens dicelle ville veullent contraindre lesdits suppliants à faire paver les prochainnes rues et chemins étants à lentour du pourpris de leur dit couvent et iceluy pavement continuer et entretenir en réparation qui leurs seroit très difficille et quasi impossible à porter, nous suppliants quil nous plaise les en exempter et affrenchir et surtout de leurs impartir nos grâces et libéralités très humblement nous requiérant icelles pour quoy nous les choses considérées et la grande ferveur et dévotion que avons toujours eu à notre Dame de Bonne Nouvelle préiée et vénérée audit couvent afin même d'estre participante es prières et oraisons dudit couvent et pour autre cause et considération - Nous à iceux prieurs religieux et couvent des frères prescheurs avons au Jourd'huy de notre grâce spéciale pleine puisance et authorité donné concédé et octroyé, donnons concédons et octroyons par les présentes pleines et perpétuelles exemptions franchises tant du pavement et contribution d'iceux devoirs de pavage cloison et lignage que à la facture entretènement et continuation des dits pavés hors iceluy couvent fors seulement audevant de leur porte et issues sans ce que au temps icy ny leurs charettes voyturettes quelconque respectivement conduisant et amenant ainsy leurs dits vivres et choses appartenentes aux dits religieux prieurs et couvent y puisse estre contreints en aucune manière cy donnons amendement par les mesmes présentes a nos amez et féaux conseillers les gens des comptes audit pays général trésorier partie - et autre acquis ne pourra toucher que de nos présents dons et concessions et octrois de tout l'effet et contenu en cesdites présentes ils en chacun endroit soit fiaient souffrent et laissent aux dits orateurs suppliant pleinnement et perpétuellement jouir et user cessant tous empeschements au contraire. Et afin que ce soit chose ferme ou stable à toujours nous avons fait mettre notre scel aux dittes présentes sauf en autres choses notre droit ou lautruy en avoir, toutes en suppliant mondissieur que son plaisir soit agréable cette a nos présentes et en icelle confirmant commander ou faire expédier aux dits prieurs religieux ou couvent des lettres à ce requises ou nécessaire. Donné à Bloys au mois de May lan de grâce mil cinq cent et dix signé sur le replis par la reyne duchesse marchant et sellé du grand sceau de sire jeaunne. 16. 1634 - description du voeu Original : arch. Municip. Rennes, GG 292. Publication : Paul Banéat, « Le vieux Rennes », Rennes, 1905 (rééd. 1972), p. 176-177. Le veu consiste en ungne image de la Vierge couronnée, tenant le petit Jésus entre ses bras, lequel a la main élevée pour donner sa bénédiction sur la ville de Rennes, dont la figure faicte en ovalle est représentée au pied de l'image de ladite Vierge, laquelle image a deux pieds de haulteur et est pozée sur ung baze de deux pieds ou environ. La figure de la ville ayant de longueur troys pieds deux poulxes et de large par le milieu ung pied et demy poulxe, non compris ledit baze, sur lequel est pozé ladite image de la Vierge. Autour de laquelle ville est figuré la ceinture des murailles d'icelles avecq vingt quatre tours, et au-dedans sont represantes par éllévation les églises de Saint-Pierre, SaintSauveur, Saint-Yves, Toussainctz, Saint-Germain, abbaye de Saint-Georges, couvons des Carmes, de Saint-Françys, et maison des pères Jésuistes, couvent des Urselines, grosse orloge et chapelle SaintJacques y joignant, bastiment faictz pour le Palláis, maison de ville, portes d'icelle ville, etau-dehors l'abbaye de Saint-Mellaine, couvent de Bonne Nouvelle, Saint-Aubin, couvant des pères Minimes, maison de Santé, et nombre de maisons places et rues dé ladite ville, et rivière qui passe dans icelle, le tout d'argent pesant cent-dix-neuf marees, y comprins la table de boys en laquelle est enchâssé la figure de ladite ville et autres choses ci-dessus mentionnés. Au plat fonds de laquelle y a quatre pertuis de grandeur pour y passer le doib d'un home, qui a esté placé sur une table de marbre portée sur deux colonnes aussy de marbre, et pied estait qu 'on faict faire exprès mesdits srs les habitants entre l'autel de la chapelle Notre-Dame de Bonne Nouvelle et l'autel de la chapelle Saint^Joseph ». 17. 1634 - description de la cérémonie du voeu par Yves Pinsard, Le triomphe du vœu de Rennes à Notre-Dame de Bonne Nouvelle, 1634. Repris par Pierre-Stanislas Vert, Notice historique sur le voeu de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, rendu par la ville de Rennes en 1634 et renouvelé en 1861, suivie de considérations sur le culte de la sainte Vierge, Rennes, 1861. Yves Pinsard, op. cit, extrait p. 19-21: Le compte Jean partant de Rennes y avoit laissé Jeanne de Flandres sa femme, princesse des plus courageuses aux exécutions des armes , des plus advisées aux conseils d"estât, et des plus religieuses du monde. Laquelle durant ces jours là, alloit visitant les églises y suppliant le Dieu des armées de bénir celle de son mary : et s'estant retirée pour faire son oraison dans une petit chapelle de S. Vincent Martyr, au lieu ou est à présent basti l'autel du nom de Iesus, en l'église de BonnesNouvelles, le courrier l'abordant et luy présentant les lettres du comptes son mary; comme il apperçeut qu'elle craignoit d'y treuver en les ouvrant quelque chose qui lui depleust, il l'a rasseura par ces parolles, Bonnes Nouvelles Madame. Ce Just de la qu 'accomplissant le Vœu que son mary avoit fait de bastir ce convent, ils le dédièrent à Dieu sous le tiltre de nostre Dame de Bonnes Nouvelles. Cecy est confirmé par ces anciens vers Fançois, escrits en des lames de cuivre sur l'entrée de l'église du mesme couvent. L'an mil trois cents soixante et huict Par le Duc Jean quart de ce nom Fut ce convent icy construit Dont à bon droit et grand renom En l'honneur de l'Assomption De la Vierge Royne pucelle Fut faite la fondation Quifut au pays Bonnes Nouvelle, Car par la prière d'icelle Et du grand prince la Foy Fut fondé point ne le cele Après la grand iournée d'Auray. Dieu semble si favorable à ceste maison que tous ceux qui y prient sont exaucés, et se voit au coing du cloistre joignant l'église une image de nostre Dame tenant son petit enfant Iesus entre ses bras, le tout en platte peincture, que l'on croit y avoir esté peínete au mesme temps que le convent just basti. Cette image s'est rendue célèbre pour les grands miracles qui s'y font ». Décrit plus loin la procession sortant de la ville par la porte aux Foulons, passant le pont. « à l'entrée du cimetière Sainte- Anne vers le bout du pont, l'on voyait au coin dudit cimetière un portail élevé de 24 pieds, orné de riches tableaux [...]. y. 58-59 : « Après que l'on estoit sorty de dessous ce portail on découvroit la façade de celuy de la porte du cimetière de Bonne Nouvelle, laquelle estoit ornée de plusieurs armoiries, au plus haut estoient celles du pape entre deux trophées, au-dessous estoient celles du Roy, entre celles de Bretagne, et de Monseigneur l'Eminentissime Cardinal duc de Richelieu, l'on y voyait aussi celles de Monseigneur de Rennes et de la ville, de l'ordre et du général des frères Prescheurs. S'avançant dans le cimetière l'on entroit en l'église par un portail de trois autres pirámides, entre lesquels se voyaient deux anges beaux comme des soleils, et revestus de satin blanc à broderie d'or, qui donnaient de l'encens d'une main et de l'autre présentant des fleurs. Au même temps qu'on entroit en cette église, l'on y rencontroit tant d'objets élabourezpar les plaisirs des sens, que l'on ne sçavoit auxquels s'arrester, si l'œil estoit ravy par les plus rares traits de la peinture, ou par les plus riches nuances de la tapisserie qui couvroit les murailles depuis le haut jusqu'au bas, ou par les violences qui brillaient en ce temple ; l'oreille demeuroit enchantée par les plus doux et les plus inouis accords de la musique, et de la ravissante harmonie des orgues et des voix. Et en un mot toutes les raretés qui s'estoient vues en toutes les places où le vœu étoit passé, ou reposé, s'assemblèrent en cette église, comme les lignes en leur centre. p. 60 : Dès le matin du jour de la cérémonie, l'entrée du chœur et de cette partie du cloître où est la chapelle de Notre dame de Bonne Nouvelle avoit esté gardée par des Hallebardiers de la ville. Le vœu fut premièrement porté devant le grand autel, dans le chœur, où la musique et les instruments firent de nouveaux efforts, chantons un motet, après lequel Monseigneur dit des oraisons. De là le vœu fut pris de devant le grand autel, et porté devant celuy de Notre dame de Bonne nouvelle, en la même forme qu 'il avoit esté aporté depuis Saint-Pierre ». 18. 1669-1690 actes capittdaires, registre des délibérations du conseil du couvent Décisions du chapitre des frères concernant les travaux d'agrandissement et de réfection du couvent. Original : Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. ' p. 1, « item jour a esté arresté que la chambre situé sur la salle appellée la v—m— joingnant aux greniers du couvent et la plus proche de la grande porte seroit gardée aux prieurs et quelle ne seroit concédée à auchun autre sinon quand condition d'y sortir lorsqu 'il plairoit au prieur y demeurer donc vulgairement est appelle la chambre des prieurs ». (8 octobre 1669). p. 61, «Le mesme jour (8 octobre 1669) on a déterminé qu'on alongerait le logis neuf qui est maintenant pour les hostes, jusque à la bibliothèque qffin que ledit corps de logis serve d'infirmerie, et ce suivant l'advis de mr. Corbineau, architecte, le plustoty faire se pourroit ». p. 63, « le 1er jour de may 1670, le révérend père prieur ayant raconté à son conseil les difficultés qui se rencontraient dans l'exécution du dessin qu'on avoit prévu le 8 octobre 1669 pour alonger le logis qui sert maintenant pour les hostes, on a arresté qu'on ne passeroit pas oultre ayant hasard principal dudit que le corps de logis vis à vis où est la bibliothèque ne vint à crouler à raison de la profandeiZ. desjondaments, quil conviendroit faire lequel ayant commencé estant desja fort profond on ne o^ouvodïesoluJe et les terres tomboient tout autour ». p. 64, « Le 26juillet, le sr. Crine ( ??) a demandé advis au conseil s iljugeoit a propos d'alouer ( ?) la muraille du jardin qui regarde Saint-Etienne pour y faire un espalier. Il y a consenti ». p. 64, « Le 5 aoust 1670 il a esté aresté au conseil que toutes les amandes et aumosnes qui seroient ordonnées dans de la barre de mon ? de la justice seroient mises au ? pour estre employées au bastiment du dortoir du grand cloistre qu 'on désire faire... ». p. 65, le - octobre 1670 le Rdpère du conseil ayant veu le dessin du grand dortoir quon veult bastir et quon doibt avancer dans la court environ de 13 pieds et demy ou 14 continuant le pignon de la grande vitre dans Vestât ou il est sans y toucher et y faisant un dortoir dans la mansarde sont approuvé et conclu de le bastir en ceste sorte sauf à voir si on jugera expédient du costé de la cour sous ledit estage de faire dix chambres qui pourront servir aux frères convers. Au mesme jour on a aussi arresté quon supporteroit davoir un espace de - (terre) vers Saint-Etienne qui sera nécessaire pour la (carrer ?) nostre jardin commençant depuis le bout de la muraille qui est vis à vis le presbitère où est le cabinet du jardin des fleurs jusque a l'autre bout du jardin où est le bastiment neuf... ». p. 66, « Le mesme jour 9 octobre 1671 on a unanimement trouvé - au conseil que frère François Moinet ( ?) travaillât à faire le grand autel dans le cœur suivant le dessin quil en a fait soy mesmes quoique jouxtant ( ?) dans la chapelle des trois rois ( ?) au-dessous de la chaire du prédicateur on les trouva ( ?) - images de — de Sainte-Rose de Lima.. ; ». p. 77, le mesme jour (22 mars 1675), ledit RP prieur a proposé aux PP du conseil qu'il ny avoit plus d'argent depostpour les bastiments, et ils ont consenti qu'on emprunteroit ce qui seroit nécessaire pour achever le bastiment. p. 93, le 23 février 1679, le RP preur ayant assemblé les RPP du conseil, leur a déclaré qu 'il estoit a propos de faire raccommoder la seconde lampe de devant la Vierge qui avoit esté presque brisée par le vol qui se fit il y a quattre ans et que pour contribuer aux fraits, sçavoir s'ils jugeoient à propos d'y emploier une chaisne d'or et deux petits cœurs d'or, qui pourroient facilement s'égarer et qui n 'estoient pas de grand apparat devant ledit autel de la Sainte Vierge. A quoy ils ont unanimement consenti ». p. 98, « le 9 septembre 1681, le RP prieur ayant assemblé le conseil a proposé le f. Farce ( ?) pour estre examiné au bout des dix moys, lequel a esté unanimement reçu des Pères. De plus les pères ont été d'avis que le RP prieur fist un précepte à toute la communauté de rapporter à la bibliothèque tous les livres qui en sont avec deffense d'en tirer aucun sans permission du père prieur et sans donner un billet au bibliothécaire. De plus d'ordonner qu 'on raporte au réfectoire toute la vaisselle, servietes et autres ustensiles que les religieux ont dans leurs chambres ». p. 110, le 5 février 1683, le RP prieur après diner ayant reveu les comptes dans la sale de l'hospice proposa aux RPPP du conseil que M. et Mette Peret qui ont fait céant une fondation et qui veulent estre enterrés dans la chapelle de Notre Dame à la porte qui descend de la chaise du prédicateur souhaitaient mettre une pierre tombale sur le lieu de leur sépulture, mais que les frères pouront faire oster quelque temps après leur enterrement. Sur quoy les pères ont consenty pourvu que lesdits sieurs et dame Seret donnassent quelque chose pour l'occupation de la place pendant ledit temps. Ce quils ont exécuté et donné une déclaration par devant notaires quils ne prétendoient pas que ladite pierre fust définitive. p. 113, le onzième octobre 1683 [...]. Et sur ce le RP prieur leur a proposé quil falloit raccommoder la porte qui entre dans la cour d'embas qui menace ruine et quil faudra pour cela du tuffeau et quon en pourroit prendre dans la petite muraille dentre la susdite petite cour et lejardin dans les places des fenestres qui y sont et quon pouvoit baisser ladite muraille a hauteur raison noble et mestre une petite balustrade de boys au dessus. Les RP pères en ont esté dadvis. p. 135, le même jour (12 mai 1690) le RP prieur a proposé aux RP prieurs de faire faire une espèce de cloistre ou gallerie entre les deux pavillons de la porte du couvent et celuy de la porte pour entrer avec les charrettes dans le jardin afin quon y peut parler à couvert - quelle gallerie sera ouverte par devant et n 'aura qu'une petite murette d'environ deux pieds de haut en forme d'appuy du costé de la cour de quoy les pères ont été d'advis n 'y ayant aucun lieu à couvert de la porte quand il fait de la pluye et afin qu 'on naille point parler à l'église. j f^ i I i 19. 1729, 20 juin. Aveu au roi du couvent. Original : Arch. Dép. Dle-et-Vilaine, 18 H 14. Extrait : « Déclarent lesdits religieux posséder leur maison conventuelle consistant en leur église, cloistre, . dortoir, cours devant derrière et jardins le tout cerné de murs, situé entre la chapelle Sainte-Anne et la paroisse Saint-Aubin et l'église saint-Etienne setendant leurs jardin du costé du nord dans la ; paroisse de saint-Germain, le tour ensemble contient quatre journaux trente deux cordes de terre ou ! environ y compris leur maison située au portail d'entrée dudit couvent ou tiennent les classes et trois I / autres petites maisons joignant au mur de leur église donnant sur la rue des Echanges, y comprinsii aussy la cour boutique proche ladite église nommée vulgairement cour bonne nouvelle, deux autres petits appartements au pied de la tour de la dite église et une rangée de petites boutiques appentis, le long de leur église et couvent à commencer au pied de la ditte tour, à venir au grand portai chartié du dit couvent donnant sur la rue saint-Dominique, lequel couvent et enclos, join du côté occidental au pavé de la rue haute dite présentement de saint-Dominique apprendre du bout avis la porte de la chapelle sainte-Anne à venir au puis dans la ditte rue joignant l'extrémité du mur de leur jardin, et du côté méridonial à la petite rue qui donne aussy à la porte de la dite chapelle sainte-Anne et qui conduit au carrefour saint-Aubin de là le long du pavé de la rue des Echanges qui conduit au presbitère et paroisse saint-Etienne, du côté occidental au presbitère et jardin de saint-Etienne, du coté septentrional aux jardins appartenant aux sieurs Louvier ( ?) les deux frères, le quel couvent et enclos espécifié cy dessus relevant du roy sous son domaine... ». 20. 1790. Liste des biens déclarés par les Dominicains en 1790 : Original : Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 1 Q 207, biens nationaux. Extrait : ... Déclarent avoir un vaste et vieux couvent au Nord de Rennes, une grande église, et une chapelle en grande vénération demandant beaucoup d'entretien et à grand frais par les solennités presque continuelles qu'on y fait, 2 petits parterres et un jardin légumier sans ornement ». + 37 fondations en rentes foncières, 8 constituts, maison locatives, fermes de campagne, total 11773 livres de rentes. 7 Charges = 1412 (réparations, entretien, 6 domestiques) Etat de la bibliothèque : 1401 grands et petits in folio, 1 bible manuscrite, 538 grands et petits in 4°, 3359 grands et petits in 8°, in 12, in 16, in 24, 2 globes céleste et terrestre. Etat des meubles et ornements de l'église : Argenterie :« Il ne nous reste que 8 calices, 2 ciboires, 2 soleiles, un ostensoir ou est une épine de la couronne de notre sauveur, une petite statue représentant sainte Helenne ou est u morceau de la vraie croix, 2 burettes, une burette, un plu, 6 chandeliers d'autel, 2 d'acolites, une croix, un crucifix, 6 vases d'argent à fleurs, un encensoir, une navette, un bénitier avec un goupillon, une lampe d'argent, 2 de cuivre Linge. 64 chasubles, 34 dalmatiques, 21 chappes, 26 nappes, 10 tapisseries, 9 tableaux dans l'église, 5 dans le fond des autels, 8 grands dans la chapelle, plusieurs moyens et petits tableaux, ex voto... un jeu d'orgue de 16 pieds, un grand cœur fermé d'un grillage de fer, un jubé avec stales hautes et basses, un lutrin de bois. Une tour où sont 4 cloches d'accord la plus grosse pèse environ 2400 livres, une 5 pèse 100 livres, une autre 50 livres sur le chancel. Etat des infirmeries ou chambres d'hôtes : 4 chambres garnies de 2 lits chaque, un crucifix, une armoire, tables,chaises, fauteuil. Dans l'ancien réfectoire il y a 7 vieux mauvais tableaux. Celui ou nous mangeons, il y a une boisure avec des encadrements de toile peinte, 3 tables, 2 armoires et chaises. Une autre salle toute boisée avec placage, 2 tables et chaises. e 21. mai 1790. Procès verbal de visite du couvent par les officiers municipaux. Original : Publication : Toravel, Jean, « Le couvent des dominicains de Rennes au XVUIe siècle », Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ule-et-Vilaine, t. 92, 1990, p. 234-236. Extrait : «Nous n'avons trouvé dans la bibliothèque d'autre manuscrit qu'une bible in-folio, en caractères gothiques et sur velin, portant date de l'an 1216. L'état de la bibliothèque nous a paru formé principalement d'auteurs théologiens, d'interprètes de la Sainte Ecriture, de philosophes anciens et de prédicateurs d'historiens, de Pères de l'Eglise, de grammariens et de quelques anciens livres de droit civil et canon et de plus grand nombre de livres de dévotion.. [...] « Descendus dans le cloître, nous l'avons trouvé propre et en bon état ; les arcades sont fermées de grilles de fer ; il est orné de 16 tableaux dont deux sont encadrés dans des voûtes. Ces tableaux représentent la vie de saint Thomas d'Aquin. A l'Orient dudit cloître est le chapitre orné d'un ancien autel et d'une boisure d'appui, avec sièges tout autour. A l'Occident dudit cloître est l'ancien réfectoire, orné de 9 tableaux représentant la Paroisse de Jésus-christ, une vieille boisure avec sièges qu'on nous dit avoir été délabrée par le casernement de 1780. Passés à la cuisine, vers l'Occident, est la salle à manger, boisée avec encadrement de toile peinte et deux armoires, une grande table trois petites et vingt chaises tant bonne que mauvaise. Près le jardin est un corps de logis, nommé les infirmeries ou chambres d'hôtes.La première salle basse est boisée en entier et peinte en gris, avec une armoire d'attache, deux tables et quelques chaises en jonc. La seconde est le lieu ordinaire de l'assemblée de la communauté, des perruquiers ». 22. décembre 1790. Procès verbal de visite des bâtiments. Original : Arch. Dép. Ille-et-Vilaine L 1022 Publication : Toravel, Jean, « Le couvent des dominicains de Rennes au XVÏÏle siècle », Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ule-et-Vilaine, t. 93,1991, p. 150-152. Entrant par le Midi, par la rue d'Echange, est une cour carrée. A l'entour sont des celliers et des magasins. A l'Orient est l'entrée de l'église. A l'Occident est l'ancienne chapelle des sœurs, longue de 38pieds sur 9 de large, avec bancs d'attache. Elle est lambrissée. De suite est le parloir à claire-voie, de 33 pieds de long. A la suite est le corridor, long de 122 pieds sur 9 de large, servant d'entrée au couvent. A la droite de ce corridor, en entrant, est la porterie avec cheminée, portant 13 pis de long sur 10 pieds 6 pouces de large. Entrant dans l'intérieur du couvent est une seconde cour en forme d'équerre. A la droite est la salle à manger, portant 22 pieds 6 pouces sur chaque face de son carré. De là on entre dans l'ancien réfectoire, inhabitable, long de 90 pieds sur 23 pieds et demi de large, avec fenêtres et vitres à l'antique. On entre dans le cloître très propre et orné, n 'ayant que 3 ailes dans l'ordre dorique. Au Nord, vers le milieu du cloître est le grand escalier qui communique dans la troisième cour donnant sur la rue Saint-Dominique occupée par la troupe, où sont cinq salles dont la plus grande sert aux assemblées des sections. A l'Occident de la deuxième cour est le jardin et un corps de logis séparé nommé les infirmeries. Il y a trois salles basses à cheminées et trois chambres pour les hôtes et les malades. De suite est un corridor qui conduit dans les dortoirs. A droite, vers l'Occident est un petit dortoir sur la cuisine et la salle à manger et sous la bibliothèque. Chambres : 1. est une cellule simple, peu habitable 2. cellule double où demeure le P. Pain vers le Midi 3. cellule double où habite le P. Dauphin 4. cellule double avec cheminée, impraticable, vers le Nord, vacante 5. cellule simple, vacante 6. cellule simple avec alcôve où est le Fr. Dominique Du dortoir qui conduit vers le Midi à la cour de l'église et de la chapelle : 7. cellule inhabitable, les poids de l'horloge y tombent 8. cellule non meublée servant de fagotier. La corde de la cloche du réfectoire y passe. Inhabitable. 9. Cellule simple vacante portant 10 pieds en carré 10. cellule simple où est le T jardinier, vers l'Orient 11. cellule sans meuble servant de décharge 12. cellule simple où est le 1er jardinier 13. cellule simple servant de fagotier 14. cellule de l'aide cuisine 15. cellule non meublée servant de fagotier 16. chambre avec cheminée, balcon, cabinets, alcôve où demeure le P. Coste, vers l'Occident 17. 18. 19. 20. 21. 22. cellule double avec cheminée boisée vacante cellule simple où demeure le P. Joyau, portant 10 pieds carrés cellule simple vacante, meublée d'un lit, table et prie Dieu cellule simple vacante, comme la précédente cellule simple où le P. Klein cellule simple vacante, ayant lit, table, prie Dieu et une armoire, appartenant à M. l'abbé Rosy, où sont les archives du Prieuré de Saint-Cyr. 23. Chambre avec cheminée avec 2 alcôves ou cabinets où est le P. Jamin 24. La bibliothèque vers l'Occident 25. cellule simple, vers le Nord, où demeure le portier 26. cellule simple de 10 pieds de large sur 13 de long, servant de barberie 27. cellule simple de 10pieds carrés, où est le 3 jardinier 28. cellule simple vacante avec bois de lit 29. cellule double où est le P. Arnoldy 30. cellule simple vacante, avec bois de lit et table 31 à 41 cellules occupées par les soldats, dont une avec cheminée, assez grande et une autre longue. 42. cellule double où est le P. Marcel vers le Midi 43. simple de 10 pieds en carrés servant au buandier 44. cellule identique, servant de décharge, sans meuble 45. cellule triple à cheminée où est le P. Gicquel 46. cellule simple où est le garçon de la sacristie 47. dépôt où sont les archives de la maison au Midi e Second étage : 48. 49. 50. 51. 52. cellule double servant de couturerie, vers l'Occident cellule simple, vacante, ayant l'aspect à l'Occident et au Nord cellule simple avec cheminée, où est le P. Losage cellule double avec cheminée, où est le P. Bordère et 53 chambres à cheminée et cabinets. Le 53 peut servir à un religieux. H y a une porte d'entrée sur le dortoir 54. cellule double à cheminée où est le P. Caillebot 55. cellule double où était le P. Marie aveugle. Il est depuis 6 mois à l'infirmerie. 56. cellule simple où est le Fr. Raymond 57. cellule simple servant de décharge 58. cellule idem 59. cellule idem 60. 61 cellule double où est le P. Bordère, sacriste 62. cellule inhabitable. Le poids des cloches y passe Résumé des chambres : 8 chambres à cheminée 7 cellules doubles 15 cellules simples, habitables dès à présent, sans faire d'autres dépenses que les meubles. IL y a à Bonne Nouvelle 17 religieux aujourd'hui qui ont leur cellule meublée, 4 cellules vacantes meublées. On y a vu réunis jusqu 'à 55 religieux à la fois. Ainsi cette maison, dans l'état actuel, même laissant subsister les casernes qui en occupent une partie peut contenir beaucoup au-delà de 20 religieux. Arrêté au Directoire de District Rennes le 16 décembre 1790 Signé Toullier 23. 1822. Rapport sur les bâtiments militaires de la place de Rennes. Original : Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1 (1801-1826), Rennes. Magasin aux fourrages (coté au plan sous le n°6). Ce vaste magasin, un des plus beaux de France, était l'ancienne église des Jacobins ; on venait d'y construire un magasin à avoine qui complettait les établissements nécessaires pour ce genre de service ; ce bâtiment a été entièrement incendié le 19 août 1821. Les murs ont beaucoup souffert par l'effet du feu ; maintenant on est indécis sur la nouvelle destination à donner à l'emplacement. Manutention des vivres (cotée au plan sous le n°7). La manutention des vivres est un très bel et très vaste établissement ; c'est l'ancien couvent des Jacobins que l'on a approprié pour ce genre de service. Elle est composée d'un bâtiment principal formé d'un rez-de-chaussée, deux étages et une mansarde, et de deux autres bâtiments d'un rez-dechaussée, d'un étage et grenier chaque, formant les deux allés dont l'un sert pour le dépôt des effets de campement et l'autre de magasin aux farines. Lors de l'incendie du magasin aux fourrages leurs couvertures ont été entièrement endommagées et on s'occupe maintenant à les réparer. R paraît que lorsqu'on a construit la manutention on a pris toutes les précautions nécessaires pour l'asseoir, on remarque même beaucoup de vices de construction aussi y a-t-il diverses parties de murs très lézardés. Ce bâtiment, dont les murs et la couverture sont en mauvais état, demande de grandes réparations. La dépense que le gouvernement vient de faire pour mettre en état les deux ailes l'oblige à ne pas l'abandonner. Etant réparé convenablement, il sera d'une très longue durée, et la dépense ne sera pas moitié de ce qu 'il en coûterait pour construire un nouvel établissement qui ne réunirait pas autant de commodités. Ce projet auquel on travaille sera envoyé le plus tôt possible Pavillon des jacobins (coté au plan sous le n°8). Ce pavillon qui était une dépendance du couvent des Jacobins sert de logement pour le garde magasin des effets de campement et pour le dépôt des médicaments de l'hôpital militaire. Il est composé d'un rez-de-chaussée et de deux étages. Son état de délabrement l'avait fait presque abandonner ; on vient de commencer à réparer les couverture, les croisées et quelques parties de terrasse ; il se trouve maintenant très amélioré, et encore quelques réparations y sont demandées dans les projets pour 1822, ce bâtiment sera susceptible d'un très long service. Logement du garde magasin (coté au plan sous le n°9) Ce bâtiment qui était une dépendance de l'ancien couvent des Jacobins est situé au fond de la cour de la manutention ; il est composé d'un rez-de-chaussée, d'un premier avec grenier au-dessus et sert de logement au garde magasin des vivres. H est très délabré, un de ses pignons menace ruine, sa couverture est en mauvais état, ainsi que les planchers et les croisées. On attend la décision sur le restauration de la manutention pour demander les réparations urgentes à y faire. 24. 1825, Travaux prévus pour 1826 Original : Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1 (1801-1826), Rennes. Projets pour 1826, état estimatif sommaire des ouvrages à exécuter en 1826 Article 6-magasin aux effets de campement. Pour rétablir le magasin aux effets de campement et y construire un étage afin d'avoir un emplacement nécessaire pour les besoins de ce service (17300 F). - pour démolir une partie du sommet du mur pour la construction de l'étage, une partie de mur au rez-de-chaussée sous le grand arceau etfaire une ouverture pour établir la porte au 1er étage, maçonner entre les croisées du rez-de-chaussée et réparer des enduits et crépis - - pour le raccordement de la couverture des deux bâtiments contigus pour maçonner entre les croisées des enduits et crépis reprise d'une partie du mur au rez-de-chaussée sous le grand arceau rehaussement du mur de face jusque sous les tirons de fermes exhaussement d'une portion de murs des bâtiments contigus pour former le pignon du dit magasin pour les jambages de 18 croisées au rez de-chaussée et au 1er étage etc. 25. 1826, Travaux prévus pour 1827 Original : Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1 (1801-1826), Rennes. Projets pour 1827, apostilles du directeur des fortifications sur les articles de l'état estimatif des ouvrages à faire en 1827 aux bâtiments militaires. Extraits : Article 6, manutention et bâtiments des vivres (7280 f.) Section A, pour construire au rez-de-chaussée dans le passage des deux voûtes supportant aux extrémités le mur de la façade sur de la manutention et donnant communication pour aller aux cloîtres en retour, deux voûtes en plein cintre de deux mètres de portée et de 0,60 m. d'épaisseur, afin d'offrir un appui aux premières qui sont rompues et d'empêcher le mur de façade de s'écrouler ; reprendre en sous œuvre sur la hauteur du dit mur, une partie de la façade aux endroits lézardés, située au-dessus des deux voûtes ainsi que diverses portions de murs lézardés de la façade nord (conformément à la feuille de dessins sous le n°6). Apostille : La réparation qui fait l'objet de la présente section est des plus importantes ; elle était comprise au projet de 1826 et a été ajournée faute de renseignement suffisants. Elle consiste à refaire en premier lieu les arceaux extrêmes sur lesquels porte la façade sud du bâtiment de la manutention de manière à offrir une culée solide aux arceaux intermédiaires, en second lieu à reprendre par écorchement la partie en surplomb et lézardée de cette façade : les moyens indiqués, non au plan où il a été fait erreur, mais dans l'apostille du chef du génie, me paraissent devoir remédier à la gravité du mal.. Je propose en conséquence d'allouer la somme demandée : 1 -pour remplacer les grands arceaux à l'extrémité de la façade sud, par des petits arceaux en plein cintre et à hauteur des arceaux intermédiaires. 