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Publié dans: G. Ruffino, ed.: Atti del XXI Congresso Internazionale di Linguistica e Filologia Romanza,
(Palermo, 18-24 settembre 1995): vol.2 Morfologia e sintassi delle lingue romanze, Niemeyer, Tübingen,
1998, 631-643.
Claude Muller
Université de Bordeaux-III
Que, la subordination et l'inversion complexe.
1.Introduction.
Les analyses de la conjonction que sont souvent sommaires: les grammaires se
contentent de dire que la conjonction introduit les subordonnées complétives: ce terme
échappe ainsi à l'analyse fonctionnelle, puisque les subordonnées sont des catégories
relevant de la vieille analyse logique. C'est généralement par la négative qu'on définit
fonctionnellement la conjonction.
D'autre part, sa définition catégorielle, en synchronie du moins, qui la rapproche des
connecteurs de la coordination, laisse à désirer: on a cherché à la rapprocher des
prépositions (Emonds,1985, pour l'anglais), ou des relatifs conformément à son origine
diachronique (Le Goffic,1992: un relatif qui représenterait toute la proposition; Estelle
Moline, 1994), mais on ne peut décrire tous les emplois de cette façon.
Dans la direction de Tesnière, celle d'un translateur, on trouve le point de vue
guillaumien selon lequel la conjonction que est un terme formant un nom à partir d'une
proposition, mais ce point de vue a ses limites (cf.Annie Boone, 1994).
Je vais, dans ce qui suit, essayer de déterminer à différents niveaux les fonctions de la
conjonction, et montrer pourquoi et comment cette marque peut être rapprochée de
certains emplois de l'inversion du sujet clitique en français.
Je précise que je travaille dans un cadre théorique issu du tranformationnalisme de
Harris et non de Chomsky, et que j'envisage un énoncé comme l'aboutissement d'un
processus dérivationnel qui combine plusieurs types de structure: grosso modo, un
schéma énonciatif, simple ou complexe; une structure prédicative, c'est-à-dire
l'agencement et la hiérarchisation des prédicats et de leurs arguments; une ou plusieurs
structures syntagmatiques, dans lesquelles apparaissent les contraintes proprement
grammaticales et dont l'aboutissement linéaire est l'énoncé.
Dans cette perspective, il y a des fonctions à différents niveaux: