Sociétal 43 g 1er trimestre 2004
4LIVRES ET IDÉES
4CONJONCTURES
4REPÈRES ET TENDANCES 4DOSSIER
Al’aune du produit intérieur brut
par habitant, chaque Français
dispose de 26 000 dollars par an1, mais
le taux de croissance potentielle de
cette richesse est actuellement estimé à
un peu moins de 2 % l’an. Bien que d’au-
tres fassent mieux, les Etats-Unis princi -
palement, c’est, en niveau, un résultat
remarquable : la moitié des habitants
du monde disposent d’à peine plus de
5 000 dollars par an.
La France tient son rang en Europe, qui
constitue l’une des zones les plus riches
du monde. Les interrogations et les dou-
tes naissent de l’observation du faible
taux d’accroissement de cette richesse :
l’Europe dont la France non seule-
ment stagne au regard des zones à déve-
loppement rapide, mais, plus grave, traîne
vis-à-vis d’économies déjà plus déve -
loppées que la sienne, comme celle des
Etats-Unis.
L’économie du développement consti-
tue un gros chapitre de la litrature
économique. On sait beaucoup de cho-
ses sur les liens entre le développement
et ses facteurs : structures, qualité tant
de la main-d’œuvre et du capital que
des stocks d’infrastructures matérielles
ou immarielles. On progresse aussi
dans l’analyse des liens entre le dévelop -
pement et la qualité des organisations
qui régulent l’économie ou en résor-
bent les conflits. On sait, encore, analy-
ser de plus près le problème capital de
l’efficacité des choix dinsertion des
économies nationales ou des zones
économiques dans la mondialisation.
Enfin, les controverses que suscite tou-
jours la question du réglage macroéco-
nomique permettent d’éclairer ce qui
constitue, au regard du problème de la
croissance, son enjeu principal : com-
ment rapprocher au plus près la crois-
sance moyenne ex post de la croissance
potentielle ex ante. Il est normal, en
effet, que la croissance réelle s’enroule
autour de la croissance potentielle au
gré des fluctuations de la conjoncture,
Quel niveau de vie
voulons-nous ?
PHiLiPPe NASSe *
Si la vieille Europe – et la France en particulier
béné ficie d’un niveau de vie par tête qui reste
parmi les plus élevés du monde, sa richesse col-
lective ne s’accroît plus que lentement, notam-
ment par rapport aux Etats-Unis. Au-delà des
fluctuations cycliques, c’est bien sa croissance
potentielle qui est en cause, c’est-à-dire en fin de
compte sa productivité. Mais nos choix ne concer-
nent pas que notre génération : nous sommes à la
fois les héritiers de deux siècles de développement
économique et social et les responsables d’un legs
qui pourrait très facilement se dégrader, faute de
volonté d’adaptation. Il nous faut corriger la
double ineffi cacité d’une popu lation au travail
trop peu nombreuse et d’une sphère publique lar-
gement figée dans ses structures ; et favo riser
ceux qui travaillent au chan gement, tout en
1Source : Banque mondiale 2002 (en parité
de pouvoir d’achat).
* Economiste.
COMMENT RÉVEILLER LA CROISSANCE EN EUROPE
Soctal N° 43 g1er trimestre 2004
QUEL NIVEAU DE VIE VOULONS-NOUS ?
mais il faut s’attendre que sa moyenne,
en longue période, soit inférieure au
potentiel en raison des coûts de ces
fluctuations.
Ce potentiel pend des rythmes de
croissance de la main-d’œuvre et de sa
productivité, cette dernière résultant
d’un assemblage complexe entre la
croissance du capital productif, l’effet des
infrastructures et le « progrès économi-
que », terme ambigu qui regroupe tou-
tes sortes de progrès, comme celui des
connaissances scientifiques, de l’habileté
à les mettre en œuvre, et plus générale-
ment de l’art de s’organiser en société
économique.