2 —pour reprendre en écorchement la partie en surplomb et lézardée de la façade. Section b - Pour remplacer au plancher du grenier sept poutres et cent cinquante soliveaux, remanier les soliveaux restant à établir en remplacement de l'aire en terre un plancher en sapin, bordé sur tout le pourtour d'un lambris de 0,80 m. de hauteur, afin d'utiliser ce grenier et d'empêcher les ordures du toit de tomber sur les grains placés dans l'étage au-dessous (conformément à lafeuille de dessins sous le n°6). Apostille : Cet article d'ouvrages a pour objet de former dans le grenier du bâtiment de la manutention un magasin, et, par des travaux d'appropriation, de le mettre en état de remplir sa destination. Il serait à désirer que la situation des fonds permit de commencer en 1827, moyennant l'allocation des fonds demandé, le rétablissement intérieur des bâtiments qui se trouvent dans l'état le plus déplorable. Section c. Pour remplacer dans le magasin au pain où se fat la distribution les mauvais vitraux en plomb par des croisées à petits bois (conformément à la feuille de dessins sous le n°6). Apostille : Ce travail proposé en 1826 a été ajourné faute de fonds. [...] Section d. Pour réparer le pavillon servant de logement au garde magasin des vivres, des terrasses, des enduits, des carrelages et pour faire divers blanchissages. Apostille : [...] Section e. Pour remplacer au rez-de-chaussée et au 1er étage du logement du garde magasin les mauvais carrelages des chambres n° 2 et 5, par des planchers en chêne et renouveler une porte. Apostille : [...] Article 7, magasin aux fourrages Pour construire dans la cour du magasin aux fourrages un bâtiment dont le rez-de-chaussée est destiné à servir de supplément au magasin au foin et à la paille, et dont les deux étages doivent servir de magasin pour l'avoine. pour construire les fondations et monter le bâtiment jusqu'au cordon entre le rez-de-chaussée et le 1er étage. Apostille :_[...] 26. 1847, Travaux prévus pour 1848 ; Original : Archives du Génie, article 8 section 1, carton 6 (1848-1856), Rennes. Mémoire sur les projets pour 1848, aspotilles du chef du Génie. « L'ancienne église cotée L sera coupée par un plancher et on fera de plus un grenier au-dessus de l'étage. H n'y aura de division qu 'au rez-de-chaussée où se trouveront : 1° une pièce pour l'emballage, le déballage et le pesage des colis, servant aussi de cage d'escalier. Ce local est demandé comme indispensable par l'intendance, et il doit être, au-moins, des dimensions que lui assigne le projet. L'escalier aura une largeur suffisante pour le transport des colis de grandes dimensions, et son noyau sera assez ouvert pour permettre le passage de certains objets qu'on voudrait élever à l'aide de poulies. L'escalier est disposé comme l'a demandé le comité, 2° à la suite un magasin pour les couvertures de campement, avec 4 étagères, 3 le magasin aux étoffes, garni de 10 grandes étagères doubles, ensemble pour 100 000 mètres. Le nombre et les dimensions de ces étagères ont été données par l'intendance militaire. L'étage sera affecté à l'emmagasinement des effets d'équipement et de harnachement, et du reste de deux de campement. Le grenier aura la même destination que l'étage, et servira aussi de dépôt pour les objets d'emballage et tous autres encombrants. Ce bâtiment, placé dans la direction est-ouest, a deux lignes de fenêtres au nord : c 'est l'exposition la plus favorable pour un tel magasin. H est entre deux cours l'une au Nord, l'autre au midi, qui proviennent de deux nefs latérales de l'ancienne église, incendiées en 1821 et non rétablies depuis. La cour du Nord, cotée O, est indispensable, comme l'a fait remarquer M. l'intendant, M l'inspecteur, et comme l'a reconnu M. l'inspecteur général du Génie, pour y battre et étendre des lainages ; on en demande donc la conservation au service central. Conformément à l'avis précité du comité, on laisse au service des vivres l'escalier et son vestibule au sud du bâtiment D. Enfin, et conformément à l'avis de M. l'inspecteur général du Génie, on démolira les gros murs et les conreforts en ruine de l'ancienne nef sur la rue des Changes, pour y substituer un mur mince de clôture soumis à l'alignement de la ville ; les dessins d'ensemble comparatifs de l'état des lieux et du projet montrent qu'il n'en résultera aucune diminution sensible du terrain militaire. Cette démolition fournira une quantité considér able de bons moellons dont on trouvera l'emploi immédiat ; elle procurera d'ailleurs une meilleure aération de la cour du Sud. On croit devoir entrer ici dans quelques détails explicatifs des travaux proposés : Les deux rous seront réglées de manière à ne pas commander le sol des magasins ; et conformément à la recommandation du comité, on n 'y fera d'autre pavage que celui au pied des murs des bâtiments. H n'y aura qu'une seule entrée par la cour K, qui restera commune aux services des vivres et à celui de l'habillement. On établira en appentis, près de la porte pour couvrir les voitures lors du chargement ou du déchargement. On a réduit l'épaisseur du mur de face sud, avec la condition e cependant de dissimuler, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, les piliers et les arceaux de l'ancienne nef (ordre de M. l'inspecteur général du Génie). Les ouvertures de cette façade sud seront placées dans les arceaux en ogives existants, afin de faciliter les reprises en sous-œuvre. Celles de la façade opposée auront les mêmes axes. A la vérité, l'entr'axe ne sera plus égal partout; mais on doit s'abstenir de toucher aux pied-droits de ces arceaux, dans la crainte surtout d'ébranler la charpente du comble. Toutes les fenêtres de la façade sud seront garnies de contrevents, et celles du rez-dechaussée, sur la rue, barraudées en fer. La disposition des poteaux pourrait, tout d'abord, paraître susceptible de modification ; cependant elle est obligée. La charpente du comble est composée de 16fermes dont la position a été relevée avec soin. Plusieurs tirants ont déjà, à la connaissance du chef du Génie, éprouvé des ruptures, et d'autres ont beaucoup travaillé ; il est donc urgent de soutenir tous les tirants par des poteaux de fond, qui deviennent encore plus indispensables maintenant que l'on veut faire un grenier. Ainsi l'emplacement des baies des 2 façades, ainsi que des poteaux, est bien rigoureusement commandé ». 27. Description du couvent en 1850 Par Paul de La Bigne-Villeneuve, « Edifices civils et religieux à Rennes du XJe au XVe siècle », association bretonne, t. I l , 1850. Mémoire présenté en 1849 au Congrès breton de Saint-Malo, p. 16. « On y retrouve encore à peu près complète la disposition primitive du plan de l'édifice ; c'est un rectangle de 50 m. de long sur 9 m. 40 de large, à partir du chevet oriental jusqu'à la moitié de sa longueur ; là commence une seconde nef collatérale au flanc méridional de la première, et large d'environ 10 mètres 60. Ces deux nefs sont séparées l'une de l'autre par une série d'arcades en ogives presque obtuses. Ces arcades, à double archivolte épannelée, appuient leurs retombées sur de grosses colonnes ou piliers monocylindriques à bases hexagonales, qui méritent d'être étudiées en détail ; il y a cinq travées dans la longueur de la double nef, ce qui nécessite quatre supports isolés et deux demi-piliers engagés. Les chapiteaux en sont tous courts, ramassés, et comme les bases, de forme hexagone. Voici les éléments communs dont ils se composent : au point de jonction du fût avec le chapiteau règne un astragale fort simple surmonté de la corbeille ; un chanfrein en relie le sommet au cavet inférieur du tailloir terminé supérieurement par un petit tore et un filet ; mais ce qui les diversifie singulièrement et enrichit leur élégante simplicité c'est l'ornementation variée de chaque corbeille. Commençons par le dernier pilier occidental engagé dans le mur du bas de l'église. Sous chaque angle du polygone, décrit par le galbe de ce chapiteau, vient s'appliquer une grande feuille aiguë ; une palmette à cinq lobes arrondis remplit l'entre deux des feuilles principales ; au-dessus, et séparé par un filet, court un cordon de petites fleurs cruciformes, que l'on peut prendre pour des violettes. Le chapiteau du deuxième pilier, en remontant, présente sa corbeille garnie de larges feuilles à côtes fortement indiquées, dont la partie supérieure reliée étroitement laisse retomber comme un bouquet sur leur pointe découpée en cinq lobes, figurant une sorte de semi-fleur de lis renversée et à doubles crochets. Sur la corbeille du troisième pilier, ce sont des feuilles de houx croisées l'une sur l'autre en sautoir, alternant avec d'autres feuilles verticales. Le quatrième support est plus compliqué que les précédents et semble avoir été destiné à soutenir une plus lourde charge : c'est un massif carré épannelé sur ses angles et cantonné sur ses quatre faces de grosses colonnes engagées, dont les chapiteaux, pour les détails de leur corbeille, ont beaucoup d'analogie avec celles du pilier voisin ci-dessus décrit. Les deux tailloirs qui regardent l'est et l'ouest sont au même niveau que ceux des piliers monocylindriques, et reçoivent la retombée des arcades qui séparent les deux nefs. Il en est autrement des deux tailloirs correspondant au sud et au nord du massif cruciforme ; ils se trouvent un peu plus bas que les premiers ; celui du nord sert de base à une longue colonne engagée, de robustes proportions, qui file tout le long du mur intérieur de la jusqu'à la naissance de la voûte. Le tailloir couronnant le demi-pilier sud semble avoir eu pour office de recevoir une arcade transversale ou perpendiculaire à l'axe de l'église, dont la retombée symétrique devait s'effectuer, soit sur un pilier établi vis-à-vis et engagé dans le mur méridional qui fait face à la série d'arcades dont j'ai parlé, soit sur une autre support intermédiaire détruit actuellement. Ce qui conduit à le supposer, c'est que, entre les deux piliers engagés tels qu'ils existent aujourd'hui, la portée d'une seule arcade serait d'une largeur disproportionnée. Revenons à la description des deux derniers chapiteaux qui restent à examiner. La corbeille du cinquième pilier s'orne de grandes feuilles laciniées et recourbées en volute qui rappellent le feuillage du chardon. Des choux frisés et contournés décorent l'entablement du sixième et dernier support à demi-engagé dans le mur. Tout près et à droite de ce pilier ouvre, dans le mur oriental de cette nef secondaire, la baie d'un gracieux portail qui vaut bien la peine qu'on s'y arrête quelques instants. L'ogive u peu évasée de son archivolte supérieure se profile en saillie par deux tores de grosseur inégale séparés par une cannelure profonde ; elle va s'appuyer à droite et à gauche sur deux culs-de-lampe formés, l'un de feuilles de vigne entremêlées de grappes de raisin, l'autre de feuillage de lierre. Trois colonnettes cylindriques à bases polygonales et munies de chapiteaux que recouvrent des feuilles de chêne avec leurs glands et d'autres décorations végétales, délicatement sculptées, reçoivent de chaque côté les moulures toriques qui dessinent les arcs redoublés d'une voussure peu profonde inscrite sous l'archivolte principale. Les deux colonnettes qui encadrent immédiatement la porte inclinent la moulure de leur arc en anse de panier, de manière à laisser entre le tore inférieur et celui qui délimite l'ogive enveloppante un tympan triangulaire, où un élégant cul-de-lampe en feuillage découpé marque la place d'une statuette qui devait autrefois surmonter ce piédestal ; sans doute c 'était celle de NotreDame. Vers le haut de l'église, près du chevet dont le mur oriental a été reconstruit à une époque moderne, du côté de l'épître, on remarque une suite d'arcatures simulées, refouillées dans l'épaisseur de la muraille. Chacune des ogives est subtrilobée et dessinée par plusieurs moulures concaves ; chaque retombée de cette arcature est supportée par une console historiée figurant un ange aux ailes éployées soutenant entre ses mains un écusson. Serait-ce l'emplacement des crédences du maître autel ? Presque en face, une mince et svelte colonnette s'applique à un angle faiblement indiqué dans la maçonnerie ; ce doit être un débris de l'ornementation de l'ancien chœur. Le mur qui sépare l'église du cloître était percé jadis, dans la partie nord-est, de trois baies en arcades ; elles donnaient communication avec l'intérieur du cloître et la chapelle Notre-Dame, qui en occupait l'extrémité orientale. Les anciennes fenêtres, dont on reconnaît encore l'emplacement, sont toutes bouchées, ainsi que le portail occidental. 28. 1872, découverte dans l'enclos des Jacobins de vestiges de l'époque gallo-romaine. Bulletin de la société archéologique d'Ule et Vilaine, t. LX. Séance du 12 mars. p. XXXV, Exhibition par M . Lavallée : « divers objets gallo-romains, trouvés dans les travaux d'excavation qui s'exécutent en ce moment dans les terrains d d'ancien couvent des Jacobins, rue d'Echange ; ce sont : deux urnes cinéraires, contenant des ossements calcinés ; des fragments de vases, en terre et en verre ; un objet en terre cuite, que l'on croît être un contre-poids ; deux monnaies romaines, un Domitien et un Tétricus. M . Lavallée fait hommage de tous ces objets au musée de la Société ». p. X X X V , et X X X V I . Exhibition par M . Mowat : « d'autres débris de vases, deux clefs et une fibule, provenant des mêmes fouilles et appartenant à la même époque. Les fragments de vases sont également offerts par M . Mowat au musée de la Société. M . Mowat et M . Lavallée ont aussi remarqué, dans les démolitions du bâtiment sous lequel ont été trouvés, à une profondeur de deux mètres, les objets ci-dessus, des pierres sculptées, chapiteaux, corniches et bases de colonnes, d'ordre corinthien, quelques uns portant des traces de peinture. Ces fragments, d'une ornementation élégante et riche, avaient été employés comme moellons dans la construction du bâtiment que l'on vient de démolir. Parmi les fragments de vases recueillis par M . Lavallée, M . André en remarque un qui, par ses formes, se rapporte évidemment à l'époque gallo-romaine et qui se distingue par un vernis métallique. On avait cru, jusqu'à ces derniers temps, que les enduits métalliques étaient inconnus des Romains...» Séance du 9 avril. p. XXXVTJI, exhibition par M . Mowat : « une clef en fer, u ciseau à froid, une perle de collier en pâte de verre bleue, une fibule en bronze, provenant des déblais de la rue d'Echange ». « Exhibition par M . Lavallée : « de nouveaux fragments de vases, avec marque de potier ; une pierre gravée, un fragment de chaîne en fer, même provenance. Chapiteaux et bases de colonnes, consoles, etc. présumés gallo-romains et recueillis par M . Mowat et Lavallée dans les démolitions d'un bâtiment de l'ancien couvent des Jacobins, rue d'Echange. Ces divers fragments, dont l'autorité militaire fait défaut, sont déposés au musée de la Société ». CHRONOLOGIE 10 février 1368. Information demandée par le duc à l'abbé de Saint-Melaine, au doyen de Nantes, au sénéchal et alloué de Rennes au sujet des terres données aux frères prêcheurs par Pierre Rouxel et sa femme pour bâtir une église et un couvent (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1368, Lettres d'mdemnités données par Jehan chevalier du Roche et sa femme de terres pour la construction du couvent (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1368, 23 Avril, lettres d'mdemnités données par l'abbé de Saint Melaine pour la construction de l'église et couvent de Bonne nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1368,25 avril. Lettre de ratification faite par Raoul evêque de Rennes, de l'accord passé entre Pierre Chiefdasne recteur de Saint-Aubin et F. Guillaume Munier procureur du couvent de Dinan pour la construction de l'église et couvent de Bonne Nouvelle (Delabigne-Villeneuve, P. de, « Documents inédits concernant la fondation du couvent de Bonne nouvelle de Rennes », Bulletins et mémoires de la société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. 3, 1863, p. 221-238). 1368. Lettre du révérend père Helie Général de l'ordre Dominicain par laquelle i l permet aux religieux de célébrer des messes portées au contrat de la fondation de Pierre Rouxel (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1368, 2 juin, lettre d'indemnité donnée par dame Honorée Raquenel dame du Bordage des terres dépendantes de sa juridiction pour la construction de l'église et couvent de Bonne nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1368, 5 juin, Lettres d'amortissement fait par le duc Jean I V des terres données aux religieux par Pierre Rouxel et sa femme pour la construction de l'église et couvent de Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1368, 20 août, bulle d'Urbain V par laquelle i l donne permission aux religieux de l'ordre de recevoir le lieu présenté amorti par le duc de Bretagne pour la construction du couvent de Bonne Nouvelle et leur octroie les privilèges apostoliques (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1368, 30 novembre, Lettres patentes de Jean IV, par lesquelles i l exhorte ses sujets à contribuer par leurs aumônes à la construction du couvent (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1369, 2 février. Lettre relatant la cérémonie de fondation de la maison des Dominicains à Rennes (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1369, 5 juin, Perrin Le Mercier et Jeanne sa femme donnent aux religieux une terre près le chemin qui conduit de l'église de St-Aubin à celle de Saint-Etienne (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1369,14 août. Mandement au sénéchal de Rennes d'enquêter au sujet de la donation d'une terre aux Dominicains de Rennes (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1369,10 novembre, Mandement au sénéchal, à l'alloué et au procureur de Rennes d'enquêter sur l'amortissement des terres pour la maison des Dominicains (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1371, devis de construction de l'église de Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1371, 31 août, mandement de 4000 livres accordés par le duc de Bretagne (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1372, 28 avril, mandement du lieutenant de Bretagne au receveur de l'évêché de Rennes pour l'emploi des 4000 livres à la construction de l'église des frères prêcheurs (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1372, 8 juin, Mandement du duc de Bretagne pour clore une ruelle bordant le couvent des frères prêcheurs de Rennes (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1373, 28 juillet, Lettre de du Guesclin, confirmant les paiements octroyés par le duc de Bretagne (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1382, création de l'ordre de l'Hermine lors des Etats de Bretagne dans le couvent de Bonne Nouvelle (Banéat, Paul, Le vieux Rennes, Rennes, 1905, p. 171). 1399, les travaux ne sont qu'à moitié réalisés (Albert Le Grand, cité par Paul de La Bigne-Villeneuve, op. cit., p. 21). Du 8 février 1418 au 5 avril 1419, mission de Saint-Vincent Ferrier en Bretagne. 1410, Jean V donne au couvent 10 000 écus d'or (Le Grand, Albert, Les vies des saints de la Bretagne armorique, Brest, 1837, p. 464-475). 1420, le pape Martin V accorde des indulgences à ceux qui contribuent à la construction du couvent (Guillotin de Courson, Amédée, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes 1880-1886, vol. m, p. 148). 1421,6 février, don de terres par Jan et Janne de Martin (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1425, 19 mars, mandement du duc de Bretagne donné aux officiers de Rennes pour faire rompre le petit chemin près du jardin et couvent de Bonne Nouvelle (Arch. dép. IJJe-et-Vilaine, 18 H 2). 1431, 17 novembre, acte de l'abbé de Saint-Melaine qui remet aux Dominicains les dîmes et autres droits sur l'enclos du couvent pour un anniversaire solennel et une messe (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). er 1433,1 octobre, don d'un terrain (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1452, le duc assemble ses états à Rennes ; procession solennelle de la cathédrale au couvent (Ph. Legrand, Le couvent de Bonne Nouvelle, op. cit. p. 12). 1456, appel au pape par le prieur de Bonne Nouvelle, contre l'évêque et ses officiers qui violaient la franchise et exemption du couvent (Arch. dép. JJle-et-Vnaine, 18 H 32). 1456,22 juillet, sauvegarde du duc Pierre pour Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 9). 1470, Le légat du pape, Etienne Nardino archevêque de Milan, mentionne la dévotion dont le tableau de Bonne Nouvelle est déjà l'objet (Guillotin de Courson, Pouillé historique vol, op.cit, p. 149). er 1470, 1 novembre, amortissement par le duc François de la maison achetée par les religieux à Jan Maydo (Arch. dép. Dle-et-Vilaine, 18 H 2). 1476, 4 février, contrat par lequel Jehan Ludin et sa femme donnent une terre près du jardin du couvent contre une sépulture dans l'église du couvent (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2). 1477, 29 janvier, ordonnance du sénéchal de Rennes en faveur de la réforme du couvent de Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18H 5). 1482, fondation par le duc François I I d'une messe chaque semaine dans l'église, pendant 3 ans (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18H7). 1483, Bref du pape Clément I V qui accorde aux religieux de l'ordre des prêcheurs de pouvoir succéder aux successions de leurs parents. Brefs de confirmation de ces droits par Léon X en 1513, Clément VU en 1529 (Arch. dép. IUe-et-Vilaine, 18 H 9). 1491, fiançailles d'Anne de Bretagne et du roi Charles V U I dans la chapelle de Bonne Nouvelle (Etasse, « U n e date historique précisée et une cérémonie religieuse à Notre-Dame de BonneNouvelle», Bulletin et mémoires de la société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. 37, 1907, p. 267-270). 1494, 23 juin. Institution d'une procession annuelle des écoliers à la chapelle de Notre-Dame de Bonne Nouvelle, le 17 novembre, pour commémorer la date du traité signé par la duchesse Anne en ce lieu en 1491 (Etasse, Une date historique précisée, op. cit.). 1502, octobre, privilège accordé par Louis XU aux prêcheurs de Bonne Nouvelle : exemption de devoir de péage et tribut pour le transport de leurs provisions ; Idem, 1517 François 1er, libre transport. 4 septembre 1526 idem (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 10). 1507, le dominicain Yves Mayheuc est nommé évêque de Rennes (Poisson, Henri, Une lumière de l'ordre des frères prêcheurs : Yves Mahyeuc, Chatelaudren, 1957). 1510, mai, Lettres patentes de la reine Anne accordant aux frères prêcheurs l'exemption de plusieurs droits, mai 1510 (Arch. municip. Rennes GG292). 3 avril 1511 et 20 avril 1512, sentence de la prévôté de Rennes qui, contre les bourgeois, déclare les religieux de Bonne Nouvelle exempts du devoir de pavage selon leurs privilèges. Mêmes sentences de la cour de Rennes (Arch. dép. IUe-et-Vilaine, 18 H 10). 1518, 31 août, copie d'un bref du pape Léon X qui confirme tous les privilèges de la congrégation gallicane de l'ordre des frères prêcheurs. Corifirmation de ces privilèges par Clément W le 13 mai 1529 (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 12). 1526,7 décembre, fondation de la Reine Anne de Bretagne (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 9). 1528, inhumation de François Sylvestre de Ferrare à l'intérieur du chapitre (Ph. Legrand, Le couvent de Bonne Nouvelle, Rennes. Etude manuscrite, Rennes, 1996, p. 21). 1531, 17 mai vente de terrains près la rue haute aux religieux pour bâtir une irmrmerie (Arch. dép. IUe-et-Vilaine, 18 H 7). 1532, Union définitive de la Bretagne à La France. 1534, 27 nov. Exemption du droit de clouaison et pavé confirmé aux religieux par l'alloué de Rennes ; Idem par le prévôt, puis par le sénéchal le 7 nov. 1538 (Arch. dép. IUe-et-Vilaine, 18 H 10). 1541, février, fondation de Louis d'Acigné, évêque de Nantes (Arch. dép. IUe-et-VUaine, 18 H 8). 1541, mort d'Yves Mahyeuc, inhumé dans la cathédrale. 1546. 11 septembre. Arrêt du parlement de Paris par lequel les religieux de ce couvent de Bonne Nouvelle conservent la rente de 60 1. léguée par Jeanne Havart (Arch. dép. IUe-et-Vilaine, 18 H 9). 1550, ordonnance de Jehan de Bretagne, comte de Penthièvre, de délivrer 50 1. aux religieux de Bonne Nouvelle pour un service (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 9). 1567, 16 mai, bulle du pape Pie V qui confirme les privilèges des frères mendiants (Arch. dép. Ille-etVilaine, 18 H 12). 1568, 28 janvier, oracle de Pie V qui permet aux femmes d'entrer dans les cloîtres des religieux quand on y célèbre les offices divins et sépultures des fidèles (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 12). 1570, lettre du parlement de Bretagne aux Jacobins de Rennes chez lesquels les Etats se sont tenus et aussi en considération du chapitre général de leur ordre qui doit s'assembler, en 1571, dans leur couvent (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 2866). 1582-1585, épidémie de peste. 1586, construction de boutiques (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 15). 1587, 28 septembre, procès verbal de l'examen des comptes du trésorier, fait dans la salle du couvent des Jacobins de Rennes (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 2898). 1589, pendant les troubles de la ligue, René de Tournemine, seigneur de la Hunaudaye, prend le couvent sous sa protection (Ph. Legrand, Le couvent de Bonne Nouvelle, op. cit. p. 14). 1592, 22 décembre, bref du pape Clément V I I I par lequel i l autorise les fidèles à se confesser en tout temps aux religieux mendiants et aux jésuites et d'entendre la messe dans leurs églises les dimanches et fêtes solennelles (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 12). 1593, récit d'un miracle: une femme ressuscitée en 1593 à l'invocation de Notre-Dame de Bonne Nouvelle (Vincent Charron, Kalendrier historial de la Sainte-Vierge Marie, p. 529). 28 décembre 1592 au 4 janvier 1593, assemblée des Etats de Bretagne à Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 2643). 1597, du 12 au 31 décembre, assemblée des états de Bretagne à Rennes dans le couvent des Jacobins de Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 2643). 1516, du 23 octobre au 5 novembre, assemblée des états de Bretagne à Rennes dans la salle des Jacobins. Idem octobre 1617 « dans la grande salle des Jacobins » (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 2649). 1595 ou 1596, paiement aux capitaines de la patrouille de la ville de Rennes de 45 écus pour avoir gardé la porte du couvent des Jacobins pendant la tenue des Etats (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 2285). 1596, fondation de Marc Antoine de Roquefort, sieur de Bastenay, qui donne 3000 Livres aux religieux de Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18H1). 1598, mai, lettres patentes de Henri I V confirmant toutes les exemptions des religieux de Bonne Nouvelle, tant le droit de pavage que le transport libre des vins (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 10). 1599, 16 février, don de Dame Jacqueline de Bourgneuf, de 300 1. employées en la construction de petites boutiques près l'église en la rue des Echanges (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 20). 1602, le père Jubin, prieur, élargit le côté du cloître pour faciliter l'accès des pèlerins à la chapelle où se trouvait l'image de Notre Dame de Bonne nouvelle (arch. municip. Rennes GG 292). 1610, 20 juillet, Lettres patentes de Pierre Paul Crescent protonotaire apostolique par lesquelles i l commande à tous officiers d'église de défendre à toute personne de troubler les religieux de ce couvent de Bonne Nouvelle au sujet des enterrement des corps des fidèles qui auront choisi leur sépulture dans leur église (Arch. dép. flle-et-Vilaine, 18 H 11). 1613, 31 janvier. Sentence du prieur officiai de Rennes qui défend au recteur de Saint-Germain d'inhumer en son église les corps des défunts qui auront choisi durant leur vie leur sépulture en l'église de Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 11). 1613, Février, Lettre de Louis X U I , roi de France, désignant Jouault pour réformer le couvent de Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 6). 1615, 16 février, Lettres patentes du révérendissime Père général par lesquelles i l désigne le couvent de Bonne Nouvelle de Rennes pour l'étroite observance régulière (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 6). 1615, 8 août, Arrêt du conseil pour la réforme du couvent de Bonne Nouvelle. (Arch. dép. Ille-etVilaine, 18 H 6). 1617, 13 janvier, 4 mars et 20 mars. Arrêts du parlement de Bretagne des 1617 pour la réforme du couvent de Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 6). 1617, les Etats de Bretagne donnent 300 livres au couvent en dédommagement des portes et fenêtres saccagées à l'occasion de leur dernière réunion (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 2947). 1617-1631, procès entre Pierre Jouault, dominicain, député par le général de l'ordre pour la réformation du couvent de Bonne Nouvelle à Rennes, et les religieux dudit couvent (Arch. dép. Ille-etVilaine, 18 H 32). 1619, arrêt d'enregistrement du parlement pour la réforme du couvent de Bonne Nouvelle où a commencé la congrégation de Vincent Ferrier (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2) 1621, construction du logis près de la porte du couvent en la rue des Echanges (rentier du couvent, Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 1). 1623, reconstruction de la chapelle de Bonne Nouvelle (Guillotin de Courson, Amédée, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes 1880-1886, vol. JH, p. 152). 1626, 23 mars, le pape Urbain V I I I menace d'excommunication «ceux qui ostent des livres des bibliothèques des frères prescheurs » (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 12). 1634, délibération qui règle le cérémonial de la première procession du voeu. (Arch. municip. Rennes GG292). 1634, description de la cérémonie du vœu par Yves Pinsard, Le triomphe du vœu de Rennes à NotreDame de Bonne Nouvelle, 1634. 1637, 17 mars, enterrement de Pierre Jouauld au chapitre de Bonne Nouvelle (Ph. Legrand, Le couvent de Bonne Nouvelle, op. cit. p. 15). 1647, 12 août, arrêt du parlement de Bretagne qui ordonne aux religieux de Bonne Nouvelle et Carmes de Rennes de se pourvoir vers le roi sous trois mois et cependant les exempte de payer la taxe des décimes (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 9). 1652, 20 mars, procès verbal fait avant la démolition d'une maison que les religieux veulent reconstruire pour servir d'infirmerie au bout du jardin (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 7). 1655, procès-verbaux faits par les magistrats et juges du siège présidial de Rennes au sujet de 80 pipes de vin d'Anjou livrées au couvent de Bonne Nouvelle (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 10). 1669, 8 octobre, le chapitre des moines décide d'allonger « le logis neuf qui est maintenant pour les hostes, jusque à la bibhothèque » (Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 61). 1670, 5 août, le chapitre décide la construction du dortoir du grand cloître (Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 64). 1671, 22 avril, procès-verbal du nombre des religieux et de la provision de vin nécessaire, fait par le lieutenant civil et criminel au siège présidial de Rennes (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 10). 1671, 9 octobre, aménagement du grand autel du chœur (Arch. Dep. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier l . p . 66). 