L`EUROPE RHENANE, CŒUR DE LA PUISSANCE ECONOMIQUE

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L’EUROPE RHENANE, CŒUR DE LA PUISSANCE ECONOMIQUE DE L’UE
Le Rhin : il a longtemps marqué une frontière conflictuelle entre pays
riverains. Jusqu’au milieu du XXe siècle, ce fleuve marque une coupure dans
l’espace européen. Avec la CECA en 1951, le Rhin devient le symbole du
rapprochement entre des pays autrefois en conflit. A part l’Italie : tous les pays
signataires faisaient partie du bassin rhénan et de ses affluents.
I) L’EUROPE RHENANE, L’AXE CENTRAL DE L’UE
A) Un fleuve, une région
DOCS p. 182-183 + DOSSIER p.188-190
Construction de l’Europe rhénane autour de l’axe du Rhin (Suisse-mer du
Nord) : DOCS 1 p.178 + 2 p.179
Liaisons transversales se greffant sur cet axe principal (liaison Main-Danube,
Mittelland Canal) et qui se renforcent dans le cadre de la construction européenne.
Voie fluviale du Rhin et de ses affluents : nombreux aménagements. Est devenue la
voie fluviale la plus fréquentée du monde.
Rhin = nombreux puissants ports fluviaux, tels que Duisbourg (1er port fluvial du
monde). Sillonné par des convois pouvant transporter jusqu’à 15 000 tonnes
(convois de 4 à 6 barges, correspondant à environ 1000 poids-lourds) de
marchandises, de produits lourds (produits pétroliers ou métallurgiques, dits
pondéreux1), de matériaux de construction (sables, graviers= mais aussi véhicules
(transroulage2) et de conteneurs, grâce à l’ intermodalité3. Part des conteneurs allant
croissante dans le trafic rhénan (8% actuellement) : une quarantaine de terminaux à
conteneurs (ports fluviaux et maritimes) ponctuent le bassin rhénan.
Gestion du Rhin internationalisée au sein de la CCNR (Commission Centrale pour
la Navigation du Rhin4).
Autoroutes et voies ferrées de plus en plus utilisées pour le ferroutage5
(appelé « Rhin d’acier ») : longent l’axe fluvial, entre la Ruhr et Rotterdam. Trafic
routier impressionnant : 25 000 camions par jours sur certains tronçons des
autoroutes rhénans (valeur médiane du trafic dans les régions de l’UE = 3000/jour).
Francfort, Amsterdam, Zurich : aux 1ers rangs des aéroports européens.
Francfort = 3ème aéroport d’Europe après Londres et Paris, mais 1er pour le fret.
Amsterdam et Zurich respectivement aux 4ème et 5ème rangs européens.
Vallées du Neckar, du Main, de la Moselle, le Hellweg (Ruhr) : axes
secondaires actifs qui alimentent l’axe rhénan et le mettent en relation avec ses
périphéries européennes (canal Rhin-Main-Danube).
1 Pondéreux : Se dit des matériaux dont le poids et la densité importante rendent le transport difficile.
2 Tansroulage (roll-on/ roll-of ou RoRo en anglais) : technique permettant à un véhicule routier d’entrer et sortir par ses propres
moyens d’un navire (ou, dans le cas de la « route roulante », d’un train).
3 Intermodalité : Système combinant plusieurs modes de transport.
4 CCNR : siège à Strasbourg, associant les Pays-Bas, l’Allemagne, la France, la Suisse et la Belgique. Double objectif : favoriser
la navigation rhénane et garantir la sécurité et le respect de l’environnement.
5 Ferroutage : transport des camions sur des trains adaptés.

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Circulation incessante avec addition de forts trafics régionaux, nationaux,
internationaux : importants problèmes de congestion.
B) Une puissante interface, segment du Northern Range
DOSSIER SUR ROTTERDAM p.186-187
Northern Range : littoral compris entre Hambourg et Le Havre. Sur 600 km de
littoral : exceptionnelle concentration de ports de premier plan. Rotterdam, Anvers,
Amsterdam : fenêtres maritimes de l’Europe rhénane.
