support de cours materiaux metalliques

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République Tunisienne
Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la Technologie
Direction Générale des Etudes Technologiques

Institut Supérieur des Etudes Technologiques de Gafsa
Département de Génie Mécanique
‫املعهد العايل للدراسات التكنولوجية بقفصة‬
‫قسم اهلندسة امليكانيكية‬
SUPPORT DE COURS
MATERIAUX METALLIQUES
Elaboré par :
MESSAOUI Mosbah : Maitre Technologue à l’ISET de Gafsa
Année universitaire : 2014-2015
Mr: MESSAOUI.M
ISET- Gafsa DGM
SOMMAIRE
CHAPITRE 1
DESIGNATION DES METAUX
1. Symboles chimiques et AFNOR des métaux purs………………………………………..
2. Aciers non alliés (aciers au carbone)……………………………………………………….
3. Aciers faiblement alliés pour haute résistance…………………………….………………
4. Aciers fortement alliés…………………………………………………………………....
5. Les fontes………… …………………………….……………………………...………….
6. Aluminium et alliages……………………………………………………………………...
7. Cuivre et alliages...…………………………………………………………………………
7
7
9
10
11
13
15
CHAPITRE 2
DIAGRAMME D’EQUILIBRE DES ALLIAGES BINAIRES
1. Généralités……………………………………………………………………………..…..
2. Loi des phases (Loi de Gibbs)…………...………………………………………………....
3. Alliage binaire constitué de deux phases en équilibre….…………………..……………..
4. Alliage à une solution solide unique…..………………………...………………………...
5. Alliage à deux solutions solides avec un point eutectique……………………………….
6. Courbes de refroidissement L  S d’un alliage…………………………………...……….
7. Courbes de refroidissement d’un alliage à l’état solide……………………………………
17
17
18
19
20
21
22
CHAPITRE 3
DIAGRAMME D’EQUILUILIBRE FER CARBONE
1. Les aspects du fer et du carbone dans les alliages Fe-C…………………………………..
2. Les deux types de diagramme Fe-C…………………………………………………….....
3. Diagramme Fe-C métastable simplifié………………..………………..…………………
24
25
25
CHAPITRE 4
LES TRAITEMENTS THERMIQUES
1. Introduction……………..…………………………….…………………..………………
2. Transformations des phases des aciers au refroidissement……………......…………….
3. La trempe des aciers………...……………………………………………..………………
4. Le revenu des aciers………...……………………………………………..………………
5. Recuit des aciers…………………...…………...…………………………..………………
30
33
44
46
47
CHAPITRE 5
LES TRAITEMENTS DE SURFACES
1. Introduction…………………...………………………..…….……………………………
2. Traitements mécaniques…………………………...……….…………..………………….
3. Traitements superficiels de durcissement………..……………………………….
4. Traitements thermochimiques………………...………………………………………..
Support de Cours
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50
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51
53
Matériaux Métalliques LA-GM (L1-S2)
Mr: MESSAOUI.M
ISET- Gafsa DGM
Présentation
Ce support de cours est destiné aux étudiants du Semestre I des ISET,
Mention génie mécanique, faisant partie du programme de la licence
appliquée et conformément au programme des ISET dans cette discipline
et il est consacré à l’élément constitutiff 2 (ECUE 2) intitulé Matériaux
métalliques de l’unité d’enseignement (UE) intitulée matériaux.
Il est rédigé d'une manière pour introduire ces étudiants rapidement dans
une discipline technologique et ainsi pour leur donner un support
indispensable pour leurs études individuelles.
Dans ce support de cours, On se limite à une description globale et à
travers des exemples simples. Cependant, il y'a un espace suffisant pour le
traitement plus détaillé dans les travaux dirigés ainsi que dans les
travaux pratiques de cette unité d’enseignement.
Toutes fois, il est à noter que nous considérons que cette première mise à
jour comme des notes préliminaires qui restent toujours dans une
nécessité pour des améliorations ultérieures et toute remarque et toute
notification de toute personne intéressée.
MESSAOUI. M
Janvier 2010
Support de Cours
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Matériaux Métalliques LA-GM (L1-S2)
Mr: MESSAOUI.M
ISET- Gafsa DGM
Chapitre * 1
DESIGNATION DES METAUX
Désignation des Métaux et alliages selon le nouveau système CEN Progressivement à partir
du mois de novembre 1992:
NB: Il est à noter qu'à la période actuelle est caractérisée comme période transitoire, deux systèmes de
désignation sont pratiquement utilisés: Le nouveau système CEN et l'ancien système de l'AFNOR qu'il faut
le voir dans la documentation technique.
I.
Symboles chimiques et AFNOR des métaux purs:
Elément
Symbole
Symbole
Chimique
AFNOR
Aluminium
Al
A
Antimoine
Sb
Azote
Symbole
Symbole
chimique
AFNOR
Molybdène
Mo
D
R
Nickel
Ni
N
N
Az
Niobium
Nb
Nb
Béryllium
Be
Be
Phosphore
P
P
Bismuth
Bi
Bi
Plomb
Pb
Pb
Bore
B
B
Sélénium
Se
Se
Cadmium
Cd
Cd
Silicium
Si
S
Chrome
Cr
C
Soufre
S
F
Cobalt
Co
K
Tantale
Ta
Ta
Cuivre
Cu
U
Titane
Ti
T
Etain
Sn
E
Tungstène
W
W
Fer
Fe
Fe
Vanadium
V
V
Magnésium
Mg
G
Zinc
Zn
Z
Manganèse
Mn
M
Zirconium
Zr
Zr
II.
Elément
Aciers non alliés (Aciers au carbone) :
1. Aciers non alliés d’usage général (S, E, etc.) :
Caractérisés par une faible teneur en carbone, ce sont les plus utilisés. Ils existent dans des qualités
diverses (JR, JO, J2, K2…) et des variantes réservées à des usages particuliers (moulage,
soudage…). La plupart sont disponibles sous forme de laminés marchands (Profilés, poutrelles,
barres, tôles…) aux dimensions normalisées. Certains sont proposés en semi – fini : pré laqués,
galvanisés, nervurés, ondulés etc…
Support de Cours
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Matériaux Métalliques LA-GM (L1-S2)
Mr: MESSAOUI.M
ISET- Gafsa DGM
Applications : (Construction soudée, formage à froid ou à chaud, emboutissage, étirage, laminage,
pliage…) : carrosseries, fers, et profilés pour le bâtiment, construction navale, plate-forme
pétrolière, trains chaudronnerie, ameublement, électroménager.
Désignation: la désignation comprend une lettre (S, E, etc.) suivie de la limite élastique à la
traction Re en MPa ou N/mm2. S’il s’agit d’un acier moulé la désignation est précédée de la lettre
G.
Acier moulé
(si nécessaire).
S : aciers de construction.
E : aciers de construction
mécanique.
P : aciers pour appareils à
pression.
B : aciers à béton.
H : produits plats pour
formage.
L : aciers pour tubes.
M : aciers électriques.
Etc.
G
S
355
NL
Indication
complémentaire :
F : forgeage.
N : normalisé.
M : laminage.
Q : trempé et
revenu.
L : basse
température.
Etc…
Limite élastique Re en N/mm2.
Exemple : GE 335, GS 235.
Remarques : les valeurs de Rr, Re, A% et Kv indiquées varient d’une qualité à l’autre, dépendent des
procédés de fabrication, des traitements, des épaisseurs d’un produit à l’autre.
2. Aciers spéciaux, non alliés, de type C :
Applications : Destinés aux traitements thermiques (trempe, cémentation) des pièces petites ou
moyennes, ils sont caractérisés par un ajustement précis de leur composition chimique, une plus
grande pureté et des éléments d’addition en très faible quantité (Mn < 1% ; Cr+Ni+Mo < 0,63%).
Désignation: La désignation comprend la lettre C suivi du pourcentage de carbone multiplié par
100 plus au besoin des indications complémentaires (E : teneur en soufre, C : formage à froid, S :
ressort,
D : tréfilage…)
Exemple : GC35 E : 0,35 % de carbone, G = acier moulé, E = teneur maxi en soufre.
Principales nuances normalisées : Les caractéristiques mécaniques varient selon les traitements
et les dimensions.
 Aciers à faible teneur en carbone (<0,3%) : Ils sont réservés à la cémentation (voir traitement
thermique) et aux traitements de surface (catégorie des aciers doux).
 Aciers à teneur moyenne en carbone (0,3 à 0,5%) : Ils sont utilisés pour les trempes et les revenus,
dans le cas d’applications exigeant une plus grande résistance et une certaine tenue à l’usure
(catégorie des aciers mi-durs). Ils sont utilisés pour les pièces moulées et forgées, les arbres les
axes, les engrenages, la visserie…
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Matériaux Métalliques LA-GM (L1-S2)
Mr: MESSAOUI.M
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 Aciers à haute teneur en carbone (>0,5 %) : Ils sont employés pour des applications exigeant :
grandes duretés, haute résistance, tenue à l’usure. Ils ont tendance aux déformations après
trempe. Ils perdent leurs propriétés aux hautes températures. Ne durcissant pas en profondeur
ils sont surtout utilisés pour des pièces petites en volume ou minces : (Pièces forgées, ressorts,
lames, rasoirs, forets, matrices…).
Exemple : C55 (XC55) ; C60 ; C65 ; C70 ; C80 (XC 80).