1675, 22 mars, le chapitre décide d'emprunter l'argent nécessaire à l'achèvement des travaux du bâtiment (Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 77). 1672-1677, Obligation faite au recteur de St-Germain de Rennes de lever les corps des décédés en sa paroisse, pour les conduire directement dans l'église des Jacobins, lorsque telle sera la dernière volonté du mort ou le choix des parents. (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 32). 1683, 11 octobre, réfection de la petite muraille séparant la cour et le jardin (Arch. Dép. Ille-etVilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 113). 1690, 12 mai, construction d'une espèce de cloistre ou galerie entre les deux pavillons de la porte du couvent et celui de la porte du jardin (Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier l . p . 135). 1703. Fragments d'un plan de la nef de l'église en 1703, avec indication des sépultures numérotées (Arch. dep. Ille-et-Vilaine, 18 H 3). 1715, 21 décembre. Certificat d'autorisation d'enseigner en public la philosophie et la théologie (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 11). 1720, incendie de la ville de Rennes. Le couvent n'est pas touché. 1728, 13 avril, requête présentée au roi par les Dominicains, Carmes, Cordeliers, Augustins et Minimes de cette ville de Rennes contre les administrateurs des hôpitaux de la même ville. (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31). 1729, 5 avril, arrêt du conseil œnfirmant les religieux de Rennes dans leur exemption sur les vins et boissons qui entrent en la ville (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 10). 1733, fermeture des fenêtres du bout du dortoir donnant sur la rue haute. (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 34. livre de recettes et dépenses, p. 49). 1734, réparation de la couverture de la bibliothèque, de celle de la maison face au portail ; travaux de charpentier pour mettre une demi-potence dans la cave sous la vieille procure et pour restaurer l'escalier de la vieille buanderie (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 34). 1740, 20 février, devis des broderies et ornements de la grande et petite chapelle du vœu de la Ville aux Jacobins (Arch, municip. Rennes GG 292). 1764, 19 octobre, le parlement alloue 1200 livres pour les frais des funérailles de M . de Bruc de Friguel qui auront lieu au couvent des Jacobins de Rennes (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 2830). 1776, 18 mai. Cérémonie chez les Jacobins de Bonne Nouvelle pour leur grosse cloche pesant 2493 livres (Arch. municip. Rennes GG292). 1785. Le commissaire des guerres loue des salles au couvent pour emmagasiner les effets du régiment de Penthièvre (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 1124). 1786, enfermement, sur une demande du supérieur des Dominicains de Bonne Nouvelle, d'un religieux de cet ordre, pour cause de débauche et d'ivrognerie (Arch. dép. Dle-et-Vilaine, C228). 1790, 15 mai, vente du jardin et du verger du couvent (Guillou, Adolphe, et Rebillon Armand, Documents relatifs à la vente des biens nationaux, Rennes, 1911, n° 463 et 470). 1790, 22 septembre, à la requête des religieux de Bonne Nouvelle, le District de Rennes accorde un secours de 1000 livres aux Dominicains (Arch. Dép. Hle-et-Vilaine L 1072). 1790, décembre. Procès verbal de visite des bâtiments (Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, L 1022). 1791, 13 juin, le District de Rennes décide la suppression, à partir du mois de juillet, du couvent des Jacobins de Rennes (Arch. Dép. Ille-et-Vilaine L 1022). 1791, 16 juiUet, un officier constate que le couvent est encore occupé par 19 religieux (Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, L 1022). 1793, le couvent est déclaré propriété nationale. 1799, une partie de la charpente et couverture du magasin aux fourrages de Rennes s'est écroulée le 24 fructidor an 7 (Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1). 1803, plan, coupe et élévation de l'église, servant de magasin aux fourrages (Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1 . Exercice de l'an 12, feuille 6, article 9 du projet). 1807, transfert du magasin de campement à la caserne des Jacobins (Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 2 R 62). 1810, 23 avril, décret ordonnant que les communes deviennent propriétaires des établissements militaires présents sur leur territoire ; exécution : liste des bâtiments concernés, dont « la maison de l'ancien couvent des Jacobins, utilisé comme manutention des vivres» (Arch. Municip. H 138). 1811, 16 septembre. Diverses réparations, et démolition de la petite maison en mine à l'ouest de la cour (arch. Municip. Rennes H 139). 1811, 16 septembre. Procès verbal de visite des bâtiments et état des travaux urgents à faire (Arch. Municip. Rennes H 139). 1815, procès verbal qui complète de visite (arch. Municip. Rennes H 139) 1821, 21 août, incendie. Le foin entreposé dans l'église prend feu et se propage à la charpente qui est détruite. (Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1). 1872, découverte dans l'enclos des Jacobins de chapiteaux corinthiens, bases de colonnes, débris de corniches, urnes et différents objets de l'époque gallo-romaine (Bulletin de la société archéologique d'ïïle et Vilaine, t. IX, p. X X X V et XVIII). 1872, échange entre l'armée et la ville à l'occasion de l'alignement de la rue d'Echange (Arch. Municip. Rennes H 143) 1873-74. La nue propriété du couvent qui avait été attribuée à la Ville par ordonnance du 5 août 1818 a été cédée à l'armée lors de la rectification de la rue d'Echange. Cession réalisée en échange de divers terrains. Cet échange du 28 novembre 1873 a été approuvé par une loi du 28 mars 1874 (arch. Municip. 1020 W 37). 1875, reconstruction de l'église Saint-Aubin en Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle. Plan général du quartier, par Martenot (Arch. Municip. 1 Fi 107). 1907, des ossements humains sont exhumés en avant de l'église, du côté sud-est (Banéat, Paul, Le vieux Rennes, op. cit., p. 174). 1926, projet du poste de police place Sainte-Anne (Arch. Municip. 2 Fi 6237 à 6251). 1974, projet d'acquisition du couvent des Jacobins par la ville de Rennes. Correspondance administrative ; projet de transfert des musées de Rennes (Arch. Municip. 1020 W 37). 1986, Inscription à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historique, le 12 septembre 1986. 1987,13 octobre. Visite de l'ancien couvent, propriété de la Défense (Arch. Municip. 1020 W 37). 1990, étude de faisabilité d'une implantation des services administratifs de la région ; plan, coupe, et élévation du couvent par Yves Huet, architecte (arch. municip. 991 W 57). 1991, classement au titre des Monuments Historiques, le 14 mai (cadastre AB 421). 2002, acquisition du couvent par Rennes Métropole. CHRONOLOGIE HISTORIQUE DES DIFFERENTS BATIMENTS Informations données par les textes EGLISE 1371 Devis de construction de l'église sur un plan en demi-croix, avec une tour de 50 pieds de haut, 3 portails, un vers le cloître et deux sur les pignons . 1 1586 Les religieux concèdent un terrain « proche la tour » pour y faire des boutiques en échange d'une rente annuelle . 2 1589 Pendant les troubles de la ligue, René de Tournemine, seigneur de la Hunaudaye, s'oppose à la destruction de la tour du couvent que les Rennais voulaient abattre « au motif qu'elle aurait pu servir d'observatoire pour surveiller les remparts de la ville si le duc de Mercoeur mettait le siège devant Rennes » . 3 1671 4 Aménagement du grand autel du chœur par le frère François Moinet . 1721 Tableau de Huguet. L'église est surmontée d'une tour coiffée d'un dôme. 1748 5 La couverture de la tour est refaite avec 99 livres de plomb . 1776 6 Cérémonie pour la grosse cloche pesant 2493 livres . 1790 7 Mention de 9 tapisseries de haute lice qui garnissent le choeur . La tour de l'église est décrite avec « 4 cloches d'accord, la plus grosse pèse environ 2400 livres, une 5 pèse 100 livres, une autre 50 livres sur le chancel » . e 8 1794 9 Une partie de la charpente de l'église s'écroule . On peut supposer qu'il s'agit de la tour clocher dont Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 2. cf. texte en annexe 9. il n'est plus question par la suite. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 15. Legrand, Ph. Le couvent de Bonne Nouvelle,étude manuscrite, Rennes, 1996, p. 14. Réunion du chapitre du 8 octobre 1871. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 66. II est précisé que le plomb provient de la démolition du logis du Chardon blanc par l'incendie. Arch. dép. Illeet-Vilaine, 18 H 35. Arch. municip. Rennes GG292. mai 1790. Procès verbal de visite du couvent par les officiers municipaux. Toravel, Jean, « Le couvent des 1 2 3 4 5 6 7 dominicains de Rennes au XVTfle siècle », Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, t. 92, 1990, p. 236. 8 Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 1 Q 207. 10 Plan, coupe et élévation de l'église servant de magasin aux fourrages . 1821 L'église qui venait d'être restaurée, et dont le collatéral sud venait d'être aménagé en magasin à avoine, est entièrement incendiée le 19 août 1821. Le rapport note que « L e s murs ont beaucoup souffert par l'effet du feu » . u Emplacement des sépultures (Premières mentions des chapelles et enfeus) Chapelle des Haute Touche, 1554 Chapelle Saint-Michel, 1587 Chapelle Saint-Joseph, 1605 Chapelle des cinq plaies, 1614 Chapelle de Jésus, 1634. Chapelle de Sainte-Rose, 1703 Chapelle Sainte-Anne, 1771. Collatéral sud. 1771 Contre la maison du portail de la rue d'Echanges, mention du cellier « qui est le 1er à main droite en entrant dans la cour du bas de l'église, adossé au mur de la chapelle Sainte-Anne » . 12 1821 13 Incendie. Destruction définitive du collatéral sud qui venait d'être aménagé en magasin à avoine . L'abside de l'ancien chevet, qui était arrondie, est rectifiée à l'alignement des autres bâtiments de la rue Saint-Malo. 1851 Transformation de l'église en magasin d'habillement : remblai au sol et création d'un plancher, fermeture des arcades de l'ancien collatéral, percement de nouvelles fenêtres, - creusement d'un drain . 14 1870 L'Etat cède à la ville une première parcelle de terrain près de l'entrée de la rue d'Echange dont le tracé doit être rectifié. 1873 Projet de reconstruire le hangar aux déballages et le mur de clôture sur la rue d'Echange (il s'agit du hangar ouvert en bois actuellement visible) 15 9 Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1, exercice de l'an 12 rappelant que la charpente s'est effondrée le 24 fructidor an 7. Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1. Exercice de l'an 12, feuille 6, article 9 du projet. Rapport sur les bâtiments militaires, 1822. Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1. Rennes. Arch. dép. Ule-et-Vilaine, 1 H 37, Petit rentier pour l'examen des comptes et l'usage journalier du procureur de Bonne Nouvelle. Rapport sur les bâtiments militaires de la place de Rennes, 1822. Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1. Rennes. Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 5. Mémoire sur les projets pour 1847, apostilles du chef du Génie. Article 7. Article 8 section 1, carton 8 (1869-1874), Rennes. Projets pour 1873-1874, feuille 5. 1 0 1 1 1 2 13 14 1 5 Construction du poste de police à l'angle sud-est de l'ancien enclos conventuel, vers la place SainteAnne . 16 Problématique de recherche archéologique. Fouille : Possibilité d'une fouille du sol de la nef qui doit conserver les sépultures sous le dallage. Sondage devant la façade ouest de l'église. Reconnaissance des dispositions anciennes : éventualité d'un porche. Sondage au chevet : reconnaissance du plan arrondi de l'abside. Reconnaissance du sol de l'ancien collatéral, et de son emprise précise. Recherche de l'emplacement des celliers adossés au collatéral sud, voire des petites caves. Délimitation de l'emprise originelle de l'église, et de l'enclos conventuel ; situation des boutiques. Archéologie du bâti : Reconnaissance des chapelles et enfeus (sous les enduits des murs). Reconnaissance des ouvertures bouchées signalées sur les plans du Génie ; restitution des dispositions d'avant la Révolution. Reconnaissance de l'emplacement précis de la tour clocher. Etude stylistique des éléments d'architecture et de sculpture à reprendre (après Paul de L a Bigne Villeneuve et Paul Banéat). Reconnaissance de traces éventuelles, sous les enduits, du mobilier adossé, d'un jubé, de litres funéraires en rapport avec les sépultures, d'accroché de crédences et de la chaire. CLOITRE Le cloître se développe au nord de l'église. Nous étudierons ci-dessous séparément chacun des quatre côtés, car ils ont eu au fil des siècles des fonctions et des évolutions bien distinctes. Les archives du Génie, en particulier, désignent chaque corps de bâtiment et les travaux à y faire en fonction de son affectation. Nous relevons une seule exception : en 1811, on décide de fermer par des treillis de bois les 26 croisées du cloître . 17 ALLE SUD (chapelle et galerie le long de l'église) 1602 Le côté sud du cloître est élargi pour faciliter l'accès des pèlerins à l'image de Notre Dame de Bonne nouvelle . 18 1623 19 Construction de la chapelle de Notre-Dame, à l'angle sud est du cloître . 1634 Le vœu est posé « entre l'autel de la chapelle Notre-Dame de Bonne Nouvelle et l'autel de la chapelle Saint-Joseph » . 20 16 Arch, mnicip. 2 Fi 6237 à 6251. Arch, municip. Rennes, H 139. Arch, municip. Rennes, GG 292. Poisson, Abbé Henri, Essai de monographie de la paroisse de Saint-Aubin en Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, Rennes, 1935. 17 18 19 21 Réparations à faire à 9 grands vitraux (3 X 2,50 m.) de la grande chapelle . 1815 Dans la sacristie et la chapelle adjacente dans le cloître il faut refaire le gros mur qui les sépare ainsi que l'arc de la chapelle ; les planchers supérieurs et inférieurs sont à refaire dans la chapelle des arcades . 22 1861 Pour agrandir l'église transformée en magasin, on envisage d'y annexer la galerie sud du cloître : toiture en appentis, pose d'un plancher dans la galerie et ouverture d'une porte de 1, 50 m. de largeur permettant la communication avec l'ancienne nef . Nous ne savons si le projet a été réalisé en l'état. 23 A I L E OUEST 1371 24 Mention du réfectoire joignant l'église . 1790 Visite réalisée lors de la saisie du couvent : ancien réfectoire, « long de 90 pieds sur 23 pieds et demi de large ». salle à manger, « 22 pieds 6 pouces sur chaque face de son carré ». corps de bâtiment parallèle à l'aile nord, et se développant vers l'Ouest ; il est désigné les années suivantes comme le fournil, avec quatre fours, et magasin aux farines. 1807 Le premier étage de l'aile ouest du cloître et une salle du rez-de-chaussée reçoivent les étoffes et les effets militaires . 25 1822 26 Le bâtiment est formé d'un rez-de-chaussée, d'un étage et grenier . 1825 27 Projet de surélévation du magasin aux effets de campement, c'est-à-dire l'aile ouest du cloître . Non réalisé. 1840 Les planchers du magasin des effets de campement doivent être consolidés par des poteaux montant de 1847 Le bâtiment ouest du cloître est encore partagé entre le stockage des vivres et celui des effets militaires (campement et habillement) . 29 2 0 21 22 23 Arch, municip. Rennes, GG 292. Arch, municip. Rennes, H 139. Ibidem. Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 7. Projets pour 1859-1860, apostilles du chef du Génie, article 8, section b, nouveau magasin dans la partie de l'ancien cloître adjacente au magasin central actuel. Arch. dép. Ille-et-VUaine, 18 H 2. Arch, mnicip. Rennes 2 R 62. Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1. Rapport sur les bâtiments militaires, 1822. Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 1. Projets pour 1826, état estimatif sommaire des ouvrages à exécuter en 1826. Article 6 - magasin aux effets de campement. Projets pour 1840, apostilles du chef du génie, article 8, réparations courantes. 2 4 2 5 2 6 2 7 2 8 AILE EST (longeant la rue Saint-Malo) 1597 30 Construction d'un pavillon avec cheminée et d'un petit logis adjacent à la sacristie 1611 31 Construction de deux boutiques à la place du pavillon détruit par le feu . 1771 Plusieurs pièces du rez-de-chaussée de l'aile est du cloître s'ouvrent sur la rue Haute ou SaintDominique : - Contre le portail nord, la «vieille couturerie sous le chapitre du noviciat...un embas ou salle avec cheminée ayant une fenêtre sur la cour du couvent, et ouverte sur la rue comme une boutique » L'ancienne classe de théologie, communiquant avec la précédente, L'ancienne classe de philosophie ; « on entre dans ces deux salles par une petite cour sur la rue du côté du couvent dont elles font partie ». Le pressoir ouvrant sur la rue Samt-Dominique entre la porte chartière et le mur du jardin sous les greniers. Les celliers et greniers près la porterie du couvent ou dans la cour de l'église en bas ; « 1er cellier joignant l'église et le mur de la chapelle Saint-Michel...cellier joignant le précédent vers la porterie... 3 cellier joignant la philosophie et la chapelle des Sœurs ». Dans la cour du couvent vers la rue Haute, une cave sous le noviciat au bout de celles du couvent. « Salle avec cheminée ou ancienne procure dans la cour susditte et sur la cave mentionnée » . 1790 « A l'Orient dudit cloître est le chapitre orné d'un ancien autel et d'une boisure d'appui, avec sièges tout autour » . 1822 e 32 33 34 Le bâtiment est formé d'un rez-de-chaussée, d'un étage et grenier . 1838 Remplacement du plancher du cloître est . 35 AILE NORD 1669 Allongement « du logis neuf qui est maintenant pour les hôtes, jusqu'à la bibliothèque, afin que ledit corps de logis serve d'infirmerie » . Au cours des travaux, on craint que « le corps de logis vis à vis où est la bibliothèque ne vint à crouler à raison de la profondeur des fondaments » 36 37 29 Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 5. Mémoire sur les projets pour 1847, apostilles du chef du Génie. Article 7. Arch. dép. Ille-et-VUaine, 18 H 15. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 15. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 37, Petit rentier pour l'examen des comptes et l'usage journalier du procureur de Bonne Nouvelle l'an 1771, p. 135-144. Procès verbal de visite du couvent par les officiers municipaux. Toravel, Jean, « Le couvent des dominicains de Rennes au XVHIe siècle », Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et- Vilaine, t. 92,1990, p. 235. Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1. Rapport sur les bâtiments militaires, 1822. Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1. Mémoire sur l'état actuel de la place, 1838. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 61. 3 0 31 3 2 33 3 4 3 5 3 6 La chambre des prieurs est installée sur la salle joignant les greniers et la plus proche de la grande porte . 38 1670 Projet du grand cloître : le bâtiment doit avancer dans la cour de 13,5 ou 14 pieds, en continuant le pignon de la grande vitre . 39 1675, 40 Le chapitre décide d'emprunter l'argent nécessaire à l'achèvement des travaux du bâtiment . 1733 41 Condamnation des fenêtres du bout du dortoir donnant sur la rue haute . 1734 42 Réparation de la couverture de la bibliothèque . 1790 Au milieu du bâtiment nord, le grand escalier et un corridor qui conduit dans les dortoirs . La bibhothèque possède au moins six fenêtres . Elle est située au milieu des chambres, au 1er étage, à l'angle nord-ouest . 1814 43 44 45 46 Projet de refaire le plancher supérieur de la cave du grand bâtiment des vivres . 1822. 47 Le bâtiment est formé d'un rez-de-chaussée, deux étages et une mansarde . 1827. Restauration des pignons du bâtiment Reprise en sous-œuvre des deux voûtes aux extrémités de la galerie, et remaillage des fissures de la façade sur cour. Autres projets dont on ne sait s'ils ont été réalisés : Remplacement de 7 poutres et 150 soliveaux pour transformer le grenier en magasin. 1843- Remplacement des vitraux en plomb par des croisées à petits bois dans le magasin au pain . 48 49 50 37 Ibidem, p. 63. Arch. Dep. IHe-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1, p. 1 Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 64-65. Arch. Dep. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 77. Arch. Dép. IV 18 H 34. livre de recettes et dépenses, p. 49. Arch.Dép.IV18H34. Décembre 1790. Procès verbal de visite des bâtiments. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 1022 Mention de « six bureaux placés dans les embrasures des fenêtres, une grande table, quelques bancs et chaises en bois constituaient le mobilier de cette salle ». mai 1790. Procès verbal de visite du couvent par les officiers municipaux. Toravel, Jean, op. cit., p. 234-236. décembre 1790. Procès verbal de visite des bâtiments. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 1022 Arch, municip. Rennes, H 139. Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1. Rapport sur les bâtiments militaires, 1822. Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 1. Projets pour 1827, apostilles du directeur des fortifications sur les articles de l'état estimatif des ouvrages à faire en 1827 aux bâtiments militaires, Article 6. Projets pour 1827, Article 6, manutention et bâtiments des vivres. II s'agit de la pièce indiquée comme « bluterie à convertir en magasin au pain » sur le plan de 1827. 3 8 3 9 4 0 41 42 4 3 4 4 4 5 4 6 4 7 4 8 4 9 5 0 La galerie du cloître, qui avait été scindée en trois pièces, est restituée dans toute sa longueur pour servir de magasin au grain. Les anciens carrelages sont déposés et neuf fenêtres sont fermées de grilles de fer . 51 1845 52 - On supprime les derniers carrelages subsistants à l'étage . Dans le grenier du même bâtiment, on ajoute un entresol, profitant de la hauteur sous combles (3, 50 m.) existant à cet endroit. Les poutres des planchers doivent être renforcées, moisées et boulonnées. Problématique de recherche archéologique. Les textes évoquent dans les années 1670 la construction du grand dortoir, et le prolongement d'un bâtiment entre la bibliothèque et le logis neuf. I l s'agit probablement du même bâtiment, dont le projet a été modifié en fonction des difficultés rencontrées au cours des travaux. Ce point doit être vérifié. Quant aux bâtiments en retour, et formant les côtés est et ouest du cloître, ils ne semblent pas avoir fait l'objet de modifications, en dehors des sols et des refends. L'étude de leurs élévations laisse présager des découvertes intéressantes. Fouille : Vérifier l'existence du bâtiment inscrit dans le prolongement de l'aile nord du cloître, à l'ouest, et désigné comme le fournil ; déterminer son origine. Vérifier la possible existence de caves, sous le bâtiment nord. Archéologie du bâti : Repérer les traces de l'extension de la galerie sud du cloître et l'emplacement du 1er autel de Notre-Dame de Bonne Nouvelle. Etudier les différentes phases de construction du bâtiment nord. Etudier les élévations des bâtiments est et ouest et préciser leur datation. Préciser la chronologie relative des différentes parties du cloître. Proposer une restitution du couvent avant les travaux du X W e siècle. Préciser l'affectation originelle des espaces. COUR NORD E T ENTREE DE LA RUE SAINT-MALO 1582 53 La « grande porte du couvent » est rue Haute . 1729 54 Le «grand portai chartié » est l'entrée de la rue Samt-Dominique ou rue Haute . 1811 55 Réparation urgente : l'arc boutant de la porte cochère d'entrée sur la rue est descellé . Problématique de recherche archéologique. 51 5 2 53 5 4 55 Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 5. Projets pour 1843, bâtiments militaires, article 5. Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 5. Mémoire sur les projets pour 1844, article 5. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18H16. Arch. dep. Ille-et-Vilaine, 18 H 14, déclaration au roi du 20 juin 1729. Arch, municip. Rennes, H 139. Fouille : Préciser la situation des boutiques et maisons mentionnées. Déterminer l'emprise et proposer une datation des bâtiments jouxtant la porte et se prolongeant à l'ouest jusqu'au « prieuré ». Archéologie du bâti : reconnaître les traces de constructions plus anciennes dans les deux corps de garde encadrant la porte. Etablir la chronologie relative de ces bâtiment, de la porte et des ailes nord et est du cloître. PRIEURE 1531 56 Vente de terrains près la rue haute aux religieux pour bâtir une infirmerie . 1652, 20 mars, procès verbal fait avant la démolition de l'infirmerie bâtie en 1531. Les religieux veulent la reconstruire sur son emplacement . Le bâtiment n'a peut-être pas été détruit mais simplement restauré, et pourrait donc correspondre au « prieuré » conservé sur le site. 57 1669 « on a déterminé qu'on alongerait le logis neuf qui est maintenant pour les hostes, jusque à la bibliothèque affin que ledit corps de logis serve d'infirmerie, et ce suivant l'advis de mr. Corbineau, architecte, le plustot y faire se pourroit ». Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 61. 1790 « Le corps de logis séparé nommé les infirmeries, a trois salles basses à cheminées et trois chambres pour les hôtes et les malades » . « L a première salle basse est boisée en entier et peinte en gris, avec une armoire d'attache, deux tables et quelques chaises en jonc. L a seconde est le lieu ordinaire de l'assemblée de la communauté, des perruquiers » . « Etat des infirmeries ou chambres d'hôtes : 4 chambres garnies de 2 lits chaque, un cracifix, une armoire, tables, chaises, fauteuil » . 58 59 60 1799 61 Le logis accueille le logement du garde magasin (E) ; Il est prolongé par un bâtiment au nord est . 1815 62 Le pignon nord du bâtiment servant de logement au directeur et au garde magasin est à refaire . 1822. Ce bâtiment est composé d'un rez-de-chaussée, d'un premier avec grenier au-dessus et sert de logement au garde magasin des vivres. Il est très délabré, un de ses pignons menace ruine, sa couverture est en mauvais état, ainsi que les planchers et les croisées . Arch. dép. Me-et-Vilaine, 18 H 7. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 7. décembre 1790. Procès verbal de visite des bâtiments. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 1022. Mai 1790. Toravel, Jean, « Le couvent des dominicains de Rennes au XVIIIe siècle », op. cit., p. 234-236. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 1 Q 207. Plan du couvent en 1799. Arch. du Génie, article 8, section 1, Rennes, carton 1. Arch. municip. Rennes, H 139. 1822. Rapport sur les bâtiments militaires de la place de Rennes. Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1. Rennes. 63 5 6 5 7 5 8 5 9 6 0 61 6 2 6 3 Problématique de recherche archéologique. 64 Pour Paul Banéat, ce logis servait sans doute de demeure au prieur . Comme le note Philippe Legrand, et selon la règle de l'ordre Dominicain, « il est évident qu'aucun prieur dominicain ne se serait installé dans un logis à l'écart de ses frères » . 65 Fouille : délimitation de l'emprise des bâtiments détruits et chronologie relative. Archéologie du bâti : étude architecturale du logis et de ses dispositions d'origine. - Etude des fonctions : un logis pour accueillir les malades ? Les hôtes ? COUR OUEST ET ENTREE DE LA RUE DES CHANGES 1621 66 Construction du logis près de la porte du couvent en la me des Echanges . 1634 Le portail du cimetière est décrit avec les armoiries du pape, du roi, du duc de Bretagne, du cardinal de Richelieu, de la ville et de l'ordre des Dorninicains. Il faut traverser le cimetière pour entrer dans l'église . 67 1683 La muraille qui sépare la petite cour et le jardin est arasée et surmontée d'une balustrade. La porte est restaurée . 68 1690 Construction d'une « espèce de cloistre ou gallerie entre les deux pavillons de la porte du couvent et celuy de la porte» . 69 1713-1720 70 Construction de la maison des classes me des Echanges . 1734 71 Travaux de charpentier pour mettre une demi-potence dans la cave sous la vieille procure . Vers 1716-1758 Location d'un appartement au premier étage de la maison au-dessus du portail de la rue des Changes vers les celliers. Cet appartement comprend une chambre, un petit cabinet et une petite cave « qui est la seconde, sous les classes » . 72 Banéat, Paul, Le vieux Rennes, Rennes, 1905, p. 179. Legrand, Philippe, Le couvent de Bonne Nouvelle, op. cit. p. 21. Rentier du couvent, Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H1. Pinsard, Yves, Le triomphe du vœu de Rennes à Notre-Dame de Bonne Nouvelle, 1634, p. 58-59. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 113. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 31, dossier 1. p. 135. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 16 et 18 H 25. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 34. La procure est probablement la pièce dans laquelle travaille le procureur de Bonne Nouvelle, c'est-à-dire l'administrateur des affaires temporelles. Il est cité dans les archives. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 28, baux à ferme (1716-1758). 6 5 6 6 6 7 6 8 6 9 7 0 71 7 2 1771 Contrats de location pour : La maison du portail, avec l'appartement décrit ci-dessus, une autre chambre louée au 1er étage près de l'escalier, avec une cave, deux chambres avec cabinets, et un troisième étage . La maison des Classes voisine, avec deux étages . La maison devant le portail, avec trois étages, cour devant, jardin . La maison du four, avec chambre et cellier . 73 74 75 76 1790 Description de la cour carrée entourée de celliers et magasins : A l'Ouest la chapelle des soeurs (13 m. de longueur environ). A l'entrée un parloir (environ 10 m. de longueur). La porterie avec cheminée (environ 4 m. X 3). Le corridor donnant accès au couvent (plus de 40 m. de longueur) . 77 1799 Le logement des vétérans (G) occupe deux maisons bâties à angle droit. 1811 78 Démolition de la petite maison en ruine à l'ouest de la cour . 1822 Réparation des couvertures et fenêtres du « pavillon des Jacobins », servant de logement pour le garde magasin des effets de campement et pour le dépôt des médicaments de l'hôpital militaire. I l est composé d'un rez-de-chaussée et de deux étages . 1838 Mention d'un petit bâtiment isolé pour servir de décatissoir. En 1838, on fait un fourneau pour décatir les draps par le moyen de la vapeur . 1907 79 80 81 Des ossements humains sont exhumés en avant de l'église, du côté sud-est . Problématique de recherche archéologique. Fouille : Repérer les dispositions de tous les bâtiments détruits. Situer le cimetière. Vérifier l'hypothèse de l'existence des caves, voire d'un puits. Archéologie du bâti : Repérer sur les élévations ouest du cloître et de l'église, les traces d'autres bâtiments. - Repérer tout vestige de construction ancienne, ce qui semble assez peu probable au vu de l'ampleur des reconstructions du XXe siècle. 73 Arch. dep. Ille-et-Vilaine, 18 H 37, Petit rentier pour l'examen des comptes, p. 90-96. 74 Ibidem, p. 97. 75 Ibidem, p. 106-113. 76 Ibidem, p. 114. 7 7 Procès verbal de visite des bâtiments. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 1022. Arch, municip. Rennes, H139. Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1. Rapport sur les bâtiments militaires, 1822. Archives du Génie, article 8 section 1, carton 1. Mémoire sur l'état actuel de la place, 1838. Banéat Paul, Le vieux Rennes, op. cit., p. 174. 7 8 7 9 8 0 81 L E S L I M I T E S D E L ' E N C L O S C O N V E N T U E L - L E S B O U T I Q U E S . Les limites de l'enclos conventuel et les boutiques ou logis seront probablement étudiés en même temps que chacun des bâtiments auxquels ils s'adossent. Comme ils ont une origine commune, et qu'il n'est pas facile de définir l'angle des anciennes rues Haute et d'Echange, nous avons choisi de les réunir sous un même article. - Arrentement d'un terrain proche la tour pour y faire des boutiques pour rente annuelle . Contrat pour les cabarets au pied de la tour de l'église . 