- Rotterdam, sur le delta du Rhin = 3ème rang mondial pour son trafic annuel et 1er
marché pétrolier du monde. Est le point de passage entre le Northern Range et
l’Europe continentale. Assure plus de la moitié du trafic maritime européen : 378
millions de tonnes de marchandises transbordées en 2006, dont les _ sont des
entrées.
- Anvers et, dans une moindre mesure, Amsterdam : constituent des relais de
Rotterdam. Anvers est en fond d’estuaire de l’Escaut, mais relié au Rhin par des
canaux : est ainsi le 2nd port maritime de commerce européen (trafic de plus de 160
millions de tonnes en 2006)
Aménagements permanents de ces ports (pour accueillir des navires de grande
taille6) qui sont en mesure de rivaliser avec les autres grands ports mondiaux.
Spécialisation pour répondre aux modifications des frets. Terminaux pétroliers et
plates-formes logistiques sont à l’origine de zones industrialo-portuaires
gigantesques (chimie de base, agroalimentaire, métallurgie…) et de puissantes
concentrations industrielles.
Rhin moyen et supérieur : industrialisation plus récente et donc tourné vers la haute
technologie et la chimie.
Europe rhénane = hinterland puissant et dynamique. Ports sont des plates-
formes multimodales, bien reliées par des réseaux de transports performants et
bien intégrés à l’espace mondialisé :
- Les affluents du Rhin (Meuse, Ruhr, Moselle, Neckar, Main…) forment un vaste
réseau navigable, prolongé depuis 1992 par la connexion au Danube (canal Rhin-
Danube).
- Réseaux routiers et ferroviaires permettent des liaisons rapides avec le reste de
l’Europe. Le récent raccordement du réseau TGV à Strasbourg permet ainsi de
relier Paris au Rhin en 2h20 (4h auparavant). Le réseau des trains Thalys7
connecte également rapidement Paris à Bruxelles, Amsterdam et Cologne.
C) Une concentration d’hommes exceptionnelle
DOC 2 p.177 : Europe rhénane = 50 millions d’hbts.
Ruban méridien de très fortes densités : 750 km de long et rarement plus de 100
km de large. Densité de population moyenne : 520 hbts/km2 (5 fois celle de l’UE).
6 Des creusements successifs ont ainsi été nécessaires pour que le port de Rotterdam puisse accueillir de plus gros navires : eaux
de plus de 20 m de profondeur.
7 THALYS INTERNATIONAL : Société Coopérative à Responsabilité Limitée de droit belge Le capital de Thalys International
est réparti entre : 62% détenus par la SNCF, 28% détenus par la SNCB et 10% détenus par la DB. Thalys International assure le
service commercial du transport ferroviaire des passagers pour le compte de la SNCB, la SNCF et de la DB vers les destinations
suivantes : Paris, Bruxelles, Amsterdam, Cologne. Thalys est un service offert conjointement par les chemins de fer belges,
français, néerlandais et allemands.

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Seule discontinuité : Massif schisteux rhénan (Allemagne) peu peuplé.
Sinon : succession d’aires de peuplement essentiellement urbaines qui constituent
les plus fortes densités régionales du continent européen : 1 225 hbts/km2 aux
Pays-Bas, 998 dans la circonscription de Düsseldorf.
Population de l’Europe rhénane : main-d’œuvre très productive, à haut niveau
de qualification, notamment scientifique et technique. Est l’un des fondements de la
puissance en étant celui du savoir-faire et de la réussite des entreprises
industrielles et commerciales de la zone concernée.
II) UNE REGION AU CŒUR DE LA MEGALOPOLE EUROPEENNE
DOCS p.184-185
A) Un réseau urbain polycentrique
Europe rhénane : espace polycentrique, cad structuré par de très nombreuses
villes, sans que l’une d’elles ne centralise toutes les fonctions métropolitaines.
Semis urbain très dense, mais les villes ont des poids démographiques souvent
inférieurs au million d’hbts8 et de nombreuses villes se partagent les fonctions de
commandement et le pouvoir économique.
Amsterdam, Düsseldorf, Francfort et Zurich : centres de pouvoir économique
et financier en prise directe avec la mondialisation. Cependant, leur influence
n’égale pas celle des villes globales de l’UE (Londres, Paris).
Banque, finance et assurance : occupent une part significative de la population
active, souvent qualifiée.
