À la recherche de l’alpha : Gagnez plus, à moindre coût IRA insights n En s’efforçant de choisir des fonds supérieurs et d’engranger des rendements exceptionnels, les investisseurs ont recours à diverses mesures quantitatives pour les aider à réduire la taille du vaste univers des fonds d’actions. Etude de Vanguard | janvier 2015 n N ous étudions de nombreuses mesures aisément disponibles — coût, concentration du fonds, rotation, taille du fonds et performance passée — pour déterminer lesquelles, le cas échéant, contribuent à indiquer une performance ultérieure supérieure. Pour les investisseurs qui ont recours à la gestion active, l’un des principaux objectifs est de choisir des fonds actifs spécifiques qui présentent la plus forte probabilité de réaliser un alpha positif. La tâche n’est pas simple. Bien qu’il soit facile d’identifier des gestionnaires ayant réalisé des rendements supérieurs à l’indice de référence dans le passé, ces prouesses historiques ne permettent pas de prévoir de manière fiable la performance future d’un fonds — d’où l’avertissement réglementaire familier « les performances passées ne préjugent pas nécessairement des résultats futurs ». Pour les investisseurs actifs, y a-t-il des mesures qui augmentent les chances d’identifier des fonds performants à l’avance ? La réponse est oui. Plus que tout autre attribut quantifiable que nous avons examiné, la faiblesse des coûts est associée à des rendements futurs ajustés au risque plus élevés — soit l’alpha. Toutefois, cette conclusion peut sembler paradoxale car elle ne correspond pas à la relation habituelle entre prix et qualité. En général, les consommateurs présument que s’ils paient plus pour quelque chose, ils obtiendront en échange une qualité supérieure. Cette étude examine cinq caractéristiques communes aux fonds — coût, concentration du fonds (mesurée par le nombre de participations), rotation, taille du fonds et performance passée — pour évaluer leur capacité à identifier des fonds plus susceptibles de surperformer leurs indices de référence. La relation prix — qualité dans n L e coût se révèle être clairement l’indicateur prévisionnel le plus significatif de l’alpha futur, les coûts inférieurs menant, en moyenne, à des rendements supérieurs. le secteur de l’investissement peut sembler paradoxale, mais les résultats sont clairs : Lors de la recherche de l’alpha, vous gagnez plus à moindre coût. Comprendre l’alpha et le rendement excédentaire Avant d’évaluer la capacité de diverses mesures de fonds à identifier les fonds offrant un potentiel de réussite future plus important, il nous faut tout d’abord définir la réussite. De nombreux professionnels de l’investissement définissent la réussite comme la capacité à surperformer un indice de référence particulier. La marge de surperformance est appelée « rendement excédentaire ». L’une des limites du rendement excédentaire est qu’il ne prend pas en compte les différences entre les paris à bêta statique d’un gestionnaire — par exemple, la ‘préférence’ continuelle d’un gestionnaire d’une société à forte capitalisation pour de petites capitalisations — et le profil du bêta de l’indice de référence.1 Ce qui apparaît comme une gestion de portefeuille supérieure peut tout simplement refléter une discordance entre le bêta du fonds et celui de l’indice de référence. L’Alpha, en revanche, est le rendement ajusté au risque calculé par rapport à un indice de référence personnalisé qui cherche à prendre en compte les paris à bêta statique d’un gestionnaire. L’alpha est une mesure plus exigeante de la capacité d’un gestionnaire à réaliser des rendements ne pouvant pas être obtenus par une combinaison de fonds indiciels à faibles coûts ou d’ETF pondérés en fonction des expositions du gestionnaire en termes de Réservé aux investisseurs professionnels tels que définis dans la Directive MIFID. En Suisse, réservé aux investisseurs institutionnels. Distribution publique interdite. Ce document est publié par The Vanguard Group Inc. Il a pour unique objectif de former et d’informer et ne constitue pas une recommandation ou sollicitation en vue de l’achat ou de la vente d’investissements. Il est précisé qu’il est écrit dans le contexte du marché des États-Unis et qu’il se fonde sur des données et analyses