L`emploi du mode subjonctif en français contemporain et ses

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Vilhelmina VITKAUSKIENĖ, Elina VERŽINSKAJA
L’emploi du mode subjonctif en
français contemporain et ses
équivalents lituaniens Subjonctif nuosakos vartojimas
šiuolaikinėje prancūzų kalboje ir
jos lietuviški atitikmenys
Vilhelmina VITKAUSKIENĖ
Prancūzų filologijos katedra, Filologijos fakultetas
Vilniaus universitetas, Universiteto g. 5, LT- Vilnius
Elina VERŽINSKAJA
Romanų kalbų katedra, VU Užsienio kalbų institutas
Vilniaus universitetas, Universiteto g. 5, LT- Vilnius
Summary
The Usage Of Subjonctive Mood in the Contemporary French
Language and its Lithuanian Equivalents
The problem of subjonctif mood still is very
urgent in the modern Romanic languages though
this issue has been analyzed by many French ( and
not only ) linguists. This article tries to define the
significance of subjonctif mood in the contemporary
French, to show the vitality of those forms in belles
– letters of the XXth century and to discuss the
grammatical possibilities of the Lithuanian language
while translating the subjonctif mood into it.
Key words: subjonctif, mode, valeur madale,
valeur amodale, actualisation du procès, catégorie
du temps, corrélation des temps, théorie chrono-
génétique.
Santrauka
Subjonctif nuosakos problema tebelieka aktuali
šiuolaikinėje romanistikoje, nors pati tematika buvo
nekartą ir išsamiai gvildenama daugelio prancūzų
(ir ne tik) kalbotyros specialistų. Šiuo straipsniu
siekiama nusakyti subjonctif reikšmę šiuolaikinėje
prancūzų kalboje, parodyti jos formų gyvybingumą
XX amžiaus grožiniuose tekstuose bei aptarti
lietuvių kalbos gramatines galimybes subjonctif
nuosaka išreikštų niuansų perteikimui.
Reikšminiai žodžiai: subjonctif, mode, valeur
madale, valeur amodale, actualisation du procès,
catégorie du temps, corrélation des temps, théorie
chrono-génétique.
Introduction
Le présent article est consacré à l’analyse de
l’emploi du mode subjonctif en français
contemporain et de ses équivalents lituaniens.
L’objet de l’article constitue l’analyse linguistique
du subjonctif français ayant pour but de présenter la
valeur du mode subjonctif en français moderne, de
montrer la vitalité de ses formes dans les œuvres
littéraires du XXe siècle et de relever les procédés
langagiers de rendre en lituanien les différentes
nuances que comporte le subjonctif français.
Dans le présent article nous avons recours à la
méthode descriptive sans négliger, pour autant, de
fréquentes remarques fondamentales relevant, elles,
de la méthode analytique.
La partie théorique comprend l’aperçu du
problème de l’existence du subjonctif, ses théories
essentielles, sa notion dans le français de nos jours
et son système temporel.
La partie pratique est destinée à l’analyse
linguistique pratique de l’emploi du mode subjonctif
en français contemporain. Pour l’étude des exemples
langagiers, nous nous sommes servis de dix œuvres
littéraires du XXe siècle. Si nous avons montré une
préférence marquée pour certains auteurs: A. Robbe-
kalbotyra
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kalbotyra
Griller («Dans le labyrinthe»), N. Sarraute (« Les fruits
d’or»), P. Modiano («Voyage de noces»), M. Duras
Le marin de Gibraltar»), R. Gary («Education
européenne»), Le Clézio («Le chercheur d’or»),
M. Yourcenar («L’œuvre au Noir»), M. Tournier
Vendredi ou les limbes du Pacifique»), G. Bataille
L’abée C.»), M. Butor («La modification»), c’est
tout simplement parce que ces auteurs présentent un
répertoire du subjonctif extrêmement riche et varié, et
que, si l’on nous passe l’expression –
«subjonctivement parlant» ils sont les plus
intéressants à étudier. Au total dans les textes
littéraires choisis nous avons recueilli 1293 exemples
dont 58 sont cités dans le présent article. Les cas que
nous avons retrouvés sont classés d’après leurs
emplois dans les phrases indépendantes ou
principales et dans les propositions subordonnées.