Francfort (siège de la Banque centrale européenne) et Zurich : sont des places
boursières importantes en Europe.
B) Une accumulation exceptionnelle de richesses
Puissance de l’Europe rhénane inscrite dans l’histoire : flux d’échanges
attestés depuis le Moyen-Age9. Vieille tradition d’échanges, donc, mais aussi
ancienneté de l’industrialisation (Europe rhénane haut lieu de la Révolution
industrielle10).
L’essor de la sidérurgie (Ruhr) a reposé alors sur la présence d’énormes
ressources minières (charbon, fer), du Rhin (nécessaire aux échanges), mais aussi
sur des villes riches à forte tradition marchande et d’entrepreneurs dynamiques = cf.
les Konzern allemands comme Thyssen (Krupp pour la sidérurgie et la construction
mécanique) et BASF (chimie), les géants suisses de la pharmacie (Roche, Novartis)
ou le néerlandais Philips.
L’industrie demeure l’atout majeur de cette région. Même si une grande partie de la
sidérurgie et de la métallurgie a dû se reconvertir dans les 70’s et les 80’s du fait de
8 Cologne = 983 000 hbts ; Amsterdam = 735 000 hbts ; Francfort = 652 000 hbts…
9 Cologne (en Allemagne) était, par exemple, le siège de grandes foires commerciales dans lesquelles (et pas seulement dans
cette ville) s’échangeaient des produits venus du bassin méditerranéen (y compris du monde arabo-musulman), de la Baltique et
même de la lointaine Russie. Il existait même une organisation appelée Ligue hanséatique qui regroupait, au XIIIe siècle, près de
150 villes des rivages de la mer du Nord et de la Baltique, dont Bruges et Hambourg.
10 Cette région constitue également le berceau de certaines innovations techniques, comme le moteur à explosion (XIXe).

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la concurrence internationale, les industries de pointe (électronique) ont pris le
relais.
Explosion des services également (cœur commercial et financier : cf.
précédemment).
Quant à l’agriculture, elle est organisée autour de très grandes exploitations dans la
plaine germano-polonaise et est intégrée à une industrie agro-alimentaire
puissante.
Le « corridor » rhénan comprend trois grands ensembles du point de vue des
activités économiques :
- Ensemble Rhin-Ruhr : s’est développé autour des grandes métropoles aux
activités multiples de Cologne et Düsseldorf, des grandes villes industrielles
d’Essen et de Bochum et des pôles tertiaires de Bonn (ancienne capitale de la
RFA). L’économie a longtemps été fondée sur l’exploitation du charbon et l’industrie
lourde, mais se reconvertit maintenant vers les industries de transformation et le
secteur tertiaire.
- Région Main-Neckar : s’étend entre les confluents du Rhin, du Main et du Neckar.
Région dominée par la métropole de Francfort, capitale financière de l’Allemagne et
de l’UE. C’est aussi une région industrielle de 1er plan. En outre, l’université
d’Heidelberg (spécialisée notamment en physique) fait de cette ensemble l’un des
plus grands pôles scientifiques et culturels de l’UE.
- Région de Stuttgart : un des grands centres industriels du corridor rhénan. Parfois
surnommée « Silicon Neckar » en raison de l’implantation de nombreuses
entreprises de haute technologie. Elle se caractérise par la puissance de ses
industries de transformation. Elle accueille notamment de grandes entreprises de
l’industrie automobile (Stuttgart est le siège de Mercedes) et leurs équipementiers.
Les prolongements de l’axe rhénan :
- Au sud : le piémont alpin. La conurbation Bâle-Mulhouse se structure autour
d’activités transfrontalières franco-suisses et de leur aéroport commun. Bâle =
capitale de l’industrie pharmaceutique européenne accueillant d’importantes FTN,
dont Novartis (5e groupe pharmaceutique mondial). Profitant des cols alpins,
l’Europe rhénane s’ouvre sur le nord de l’Italie.
- Sur les affluents du Rhin : des bassins industriels puissants, comme la Sarre et la
Lorraine (développement grâce à la sidérurgie et à la métallurgie, aujourd’hui en
reconversion).