spécifiques à ce pays. 1 Le bêta fait référence à une mesure de la volatilité d’un titre ou d’un portefeuille par rapport à un indice de référence. bêta.2 Tout au long de cette étude, nous utilisons l’alpha (notamment, l’alpha à trois facteurs, élaboré par Fama et French)3 pour mesurer la performance et comment il se rapporte aux diverses caractéristiques des fonds. Quelles sont les mesures les plus utiles ? Le début de la quête de l’alpha 1.1. Nous avons séparé les fonds en quartiles inférieurs et supérieurs sur la base des données pour chaque mesure de la période de référence (par exemple, les fonds à rotation du quartile inférieur ont été séparés des fonds à rotation du quartile supérieur, tels que mesurés durant la période 1999-2003). Ce procédé a été appliqué pour chaque mesure.6 Il existe toute une série de mesures quantitatives des fonds qui sont aisément accessibles afin d’être utilisées dans la sélection active des gestionnaires. Bien que l’utilisation de mesures quantitatives ne soit qu’un aspect d’un processus de sélection typique, la plupart des investisseurs reconnaîtraient que ces mesures jouent un rôle important dans la réduction de l’univers. Cependant, peu d’investisseurs ont évalué de manière empirique la capacité (ou l’incapacité) des mesures les plus fréquentes à identifier l’alpha. Afin de structurer une analyse en vue d’identifier lesquelles de nos cinq mesures choisies — coût, concentration du fonds, rotation, taille du fonds et performance passée — ont le mieux prédit l’alpha dans des fonds d’actions actifs4, nous devions déterminer une période de référence au cours de laquelle les mesures du fonds seraient évaluées ex-ante (ce qui signifie ici « avant une décision d’investissement »), ainsi qu’une période d’évaluation au cours de laquelle nous pouvions calculer la capacité de la mesure à prédire l’alpha ultérieur. Nous avons ainsi choisi une période de référence de cinq ans (1999-2003), suivie d’une période d’évaluation de dix ans (2004-2013) sur lesquelles concentrer principalement notre analyse.5 Nous nous sommes essentiellement mis à la place d’un investisseur qui choisissait des fonds d’actions actifs le 1er janvier 2004. Nous avons présumé que l’investisseur utilisait les cinq ans de mesures du fonds jusqu’à 2004 pour la sélection des fonds, et avons ensuite mesuré sa réussite sur le long terme (alpha) sur la période de détention suivante de dix ans (voir le graphique suivant des périodes de notre analyse). Dans ce cadre temporel, nous avons analysé 1 592 fonds en tout. 1999 2003 5-ans Période de référence 2004 2013 10-ans Période d’évaluation Décision d’investissement Afin de déterminer la capacité relative de chaque mesure à prédire l’alpha, nous avons procédé à l’analyse suivante : 2.Nous avons calculé l’alpha de la période d’évaluation pour tous les fonds du quartile inférieur et du quartile supérieur pour chaque mesure. 3.Nous avons porté sur un graphique et comparé l’alpha médian des fonds de la mesure du quartile inférieur à l’alpha médian de la mesure du quartile supérieur, et ce pour chaque mesure. Les résultats sont affichés dans le Graphique 1. Lors de l’examen des résultats, nous avions principalement pour but de déterminer la différence entre l’alpha des fonds de la mesure du quartile inférieur et l’alpha des fonds de la mesure du quartile supérieur. Une grande différence signifie que la mesure a mieux réussi à stratifier les fonds ayant des niveaux d’alpha différents. Le ratio des dépenses est, (sans être parfait) le meilleur indicateur prévisionnel de la performance future Parmi les mesures indiquées dans le Graphique 1, le ratio des dépenses ex-ante séparait les fonds à performance médiocre des fonds à meilleure performance avec une plus grande réussite que toutes les autres mesures analysées. En réalité, la différence d’alpha annuelle d’1,27 point de pourcentage entre les fonds dont les coûts étaient dans le quartile inférieur et les fonds dont les coûts étaient dans le quartile supérieur était quatre fois supérieure à la différence obtenue par toute autre mesure. Il convient de noter que bien que le coût soit un élément déterminant important de la performance future, il n’est certainement pas un indicateur prévisionnel parfait. En moyenne, les fonds à faibles coûts ont tendance à produire de meilleurs résultats futurs que les fonds à coûts élevés (Wallick, Wimmer and Martielli, 2013 ; Philips et al., 2014), mais il peut y avoir des exceptions. Et, comme le 2 Voir Rowley, Bennyhoff et Choa (2014) pour une discussion plus détaillée de l’utilisation des produits bêta pour mettre en œuvre des « préférences » actives fixes dans un portefeuille. 