Pour l’analyse des exemples littéraires nous nous
sommes appuyés sur les données fournies par les
grammaires normatives françaises.
Ayant pris en considération que le mode subjonctif
peut avoir plusieurs équivalents en lituanien, à côté
des exemples français nous présentons également
leur traduction vers le lituanien, ce qui nous permet
de définir les équivalents lituaniens du subjonctif.
Pour la traduction des exemples choisis, nous nous
sommes servis des traductions déjà faites par les
traducteurs lituaniens.
Soubassements théoriques du mode subjonctif dans le
français moderne
L’étymologie du mode subjonctif vient du latin
subjunctivus, subordonnée – mode exprimant le plus
souvent un procès en tant qu’il dépend d’un autre
procès (Phelizon, 1976, 207).
Le subjonctif comme porteur de certaines valeurs
grammaticales se trouve au centre du problème des
modes en français. Il est même possible que le
subjonctif soit un des problèmes les plus compliqués
de la grammaire française (Référovskaïa, Vasiliéva,
1964, 219).
Depuis environ plus d’un siècle, grammairiens et
linguistes (F. Brunot, F. de Saussure, M. Grevisse,
G. Guillaume, G. Moignet, L. Clédat, J. Pinchon, G. et
R. Le Bidois, M. Cohen, M. Riegel, J. Ch. Pallat,
R. Rioul, R. L. Wagner, O. Soutet et beaucoup
d’autres) sont sans cesse revenus sur la question
des emplois et valeurs du subjonctif français,
nourrissant, par-delà les générations, des dialogues
et des querelles qui témoignent autant de leur souci
de comprendre que de la difficulté du sujet (Soutet,
2000, 1). Malgré les tentatives nombreuses des
linguistes, ce problème ne peut pas être estimé
définitivement résolu.
Dans la littérature spécialisée il existe un grand
nombre d’ouvrages et de théories consacrés au
subjonctif qui témoignent que l’opinion des
linguistes sur ce mode n’est pas unanime. En principe
toutes les théories du subjonctif font deux groupes
principaux.
Les uns estiment que le subjonctif est une forme
à plusieurs valeurs modales (Le Bidois, M. Grevisse,
G. Moignet, L. Clédat, J. Damourette, Ed. Pichon, J. de
Poerck, R. L. Wagner, J. Pichon, etc.). Les
représentants de ce point de vue s’appuient le plus
souvent sur l’entourage contextuel du subjonctif. Les
valeurs attribuées alors au subjonctif sont
nombreuses: subjonctif de désir, de supposition, de
doute, d’ordre, de possibilité, d’irréalité, d’injonction,
d’incertitude, etc.
Les autres ne reconnaissent au subjonctif aucune
valeur modale et le considèrent comme un simple
instrument de subordination (E. Lerch, Th. Kalepky,
C. de Boer, L. Foulet, F. Brunot, etc.). Leurs théories
d’amodalité du subjonctif sont fondées en général
sur des critères syntaxiques ou structuraux. On prend
en considération toute la structure syntaxique d’une
phrase ou bien on décrit la forme en question hors du
contexte et de la phrase.
Bien qu’il existe des points de vue différents, les
théoriciens d’aujourd’hui sont enclins à adopter la
théorie du subjonctif formulée par le linguiste français
Gustave Guillaume dans son œuvre «Temps et verbe».
G.Guillaume a créé une théorie temporelle du subjonctif
(la théorie chrono-génétique), selon laquelle les
notions du mode, de l’aspect sont absorbées par celle
du temps. Acceptée, nuancée ou récusée, cette théorie
constitue une base de référence interprétative qu’on
ne peut ignorer pour le sujet qui nous occupe et se
résume comme suit: les formes de l’indicatif
représentent pleinement le procès dans le temps, les
formes du subjonctif se placent à un niveau de
formation antérieure de la notion d’un procès réalisé.
