champions
nationaux sur la
scène mondiale.
La pérennité des
bas coûts,…
… l’entrée à
l’OMC, les 400
millions de
consommateurs
potentiels,…
…, et les
multiples
incitations fiscales
attisent les
convoitises des
firmes étrangères.
Mais le Parti
souhaite fixer de
nouvelles
orientations pour
l’économie
nationale et
encadrer
davantage les IDE
« L’usine du
monde » se voit
« laboratoire du
monde »
Au programme :
… montée en
constitue un autre signal évident de la détermination au plus haut niveau du
PCC de s’affranchir des multinationales étrangères, aussi bien dans les
exportations qu’en matière de R&D.
Il va sans dire que les autorités actuelles reconnaissent le bien-fondé de
la politique d’ouverture et du recours aux capitaux étrangers. Toutefois, jouer
à plein la carte de la main d’œuvre bon marché et des bas coûts, comme elles
l’ont fait depuis 20 ans, ne leur paraît plus aussi judicieux qu’auparavant. Elle
a pourtant très bien fonctionné. L’Empire du Milieu a magnifiquement su
trouver sa place dans le mouvement de la globalisation qu’il a d’ailleurs
contribué à accélérer, en s’appuyant sur cet avantage comparatif. Le cas du
Guangdong est à ce titre révélateur. Cette province concentre un quart du stock
national d’IDE et les firmes à capitaux étrangers constituent 60% des
exportations et de la production industrielle. Alors que l’industrie
manufacturière - à forte intensité en travail - représentait 39,5% du PIB en
1990, elle avoisinait les 54% en 2004. « L’usine » du Guangdong est le pôle
emblématique de « l’usine du monde » avec 40 millions d’ouvriers
- notamment dans le Delta de la Rivière des Perles - dont 15 millions
d’immigrés des provinces intérieures de la Chine.
Depuis 2001, c’est son accession à l’OMC comme preuve de sa bonne
volonté que la Chine a choisi de mettre en avant. Le potentiel du marché
chinois, et en particulier de ses 400 millions de citadins, a fait le reste. Les IDE
cumulés se montaient fin 2005 à près de 600 mds $ (dans l’industrie
manufacturière exportatrice essentiellement).
Certains dirigeants aimeraient cependant bien tempérer les ardeurs des
investisseurs étrangers ou tout du moins, mieux les encadrer. D’abord pour
répondre aux protestations régulières des firmes chinoises qui se plaignent des
avantages accordés à leurs consœurs étrangères. Ces dernières sont encore
exemptées des droits de douanes sur les importations des biens intermédiaires
par exemple, ce qui désavantage considérablement leurs concurrents locaux
dont l’accès aux biens d’équipements étrangers est rendu plus coûteux par
exemple.
D’autre part, elles ont aux yeux de Pékin pris un trop grand ascendant
dans certains secteurs, ceux en particulier dans lesquels domine la demande
externe. On le mentionne rarement, mais l’ouverture se paye au prix fort pour
les Chinois. Les firmes étrangères détiennent une part croissante dans les
exportations (passée de 49% en 1998, à 59% en 2005) et occupent des
positions majeures dans de très nombreux secteurs. Les exportations, principal
moteur de l’économie chinoise, sont - faut-il le rappeler - passées de
436 mds $ en 2003 à 762 en 2005, et sans doute 900 en 2006.
Surtout, « l’usine du monde » se plaît à se rêver maintenant
« laboratoire du monde ». Et les Chinois comptent bien mettre à contribution
les groupes étrangers en les poussant, en particulier à investir dans des secteurs
innovants.
Pour le moment, le contenu en importation des productions destinées
aux exportations continue d’être très important et représente un coût trop élevé