83 1599 84 Construction de petites boutiques près de l'église en la rue des Echanges . 1616 85 Arrentement d'un terrain près de la tour de l'église pour faire une boutique . 1620 Construction de boutiques sur la porte charretière. 1720 86 Incendie des boutiques sur la porte charretière. Reconstruction l'année suivante . 1760 87 Mention des petites boutiques ou baraques adossées le long du mur de l'église . 1771 Dix boutiques longent le mur du couvent rue Samt-Dominique, au pied de la tour de l'église . D'autres sont décrites dans « la cour marchande près le grand choeur en entrant dans l'église par la porte d'en haut » : - 1ère boutique adossée au mur du choeur, la plus proche du bénitier qui est dans la cour près la porte de l'église. 2 boutique près la 1ère avançant le long du chœur vers la rue des petits oiseaux. La 7 boutique communique avec la maison au bas de la tour. 13 boutique dans la rangée adossée au mur de la chapelle de Jésus. 14e boutique près la précédente approchant la porte de l'église. Il y a en tout 16 boutiques. 1782 Le plan de ville figure une série de petites constructions le long du pan coupé, ou plus exactement arrondi, abattant l'angle de la rue d'Echange et de la rue Haute. Il s'agit certainement des boutiques Problématique de recherche archéologique. mentionnées ci-dessus, et à l'arrière desquelles se dégage un espace - la cour mentionnée ? - avant le mur de l'église . 88 e eme e 89 Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18H15. Ibidem. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18H20. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18H15. Ibidem. Ibidem. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 18 H 37, Petit rentier pour l'examen des comptes, p. 121-134, 1 Fi 48, plan de la ville de Rennes dédié à M. Caze Baron de la Bove, observé par M. Cassini de Thury. Fouille : Situer les boutiques adossées à l'enclos. Préciser les dimensions des passages d'entrée. Archéologie du bâti : Repérer les vestiges éventuels du mur de l'enclos conventuel. - Identifier les communications entre l'enclos et les boutiques. RESSOURCES DOCUMENTAIRES ARCHIVES MANUSCRITES ARCHIVES MUNICIPALES DE RENNES G G 292, titres concernant les religieux de Bonne nouvelle (1510-1790). Titres concernant la communauté des religieux de Bonne-Nouvelle, autrement les Jacobins ou Dominicains et le vœu de la ville de Rennes : Lettres patentes de la reine Anne, qui accorde aux frères prêcheurs l'exemption de plusieurs droits, mai 1510 (cf. texte 15 en annexe). Délibération qui règle le cérémonial de la première procession du vœu. 1634 Description du v œ u . 1634. Arrêts du Conseil d'Etat touchant la procession du voeu. Vue cavalière du couvent de Notre dame du vœu à Bonne Nouvelle, 1634, signé Hiérosime Restif (cf. planche p.88). Devis des fournitures pour les broderies et ornements de la grande et petite chapelle du vœu de la Ville aux Jacobins (avec dessin) 20 février 1740 (cf. planche p.88). Description de la cérémonie du vœu, 8 octobre 1740. Cérémonie chez les Jacobins de Bonne Nouvelle pour leur grosse cloche, 18 mai 1776. GG 346, titres concernant les prédicateurs de Rennes (1471-1511). 1 Fi 40, plan de Rennes d'après Tassin, 1638. 1 Fi 41, vue de Rennes d'après Tassin, 1638. 1 Fi 42, plan de Rennes, ville capitale de Bretagne, et siège du parlement, 1616. Fac similé d'un plan édité dans l'Histoire de Bretagne de D'Argentré, 3 ed. 1618. e 1 Fi 43, Plan de la vieille ville ou cité, ville neuve, et nouvelle ville de Rennes (copie du plan d'Hévin fait vers 1663). 1 Fi 44, plan de la ville de Rennes levé par Forestier après l'incendie de 1720, 1726 (idem en 1 Fi 45, 46 et 47). 1 Fi 48, plan de la ville de Rennes dédié à M . Caze Baron de la Bove, observé par M . Cassini de Thury en 1782 (cf. planche p. 89). 1 Fi 62 Plan de la ville de Rennes, d'après le plan officiel approuvé par ordonnance royale du 22 avril 1827. Dessiné et gravé par Ad. Periaux en 1829.Terminé et rectifié en 1830 (cf. planche p. 89). l F i 70, plan de la ville en 1842 (cf. annexe p. 89). l F i 71, plan de la ville en 1846 (cf. annexe p. 89). l F i 72, plan de la ville vers 1851 (s.d.). 1 Fi 73, plan de la ville indiquant les alignements projetés, par E. Gaboriaud, 1854. 1 Fi 74, plan de Rennes par Gaboriaux, 1854. 1 Fi 78, plan de Rennes publié par Oberthur, 1858. 1 Fi 88, plan de Rennes publié par Oberthur, 1885. l F i 90, plan de Rennes édité par Dubois, s.d. l F i 99, plan de Rennes à l'époque gallo-romaine, par A. Toulmouche, 1846. 1 Fi 107, reconstraction de l'église Saint-Aubin en Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle. Plan général du quartier, 1875, par Martenot. 2 Fi 1699, église Saint-Aubin et école primaire de la rue Saint-Malo, reconstruction (situation du magasin d'habillement et de campement). 2 Fi 6237 à 6251, projet du poste de police place Sainte-Anne. Façades et coupes par Emmanuel Le Ray, juillet 1926 (cf. annexe p. 103). H 138, exécution du décret impérial du 23 avril 1810 : liste des bâtiments concernés, dont « la maison de l'ancien couvent des Jacobins, utilisé comme manutention des vivres. H 139, bâtiments militaires, entretien, grosses réparations (1810-1861). devis estimatif des réparations et remplacements nécessaires à faire. Le 16 septembre 1811. - Procès verbal de visite des bâtiments. Le 16 septembre 1811. Etat estimatif de la dépense à faire aux bâtiments militaires, 30 septembre 1814. Bâtiments militaires, procès verbal qui complète la visite faite en 1815. H 141 bis, pièces originales ou copies de pièces concernant les droits de propriété de la ville sur les bâtiments militaires (1810-1818). H 143 Magasins militaires. Etat sommaire des dépenses à faire dans le couvent des Jacobins en 1810 Echange entre l'armée et la ville à l'occasion de l'alignement de la rue d'Echange : croquis de 1872. O 28, aménagement de la rue d'Echange. 991 W 57, étude de faisabilité d'une implantation des services administratifs de la région, 1990. Plan du couvent aux différents niveaux par Yves Huet, architecte. Etude de faisabilité réalisée pour le Conseil Régional. Philippe Fauquert et Jean-Lin Hamel, étude de faisabilité, parcelle Picard, St-Malo / Ille. Mai 1990. 1020 W 37, couvent des Jacobins, projet d'acquisition par la ville de Rennes. Correspondance administrative ; projet de transfert des musées de Rennes dès 1974. - Visite de l'ancien couvent le 13 octobre 1987, propriété de la Défense. Convention entre la Ville et l'armée pour l'utilisation ponctuelle de l'ancien cloître. Dossier résumant les négociations avec l'armée. Septembre 1984 ; rappels (négociations dès 1974 pour cession de tout ou partie du couvent). Copies de notes historiques sur le couvent. 1378 W 24 , projet d'acquisition du couvent des Jacobins par la ville de Rennes. Non communicable. 1425 W 65, terrains et propriétés de la ville. Note sommaire sur la vente du couvent des Jacobins par l'Armée. Autres cotes consultées : H 141, H142. ARCHIVES DEPARTEMENTALES D T L L E - E T - V I L A I N E C228, lettre de l'intendant au sujet de l'enfermement, sur une demande du supérieur des Dominicains de Bonne Nouvelle, d'un religieux de cet ordre, pour cause de débauche et d'ivrognerie (1786). C 1124, intendance de Bretagne 1781-1785 (table). Bail passé entre M . Tuffin du Breil, commissaire des guerres, et frère François Jamin, procureur syndic du couvent royal de Notre Dame de Bonne nouvelle, pour la location d'un appartement situé dans la cour et proche l'église dudit couvent, destiné à emmagasiner les effets du régiment de Penthièvre (1785). C 2645, procès-verbal des délibérations des états tenus à Rennes du 12 au 31 décembre 1597 dans le couvent des Jacobins. C 2649, procès-verbal des délibérations des états tenus à Rennes du 23 oc octobre au 5 novembre 1616 dans la salle des Jacobins. Idem octobre 1617 « dans la grande salle des Jacobins ». C 2830, 1764, 19 octobre, allocation de 1200 livres pour les frais des fimérailles de M . de Bruc de Friguel qui auront lieu au couvent des Jacobins de Rennes et auxquelles l'assemblée assistera. C 2866, lettre aux Jacobins de Rennes chez lesquels les Etats se sont tenus et aussi en considération du chapitre général de leur ordre qui doit s'assembler, en 1571, dans leur couvent (1570). C 2885, 1595 ou 1596, paiement aux capitaines de la patrouille de la ville de Rennes de la somme de 45 écus pour avoir gardé la porte du couvent des Jacobins pendant la tenue des Etats. C 2886, lettre à Jean Jubin, prieur du couvent de Notre Dame de Bonne Nouvelle, la somme de 33 écus un tiers, pour l'occupation de la salle de ce couvent par les Etats durant la tenue de 1600. C 2898, procès verbal de l'examen des comptes du trésorier, fait dans la salle du couvent des Jacobins de Rennes, 28 septembre 1587. 1 F 27, fonds Hévin, Rennes, actes divers. 1F 96 à 1 F 139, fonds de La Bigne-Villeneuve, (copies des comptes de Miseurs, 1419 à 1539) 1 F 189, fonds de La Bigne Villeneuve, dominicains de Rennes, copies des actes conservés en 1 H 5 et publiés. 1 F 252, idem 1 F 561, manuscrit de Vincent Charron, Kalendrier historial de la Sainte-Vierge Marie, s. d. (Nantes, 1618). 1 F 1630, dominicains de Rennes (fondations de messes, 1627 et 1641). Fondation d'une messe à haute voix chaque 12 novembre jour de la Saint-Martin, par le sieur de la Martaudaye, avec indication de l'emplacement de sa tombe devant la chapelle de Notre-Dame, 1641. 1 F 1733, fonds de la Grimaudière, clergé régulier de Rennes. 4 F f 22, divers casernement ; une lettre. 10 Fb 64, plans de Rennes, 1616 (plan d'Argentré), 1669,1726, 1813. 1 Fi Rennes 26, église Notre Dame de Bonne nouvelle, 1861. Vue de l'église Saint-Aubin, derrière laquelle on voit l'angle sud-est du couvent des Jacobins. 6 Fi Rennes 55, copie du tableau de Notre Dame de Bonne nouvelle. 18 H 1 à 38, archives du couvent des Dominicains de Rennes. 18H1. - Registre. Livre pour les religieux du couvent de Bonne Nouvelle de Rennes portant table des fondations leurfaittes, 1710 (avec table alphabétique). Fondations de messes (XVe-XVÏÏe siècles). - Terrier, cahier. Les maisons et logis appartenant au couvent de Bonne Nouvelle et quelles obligations il a sur quelles fondations (boutiques, logis). - Registre, cartulaires des archives* 1770, inventaire des titres de fondations, et notamment : p. 1 à 8, actes touchant l'enclos du couvent, p. 9, boutiques situées en la rue Saint-Dominique ? autrefois la rue haute, p. 11, boutiques du cimetière près le chœur. p. 12, « logis prez la porte de Saint-Hyacinthe autrefois ditte la porte de Saint-Roch, en la rue des Eschanges ». p. 13, « logis d'auprez la porte du couvent situé en la rue des Echanges ». p. 463, actes des privilèges concédés par les rois de France aux religieux de l'ordre et spécialement au couvent de Bonne Nouvelle pour le transport des vins (1257-1644). p. 467, sentences du siège et de la prévôté de Rennes qui exemptent les religieux de Bonne Nouvelle du devoir de pavage (1512-1705). p. 469, actes, sentences et arrêts pour l'exemption des religieux de Bonne Nouvelle du devoir des Ecluses et d'entrée de ville (1620-1763). 18 H 2, chartes originales du XTVe siècle. 1368, fondation de Pierre Rouxel et de sa femme. 1368, lettres d'indemnités donnés par Jehan chevalier du Roche et sa femme de terres pour la construction du couvent. 10 février 1368. Mandement de Commission donnée par le duc à l'abbé de Saint-Melaine, au doyen de Nantes, au sénéchal et alloué de Rennes pour information des terres données aux religieux par Pierre Rouxel et sa femme pour bâtir une église et un couvent de l'ordre des frères prêcheurs (cf. texte 1 en annexe). Avril 1368, lettres d'indemnités données par le Père Jean abbé de Saint Melaine pour la construction de l'église et couvent de Bonne nouvelle (cf. texte 2 en annexe). 1368- Lettre du révérend père Helie Général de l'ordre par laquelle i l permet aux religieux de s'obliger à célébrer des messes portées au contrat de la fondation de Pierre Rouxel. 2 juin 1368, lettre d'indemnité donnée par dame Honorée Raquenel dame du Bordage des terres dépendantes de sa juridiction pour la construction de l'église et couvent de Bonne nouvelle. 5 juin 1368. Lettres d'amortissement fait par le duc Jean I V des terres données aux religieux par Pierre Rouxel et sa femme pour la construction de l'église et couvent de Bonne Nouvelle (cf. texte 4 en annexe). 20 août 1368, bulle d'Urbain V par laquelle i l donne permission au général et religieux de l'ordre de recevoir le lieu amorti par le duc de Bretagne pour la construction du couvent de Bonne Nouvelle et octroie aux religieux les privilèges apostoliques. - 30 novembre 1368. Lettres patentes de Jean IV, par lesquelles i l exhorte ses sujets de contribuer à la construction et manutention dudit couvent et église (cf. texte 5 en annexe). 2 février 1369, Lettres de Guillaume Triquant notaire et garde sceaux de la Cour de Rennes, certifiant que le duc Jean I V fonda le couvent de Bonne Nouvelle (cf. texte 6 en annexe). 5 juin 1369, Perrin Le Mercier et Jeanne sa femme donnent aux religieux une terre près le chemin qui conduit de l'église de Saint-Aubin à celle de Saint-Etienne. 14 août 1369. Mandement au sénéchal de Rennes d'enquêter au sujet de la donation d'une terre aux Dominicains de Rennes que le duc avait l'intention d'amortir (cf. texte 7 en annexe). 10 novembre 1369. Mandement au sénéchal, à l'alloué et au procureur de Rennes de faire une enquête en rapport avec l'amortissement des terres pour la maison des Dominicains récemment fondée dans la ville (cf. texte 8 en annexe). Devis de l'église, 1371 (cf. texte 9 en annexe). 31 août 1371. Copie du mandement de 4000 livres accordé par le duc de Bretagne (cf. texte 10 en annexe). 28 avril 1372, Mandement du lieutenant de Bretagne au receveur de l'évêché de Rennes pour l'emploi des 4000 livres à la construction de l'église (cf. texte 11 en annexe). 8 juin 1372, Mandement du duc de Bretagne pour clore une ruelle bordant le couvent des frères prêcheurs de Rennes (cf. texte 12 en annexe). 1373, Lettre de du Guesclin, confirmant les paiements octroyés par le duc de Bretagne (cf. texte 13 en annexe). 6 février 1421, don de terres par Jan et Janne de Martin. 19 mars 1425, mandement de Jehan duc de Bretagne donné aux officiers de Rennes pour faire rompre le petit chemin d'auprès le jardin et couvent de Bonne Nouvelle. 7 nov 1426, confirmation d'une fondation de messe. 17 novembre 1431, acte capitulaire du père Mathieu, abbé des religieux de Saint Melaine qui remettent aux Dominicains les droits et dîmes sur l'enclos du couvent pour un anniversaire solennel et une messe. 1 octobre 1433, don d'un terrain. 1 novembre 1470, lettres d'amortissement fait par le seigneur duc François de la maison achetée par les religieux à Jan Maydo. 4 février 1476, contrat par lequel Jehan Ludin et sa femme donnent une terre située près le jardin du couvent contre une sépulture dans l'église du couvent. 1619, extrait d'arrêt d'enregistrement de parlement pour la réforme du couvent de Bonne Nouvelle où a commencé la congrégation de Vincent Ferrier. Lettres concernant la réforme, 1630. Titres de propriétés du XVUJe siècle. er er 18 H 3, liasse, fondation de messes (XVIe et XVTJe siècles), et notamment : 23 mars 1628, fondation de Mme de la Tour G. pour un enfeu avis l'autel de la Vierge. 11 mai 1702, Procès verbal de visite de la chapelle au bas du cœur de l'église. 18 H 4, dossiers divers, règlement de police ; titres de propriété ; dernier dossier : trois fragments d'un plan de la nef de l'église en 1703, avec indication des sépultures numérotées, dont une chapelle de Sainte-Rose et un enfeu (cf. planche p. 88). 18 H 5, réforme du XVHe siècle, placets, requêtes, congrégation gallicane, procès, etc. 1477, 29 janvier, ordonnance du sénéchal de Rennes en faveur de la réforme du couvent de Bonne Nouvelle. Election du vicaire. Sépultures dans les églises. Extraits des statuts. 18 H 6, dossiers sur la Réforme. 16 février 1615. Lettres patentes du révérendissime Père général par lesquelles i l désigne le couvent de Bonne Nouvelle de Rennes pour l'étroite observance régulière des constitutions. Février 1613. Lettre de Louis, roi de France, désignant Jouault comme envoyé pour réformer le couvent de Bonne Nouvelle 8 août 1615. Arrêt du conseil pour la réforme du couvent de Bonne Nouvelle. 13 octobre 1618, arrêt du conseil d'Etat pour la congrégation de Bretagne et le couvent de Bonne Nouvelle. Arrêts du parlement de Bretagne des 13 janvier, 4 mars et 20 mars 1617 pour la réforme du couvent de Bonne Nouvelle. Documents divers adressés par le Père général de l'ordre. 18 H 7, fondations, sentences (XVTe et XVIIe siècles), contrats, diverses sentences du présidial de Rennes condamnant des particuliers à payer des rentes dues aux religieux sur des maisons. Notamment : 1482, fondation par le duc François I I d'une messe hebdomadaire dans l'église, pendant 3 ans. 11 juillet 1460, contrat par lequel Robine du Rochel veuve de feu Guillaume Beauceporte et son fils André fondent un enfeu prohibitif dans le chœur de cette église. 20 mars 1652, procès verbal de démolition des logis de l'ancienne maladrerie située au bas du jardin et qui fut ensuite rebâtie. 17 mai 1531, vente de terrains près la rue haute aux religieux pour bâtir une infirmerie. 18 H 8, fondations diverses (XVIe et XVIIe siècles). Et notamment, en février 1541, fondation de Louis d'Acigné, évêque de Nantes. 18 H 9, bulles et arrêts concernant l'ordre des frères prêcheurs en France. avril 1540, sentence du présidial de Tours qui, du consentement du procureur du Roi, donne main levée aux frères prêcheurs de Rennes de tous leurs héritages, terres et immeubles. 20 juin 1542. Arrêt du parlement de Paris en faveur des religieux de Clermont-Ferrand, Lyon, Fontenay-le-comte, Tours et Blois pour jouir du droit de posséder des rentes. Fondations de messes (XVIIe -XVIIIe siècles). 11 septembre 1546. Arrêt du parlement de Paris par lequel les religieux de ce couvent de Bonne Nouvelle sont maintenus à recevoir la rente de 60 livre léguée par Jeanne Havart sur une maison située en la rue des Carmes de la ville de Rennes. 5 juillet 1470. Bref de Sixte IV, pape qui concède aux religieux de l'ordre des frères prêcheurs de pouvoir posséder terres, héritages et rentes annuelles en commun. 1483. Vidimus. Bref de Clément I V qui accorde aux religieux de l'ordre des prêcheurs de pouvoir succéder aux successions de leurs parents. Brefs de œnfirmation de ces droits par Léon X en 1513, Clément VII en 1529. 1544. Bulle de Paul DI qui prend sous sa protection les maisons et héritages de la congrégation gallicane de l'ordre des frères prêcheurs. 1647, 12 août, arrêt du parlement de Bretagne qui ordonne aux religieux de Bonne Nouvelle et Carmes de Rennes de se pourvoir vers le roi sous trois mois et cependant les exempte de payer la taxe des décimes. 1550, ordonnance de Jehan de Bretagne, comte de Penthièvre, de délivrer aux religieux de Bonne Nouvelle 50 1. pour un service. 1456, 22 juillet, sauvegarde du duc Pierre pour Bonne Nouvelle. 1526, 7 décembre, fondation de la Reine Anne de Bretagne. 18H 10, privilèges (1257-1730) Septembre 1257, privilèges du roi Louis LX accordés aux frères prêcheurs pour le transport franc de leurs vins et autres. Décembre 1269, lettres patentes de Louis I X qui exempte les frères prêcheurs de son royaume de tous les droits de passage. Copie d'un privilège accordé par Louis X I I aux prêcheurs de Bonne Nouvelle : exemption de devoir de péage et tribut pour le transport de leurs provisions, octobre 1502. Mai 1510. Lettres patentes de la reine duchesse Anne et du roi Louis son époux, qui exemptent les religieux de Bonne Nouvelle du droit de pavage, clouaison de ville, lignage, facture et entretien des pavés, sauf au-devant de leurs portes. 3 avril 1511 et 20 avril 1512, sentence de la prévôté de Rennes qui, contre les bourgeois de Rennes, déclare les religieux de Bonne Nouvelle exempts du devoir de pavage. Mêmes sentences données par la cour de Rennes les mêmes jours. Privilège de libre transport accordé par François 1er, 1517. Exemption de clouaison et pavé par l'alloué de Rennes, 27 novembre 1534. Mêmes exemptions accordées par la prévôté. Mêmes exemptions accordées par le sénéchal, le 7 novembre 1538. Mai 1598, lettres patentes de Henri W œnfirmant toutes les exemptions des religieux de Bonne Nouvelle, tant pour le droit de pavage que pour le transport libre des vins. Liste en 1688 de tous les titres et privilèges produits par les religieux. 22 avril 1671, procès-verbal du nombre des religieux de Bonne Nouvelle et de la provision de vin nécessaire, fait par le lieutenant civil et criminel au siège présidial de Rennes. 5 avril 1729, arrêt du conseil confirmant les religieux de Rennes dans leur exemption sur les vins et boissons qui entrent en la ville. diverses pièces concernant l'exemption des droits de l'hôpital (XVÏÏIe siècle). Liasse de procès-verbaux faits par les magistrats et juges du siège présidial de Rennes de la descente de 80 pipes de vin d'Anjou dans les caves du couvent de Bonne Nouvelle, 1655. 18H 11, lettres royales de confirmation des privilèges, exemptions des Jacobins de Rennes (surtout XVIIe et XVIIIe siècles), et notamment copie d'un acte de Louis I X (1269). 20 juillet 1610, lettres patentes de Pierre Paul Crescent protonotaire apostolique par lesquelles i l commande à tous officiers d'église de défendre à toutes personnes de troubler les religieux de ce couvent de Bonne Nouvelle au sujet des enterrement des corps des fidèles qui auront choisi leur sépulture dans leur église. 31 janvier 1613, sentence du prieur officiai de Rennes qui défend au recteur de St-Germain d'inhumer en son église les corps des défunts qui auront choisi durant leur vie leur sépulture en l'église de Bonne Nouvelle. 21 décembre 1715, certificat de possession d'autorisation d'enseigner en public la philosophie et la théologie. 18H 12, privilèges de l'ordre des frères prêcheurs en France (1265-1744). copie collationnée du bref de Clément I V qui excommunie ceux qui molestent les religieux de l'ordre des frères prêcheurs et qui violent la franchise de leurs églises, 9 mai 1265. 31 août 1518, copie d'un bref de Léon X qui confirme tous les privilèges de la congrégation gallicane de l'ordre des frères prêcheurs. Cormrmation de ces privilèges par le pape Clément V I I , 13 mai 1529. 28 janvier 1568, oracle de vive voix de Pie V qui permet aux femmes d'entrer dans les cloîtres des religieux quand on y célèbre les offices divins et sépultures des fidèles. 16 mai 1567, bulle de Pie V qui confirme les privilèges des frères mendiants. 23 mars 1626, excommunication d'Urbain VIII contre « ceux qui ostent des livres des bibliothèques des frères prescheurs ». 22 décembre 1592, bref de Clément VÏÏI par lequel i l autorise les fidèles à se confesser en tout temps aux religieux mendiants et aux jésuites et d'entendre la messe dans leurs églises les dimanches et fêtes solennelles. Cahier parchemin avec listes des privilèges, 1502. 18H 13, bulles, grâces (1363-1698). Non consulté. 18 H 14, aveux généraux du couvent et des dépendances (1581-1780) 17 août 1665, déclaration faite par les religieux aux commissaires députés pour la réformation du domaine du roi à Rennes, de tout ce qu'ils tiennent du roi tant à la ville qu'à la campagne. 18 H 15, aveux divers (1478-1778) Titres de propriété des petites boutiques ou baraques adossées le long du mur de l'église, 1760. contrat du 22 juin 1597 pour la construction d'un pavillon avec cheminée et d'un petit logis adjacent à la sacristie. contrat du 12 mai 1616 par lequel les religieux donnent permission de bâtir un édifice au pied de la tour, pour en jouir à vie. contrat du 10 juin 1586 d'arrentement d'un terrain proche la tour pour y faire des boutiques pour rente annuelle. contrat de fondation du 1er janvier 1620 ; l'argent fut placé dans la construction de boutiques sur la porte charretière. Le feu y ayant pris en 1720, elles furent rebâties l'année suivante. Titres de propriété concernant le logis de derrière le sépulcre. contrat du 22 octobre 1585 avec Jean Gillot pour l'emplacement du logis ; à la mort des dits acquéreurs, et celles des enfants procréés deux fois, le logis est revenu au couvent. 1671, arrêt du parlement contraignant Noëlle Gillot à céder aux religieux la jouissance du logis. Contrat de fondation fait par messire Helie Vallée religieux de l'abbaye de Redon pour bâtir le logis du pavillon près la tour. Terrain situé près de la tour de l'église arrenté à Michel Bouyet pour faire une boutique, 1616. Contrat avec Pierre Joliff et françoise Mazt sa femme pour les cabarets au pied de la tour de notre église, 10 juin 1586. Aveux de diverses propriétés : la Motte au duc, le Pré Gast....rue Hue, les maisons des Grands cours paroisse de Saint-Georges, etc. 18 H 16, aveux divers (1529-1739) fondations diverses, acquisitions (XVTe siècle) construction d'un mur mitoyen entre les maisons des jacobins et celles de demoiselles Duquerron, du côté occidental de la rue basse Saint-Etienne. 1789 procès verbal d'alignement du terrain pour la construction de la maison des classes rue des Echanges, du 18 août 1713. Aveu rendu au roi pour la maison et le jardin situés dans la rue haute face à la grande porte du couvent, léguée par maître Jean Jacopin, 13 oct. 1582. - Autre maison de la rue haute donnée par Georges le Gay dans son testament le 22 mai 1570. 18 H 17 cote vacante 18H18, propriétés rurales (1564-1781). Non consulté. 18H 19, propriétés rurales (XTVe - 1785). Non consulté. 18H 20. Titres de propriétés des Dominicains, fondations de messes (XVIe-XVIIe siècles), donations et testaments en faveur des Jacobins. Et notamment : 16 février 1599, don de Dame Jacqueline de Bourgneuf de 300 livres employées en la construction de petites boutiques près de l'église en la rue des Echanges. Tableau, établi en 1723, récapitulatif de toutes les fondations depuis l'origine du couvent : seulement 4 au Moyen Age (1367, 1560, 1490, et 1492), puis surtout aux XVIe et XVIIe siècles (près de 100). 18 H 21, fondations diverses (1492-1780) Titres de propriété des Dominicains sur une fondation de Pierre Cannieu qui donne 20 1 de rente annuelle hypothéquée sur une maison rue Saint-Melaine, Octobre 1582. Dossier sur la chapelle de la Haute Touche, fondée le 7 avril 1554. Fondation de Jeanne de Coetlogon, 1623. Fondation de François Chaussière qui donne 16 livres de rente annuelle hypothéquée sur une maison et jardin servant d'auberge rue de la Reverdiais, et où pend pour enseigne l'image de Sainte-Anne, 8 octobre 1596. Fondation de Jean Chesnel de Maillebat, 17 mars 1492. 18 H 22, fondations diverses (1460-1716) Fondation de Jeanne Havart, 7 novembre 1490. Fondation d'Yvonne du Bourg, 12 février 1616. 5 février 1538, contrat par lequel messire Guy d'Erbrée, sieur de la Cheze, fonde une messe basse et un enfeu en la 4 voûte et arche devant l'autel de la Sainte-Vierge. e 18 H 23, fondations diverses (1567-1748) Fondation de La Bourdonnaye, 1630. Fondation de Jean de la Lande d'une rentre annuelle de 9 écus pour droit à la chapelle de Saint-Michel le 14 octobre 1587. 9 janvier 1614, contrat pour la chapelle des cinq plaies en l'église de Bonne nouvelle; fondation par Jan Martin, sieur de la Vairie du Grasbusson. 1687, accord de dame Renée Martin, héritière de la maison noble de la Vairie, donné aux religieux qui voulaient placer un autel et le tourner dans la chapelle des cinq plaies où se trouve l'enfeu de la Vairie. 18 H 24, fondations diverses (1460-1715) 18 janvier 1605, contrat par lequel M . le Levier fonde un enfeu en la 3 voûte de la chapelle de la Sainte-Vierge. Fondation du révérend père Pierre Lodeac, ancien religieux de ce couvent, 1496 (don d'une maison). Contrat du 15 juillet 1460 par lequel Gillet Mauvuy fonde un enfeu prohibitif dans le chœur près des chaires et une messe. 1er janvier 1620, fondation de la comtesse Louise de Mortemar qui donne la somme de 300 livres employée à construire des boutiques rue haute contre des litanies chantées le samedi soir dans le cloître devant l'autel de la Vierge. e 18 H 25, fondations diverses (1508-1751) fondation de Sévigné Monmoron qui donne 35 livres de rente annuelle par acte du 12 juillet 1622. Le remboursement ayant été fait le 17 septembre 1720, les deniers furent employés à la maison des classes qui servait d'hypothèque à la fondation. 18 H 26, rentes constituées (1657-1787) (même carton que 18 H 27) Cahier imprimé : discours du pape Benoît XTV sur la mort précieuse de Pierre martyr. Prêts accordés par la communauté de Bonne Nouvelle à d'autres couvents. Bureau de bienfaisance, rentes, contrats divers de rentes. 18H 27, diverses pièces, rentes, prêts, contrats (XVHIe siècle). 18H31, chronique sur la fondation du couvent. Dossier 1, actes capitulaires (1598-1700), registre des délibérations du conseil du couvent (cf.texte 18 en annexe). Dossier 2, 1634, feuillets extrait d'un petit livre sur le vœu. - Transcription d'actes concernant la congrégation gallicane et la réforme (XVIc-XVIIc siècles). 1662, arrêt du parlement de Toulouse contre un livre. - Biographies de Mme de Pontbriand et de sœur Marie de Jésus. - Positions de thèses. 1629, bref du pape pour la réforme des couvents dominicains. 1729, vie et miracles de Sainte-Agnès. - Discours du pape Benoît XTV. 13 avril 1728, requête présentée au roi par les Dominicains, Carmes, Cordeliers, Augustins et Minimes de cette ville de Rennes contre les administrateurs des hôpitaux de la même ville. Recueil d'idées de sermons (XVUIe siècle). 18 H 32, Divers procès et contentieux entre les religieux et des particuliers (XVIe-XVDIe siècles). 1456, appel au pape par le Révérend Père prieur de Bonne Nouvelle, contre l'évêque et ses officiers qui violaient la franchise et exemption du couvent. 1550, commission au fondé de pouvoirs des Jacobins de Bonne Nouvelle. 1672- 1677, obligation faite au recteur de St-Germain de Rennes de lever les corps des décédés en sa paroisse, pour les conduire directement dans l'église des Jacobins, lorsque telle sera la dernière volonté du mort ou le choix des parents. 1617-1631, pièces du procès entre Pierre Jouault, dominicain, député par le général de l'ordre pour la réforme du couvent de Bonne Nouvelle à Rennes, et les religieux dudit couvent. 18 H 33 Divers procès et contentieux entre les religieux et des particuliers (XVIe-XVIIIe siècles). 1673- 1756. Long procès / affaire des Boissons. 18H 34, livre de recettes et dépenses, 1733. 18 H 35, comptabilité (registre 1746-1753), menues réparations ; entretien courant. 18H 36, comptabilité (registre 1753-1759), menues réparations aux propriétés du couvent. 18 H 37, registres des comptes, livres terriers et rentiers. Deux registres, dont un gros ne concernant que les recettes, et un « petit rentier pour l'examen des comptes et l'usage journalier du procureur de Bonne Nouvelle l'an 1771 ». 18h 38, petit livre. Etroite obligation de l'état religieux... par un religieux de l'ordre des Frères prêcheurs du couvent de Bonne Nouvelle de Rennes en Bretagne. X W e siècle. G 209, comptes du chapitre de Rennes (1373-1418) L1022 Noms des religieux Jacobins du couvent de Bonne Nouvelle à Rennes au 1er octobre 1789. Procès verbal de visite des bâtiments en 1790 (cf. texte 22 en annexe). L 1023 16 décembre 1790. Etat du couvent des Dominicains de Bonne Nouvelle, (idem L 1022). 13 juin 1791, district de Rennes, lettre d'exécution de l'arrêt ordonnant la suppression du couvent des Jacobins. 