- Axe N/S du Rhin complété par une liaison vers l’Europe médiane11 : se fait par le
biais du canal reliant le Rhin au Danube. Permet de relier le port de Rotterdam
directement au port roumain de Constanza (sur la mer Noire). Cependant, le trafic
danubien reste peu développé.
Dans le cadre de l’UE et de l’EEE12 (Suisse) : actions de coopération
transfrontalières encouragées telles que Saar-Lor-Lux13 ou Regio basiliensis14.
11 Europe médiane : terme utilisé pour désigner l’Europe centrale, située entre l’Europe rhénane et le monde russe (dont la
Biélorussie et l’Ukraine).
12 EEE : L'objectif de l'Espace économique européen (EEE) est d'étendre le marché intérieur de la Communauté européenne à des
pays de l'Association européenne de libre-échange (AELE) qui ne veulent pas ou ne sont pas prêts pour entrer dans l'Union
européenne (UE). L'EEE vise ainsi à lever les obstacles pour créer un espace de liberté de circulation analogue à un marché
national. A ce titre, il inclut :

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Europe rhénane = 1er foyer éco européen représentant _ du PIB de l’UE. C’est
donc bien le cœur de la mégalopole européenne…
C) Des dynamiques spatiales inégales
Centres majeurs d’impulsion de la mondialisation, au cœur de la puissance
économique de l’UE :
- Les métropoles rhénanes telles que Zurich, Bâle, Francfort ou Amsterdam
- Dans une moindre mesure : Strasbourg (siège du Parlement européen avec
Bruxelles)
- Les ports du Northern Range
Mais, certaines régions sont en reconversion incertaine ou incomplète :
Lorraine, Sarre, Wallonie et certains secteurs de la Ruhr connaissent des difficultés
similaires à de nombreux autres pays noirs (chômage important notamment).
D) Des espaces saturés
Densités élevées, concentration des activités, emprise spatiale des réseaux
de transports : tout cela génère d’importants problèmes environnementaux
(pollutions diverses).
Efforts de protection et de requalification des friches sont les témoins de la
sensibilité des populations à ces questions : dépollution du Rhin, des sols,
réaménagement de sites industriels, politiques d’espaces verts…
SUJETS DE BAC :
- Sujet n°20, p.194-195
- Sujet n°24, p.200-201
- Sujet n°25, p.202-203
- Sujet n°26, p.204-205
- les quatre grandes libertés de circulation du marché intérieur : des personnes, des marchandises, des services et des capitaux ;
- des politiques communautaires dites politiques "horizontales", principalement la politique de concurrence.
En revanche, cet accord présente certaines limites :
- Le libre-échange est limité : il ne couvre pas certains secteurs comme l'agriculture et la pêche.
- L'extension du marché intérieur n'est pas complète : la libre circulation des personnes ne vaut que pour les travailleurs salariés
(alors qu'elle est totale pour tous dans l'Union européenne) ; les contrôles aux frontières entre l'UE et les trois pays AELE
subsistent ; il n'y a pas de rapprochement des fiscalités.
- L'EEE n'est pas une union douanière (pas de tarif extérieur commun) ; il n'a pas non plus de politique commerciale commune
vis-à-vis du reste du monde.
L'EEE exclut les autres éléments de l'intégration européenne qui sont : l'union économique et monétaire, la politique extérieure et
de sécurité commune, la coopération en matière de justice et d'affaires intérieures.
Remarque : L'accord créant l'Espace économique européen fut signé le 2 mai 1992, pour entrer en vigueur le 1er janvier 1994. Il
liait la Communauté (alors composée de 12 membres) et 6 des 7 États membres de l'AELE, puisque la Suisse ne ratifia pas
l'accord.
Depuis que trois États de l'AELE (Autriche, Finlande et Suède), sont entrés dans l'Union européenne début 1995, l'EEE ne
concerne plus que l'Islande, le Liechtenstein et la Norvège. Les nouveaux États membres ayant intégré l'Union européenne depuis
la création de l'EEE ont par le fait même accédé à l'EEE. Ce dernier regroupe donc actuellement les 27 pays membres de l'UE
ainsi que 3 pays de l'AELE.
13 Pour en savoir plus sur cette eurorégion : http://www.euregio.lu/
14 http://www.regbas.ch/f_home.cfm