III.
Aciers faiblement alliés pour haute résistance :
Pour ces aciers, aucun élément d’addition ne dépasse 5 % en masse (Mn ≥ 1 %). Ils sont choisis
chaque fois qu’une haute résistance est exigée. Ils sont utilisés en l’état ou avec traitement.
Désignation : La désignation comprend le pourcentage en carbone multiplié par 100, suivi des
symboles chimiques des principaux éléments d’addition classés en ordre décroissant. Puis, dans le
même ordre, les pourcentages de ces mêmes éléments multipliés par 4, 10 ,100 ou 1000 plus au
besoin des indications complémentaires.
G
35
NiCrMo
16
…
Acier moulé
(Si nécessaire).
% de carbone
multiplié par 100
Teneur en % des
éléments d’addition
classés dans l’ordre
décroissant
Principaux éléments
d’addition Classés dans
l’ordre décroissant.
x 4 pour Cr, Co, Mn, Ni, Si, W.
x 10 pour : Al, Be, Cu, Mo, Nb,
Pb, Ta, Ti, V, Zr.
x 100 pour : Ce, N, P, S.
x 1000pour B.
Exemple : G 35 NiCrMo 16 (0,35 % de carbone, 4 % de nickel et des traces < 1 % de chrome et de
molybdène, G = acier moulé).
1. Aciers de cémentation (% en carbone < 0,2 %):
En plus de la cémentation, ils peuvent recevoir une trempe dans la masse : trempabilité fonction de
la composition.
2. Aciers pour trempe dans la masse :
Ils permettent la trempe en profondeur des pièces massives, et sont beaucoup plus performant que
les aciers de type C.
Classement par résistances croissantes possibles : 28Mn6, (20MnCr5 – 38Cr2 – 46Cr2 – 20NiCr6
– 20CrMo4), (41Cr4 – 30NiCr11 – 34CrMo4 – 41CrAlMo7), (55Si7 – 45SiCrMO6), (42CrMo4 –
51CrV4 – 50CrMo4), (34CrNiMo6 – 31CrMo12 – 30CrNiMo8 – 36NiCrMo16).
Remarque : L’acier 100Cr6 existe dans les variantes 100CrMn6, 100CrMo7.2, 100CrMnMo8 etc.…
et il est utilisé pour les roulements.
IV.
Aciers fortement alliés :
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Matériaux Métalliques LA-GM (L1-S2)
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Ils sont destinés à des usages particuliers (inoxydables…). Pour ces aciers au moins un élément
d’addition dépasse la teneur de 5 % en masse.
Désignation : La désignation comprend la lettre X, symbolisant la famille, suivie des mêmes
indications que pour les aciers faiblement alliés. Avec la seule différence c’est que pas de coefficient
multiplicateur pour les pourcentages des éléments d’addition.
G pour acier moulé
(Si nécessaire)
G
Lettre symbolisant
La catégorie
X
6
CrNiTi
% de carbone x100
18-11
Teneur en % des éléments
d’addition (même ordre)
Principaux éléments d’addition
Classés dans l’ordre décroissant
Exemple : G X 6CrNiTi18-10 : (0,06 % de carbone, 18 % de chrome, 11 % de nickel et des traces de
titane (< 1%), G pour acier moulé.
1. Aciers inoxydables :
Famille très importantes, caractérisée par une grande résistance à la corrosion, à l’oxydation à
chaud, au fluage (déformation sous des contraintes pour des longues durée) et subdivisée suivant la
teneur en nickel (2,5 %).
1.1.
Aciers inoxydables austénitiques (Cr + Ni) :
Ces aciers, les plus utilisés sont les plus résistants à la corrosion (Ni > 7 %). Leurs caractéristiques
sont :
 Bonne tenue aux températures élevées.
 Ductilité (A % élevé).
 Bonne résilience.
 Facile à forger et à souder.
 Usinabilité médiocre.
 Ils peuvent être durcis par corroyage (écrouissage) mais pas par trempe.
 Leur degré de dilatation est élevé et leur conductibilité thermique est assez basse.
Ces aciers existent sous de nombreuses nuances.
Applications : (Chimie alimentaire, transports, nucléaire…) : pièces emboutis, chaudronnées, cuves
réservoirs, armatures, vannes visserie…
1.2.
Aciers inoxydables ferritique (au chrome) :
Ils sont toujours ductiles ne durcissent ni par trempe (C < 0,08 %) ni par écrouissage, ils sont
faciles à étirer, former, plier, forger, rouler (Ni < 1 %), les moins résistant à la corrosion. Leurs
caractéristiques sont :
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Matériaux Métalliques LA-GM (L1-S2)
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 Les plus économiques.
 Usinabilité médiocre.
 Soudabilité moyenne.
 Peu résilient.
 Faible résistance à la rupture (Rr) sous les températures élevées.
Applications : Equipements ménagers, décoration intérieure, automobiles, mobiliers…
1.3 Aciers inoxydables martensitiques (0,08 ≤ C ≤ 1 %) :
 Résistent aux chocs.
 Durcissent par trempe.
 Soudables à chaud.
 Faciles à forger.
 Bonne usinabilité et bonnes caractéristiques mécaniques à température élevée (Ni < 7 %).
 Résistent moins à la corrosion que les précédents
Exemple : X 30Cr13 existe en X 12Cr13, X 20Cr13, X 39Cr13, X 46Cr13 et X 12CrS13.
Applications : Composants divers (toutes industries), couteaux ressorts…
1.4 Aciers inoxydables à durcissement par précipitation :
Comme les aciers martensitiques en plus ils sont plus résistants à la corrosion et mécaniquement
(après trempe).
1.5 Autres familles d’acier :
 Aciers moulés : GS200, GS240, G15Mn5, G20Mn5, G24Mn6 (Aciers non alliés).
 G10MnMoV6-3, G18NiMoCr3-6, GX4CrNiMo16-5-1, GX2CrNi23-13, X8CrNi25-21
(Aciers alliés).
 Aciers réfractaires : Pour température 650 < T° C < 1150° C : X12CrNi23-13, X8CrNi25-21.
 Aciers à outils : Alliés pour travail à froid ou à chaud (usure, choc, température) ; aciers
rapides (au Cr + W + Mo + V) : HS6-5-3, HS18-0-2-9
 Aciers pour roulements :
V.
Les fontes :
Leur grande coulabilité permet d’obtenir des pièces de fonderie aux formes complexes. A cause du
pourcentage élevé de carbone qu’elles contiennent (entre 2 et 4 %), elles sont en général assez
fragiles, peu ductiles (inadaptées aux déformations à froid : forgeage, laminage…) et difficilement
soudables.
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Préfixe
EN
-
Fonte :
S : Sphéroïdale.
L : Lamellaire.
MW : Malléable à
cœur blanc.
MB : Malléable à
cœur noir.
V : Vermiculaire.
N : sans graphite.
Y : Structure
spéciale.
GJS
- 400 -
18
Allongement % A %
Rr : Résistance à la
rupture par traction en
N/mm2 ou MPa
1. Fonte à graphite lamellaire EN-GJL (ex FGL) :
Les plus économiques, les plus utilisées, ce sont les fontes de moulage par excellence. Le carbone se
présente sous forme de fines lamelles de graphite qui lui donne une couleur « grise ».
Propriétés : bonne coulabilité, bonne usinabilité, grande résistance en compression et grande
capacités d’amortissement des vibrations
Applications : Bâtis de machines, supports carters, blocs moteurs…
2. Fontes à graphite sphéroïdale EN-GJS (ex FGS) :
Ce sont les plus utilisées après les fontes à graphite lamellaire, obtenues par addition de petites
quantités de magnésium juste avant moulage, le graphite s’agglomère pendant le traitement sous
forme de nodules ou sphères d’où le nom sphéroïdale.
Propriétés : Ductilité, résilience et bonne usinabilité.
Applications : Vilebrequins, arbres de transmission, pièces de voitures, tuyauteries…
3. Fontes malléables : EN-GJMW et GJMB (ex FMB et FMN) :
Elles sont obtenues par malléabilisation de la fonte blanche et ont des propriétés mécaniques
voisines de celles de l’acier. Elles peuvent êtres moulées en faibles épaisseurs et sont facilement
usinables.
Applications : Carters, boitiers…
Microstructures des fontes usuelles.
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Matériaux Métalliques LA-GM (L1-S2)
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4. Autres familles :
Fontes blanches : à base de perlite et de cémentite (carbure Fe3C), elles sont très durs, fragiles,
résistantes aux frottements, à l’abrasion et aux températures élevées. Difficiles à usiner les
applications sont limitées.
Fontes alliées : Elles peuvent être à graphite lamellaire, sphéroïdal ou blanches (En-GJN) et sont
destinées à des usages particuliers. Les principaux éléments d’addition sont : le Nickel, le cuivre, le
chrome, le molybdène et le vanadium. Ces éléments contrôlent plus ou moins la formation du
graphite et développent des propriétés particulières.
VI.
Aluminium et alliages :
1. Extraction de l’alumine à partir de la bauxite : procédé Bayer
L’industrie utilise un procédé inventé en 1887 par Bayer. La bauxite est le minerai le plus utilisé
pour obtenir de l’alumine ; son nom vient du village des « Baux-de-Provence » où le français Pierre
Berthier découvrit ce minerai en 1821. La bauxite contient l’élément aluminium sous forme
d’oxyde hydraté Al2O3, n H2O (n étant égal à 1, ou 3), également de la silice (SiO2), de l‘oxyde de
titane (TiO2) et de l’oxyde de fer(III), Fe2O3.