3 Dans cette analyse, les alphas sont calculés en utilisant les rendements nets (après déduction des coûts) par rapport aux trois facteurs de risque courants présentés par Fama et French (1993). Nous avons également procédé à l’analyse en utilisant le modèle à quatre facteurs de Carhart (1997) et obtenu des résultats similaires, non présentés dans cette étude. 4 Nous avons passé en revue un certain nombre d’autres mesures, notamment l’âge du fonds, les erreurs de réplication, les ratios de Sharpe, le rendement excédentaire, la part active et le pourcentage d’actifs dans les dix premières participations, mais nous les avons exclus de nos résultats finaux du fait de la faible qualité de leurs données, de leur manque de disponibilité et/ou de leur similarité avec d’autres mesures que nous avons inclues. 5 Nous avons choisi ces périodes car elles conciliaient les critères de disponibilité de données historiques, le désir de refléter avec exactitude le comportement des investisseurs, et la nécessité d’avoir une période d’analyse suffisamment longue. Nous avons procédé à notre analyse en combinant diverses autres périodes de référence et périodes d’évaluation et avons abouti à des résultats similaires. 6 Dans la mesure où des fonds de styles différents tendent à présenter des différences notables et constantes dans certaines de ces mesures (par exemple, les fonds à petite capitalisation ont fréquemment des ratios de dépenses plus élevés que les fonds à grande capitalisation), nous avons vérifié ces différences dans nos données sous-jacentes avant d’effectuer l’analyse en calculant les mesures relatives à leurs moyennes de la boîte de style. 2 Réservé aux investisseurs professionnels tels que définis dans la Directive MIFID. Graphique 1. Alpha annuel médian de 2004 à 2013 des fonds communs de placement par quartiles supérieurs/ inférieurs en fonction des mesures métriques de 1999 à 2003 1,50 % 1,27 1,00 Alpha 0,50 0,14 –0,18 0 –0,50 –0,15 % –0,50 % –1,00 –1,50 –0,47 % –0,65 % –0,27 –0,29 % –0,31 –0,36 % –0,64 % –0,29 % –0,61 % –1,41 % –2,00 Ratio de dépenses (coût) Concentration du fonds Rotation Taille du fonds Alpha antérieur Mesures des fonds L’alpha médian des fonds de la mesure du quartile inférieur L’alpha médian des fonds de la mesure du quartile supérieur Différence de l’alpha entre les quartiles inférieurs et les quartiles supérieurs (en points de pourcentage) Note : Il se peut que les pourcentages ne se calculent pas exactement à cause des arrondis. Sources : Calculs de Vanguard, effectués au moyen des données de Morningstar, Inc. démontrent les alphas négatifs affichés dans le Graphique 1, la majorité des fonds activement gérés ne produisent pas de surperformance, même en utilisant une série de mesures pour renseigner nos sélections. Par conséquent, le tri des fonds selon le coût est un moyen effectif de commencer la recherche d’un gestionnaire actif, mais, en fin de compte, la sélection d’un gestionnaire requiert un processus rigoureux d’évaluation qualitative du talent pour avoir la meilleure chance d’obtenir un alpha positif.7 Arguments supplémentaires en faveur de l’importance de la faiblesse des coûts Outre la comparaison de l’alpha produit par des fonds dans les quartiles inférieurs et supérieurs des coûts, de la concentration des fonds, de la rotation, de la taille des fonds et de l’alpha passé, nous avons également examiné ces caractéristiques selon une analyse de régression multiple pour voir si leur impact combiné apportait des informations supplémentaires. En d’autres termes, certains investisseurs pourraient croire que l’utilisation simultanée de plusieurs mesures améliorera encore leur processus de sélection. Toutefois, nous n’avons constaté aucune capacité prédictive significative pouvant être obtenue en combinant les mesures avec le ratio de dépenses. Le ratio de dépenses est demeuré l’indicateur prévisionnel