—négation totale ; : porte sur la proposition entière 7→ elle s’exprime au moyen de ne
et des adverbes pas, point (aujourd’hui, point est juste une variante littéraire ou
archaïque de pas, mais avec un fonctionnement différencié jursqu’à récemment : viennent
des subst. pas (d’abord négation de verbes de mvt) et point (très petite quantité)).
—négation partielle ; : porte sur un élément ou une partie de la proposition 7→ elle
s’exprime au moyen de ne et de mots négatifs de différentes natures qui permettent
d’identifier précisément l’élément visé par la négation.
—négation exceptive : à mi-chemin entre la négation et l’assertion, elle nie tous les autres
éléments appartenant à la classe d’objets de l’élément excepté 7→ « Je n’aime que
le vin rouge » : « vin rouge » n’est pas nié, mais tous les autres éléments appartenant à
la catégorie « boissons alcoolisées » ou « vin », ou même « aliments » selon le contexte,
sont niés. Le « ne » dirige vers le négatif, et le « que » redresse vers le positif en
sélectionnant l’élément qui ne sera pas nié : ne se construit qu’avec « ne » . . . « que ».
3. syntaxe : canonique, mais la place de la négation peut varier (cf. CM)
4. prosodie/ typographie : adopte celle du type de phrase obligatoire auquel elle s’ajoute.
2 Les tournures emphatiques
Emphase : terme issu de la rhétorique, au départ, veut dire : « insistance, accentuation ». En
grammaire, ça renvoie donc à des phénomènes de bouleversement communicationnel.
Ce sont des tournures de phrases qui regroupent tous les procédés d’insistance et de mise
en relief : tout ce qui permet de mettre l’accent sur un élément de l’énoncé, d’en faire
l’information centrale, constitue un phénomène d’emphase.
L’emphase fonctionne par détachement ou par extraction :
1. par extraction avec ce qu’on appelle la focalisation ou phrase clivée : construite avec un
présentatif + un outil relatif 7→ « C’est Marie qui a mangé le gâteau » : sert à centrer
l’énoncé sur « Marie », qui est l’élément nouveau de l’énoncé (rhématique), mais,
comme il s’agit d’un réarrangement énonciatif, on peut toujours revenir à l’énoncé de
départ « Marie a mangé le gâteau » : concerne les phrases assertives ou interrogatives
mais pas injonctives (ou alors seulement dans le cadre d’une dérivation illocutoire de l’assertion
vers l’injonction : ex. « C’est toi qui dois venir ») ;
2. la dislocation consiste en un détachement d’un constituant (par une virgule) à gauche
ou à droite de la phrase : l’élément détaché est repris ou annoncé par un pronom ana-
phorique ou cataphorique dans la phrase centrale 7→ « Je la trouve géniale, cette fille » : ici,
l’élément détaché de la phrase ne constitue pas nécessairement une information nouvelle
(thématique), mais permet d’insister sur l’élément central au propos (SL) ;
3. la phrase pseudo-clivée, à mi-chemin entre extraction et détachement, est une struc-
ture de spécification : « Ce que je veux, c’est un peu de calme » 7→ l’accent est mis ici
comme avec la focalisation, sur l’élément concerné par le présentatif, qui constitue le
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