2. Production d’aluminium par électrolyse de l’alumine : principe
Il n’est pas possible de réduire l’alumine par des réducteurs industriels tels que le carbone, le
monoxyde de carbone ou le dihydrogène car l’aluminium est très réducteur. L’industrie fait appel à
la réduction à la cathode d’un électrolyseur, moyen très puissant de réduction. Mais l’oxyde
d’aluminium(III) ne peut pas être réduit en solution aqueuse car l’aluminium est plus réducteur que
l’eau et c’est cette dernière qui serait réduite au lieu de l’ion aluminium(III). Par ailleurs, l’oxyde
d’aluminium(III) est difficilement fusible comme toutes les espèces à structure ionique (ions Al3+ et
O2-). On s’en sert même comme revêtement réfractaire (température de fusion de 2045°C). Dans
l’industrie, un mélange fondu de plus de 90 % de cryolithe (Na3AIF6) et de 7 % d’alumine est
électrolysé. Ce mélange est beaucoup plus fusible que l’alumine pure. (Température de fusion de
l’ordre de 1000 °C). L’électrolyse de ce mélange ne consomme pratiquement que l’alumine et le
carbone de l’anode qui réagit avec le dioxygène formé. On note néanmoins une consommation
d’environ 30 kg de cryolithe par tonne d’aluminium. En simplifiant, l’équation de la réaction
correspondant à l’électrolyse peut s’écrire : 4Al3++ 6 O2-  4Al(s) + 3O2(g)
3. Désignation numérique des alliages d’aluminium :
Préfixe EN suivi d’un espace ; Suivi de la lettre A (qui représente
l’aluminium ;Suivie de la lettre C(Cast= moulé) suivi d’un tiret ;Suivi d’un
nombre à 2 chiffres qui représente le groupe et sous-groupe d’alliages (le
premier de ces deux chiffres a sa signification indiquée dans le tableau
EN AC-42200
suivant ) ;Suivi d’un nombre à 3 chiffres qui est un numéro d’ordre
arbitraire attribué à la nuance par la norme.
Support de Cours
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Matériaux Métalliques LA-GM (L1-S2)
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Groupe
Aluminium ou alliage d’aluminium
1
Aluminium non allié (teneur>=99.00%)
2
Aluminium-Cuivre
3
Aluminium-manganèse
4
Aluminium-silicium
Désignation symbolique :
Préfixe EN suivi d’un espace ; Suivi de la lettre A (qui représente
l’aluminium ; Suivie de la lettre C (cast= moulé) suivi d’un tiret ; Suivi
ENAC-ALSi7Mg0.6
de symbole chimique des éléments d’addition suivis chacun de leur
teneur en pourcentage massique, dans l’ordre décroissant.
Les pourcentages des éléments minoritaires ne figurant pas forcément dans la désignation, mais ils
sont néanmoins précisés dans la norme de définition de la nuance concernée.
Exemples de désignations symboliques et numériques des alliages d’aluminium de fonderie.
Correspondance avec la norme NF A 02-00 :
Désignation numérique
Désignation symbolique
Selon NF A 02-004
EN AC-21000
EN AC-AICu4MgTI
A-U4GT
EN AC-41000
EN AC-AISi2MgTi
A-52GT
EN AC-42000
EN AC-AISi7Mg
A-57G
EN AC-42100
EN AC-AISi7Mg0.3
A-57G0.3
Exemples de désignations symboliques et numériques des alliages d’aluminium de fonderie. Correspondance
avec la norme NF A 02-00 :
4. Alliages d’aluminium- produits Corroyés
Désignation numérique :
Préfixe EN suivi d’un espace ; Suivi de la lettre A (qui représente l’aluminium)
Suivie de la lettre W (wrought = corroyé) suivi d’un tiret suivi d’un nombre à 4
ENAW-1070
chiffres;
Désignation symbolique :
Elle est destinée à compléter et expliciter la désignation numérique, placée entre crochets à la suite
de celle-ci.
Symbole chimique de l’élément de base AL , pour le groupe 1, suivi du
pourcentage de pureté exprimé avec une ou deux décimales, et éventuellement
AL99.0Cu
du symbole chimique de l’impureté principale ;
Pour les autres groupes, suivi des symboles chimiques des éléments d’addition
suivis chacun de leur teneur en pourcentage massique, dans l’ordre décroissant.
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ALSi2Mn
Matériaux Métalliques LA-GM (L1-S2)
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Désignation numérique [symbolique]
Ancienne norme
EN AW-1100 [AL 99.0Cu]
A0
EN AW-1050 [AL 99.0]
A5
EN AW-1070 [AL 99.7]
A7
EN AW-1199[AL 99.99]
A99
Exemples de désignations symboliques et numériques d’alliages d’aluminium de corroyage.
VII.
Cuivres et alliages :
Il existe plus de 200 alliages de cuivre. Les principales familles sont : Les laitons (Cu+Zn), les
bronzes (Cu+Sn), les cupronickels (Cu+Ni), les cupro-aluminiums (Cu+Al) et les maillechorts
(Cu+Ni+Zn).
Désignation : Elle comprend le symbole chimique du cuivre (Cu) suivi des symboles chimiques et
teneurs des principaux éléments d’addition lassés par ordre décroissant.
Cuivre + Etain
Bronze
Cuivre + Zinc
Laiton
Cuivre + Aluminium
Cupro-aluminium
Cuivre + Nickel
Cupronickel
Cuivre + Nickel + Zinc
Maillechort
Exemple :
CuZn27Ni18 : (Maillechort) avec 27 % de Zinc et 18 % de Nickel.
Principales caractéristiques :
 Plus lourd que l’acier, de densité 8,9.
 Température de fusion vers 1083° C.
 Grande résistance à la corrosion.
 Plasticité ou ductilité élevée (A % jusqu’à 50 %).
 Grande conductivité électrique qui le rend indispensable dans les industries électriques et
électroniques.
 Grande conductivité thermique.
 De couleur rouge plus ou moins foncée devenant « jaune » en addition avec le Zinc.
 Les cuivres et les alliages ne peuvent pas être traités thermiquement, sauf ceux au béryllium.
 La résistance Rr peut être augmentée par écrouissage à froid et la ductilité restaurée par
revenu.
 La trempe augmente la plasticité ce qui est le cas inverse des aciers
Les laitons :
C’est la famille la plus utilisée. L’addition de Zinc (jusqu’à 42 %) diminue le prix de base, augmente
Rr et a % ce qui favorise l’emboutissage (A % = 60 % avec 31 % de Zn), et diminue la température
de fusion, ce qui facilite le moulage.
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Matériaux Métalliques LA-GM (L1-S2)
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Une addition supplémentaire de plomb de à 3 % augmente considérablement l’usinabilité. Les
laitons ainsi obtenus (appelés laitons de décolletage) servent de référence pour évaluer l’usinabilité
des autres matériaux.
Support de Cours
- 13 -
Matériaux Métalliques LA-GM (L1-S2)
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Chapitre * 2
DIAGRAMMES D’EQUILIBRE DES ALLIAGES
BINAIRES
1. Généralités:
Un métal pur se solidifie à température constante mais un alliage ne se solidifie pas généralement à
température constante. En effet la solidification débute à 1 température T1 et termine à une
température T2<T1, la solidification a lieu dans un intervalle de T°. Les lieux géométriques des
températures T1 et T2 sont appelés respectivement "Liquidus" (T1) et "Solidus" (T2).
Au dessus du liquidus, l'alliage est liquide, au dessous du solidus l'alliage est solide. Entre le
liquidus est le solidus, l'alliage est biphasé (Solide + Liquide).
A l'état solide, l'alliage peut présenter des transformations, les lieux géométriques de ces points de
transformation + le liquidus et le solidus forment le diagramme d'équilibre de l'alliage qui est
présenté dans un plan (T°, c%).
2. Loi des phases (Loi de Gibbs):
La variance d'un système en équilibre est donnée par:
V=n+2-φ
 n correspond au nombre de corps purs constituant l'alliage
 φ correspond au nombre de phases présentes dans l'alliage
 2 correspond aux deux paramètres Pression P et température T
Support de Cours
- 14 -
Matériaux Métalliques LA-GM (L1-S2)
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ISET- Gafsa DGM
La variance d'un système est égale au nombre de paramètres que l'on peut faire changer
arbitrairement sans faire changer la nature ou le nombre des phases en présence. Ces paramètres
sont la pression P la température T ou la concentration c.
Remarque: pour une transformation isobare (à pression constante), on tiendra compte uniquement
donc de la température la loi des phases sera donc:
V=n+1-φ
Exemple: Soit un système composé par deux phases solides (Fe et FeO) et une phase gazeuse
composée par un mélange de CO et CO2 la variance dans ce cas sera:
Φ =3: 2 phases solides et une phase gazeuse
n= 3: Le Fer, le carbone et l'oxygène
à pression constante V=3-3+1=1
Remarque:
 V=0 le système est dit non variant
 V=1 le système est dit monovariant
 V=2 le système est dit bivariant
3. Alliage binaire constitué de deux phases en équilibre:
3.1 Règle de l'horizontale:
Soit deux métaux M et N de concentration M% et placés à T°=T, la règle de l'horizontale permet
de déterminer (compte tenu de c et T) la composition de la phase liquide et la composition de la
phase solide
Composition de la phase liquide: a% en M et (100%-a% en
N)
Composition de la phase solide b% en M et (100%-b% en N).