Ainsi sommes-nous capables d’analyser
chez les autres les conditions du déve-
loppement. Mais à la question « quel
niveau de vie voulons-nous ? », un large
consensus s’établit naturellement pour
répondre : « le moins de fluctuations
possibles pour le maximum de crois-
sance potentielle », sans que nous nous
appliquions à nous-mêmes les ensei -
gnements que nous tirons de l’économie
du développement.
riCHeSSe Héritée,
riCHeSSe CoNStrUite
L’idée la plus forte qui se dégage des
progrès réalisés dans la compréhen-
sion du veloppement est que les
écarts dans le niveau de richesse dont
jouissent les habitants de la Terre ne
sont que la pointe de l’iceberg : ces diffé-
rences de niveau ne tiennent pas à une
raison, ou à quelques raisons particuliè-
res, mais s’enracinent à la fois dans la
totalité de l’espace économique social et
culturel des groupes concernés, et dans
l’évo lution historique de ces espaces.
C’est la raison pour laquelle le dévelop-
pement, y compris le nôtre, ne dépend
pas d’un « y a qu’à », sauf à tout changer,
y compris l’Histoire.
Personne n’est donc seul responsable de
son sort, triste ou enviable. De multiples
interactions existent, qui ne se réduisent
pas aux phénomènes de rente éliminés
dans la notion de produit intérieur brut.
La force économique, politique ou mili-
taire des uns influe sur les choix d’inser-
tion dans l’activimondiale des autres,
ou plus simplement modifie les prix de
l’échange pour le rendre inégal. Mais y
voir la cause principale de nos problè-
mes relèverait encore d’un songe creux.
Dans le cas de l’Europe, et spécifi -
quement de la France, nous sommes
effectivement responsables
de notre développement en
niveau, en qualité et en taux
de croissance. Cette res pon -
sabilité se partage dans le
temps entre héritage et
responsabilité propre. Lors -
qu’un Européen moyen entre
sur le marché du travail, quel
que soit son statut, ce qu’il y
gagne n’est pas seulement le
reflet de ses qualités propres,
mais dépend tout autant ou
plus encore des stocks maté-
riels et immatériels accumu-
lés par ses res et des
modes d’organisation qu’ils
ont su mettre en place avant
lui. Si un ouvrier européen
gagne en salaire direct et
indirect par heure environ
vingt fois ce que touche un
ouvrier chinois, ce n’est pas
parce qu’il est vingt fois plus
travailleur, courageux ou
habile ou qu’il dispose d’un
outillage vingt fois meilleur,
mais parce qu’il travaille en
Europe et que, de ce seul fait,
sa productivité personnelle
hérite des effets bénéfiques
de cette chose profonde, mystérieuse et
complexe qu’est une organisation éco-
nomique et sociale.
En pénétrant sur le marché du travail
et même, mais à un moindre degré,
en n’y pénétrant pas –, chaque Français
comme chaque Européen reçoit en héri-
tage les deux siècles de développement
économique et social qui nous ont faits
passer de l’économie agricole et de la
société rurale, que nous voyons presque
encore en cet état dans certains pays,
à la situation économique et sociale
d’aujourdhui.
Pour choisir maintenant notre forme et
notre rythme de développement, il nous
faut d’abord reconnaître que cet apport
est majeur. Mais il nous faut ensuite
prendre conscience que sa pérennité
n’est pas assurée. Pour « faire socié »,
surtout société économique, il faut
beaucoup de volonté et de compor -
tements positifs. Le lien social réalisé
dans l’économique se délite très vite si
chacun s’y comporte en pas-
sager clandestin. L’exemple de
l’Argentine est éclairant à
cet égard.
Cet héritage a un contenu
matériel – le stock de capital
et d’infrastructures mais il
a surtout un contenu imma-
tériel qui fait de lui un bien
collectif public, au sens que
chacun y a accès et peut y
puiser sans diminuer la part
des autres. Ce bien n’a pas
que des aspects positifs : le
négatif, et les corrections
qu’il appelle, nourrissent le
quotidien du débat social.