Le subjonctif présente une image-temps incomplète,
c’est-à-dire l’impossibilité de situer le procès dans
l’actualité. Ainsi, la formation de l’image-temps
n’aboutit pas à son achèvement, la représentation
du procès se trouve dans une période de «devenir».
Il en résulte que le subjonctif exprime l’idée d’un
procès dont la localisation dans le temps reste
imprécise. L’idée d’un procès localisé avec précision
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L’emploi du mode subjonctif en français contemporain
et ses équivalents lituaniens
Subjonctif nuosakos vartojimas šiuolaikinėje prancūzų
kalboje ir jos lietuviški atitikmenys
sur le plan temporel est traduite par l’indicatif. La
réalisation ou la non-réalisation de l’image-temps se
trouve en dépendance du verbe de la principale, à
travers la valeur sémantique duquel on envisage
l’action de la subordonnée (Référovskaïa, Vasiliéva,
1964, 233).
Conformément à l’avis de la plupart des linguistes
modernes comme H. Nordahl, K. Togeby, V. G. Gak,
M. Arrivé, F. Gadet, M. Galmiche, R. Matonienė, etc.
la valeur propre du subjonctif suit de l’opposition
dans laquelle ce mode se trouve à l’indicatif. Grâce
au nombre de ses formes, l’indicatif est capable
d’actualiser un procès. On se sert de lui pour situer
une chose dans l’une des trois étapes de la durée.
Au contraire, le subjonctif n’exprime pas
l’actualisation du procès, on l’utilise toutes les fois
que dans un énoncé la prise en considération d’un
fait, l’interprétation d’un fait l’emportent sur
l’actualisation de ce fait (Matonienė, 2002, 20):
a. Je cherche une voiture qui ait un toit ouvrant.
b. Je cherche une voiture qui a un toit ouvrant.
En b, le verbe avoir est au présent de l’indicatif et
le procès est pleinement actualisé. Le référent de la
voiture existe: par exemple, je cherche cette voiture
dans un parc automobile.
En a, je me propose d’acheter une telle voiture.
Son référent est donc encore virtuel. L’actualisation
du verbe avoir n’est pas faite: je cherche une voiture
qui appartienne à un certain type de voitures.
Nous partageons l’avis de M. Riegel, J. Ch. Pellat,
R. Rioul, O. Soutet, R. Matonienė et constatons qu’il
est inexact de définir le subjonctif comme le mode de
l’irréalité par opposition à l’indicatif qui serait celui
de la réalité. Certains emplois de ces deux modes
peuvent appuyer cette opposition. Mais il est de
nombreux cas où le subjonctif exprime un fait réel (Je
regrette qu’il soit venu) et l’indicatif un fait virtuel
(Je pense qu’il viendra) ou irréel (Si j’avais de
l’argent, je serais heureux; mais je n’en ai pas).
Ainsi, nous appuyant sur l’étude effectuée, nous
partageons le point de vue de L. Clédat, G. Moignet,
O. Soutet et concevons le subjonctif de la façon
suivante: le subjonctif n’est à proprement parler ni le
mode du doute, ni celui de la négation, ni celui du
sentiment, ni celui de la volonté, ni celui de
l’appréciation, mais [...] il exprime ce que ces
différentes idées ont de commun, à savoir que l’action
est simplement «envisagée» au lieu d’être «affirmée»
(Soutet, 2000, 131). On ajoutera que le subjonctif
représente le procès à travers l’esprit du sujet parlant,
il désigne l’attitude personnelle du sujet parlant à
l’égard de l’énoncé (Matonienė, 2002, 20).
Si l’on considère l’emploi des modes dans le
français courant, il faut d’emblée rappeler que le
subjonctif y comporte deux temps seulement – le
présent et le passé. L’imparfait et le plus-que-parfait
du subjonctif, très employés à l’époque classique,
ne s’emploient plus aujourd’hui que dans un usage
recherché ou littéraire (Riegel, Pellat, Rioul, 1994, 327).