3.2 Règle des segments inverses:
La règle des segments inverses, permet de déterminer la
proportion de la phase solide et la proportion de la phase
liquide
* proportion de la phase liquide: L%=(b-c) / (b-a) = BC / AB
* proportion de la phase solide: S%= (c-a) / (b-a) =AC / AB
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4. Alliage à une solution solide unique:
Les métaux sont totalement miscibles à l'état solide: ils forment donc une seule phase dont la
composition en chaque métal varie de 0% à 100%. Exemple: Cu Ni, Ag Au, Au Ni…
Considérons le cas de l'alliage de Cu Ni à 40% de Ni au cours de sa solidification
Diagramme de solidification des alliages Cuivre – Nickel
 Vers 1270°C, l'alliage commence à se solidifier, les premiers cristaux se forment, la
composition de se solide est donnée par la règle de l'horizontale soit: 56% de Ni et 44% de
Cu.
 Vers 1210° C, l'alliage fini de se solidifier, les dernières gouttes de liquide ont la
composition suivante: 23% de Ni et 77% de Cu.
 à 1250° C, l'alliage est biphasé (solide+Liquide):
- Liquide % = (50-40) / (50-35) = 10 / 15 = 67%.
- solide % = (40-35) / (50-35) = 5 / 15 = 33%
Remarques: On retrouve la composition nominale de l'alliage
Ni% = (0,67 x 0, 35) + (0,33 x 0,5) = 0,4 = 40%
Cu% = (0,67 x 0, 65) + (0,33 x 0,5) = 0,6 = 60%
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5. Alliage à deux solutions solides avec point eutectique:
 Sα: solution solide riche M
L
 Sβ solution solide riche en N
 Le liquidus est constitué de deux branches
L + Sα
obliques, le solidus est constitué de deux
branches obliques et une branche horizontale
L + Sβ
E1
E
Sα
E2
Sβ
 A l'intersection du liquidus et du solidus
(point E), il y'à 3 phases en équilibre: une
Sα + Sβ
phase liquide + deux phases solides (Sα et Sβ)
ce point est appelé point EUTECTIQUE:
Liquide
100% M
%N
e
100%N
Sα + Sβ
Eutectique signifie qu'il "fond bien" en Grec
Exemple: Diagramme d'équilibre Pb Sn:
Diagramme de solidification des alliages Plomb – Etain
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 Phase α : phase riche en Plomb
 Phase β : phase riche en étain
 Etudions la solidification des alliages Pb Sn ayant diverses concentrations:
 Sn% < 19%: cas identique à la solidification des alliages Cu Ni.
 Sn% = 63%: formation du mélange eutectique constitué des deux phases α et β
 Sn% > 94%: cas identique à Sn% < 19% mais avec la phase β à la place de la phase α
 19% < Sn% < 63%: en dessous de la température T, il y' a formation des cristaux riches en Pb
(phase α) dont la composition est donnée par la règle de l'horizontale, lorsque la température
diminue la composition du solide augmente de a à e1. Parallèlement la composition de la phase
liquide varie de la composition nominale c jusqu'à la composition eutectique e
 à 185° C + ε, l'alliage est constitué des deux phases liquides et α
- L% = AM / AE
- S% = ME / AE
 à 185° C – ε, l'alliage est solide, il est constitué des deux phases solides α et β: α formé entre le
liquidus et le solidus (α pro eutectique) et α + β formé par solidification du liquide restant à
185° C.
 63% < Sn% < 94%: cas identique au cas précédent en remplaçant α par β
5. Courbes de refroidissement L  S d'un alliage:
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a: Identique au cas d'un métal pur. Ce cas est observé au cours de la solidification d'un composé
défini ou d'un alliage hétérogène (eutectique).
b: Correspond au cas de la formation d'une solution solide à partir de l'état liquide.
c: Correspond à la formation d'une solution solide pro eutectique suivi de la solidification du reste
de l'alliage liquide avec formation du mélange solide eutectique
6. Courbes de refroidissement d'un alliage à l'état solide:
On distingue 4 types de courbes:
a – Refroidissement sans transformation.
b – Transformation d'une solution en une autre phase qui peut être une autre solution solide, un
composé défini ou un métal pur.
c – Transformation allotropique ou eutectoide.
e – de A à B une partie de la phase γ se transforme en une phase α pro eutectoide, de B à C, le reste
de la phase γ se transforme en eutectoide (α + β)
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Chapitre * 3
DIAGRAMME D’EQUILIBRE FER CARBONE
1. Les aspects du fer et du carbone dans les alliages Fe C:
1.1 Rappels des formes allotropiques du fer:
 Jusqu'à 906° C: fer α de structure CC
 906° C

 1401° C
 1536° C fer δ de structure CC
1401° C: Fer γ de structure CFC
 Jusqu'à 768° C (point de curie), le fer est ferromagnétique, au delà de 768° C il pert son
magnétisme il est paramagnétique d’où jusqu'à 768° C phase β
1.2 Les formes du carbone dans les alliages Fe C:
a - Graphite: carbone cristallisé sous la forme hexagonale.
b – Solution solides: il existe 3 sortes de solutions solides dans lesquelles le carbone est toujours
placé en insertion. En effet le diamètre d'un atome de carbone est inférieur à celui d'un atome de fer
(ø C =1,54 A° ø Fe = 2.5 A°)
 Solution solide α: solution solide d'insertion du carbone dans le fer α appelée "Ferrite α" de
concentration maximale 0,02%. Dans la structure CC, les sites interstitiels possibles sont
situées aux centres des faces et aux milieux des arrêtes mais toutes les positions ne sont pas
occupée puisque la concentration maximale est de 0,02%.
 Solution solide γ: solution solide d'insertion du carbone dans le fer γ appelée " Austénite γ" de
concentration maximale 1,7%. La aussi toutes les sites interstitiels (milieux des cubes et
milieux des arrêtes) ne sont pas toutes occupées puisque la concentration maximale est de 1,7%
 Solution solide δ: solution solide d'insertion du carbone dans le fer δ appelée "Ferrite δ" de
concentration maximale 0,1%.
c – Carbure de fer : composé défini de formule chimique Fe3C appelée "Cémentite" d'une
concentration en carbone égale à 6,67%.
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2. Les deux types de diagramme Fe C:
La formation du graphite ou de la cémentite dépend des conditions de refroidissement et de la
nature des éléments d'accompagnement. Par ailleurs, le graphite est un constituant stable alors que
la cémentite est un élément métastable (non stable) en effet au chauffage, la cémentite Fe3C peut se
décomposer:
Fe3C  Sol Sol α ou γ + C à l'état libre (graphite).
Il existe donc deux diagrammes l'un correspond à un système métastable (diagramme Fe –
cémentite), l'autre correspond à un système stable (diagramme Fe – graphite).
Remarque: Le point péritectique (e) et la partie du diagramme située autour ne présente aucun
intérêt industriel ou métallurgique. Aussi les diagrammes Fe C sont-ils représentés sous une forme
dite simplifiée (voir ces diagrammes page 6/6)
3. Diagramme Fe C métastable simplifié:
 la ligne de transformation à 768° C correspond au point de curie
 La ligne de transformation à 210° C correspond au point de curie de la cémentite.
 La ligne de transformation horizontale E1E2 : ligne de transformation eutectique.
T
Eutectique au point E (4,3% C à 1145° C): Liquide
 γ + Fe3C (Lédéburite)
 La ligne de transformation à l'état solide S1S2: Ligne de transformation eutectoide.
T
Eutectoide au point S (0,85% C à 721° C): γ  α + Fe3C (Perlite).
Teneur en
0%
0,85%
1,7%
4,3%
6,67%
carbone
Aciers
Classification
Support de Cours
Fontes
Hypo
Hyper
Hypo
Hyper
eutectoide
eutectoide
eutectique
eutectique
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3.1 Constituants d'un acier
A température ambiante, les constituants des aciers dépendent de leur teneur en carbone. Par
contre les phases de ces constituants sont identiques. Ces résultats sont résumés dans le tableau
suivant:
Nature de l'acier
Constituants
Hypo eutectoide
Eutectoide
Hyper eutectoide
FERRITE
PERLITE
PERLITE
+
+ CEMENTITE
PERLITE
Phases
PERLITE + CEMENTITE
3.1.1 Composition de la perlite en ferrite et cémentite:
Ferrite % = SS2 / S1S2 = (6,67 – 0,85) / (6,67 – 0,02) = 0,875 = 87,5%
La perlite est constituée donc de:
 87,5% de ferrite perlitique.
 12,5% de cémentite perlitique.
3.1.2 Lignes et points de transformation des aciers:
a – Les lignes de transformation du diagramme métastable sont symbolisées par la lettre A affectée
d'un indice qui caractérise l'ordre d'apparition de la transformation au chauffage:
 A1: ligne de transformation eutectoide (721° C).
 A2: Ensembles des points de curie du fer pur et de ses solutions ferritiques.