Mais nous ne discutons
guère le positif, comme s’il
était acquis pour toujours,
comme s’il était un allant
de soi. La nature collective
d’un bien pousse à en négli-
ger l’entretien. C’est, à vrai
dire, le danger qui nous
menace : oublier que la par-
tie la plus précieuse de ce
legs du passé, notre capaci
d’organisation et de réorga-
nisation en réaction aux
états changeants du monde, ne peut sur-
vivre que soutenue par une volonté col-
lective, intelligente et déterminée.
Notre Sort
DéPeND De NoUS
Les pays européens, et avec eux la
France, ne sont plus principalement
des puissances militaires ou politiques.
Mais leur puissance économique et
financre est telle dans l’équilibre du
monde qu’ils ne peuvent sérieusement
prétendre subir leur sort, ne pas pouvoir
le diriger.
L’héritage socio-économique qu’ils ont
reçu, la gestion qu’ils en font, l’évolution
Si un ouvrier
européen gagne
par heure
environ vingt
fois ce que
touche un
ouvrier chinois,
ce n’est pas
parce qu’il est
vingt fois plus
travailleur,
courageux ou
habile, mais
parce qu’il
travaille en
Europe et que,
de ce seul fait,
il hérite d’une
organisation
économique et
sociale.
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COMMENT RÉVEILLER LA CROISSANCE EN EUROPE
qu’ils lui commandent et l’augmentation
qu’ils lui apportent aboutiront finale-
ment au résultat trivialement mesuré
par le niveau du produit intérieur brut,
le PIB, et son taux de croissance. Nous
ne sommes pas que des héritiers : nous
guerons aussi notre propre pierre
apportée à l’édifice, et cette pierre n’est
pas seulement le volume de biens et de
services que nous sommes capables de
produire dans les conditions de l’ins-
tant, c’est aussi notre capaci à nous
orga niser, à nous adapter, à nous réfor-
mer pour continuer à produire, et de
plus en plus, ce PIB dont le nom reste le
même mais dont le contenu se trans-
forme chaque année de plus en plus
rapidement.
La question essentielle n’est pas, alors,
de savoir si les Français travaillent avec
ardeur ou sont au contraire paresseux.
Elle est de savoir si nous nous organi-
sons intelligemment pour continuer de
participer à un développement dont la
sophistication devient extrême, si nous
avons la volonté d’adapter sans cesse
notre organisation à cette exigence, et si
nous avons le courage de
réparer les dommages et les
coûts sociaux causés par
cette perpétuelle adaptation.
Pour un niveau donné de la
productivité horaire (c’est-
à-dire la richesse moyenne
produite par une heure de
travail), loisirs et consom-
mation sont des emplois
substituts de cette producti-
vi : en deux siècles, en
France, le temps de travail
s’est réduit de moitié, cette
réduction absorbant ipso
facto la moitié de la crois-
sance de la productivité
horaire2. Le temps de loisir constitue un
élément du niveau de vie. On observe
très généralement dans le monde que la
croissance du temps de loisir et celle du
niveau de vie monétarisé vont de pair,
au fur et à mesure que croît la produc-
tivité. Même en France, la récente
réduction du temps de travail par le
moyen de la loi n’est qu’une marche
anticipant le mouvement tendanciel.
Cette anticipation pose problème, car
elle revient à disposer de la productivité
avant que celle-ci soit effective.
Ainsi, se demander si les problèmes de
la France ne viennent que de la paresse
des Français n’a pas plus de sens que
croire en un sous-développement qui
ne viendrait que de la paresse des sous-
veloppés. Le vrai probme est, en
réalité, toujours le même :
c’est celui de la producti-
vité, en niveau et en crois-
sance, qu’il s’agisse de la
productivi horaire si l’on
s’intéresse au niveau de vie
global (loisirs et rému -
rations), ou de la producti-
vité par tête (la richesse
moyenne cée par tra-
vailleur et par an) si l’on ne
considère que le niveau de
vie monétari, ou plus généralement
encore du PIB par habitant.