16 juillet 1791, lettre dans laquelle un officier constate que le couvent est encore occupé par 19 religieux. 28 Juillet 1791, règlement des Dominicains de Rennes. L 1072 22 septembre 1790, à la requête des religieux de Bonne Nouvelle, le District de Rennes accorde un secours de 1000 livres aux Dominicains. 1 Q 207, biens nationaux. Etat des biens et possessions des Dominicains en 1790. 1 Q 399, Procès-verbal de visite des possessions des Jacobins. Maison des bas côtés rue Saint-Louis et maison du chardon blanc, appartenant aux Jacobins. Baraques sises rue Saint-Dominique Rue des Changes et environ de l'église Saint-Aubin. Rue basse. Rue d'Antrain. 1 Q 859, Rennes dominicains, vente des biens nationaux. Réparations à faire aux fours et magasin de la manutention des vivres. 2 R 62, transfert du magasin de campement à la caserne des Jacobins (1807). Lettre : propositions pour augmenter le nombre de lots dans les casernes de Rennes. Autres cotes consultées : 1 Q 208, biens ecclésiastiques saisis à la Révolution. 1 Q 301, Registre, adjudication de biens nationaux, 1791, district de Fougères. 1 Q 559, biens nationaux, Dominicains, vente de maisons et chambres affermées. 1F 875, Fonds La Borderie. Titres anciens et documents originaux. Copie des comptes des miseurs (1427-1428). 1H 5 capucins de Rennes. 1J 434, Nouveau recueil historique... Gilles de Languedoc. 2 R4 Bâtiments mintaires (1816-1834) 2 R 61, casernement I V , généralités (1831-1909) ; idem en 2 R 65 (1812-1834) et 2 R 66 (1837-1886). ARCHIVES NATIONALES E 1752, conseil du roi ; minutes d'arrêts relatifs à la hquidation des dettes et à l'adniinistration des deniers patrimoniaux et d'octroi des communautés de Bretagne, 10 septembre 1668- 18 août 1670. E 1806 idem, 3 mai - 28 juillet 1681. H l 218 à 646 Bretagne, intendance (1523-1792) H l 282 à 296, travaux publics, ville de Rennes. H l 296, divers, travaux publics (1627-1744). H l 519, état des vieux châteaux appartenant au roi en Bretagne (1731-1732) ; reconstruction par l'architecte Gabriel des édifices publics de Rennes incendiée (1731-42). H l 520, travaux des différents édifices publics de Bretagne (1592-1782). H l 523, logement du œmmandant de Rennes (1772-1788). L 1202 A, diocèse de Rennes (1139-1773); abbayes Saint-Georges et Sainte-Melaine (copies de cartulaires). P I 569, fol. 31 à 34 verso : état du couvent des Dominicains de Dinan, 21 juillet 1676. Q l 316, mémoires et plans sur la ville de Rennes (1556-1786). Q l 317, mémoires et plans sur la ville de Rennes (1646-1789). Ql 317* 1 et 2, registre, terrier de la partye incendiée de la ville de Rennes en 1738. Description maison par maison, îlot par îlot. Q l 317* 3, plan de la partye incendiée de la ville de Rennes en 1726. Gravé à Rennes par Robinet. Q l 318, concessions de terrains à Rennes (1697-1757). Autres cotes vérifiées dans les inventaires : F19 634 à 639 (culte- 1781-1835) H l 569-621 H l *349-365^121 K K 83 à 86, trésorerie d'Anne de Bretagne L 1002 L L 1528 A , B, 1529, 1530. P 1511-1753 Q l 313 à 315 Q2 63 et 64 S 4877 à 4880 (établissements supprimés) et S 7542 à 7550 347 AP 1 à 3 ARCHIVES DU SERVICE HISTORIQUE DE L'ARMEE D E T E R R E Archives du Génie article 8 section 1, carton 1 (1801-1826), Rennes. Bâtiments appartenant à l'Etat : hôpital, caserne, écuries, caserne de l'artillerie, pavillon des Jacobins. Exercice de l'an 10 (travaux proposés en l'an 8 et en l'an 9 et ajournés) : pour reconstruire une partie de la charpente et couverture du magasin aux fourrages de Rennes, écroulée le 24 fructidor an 7, la somme de 2900 1. reporté en 1811 faute de fonds. Exercice de l'an 12, feuille 6, article 9 du projet : plan, coupe et élévation du magasin aux fourrages (cf. annexe). - Projets pour 1822, manutention des vivres, articles 45, 46, 47 et 48 : plan d'ensemble fourrages (cf. annexe). Projets pour 1822, rapport sur les bâtiments militaires de Rennes, plan de la ville. - Rapport sur les bâtiments militaires de la place de Rennes, 1822 (cf. annexe). Projet supplémentaire pour l'année 1823, rétablissement du magasin aux fourrages incendié (cf. annexe). - Projets pour 1823, articles 6 et 7, pavillon des Jacobins et manutention des vivres (cf. annexe). Projets pour 1824, feuille de dessin pour l'article 6, pavillon des Jacobins, section a, pour refaire à neuf la première volée de l'escalier du bâtiment (cf. annexe). Projets pour 1824, article 7, feuille de dessin pour l'article 7 (cf. annexe). Projets pour 1825, feuille 1 (cf. annexe). Projets pour 1825, feuille 2 (cf. annexe). Projets pour 1825, feuille 6, magasin aux effets de campement (cf. annexe). Projets pour 1826, état estimatif sommaire des ouvrages à exécuter en 1826 (cf. annexe). Projets pour 1826, feuille 6, magasin aux effets de campement (cf. annexe). Projets pour 1827, feuille 6, magasin des vivres (cf. annexe). - Projets pour 1827, feuille 6, magasin aux fourrages (cf. annexe). - Projets pour 1828, feuille 6, magasin aux effets de campement (cf. annexe). Projets pour 1828, feuille 6, magasin des vivres (cf. annexe). - Projets pour 1828, feuille 6, magasin aux fourrages (cf. annexe). Projets reportés en 1829, 1830, 1831 avec les mêmes plans et illustrations. Article 8 section 1. carton 2 (1827-1833), Rennes. 1 - plan de la ville de Rennes levés par Forestier après l'incendie arrivé le 22 déc. 1720 sur lequel ont esté formé les projets tant du sr Robelin dir. Des fortifications de cette province, et signé de luy, que du sr Gabriel contrôleur général des bâtiments du roy (1830). 2 - Suite du carton I : bâtiments, casernes, hôpital militaire, magasins, bâtiments du Colombier. Plan de Rennes sur lequel sont indiqués les bâtiments militaires, 1830, revu en 1848. - Etat estimatif des ouvrages à faire en 1827 aux bâtiments militaires. Projets pour 1827, apostilles du directeur des fortifications sur les articles de l'état estimatif des ouvrages à faire en 1827 aux bâtiments militaires. Plan de ville en 1833. Gravé par Périaux. Article 8 section 1, carton 3 (1834-1837), Rennes. Article 8 section 1. carton 4 (1838-1842). Rennes. Mémoire sur l'état actuel de la place, sur les travaux exécutés en 1838 et sur ceux que l'on propose pour 1839. Bâtiments militaires. Article 3, bâtiments des subsistances. - Projets pour 1840, apostilles du chef du génie, article 8, réparations courantes. Plan de la ville de Rennes en 1829 par Périaux, annoté en 1840. Article 8 section 1, carton 5 (1843-1847), Rennes. Projets pour 1843, bâtiments militaires article 5, Etat estimatif des dépenses à faire pour augmenter les magasins aux grains à la manutention des vivres. - plan d'ensemble, état actuel et état projeté, (travaux réalisés. Cf. mémoire 1844). Projets pour 1844, article 5, Mémoire sur les projets pour 1844, article 5, travaux d'organisation et de réparation à la manutention des vivres. Travaux reportés en 1845. Feuille 8, article 5-a et b. Projets pour 1847, articles 7 et 8. Mémoire sur les projets pour 1847, apostilles du chef du Génie Article 7 (Projet reporté et adapté pour 1848 adopté mais reporté faute de fonds en 1850) : approprier pour le service des vivres, deux magasins provenant du service de l'habillement et du campement. Projet d'utiliser l'ancienne église, les fourrages étant transférés dans un nouveau magasin bâti au Colombier. Article 8 (suite du précédent) : organiser le magasin aux fourrages des ex-Jacobins pour le service de l'habillement. Projet ajourné faute de fonds, et présenté pour 1848 avec quelques modifications (cf. annexe). Projet pour 1848 adopté mais reporté faute de fonds en 1850. Feuilles 7 (état actuel) et 8 (projet). Article 8 section 1, carton 6 (1848-1856), Rennes. Mémoire sur les projets pour 1848, article7, organiser l'ancien magasin aux fourrages pour le service de l'habillement et campement (projet pour 1847 reporté et modifié). Cf. détail en annexe. Etat estimatif des dépenses à faire. Mémoire sur les projets pour 1849 et 1950, article 6, manutention des vivres, et 7 magasin central des effets militaires : report des projets présentés en 1848. Projets pour 1851 et 1852, apostilles du directeur. Projets pour 1853 et 1854, état estimatif des dépenses à faire, article 7, manutention des vivres : plafonner le magasin aux farines (sans détail). Article 8, achever l'appropriation de l'ancien magasin aux fourrages au service de l'habillement et du campement. Article 8 section 1, carton 7 (1857-1868), Rennes. Projets pour 1856-1857, état estimatif : article 8, mettre des chéneaux et tuyaux de descente aux bâtiments a et d du magasin de campement (sans détail). Projets pour 1859-1860, Apostilles du chef du Génie, article 8, section a, faire 2 nouveaux planchers dans la partie gauche du magasin actuel ; section b, faire un nouveau magasin dans la partie de l'ancien cloître adjacente. Feuille 6 : bâtiment longeant le mur nord de l'église, reconversion de l'aile sud du cloître, avant la chapelle d'angle. Reporté. Projets pour 1861-1862, article 6, Feuille 4 : l'aile sud de l'ancien cloître serait couverte en appentis. Mémoires sur les projets, article 6, section a, construction d'un bâtiment pour l'éventage des draps, adjacent à l'atelier de décatissage ; section b, agrandir le magasin d'habillement L en faisant un nouveau magasin dans la partie de l'ancien cloître adjacente au magasin actuel. Reporté pour 63-64. Article 8 section 1. carton 8 (1869-1874), Rennes. Projets pour 1873-1874, apostilles du directeur, article 6, magasin du campement, reconstruire le hangar aux déballages C. Feuille 5 : reconstruire le hangar aux déballages et le mur de clôture sur la rue d'Echange. Article 8 section 2, Rennes. plan de Rennes publié par Oberthur, 1866. Idem 1854 (moins détaillé) et 1896. B I B L I O T H E Q U E N A T I O N A L E DE FRANCE Département des manuscrits Dépouillement des catalogues des collections Moreau (Rien), Dupuy (Rien), 500 de Colbert (Rien), mélanges Colbert (rien sur les ordres religieux), Clairambault (Rien), de Bastard d'Estang (Rien), Baluze (quelques références), Chatri de Congé (Rien), Anisson (Rien), manuscrits latins, manuscrits français, nouvelles acquisitions françaises. Documents consultés, ne contenant pour la plupart aucune information sur le couvent des Jacobins : Ms lat. 12730 f. 58, bénéfices du diocèse de Rennes. n.a. lat. 2369, pièces concernant Rennes et Vitré (n° 25, fondation de la confrérie du Saint-Sacrement). n.a. lat. 2386, recueil de chartes originales (923-1491), n°17 Rennes et Vitré, 1237. Ms Fr. 11554, Rennes, recueil de documents sur les dorninicains-1894 ; opposition entre l'évêque de Rennes et les thèses des Domimcains (1726), plusieurs lettres. Ms Fr. 14 406, religieuses de Saint-Dominique. Ms. Fr. 3877 (303), Cordeliers. Collection Duchesne, n ° l l , recueil de pièces relatives à l'histoire de Rennes par Michel le Bouré, chanoine de cette ville. Collection Morel de Thoisy, n°273, fol. 388, lettres patentes pour l'établissement de la communauté des filles de la Sainte Vierge à Rennes (sept. 1678) ; n° 284, fol. 604, arrêt du conseil relatif aux sépultures dans la ville de Rennes (19 avril 1675). Collection Baluze, p. 201 et 203, chartes de l'église de Rennes. Départements des estampes. Va rouleau, plan de la partie incendiée de la ville de Rennes, dessin aquarelle (vers 1730). Va 431 a, plan de la ville d'après le plan officiel de M . de Lorgeril, NB, Periaux, 1829. Va 35, t.IJJ - plan de Rennes par d'Argentré, 1616 (68 A17 830) plan de Rennes (63 B 30 576) plan de Forestier (68 B47 217) Topographie, Rennes, nombreux plans : GE FF 4476 bis, Tassin, pl. 132-133. GE FF 748, 1657, Mérian. GE FF 7944, Van Meurs 1662. GE FF 3414, p. 530, Amster, 1662. GE FF 447, Cnobert, 1666, p. 416 GE FF 2759, p. 136, 1699, t. H. BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE RENNES Manuscrits : non consultés. Ms 2769, catalogue des livres des Jacobins. Ms 2455, Questiones Alexandri deAliis (XTVe s. Bonne Nouvelle). SOURCES IMPRIMEES Archives de Bretagne, recueils d'actes, société des bibliophiles bretons, Nantes, 1884. Arrêt de Parlement entre les prieur et religieux du couvent de Notre-Dame de Bonne Nouvelle lez Rennes, et Jean le Gai, recteur de la paroisse de S. Germain de Rennes. Acte. 1672 07-18. (S. 1. n. d.) Bouchait, Alain, Grandes croniques de Bretaigne, t. III, ed. Auger, 1998. Cartulaire de l'abbaye Saint-Georges de Rennes, ed. Paul de La Bigne-Villeneuve, Rennes, 1876. Cartulaire de l'abbaye de Redon en Bretagne, ed. A. de Courson, Paris, 1863. Guillou, Adolphe, et Rebillon Armand, Documents relatifs à la vente des biens nationaux, Rennes, 1911. 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IFi 71 1799 Archives du Génie, article 8 section 1, Rennes, carton 1 Exercice de l'an 12, feuille 6, article 9 du projet : plan, coupe et élévation du magasin aux fourrages. Duboys Fresney e r e Figure l , plan par masse des bâtiments servant à la manutention des vivres aux magasins des fourrages et au casernement des vétérans A - Magasin des fourrages B- partie de la charpente écroulée dont le rétablissement est demandé C- Murs de face menaçant ruine dont le rétablissement est demandé D- Bâtiments servant à la manutention des vivres E - Logement du garde magasin F - Façades lézardées et à reconstruire G- Logement des vétérans Coupe de l'église Article 8 section 1, carton 1 Exercice de l ' a n 12 (1803), feuille 6, article 9 du projet : plan, coupe et élévation du magasin aux fourrages. Duboys Fresney. Plan de l'église Charpente projetée Pignon de l'église (1803) Pignon du bâtiment nord du cloître à restaurer (1803) 1821. Projets pour 1822, manutention des vivres, articles 45, 46, 47 et 48 : plan d'ensemble. 1822. Projets pour 1823, articles 6 et 7, pavillon des Jacobins et manutention des vivres. 1822 E l é v a t i o n du mur sud de l'église. 1822 Plan de l'église. 1 • • r1822 » R i l "B # ~fe ' — - — "•— —••• -• - 1823 E l é v a t i o n d u mur sud de l'église 1823 Projets pour 1824, article 7, feuille de dessin pour l'article 7 1823 Coupe transversale de la nef de l ' é g l i s e et de l'emplacement de l'ancien collatéral. ^/ y <H 1823 Partie nord du cloître 1824 1823. Projets pour 1824, feuille de dessin pour l'article 6, pavillon des Jacobins, section a, pour refaire à neuf la p r e m i è r e volée de l'escalier du bâtiment. — -- l-- r ^ îw~ t l s L ï> 1825 1825 projet de couverture de 1 "aile du cloître: coupe _____ -v __. 1825 projet de couverture en appentis de l'aile du cloître : plan. u - m 1825 projet d'aménagement de l'entrée de la rue d'Echange contre le pavillon des Jacobins. 1826 projet de restauration de l'aile nord du cloître 1826 restauration de la procure •HgH&BHggii 4t\. 1826 Eglise t r a n s f o r m é e en magasin aux fourrages C'-'tyre2. ::'./' : Il ' • ' 1826 Toiture et plancher à reprendre dans l'aile nord d u cloître 1826 Projet de transformation du magasin aux fourrages en magasin de l'habillement 1826 Plan du 2 n d é t a g e du b â t i m e n t nord. 1827 1826 Ii 827 | _ • • •• . •'• . : 1827 1828. Projets pour 1827, feuille 6, magasin aux fourrages. 1828. Projets des travaux à faire en 1829. 1843 Mémoire sur les projets pour 1844, article 5, élévation du pignon est du bâtiment à restaurer (angle nord-est du cloître, rue de Saint-Malo). M é m o i r e sur les projets pour 1847 : organiser le magasin aux fourrages (ancienne église) pour le service de l'habillement. E l é v a t i o n nord de l'ancienne église : projet E l é v a t i o n nord de l'ancienne église : état actuel p l a n d e s a m é n a g e m e n t s p r é v u s dans l'ancienne église rj | ' | S F P| l i E l é v a t i o n sud : projet Coupe de l'ancienne église (nord-sud) avec indication des modifications projetées Projet d'un poste de police. Arch. Municip.2 Fi 6250. 1926. Projet d'un poste de police. Arch. Municip.2 Fi 6251. 1926. Rue d'Echange. Arch. Municip. H 143. 1872. Vue i n t é r i e u r e d u couvent. Philouze Paul. Notice sur le sanctuaire Nouvelle à Rennes, de Bonne Rennes, 1896 •p If . In : [ % : • Tableau de Notre-Dame. Philouze Paul, Notice sur le sanctuaire Nouvelle à Rennes, Rennes, 1896 Eglise Saint-Aubin. Philouze Paul. Notice sur le sanctuaire Nouvelle à Rennes, Rennes, 1896. de de Bonne Bonne Vue a é r i e n n e vers 1960. A r c h . M u n i c i p . 255Fi 288. Tableau de Bonne Nouvelle dans l'église SaintAubin. Arch. municip. lOOFi 1687. Arch. Municip. lOOFi 46. Copie du voeu. ÛEN1C ^^fe t Ken ><lç Tro va'ùY t $ PLAN AU SOL DU REZ-DE-CHAUSSEE ET DES ETAGES i » W COMPRENANT LA HAUTEUR DES SALLES ET LEURS 'à ia/^ r » - " DIMENSIONS. n u «W J, : V I.Of S AI n T - M A L' 0 f î T- o o n T Plan des bâtiments conventuels réalisé par Yves Huet s.d. (1990). TABLE DES MATIERES Introduction p.l H I S T O I R E DU C O U V E N T D E BONNE N O U V E L L E I- LE COUVENT DE BONNE NOUVELLE A U M O Y E N AGE Une fondation dominicaine p.4 U n couvent hors la ville Une construction ducale Le culte de Notre-Dame de Bonne Nouvelle p.5 p.6 p.7 II- L E C O U V E N T DES JACOBINS A U X X V I e ET X V I I e SIECLES U n lieu de réunion pour les édiles bretons U n lieu de sépulture pour les édiles rennais La multiplication des chapelles funéraires L'opposition du clergé séculier U n lieu de pèlerinage Une gestion optimale des biens du couvent Deux siècles de réformes U n centre intellectuel L'agrandissement des bâtiments conventuels p.8 p.9 p. 10 p. 11 p. 12 p. 13 p. 14 p. 15 p. 16 III - D U COUVENT A U X MAGASINS MILITAIRES L'état du couvent à la Révolution L'installation des magasins militaires Le cloître : l'agrandissement des magasins aux grains L'église : du magasin aux fourrages au magasin de l'habillement CONCLUSION p. 18 p.19 p.20 p.21 p.23 ANNEXES DOSSIER D O C U M E N T A I R E p.25 CHRONOLOGIE G E N E R A L E D U C O U V E N T p.48 CHRONOLOGIE HISTORIQUE DES B A T I M E N T S p.56 RESSOURCES D O C U M E N T A I R E S p.68 PLANCHES p.88 T A B L E DES M A T I E R E S p. 108 Découverte du PATRIMOINE Rapport de diagnostic d'archéologie du bâti Mars-Juin 2007 RENNES « Le couvent des Jacobins de Bonne-Nouvelle » (Ille-et-Vilaine) ATEMPORELLE NICOLAS PROUTEAU Avec la collaboration de Pascale BRUDY Vincent DESFONTAINES et Adrien MONTIGNY 22 < Sommaire Fiche d'identité Liste des intervenants Introduction - Brève présentation - Contexte de l'intervention - Nature de l'opération I - Le couvent des Jacobins de Bonne-Nouvelle : le projet d'implantation 1.1. : L'architecture des ordres mendiants 1.2. : L e commanditaire : une fondation de Jean I V de Montfort, duc de Bretagne ? 1.3 : L e chantier : maîtrise d'œuvre, matériaux et construction a) b) c) d) Les architectes de Jean I V La pierre Le bois Le métal et le plomb II - L'église et son collatéral 2.1. : L a nef des Jacobins a) L'église, centre de la c o m m u n a u t é mendiante b) Les enfeus c) Les éléments liturgiques 2.2. : L e collatéral sud (tour-clocher, bas-côté) III - L e cloître et les bâtiments conventuels 3.1. : L'aile méridionale 3.2. : L'aile occidentale a) La salle entre le réfectoire et l'église b) La galerie occidentale c) Le réfectoire (P. Brudy) - La chaire du lecteur et son décor - Le réfectoire du couvent des dominicains de Rennes : une salle d'apparat aux multiples usages 3.3. : L'aile orientale a) La galerie orientale b) La salle du chapitre 3.4. : L'aile septentrionale IV - Les bâtiments extérieurs 4.1. : L'enclos conventuel 4.2. : Un second cloître à l'ouest ? 4.3. : L e logis « du prieur » V - Phasage général du Couvent de Bonne-Nouvelle de Rennes VI - Préconisations de recherches Conclusion générale Bibliographie Annexes Fiche d'identité I d e n t i t é d u site D é p a r t e m e n t : Ille-et-Vilaine Commune : Rennes Adresse : 4, Rue d ' É c h a n g e Cadastre a n n é e : Section(s) : A B Parcelle(s) : 421 Coord. Lambert X : Y : Altitude : P r o p r i é t a i r e d u t e r r a i n : Rennes-Métropole Protection j u r i d i q u e : Inscription M H 12/09/1986 (arrêté) annulée, propriété de l'Etat Classement M H par arrêté du 14 mai 1991. Chronologie : Epoque médiévale (Bas Moyen Âge), Temps modernes, Epoque contemporaine. Sujets et thèmes : Edifice religieux ; architecture conventuelle (église à demi-croix, cloître, salle capitulaire, réfectoire, chapelle de Bonne-Nouvelle, sépultures, enfeus, sculptures, inscription épigraphique). Opération archéologique A r r ê t é de d é s i g n a t i o n : Opération spéciale (mission DRAC/Rennes Métropole) Valable d u au T i t u l a i r e : Nicolas Prouteau Organisme de Rattachement : Atemporelle Résultats : - R a p p o r t de s y n t h è s e sur l'évolution du couvent des Jacobins. - Contextualisation des r é s u l t a t s / d o n n é e s sur l'architecture conventuelle. - P r é c o n i s a t i o n s p o u r des recherches plus exhaustives (fouilles et é t u d e du b â t i ) - Nombres de volumes : 1 N o m b r e de pages : 36 - Nombres d ' a n n e x é s : 8 / - E n d e r n i è r e page, u n C D - R O M ressource est j o i n t au dossier. Celui-ci se compose de l'ensemble de la couverture photographique d u site, le dossier des orthophotographies r é a l i s é e s par A t m 3 D , le plan autocad du couvent avec les mises à j o u r du diagnostic, les relevés d ' é l é v a t i o n , relevés de détails et dessins a r c h é o l o g i q u e s . Liste des intervenants Maître d'ouvrage : Rennes-Métropole : - Mme LE L O I R (Responsable du Service Architecture et Patrimoine) M m e SAUMET-ROCHE. M m e E V E I L L A R D (Direction des Affaires Culturelles). M . L U N G H E R E T T I (Direction des Affaires Culturelles). Intervenants techniques : - M. M. M. M. Philippe C H A V R O C H E (responsable services techniques Rennes-Métropole). Jean-Louis B E R T H E L O T (responsable travaux Rennes-Métropole). Pierre N A M P R O N (technicien Rennes-Métropole). Patrick M A R T I N (technicien Rennes-Métropole). Maître d'œuvre Atemporelle : - Nicolas P R O U T E A U , responsable scientifique Vincent DESFONTAINES, technicien spécialisé en archéologie du bâti Adrien M O N T I G N Y , technicien spécialisé en archéologie du bâti Pascale B R U D Y , doctorante spécialisée en histoire de Part monastique (étude du réfectoire) Suivi scientifique Direction Régionale des Affaires Culturelles-Bretagne - M. M. M. M. BESOMBES (Service Archéologique). DESCHAMPS (Conservateur Régional de l'Archéologie). M A S S O N (Conservateur Régional des Monuments Historiques). B O U C A U L T (Architecte des Bâtiments de France) RENNES « Le couvent des Jacobins de Bonne Nouvelle » (Ille-et-Vilaine) Introduction - Brève présentation Le couvent dominicain rennais s'étendait au nord-ouest de la ville, entre les actuelles rues d ' É c h a n g e et de Saint-Malo, et était situé extra muros à près de deux cent mètres de la Porte Saint-Michel. Le couvent s'insérait en zone péri-urbaine dans un tissu déjà partiellement en place. A proximité immédiate du couvent se trouvait l'église Saint-Aubin ( X l V e - X V e s.), ensevelie par la construction du métro, place Sainte Anne. Le couvent des Jacobins de Bonne Nouvelle, classé au titre des monuments historiques, est un des monuments phares de la ville de Rennes. I l aurait été construit par Jean I V de Montfort, duc de Bretagne, en 1368 en c o m m é m o r a t i o n de sa victoire sur Charles de Blois en 1364. Couvent et siège de l'ordre pour les dominicains, lieu de pèlerinage, de dévotion et de m é m o i r e pour les rennais, i l fut aussi le théâtre des fiançailles entre Anne de Bretagne et Charles V I I I ou encore des Etats de Bretagne au X V I è m e siècle. On rapporte en outre que l'Ordre de l'Hermine y fut institué pendant la tenue de 1382. Après la Révolution, le couvent est vendu à l ' A r m é e comme bien national. L'église est transformée en grenier à fourrages et les bâtiments conventuels sont utilisés comme magasin général du matériel et de l'habillement. I l sert jusqu'en 2001 au Club sportif de la garnison de Rennes et au service de santé militaire. Malgré les nombreuses réfections et aménagements réalisés au X I X e et au X X e siècle, l'ensemble de cet espace conventuel de 8150 m (église, cloître, chapelle et bâtiments claustraux) est encore conservé en plein cœur de Rennes. C'est un lieu historique majeur pour l'histoire de la ville de Rennes et de la Bretagne qui garde encore de remarquables témoins architecturaux de son passé. 2 - Contexte de V intervention Le site du couvent des Jacobins est acquis par Rennes Métropole en 2001 et fait actuellement l'objet d'une réflexion sur sa prochaine affectation en tant q u ' é q u i p e m e n t culturel. A la demande de Rennes Métropole, la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bretagne a été chargée de constituer un comité scientifique et technique chargé de participer à l'élaboration d'un cahier des charges d ' é t u d e du bâti, de suivre l'état d'avancement de l'étude et de coordonner l'action des divers intervenants. Cette étude doit nourrir une étude préalable au titre des monuments historiques qui interviendra lorsque le projet de réutilisation du site sera fixé par Rennes métropole. - Nature de l'opération Une première étude documentaire basée sur les différents fonds d'archives disponibles a été réalisée par Marie-Pierre Baudry (Atemporelle) en novembre 2005. Cette étude a permis de poser un certain nombre de problématiques permettant d'alimenter directement la réflexion pour le diagnostic d'archéologie du bâti. 1 Ce diagnostic s'est déroulé en plusieurs étapes : Dans un premier temps, un plan complet a été réalisé par le bureau d'études A T M 3D au mois de février 2007. Dirigée par M . Bertrand Chazaly, l'équipe de géomètres et de topographes a réalisé un plan du couvent étage par étage et 7 orthophotographies. Dans ce cadre, l'utilisation d'un scanneur 3D a permis d'emmagasiner un nombre important d'informations et de fournir des données cartographiques précises sur les connexions entre le couvent et le tissu urbain environnant. Ces données sont, en outre, parfaitement compatibles avec celles du S.I.G. sur la ville de Rennnes développé par le Service régional de l'archéologie de Bretagne. La deuxième étape a consisté à étudier les élévations et les volumes du couvent dans une perspective diachronique. Cette étude a été réalisée du 12 mars au 13 j u i n par Atemporelle ( N . Prouteau, A . Montigny, V . Desfontaines). A l'appui de l'étude documentaire, des plans et orthophotographies et des questionnements apparus sur le terrain au cours du chantier, l'objectif a été de mettre en évidence les différentes phases architecturales de construction du couvent en vue d'affiner la chronologie relative de l'édifice. Les élévations ayant é t é systématiquement réenduites, parfois cimentées, pendant l'occupation militaire ( X I X e - X X e ) , i l a fallu procéder à une série de piquetages généraux et particuliers en saignées sur l'ensemble des parements . M a l g r é la nature partielle des informations, des investigations ont quand m ê m e été m e n é e s sur les matériaux de construction, leur mise en œuvre, la compréhension de l'édifice dans sa structure (mécanique, stabilité monumentale) ou encore sur l'organisation des circulations à travers les différents espaces. En outre, l'expertise du réfectoire par une spécialiste de l'architecture monastique (P. Brudy) a permis d'apporter des éléments de comparaisons et d'affiner la chronologie absolue de cet ensemble. 2 1 Les différentes étapes de ce diagnostic ont été résumées dans un diagramme d'activités en annexe . Nous tenons à remercier tout particulièrement Messieurs Pierre Nampron et Patrick Martin pour leur aide précieuse lors des opérations de piquetage et de nettoyage. Parallèlement à cette opération, un diagnostic archéologique a été m e n é par M . Gaétan le Cloarec (Inrap) et son équipe ( D . Pouille, Ph. Cocherel, F. Le Boulanger, T. Bethus, P. Leblanc) durant cinq semaines (avril-mars). L'objectif était d'évaluer le potentiel archéologique du site du couvent. Plusieurs tranchées de sondages ont été creusées à l'intérieur du cloître et à l'extérieur du couvent (au Nord et à l'Ouest) et ont révélé une stratigraphie complexe documentant les occupations successives, du cardo romain et de ses îlots associés jusqu'aux récentes fondations des ouvrages militaires du XIXeme siècle. U n travail conjoint (questionnement mutuel sur la présence de bâtiments dans la cour ouest, présence de sépultures et d'un ossuaire dans le cloître, mise au jour de murs médiévaux non répertoriés sur les plans . . . ) a été m e n é lors de cette phase . 3 Nous tenons à remercier à ce propos M . Gaétan le Cloarec ainsi que toute son équipe. L e couvent des Jacobins Diagnostic d'archéologie du bâti I - Le projet d'implantation : 1.1. L ' a r c h i t e c t u r e des ordres mendiants Les ordres mendiants (dominicains, franciscains, carmélites, augustiniens) apparaissent au X H I è m e siècle avec la croissance progressive des villes. Pour accueillir un nombre important de fidèles, prodiguer des enseignements et assurer leur prédication, les frères s'installaient au cœur des cités, généralement dans des quartiers pauvres et densément peuplés. Leurs églises, construites pour la réception de larges foules d'auditeurs autant que pour les frères, forment un cas à part, bien différent des plans adoptés par les autres ordres monastiques. C'étaient en général de longs parallélogrammes non coupés par des transepts. La nef consistait habituellement en deux corps égaux, l'un contenant les stalles des frères, l'autre entièrement libre d'accès. Les Dominicains ont souvent construit des églises à une ou deux nefs comme celle des Jacobins de Paris (démolie), celles de Toulouse, d'Agen, Saint-Sever, Rennes, Morlaix et d'Angers. Différentes contraintes événementielles (Nantes, M o r l a i x ) , urbaines (Rennes) ou financières (Saint-Sever) obligèrent à raccourcir l'une des deux nefs ou à adosser un collatéral à une nef simple (Dinan , Morlaix). La disposition des bâtiments monastiques est aussi très caractéristique : elle n'a rien à voir avec la régularité des bâtiments des ordres plus anciens. A u couvent des Jacobins, à Paris, le cloître se tient au nord de la longue église étroite de deux allées, alors que le réfectoire, une pièce de très grande taille plutôt détachée du cloître, s'étend dans la zone qui se trouve devant la face ouest de l'église. A Toulouse, la nef possède également deux vaisseaux mais inégaux en taille. De plus, le chœur est absidial avec des chapelles rayonnantes. Le réfectoire s'étend du côté nord, juste à l'angle du cloître qui se trouve au nord de l'église, la sacristie et la maison du chapitre se tenant à l'Est. 4 5 Une synthèse à ce sujet est assez complexe dans la mesure où les frères mendiants devaient adapter leurs bâtiments aux nouvelles contraintes urbaines, contrairement aux Bénédictins ou aux ordres installés « au désert » dans de grands espaces. Dans le cadre de ce rapport, nous veillerons cependant à contextualïser la description et l'analyse de certains ensembles architecturaux ou sculpturaux et ainsi proposer des pistes de comparaison. A Morlaix, les réfections du XlVe siècle, sûrement motivés par les dégâts de la guerre de succession, ont conduit à flanquer la nef d'un collatéral au nord. Du XlVe, seules subsistent les grandes arcades et la partie occidentale du collatéral. Le cloître a disparu et les bâtiments conventuels ont été profondément remaniés. Actuellement, le couvent des Jacobins de Dinan accueille le musée et le théâtre de la ville. Seule la chapelle Saint-Sébastien se visite. Les bâtiments conventuels et l'église restaurés, classés parmi les monuments historiques, feront prochainement l'objet d'une restauration complète. 