Découverte d`une protéine renforçant le système immunitaire

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Découverte d’une protéine
renforçant le système immunitaire
Un projet de recherche permet de découvrir comment certains patients infectés par le
VIH parviennent à résister naturellement à la maladie
Le Dr Rafick-Pierre Sékaly, Département
de microbiologie et d’immunologie de
l'Université de Montréal
Par : Matthew DiCicco
Le VIH est caractérisé par une dégénérescence des lymphocytes T
de la mémoire centrale, un type spécifique de cellules luttant contre
l’infection qui reconnaît les envahisseurs étrangers et se souvient
de la façon de les combattre. Aujourd’hui, une équipe de chercheurs
canado-américaine examine la manière dont les lymphocytes T
persistent chez les individus capables de contrôler naturellement le
VIH – appelés contrôleurs élites – sans avoir recours à de puissants
cocktails pharmaceutiques.
Le scientifique principal, le professeur Rafick-Pierre
Sékaly de l’Université de Montréal, et ses collègues,
ont découvert comment les contrôleurs élites
parvenaient à conserver dans leur ADN une
protéine spécifique régulant les lymphocytes T de
la mémoire centrale, les gardant en vie et prêts à
combattre. Les chercheurs étudient maintenant la
manière dont la protéine pourrait être modifiée pour
limiter la dégénérescence des lymphocytes T de la
mémoire centrale chez les autres patients.
l’infection était contrôlée avec succès grâce à un puissant cocktail
médicamenteux, un deuxième groupe d’individus suivant un traitement,
mais dont l’infection n’était pas contrôlée et un troisième groupe
d’individus ne présentant pas de symptômes. L’effet des lymphocytes T
de la mémoire centrale améliorés est tel que ceux qui étaient infectés et
qui ont été traités n’étaient pas en meilleure santé que ceux qui étaient
infectés mais qui jouissaient de la protection naturelle des lymphocytes T.
La protéine FOX03a est capable de placer le virus du VIH dans un état
défensif permanent au sein de l’organisme. Une recherche plus
approfondie pourrait permettre d’élaborer un vaccin, ou du
« Il s’agit d’un
moins des suppresseurs plus puissants pour le VIH. Les
chercheurs tentent maintenant de purifier la FOX03a
énorme progrès dans la
et de découvrir des molécules pouvant induire sa
compréhension de la manière
forme protectrice.
dont notre système immunitaire
réagit à des infections parfois
mortelles comme l’hépatite C »,
explique le Dr Sékaly.
« Nous avons démontré que dans le cas d’une infection au
VIH, les lymphocytes T de la mémoire centrale réensemencent le
système immunitaire pour l’amener à ce défendre », explique le Dr Sékaly.
Chez les personnes vaccinées pour parer à la maladie, les lymphocytes T
de la mémoire centrale sont encore actifs même après 30 ou 40 ans. Les
cellules se régénèrent à l’intérieur du corps, permettant à la personne de
conserver son immunité.
Le Dr Sékaly a découvert une protéine clé appelée FOX03a qui protège ces
lymphocytes T de la mémoire centrale des membres du groupe contrôleur
élite, leur conférant une mémoire et une fonction immunitaire supérieures.
La protéine est défectueuse chez d’autres individus infectés par le VIH qui
doivent suivre un traitement pour freiner la progression de la maladie.
Dans le cadre de son étude, il a examiné trois groupes distincts d’individus
touchés par le VIH : un premier groupe soumis à un traitement dont
En plus d’avoir un effet sur le traitement du VIH, cette
découverte pourrait être à l’origine de l’élaboration de
thérapies contre d’autres maladies qui affaiblissent le
système immunitaire comme l’arthrite rhumatoïde, le rejet
de transplantations de moelle osseuse et d’organes ainsi que
certains cancers.
« Il s’agit d’un énorme progrès dans la compréhension de la manière
dont notre système immunitaire réagit à des infections parfois mortelles
comme l’hépatite C », explique le Dr Sékaly.
Le Dr Sékaly a mené ces travaux en collaboration avec des collègues
du Centre Hospitalier de l'Université de Montréal et de l’INSERM, le
D r Elias El Haddad et le D r Julien van Grevenynghe, ainsi que le
professeur Jean-Pierre Routy, de l’Université McGill et Robert S. Balderas,
de l’Institut BD Biosciences de San Diego.
Le projet de recherche a été financé par l’Université de Montréal, le Centre
hospitalier de l'Université de Montréal, l’INSERM, le Centre de santé
de l’Université McGill, Genome Canada, Génome Québec, le Fonds de
la recherche en santé du Québec, les Instituts de recherche en santé du
Canada, les National Institutes of Health et BD Biosciences.
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Impression : juillet 2008
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