L’iLLUSioN FrANÇAiSe
D’UNe eXCeLLeNte
ProDUCtiVité
Acette aune, les problè-
mes de la France peu-
vent être class en deux
registres, selon qu’ils nais-
sent dans les sphères privée
ou publique de notre écono-
mie. Dans la sphère privée, la
productivité par heure est
l’une des plus élevée du
monde, aussi forte que celle
des Etats-Unis. Mais ce résul-
tat fait illusion, car il s’ac-
compagne de faibles taux
d’activi des classes d’âge
jeunes et âgées, et de forts
taux de chômage.
En sous-représentant forte-
ment ces classes d’âge, par rapport aux
taux d’activiaméricains par exemple,
on exclut en tant qu’inactifs les jeunes
peu productifs parce qu’inexpérimentés,
et les plus âgés peu productifs parce que
peu adaptables. Mécaniquement, ces
exclusions majorent la productivipar
heure, mais le PIB par tête d’habitant
(calculé en intégrant ces inactifs ou ces
chômeurs), ne s’accroît évidemment pas
d’autant. Cela n’est pas l’effet de notre
paresse au travail, mais de notre paresse
intellectuelle à rechercher d’autres orga-
nisations de la société au travail, plus
intelligentes au regard du but poursuivi,
qui reste l’accroissement du niveau de
vie de tous.
A cet égard, l’une des conséquences
économiques les plus graves des mesu-
res de réduction du temps
de travail est d’avoir conduit
les entreprises à consacrer,
pour plusieurs années, leur
capacité de réorganisation
interne au seul but d’aug-
menter la productivité ho -
rai re pour financer, après
coup, les coûts de la réduc-
tion de la durée hebdoma-
daire du travail. On gaspille
ainsi les capacités d’adapta-
tion des entreprises pour rattraper l’er-
reur commise de descendre en une
marche, ce qui se serait naturellement
fait de façon progressive, et on s’est
écarté des réorganisations qui auraient
été les plus nécessaires pour embaucher
des jeunes et maintenir le plus long-
temps au travail les plus âgés. Cette
mesure est étranre à d’éventuelles
paresses ; mais elle est négative par son
effet sur le PIB par habitant.
Dans la sphère publique, les conventions
de la comptabilité nationale font qu’il est
difficile de mesurer la productivité. Dans
sa partie marchande, les rares comparai-
sons disponibles3entre public et privé
font apparaître des écarts allant au-delà
du simple au double. Ce ne semble pas
être la nature publique des entreprises
qu’il faille mettre en cause, mais plutôt
leur caractère monopoliste ou bien
concurrentiel. Ainsi, les résultats de très
grandes entreprises comme la SNCF ou
La Poste laissent mal augurer de leur
niveau de productivité. Là encore, il ne
s’agit pas d’un problème de paresse, mais
d’organisation : il n’est pas sans intérêt
2Olivier Marchand et Claude Thélot, « Deux
siècles de travail en France », INSEE, 1991.
3Par exemple : entre l’arsenal de Toulon et
un chantier naval de la même région, ou entre
les garages de La Poste et ceux des conces -
sionnaires privés.
En deux siècles,
en France, le
temps de travail
s’est réduit de
moitié, cette
réduction
absorbant ipso
facto la moitié
de la croissance
de la
productivité
horaire.
L’organisation
régionale de La
Poste a peu
évolué depuis
1914, celle du
fret SNCF depuis
les années 50.
Soctal N° 43 g1er trimestre 2004
QUEL NIVEAU DE VIE VOULONS-NOUS ?
d’observer que l’organisation régionale
de La Poste a peu évolué depuis 1914,
celle du fret SNCF depuis les années 50.
Au sein des administrations, cœur de la
sphère non marchande, le problème est
de même nature, car rien ne prouve que
les personnels y travailleraient moins
qu’ailleurs, et les analyses statistiques
démontrent qu’ils n’y sont pas surpayés.
Mais l’immobilisme des structures est
patent, comme est patente leur inadap-
tation croissante aux exigences de la
modernité.