Même dans la langue écrite la position de ces deux
temps du subjonctif est ébranlée. De ce fait, on voit
que la disparition de l’imparfait et du plus-que-parfait
du subjonctif dans le français courant a fait disparaître
la catégorie du temps du système du subjonctif. Dans
le système du subjonctif il ne reste que la catégorie
de la corrélation des temps exprimée par l’opposition
du présent et du passé du subjonctif. Le présent du
subjonctif sert à exprimer la simultanéité-postériorité
par rapport à n’importe quel moment, le passé du
subjonctif désigne l’antériorité-parfait à n’importe
quel moment (Vassiliéva, Pitskova, 1979, 100-103).
Nous basant sur les recherches des linguistes
contemporains nous pourrions remarquer qu’il est
possible cependant que l’emploi du subjonctif au XXe
siècle soit moins fréquent qu’au XIXe siècle. L’étude
comparative effectuée par N. M. Vassiliéva et
L. P. Pitskova permet de constater que l’utilisation
des formes simples du subjonctif (présent et imparfait)
pour exprimer une action passée a baissé de 29%
dans les textes littéraires du XXe siècle:
2571
1866
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
No m br e
d'exe mple s
XIX-me scle
(10000 pages) XX-ième siècle
(10000 pages)
En tout cas une certaine réduction de l’emploi du
subjonctif ne signifie pas encore sa disparition
complète. Par contre, s’appuyant sur un nombre
considérable de faits linguistiques, le linguiste
français M. Cohen considère que le subjonctif est
une forme vivante non seulement dans la langue
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littéraire écrite, mais aussi dans la langue parlée,
quoique l’emploi de ce mode soit différent dans ces
deux domaines de la langue. L’auteur indique qu’il y
a même des cas où l’indicatif cède ses positions au
subjonctif, par exemple, après la conjonction après
que où le subjonctif gagne du terrain (Référovskaïa,
Vasiliéva, 1964, 231-232). M. Cohen fait également
observer que si les formes de l’imparfait et du plus-
Analyse linguistique pratique de l’emploi du mode subjonctif
en français contemporain et de ses équivalents lituaniens
que-parfait du subjonctif sont rarement employées
en français moderne, ce n’est pas l’indicatif qui en
profite, mais plutôt les deux autres formes du
subjonctif: le présent et le passé (idem).
Donc il suffirait de puiser dans la réalité du langage
pour fournir des arguments valables à l’appui de
l’assertion sur la vitalité du subjonctif en français
contemporain (idem).
Le subjonctif dans les propositions indépendantes
ou principales
Le subjonctif a une valeur modale différente selon
qu’il est employé dans une proposition simple ou
dans une subordonnée. Les valeurs essentielles du
subjonctif en phrase indépendante ou principale sont
suivantes:
Valeur impérative:
«Qu’ils aillent au diable» (Sarraute, 1963, 25).
Tegul eina jie po velnių“ (Sarraute, 2003, 20).
Valeur optative:
«Les hommes disent toujours tout, pourvu qu’on se
laisse faire» (Gary, 1956, 56).
Vyrai visada viską pasako, kad tik jiems
nesipriešintum“ (Gary, 2001, 43).
Valeur exclamative:
«Que le Ciel soit loué ! s’exclama l’étudiant» (Gary,
1956, 65).
Garbė dangui! – sušoko studentas“ (Gary, 2001, 50).
Ainsi, il est à remarquer qu’en proposition
indépendante et dans les propositions principales, le
subjonctif ne dépend pas d’un terme principal, la
valeur du mode n’y est pas conditionnée par un
élément du contexte. Il exprime par sa propre force
modale que le procès est envisagé par un acte
d’intelligence ou bien qu’il soit l’objet d’un sentiment.
Il peut exprimer un ordre ou un souhait, une
concession ou une supposition, etc. Mais en français
contemporain son emploi indépendant se réduit à un
nombre de cas très limité (dans dix œuvres littéraires
on n’a trouvé que 74 exemples).