 A3: Courbe de dissolution de la ferrite dans l'austénite.
 Acm: Ligne de dissolution de la cémentite dans l'austénite.
b – On appelle point de transformation, l'intersection d'une ligne de transformation avec la
verticale représentative d'un alliage.
Par exemple, le point d'intersection d'une verticale avec la ligne A3 est aussi appelé A3. Son
ordonnée est T (A3).
Remarque: voir lignes de transformations à la figure ci-dessous
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3.2 Constituants des fontes:
Les fontes sont des alliages fer carbone de teneur en carbone compris entre 1,7% et 6,67%, pouvant
se solidifier dans le système métastable (fontes blanche) ou dans le système stable (fontes grise).
Leur appellation provient de l'aspect de leur cassure: blanc, s'il y'a précipitation de cémentite, gris
si le graphite s'est formé en grande quantité.
A température ambiante, les constituants des fontes blanches dépendent de la teneur en carbone:
Nature de la
Hypo eutectique
Eutectique
Hyper eutectique
fonte blanche
Constituants
LEDEBURITE
LEDEBURITE
+
+
CEMENTITE
LEDEBURITE
CEMENTITE
+
PERLITE
Phases
FERRITE + CEMENTITE
Composition de la lédéburite: À la température 1145° C, la lédéburite est constituée de cémentite
et d'austénite le pourcentage d'austénite est:
Austénite% = EE2 / E1E2 = (6,67 – 4,3) / (6,67 – 1,7) = 0,48 = 48%.
La lédéburite est constituée donc de:
 48% d'austénite lédéburitique (à 1,7% de carbone)
 52% de cémentite.
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Remarque: la lédéburite est un composant non stable qui ne peut exister qu'entre les températures
721° C et 1145° C. En effet au refroidissement et à la ligne de transformation A1 l'austénite
lédéburitique se transforme en ferrite et cémentite.
γ + Fe3C (lédéburite)
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
(α + Fe3C) + Fe3C
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Chapitre * 4
LES TRAITEMENTS THERMIQUES DES ACIERS
I. Introduction
Pour des exigences des propriétés d’emplois on fait appel à des aciers allies (Aciers faiblement
allies et aciers fortement allies), sauf les aciers de classe A et E tous le reste des aciers sont capables
de donner des performances mécaniques meilleurs par traitements thermiques, traitements
thermochimiques et traitements thermomécaniques.
Traitements thermiques des aciers
 Trempe
 Revenu
 Recuit
Traitement thermique
 Cémentation
 Nitruration
…
Traitement superficiel
(thermochimique)
Traitement thermomécanique
 Laminage
 Forgeage
…
A quoi consiste à subir une pièce un traitement thermique ?
Propriétés
mécaniques
initiales
Support de Cours
Traiter une pièce
thermiquement
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Propriétés
mécaniques
meilleures
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I.1. Diagramme fer carbone :
I.2. Les microstructures des aciers à la température ambiante sont :
Les microstructures d’un acier à l’état recuit
Acier
Hypoeutectoides
% C < 0,85
Ferrite + Perlite
Support de Cours
Acier Eutectoide
% C = 0,85
Acier
Hypereutectoides
0,85 < % C < 2,06
Perlite
Perlite + Cémentite
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I.3. Les conditions de chauffage
Les conditions de chauffage
(1)
et de refroidissement
(2)
déterminent la nature des diverses
opérations de traitements thermiques.
(1) - Vitesse de chauffage Vc.
- Température de maintien Tc.
- Temps de maintien tc.
(2) - Vitesse de refroidissement Vr.
- Température de maintien isotherme T.
- Durée de maintien isotherme t.
I.4. Austénitisation des aciers
La possibilité d’austénitiser un acier est une condition absolument nécessaire pour pouvoir
traiter thermiquement le métal.
Les conditions d’austénitisation :
-
Température d’austénitisation θa.
Pour les aciers Hypoeutectoides θa = Ac3 + 30 à 50°C, dans la plupart des cas. Et pour les aciers
Hypereutectoides ce sont des cas typique d’austénitisation partielle, θa = Ac1 + 50°C.
-
Durée d’austénitisation ta.
Support de Cours
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Le temps de maintien est fonction de la massivité de la pièce. Ce temps compte à partir du moment
ou le cœur de la pièce est à la température de trempe, il doit être suffisant pour permettre la mise
en solution de l’austénite et de sa homogénéisation. On compter généralement de 2à 3 mn par mm
d’épaisseur à partir de la température ambiante.
-
Grosseur du grain austénitique Ga.
Ces paramètres ont des influences importantes sur les comportements des aciers au cours du
traitement ainsi qu’après celui-ci.
Remarque :
La montée en température doit être lente pour éviter les déformations et les tapures. Un ou
plusieurs préchauffages sont recommandés sur les pièces massives ou devant être traitées à haute
température (cas des aciers rapides).
II. transformations des phases des aciers au refroidissement.
Transformation des phases des aciers au refroidissement
Vitesse lente
Phase
d’équilibr
e
Vitesse rapide
Transformation
an isotherme
Transformation au Refroidissement Continu
 Recuit
Support de Cours
 Trempe
martensitique
 Trempe bainitique
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Transformation
isotherme
Transformation
Température Temps
 Trempes étagées
 Recuit isotherme
 Austénitoformage
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II. 1. Transformation au cours de maintien isotherme
La transformation de l’austénite s’effectue par le refroidissement qui suit le maintien à une
température inférieur à Ar1 dans un bain du sel ou de plomb.
Cette transformation isotherme, de l’austénite concerne les diagrammes T.T.T (Transformation en
fonction de la Température et du Temps.).
On distingue trois domaines de températures : Ar’, Ar’’, et Ar’’’ (Fig.1) concernant les
transformations isothermes ainsi que an isothermes.
Fig.1 :
Domaine des températures
Ar’, Ar’’ et Ar’’’
II.1.1 Transformation perlitique Ar’ :
La décomposition de l’austénite s’effectue après un certain temps dit période d’incubation noté τ0,0
(Fig. 2).
On distingue les deux cas suivants :
 Cas d’un acier hypoeutectoide :
Les premiers grains sont la ferrite α étant la phase directrice, puis il y’aura formation de la perlite
lamellaire (α + Fe3C).
 Cas d’un acier hypereutectoide :
Les premiers dépôts de la cémentite Fe3C étant la phase directrice puis il y’aura formation de la
perlite.
La perlite fine est formée si la température de transformation est plus basse. La perlite lamellaire
très fine est appelée troustite. Si la température de transformation est très proche de Ar1, On
obtient la perlite globulaire.
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Fig3 :
Fig2 :
Décomposition isotherme de l’austénite dans le domaine perlitique.
Temps d’incubation de la transformation Ar’
Schéma du mécanisme de la formation de la colonne perlitique.
Support de Cours
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Schéma du mécanisme de la formation de la colonne bainitique.
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II.1.2. Transformation Ar’’ :
Au dessous de 600 – 550° C il y’a lieu de la décomposition de l’austénite à la bainite. Cette
transformation s’effectue par le phénomène appelé la germination et croissance. Les
caractéristiques de la bainite sont :
Structure ferrito – cémentitique.
L’élément directeur de la transformation est la ferrite.
Suivant la température de la transformation on distingue La bainite supérieure, la bainite moyenne
et la bainite inférieure.
II.1.3. Transformation martensitique Ar’’’:
La martensite est définie comme une solution solide d’insertion sursaturée de carbone dans le fer α.
Ainsi les atomes de carbone sont dans la maille atomique emprisonnés, la maille tétragonalement
déformée.
Comparaison de la maille atomique de l’austénite, de la ferrite et de la martensite.
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II.1.3.1. Caractéristiques de la transformation martensitique :
 C’est une transformation de l’austénite qui se fait à une vitesse extrêmement grande.
 C’est une transformation sans diffusion.
 Elle s’effectue dans les limites des températures Ms (Martensite Start) et Mf (Martensite
Finish).
 Elle a une structure quadratique dont les paramètres de la maille sont fonction de la teneur
en carbone.
 Elle est accompagnée par un changement du volume spécifique ce qui engendre des
déformations et des contraintes internes dans la pièce qui subit cette transformation.
 Elle est uniquement fonction de la température et ne dépend pas du temps.
 Les températures Ms et Mf dépendent de la teneur en carbone, des éléments d’alliage et de
la grosseur moyenne de l’austénite.
 L’influence des éléments d’alliages sur la dureté de la martensite(Fig.4) est négligeable
Fig.4 :
Influence de la teneur en carbone sur la dureté de la martensite.
Microstructures types en fonction des vitesses de refroidissement
II.1.3.2. L’austénite résiduelle :
La transformation martensitique est complète à condition de refroidissement au – dessous de Mf,
pour la plupart des aciers cette température est au – dessous de la température ambiante.
De ce fait, une partie de l’austénite reste non transformée c’est l’austénite résiduelle étant une
structure douce.
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La Proportion de l’austénite résiduelle est fonction de la composition chimique d’un acier et par
suite, de ms et Mf.
La décomposition supplémentaire de l’austénite résiduelle par chauffage est accompagnée par une
augmentation du volume spécifique ce qui engendre de nouvelles contraintes internes dans la
masse d’acier ce qui se manifeste entre autre par abaissement de la ténacité et par augmentation de
la dureté étant appelé ‘’ Durcissement secondaire’’.