Le fossé devient béant entre la partie de
l’économie soumise à la concurrence
et, de ce fait, astreinte à la forme
permanente de ses structures et de ses
modes de gestion – et l’ensemble formé
par les monopoles publics et les admi-
nistrations hostiles à toute réforme.
Le thème de la réforme de l’Etat relève
en France du « serpent de mer », alors
que depuis dix ans, et plus pour les pion-
niers, le grand vent des changements
balaye la plupart des grandes économies
déve loppées. Sur ce point, la France a
gravement décroché du peloton de tête.
Or notre ensemble public emploie plus
du quart des salariés français : il devient
complètement déraisonnable d’espérer
conserver une place de tête dans la
course mondiale à l’efficacité globale en
ne nous préoccupant pas d’une telle
fraction de son champ.
NiVeAU De Vie :
UN tierS AU-DeSSoUS
DeS etAtS-UNiS
Au total, le cumul de l’inefficacité
publique et de cette autre ineffica-
cité qui consiste à maintenir hors du
champ productif une trop forte part de
la population, par le chômage et les taux
d’activité trop faibles, entraîne deux
conséquences : avec la même produc -
tivité horaire du secteur marchand
qu’aux Etats-Unis, le niveau de vie de la
France est d’un tiers plus fai-
ble. En outre, les perspectives
de croissance de ce niveau
de vie deviennent médiocres,
car le moteur efficace que
constitue la productivité
horaire commence à peiner
quand il s’agit de tirer le
poids du véhicule tout entier.
L’hostilité des Fraais à
toute réforme a été mille
fois décrite : nous sommes
lucides, mais paralys par
une maladie de la volon
qui nous retient d’appliquer
à nos problèmes les solu-
tions à notre portée, et nous pousse à
nous réfugier dans le rêve. Nous vou-
drions rester en tête d’un monde éco-
nomique dont les mots clés sont
changement, ins ta bili, incertitude et
risque, en même temps que nous vou-
drions que tout soit garanti : l’emploi, le
niveau de vie, sa croissance et, surtout,
la pérennité des structures.
Le rêve se nourrit de l’observation : une
fraction de la populationnéficie de ces
garanties. Pourquoi pas l’ensemble,
pensent ceux qui oublient que dans un
monde de risque, les moyens de garantir
les uns sont prélevés sur ceux qui
s’exposent ? L’acceptabilité sociale d’un
mode de développement qui consiste à
perpétuellement surfer sur la crête de la
technologie la plus avancée implique d’y
préparer ceux qui seront capables de
tenir ce rythme, et de soutenir ceux qui
s’y engagent, tout autant que d’aider ou
de prendre en charge ceux qui ne peu-
vent suivre et en subissent les domma-
ges. Ainsi, l’acceptabili des réformes
que chacun pressent inéluctables passe
par une réorientation des
priorités données à l’usage
de l’argent public, privilégiant
l’aide au changement et non
le maintien de l’existant ou
la subvention à l’immobi-
lisme. Ce n’est pas d’une
extension toujours plus
large des droits et garanties
sociales pour chacun que
nous avons le plus besoin :
c’est de plus d’enseignement
supérieur et de recherche,
de plus de formation sous
toutes ses formes, initiale et
permanente, de plus d’ef-
forts de reconversion. Mais
nous avons aussi besoin de prendre
davantage en charge ceux qui sont réel-
lement victimes du développement parce
qu’ils ne parviennent pas à le suivre.
Le développement est une aventure
qui n’est jouable que si sa dimension
sociale est pleinement accomplie. Le vrai
sens social est à redécouvrir, qui ne
consiste pas à tout garantir mais à inci-
ter chacun à participer à l’aventure, tout
en pansant les plaies de ceux qui
échouent. Nous adapter est bien la seule
façon de survivre. g
Avec la même
produc tivité
horaire du
secteur
marchand
qu’aux Etats-
Unis, le niveau
de vie de la
France est d’un
tiers plus faible.
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