5 1.2. Le commanditaire : une fondation de Jean I V de Montfort, duc de Bretagne ? Selon la tradition, le duc Jean I V aurait fait v œ u d'ériger une église et un couvent à Notre-Dame, pendant la bataille d'Auray (1364). Ainsi, le couvent aurait été appelé BonneNouvelle en souvenir de la nouvelle de la victoire apportée au duc sur le champ de bataille contre Charles de Blois, l u i assurant ainsi la couronne de Bretagne . M ê m e si son soutien fut décisif, Hervé Martin - reprenant Guillotin de Corson - démontre que ce n'est pas Jean I V qui a conçu le projet . Le rôle des dominicains de Dinan a été déjà synthétisé dans l'étude documentaire et i l n'est pas utile d'y revenir . Rappelons simplement que les premières donations sont effectivement du fait de Jean I V , qu'elles sont renouvelées en 1410 puis confirmées par D u Guesclin, Jean V puis Anne de Bretagne à l'extrême fin du X V e siècle. Ce qui apparaît clairement dans le devis de 1371 et que nous évoquerons dans le cadre de cette synthèse, c'est la précision des demandes de Jean I V en matière de planification et de matérialisation de la construction. 6 1.3. : Le chantier : maîtrise d'oeuvre, matériaux et construction a) Les architectes de Jean I V . Le chantier fut placé sous la supervision de deux maîtres-maçons, Pierre Bouchier et Jehan Bacheler pour achever l'église et le couvent. La famille des Bouchier devint une dynastie rennaise de maîtres d ' œ u v r e s connue au X V e siècle et fut attaché à la construction de nombreuses églises à Rennes et sa périphérie. I l est probable que les liens étroits qui liaient les frères dominicains aux confréries de métiers - a fortiori, celle des maçons - stimulaient les emprunts tectoniques et esthétiques. Les principes architecturaux mendiants pouvaient parfois être appliqués à d'autres chantiers religieux par la m ê m e main d ' œ u v r e locale à laquelle était systématiquement confiée la construction des couvents. L'inspiration de certaines églises paroissiales (Saint-Etienne, peut-être Saint-Yves) par l'édifice cultuel des Jacobins n'est pas à écarter et demeure un champ d'études pertinent et totalement vierge pour la compréhension du gothique tardif rennais. L'exécution matérielle de l'église et des différents bâtiments conventuels nécessitait une organisation rationnelle et efficace du chantier. Le devis indique notamment la présence d'une trentaine d'ouvriers et précise leurs salaires. La qualité des programmes architecturaux et décoratifs - pour autant que l ' o n puisse en juger aujourd'hui - indique un niveau d'expertise très élevé des techniques de tailles de pierre et de l'art de la sculpture. Ce chantier, destiné à mettre en s c è n e et renforcer le prestige ducal, se devait d'associer les meilleurs maîtres d ' œ u v r e s et les ouvriers spécialisés les plus d o u é s . 9 Un héraut d'armes serait venu lui préciser la nouvelle : « Monseigneur, bonne nouvelle, vous êtes duc de Bretagne ! ». MARTIN (H.), p. 47. BAUDRY (M.-P.), Etude documentaire préalable à la mise en valeur du Couvent des Jacobins de Rennes, Atemporelle, 2005, p.,3-4.ï .... . • • L'hypothèse d'une tutelle d'un ou deux frères experts en maîtrise d'œuvre sur le chantier - comme ce fut le cas au couvent des Dominicains et des Franciscains de Paris - demeure séduisante mais n'est attestée par aucun document. Voir à ce propos VOLTI (P.), p. 58-59. 7 8 9 b) La pierre Il n'est pas possible, dans l'état actuel, de cerner l'éventail des matériaux employés dans les différentes parties des bâtiments du couvent des Jacobins. Cette analyse, fortement limitée par l'étendue des piquetages réalisés lors du diagnostic et par le laconisme des sources à ce sujet, mériterait pourtant d'être m e n é e de manière exhaustive . On peut cependant évoquer plusieurs éléments qui sont apparus clairement au cours de l'étude. Premièrement et quelle que soit l'époque, la pierre de taille usitée sur le chantier a fait l'objet d'un choix et d'une sélection rigoureuse : granité beige et rouge, pour les piliers de l'église et du collatéral et les piédroits de fenêtres de la fin du X l V e siècle, calcaire coquillier très froid (pierre bleutée peut-être de Chateaugiron) pour les sculptures, calcaire tendre (tuffeau) pour les encadrements de baies et de portes, les galeries et la chapelle du X V I I e 10 1 I 12 siècle , schiste pourpre, rouge (de Pont-Péan) et ardoisier, poudingue rouge de Montfort pour les parements du couvent. Les propriétés physiques et esthétiques de chaque pierre ont été naturellement prises en compte. Les phases de restauration militaires du X I X e siècle sont bien visibles sur l'édifice, se caractérisant par un usage systématique de la brique pour le comblement des ouvertures et des oeils-de-bœufs et de moellons de grès non calibrés pour les reprises de maçonneries des parements. Les restaurations plus contemporaines se caractérisent par l'usage de qualités de pierre très différentes, parfois au tout-venant (granité, grès schisteux, schiste pourpre, calcaire...). En outre, la « pierre de Richemont » est utilisée pour les réfections actuelles de la chapelle. L'emploi de la pierre était aussi fréquent pour les dallages et pavements de l'église, des couloirs claustraux et des bâtiments conventuels. De futurs sondages permettront peut-être d'affiner la typologie de ces niveaux de circulation, actuellement enfouis sous de vastes dalles de béton. 1 3 b) Le bois D ' a p r è s Panayota V o l t i , « le bois constituait le principal matériau de couvrement dans les édifices mendiants » . A l'instar de nombreux édifices conventuels et abbatiaux bretons où la tradition est celle des toits charpentés et non voûtés, les charpentes coiffent la totalité de l'espace conventuel des Jacobins. i 4 Dans l'église, à l'Est, la position basse de deux chapiteaux montés sur colonnettes, visibles au premier étage actuel, accueillaient probablement le départ d'un arc diaphragme venant marquer la limite entre le chevet et la n e f On peut ainsi imaginer l'association d'un voûtement au-dessus du c h œ u r et d'une charpente sur la nef et les collatéraux. U n bon exemple de charpente de nef droite du début du X l V e siècle est encore visible actuellement au couvent des Dominicains de Saint-Sever (Landes) . 15 Il faudrait, pour cela, décaper entièrement le ciment et les différents enduits apposés systématiquement sur les élévations au XIXe-XXe siècle. I I est probable que le tuffeau de Touraine ait été utilisé dans ce cadre bien que certains bancs alluvionnaires calcaires de la Vilaine aient pu fournir localement un tel matériau, moins tendre cependant. Du nom de la localité-type, à l'ouest de Rennes (carrière de la Harelle, Montfort-sur-Meu - Me et Vilaine), où a été définie scientifiquement cette pierre. Cette pierre, blanchâtre à crème, est celle qui se rapproche le plus de la pierre de Caen par son aspect. Comme la pierre de Caen, elle est compacte et homogène et possède un grain fin, est. Elle a été très utilisée en remplacement de la pierre de Caen dans les années 1950-60. Elle est extraite près de Cognac (Charente 11 12 : Inférieure). 1 4 ; :: _„.-••. V O L T I (P.), Les couvents des ordres mendiants et leur environnement France et les anciens Pays-Bas méridionaux, Paris, 2003, p. 71. 15 Voir Planche en annexe à la fin du Moyen Age, Le Nord de la Le bois servait aussi à la fabrication des planchers séparant les étages dans les bâtiments claustraux. Les planchers étant actuellement masqués par des faux plafonds et des coffrages, il n'a pas été possible de mener plus avant cette enquête. En outre, aucune accroche de structure temporaire (parapets de séparation, chaire amovible...) ou décorative (lambris) n'a été décelée. L'ensemble des porteries et des huisseries ont été remplacées à l'époque contemporaine lorsque celles-ci n'ont pas été crées ex-nihilo. d) Le métal et le plomb Bon nombre de baies et de fenêtres étaient protégées par des grilles en métal même si ce phénomène est souvent passé sous silence dans les sources. De la même manière, les grandes fenêtres de l'église, de l'aile orientale et du réfectoire qui étaient exposées vers l'extérieur, étaient probablement doublées par des barreaux métalliques . Concernant l'utilisation de crampons ou de tirants métalliques dans la construction, aucun élément de ce type n'a été découvert dans le cadre du diagnostic mais il est possible que ce procédé constructif était appliqué aux Jacobins, comme sur d'autres chantiers de cathédrales ou de couvents mendiants . Il faut signaler en outre que la tour-clocher du couvent, même s'il n'en reste plus aucun vestige actuellement, possédait une couverture en plomb. D'après les comptes de construction de 1748, il est mentionné que la couverture de la dite tour est refaite 16 17 18 avec 99 livres de plomb . Bien que les ouvertures et fenêtres aient systématiquement été remplacées pendant l'occupation militaire, le plomb était par ailleurs indispensable pour sertir les verres des vitraux dont était décorée l'église du couvent et les bâtiments conventuels. Dans le réfectoire, les grandes baies rayonnantes possèdent encore à l'extérieur les points d'ancrages de ce type de grille. BENOIT (P.), « Métal et construction en France au Moyen Âge », dans CHAPELOT O., BENOIT P., (dir.), 17 Pierre 18 et métal dans le bâtiment au Moyen Âge, Paris, 1985, p. 359. I I est précisé en outre que le plomb provient de la démolition du logis du Chardon Blanc par l'incendie. Voir BAUDRY (M.-P.), Etude documentaire..., p. 56. II - L'église et son collatéral Le couvent comprend plusieurs ensembles q u ' i l convient de décrire successivement. L ' é t u d e s'attardera sur Y église, son collatéral et sa tour-clocher ; l'aile sud du cloître (dans laquelle nous intégrons l'ancienne et la nouvelle chapelle de Bonne-Nouvelle) ; l'aile est (salle du chapitre et salles connexes) ; l'aile ouest (réfectoire et cuisine) ; l'aile nord (reprise au X V I I I e siècle) et le logis dit « du prieur » . 1 9 L'église revêt de par sa fonction un caractère de noyau symbolique de la c o m m u n a u t é . La disposition de cet édifice conditionnait l'organisation des autres bâtiments. Dans le nord et l'ouest de la France, l'église est généralement placée le long du côté septentrional du carré claustral. A l'inverse, l'église des Jacobins de Rennes était située au sud du cloître. On peut supposer que les églises situées au Nord permettaient d'abriter la partie habitée du couvent contre les rigueurs du climat. A Rennes, l'église, sa tour porche et son collatéral sont délibérément tournés côté ville, vers les remparts. Cet emplacement facilitait ainsi l'accès à l'édifice cultuel depuis la rue d'Echange la place de la petite église Saint-Aubin et le quartier des Lices. D'autres facteurs tels que la topographie et l'organisation des parcelles privées au nord du couvent impliquaient peut-être aussi d'ériger l'église au Sud et non au Nord. 2.1. : L a nef des Jacobins a) L'église, centre de la c o m m u n a u t é mendiante L'église du couvent, au sud du carré claustral, possède une nef de 50 m de long sur 9,76 m de large. I l s'agit d'un long vaisseau droit et très haut (près de 10, 45m). La nef de l'église était séparée du bas-côté au sud par cinq arcades, aujourd'hui murées. Ces arcades sont soutenues par quatre grosses colonnes cylindriques en granité rose, beige et rouge et deux demi-colonnes engagées placées aux angles, à bases et chapiteaux hexagonaux. Les chapiteaux sont décorés d'écussons, de feuilles de vigne, de grappes de raisins et de motifs floraux divers. L'emploi du granité pour les piliers du mur sud de l'église, les piédroits et l'arc monumental du m u r nord de l'église relève vraisemblablement d'un choix esthétique. L'objectif était peut-être de magnifier ces parties de l'église qui marquaient la séparation entre la nef, espace sacré des frères d'une part, et la galerie sud, sans doute v o u é e aux laïcs, d'autre part. D ' a p r è s la documentation, les travaux de l'église débutent en 1369 et se terminent en 1421. Le chantier s'étale donc sur une cinquantaine d ' a n n é e s . Le niveau général de l'église est surhaussé. On peut d'ailleurs avoir une idée plus précise de ce niveau p r i m i t i f à l'ouest de la nef dans l'unique salle o ù remblais et dalles de béton n'ont pas été posées et où la base des piliers est encore visible. A l'Est, l'ancien chevet a été rescindé pour la rectification de l'alignement des autres bâtiments de la rue Saint-Malo en 1821. Dans l'élévation sud-est de l'église, on observe le départ d'un mur obliquant légèrement vers l'intérieur de l'église. I l s'agit probablement du départ de l'abside du chevet. A u nord-est, on observe l'arrachement du mur contemporain qui 1 9 L a question de l'enclos conventuel et les limites du pourprin des Jacobins sera Les Franciscains de Caen et les Dominicains de C h â l o n s - e n - C h a m p a g n e avaient leur église sur le c ô t é méridional. 2 0 vient s'appuyer contre l'entrée de l'ancienne chapelle de Bonne-Nouvelle. On conserve heureusement, avant travaux, un plan de ce chevet dans les archives du G é n i e . La façade sud présente, entre le pignon actuel et le départ du collatéral, plusieurs structures q u ' i l convient de décrire. Sur le mur sud de la nef, à proximité du chœur, deux arcatures faisant probablement partie d'un ensemble plus vaste, ont été mises au jour. Ces arcatures, taillées dans un calcaire très froid et très dur sont en arc brisé, trilobées et dessinées par des moulures concaves. Dans les espaces ménagés entre le trilobé et l'arcature, des fleurons en écoinçons ont été sculptés avec beaucoup d'élégance et de précision. La retombée de ces deux arcatures est supportée par une console figurée taillée dans un granité beige massif. Elle figure un ange soutenant un écu. Les flancs de ce chapiteau étaient ornés de motifs végétaux en palmettes. N é a n m o i n s le visage de l'ange a été bûché lors des travaux contemporains. Cet ensemble, qui a pu servir de crédence pour le maître-autel, est du premier état de construction. Stylistiquement parlant, on peut rattacher la sculpture aux programmes qui se développent dans le dernier tiers du X l V e siècle" . La colonnette bûchée, partant du chapiteau monumental, marquait certainement la limite entre la nef et le chœur, à l'instar de celle située en face. 21 Ces arcatures ont été cependant perturbées par les travaux de réfection du X I X e siècle puisque la première et la troisième arcature ont été sectionnées et leur intérieur comblé lors de la destruction du chevet à l'Est et l'installation de la première fenêtre contemporaine à l'Ouest. A l'ouest de ces arcatures, une niche en arc brisé sans sculpture mais présentant des traces d'enduit rouge, a été mise au jour. I l s'agissait peut-être d'une simple chapelle privée aménagée dans l'intérieur du mur associée à la crédence qui se trouve à sa droite. U n dégagement du bouchon contemporain de la création de la première fenêtre, permettra peutêtre de mieux connaître la fonction de cet ensemble. En partie haute, sur le mur extérieur, trois grands contreforts à trois ressauts chacun et quatre fenêtres en arc brisé, ont été prolongées vers le bas à l'époque contemporaine (fenêtres militaires garnies de grilles). Les piquetages en élévation ont permis de mettre en valeur la base des fenêtres originelles. A u premier étage (la nef ayant été divisée au X I X e siècle en trois étages au moyen d'un plancher), on peut observer les moulures chanfreinées des fenêtres qui viennent mourir sur les piédroits. A u milieu du mur sud de l'église, la base de l'un des piédroits de la fenêtre la plus occidentale vient s'appuyer sur la première arcade en granité rouge desservant la tour-clocher. On peut penser que cette deuxième phase du chantier est celle qui a v u la poursuite des travaux de l'église et du bas-côté : l'installation des quatre grandes fenêtres côté sud, l'élévation sud et nord de l'église puis la toiture. Dans la tour-porche, de grandes baies monumentales à meneaux dans le mur est et sud laissent entrer la lumière. Les parements sont élevés. Cette d e u x i è m e phase de construction pourrait être datée du premier quart du X V e siècle. I l est très probable que le chevet ait été construit dans un premier temps ainsi que la chapelle de Bonne-Nouvelle attenante et que le chantier se soit poursuivi depuis l'Est vers l'Ouest. 2 1 En croisant ce plan avec les mesures des pans de murs obliques au départ du chevet, nous avons pu proposer une restitution pour le chevet de l'église. Voir Annexes. 22 Nous tenons à remercier vivement Mme Claude Andrault-Schmitt, Professeure en histoire de l'art médiéval de l'université de Poitiers de nous avoir donné des pistes de datation et de comparaison pour la sculpture de la fin du XlVe siècle. Sur le mur nord, l'élévation est percée sur toute sa longueur de quatre grandes fenêtres similaires aux baies de la façade sud. On entrait au nord-est de l'église vers la chapelle primitive de Bonne-Nouvelle par l'intermédiaire d'une porte en arc brisé orné d'un tore. Greffée au chevet, au nord-est de l'église, la chapelle primitive occupait l'extrémité est du couloir sud du cloître. L'arcade en tiers-point de la chapelle est sculptée dans un bel appareil malheureusement piqueté à l ' é p o q u e contemporaine pour la pose du ciment. U n bloc massif situé au dessus de la clef de voûte devait porter un m o t i f sculpté mais a été b û c h é pour conserver l'alignement du mur cimenté tardivement. Cette chapelle primitive abritait le tableau miraculeux sur bois de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, qui fut transporté plus tard dans la d e u x i è m e chapelle au début du X V I I e siècle et est actuellement déposée dans la sacristie de l'église Saint-Aubin. D ' a p r è s les historiens, c'est aussi dans cette chapelle qu'auraient été célébrées les fiançailles d'Anne de Bretagne et Charles V I I I en novembre 1491 . 23 Le pignon ouest de l'église est contrebuté dans son angle nord par un contrefort massif. Une grande ouverture en arc brisé couvrant presque l'ensemble du pignon est actuellement visible . Elle devait accueillir des meneaux et de nombreux vitraux. Elle a été bouchée en 1936. U n oculus a été a m é n a g é plus tardivement dans ce bouchon. A u pied de la baie, une porte large semble avoir été aménagée plus tardivement. Un arc de décharge et de nombreuses reprises de maçonneries occupent la base de la baie. U n arrachement couvrant tout la hauteur de l'angle nord-est du pignon est clairement visible à gauche de la grande baie en arc brisé. I l s'agit peut-être du départ du mur filant vers l'Ouest et rejoignant le bâtiment parallèle au réfectoire. Nous pourrions aussi émettre l'hypothèse d'un contrefort droit situé au nord-ouest d u pignon venant contrebuter l'arc monumental situé plus à l'est, dans l'église. Celui-ci aurait pu être r e m a n i é lors de la création de la porte conservée actuellement dans la salle située entre le réfectoire et l'église. 24 A l ' é t a g e de l'église, on peut observer les parties médianes et sommitales des quatre baies du mur sud et nord. Respectivement dans l'angle nord-ouest et sud-est se trouvent deux piliers, l ' u n massif, l'autre plus modeste. Le premier correspond au pilier indiquant la limite entre bas-côté et tour-clocher. Le second est lié à la colonnette bûchée située à droite de l'arc en tiers-point de la première chapelle de Bonne-Nouvelle. Chronologiquement parlant, m ê m e s i nous nous trouvons dans la première phase de construction de l'église, i l faut garder à l'esprit que la construction du chevet et de la chapelle de Bonne-Nouvelle a précédé celle du bas-côté. A u sommet des deux piliers se trouvent deux écus sculptés sur des chapiteaux garnis d e rinceaux. L ' é c u situé sur le pilier du mur sud est agrémenté d'hermines en 4-2-1 est postérieur a celui situé sur le pilier du mur nord, agrémenté d'hermines en 3-2-1. I l reste complexe de vouloir affiner la datation d'après le dessin et la répartition des hermines sur ces 25 deux écus . En 1314, les armes des Dreux sont abandonnées par les ducs au profit de leur seul canton hermine. Le s e m é a une symbolique très valorisante aux X I I - X I H e siècles mais ce sens se perd progressivement aux X l V - X V e siècles et i l est probable qu'à l'imitation des rois d e France (Charles V réduit le semé de lis à trois en l'honneur de la Trinité), les Montfort aient voulu donner un sens symbolique à leurs mouchetures réduites en nombre (9 ou 11, peut-être en relation avec les baronnies, les saints du Tro-Breiz). L'iconographie de l'hermine BAUDRY (M.-P.), Etude documentaire..., p. 7. Voir CD/ROM/Orthophotographies Extérieur Ouest. Les armes bretonnes sont théoriquement d'hermines plain, c'est-à-dire semé de mouchetures. Le dessin n'est seulement interrompu que par le cadre ce qui impose des morceaux de mouchetures sur les bords. Voir à ce propos DE MERINDOL (C), "Le collier de l'Epi, en Bretagne d'après des documents inédits conservés à Besançon (fonds Chifflet)", dans Revue française d'héraldique et de sigillographie, 66, 1996, p. 67-81 2 4 2 5 reste très souple entre le début du X l V e et la fin du X V e et i l est impossible, typologiquement parlant de dire que 7 hermines correspondent à Jean I V et 6 hermines correspondent à Jean V ou Arthur I I I . . . - Les enfeus Sur le mur nord de l'église ont été mis au jour deux enfeus (E5, E6) de grande taille (1,90 de largeur pour 90 c m de profondeur) en plus de l'enfeu déjà coruiu (E7). L'enfeu E5 en arc en anse de panier, reprend en sous-œuvre la partie basse de l'une des trois portes (P8) menant vers la galerie sud . Cette reprise est bien visible de l'autre côté. En effet, sur le mur sud de la galerie sud, des moellons, des briques et un bloc orné d'un tore ont été utilisés en réemploi pour combler l'espace entre l'intérieur de la porte et les blocs sommïtaux de l'enfeu. U n dégagement partiel a été réalisé autour du piédroit oriental de cet enfeu. I l a permis de mettre au jour les restes d'un enduit beige orné de motifs de rosaces noires au pochoir (deux exemplaires de rosaces ont été mis au jour, d'autres apparaîtront peut-être lors du dégagement du bouchon). L'enfeu (E6) possède un arc en accolade et se compose de blocs de calcaire tendre ayant beaucoup souffert lors des travaux de maçonnerie du X I X e - X X e siècle. Cet enfeu monumental a fait l'objet d'un léger sondage aux abords du piédroit oriental et occidental. Un enduit de couleur ocre-rouge tapissant le fond et les parois de l'enfeu a été découvert. La couleur et la texture de cet enduit ont pu changer au contact du bouchon et au fil des siècles. Le dégagement complet de cette structure permettra peut-être d'apporter de nouveaux éléments quand à l'ornementation intérieure et la disposition des enduits. L'enfeu déjà connu (E7) à l'arc surbaissé et surmonté d'un blason aujourd'hui effacé est à rattacher chronologiquement à ceux du mur sud de la galerie sud (E8 à E l 2 ) . I l est donc légèrement antérieur à l'enfeu E6. - Les éléments liturgiques : Le chœur liturgique et sa clôture sont difficiles à situer, l'église ne formant actuellement qu'un long rectangle, bordé de fenêtres, interrompu par deux murs de refend contemporains. Dans le bras de croix, le collatéral et l'église ont été reconnus plusieurs crédences. Outre ceux déjà recensées par Paul Banéat dans le mur est du bras de croix et le mur sud de l'église en dessous de la deuxième fenêtre, une autre niche est apparue suite aux piquetages, sur le mur nord de l'église à l'ouest de la petite porte menant à l'ancienne chapelle de Bonne-Nouvelle. Sur le mur sud, la crédence située à gauche de la deuxième fenêtre contemporaine était probablement liée à la niche sectionnée dans sa moitié lors de la création de la première fenêtre. Celle-ci conserve un arc brisé et sa profondeur primitive (90 cm). Enfin, sur le mur sud de la galerie sud, une petite niche a été mise au jour a proximité du grand enfeu à l'ouest. Elle servait peut-être d'armoire liturgique ou de dépôt lié à cette sépulture fixe. Concernant la présence d'une éventuelle chaire à prêcher, i l s'agissait le plus souvent de structures en bois, assez simples et de facture relativement légère, vraisemblablement pour permettre leur déplacement en fonction des besoins de l'auditoire. Aucune accroche ou élément architectural permettant de documenter cet aspect n'a été découvert. V o i r C D - R O M / R e l e v é s Jacobins Eglise M u r N o r d 2 et R e l e v é s Jacobins 2.2. : Le collatéral sud (tour-clocher, bas-côté) Le vaisseau de la nef est flanqué au Sud d'un collatéral comprenant le bras de croix au sud et un bas-côté au sud-ouest. Ce vaste ensemble de 25, 10 m de long, plus large que la nef (10,20 m), s'arrête au commencement du chevet. Ce bras de croix servait de « t r a n s e p t » à l'église, grâce à une grande arcade posée perpendiculairement à l'axe de l'église et s'appuyant sur deux piliers cylindriques. La largeur du collatéral laisse supposer q u ' i l pouvait y avoir deux arcades - plutôt qu'une - reposant sur un pilier i n t e r m é d i a i r e . 27 Le bras de croix - ouvert à l'Est et au Sud d'un portail - servait de porche d'entrée. I l était contrebuté au Nord par un pilier massif et par trois contreforts d'angles au sud (restaurés et rejointoyés récemment). Ces différents supports mentionnés devaient supporter la tour clocher du couvent. Celle-ci est mentionnée dans le devis de 1371 comme devant mesurer près « de 50 pieds de haut » (à peu près une quinzaine de mètres). La tour clocher servait en 28 m ê m e temps de tour porche d'accueil . Le portail oriental - visiblement protégé au fil des siècles et m a s q u é au X X e siècle par un bunker éléctricité-gaz - conserve encore de magnifiques vestiges de sculptures de la fin du X l V e (Etat I ) . La porte est ornée d'un tore et encadrée dans un arc brisé formé de deux autres tores d'inégale grosseur. Ces trois moulures rondes reposent sur des colonnettes à chapiteaux feuillages et à bases polygonales. L'arc brisé est surmonté d'une archivolte en berceau soutenue par deux chapiteaux ; celui de droite est orné de feuilles de vigne et de grappes de raisin et est remarquablement conservé. Le chapiteau de gauche représente des feuilles de lierre entremêlées et finement ouvragées. Ce portail constitue un témoin de la première phase de construction de l'église et de ses différents accès. Eu égard à son état remarquable de conservation, i l serait sans doute nécessaire d ' a m é n a g e r un accès plus valorisant vers cet ensemble documentant le gothique tardif rennais. Bien que les élévations sud et est du collatéral aient été remaniées, on distingue encore à droite de la grande fenêtre méridionale une petite ouverture en arc brisé aujourd'hui bouchée, à gauche une d e u x i è m e fenêtre à trois meneaux et à gauche du grand portail, une petite entourée d'une moulure torique reposant sur deux petites bases. Ces fenêtres monumentales à meneaux et les parements semblent plus appartenir au début du X V e siècle qu'aux années 1370-1380. Nous attribuons donc la majeure partie de l'élévation de la tour clocher et ses fenêtres au d e u x i è m e état de construction. Le portail oriental et la crédencearmorium liturgique a m é n a g é en partie basse du mur oriental intérieur sont à rattacher à la première phase. Le bas-côté était ainsi accessible aux fidèles depuis la ville grâce à trois entrées monumentales. La lumière n'était pas omise dans ce programme puisque deux fenêtres monumentales à meneaux ont été aménagées sur les murs ouest et sud de cette tour-porche. L a fenêtre méridionale est rasée au sommet de ses piédroits et celle à l'Ouest, ainsi que le parement de part et d'autre de la baie, a été clairement reprise dans sa moitié. On distingue ainsi clairement un changement d'appareillage et de mise en œ u v r e depuis le milieu des piédroits j u s q u ' à l'arase de la fenêtre. On peut émettre l'hypothèse que ces restaurations ont fait suite à l'écroulement de la tour clocher au X V H I e siècle. Signalé avec un point d'interrogation sur la proposition de plan de l'Etat I . V o i r annexe/CD-ROM. V o i r annexe 7 A u dessus des cinq arcades monumentales et tout le long du mur sud extérieur de l'église jusqu'au retour du mur oriental de la tour-porche, des corbeaux en granité rythment inégalement l'élévation. Ceux-ci sont plus espacés sur la partie de l'élévation attenante à la tour-clocher (2 m entre chaque corbeau) et se resserrent sur la partie de l'élévation attenante au bas-côté (environ 1,30 entre chaque corbeau) . I l n'a pas été possible de piqueter autour de ces corbeaux situés à près de 3,50 m de hauteur. Leur fonction pose cependant problème. Ces corbeaux en granité semblent ne pas avoir été repris en sous œ u v r e à une période tardive. Le collatéral n'était pas prévu dans le devis initial et Jean I V avait d e m a n d é que des chapelles latérales s'alignent, du bras de croix à la façade occidentale. I l pourrait donc s'agir 29 30 d'éléments de soutènement d'une toiture couvrant ces chapelles . En outre, l'espacement plus important entre les corbeaux sur la section du mur nord du collatéral est peut-être à mettre en relation avec la présence d'un plancher dans la tour-clocher. Celui-ci était contrebuté par de lourds piliers au nord et deux contreforts biais au Sud. Les bâtisseurs n'étaient donc pas dans l'obligation de resserrer les corbeaux. Le fait que d'autres corbeaux et ou boulins ne soient pas visibles dans le m ê m e alignement sur le mur est et sud de la tour-porche n'est pas surprenant puisque nous avons déjà évoqué le fait que les fenêtres monumentales et les parements les bordant, étaient de la deuxième phase de construction. I l faut donc imaginer qu'un premier état de tour-clocher charpenté a v u le j o u r et que celui-ci a été poursuivi ou repris au début du X V e siècle. Des piquetages complémentaires sur la partie basse du mur oriental du collatéral (recouvert d'une épaisse couche de ciment j u s q u ' à 2 m de hauteur) devraient permettre d'apporter des compléments de réponse sur les ruptures et phases de construction de la tour. V o i r orthophotographie d u mur sud e x t é r i e u r de l'église. C D - R O M / A T M 3 D / E g l i s e sud. Paul B a n é a t avait p r o p o s é que cette r a n g é e de corbeaux soutenait le toit du b a s - c ô t é sans pour autant apporter de précisions sur les corbeaux situés sur le m u r nord de la tour-clocher. B A N E A T (P.), p . 173. i 0 III - Le cloître et les bâtiments conventuels Le cloître est entouré au Sud par l'église, et sur les autres côtés par les bâtiments conventuels. La seconde chapelle de Bonne-Nouvelle occupe l'angle sud-est du cloître. Les galeries du cloître possèdent des arcades classiques de style dorique à l'exception de la galerie sud dont nous avons parlé auparavant. Ces arcades ont été obturées et percées de petites fenêtres et de portes lors de l'occupation militaire du site. 3.1. : L a galerie sud La galerie sud est percée de six fenêtres en plein-cintre. Dans le prolongement de ces baies, le mur nord de cette galerie se termine par une large arcade, rebouchée, qui constituait l'un des côtés de la chapelle de Bonne-Nouvelle. Cette galerie, deux fois plus large que les autres (7,50 m au lieu de 3,50 m) a été élargie du simple au double au début du X V I I e siècle (quatrième état de construction) pour permettre aux pèlerins - de plus en plus nombreux d'accéder à la chapelle de Bonne-Nouvelle. 