séminomes augmente plus vite durant les 3 premiers intervalles de temps, il
atteint un plateau, et aucune différence n’est observée entre les types histolo-
giques pour la population noire (McGlynn et coll., 2003).
Concernant les tendances de l’incidence pour l’ensemble des tumeurs, bien
que les taux observés dans les différents registres soient hétérogènes, il existe
un même phénomène : un doublement de l’augmentation de tous ces taux,
que ce soit en France ou dans les pays européens, sur les 20 dernières années.
Dans le sud de la France, le taux d’incidence du cancer du testicule est passé de
1,27 à 3,04 pour 100 000 entre 1980 et 1999 (Walschaerts et coll., 2008). En
Italie, le taux d’incidence a augmenté de 2,3 à 3,9 pour 100 000 entre 1976 et
1995 dans la région de Varèse, et de 2,6 à 4,0 pour 100 000 dans la région de Turin
entre 1985 et 1995 (Purdue et coll., 2005). En Finlande, l’incidence est passée
d’environ 2,1 à 4,2 pour 100 000 entre 1975 et 1995 (Bray et coll., 2006).
Ces observations suggèrent une grande hétérogénéité géographique dans
l’incidence mais une relative homogénéité dans les tendances temporelles
d’une région à l’autre.
L’incidence a diminué pour les cohortes nées entre les deux guerres mondiales
avant d’augmenter en se superposant à celle des séminomes. Cette évolution
qui n’est pas expliquée, ne semble pas être un artefact d’enregistrement ou de
codage des tumeurs testiculaires (Hedelin et Remontet, 2002).
En étudiant la tendance de l’incidence par un modèle âge-période-cohorte,
l’effet cohorte de naissance révèle une diminution du taux d’incidence du
cancer du testicule pour les cohortes nées dans les années 1930 et au cours de
la seconde guerre mondiale à l’opposé de ce qui est décrit pour les autres
périodes de naissance (Walschaerts et coll., 2008). Ce phénomène, également
observable dans de nombreux pays européens (Danemark, Suède, Finlande...)
ne peut s’expliquer par une meilleure détection des cancers du testicule, ou un
meilleur enregistrement car il n’existe pas d’effet période.
Cet « effet de cohorte de naissance » souligne un effet générationnel, c’est-à-
dire un changement temporel dans les expositions qui pourraient être à
l’origine de la maladie. Etant donné que le pic d’incidence du cancer du
testicule survient entre les 20-35 ans, et en considérant qu’il est probable que
le cancer du testicule est souvent précédé d’un carcinome in situ, qui lui-même
aurait son origine dès la vie utérine, il est raisonnable de supposer que ces
changements se sont produits au cours de deux fenêtres d’expositions clés : in
utero et durant la puberté.
Causes possibles des tendances de l’incidence du cancer
du testicule
L’augmentation de l’incidence ne peut être due à des évolutions démogra-
phiques (il s’agit d’un cancer de l’homme jeune, et les évolutions sont standar-
disées en supposant que la structure d’âge de la population ne varie pas) ; elle
ANALYSE
51
Cancers du testicule, de la prostate, du sein et de l’ovaire