médecin, P. Barbier ou P. Lafitte. Ceci pour le basque, choix des textes à traduire ou
type de traduction choisie, car, pour le français, non sans quelque débat pourtant
comme le montrent encore quelques velléités récentes de réforme orthographique, la
question est, depuis assez longtemps, entendue. Mais l’auteur de ces lignes tient à
préciser, si nécessaire, qu’il trouverait tout aussi normal que d’autres choisissent
d’adapter leur méthode de traduction à tel ou tel autre dialecte “classique”, qui, de la
Soule à la Biscaye, a contribué à donner au cours des siècles à la langue basque, ses
colorations régionales. Cette variabilité dialectale du basque n’est pas sans analogie, on le
sait bien, avec bien d’autres domaines linguistiques, et par exemple pour le plus proche,
l’occitan, dans ses variantes gasconne et béarnaise, toulousaine et provençale ou
nissarde. Elle s’en différencie pourtant par le fait que, si l’occitan, dans tous ses
domaines ou à peu près, a depuis quelques siècles le contact principal avec une seule
langue officielle, l’ancienne “langue d’oïl” devenue le français, le basque, après avoir eu
un long contact, aujourd’hui sans guère d’incidence, avec le gascon, se confronte depuis
des siècles aussi, à deux langues étatiques et officielles: non seulement le français en
France, mais bien plus encore, et depuis bien plus longtemps, avec le castillan en
Espagne. L’incidence de cet état de fait sur les pratiques linguistiques, encore que peu
mesurée dans toute sa réalité, reste et restera nécessairement considérable..
Cette méthode se présente comme “abrégée”, c’est-à-dire si l’on veut,
incomplète. Le détail de tous les faits de langue susceptibles de faire problème à quelque
titre dans le passage d’une langue à l’autre exigerait à n’en pas douter une “grammaire”
de la traduction fort vaste. Le lecteur ne trouvera ici que des faits en nombre
relativement limité, touchant soit aux choses essentielles où les structures de deux
langues diffèrent et parfois s’opposent, ou à des faits plus secondaires. Ils ont été
retenus le plus souvent selon les données de l’expérience des dernières années et, en
particulier, celle des concours de recrutement pour l’enseignement secondaire. C’est à
ces techniciens obligés de la traduction que l’ouvrage s’adresse et voudrait rendre
quelque service en premier lieu, sans exclure pour autant ni les autres usagers,
aujourd’hui nombreux, dans la presse écrite et parlée ou ailleurs, ni les locuteurs basques
d’autres domaines dialectaux, d’abord les Souletins si proches de ce “navarro-labourdin
classique” sur des points essentiels de leur pratique dialectale, mais aussi tous les autres.
Ossès, 12 août 1996
Note liminaire à la deuxième édition
Cette nouvelle édition de la Méthode abrégée de traduction pour le basque et le
français ne comporte aucune modification importante par rapport à celle des Editions
Izpegi parue en 1997, mais seulement un certain nombre de corrections et d’ajustements
de détail. La référence reste toujours le modèle dialectal du navarro-labourdin
“classique” et littéraire tel que défini dans l’introduction. Peut-être l’usage dialectal est-il
cependant, pour la conformité de l’écrit à l’oral, du “lu” à “l’entendu”, encore un peu
plus précis, y compris dans certains dialectismes comme ceux des formes verbales. C’est
le résultat d’une pratique suivie de la traduction littéraire, en l’occurrence celle de textes
français en basque (Saint-Simon, Flaubert, Rousseau et Baudelaire, pour les prendre
dans l’ordre chronologique des publications), aussi bien que d’une réflexion analytique
sur la langue menées au cours de ces années.
Décembre 2006