31 Dans l'angle sud-est de la galerie sud , cinq enfeus (E8 à E l 2 ) en arc surbaissé orné d'un tore entre deux gorges, ont été laissés en place à l'époque contemporaine et simplement recouverts d'une fine couche d'enduit et de peinture jaune. Un nettoyage fin sur l'intérieur de ces structures a permis de découvrir quelques traces, éparses, d'enduit noir correspondant vraisemblablement aux litres funéraires. U n écusson effacé situé sur l'intérieur de l'intrados orne le sommet de chaque enfeu. L ' u n d'eux, l'enfeu E l i , conserve quelques traces de sculpture sur l'écu. I l est possible q u ' i l s'agisse de la sépulture du Sire de la Maitaudaye. I l faut rester vigilant cependant quand à l'attribution définitive de ces enfeus. Les corps pouvaient être déplacés rapidement et certaines chapelles et enfeus étaient loués pour une durée déterminée. Lors de futurs dégagements de ces enfeus, i l est certain que l'étude documentaire (indications testamentaires, messes, informations tirées des pouillés) devra être croisée avec les d o n n é e s de terrain, en vue d'une identification de l'identité des édiles inhumés dans tel ou tel enfeu. L'enfeu E l 3 communiquait avec l'enfeu E5. Cependant, une limite symbolisée par un maigre muret de moellons a été ménagée au milieu de la structure. En outre, l'enfeu E l 3 conserve encore les restes de sa litre funéraire noire. L'enfeu E l 4 en arc en tiers-point est appareillé en large blocs de calcaire. I I conserve une épitaphe remarquablement conservée indiquant : Cy.gist. § § georges§ anges§ La première ligne est légèrement plus épaisse et plus haute que les deux suivantes et les ligatures ne semblent pas être systématisées et rationnalisées comme à la Renaissance. On 32 pourrait donc dater l'inscription de la seconde moitié du X V e siècle . A ce jour, i l s'agit de la seule inscription conservée au couvent des Jacobins. Bien que la datation de l'épitaphe mérite encore une expertise plus complète, elle permet d'établir un premier jalon chronologique relatif (Etat I V ) . 3 1 3 2 V o i r relevé de l ' é l é v a t i o n sud. C D / R O M / R e l e v é s / G a l e r i e Sud/Mur Sud. V o i r relevé de l'inscription dans C D / R O M / R e l e v é s / E p i t a p h e L'emplacement topographique de ces enfeus est loin d'être anodin, à l'image de ceux situés sur le mur nord de l'église. Si les plus anciennes inhumations semblent se concentrer dans le chœur de l'église, le souhait des édiles rennais est avant tout d'être inhumé au plus près de l'Image de la Sainte-Vierge située dans la première chapelle de Bonne-Nouvelle . Situés de part et d'autre du mur nord de l'église, les morts reposent au plus près de la chapelle et de la « virtus » de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle » et sont flanqués des deux pôles majeurs de la vie conventuelle : l'église et le cloître. 33 3.2. : L'aile occidentale a) La salle entre le réfectoire et l'église Cette salle étant actuellement occupée par des casemates en bois, i l a été complexe de mener une étude complète des élévations (actuellement recouvertes de ciment). La salle située entre le réfectoire et la nef était ouverte à l'ouest d'une porte en arc brisé composé de gros blocs de grès et de granité finement taillés. L'analyse du piédroit sud démontre q u ' i l a été repris tardivement (peut-être entre l'état I I I et l'état I V ) . Reprenant sans doute l'emplacement d'une porte plus ancienne, elle permettait aux pèlerins d'accéder vers la galerie sud par une autre porte en anse de panier ( P I 2 ) située sur le mur est de cette salle. Une autre porte (PI3), plus frustre du point de vue des matériaux et de la qualité de la taille, préexistait sur le mur occidental, avant la création de la nouvelle porte P12 . L'ensemble de ces accès sont actuellement c o n d a m n é s ou rebouchés. Ce lieu de passage ne permettait pas seulement de poursuivre plus avant vers la galerie sud. I l a été aménagé dès l'origine pour permettre l'accès vers l'église, sous un arc monumental (P10) reposant sur d'épais piliers en granité. Cette arcade, particulièrement haute et bien soignée, est contemporaine de l'aménagement des 34 35 piliers permettant l'accès entre le bas-côté et la nef . L'objectif, ici, a été de créer une entrée en quinquonce vis-à-vis de l'église et de marquer l'esprit des frères, ou des pèlerins entrant dans la nef. Le sentiment de protection autant que de monumental ité, caractéristique des entrées d'églises et des avant-nefs de l'époque romane, devait aussi être renforcé par la lumière apportée par la très haute baie en arc brisé installée sur le mur ouest de la salle et s'étalant sur toute l'élévation jusqu'au premier étage. En outre, nous avons pu confirmer le fait que le mur sud du réfectoire n'était pas j o i n t i f et que ce dernier a été repris à l'époque contemporaine. I l n'est pas exclu qu'un mur de refend commun au réfectoire et à cette salle préexistait à l ' é p o q u e médiévale. L'état actuel des maçonneries ne permet pas, cependant, d'aller plus loin dans l'analyse. b) La galerie occidentale Plusieurs portes ont été ouvertes postérieurement dans l'élévation est de la galerie. Aucune, encore en place aujourd'hui, ne correspond à un aménagement médiéval. Cependant, à l'entrée de la galerie occidentale au Sud, le départ d'un arc - construit en moellons de moyen appareil et taillés frustrement - est désormais visible sur le mur extérieur de la salle du réfectoire. I l n'a pas été possible de comprendre plus avant la fonction de cet ensemble, rebouché tardivement de moellons et recouvert d'une épaisse couche d'enduit au torchis et plus récemment d'une gangue de ciment. I l a pu s'agir d'une ancienne porte menant au B A U D R Y (M.-P.), Etude documentaire, p. 11. V o i r C D - R O M / R e l e v é s / G a l e r i e Sud/Mur Ouest. (Etat I , d e u x i è m e temps d u chantier, partie occidentale de l'église). V o i r C D - R O M / R e l e v é s Eglise M u r nord. réfectoire ou d'un lavabo. Cette structure a été a m é n a g é e avant les grands travaux du réfectoire à la fin du Moyen Age. La haute porte suivante, située au milieu du parement ouest de la galerie occidentale, a été percée à l'époque contemporaine par les militaires, à l'instar des deux portes basses carrées, bordées de boiseaux. La porte d'entrée menant de la galerie ouest du cloître au réfectoire se trouvait très certainement dans l'angle nord-otiest de la salle. Bien que largement remaniée et reconstruite en brique à l ' é p o q u e contemporaine, plusieurs blocs de pierre superposés sont encore en place. Dans la partie basse de la porte, on distingue encore les piédroits originels de la porte primitive. D u côté du cloître, trois blocs du jambage droit de la porte sont encore visible tandis que du côté réfectoire i l reste en place deux blocs du jambage gauche et quatre blocs du jambage droit. Les blocs de pierre présentent à peu près tous le m ê m e profil avec un cavet et une mouluration. Ils appartiennent vraisemblablement aux grands travaux du réfectoire dont i l va être question ci-après. I l est cependant probable qu'une large porte préexistait aux premiers temps du couvent. En outre, une investigation dans les combles de la galerie du X V I I e siècle a permis de mettre en exergue d'autres éléments sur le couvrement du couloir occidental et la mise en œ u v r e du réfectoire. A u dessus de la porte placé dans l'angle nord-est du réfectoire, un oculus b o r d é d'un tore entouré de deux gorges a été a m é n a g é juste au dessus du larmier auquel s'accrochait la toiture de la galerie antérieure. Une rangée de corbeaux parcourant toute l'étendue de l'élévation a été mise au jour. Celle-ci recevait les solins du plafond de la galerie antérieure. Toujours sur le mur extérieur du réfectoire, au sud de l'oculus et à m ê m e hauteur, un dessin représentant une aile de moulin a été gravé au fusain sur un enduit blanchâtre. I l s'agit peut-être, i c i , d'une épure de charpentier représentant les fermes et pannes du couvrement de la galerie du X V I I e siècle, réalisé avant sa pose. c) Le réfectoire (P. Brudy) La première mention écrite du réfectoire apparaît dans le devis de construction du couvent des Dominicains, daté de 1371 . I l ne reste aucune trace de ce premier réfectoire. L'édification du bâtiment encore conservé actuellement se déroule au X V e siècle et m ê m e , plus probablement, dans la d e u x i è m e moitié du X V e siècle (Etat I I I ) . L'ancien réfectoire des Dominicains est placé dans l'aile occidentale du cloître et se développe selon une orientation nord-sud. La salle occupe quasiment l'intégralité de l'aile qu'elle partage, au Nord, avec la cuisine et, au Sud, avec une petite pièce donnant accès à l'église (chapelle ?). Le bâtiment a fait l'objet de plusieurs remaniements au cours des siècles. I l est actuellement compartimenté en deux salles par l ' a r m é e mais les dimensions originelles du réfectoire gothique sont impressionnantes. I l mesure près de 28,30 m de longueur pour 7,50 m de largeur. La hauteur, dans l'état actuel de la connaissance du lieu, étant pour l'instant impossible à déterminer. Le bâtiment du réfectoire a fait l'objet d'une véritable recherche sur la diffusion de la lumière à l'intérieur de la salle. Le mur ouest est éclairé de larges baies en arc brisé qui rythment l'intégralité de la surface murale. A u nombre de sept, elles se développent sur une hauteur considérable en s'élargissant vers l'intérieur de la salle pour une diffusion maximale de la lumière . Elles se présentent sous la forme de lancettes et forment un véritable mur de lumière. La présence d'une huitième baie dans l'angle nord-ouest du réfectoire est clairement Rennes, Archives municipale, GG 2 9 2 . Seule la dernière baie, placée dans la dernière travée sud, a été transformée en porte à l'époque moderne. envisageable. Les sept grandes fenêtres sont en arc brisé et selon Baneat était « coupées autrefois par deux meneaux dont on voit encore les amorces intérieures » . A l'intérieur du réfectoire, les baies sont ornées de deux moulures rondes et d'une moulure à arête, munie de petites bases polygonales. La chaire du lecteur, loin de briser la diffusion de lumière dans la salle, était éclairée d'une baie en tiers-point (aujourd'hui murée) que les sondages ont permis de localiser et dont on pourrait souhaiter la réouverture. Les dimensions de cette baie sont largement plus réduites que celles des autres baies qui éclairent la salle mais la forme reste la m ê m e . I I s'agit, en quelque sorte, d'une réplique miniature de l'ensemble des baies qui éclairent le réfectoire. Les sondages ont, par ailleurs, mis en évidence la présence d'un oculus juste au-dessus de la porte d'entrée menant de la galerie ouest du cloître à la salle du réfectoire. - La chaire du lecteur et son décor Dans l'état actuel des recherches et sans opérations archéologiques au sol, l'aménagement intérieur de la salle du réfectoire du couvent des Dominicains est difficile à appréhender. La conservation de la chaire du lecteur est un fait suffisamment exceptionnel dans les réfectoires monastiques, canoniaux ou conventuels pour que l'attention soit attirée sur cet aménagement propre à cette salle. I l s'agit du lieu où se faisait la lecture quotidienne pendant le repas quotidien des frères. Emplacement et aménagement de la chaire du lecteur La chaire du lecteur est entièrement aménagée dans l'épaisseur du mur occidental du réfectoire. Elle est placée dans l'ante-pénultième travée sud de la salle (c'est-à-dire dans la septième travée à partir du mur nord) et prend place entre deux immenses baies. U n escalier construit dans l'épaisseur du mur permettait au frère lecteur d ' a c c é d e r à la niche placée en hauteur où avait lieu la lecture proprement dite. L'escalier en question est aujourd'hui b o u c h é mais la porte donnant sur cet escalier et menant à la chaire a pu, lors des sondages, être dégagée. I l s'agit d'une porte en plein cintre assez étroite mais suffisamment large pour laisser passer une personne. Elle conserve encore aujourd'hui plusieurs traces de polychromies indiquant qu'elle était entièrement peinte. Sont encore présents des fragments de couleur bleus et ocre rouge. O n voit également des traces de faux joints de couleur ocre rouge sur les claveaux de la porte ainsi que tout autour de la chaire du lecteur. La clef centrale de la porte était par ailleurs timbrée d'un élément sculpté qui a été b û c h é à une époque ultérieure (probablement un blason). La niche est recouverte d'une élégante voûte octopartite à liernes dont la clef pendante est ornée de motifs végétaux finement sculptés. Les consoles, matérialisant les retombées de la voûte aux quatre angles, n'ont aucune fonction utilitaire. Elles ne sont qu'un prétexte décoratif c'est d'ailleurs pourquoi i l n ' y en a que trois au lieu de quatre. U n dispositif de protection devait par ailleurs être placé devant la niche comme on peut encore le voir par exemple dans le réfectoire de l'abbaye de Royaumont. On ne conserve plus rien aujourd'hui de cet aménagement. U n sondage de la paroi en dessous de la niche montre que cet espace a été détruit et remanié à une époque récente (le comblement est rempli de briques). Dans l'état actuel de la connaissance des lieux, i l est impossible de savoir aujourd'hui à quel niveau exactement se plaçait le frère lecteur. BANEAT (P.), p. 179. Décoration de la chaire du lecteur La chaire du lecteur du réfectoire des Dominicains de Rennes présente un développement iconographique sculpté extrêmement original et par chance très bien conservé. La niche, où se plaçait le lecteur, est décorée d'une archivolte légèrement surbaissée, décorée de motifs sculptés, retombant sur deux colonnettes ornées de moulures en spirale se terminant sous la forme d'un léger glacis. Les colonnettes sont surmontées de deux pinacles à crochets qui se développent verticalement le long de la paroi. L'ensemble des motifs sculptés, tout comme d'ailleurs l'ensemble des parois du réfectoire, a été entièrement recouvert, à différentes époques, de plusieurs couches de peintures. A certains endroits, les couches de peintures mesurent j u s q u ' à plus de six millimètres d'épaisseur masquant les motifs sculptés et empêchant ainsi la lecture générale du décor. Dans son étude sur le couvent, P. Banéat avait eu, en effet, beaucoup de difficulté à identifier les motifs et ne s'était d'ailleurs presque pas attardé sur la description de la chaire du lecteur. L'objectif de l'intervention sur le décor de la chaire du lecteur a précisément consisté à faire quelques sondages sur certains motifs, dans l'attente du dégagement complet des sculptures, pour tenter une première hypothèse de reconstitution de l'ensemble de l'archivolte. Si Baneat n'avait pu noter que la présence de « feuilles de vignes et de grappes de raisins » , les premiers sondages effectués ont pu mettre en valeur bien d'autres motifs sculptés. L'archivolte est, en effet, décorée d'une suite de motifs alternant et entremêlant des représentations animales et végétales coiffée au centre d'un personnage tenant un écusson. La structure de l'archivolte est exactement la m ê m e de gauche à droite et de droite à gauche : se suivent successivement un animal, un élément végétal, une grappe de raisin, des entrelacs de rinceaux, un autre élément végétal et enfin une autre grappe de raisin. L'ensemble de ses motifs se développe sur un fond de rinceaux végétaux faisant le lien entre tous les motifs. 3 9 Parmi tous ces motifs, on a pu découvrir le buste de deux animaux placés aux extrémités respectives de l'archivolte. On a pu reconnaître, à gauche, un porc tandis que quelques incertitudes persistent encore quant à l'identification de celui de droite (peut-être une chèvre ?). Ils sont de profil, placés en position verticale debout le long d'une sorte de tronc d'arbre, la moitié arrière du corps se confondant avec la naissance de l'archivolte. La patte avant droite de l'animal de gauche est posée sur le tronc, sa gueule est fermée, le nez en direction du tronc presque directement posé dessus. L'animal de droite semble poser ses pattes avant sur le rebord de l'archivolte et se dirige la gueule ouverte vers les feuillages sculptés au dessus. Les motifs végétaux qui suivent la représentation de ces deux animaux ne sont pas toujours aisés à reconnaître mais ressemblent pour certains très clairement à des feuilles de vigne entremêlées de rinceaux et de grappes de raisins. L'ensemble du décor de l'archivolte présente un mouvement général tendant vers le haut et plus exactement vers le personnage central. A u centre de l'archivolte se trouve, en effet, un personnage, dont on ne voit que le buste jusqu'au bassin. I I est dans une position hiératique, le buste et le visage face à la c o m m u n a u t é assise dans le réfectoire. I l tient devant lui dans ses mains un immense écusson. I l est vêtu d'une sorte de longue toge avec des manches assez courtes qui s'arrêtent au-dessus des coudes. I l porte également une sorte de collerette autour du cou. U n sondage sur le visage a permis de découvrir que le personnage porte sur la tête un objet ressemblant à une couronne. Nous avons pu remarquer également que ses cheveux passent en dessous de la couronne et BANEAT (P.), p. 179. viennent se terminer en macarons de chaque côté de la tête. L'ensemble des détails du visage ne semblent, par ailleurs, n'avoir été que très légèrement esquissés. L ' é c u s s o n n'a pas été atteint par l'emprise du sondage, on ignore donc ce qui était représenté dessus. On peut vraisemblablement émettre r h y p o t h è s e d'une représentation féminine présentant un écusson à l'ensemble des religieux prenant leur repas dans le réfectoire. De part et d'autre de ce personnage sont sculptés deux animaux qui se mordent la queue et qui, en opposition aux deux autres animaux sculptés sur l'archivolte, sont dans une dynamique de mouvement descendante le long du pinacle. O n a pu reconnaître, à droite, un animal proche du loup et à gauche très probablement un dragon. Leurs crocs et leurs griffes sont par ailleurs volontairement développés. Avec le décor de la chaire du lecteur du réfectoire des Dominicains de Rennes, nous sommes en présence d'un programme iconographique complètement inédit, savamment réfléchi et mis en scène. Au-delà d'avoir réussi à identifier certains motifs sculptés jusque là totalement inconnus, les quelques sondages effectués ont également permis d'observer les qualités formelles remarquables des sculptures. La comparaison avec le décor sculpté du portail est de l'église, daté du X l V e siècle invite à attribuer le décor de la chaire quelques décennies plus tard, soit dans la seconde moitié du X V e siècle. - Le réfectoire du couvent des dominicains de Rennes : une salle d'apparat aux multiples usages La fonction première du bâtiment du réfectoire est d'accueillir les repas que les moines, chanoines ou religieux suivant une règle communautaire prennent en commun. Les frères dominicains, suivant les préceptes de la règle de saint Augustin et dont certains détails furent reprécisés par les Constitutions dominicaines en 1220, ont également l'obligation de prendre leur repas en commun ; mais à la différence des moines et des chanoines réguliers, ils se définissent en m ê m e temps comme des religieux particulièrement ouverts sur le monde dont l'objectif est la prédication et l'évangélisation. Ainsi, tout en vivant en communauté, ils ne demeurent pas pour autant cloîtrés et sont souvent amenés, pour les besoins de la prédication, à sortir du couvent pour aller à la rencontre des hommes et des femmes qui ont besoin de leur aide en vue de leur salut. Parallèlement, le couvent ne faisait pas l'objet d'une clôture aussi stricte que chez les Bénédictins ou les chanoines réguliers, certains lieux pouvaient être dans certains cas ouverts aux personnes extérieures à la communauté. Le réfectoire pouvait à l'occasion accueillir d'autres fonctions que celles liées au repas quotidien. Panayota V o l t i rappelle en effet, dans son ouvrage sur les couvents des ordres mendiants, que « l'utilisation des réfectoires mendiants comme lieux de réunions et de manifestations laïques était très fréquente » . 4 0 Les dimensions exceptionnelles du réfectoire du couvent des Jacobins de Rennes ainsi que son emplacement dans l'aile ouest, directement placé à proximité de l'église, en faisait, à la fin du Moyen Age, un lieu privilégié de rassemblement. La salle a vraisemblablement servi de lieu d'accueil lors des grands rassemblements de la c o m m u n a u t é dominicaine ou lorsque les ducs de Bretagne venaient rendre visite aux frères dominicains. Plus tard, la salle a accueilli la réunion des Etats Généraux de Bretagne , les assemblées générales des maires et 41 P. VOLTI, p. 163. En septembre 1587, l'examen des comptes du trésorier de Bretagne à lieu au couvent des Jacobins. Les Etats de Bretagne se réunissent au couvent en 1596, en 1600 et 1617. BAUDRY (M.-P.), p. 6-7. 41 des échevins de la ville de Rennes. De par la multiplicité de ces fonctions et de ces usages, le réfectoire du couvent des dominicains de Rennes a été conçu comme une véritable salle d'apparat avec un programme architectural et iconographique de grande envergure et particulièrement savant. Ce programme a pu être contemporain de la Duchesse Anne. Celle-ci fit d'importantes donations au couvent et fut, sans doute malgré elle, fiancée à Charles V I I I dans la chapelle primitive de Bonne-Nouvelle attenante à l'église des Jacobins. I l ne faudrait donc pas écarter l'hypothèse que la sculpture du personnage féminin couronnant la chaire du lecteur ait été celle d'Anne de Bretagne. Ce q u ' i l importe de questionner, c'est autant l'éventualité d'une mise en scène du pouvoir ducal que la commémoration des différents privilèges qu'Anne de Bretagne a pu conférer au couvent. Cette hypothèse, qui doit encore être étudiée à la lumière de travaux de restauration de la chaire et des sculptures, ne manquera pas d'intéresser à la fois les spécialistes de sculpture en milieu conventuel à la fin du Moyen Âge et les historiens de la Duchesse Anne. 4.3. : L ' a i l e orientale a) La galerie orientale Comme dans l'église, le niveau général de la galerie orientale a été surhaussé à l'époque contemporaine. Lors du sondage réalisé par l'I.N.R.A.P. dans le cloître, la base extérieure d'un piédroit de la galerie a été dégagée à 1,30 m de profondeur par rapport au niveau intérieur en béton. Le niveau était donc à peu près égal à celui de la galerie sud actuel. Le mur est de la galerie orientale, permettant l'accès à la salle du chapitre et aux salles adjacentes, a fait l'objet d'un nouveau programme sur l'ensemble de son linéaire . Sur le parement situé au sud des trois arcades, deux oeils de b œ u f en quinquonce ont été ménagés pour faire pénétrer la lumière à l'intérieur de la salle du chapitre. Ceux-ci sont coiffés d'un arc de décharge en plates-bandes de schistes mauve ou de grès teme. En dessous de l'œil de b œ u f situé le plus au sud, une porte aux encadrements en blocs de tuffeau est coupée dans sa moitié par la chape de béton au sol. Celle-ci, à l'instar des fenêtres et oeils de b œ u f de la galerie, est bouchée de moellons et/ou de lits de briques à l'époque contemporaine. U n autre œil de b œ u f b o r d é par une large fenêtre carrée est visible sur le pan nord du mur est de la galerie. I l peut paraître assez inefficace d'installer des baies ou des oeils de bœufs dans les parties hautes de l'élévation, ces dernières étant masquées par le couvrement de la galerie. Le souci premier de ce nouveau programme était cependant d'amener le maximum de lumière au sein de la salle du chapitre et des salles adjacentes. D'autres raisons comme le besoin de ventilation ou l'esthétique générale de la galerie sont peut-être entrées aussi en compte lors de la phase de réalisation. 42 L'ensemble du mur oriental de la galerie est demeure h o m o g è n e dans sa mise en œuvre, son appareillage et le type de mortier orangé employé. I l est attribué au cinquième état de construction. La galerie date vraisemblablement de la fin du X V I I e siècle- début X V I I I e siècle. Les raisons expliquant la reprise entière de cette galerie à la fin du X V I I e siècle sont peut-être à mettre en relation avec le changement d'emplacement de la chapelle de BonneNouvelle en 1623. Voir Relevé du mur occidental de cette galerie. CD-ROM/Galerie Est/Mur Est. Cette chapelle était située dans l'angle sud-est du cloître. On y pénétrait depuis la galerie sud grâce à une arcade monumentale constituant le côté sud de la chapelle. Les parements de la chapelle sont appareillés en tuffeau. Transformé en vestiaire dans les années 1950-60, l'intérieur de la chapelle ne conserve aucun des riches éléments de décor évoqués dans la description du père Albert le Grand . La chapelle accueillait en effet l'Image de Notre-Dame de Bonne Nouvelle ainsi que le v œ u offert en 1634 par les habitants du quartiers des Lices. I l n'est pas exclu que des motifs décoratifs ou des peintures murales soient mises au j o u r sur l'élévation du mur intérieur occidental de la chapelle. L'ensemble devra cependant rapidement faire de travaux de consolidation et de restauration . 43 44 b) La salle du chapitre Trois arcades moulurées flanquées de pilastres font communiquer le couloir avec une grande salle. La distribution tripartite est le seul vestige qui a été conservé de la salle capitulaire. Celles-ci étaient recouvertes d'une épaisse couche d'enduit et de plâtre. Le manque d'indices concernant les partitions intérieures ne permet pas de préciser l'étendue de la salle du chapitre et des salles qui l u i étaient voisines. En effet, l'ensemble du rez-de-chaussée de l'aile orientale a été aménagé comme une vaste galerie à l ' é p o q u e contemporaine. On peut penser que les murs de refend de cette aile n'étaient pas chaînés avec les murs goutteraux de l'aile, ce qui pourrait éventuellement expliquer le manque d'indices concernant d'éventuels arrachements sur les murs. Seuls des sondages ciblés pourront permettre de comprendre l'organisation de la salle du chapitre et des différentes salles qui l u i sont contigiies et d'apporter des éléments de réponse sur la position des murs de refend. A u sud de cette galerie se trouvait la chapelle primitive de Bonne-Nouvelle, dont nous avons déjà décrit les entrées dans la section sur l'église. La chapelle a entièrement disparue suite aux nombreux remaniements du X I X e siècle opérés au rez-de-chaussée et aux étages de cette aile. On conserve, dans l'angle sud-ouest de cette salle, un arrachement de blocs chaînés situés à 1, 60 m de hauteur. Ceux-ci accueillaient peut-être un mur perpendiculaire ou le piédroit d'un arc marquant la limite occidentale entre la chapelle primitive et la galerie sud. Ils sont actuellement grossièrement chaînés avec les moellons d'un mur militaire postérieur. La plupart des fenêtres et œils-de-bœuf de la galerie orientale ont été bouchées. Sur les parements intérieurs de la salle du chapitre, on peut encore observer le comblement de ces baies par des planches de bois et des lits de briques. Dans l'angle nord-ouest de l'aile orientale, au revers de la grande fenêtre de la galerie se trouve un encadrement monumental disproportionné par rapport à la taille de la fenêtre. Celui-ci est recouvert d'un bouchon tardif c o m p o s é de moellons au tout-venant. I l s'agissait peut-être d'une porte réaménagée postérieurement en fenêtre lors des travaux dans la galerie orientale à la fin du X V I I e siècle. Le dégagement de cet ensemble permettra peut-être de comprendre plus précisément la fonction de cet encadrement. Les parements et les baies de l'élévation orientale de l'aile ont subi de profondes transformations au X I X e siècle puis au X X e siècle. Aucune baie ou fenêtre n'est similaire à l'autre et les parements mis au jour ne montrent que des reprises en sousœ u v r e avec des moellons non calibrés et un mortier orangé de faible qualité. Cette aile accueillait pourtant de nombreuses salles au rez-de-chaussée. En premier lieu, i l faut rappeler LE GRAND, Albert, « Histoire de la fondation du couvent et chapelle miraculeuse de Notre-Dame de BonneNouvelle, de l'ordre des frères Prédicateurs, le 15 août », Les vies des saints de la Bretagne armorique, Brest, 1837 (première édition 1637), p. 464-475. Texte repris par l'abbé Henri Poisson, Essau de monographie de la paroisse de Saint-Aubin en Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, Rennes, 1935. Voir précision dans les préconisations. 4 4 que la salle du chapitre possédait encore en 1790 un ancien autel et une boisure d'appui ainsi que des sièges et banquettes disposées tout autour. I l ne reste actuellement aucun indice de ces structures . L ' é t u d e documentaire fait aussi mention à des salles vouées à l'enseignement (théologie, philosophie...) et communiquant entre elles. Les couvents dominicains étaient des lieux voués au « studium artium », l'étude des arts libéraux. S'il s'avère que les différentes salles situées dans l'aile orientale aient été utilisées à cette fin, elles ont fait l'objet - à l'instar de la salle du chapitre - d'une attention particulière concernant l'apport de la lumière au X V I e - X V I I e siècle. 45 4.4. : L'aile septentrionale A l'instar des autres couloirs du cloître, les arcades en plein cintre sont ornées de triglyphes, de gouttes de pilastres et de moulurations recouvertes par du plâtre et de la peinture blanche. En outre, l'extrémité est du couloir nord possède une jolie porte Renaissance surmontée d'un linteau mouluré et accostée de deux pilastres corinthiens. On remarquera cependant que les chapiteaux rehaussés généralement de fleurons, ne sont pas terminés dans cette galerie. Si l'on possède des informations nouvelles sur les ailes méridionale, orientale et occidentale, l'aile nord demeure bien silencieuse car i l ne subsiste aucun vestige de bâtiment médiéval ou moderne. Seuls subsistent les collages, visibles dans la galerie ouest et à l'extérieur sur l'élévation occidentale et orientale , de cette aile reconstruite en intégralité au X V H e siècle. Vers le milieu de cette aile, subsiste un grand escalier en bois installé à l'époque contemporaine. Sa présence, ainsi que celui aménagé au milieu de la nef de l'église pose le problème évident de la circulation vers les étages. Aucun vestige d'escalier antérieur n'a été décelé dans l'ensemble du couvent. D ' a p r è s l'étude documentaire, un ensemble de dortoirs étaient aménagés dans l'aile Nord ainsi qu'une bibliothèque dans l'angle nord-ouest . M ê m e si le seul jalon de la présence d'un corridor est mentionné en 1790, un escalier a pu préexisté à la période médiévale et moderne pour permettre l'accès aux salles hautes. Enfin la présence de caves situées sous l'aile nord a pu être attestée. A l'extérieur du couvent, au nord-ouest, le déblocage d'une petite porte a permis de mettre au jour ces zones de stockage. U n escalier en très mauvais état m è n e deux mètres plus bas à deux salles ayant pu servir de cellier ou de magasin à vivres. Elles sont construites dans l'alignement est-ouest du bâtiment nord, à l'angle nord-ouest. Leurs parements sont de facture grossière et appareillés de moellons de grès et de briques. Deux portes situées aux extrémités orientale et occidentale ont été condamnées au X I X e siècle. Ces caveaux ont été utilisés comme réserves de charbon par les militaires. L'ensemble est parsemé d'étais et dans un très mauvais état sanitaire. I l serait judicieux d'en assurer la stabilité avant d'opérer tout opération de débouchage et d'investigation archéologique. 46 47 En outre, i l n'est pas exclu que des sépultures, et notamment la tombe de Sylvestre de Ferrare, moine dominicain thomiste, aient été placées dans la salle du chapitre. Nous tenons à remercier le frère dominicain Augustin Pic et le Père Texier de nous avoir apporté des précisions sur cet élément. Voir Dossier photos Voir BAUDRY (M.-P.), Etude documentaire..., p. 60-61. 