Seulement les aciers à basse teneur en carbone ne sont pas sensibles à une présence de l’austénite
résiduelle du fait de sa quantité nulle ou très faible.
II. 2. Différents types de courbes en S :
Ces courbes représentent les diagrammes T.T.T.
 Elles indiquent le début et la fin de la transformation.
 On les appelle les courbes iso austénitiques.
 La forme de ces courbes donne une imagination à l’aptitude à la transformation et son
déroulement.
 On les trouve dans la documentation (Catalogues) pour les différentes nuances d’aciers.
La forme d’une courbe iso austénitique peut varier suivant les éléments d’alliage. On distingue
deux types de variation :
 Des éléments d’alliage qui repoussent la courbe vers la droite (Ni est le plus actif).
 Des éléments d’alliage qui repoussent la courbe vers la droite et qui font apparaître deux
domaines distincts (Cr, Mo, V,…sont les plus actifs).
Les actions des éléments d’alliage se superposent si l’acier contient simultanément un élément de
ces deux types d’éléments d’alliage qui en général retardent le début de la transformation
austénitique.
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Influence des éléments d’alliage sur la forme de la courbe iso austénitique.
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II. 3. Transformations au Refroidissement Continu (TRC)
Des échantillons de faibles dimensions. Après austénitisation sont soumis à des lois de
refroidissement différentes selon l’échantillon, allant de quelques degrés par heurs à plusieurs
centaines de degrés par seconde. Selon le fluide de trempe utilisé lors d’un refroidissement continu
ou an isotherme, on peut ainsi simuler approximativement les lois de refroidissement.
II. 3.1. Méthode de traçage des diagrammes (TRC) :
Pour chaque loi de refroidissement, on repère les températures auxquelles se sont amorcées les
transformations, ainsi que le temps. Après refroidissement, on identifie les constituants obtenus et
on contrôle leur dureté ROCKWELL et VICKERS pour les plus faibles.
Il est ainsi possible en joignant les différents points repérés de délimiter les zones de formation
d’un même constituant et de tracer leur enveloppe.
Dans le diagramme ainsi obtenu la température est portée en ordonnée et le temps en abscisse, du
fait que l’on désire utiliser le diagramme pour des refroidissements très lents ou très rapides. On
trace une échelle logarithmique des temps.
Température
Ferrite
Perlite
Austénite
700°
C
300°
C
V1
V3
V2
Bainite
Ms
Martensite
t1
Temps
H1
t2
H2
H4
H3
Martensite
Bainite + Martensite
Ferrite + Perlite
Ferrite + Perlite + Bainite
Duretés H4 < H3 < H2 < H1
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L'acier est caractérisé par trois vitesses critiques de base.
-
V1 : vitesse critique de trempe martensitique.
-
V2 : vitesse critique de trempe bainitique.
-
V3 : vitesse critique de recuit.
-
Avec V1 = (700 - 300) / (t2 – t1)
°C/s
II. 3.2. Utilisation des diagrammes TRC :
Soit le diagramme TRC de l’acier 45 Mn Si 6 donner ci-dessous.
45 Mn Si 6
C%
Mn%
Si%
0,45
1,5
1,34
S%
P%
<0,01 0,017
Austénitisé à 925°C 30mn
Ni%
Cr%
Mo%
Cu%
V%
0,03
0,03
<0,01
0,09
0,04
Grosseur du grain : 8-10
Les transformations an isothermes de l’austénite conduisent aux même types de réaction qu’on
conditions isothermes. On retrouve sur les diagrammes TRC : les domaines ferritique, perlitique,
bainitique et martensitique, précédés par le domaine de l’austénite hors d’équilibre en dessous de
Ac1.
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L’évolution de l’austénite se lit le long des lois de refroidissement reportées sur le diagramme.
Les nombres indiqués le long d’une courbe particulière correspondent aux pourcentages massiques
du constituant formé dans le domaine qu’on vient de quitter.
Loi 1 : après un temps d’incubation de 17s la transformation de l’austénite débute à 300°C par
formation de la martensite qui s’achève à la température ambiante. La microstructure finale est
100% martensitique ; C’est la trempe martensitique. On néglige pour cette nuance la présence
éventuelle de l’austénite résiduelle.
Après ce traitement la dureté est 62 HRc.
Loi 4 : après un temps d’incubation de 35s la transformation de l’austénite débute à 560°C par
formation de la bainite qui s’achève à 375°C après formation de 20% de bainite. Après un nouveau
domaine de stabilité (375-270°C) l’austénite non transformée va donner entre 270°C et l’ambiante
80% de martensite. On néglige pour cette nuance la présence éventuelle de l’austénite résiduelle.
Après refroidissement. L’acier est constitué de bainite et de martensite ; c’est la trempe bainitique.
Après ce traitement la dureté est 53,5 HRc.
Loi 10 : après un temps d’incubation de 22min la transformation de l’austénite débute à 705°C par
formation de la Ferrite. A 31min et à une température de 670°C débute la transformation en perlite
qui s’achève à 650°C.
Après refroidissement. L’acier est constitué de Ferrite et perlite.
Après ce traitement la dureté est 25 HRc.
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II. 3.3. Différents types de courbes TRC:
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III. La trempe des aciers
Le traitement de trempe comprend :
- Un chauffage lent à une température dépendant du type d’acier à traiter.
- Un temps de maintien à la température pour que les transformations soient complètes.
- Un refroidissement effectué à partir de la température dite température de trempe jusqu'à une
température plus basse pouvant différer de la température ambiante.
Le traitement de trempe fait en général augmenter Rm, Re, et H et diminuer A%, Z% et K
(résilience).
Il est suivi d’un second Traitement appelé revenu qui à pour but de réduire les effets de la trempe.
Il améliore la résilience, diminue la dureté et supprime les tensions internes issues de la trempe.
III.1. Les dés faux engendrés par la trempe :
 Décarburation superficielle due à l’atmosphère (généralement oxydation des fours).
 Corrosion en cas de maintien prolongé à haute température.
 Contraintes interne σi qui résultent des vitesses de refroidissement différentes (ou de chauffage)
entre les diverses parties de la pièce et de la transformation martensitique dans le cas de la
trempe des aciers.
Vitesses de refroidissement différentes :
1 (T1)
(T1) < (T2). La partie (1) tend se contracter
2(T2)
alors que la partie (2) ne veut pas donc ce
phénomène engendre une compression sur (2) et
une tension sur (1).
Transformation martensitique :
La transformation martensitique est toujours accompagnée d’une dilatation de la pièce, le cœur se
transforme en martensite donc il se dilate alors que la couronne (1) est plus froide donc moins
plastique par suite elle va subir une tension par dilatation du cœur.
Si σi dépasse la limite élastique, la pièce va se déformer.
Si σi dépasse la résistance à la rupture, alors il y’aura formation des fissures à la surface de la pièce
appelées Tapures.
III.2. Trempabilité des aciers :
La trempabilité se propose d’évaluer l’aptitude d’un acier à subir la trempe. L’essai JOMINY
définit les conditions de réalisation de cette évaluation. Cette technique consiste à :
 Austénitiser dans les conditions convenables une ‘’éprouvette JOMINY’’ normalisée
 Tremper la base inférieure de cette éprouvette, tenue à l’aide d’un support approprié par un jet
d’eau courante de température comprise entre 15 et 25 °C jusqu’à son refroidissement total par
conduction (Fig.5).
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Fig.5
Schéma du dispositif de l’essai Jominy.
 Mesurer la variation de la dureté sur un méplat de la génératrice de l’éprouvette à partir de son
extrémité trempé selon les distances : 1.5, 3, 5, 7, 9, 10, 13, 15, 20, 25, 30, 35, 40, 50, 70… Ces
distances seront désignées par J1.5, J3, J5, J7, J9…
La courbe de la dureté H (HRC, HV) en fonction de la distance d (mm) entre la base refroidie et le
point de relèvement de la mesure de dureté qui portera le nom de courbe Jominy permet de
déterminer la trempabilité de l’acier (Fi.6).
Fig.6 :
Courbe Jominy d’aciers.
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IV. Le revenu des aciers :
D’une manière générale, le revenu permet de diminuer les effets néfastes de la trempe : fragilité de
la pièce et les contraintes internes.
Le revenu est donc un traitement thermique effectué après trempe, il consiste en (Fig.7):
 Un réchauffage à une température TR < Ac1.
 Un maintien de durée tR à TR.
 Un refroidissement long jusqu’à la température ambiante.
Gig.7 :
Cycle complet Trempe, Revenu
IV.1. Différents types de revenu :
En fonction du résultat attendue, on distingue plusieurs types de revenu :
IV.1. Revenu de relaxation ou de détente :
Il s’effectue entre 180° C et 220 °-250° C. Il ne provoque aucune modification de structure mais
une relaxation des contraintes dues à la trempe. Il provoque une légère diminution de la dureté et
une légère remontée de la résilience. Il est fait sur des pièces soumises à des fortes sollicitations
sans choc ou devant conserver une forte dureté superficielle.
IV.2. Revenu de structure ou classique :
Dans ce cas, le revenu s’effectue entre 450° et Ac1. On observe une augmentation des
caractéristiques K, A% et Z et une diminution plus importante de H, Rm, et Re. Ce type de revenu
permet d’établir un compromis entre les caractéristiques mécaniques suivant l’emploi des aciers.