En lituanien le subjonctif dans les propositions
indépendantes ou principales est exprimé le plus
souvent au moyen des conjonctions suivantes: tegul,
kad, kad tik, jeigu tik:
«Que Chrétien et Jean pâlissent s’ils le veulent sur les
attributs de la personne divine, fit avec dédain le jeune
clerc» (Yourcenar, 1968, 72).
Tegu Kretjenas ir Janas džiūsta, jei nori, studijuodami
Dievo atributus, – su panieka atšovė jaunasis mokslinčius
(Yourcenar, 2000, 51).
«Que quelqu’un entende son appel, qu’un seul d’entre
eux veuille bien venir se ranger à ses côtés... Qu’un seul
autre regard que le sien perçoive ce qu’il voit...» (Sarraute,
1963, 72).
Kad bent kas išgirstų jo šauksmą, kad bent vienas
žmogus stotų jų pusėn... Kad dar nors vienas pastebėtų tai,
ką mato jis...“ (Sarraute, 2003, 59).
«Pourvu que Grillet fasse vite ! Pourvu qu’il arrive à
emporter le panier à temps !» (Gary, 1956, 95).
Kad tik Grijė viską suspėtų padaryti! Kad tik jam
pavyktų laiku išnešti pintinę!“ (Gary, 2001, 74).
«Parmi les animaux de l’île, les plus utiles seraient à
coup sûr les chèvres et les chevreaux qui s’y trouvaient en
grand nombre, pourvu qu’il parvienne à les domestiquer»
(Tournier, 1972, 47).
Iš salos žvėrių, jeigu tik tai jam pavyktų jų prisijaukinti,
pačios naudingiausios, žinoma, būtų ožkos ir ožiukai, kurių
buvo gana daug“ (Tournier, 1995, 42).
Le mode subjonctif employé dans les propositions
indépendantes ou principales à valeur impérative se
traduit généralement vers le lituanien par celui
d’impératif dans la plupart des cas avec le verbe à
l’indicatif et à valeur optatif par celui d’optatif le plus
souvent avec le verbe au subjonctif et plus rarement
à l’indicatif :
«Qu’elles s’écartent. Qu’on disperse ce troupeau hébété.
Et qu’on m’amène le coupable. [...] Qu’on lui passe les
menottes» (Sarraute, 1963, 48).
Liepkite joms pasitraukti. Išvaikykite tą apkvaišusią
bandą... O kaltininką atveskite pas mane. [...] Uždėkite
jam antrankius“ (Sarraute, 2003, 40).
«Qu’il me laissent en paix ! Que cette sonnerie arrive !»
(Butor, 1957, 148).
Kad tik mane paliktų ramybėje! Kad tik greičiau
suskambėtų varpelis! “ (Butor, 1987, 188).
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Après les conjonctions que et pourvu que les
deux langues sont enclines à employer le mode
subjonctif:
«Qu’ils ne voient pas ce qui est là, entre nous, qu’ils ne
s’approchent pas de cela, c’est tout ce que je leur demande»
(Sarraute, 1963, 136).
Kad tik niekas nematytų, kas vyksta tarp mūsų, kad tik
nesiartintų – tai viskas, ko iš jų prašau“ (Sarraute, 2003,
111).
«Pourvu que Grillet fasse vite ! Pourvu qu’il arrive à
emporter le panier à temps !» (Gary, 1956, 95).
Kad tik Grijė viską suspėtų padaryti! Kad tik jam
pavyktų laiku išnešti pintinę!“ (Gary, 2001, 74).
Tandis que le mode subjonctif dans les
propositions exclamatives devient généralement en
lituanien celui de l’indicatif:
«Que notre sol soit nettoyé de tous ces militaires!»
(Duras, 1952, 372).
Tegul nuplauna nuo mūsų žemės tas kariaunas!
(Duras, 1999, 247).
Le subjonctif dans les propositions subordonnées
La définition étymologique du subjonctif nous
indique déjà que ce mode s’emploie en dépendance
d’un verbe principal. Il en résulte que le subjonctif
est employé le plus souvent dans les propositions
subordonnées.