4 6 4 7 IV - Les bâtiments extérieurs 4.1. : L'emprise de l'enclos conventuel Les enclos mendiants sont rarement situés dans les secteurs septentrionaux des villes ou zones suburbaines. Le cas du couvent dominicain rennais fait exception en la matière puisqu'il s'étendait au nord-ouest de la ville, entre les actuelles rues d ' É c h a n g e et de SaintMalo, et était situé extra muros à près de deux cent mètres de la Porte Saint-Michel. L'emplacement du couvent des Jacobins est directement lié à la donation faite par bourgeois négociants de profession, Pierre Rouxel et sa femme Jeanne Rébillart, qui lèguent « leurs herbergement, terres, maisons et édifices » du faubourg Saint-Michel . Le couvent s'insère donc en zone péri-urbaine dans un tissu déjà partiellement en place. A proximité immédiate du couvent se trouvait l'église Saint-Aubin ( X Ï V e - X V e s.), ensevelie par la construction du métro, place Sainte Anne. 48 A u Nord et à l'Ouest, des jardins et des vergers bordés par un mur d'enceinte dessinaient les limites de l'enclos conventuel. Ils atteignaient le n ° 7 actuel de la Rue de SaintMalo au nord et l'extrémité orientale de la place du vieux Saint-Etienne à l'ouest. L'une des problématiques émergeant de l'étude documentaire était d'interroger l'occupation de l'espace dans les cours au nord et à l'ouest du couvent. Le couvent avait deux entrées : la grande porte ( n ° l , rue Saint-Malo) et au Sud la tour-clocher qui servait de porche d'entrée. Les sondages pratiqués par l'Inrap ont permis de mettre au jour plusieurs fondations de murs dans la cour occidentale et septentrionale du couvent. En croisant ces nouvelles données de terrain et les documents cartographiques et cadastraux de l'étude documentaire, i l est ainsi possible d'affiner la connaissance de ces espaces. La première porte donnait accès à une cour dans laquelle se trouvaient des boutiques que le couvent donnait à b a i l . Les sondages ont permis la découverte d'un ensemble de puits de l'époque gallo-romaine et médiévale ainsi qu'un mur perpendiculaire à l'actuel logis dit « du prieur » du X V I e siècle. Ce mur est peut-être à mettre en connection avec l'aile septentrionale du ce bâtiment, documenté par différents plans du X V I I e et du X V I I I e siècle. I l n'a pas été possible cependant de comprendre plus avant l'organisation du long bâtiment appelé fournil et mentionné sur les plans du génie du X V I I I e siècle. La présence d'une cuve à hydrocarbures empêchant toute intervention dans ce secteur. Ce bâtiment, orienté est-ouest (comprenant 4 fours, une boulangerie et un magasin aux farines), venait s'accrocher dans l'angle nord-ouest du couvent et desservait directement les cuisines vraisemblablement disposées dans les salles attenantes au nord du réfectoire. 49 m Voir BAUDRY (M.-P.), Etude documentaire..., p. 4-5. A la f i n du Moyen Âge et à l'époque moderne, la nie de Saint-Malo est connue pour son artisanat de chapeliers. 4 9 4.2. : Un second cloître à l'ouest ? A l'ouest du couvent, les fondations de plusieurs murs orientés nord-sud (dont un mur de refend), parallèles à l'élévation occidentale extérieure du couvent ont été mises au jour. Les angles sud et nord de ces murs se poursuivent vers le mur occidental du réfectoire. Ceci donne des éléments de réflexion sur la présence d'une éventuelle d e u x i è m e cour occidentale peut-être tardive - attenante au couvent. Les murs orientés nord-sud et le mur de refend constituent peut-être la base du bâtiment rectangulaire, parallèle au réfectoire, dessiné par le président De Robien (1698-1756) . U n plan du génie daté de 1821 indique aussi la présence d'une deuxième cour à l'Ouest. D ' a p r è s le plan de De Robien, cet espace occidental ne constituerait pas un second cloître en tant que tel mais plutôt une cour enceinte de simples murs de séparation - formant préau - et bordée à l'ouest par un grand bâtiment. Cet espace était sans doute un préambule à l'entrée de l'église pour les pèlerins et les frères dominicains, l'entrée des fidèles se faisant par le biais de la tour-clocher et du collatéral. L ' é t u d e documentaire précise qu'en 1790, cette seconde cour carrée était entourée de celliers et de magasins, qu'un bâtiment à l'ouest accueillait -entre autres - une chapelle des sœurs, et qu'un long corridor permettait aux frères d'accéder au couvent. Ce dernier corridor menait vraisemblablement à la salle située entre le réfectoire et la nef dont nous avons parlé précédemment . Les nombreux remblaiements modernes dans la cour, le niveau élevé de ruine des restes de murs découverts à l'ouest du couvent et l'imprécision relative de ces topographies d'ensemble réalisées au X V I I I e et X I X e siècle ne permettent pas une restitution précise de cette seconde cour. Seule une fouille exhaustive de cette zone permettrait peut-être d'affiner la position et la fonction de tel ou tel édifice. 5 0 51 Lieu de m é m o i r e et d'inhumation par excellence, le couvent mendiant est un espace où de nombreux espaces funéraires sont aménagés, au devant du chevet , dans l'église, les galeries et le cloître. I l faudrait rappeler en outre q u ' à l'ouest du couvent, au sud et à l'ouest de la seconde cour, se trouvait vraisemblablement le cimetière de la communauté mendiante, ce que confirment à la fois les textes et l ' u n des sondages réalisés par l'Inrap dans cette zone. La superficie de ce cimetière extérieur au couvent est difficile à délimiter puisque de nouveaux bâtiments administratifs et lotissements de maisons ont été installés sur la zone où devaient s'agencer l'ancien verger et le cimetière occidental. Eu égard à la taille de la c o m m u n a u t é mendiante, la proximité avec l'espace urbain et à la considération que l'ordre avait du trépas et de la m é m o i r e des morts, le cimetière extérieur accueillait sans doute les sépultures des frères autant que des fidèles. Les enfeus et emplacements funéraires de l'église et de la galerie sud recevaient, eux, les sépultures de nobles rennais et de membres importants de l'ordre. 53 Voir plan et détail en Annexe 6. Ce plan est dressé dans les années 1753-1755. (CHRISTOPHE PAUL), SIRE DE ROBIEN, Description historique, topographique et naturelle de l'ancienne Armorique, éd. J.-Y. Veillard, Joseph Floch Imprimeur, 1953, Planche XII, p. 37, « Plan de la partie de la villes de Rennes où était l'Ancienne cité et dont les restes de murs sont icy tracés ». BAUDRY (M.-P.), Etude documentaire p. 65. • . Paul Banéat indiquait déjà dans sa notice sur le couvent la découverte d'ossements à l'avant du chevet du côté sud-est. BANEAT (P.), p. 174. BAUDRY (M.-P.), Etude documentaire..., p.64. 51 5 2 5 3 4.3. : Le logis « du prieur ». L'ensemble, appelé « logis du prieur » est un habitat résidentiel du X V I e siècle comprenant caves, rez-de-chaussée et étage. La façade est percée au rez-de-chaussée de deux portes et à l'étage supérieur de deux fenêtres cintrées et au Sud d'une grande fenêtre à pilastres ornés de losanges et de gouttes. Entre la grande fenêtre et les deux baies s'élève une tourelle à toit conique posée sur un encorbellement appareillé en granité beige et en schiste pourpre. La base de l'encorbellement est ornée d'un visage de monstre aux oreilles très pointues. La tour est éclairée par trois fenêtres carrées et moulurées, celle du milieu est surmontée d'un écusson en pointe aujourd'hui illisible . Les deux petites fenêtres au nord de la tourelle étaient en fait des portes jumelles, rebouchées jusque dans leur partie médiane. Une analyse poussée a permis de déceler la présence de trois empochements, rebouchés a posteriori, ayant peut-être accueilli antérieurement des poutres. I l est probable - à l'instar de nombreux logis et manoirs des régions de Mayenne et de Bretagne - qu'une coursière en encorbellement ait été a m é n a g é e au premier étage de la façade du bâtiment. I l est possible, en outre, que cette galerie en encorbellement ait pu être couverte par le prolongement des fermes et pannes de la charpente de la toiture. La charpente apparente pouvait donc être visible depuis les pièces du premier niveau . 54 55 56 S'il semble assez commun de voir ce type de galerie charpentée à la fin du X V e siècle et surtout au X V I e siècle dans l'architecture aristocratique de l'époque, i l est plus complexe de comprendre la connection entre la galerie charpentée et la tour en encorbellement et le manque de cohérence avec la fenêtre au Sud vraisemblablement plus tardive que les portes jumelles. I l est possible que la tourelle et la grande fenêtre plus tardive aient pu être construites dans un second temps. Les murs intérieurs sont recouverts de boiseries du X V I I I e siècle et de petites portes cintrées permettent la circulation entre les salles. Trois cheminées décorées de pilastres sont installées dans les salles du rez-de-chaussée. Lors du sondage réalisé par l'Inrap, la base d'un mur - perpendiculaire au logis - a été mis au jour. Ce dernier est peut-être à mettre en relation avec une extension du logis vers l'ouest, de manière à former un bâtiment en L . En 1652, les « D o m i n i c a i n s décident de reconstruire le logis qui sert d'infirmerie au bout du jardin et qui est en ruine ». On ne sait si la dite reconstruction a été réalisée intégralement. Lors de sa reconstruction ou de son agrandissement dans les années 1670, i l est stipulé que la chambre du prieur serait située au plus près de la porte donc dans le corps de bâtiment orienté Est-Ouest. Bien q u ' i l ait pu accueillir le « prieur » au X V I e ou au X V I I e siècle, i l est précisé dans l'état des lieux de 1790 que ce logis « possédant trois cheminées basses » et n o m m é « les infirmeries », a très certainement servi de bâtiment d'accueil pour les frères malades . I l faut donc retenir que le bâtiment conservé actuellement a pu servir de logis du « prieur » et/ou de bâtiment d'accueil pour les hôtes dans un premier temps. Cependant, on retiendra surtout que le bâtiment orienté nord-sud et une partie de l'aile adjointe plus tardivement servaient au X V I I e siècle d'infirmerie. 57 Pour une description de ce blason au début du XXe siècle, voir BANEAT (P.), p. 180. Mignot C. et Chatenet M . (dir.), Le manoir en Bretagne, 1380-1600, Paris, Imprimerie Nationale, 1993 (Les Cahiers de l'Inventaire, n°28). Voir notamment les exemples de Melesse (Ille-et-Vilaine) et de Launay-Bazouin à Sainte-Anne sur Vilaine (Ille-et-Vilaine), p. 154, 168, 251. Cet attachement à l'apparat des salles sous charpente, sur le modèle des exemples royaux, est attesté au XVe siècle-XVIe siècle dans de nombreux logis seigneuriaux des marches de Bretagne. PRÉ (M.), «Le château de Laval », in Congrès archéologique de France, 119, 1961, p. 367-378. BAUDRY (M.-P.), Etude documentaire..., p. 17 et 19. 5 5 5 5 7 V - Phasage général du Couvent de Bonne-Nouvelle de Rennes E T A T I : Comme fréquemment lors de la construction des projets conventuels, l'érection de l'église précède la construction du cloître et des autres parties du couvent. I l est cependant nécessaire d'affiner plusieurs éléments pour la compréhension du chantier initial. I l est très probable que le chœur ait été construit dans un premier temps ainsi que la chapelle de BonneNouvelle attenante et que le chantier se soit poursuivi depuis l'Est vers l'Ouest. Simultanément, la tour-porche est construite. Seul le portail oriental de la tour et la crédence du mur oriental, conservés en partie basse, sont contemporains de ce début du chantier. Le programme des piliers et arcades en granité à l'ouest de l'église est ensuite réalisé dans un second temps. Dans la partie ouest du bas-côté, des chapelles latérales sont prévues dans le devis de construction. I l n'est pas improbable qu'un changement de programme ait été à l'origine de la transformation de cet espace en collatéral lors de la troisième ou quatrième phase de construction. E T A T II : Le premier temps de la construction s'étant attelé à la construction d'un premier niveau, le chantier se poursuit sur les élévations de l'église et de la tour-clocher. Une rupture architecturale au dessus des arcatures, niches et crédences vient confirmer le fait que le niveau des fenêtres en arc brisé vient postérieurement. A u milieu du mur sud de l'église, la base de l ' u n des piédroits de la fenêtre la plus occidentale vient s'appuyer sur la première arcade en granité rouge desservant la tour-clocher. Dans la tour-porche, de grandes baies monumentales à meneaux dans le mur est et sud laissent entrer la lumière. Les parements sont élevés. Cette d e u x i è m e phase de construction pourrait être datée du premier quart du X V e siècle. C'est probablement aussi lors de cette phase que la construction des bâtiments conventuels se poursuit et se termine. Cette dernière hypothèse mérite cependant d'être affinée par des piquetages et sondages dans le sol complémentaires, tant dans la salle du chapitre que dans le réfectoire. I l est probable que le mur au sud-est de la salle du réfectoire et le départ d'un arc donnant dans la galerie occidentale soit contemporains de cette phase. Le type de matériau e m p l o y é et d'appareillage et la présence de boulins constituent en tout cas un ensemble homogène. E T A T III : Le réfectoire est l'objet de nombreux aménagements. L'empreinte de la maîtrise d'ouvrage ducale se manifeste, une fois de plus, dans le cadre d'un nouveau programme d'apparat. De larges baies en arc brisé, coupées autrefois par deux meneaux, éclairent cette vaste salle aujourd'hui coupée en deux. L'analyse des éléments de sculpture et d'architecture renvoie clairement à un programme gothique flamboyant tardif réalisé dans la seconde moitié du X V e siècle. Une porte au nord dessert le réfectoire depuis la galerie ouest. A u dessus de cette porte, un oculus - actuellement m a s q u é par les combles de la galerie du X V I I e siècle est construit au dessus du larmier auquel s'accrochait la toiture du X V e siècle. C'est lors de cette phase qu'une porte de grandes dimensions (3, 40 m ) à croisée d'ogives est aménagée entre l'église et la galerie sud (P9). Celle-ci reprend peut-être l'emplacement d'une porte un plus modeste. Cette nouvelle porte a du rendre désuète celle située un peu plus à l'Est (P8). Cette dernière a d'ailleurs du être condamnée et reprise en sous-œuvre pour l'installation d'un enfeu (E7 - E 13), quelques années ou décennies plus tard. Les premiers enfeus sont installés le long du mur séparant l'église de la galerie sud. Une série de cinq arcades funéraires est créée (E8 à E12). L'enfeu E14 est a m é n a g é dans la galerie sud, une inscription date l'ensemble du dernier tiers du X V e siècle. ETAT IV : Lors de cette phase, la galerie sud est doublée dans sa largeur. Cet a m é n a g e m e n t implique d'ouvrir un nouvel accès dans le mur ouest de la galerie. La chapelle de BonneNouvelle est déplacée dans l'angle sud-est du cloître. La grande arcade, constituant l ' u n des côtés de la nouvelle chapelle, a peut-être remplacé deux baies en arc brisé liées au premier état du mur nord de la galerie sud. L ' a m é n a g e m e n t des niches et arcades pour les enfeus se poursuit dans la galerie sud et contre le mur nord de l'église. Une porte menant vers le chevet de l'église est percée à l'extrémité orientale du mur sud de l'aile orientale. Celle-ci desservait peut-être une sacristie aménagée dans une partie de l'espace crée par le déplacement de la chapelle de Bonne-Nouvelle. ETAT V : Les galeries est, nord et ouest du cloître sont reprises probablement dans la seconde moitié du X V I I e siècle. Le niveau est surélevé comme dans l'église. De nouvelles arcades en plein cintre sont installées et sont décorées dans le style dorique. Elles sont ornées à l'intérieur et à l'extérieur de moulures, de pilastres et de sablières sculptées. Les côtés est et ouest ont dix arcades chacun. Le côté nord en possède seulement huit. Le mur est de la galerie orientale, permettant l'accès à la salle du chapitre et aux salles adjacentes, a fait l'objet d'un nouveau programme sur l'ensemble de son linéaire (fenêtres de grande taille, œils-de-bœuf, triple arcade moulurée). Le déplacement de la chapelle de Bonne-Nouvelle entraîne vraisemblablement une réorganisation complète de l'aile orientale, tant sa partition intérieure que de son programme architectural et décoratif. Dans l'église, un enfeu en accolade de très grande taille est installé contre le mur nord. A u nord-ouest du couvent, le logis dit du prieur est construit. I l est très probable que ce soit lors de cette phase de construction qu'on ait agrandit le couvent à l'ouest par une large cour. De la m ê m e manière, la construction du bâtiment du fournil et ceux construits au nord du couvent sont contemporains de ces différents travaux. L'étude documentaire précise enfin que les frères s'attelent en 1669 à la réfection de l'aile nord et plus particulièrement à la construction du logis neuf situé dans l'angle nord-est du couvent. ETAT V I : Lors de la réoccupation du site par l'armée au début du X V I I I e siècle. De nouvelles portes et niches pour le matériel sont percées, la plupart des portes anciennes, enfeus et a m é n a g e m e n t s liturgiques sont bouchés, parfois détruits. Les arcades des galeries du cloître (à l'exception de la galerie sud) sont obturées et percées de petites fenêtres et de portes lors de l'occupation militaire du site. De nouveaux escaliers desservant les étages sont installés et la plupart des grands volumes (nef, bas-côté, aile nord et est) sont partitionnés. Les sols sont rehaussés d'un peu plus d'un mètre. Le chevet de l'église est arasé à l'alignement de la rue Saint-Malo. ETAT V I I : Cette dernière étape voit la poursuite des travaux d ' a m é n a g e m e n t réalisés par l'armée. Les sols sont garnis de parquets et de dalles de béton. Les murs sont systématiquement enduis de plâtre et/ou de peinture parfois de ciment (église, galeries). Dans la seconde moitié du X X e siècle, ils sont recouverts de pièce de mousse/pvc et planches de bois. Les salles sont o c c u p é e s par le club sportif de la garnison. Des vestiaires, sanitaires et douches sont installés dans la galerie nord, la chapelle de Bonne-Nouvelle, la salle entre le réfectoire et l'église et contre le mur oriental de la tour-clocher. VI - Préconisations de recherches Les propositions évoquées i c i s'appuient sur des problématiques essentielles à la compréhension de l'édifice. Dans certains cas, elles devront précéder toute intervention durable sur les élévations et dans le sol de l'édifice . 59 Le collatéral sud de l'église et la tour-clocher. Fouille : Recherche au sol de la base ou fondation de base d'un éventuel pilier intermédiaire à l'ouest du bras de croix. Archéologie du bâti : Sondages autour des corbeaux en granité et reconnaissance dans les combles du bâtiment neuf en face pour une meilleure compréhension de la fonction des corbeaux et du voûtement éventuel du collatéral. Piquetages et décapage complet de l'épaisse couche de ciment (anciens vestiaires) sur la partie basse du mur oriental de la tour-clocher. L'église Fouille : Une fouille m e n é e au niveau du chevet permettrait non seulement de mettre au jour des ensembles de sépultures, généralement nombreuses à cet endroit. Elle pourrait aussi documenter l'emplacement du maître-autel, la limite de clôture du chevet et de préciser la forme primitive du chevet. D é b o u c h a g e de la porte au nord-est de l'église, menant vers la chapelle primitive de Bonne-Nouvelle. Cette opération devra faire l'objet préalablement d'une étude architectonique afin de mesurer la solidité de l'ensemble et d'analyser la part de portance du bouchon actuel D é b o u c h a g e complet des deux enfeus du mur sud et de la crédence à gauche de la porte de la chapelle primitive. Cette opération devra se faire avec précaution de façon à pouvoir conserver les enduits et les litres funéraires du X V I e siècle déjà repérées lors du diagnostic. Une opération de cristallisation de l'intérieur de ces enfeus réalisée par l'Architecte des Bâtiments de France serait la bienvenue. A l'extérieur de l'église, au pied du mur pignon occidental. U n sondage permettrait de préciser la présence ou non d'un second contrefort de l'église et documenter le départ éventuel du mur sud de la cour occidentale (vraisemblablement mur-préau ne constituant pas une aile en tant que tel). Une opération dans ce secteur pourrait permettre, en outre, de comprendre la chronologie des accès vers la salle situé entre l'église et le réfectoire et la présence d'un accès à un caveau indiqué sur les plans du Génie du X I X e . Voir Annexe 5 Le cabinet Atemporelle se tient à la disposition du futur prestataire de l'opération pour un bon suivi des opérations de fouilles et/ou de relevé. 5 9 Archéologie du bâti : Poursuite des piquetages autour des enfeus. Poursuite des piquetages en partie haute des enfeus et des portes menant à la galerie sud afin de préciser la chronologie relative du d e u x i è m e état de construction proposé dans le phasage. Galerie sud Fouille : Plusieurs tranchées dans la galerie sud permettraient de localiser l'emplacement du mur nord p r i m i t i f de la galerie avant son doublement. D'autres sépultures et pierres tombales sont installées dans cette zone. U n croisement entre la documentation testamentaire et la répartition sexe/age (si tant est que le degré de conservation des ossements permettent d'établir une série) pourrait permettre de confirmer ou de réfuter l'hypothèse selon laquelle i l y avait en moyenne plus de femmes enterrées que d'hommes aux Jacobins . 60 Archéologie du bâti : D é b o u c h a g e de l'enfeu E14 et E l 3 et analyse des litres funéraires et enduits présents. Salle entre le réfectoire et l'église - Les murs de cette salle sont enduits de ciment et l'espace intérieur est occupé par des casemates en bois et des escaliers, i l serait primordial de pouvoir enlever une partie de ces casemates et de ce ciment pour affiner la connaissance de ce lieu de passage. Archéologie du bâti : Décapage du mur est et reconnaissance des maçonneries afin de comparer la chronologie et les liaisons avec le mur est de la salle du réfectoire. Fouille : D é b o u c h a g e de la porte d'entrée (mur de parpaings) et sondage à l'entrée afin de comprendre l'organisation de cet ensemble. Galerie est Restauration : Chapelle de Bonne-Nouvelle - L'état sanitaire de la charpente de la 2 chapelle de Bonne Nouvelle est alarmant et de nombreuses infiltrations et lézardes menacent la stabilité de l'ensemble. Une intervention sur le côté sud de la chapelle en partie haute serait la bienvenue. - Reconnaissance de peintures murales ou d'éléments de décor sur le mur ouest de la chapelle. Ces travaux devront être menées par un restaurateur agrée et en lien avec ,: - l'opération p r é c é d e m m e n t évoquée. n d e Hypothèse intéressante d'Alain Croix : CROIX (A.), Rennes 1995, p. 76, tableau 1 et 2 siècles, Cultures et religion en Bretagne aux XVIe et XVlle Le réfectoire Fouille : Débouchage de la porte menant à la chaire du lecteur. Les peintures murales ou motifs au pochoir présents généralement dans ces passages ménagés à l'intérieur du mur devront inciter les personnes chargées du débouchage à l'extrême prudence. - Sondage au pied de la porte de la chaire du lecteur afin de restituer le niveau d'origine. - Dégagement du comblement de la fenêtre de la chaire du lecteur de m a n i è r e à restituer l'éclairage originel de la chaire et de la salle. Archéologie du bâti : - Poursuite du décapage fin des plâtres recouvrant les sculptures de la chaire du lecteur. Ce nettoyage devra être m e n é par un restaurateur compétent en la matière. Poursuite des piquetages sur le mur est extérieur du réfectoire afin de dégager la base de l'arc (porte ou lavabo) recouverte d'une épaisse couche de ciment. Le bouchon couvrant actuellement la structure pourra faire l'objet d'un sondage afin d'en préciser la fonction. Conclusion : A u terme de cette étude, nous prenons conscience de la difficulté de rendre compte de la complexité d'un édifice aussi vaste et aussi riche. Le couvent de Bonne-Nouvelle a fait l'objet de nombreux remaniements et reconstructions. Cette chronologie complexe et diffuse est rendue difficile par la dernière occupation qui a véritablement m a s q u é la majorité des structures d u passé. De longues séries de piquetage ont cependant permis d'interroger les élévations et leur évolution. Le diagnostic d'archéologie du bâti a notamment permis d'apporter des éléments nouveaux et souvent inédits sur la chronologie relative du couvent des Jacobins. De plus, la présente étude apporte dans certains cas - à l'appui de contextualisations historiques et de comparaisons stylistiques - des éléments précis de chronologie absolue et ce pour chacun des états référencés dans le phasage. L'empreinte de la maîtrise d'ouvrage ducale marque aussi bien les premières phases de la construction que des programmes plus tardifs comme celui du réfectoire. L'afflux des pèlerins et la ferveur développée autour du culte de Bonne-Nouvelle incite non seulement l'ordre des Jacobins a réaliser de nouveaux travaux lié à l'agrandissement de la galerie sud mais aussi à multiplier les zones d'inhumations, fixes ou temporaires. L ' œ u v r e des architectes de Jean I V et d'Anne de Bretagne est complétée par ceux du X V I e et du X V I I e siècle. La galerie orientale et les différentes salles liées à l'étude et à l'enseignement profitent d'un nouveau programme favorisant toujours la lumière, la circulation dans un style très classique. Les murs du cloître à l'Est, au nord et à l'Ouest font, eux aussi, l'objet d'une restructuration complète à la fin du X V I I e siècle en rappelant la rigueur et le rythme de la décoration antique. L'aile nord est réaménagée au X V I I I e siècle et le temps des frères dominicains se termine. L ' a r m é e réocuppe le site au début du X V I I I e siècle et entame une vaste campagne de réhabilitation j u s q u ' à nos jours. Le couvent des Jacobins de Rennes possède, à l'instar d'autres couvents, une identité plurielle. I l est à la fois lieu de culte, d'étude et de prière, lieu de m é m o i r e ou la noblesse rennaise se fait inhumer, mais aussi lieu ouvert sur le monde, aux fidèles et pèlerins ou aux « laïcs » pour leurs assemblées politiques. Ces différentes fonctions ont évidemment eu une influence directe sur la qualité des programmes architecturaux et sculpturaux, sur la circulation intérieure de l'édifice, la partition entre espaces publics et privés ou encore sur la topographie des sépultures « in et ex claustra ». Ce qui est certain, c'est que l'influence spirituelle et architecturale des couvents installés dans les villes à la fin du moyen âge et à l ' é p o q u e moderne dépassait largement le cadre strict des murs ou d'une c o m m u n a u t é . Peu étudié jusqu'alors car fortement remanié dans les siècles derniers, le couvent des Jacobins mérite désormais une nouvelle mise en valeur à la hauteur de la richesse de son patrimoine. Ce premier jalon de prospection et de phasage avant des travaux plus importants est aussi l'occasion de proposer des pistes de recherche plus exhaustives, et ce, aussi bien du point de vue de l'archéologie du bâti que de programmes de fouilles. Certaines des hypothèses proposées seront confortées ou au contraire remises en causes. Il serait sans doute pertinent de rattacher ces futures études à une comparaison plus large de l'architecture mendiante bretonne avec d'autres régions en comparant la part des similitudes et des singularités. N u l doute, alors, que le couvent des Jacobins constituera à l'échelle locale comme à l'échelle nationale un repère incontournable pour les spécialistes d'archéologie monastique et funéraire et les historiens de Parchitecture gothique rennaise des X l V e et X V e . Bibliographie B A N É A T (P.), Le vieux Rennes, Libraire moderne J. Larcher, Rennes, 1911, réed 1972, p. 170-181. B A U D R Y (M.-P.), Etude documentaire préalable à la mise en valeur du Couvent des Jacobins de Rennes, Atemporelle, 2005 (108 pages). BENOÎT (P.), « Métal et construction en France au Moyen Âge », dans Chapelot O., Benoît P., (dir.), Pierre et métal dans le bâtiment au Moyen Age, Paris, 1985. 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Couvent .des Jacobins" Diagnostic- d'archéologie du bâti Diagramme d'activités Sept-Déc Etude documentaire (Marie-Pierre Baudry) 2005 Février 2007 Mars 2007 Avril 2007 Mai 2007 Juin 2007 Levé topographique Orthophotographies par ATM 3D • Réunion mois : présentation \ Réalisation de saignées de 15 cm sur l'ensemble des murs .> Ì Accompagnement des topographes ' >yîe Relevés généraux Relevés de détail Etude des maçonneries Réflexion sur les plarfe anciens, le couvent et la ville Piquetages généraux Mise au net des relevés et travaux D.A.O Piquetages de zones particulières Relevés pierre à pierre Elévations Enregistrement Stratigraphique Nouvelle séquence (église) de piquetages particuliers 1 Reumon - 4 moi - } i c i i|ip> 1 i > Comparaisons en architecture dominicaine expertise sur le réfectoir. ' * Post-Fouille, rédaction du rapport Juillet 2007 Août 2007 Sept 2007 Envoi du rapport d'archéologie du bâti Réunion + 6 mois : Présentation finale du rapport. Conclusion et préconisations ATEMPORELLE Responsable d'opération : N . Prouteau A r c h é o l o g u e s spécialisés : V. Des Fontaines, P. Brudy - ATEMPORELLE Septembre 2007 ANNEXE 2 Localisation des ensembles : Rue d'EcJmnge 1 - Collatéral ; 2 - Tour-porche et clocher ; 3 - Nef de l'église ; 4 - Chevet de l'église ; 5 - Passage vers l'église et la galerie sud ; 6 - Galerie sud ; 7 - Emplacement ancienne chapelle de Bonne Nouvelle ; 8 - Seconde chapelle de Bonne Nouvelle ; 9 - Chaire du lecteur du réfectoire ; 10 - Réfectoire ; 11 - Galerie ouest ; 12 - Galerie est ; 13 - Salle du Chapitre ; 14 - Cuisines ; 15 - Galerie nord ; 16 - Aile Nord ; 17 - Emplacement présumé cimetière ; 18 - Emplacement seconde cour ; 19 - Emplacement fournil ; 20 - Logis dit "du prieur" ; 21 - Emplacement présumé boutiques ; 22 - Porte de la rue Saint-Malo. ECHELLE 1M00 DOCUMENT PROVISOIRE ATFMPORFT T F SEPTEMBRE 2007 Couvent des Jacobins Etat I et propositions de restitutions Cloître Chapelle de Bonne-Nouvelle [•} Tour Clocher Portail Sud Atemporelle Septembre 2007 ECHELLE 1:100 DOCUMENT PROVISOIRE Couvent des Jacobins Proposition de phasage général Phasage Etat I Etat I bis Etat II H Etat III Etat IV EtatV Etat VI Etat VII ATEMPORELLE - JUIN 2007 V. Des Fontaines et N. Prouteau ECHELLE 1:100 DOCUMENT PROVISOIRE Fig. 1 : « Plan de la partie de la villes de Rennes où était l'Ancienne cité et dont les restes de murs sont icy tracés » d'après CHRISTOPHE PAUL, SIRE DE ROBIEN, Description historique, topographique et naturelle de l'ancienne Armorique, 1953, Planche XII, p. 37. P i \N n i I \ PARTIE Fig. 2 : Détail du plan : ie couvent et ses environs. Fig. : Détail du tableau représentant l'incendie du quartier des Lices en 1720, peint par Huguet l'année suivante. Il figure le quartier des Lices protégé de l'incendie par la Sainte Vierge. Le tableau est conservé dans la sacristie de l'église Saint-Aubin et une copie est conservée dans l'église Saint-Sauveur Fig. : Détail du tableau où on peut distinguer dans le coin supérieur droit, la tour-clocher. Il s'agit d'une tour carrée, surmontée d"un toit en dôme et d'un campanile. ATEMPORELLE Septembre 2007 ANNEXÉS : Propositions d'interventions pour des opérations de bâti et de fouilles ultérieures Sondages bâti EËË\ Fouilles • • Restauration urgente D Débouchage ECMEUE 1:100 DOCUMENT PROVISOIRE ATLMfORLILLL Site: RENNES Couvent des Jacobins D a t e : Nom: Echelle: i. Juin 2007 VHDF/NP 1/1 Secteur: EPITAPHE (Seconde moitié d u XVe siècle) GALERIE SUD du CLOITRE Mur Sud