IV.3. Revenu de durcissement :
Des revenus effectués entre 450° et 600° C sur des aciers alliés peuvent provoquer des
durcissements appelés durcissements secondaires (cas des aciers à outils au chrome ou des aciers
rapides). Il y’a d’bord précipitation des carbures complexes maintenus en solution dans un reste
d’austénite résiduelle puis une déstabilisation de cette dernière qui se transforme en martensite au
moment du refroidissement. Ces deux transformations successives vont donc nécessiter un second
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revenu pour éviter que la martensite secondaire ne provoque pas une fragilité excessive. (Dans
certains aciers rapides, trois revenus successifs peuvent être nécessaires).
V. Recuit des aciers
Le recuit est un traitement thermique adapté à l'élimination ou à la réduction des effets néfastes de
la ségrégation, l'écrouissage et les contraintes de soudage etc.
D’une manière générale, le recuit a comme conséquence le retour à un équilibre physico-chimique
et/ou mécanique plus ou moins complet, lié éventuellement à une tendance vers l'équilibre
structural.
 Equilibre physique : équilibre des phases.
 Equilibre chimique : composition chimique.
 Equilibre mécanique : contraintes internes.
 Equilibre structural : taille des grains, défaut de structure.
Le recuit conduit aux caractéristiques de ductilité les plus grandes (A%, K) et aux caractéristiques
de dureté les plus faibles (H, E, R).
V.1. Cycle thermique de recuit
Le cycle thermique de recuit comprend :
 Un chauffage jusqu'à une température dite de recuit qui dépend du type de correction à réaliser.
 Un maintien isotherme à la température de recuit ou des oscillations autour de cette
température.
 Un refroidissement à l'air calme ou selon une loi programmée, La vitesse de refroidissement doit
être inférieure à la vitesse critique de recuit V3.
Température



T
Temps
t1
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t3
t2
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V.2. Différents types de recuit
V.2.1. Recuit d’homogénéisation :
 Diminue les hétérogénéités chimiques.
 Se fait au dessus d’A3.
 Refroidissement inférieur à la vitesse critique de trempe (pour éviter la transformation
martensitique).
V.2.2. Recuit de régénération :
 Diminue la taille des grains due à une surchauffe au cours d’une soudure ou d’un forgeage (à
chaud).
 Se fait au dessus d’A3.
 Refroidissement inférieur à la vitesse critique de trempe.
V.2.3. Recuit d’adoucissement :
 Destiné à faciliter l’usinage des pièces.
 Se fait au dessus d’A3.
 Refroidissement inférieur à la vitesse critique de trempe.
V.2.4. Recuit de détente :
 Réalise l’équilibre mécanique.
 Se pratique en dessous d’A1.
 Refroidissement lent pour ne pas introduire des contraintes internes.
V.2.5. Recuit de recristallisation :
 Régénère une structure nouvelle à partir d’une structure écrouie.
 Se fait en dessous d’A1.
 Refroidissement lent.
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Chapitre * 5
LES TRAITEMENTS DE SURFACE
I.
Introduction :
Dans la plupart des cas, en particulier dans les industries mécaniques, ce sont surtout les surfaces
des organes de machines qui sont soumises à des sollicitations mécaniques sévères, de nature
diverses : frottement, usure, sollicitations de fatigue. Il faut donc conférer des propriétés
particulières des couches extérieures de ces pièces en leur appliquant des traitements appropriés.
Ces traitements permettent d’obtenir des caractéristiques particulières à la surface sans altérer les
caractéristiques dans la masse. Selon leur principe, ils améliorent principalement une ou plusieurs
des caractéristiques suivantes : La dureté en surface, la résistance à l’usure, la résistance à la
corrosion et le comportement en frottement.
Par exemple, pour un pignon, on peut souhaiter une grande dureté en surface (pièce soumise à un
frottement considérable) et une bonne résilience à cœur (résistance à des contraintes de masse).
On distingue trois principaux types de traitements superficiels :
 Les traitements mécaniques.
 Les traitements de durcissement par trempe superficielle.
 Les traitements thermochimiques.
II.
Traitements mécaniques :
II.1. Galetage :
Dans ce procédé, le durcissement des couches superficielles est obtenu par déformation plastique
sous l’action d’un important effort de pression exercé par des galets très durs animés d’un
mouvement de rotation. Un exemple intéressant donnée par une étude qui a été faite sur un acier
38 MoV 07 destiné à la fabrication des vilebrequins par forgeage et refroidissement contrôlé. Dans
le tableau ci-dessous, on remarque très bien la variation de la résistance à la fatigue en fonction de
la force de galetage.
Nuance
38 MoV 07
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Etat
Bainitique
Renforcement
Résistance à la fatigue σD (MPa)
Sans Nitruration
435
Après Nitruration
988
Galetage avec 5700N
810
Galetage avec 9000N
960
Galetage avec 12000N
1160
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II.2. Grenaillage de précontrainte :
C’est un traitement mécanique des surfaces réalisé le plus souvent en projetant sur la pièce à traiter
et à une vitesse de quelques dizaines de mètres par seconde, des billes d’acier, de fonte, voir d’un
matériau de grande dureté comme le corindon par exemple, dont le diamètre peut se situer entre
0,1 et 2 mm. Des grenailles obtenues en partant de fil coupé peuvent également être utilisés. En
agissant sur les conditions dans lesquelles le grenaillage est effectué : Nature, dureté et dimension
de la grenaille, vitesse de projection, angle d’impact…, on peut ainsi réaliser un écrouissage
contrôlé des couches superficielles sur une profondeur de l’ordre de 0,1 à 1 mm de façon à obtenir
l’augmentation de dureté, ainsi que les précontraintes de compression désirées.
II.3. Traitement par choc-laser :
C’est un nouveau traitement mécanique de mise sous contrainte de compression des couches
superficielles à l’aide d’impulsion laser de très forte intensité sur la surface Les avantages de ce
traitement sont :
 Une bonne conservation de l’état de surface après traitement.
 Une profondeur importante de mise sous contrainte (de l’ordre de 800 μm).
 Une automatisation facile à mettre en œuvre.
Il est à noter que le cout des sources laser et la durée du traitement constituent des freins sérieux
pour son développement.
Remarque :
Les traitements mécaniques de durcissement superficiel appliqués à des pièces ayant subi ou non
un traitement thermique préalable, que nous venons de présenter rapidement, permettent
d’améliorer notablement la résistance à l’usure, à la fatigue, à la corrosion de ces pièces. Nous
verrons que ces mêmes traitements, et plus particulièrement le grenaillage, appliqués à des pièces
ayant déjà subi un traitement chimique ou thermochimique superficiel, permettent de renforcer
l’effet de ce traitement et d’améliorer encore leur tenue en service.
III.
Traitements superficiels de durcissement:
Il consiste à effectuer un chauffage éventuellement localisé des couches superficielles des pièces,
dans des conditions telles que le métal soit porté à l’état austénitique et à faire suivre ce chauffage
d’un refroidissement suffisamment rapide pour qu’il y ait transformation martensitique.
Les procédés de chauffage les plus utilisés sont le chauffage par induction et le chauffage au
chalumeau. Les moyens de chauffage à grande densité d’énergie comme le plasma, le faisceau
d’électrons ou le laser offrent des possibilités nouvelles et sont en cours de développement.
III.1. Chauffage par induction :
La pièce à traiter est placée à l’intérieur d’un inducteur parcouru par un courant alternatif : Les
variations du champ magnétique qui entoure la pièce induisent dans celle –ci, considérée comme le
secondaire d’un transformateur, des courants de sens contraire, de même fréquence (les courants de
FOUCAULT). Si ces courants sont suffisamment intenses, les pertes par effet JOULE qu’ils
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subissent peuvent échauffer rapidement le métal jusqu’à des températures très élevées. Par ce
moyen, il est possible soit de chauffer uniformément la pièce (courant à basse fréquence), soit dans
le cas qui nous intéresse, d’en chauffer préférentiellement la surface (courant à haute fréquence).
A l’issue du chauffage, le refroidissement est assuré à la fois par la conduction thermique et par la
mise en œuvre d’un moyen de trempe tel qu’un système de douche. Le faible volume chauffé permet
d’atteindre des vitesses de refroidissement élevées. Un des avantages du procédé est qu’il permet,
en utilisant des dispositifs appropriés, de ne traiter éventuellement sur les pièces que les zones ou
les sollicitations mécaniques seront les plus fortes (Fig.1).
Fig.1 : Chauffage par induction.
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III.2. Chauffage au chalumeau :
Dans ce procédé, la surface de la pièce est chauffée à l’aide de la flamme produite par un chalumeau
alimenté par un mélange de gaz de combustion et d’oxygène ou d’air, la flamme oxyacétylénique
possède la plus forte puissance de chauffe et donne la température maximale la plus élevée. Les
profondeurs traités varient d’environ un à plusieurs millimètres, selon la puissance de chauffe, le
temps de chauffage et la trempabilité de l’acier.
En pratique,, soit la pièce se déplace devant la flamme, puis est ensuite arrosée avec l’eau
convenablement répartie sur la surface à l’aide de dispositifs appropriés, soit c’est la flamme qui
balaie la pièce et des buses de refroidissement arrosent la pièce en arrière de la flamme (Fig.2).
Fig.2 : Chauffage au chalumeau.