La valeur du subjonctif en proposition
subordonnée est déterminée du contexte constitué
par la proposition principale. Traditionnellement on
distingue trois groupes de propositions
subordonnées:
relatives;
complétives;
circonstancielles.
Relatives
De manière générale, le mode à employer dans les
subordonnées relatives dépend du sens.
Si la relative complète et précise le sens de
l’antécédent, si elle exprime une constatation ou
affirme un fait sans apporter appréciation subjective,
personnelle, le mode à employer est l’indicatif. Mais
si la relative exprime un souhait, une intention, une
possibilité, un but à atteindre, si elle contient une
appréciation subjective, le mode à employer est le
subjonctif:
«Il y a aussi le paysage, comme je le vois par la lucarne,
le seul paysage que je connaisse et que j’aime [...]» (Le
Clézio, 1957, 34).
Dar yra peizažas, kurį matau pro langelį, vienintelis
peizažas, kurį pažįstu ir myliu [...]“ (Le Clézio, 1987, 25).
Nous appuyant sur un nombre important de cas
tirés de textes littéraires choisis (au total 99 exemples),
nous considérons qu’en français contemporain
l’emploi du mode subjonctif dans les propositions
relatives continue à occuper ses fortes positions
(surtout après un superlatif ou une expression de
valeur analogue).
En traduisant les subordonnées relatives vers le
lituanien au lieu du mode subjonctif on emploie
généralement celui de l’indicatif, bien que le subjonctif
et l’infinitif apparaissent aussi, mais plus rarement :
«Sitôt que je l’eus, cette idée me parut être la meilleure
que j’eusse eu depuis longtemps» (Duras, 1952, 54).
Ši mintis man pasirodė geriausia, kokia jau seniai
nebuvo kilusi“ (Duras, 1999, 63).
«Voyez-vous, cela n’arrive presque jamais de trouver
quelqu’un qui ose avoir son propre goût et le dire comme
vous... quelqu’un qui aborde une œuvre en toute pureté,
sans idée préconçue...» (Sarraute, 1963, 76).
Suprantate, retai kada sutiksi žmogų, kuris drįstų turėti
savo paties nuomonę ir atvirai ją išsakytų, kaip jūs... žmogų,
kuris žvelgia į meno kūrinį tyromis akimis, be jokių
išankstinių nuostatų...“ (Sarraute, 2003, 61).
«Il n’est rien d’humain qui ne serve de piège à tous les
hommes: nous ne pouvons faire que chacune de nos
pensées ne nous leurre et ne soit là, si nous avions quelque
mémoire, pour nous donner bien vite à rire» (Bataille,
1950, 118).
Visa, kas žmogiška – tai spąstai, kuriuos galima
paspęsti kiekvienam žmogui. Jei mes turime šiokią tokią
atmintį, negalime nuginti apgaulingų minčių, iš kurių patys
ir pasijuokiam“ (Bataille, 1999, 125).
Il y a un nombre peu important d’exemples où le
verbe au subjonctif n’est pas maintenu en général
dans la phrase lituanienne. Dans ce cas-là, ce verbe
est remplacé par le nom ou l’adjectif, ou tout
simplement il est omis:
«Mais l’orge et le blé prospéraient, et Robinson éprouvait
la première joie que lui eût donnée Speranza – mais
combien douce et profonde ! [..]» (Tournier, 1972, 57).
Bet miežiai ir kviečiai augo gerai, ir Robinzonas patyrė
pirmąjį jam Speranzos suteiktą, – tačiau kokį saldų ir gilų!
– džiaugsmą [...]“ (Tournier, 1995, 52).
«[...] c’était la première nourriture qu’il eût prise dans
l’île le lendemain de son naufrage» (Tournier, 1972, 187).
[...] tai buvo jo pirmas valgomas daiktas saloje rytojaus
dieną po laivo sudužimo“ (Tournier, 1995, 171).
Complétives
La grammaire française a souvent recours aux
Vilhelmina VITKAUSKIENĖ, Elina VERŽINSKAJA
L’emploi du mode subjonctif en français contemporain
et ses équivalents lituaniens
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