© Agrégation Physique Marseille 2003
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Avec : v = vitesse caractéristique relative fluide/solide ; ρ = masse volumique du fluide ; η = coefficient de viscosité
dynamique du fluide ;
ν
= η/ρ = coefficient de viscosité cinématique du fluide ; d = « diamètre » du tube dans lequel
s’écoule le fluide ou « diamètre » du solide s’il est en mouvement dans un fluide, c’est-à-dire dimension caractéristique de
l’écoulement.
•
R
< 1 ⇒ les effets d’inertie sont négligeables, la diffusion visqueuse prépondérante ; le régime est laminaire, l’équation
(3) devient linéaire :
ρρ η
∂
∂=+
vg grad v
tP– ∆
Si on pose
ρg grad=P
o, en régime stationnaire, on obtient l’équation de Stokes
grad v(– )PP
o=η∆
Ces écoulements sont généralement très stables et appelés écoulements rampants.
•
R
élevé ⇒ la viscosité est négligeable, la convection (effet d’inertie) devient prépondérante ; le régime est dit turbulent.
si R >> 1 ⇒ fluide peu visqueux, tendant vers le fluide parfait (η = 0) ; dans ce cas on peut parfois négliger le
terme de viscosité, le régime peut être turbulent
• Les résultats expérimentaux montrent qu’il existe un nombre de Reynolds critique Rc (dont la valeur dépend du système
étudié : plaque, conduite, sphère,…).
Si R < Rc : le régime est laminaire. En régime stationnaire l’équation d’Euler conduit à l’équation de Bernoulli :
ρρ(. ) –v grad v g grad=P
qui, par intégration le long d’une ligne de courant, donne (à une dimension)
P + 1
2 ρ v2 + ρgz = Cte.
Si R est très élevé, le régime devient complexe (turbulence...).
REMARQUES
1) Dans un fluide réel en mouvement, il existe des contraintes tangentielles de telle sorte que les diverses couches du fluide ne
peuvent pas glisser librement les unes par rapport aux autres ; l’écoulement s’accompagne donc d’une dissipation d’énergie. Le
fluide “parfait” est un modèle de fluide dans lequel les contraintes sont toujours normales; l’écoulement se fait alors sans
dissipation d’énergie.
2) Parfois, même pour des nombres de Reynolds élevés, le transport par convection peut être négligeable. L‘écoulement est alors
similaire à un écoulement à faible vitesse, il est qualifié de laminaire.
La couche limite
Cette notion intervient pour les écoulements laminaires à nombre de Reynolds élevé (donc « fluide parfait ») autour d’un
solide. Loin du solide, si l’écoulement incident n’est pas turbulent, le fluide se comporte comme un fluide parfait. Sur le
solide la vitesse étant nulle, il existe une zone intermédiaire entre le corps et l’écoulement parfait appelée couche limite ;
cette zone est d’autant moins épaisse que le nombre de Reynolds est élevé.
Dans cette région, les termes de viscosité et de convection sont à prendre en compte. En un point d’abscisse x, en aval par
rapport au début de l’obstacle, on montre que l’épaisseur de la couche limite est égale à :
δη
ρ
()xx
v
==
xd
R (d étant
une dimension caractéristique de l’écoulement).
Par exemple pour un écoulement d’air à 10 m/s, δ = 1 mm à x = 1 m en aval.
En conclusion
On constate que c’est la valeur du nombre de Reynolds qui indique si le fluide est visqueux ou non visqueux, si le régime
est laminaire ou turbulent. Ainsi, pour un fluide donné, le rapport ν = η/ρ (viscosité cinématique) est sensiblement
constant et c’est le produit « vd » qui permet de considérer le fluide comme visqueux ou non visqueux.
Par exemple (η/ρ)eau ≅ 10–6 SI, et (η/ρ)air ≅ 10–5 SI ; donc suivant les conditions l’air peut être plus visqueux que l’eau.
1.2 Expériences
a) Mise en évidence des régimes laminaire et turbulent
• Expérience avec un liquide
On utilise la cuve à ondes remplie d’eau dans laquelle on place différents obstacles, puis on injecte de l’encre à l’aide
d’une seringue afin de matérialiser les lignes de courant qui se forment à la vidange le récipient.
Pour l’eau on a R = 106 vd
⇒ Pour un régime laminaire R << Rc. Si d ≅ 5 mm il faut v << 0,4 m.s-1; on soufflera donc très doucement pour observer
le régime laminaire
⇒ Inversement pour observer un régime turbulent (R >> Rc) avec par exemple d = 1 cm il faut v >> 0,2 m.s-1 il faut
souffler plus fort sur un obstacle plus gros.
⇒ On peut réaliser cette expérience autrement : à l’aide d’une seringue on injecte plus ou moins fortement un liquide
coloré (encre; MnO4K ...) dans une grande éprouvette remplie d’eau.