IV.
Traitements thermochimiques :
D’après la norme NF A 02-010, un traitement thermochimique est un traitement thermique
effectué dans un milieu convenablement choisi pour obtenir une modification de la composition
chimique du métal de base, par échange avec ce milieu. Dans le cas de ces traitements, les éléments
mis en jeu pour enrichir la couche superficielle du métal sont apportés par des milieux qui peuvent
êtres solides (céments), liquides (bains de sels), ou gazeux. L’opération de diffusion est suivie ou
non, selon la nature des éléments apportés, d’un traitement thermique de durcissement par trempe
provoquant la transformation austénite – martensite de la couche enrichie.
IV.1. Cémentation :
D’après la norme NF A 02-010 c’est un traitement thermochimique auquel est soumis un produit
ferreux porté à l’état austénitique pour obtenir un enrichissement superficiel en carbone, élément
qui se trouve alors en solution solide dans l’austénite. Le produit ferreux cémenté subit un
durcissement par trempe immédiate ou ultérieure.
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La surface des pièces est mise en contact avec un milieu susceptible de fournir du carbone libre par
une réaction chimique à haute température, la température de cémentation est choisie supérieure à
la température AC3 de l’acier, et généralement comprise entre 900 et 1000 °C, parce que la faible
solubilité du carbone dans la ferrite implique que le traitement s’effectue dans le domaine
austénitique. De plus, on peut ainsi dans la plupart des cas effectuer le traitement de durcissement
par trempe martensitique directement à partir de la température de cémentation. Le but est donc
d’obtenir à la surface de la pièce à traiter une couche de 0,2 à 2 mm d’épaisseur à haute teneur en
carbone (0,6 à 0,9%) ayant une structure essentiellement martensitique de grande dureté (700 à
900 HV en surface).
IV.1.1. Techniques de cémentation :
Les agents de cémentation peuvent être solides, liquides ou gazeux.
IV.1.1.a. Cémentation en caisse :
Les céments solides sont des mélanges à base de matières carbonées aptes à former les gaz ou les
espèces carburantes (CO). La cémentation se fait en vase clos pour éviter que les gaz ne
s’échappent, d’où le nom de cémentation en caisse donné à ce procédé qui est peu utilisé
actuellement et il est réservé au traitement de grosses pièces ou de séries limitées de petites pièces.
IV.1.1.b. Cémentation liquide :
Les céments liquides sont à base de cyanure ou de Ferro - cyanures fondus. Les pièces sont
immergées dans le bain de sel fondu à la température choisie pour la réaction chimique et la
diffusion.
IV.1.1.c. Cémentation gazeuse :
La cémentation gazeuse est la plus employée. Elle se fait industriellement à partir d’atmosphères
obtenues par instillation et décomposition à chaud de liquides organiques tels que le méthanol,
l’éthanol utilisés purs ou dilués, ou par combustion d’hydrocarbures.
Les gaz tels que l’oxyde de carbone et le méthane réagissent à chaud à la surface de l’acier, de telle
sorte que le carbone libre libéré s’insère dans le réseau cubique à faces centrées du fer, ils donnent
avec l’austénite des équilibres réversibles.
2 CO ↔ CO2 + C.
CH4 ↔ 2 H2 + C.
IV.1.2. Profondeur de cémentation:
D’après la norme NF A 04-202 qui s’applique aux couches cémentées dont la profondeur est
supérieure à 0,3 mm, la profondeur conventionnelle de cémentation est la distance entre la surface
et la couche dont la dureté VICKERS est HV = 550 lorsqu’on la mesure sous une charge de 9,807
N. La profondeur conventionnelle de cémentation dépend donc du profil de la teneur en carbone,
du degré de transformation martensitique des divers points de la couche enrichie et de la présence
éventuelle d’austénite résiduelle.
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IV.1.3 Aciers pour cémentation :
Ce sont des aciers à grains fins et à basse teneur en carbone. Ils sont définis par la norme
NF A 35-551 : Aciers de construction non alliés et alliés spéciaux pour cémentation. Ils se classent
en six familles indiquées ci – dessous :
Types d’aciers
Nuances
Aciers au carbone
C10 - C12 – C18
Aciers au manganèse – chrome
16MnCr5 – 20MnCr5
Aciers au chrome molybdène
18CrMo4
Aciers au Nickel-chrome
10NiCr6 – 16NiCr6 - 20NiCr6 – 14
Aciers au Nickel-chrome-molybdène NiCr11
Aciers au Bore
20NiCrMo2 – 18NiCrMo6
21B3 – 20MoB5 – 19NiCrMoB2
IV.2. Nitruration :
D’après la norme NF A 02-010, La nitruration est un traitement thermochimique auquel est
soumis un produit ferreux pour obtenir un enrichissement superficiel en azote. Il consiste à fixer
l’azote à la surface du métal par réaction chimique et à le faire diffuser en phase ferritique, afin qu’il
forme avec le fer et les éléments d’alliage de l’acier des zones de nitrures très fins capables de
produire un durcissement de la couche enrichie.
Applications : Elle est pratiquée pour les axes de pistons, les soupapes, les vilebrequins, les arbres de
machines-outils, les arbres de pompes à eau…
IV.2.1. Techniques de nitruration :
La nitruration des aciers se fait sur un métal ayant subi au préalable un traitement thermique de
trempe et de revenu et présentant de ce fait une structure de martensite revenue offrant un
ensemble de caractéristiques mécaniques élevées. Elle s’effectue généralement à une température
comprise entre 450 et 580 °C, inférieure à la température de revenu de l’acier.
IV.2.2. La nitruration en bains de sels :
Elle s’effectue dans des mélanges de cyanures, cyanates et carbonates. L’apport d’azote est du à la
décomposition des cyanates formés par oxydation de cyanures :
4 NaCN + 2 O2 → 4 Na OCN
4 NaOCN → Na2CO3 + 2 NaCN + CO + 2 N
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IV.2.3. La nitruration gazeuse :
L’agent de nitruration le plus couramment utilisé est un mélange de gaz ammoniac et d’azote ou
de gaz ammoniac et de gaz endothermique. Au contact des pièces, à la température de traitement,
l’ammoniac est craqué suivant la réaction : 2 NH3 ↔2 N + 3 H2.
IV.2.4. Aciers pour nitruration :
Les principaux types d’aciers qui peuvent être nitrurés sont :
Types d’aciers
Nuances
Aciers au carbone
C 18 à C55.
Aciers au manganèse
20 Mn5, 35 Mn5, 40 Mn6.
Aciers au chrome
38 Cr4, 42 Cr4
Aciers au chrome-molybdène
25 CrMo4 à 42 CrMo4, 30 CrMo12.
Aciers au Nickel-chrome-molybdène
30 CrNiMo8, 35 NiCrMo16.
Acier à outils
X38CrMoV5, X100CrMoV5, X160CrMoV12
Acier inoxydables.
IV.3. Carbonitruration :
D’après la norme NF A 02-010, c’est un traitement thermochimique auquel est soumis un produit
ferreux porté à l’état austénitique pour obtenir un enrichissement superficiel en carbone et azote,
éléments qui se trouvent alors en solution solide dans l’austénite. Généralement cette opération est
suivie immédiatement d’un durcissement par trempe. La carbonitruration apporte à la pièce une
bonne tenue en service et une grande dureté superficielle.
Applications : Elle est pratiquée pour des pièces d’articulations, les engrenages, les arbres…
IV.3. Aciers pour carbonitruration :
Types d’aciers
Nuances
Aciers au carbone
jusqu’à C48.
Aciers au manganèse
jusqu’à 35 MF6.
Aciers au chrome
45 Cr2, 38 Cr4.
Aciers au manganèse-chrome
jusqu’au 35 CrMn4.
Aciers au chrome molybdène
jusqu’au 35 CrMo4
Aciers au Nickel-chrome
jusqu’au 30 NiCr11
Aciers au Nickel-chrome-molybdène
20 NiCrMo2 ou 16 NiCrMo13.
Aciers au chrome-molybdène-vanadium
X8 CrMoV5
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IV.4. Sulfo-nitruration :
Ce traitement augmente la résistance à l’usure en améliorant considérablement le frottement par
autolubrification. La profondeur traitée est de 0,2 à 0,5 mm.
La surface de la pièce est enrichie en soufre par chauffage vers 570 °C dans un bain de sels fondu.
Applications : Glissières, paliers, guides, arbres…
Retenons que :
En raison de leur intérêt sur le plan technique comme sur le plan économique, les traitements superficiels sont
de plus en plus largement utilisés dans de nombreuses branches industrielles et notamment dans la
construction automobile et l’outillage. Ces traitements couvrent en fait un domaine extrêmement vaste.
Mis à part les traitement mécaniques, qui font appel au durcissement par écrouissage, dans tous les autres cas
qu’il s’agisse des traitements dans lesquels le durcissement superficiel est obtenu par trempe après une
austénitisation locale rapide avec chauffage par induction, au chalumeau, par bombardement électronique ou
par laser, ou après une modification de la composition chimique des couches superficielles.
Les traitements superficiels qu’ils soient mécaniques, thermiques ou thermochimiques ou qu’il s’agisse de
traitements de revêtement superficiel, permettent d’améliorer notablement la résistance à l’usure au
frottement, à la fatigue et dans certains cas à la corrosion des pièces.
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