le plus fiable (et, en réalité, le seul indicateur statistiquement significatif) 8 de la performance relative. Le coefficient du ratio de dépenses était de -1,04, indiquant une relation approximative de 1 à 1 entre les coûts et l’alpha : Pour une augmentation d’un point de base du ratio de dépenses, il y a une diminution correspondante de 1,04 point de base, en moyenne, de l’alpha ultérieur. Notre analyse s’est concentrée jusqu’ici sur la façon dont diverses mesures (notamment le coût) ont prédit une performance supérieure durant la période allant de 2004 à 2013. Mais, nos résultats sur l’importance du coût dépendent-ils de la période ? Pour pouvoir répondre à cette question, nous avons examiné le pourcentage de fonds dont la performance a été supérieure à celle de leurs indices de référence du même style sur les périodes de 5, 10, 15 et 20 ans closes le 31 décembre 2013. Les fonds ont été regroupés par quartile de coût. Ici encore, les fonds à faibles coûts ont affiché de meilleures chances de surpasser l’indice de référence dans chaque période de temps (voir Graphique 2). Ce résultat n’est pas surprenant, dans la mesure où les études antérieures sont parvenues à des conclusions similaires (Wallick et al., 2013 ; Philips et al., 2014). Nos résultats réfutent l’hypothèse selon laquelle un ratio de dépenses supérieur indique qu’un gestionnaire actif présente une meilleure réussite. Graphique 2. Pourcentage des fonds d’actions à gestion active enregistrant une surperformance, périodes clôturées au 31 décembre 2013 20 ans 5 ans 10 ans 15 ans Quartile le moins onéreux 35 % 40 % 36 % 46 % Quartile le plus 17 % 26 % 17 % 22 % Note : La performance du fonds a été calculée par rapport à l’indice de référence sans coût indiqué pour chaque fonds. Sources : Calculs de Vanguard, effectués au moyen des données de Morningstar, Inc. 7 Voir Wallick et al. (2013) pour une discussion concernant l’avis de Vanguard sur l’importance d’un processus qualitatif d’évaluation des compétences. 8 Le ratio des dépenses était la seule variable significative à un niveau de confiance de 99 %. Réservé aux3 investisseurs professionnels tels que définis dans la Directive MIFID. Conclusion L’alpha est une mesure de surperformance ajustée au risque. Malheureusement, comme notre analyse l’a réitéré, les mesures de l’alpha antérieures et les autres mesures de performance historique ne sont guère utiles dans l’identification des fonds à performance supérieure de demain. Les éléments qui distinguent les gestionnaires d’investissement talentueux sont difficiles, voire impossibles, à quantifier dans une simple mesure. La gestion active est un art ainsi qu’une science. Par conséquent, un processus de sélection rigoureux, y compris une recherche qualitative mobilisant d’importantes ressources, est primordial. Mais pour les investisseurs qui se lancent dans ce processus, il est utile de savoir que le ratio des dépenses est un indicateur prévisionnel quantitatif utile de la performance relative d’un fonds et peut s’avérer une mesure efficace lorsque l’on réduit l’univers des fonds. Les études de Vanguard confirment que lorsqu’il s’agit de la recherche de l’alpha, vous gagnez plus, à moindre coût. Références Bogle, John C., 2005. The Relentless Rules of Humble Arithmetic. In Bold Thinking on Investment Management : The FAJ 60th Anniversary Anthology. Charlottesville, Va. : CFA Institute, 127 — 44. Fama, Eugene F., and Kenneth R. French, 1993. Common Risk Factors in the Returns on Bonds and Stocks. Journal of Financial Economics 33 : 3-53. Fama, Eugène F., and James D. MacBeth, 1973. Risk, Return, and Equilibrium : Empirical Tests. Journal of Political Economy 81 : 607-36. Philips, Christopher B., Francis M. Kinniry Jr., Todd Schlanger, and Joshua M. Hirt, 2014. The Case for Index Fund Investing. Valley Forge, Pa. : The Vanguard Group. Rowley, James J., Jr., Donald G. Bennyhoff, et Samantha S. Choa, 2014. Active Indexing : Getting ‘Passive-Aggressive’ With ETFs. Valley Forge, Pa. : The Vanguard Group. Wallick, Daniel W., Neeraj Bhatia, Andrew S. Clarke, and Raphael A. Stern, 2011. Shopping for Alpha : You Get What You Don’t Pay For Valley Forge, Pa. : The Vanguard Group. Wallick, Daniel W., Brian R. 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