Tale S, SVT, 2007-2008 2/3
P305
A la mort des cellules d’un organisme ou lors de l’isolement d’une masse d’eau (courant profonds), le 14C n’est plus renouvelé
(fermeture du système). Le rapport 14CO2 / 12CO2 de l’échantillon diminue au cours du temps. La mesure de ce rapport dans
l’échantillon permet donc de connaître l’age de fermeture du système, donc la mort de l’organisme.
On appelle S l'isotope stable correspondant à l'élément P, le rapport isotopique mesurable par le spectrographe est donc P / S.
Par ailleurs Po/S est connu et identique à celui de l’atmosphère actuelle (1,2 10-12)
P/ S = Po/S . (e-λ t) t = -1/λ . ln((P/S)/( Po/S)) = 1/λ . ln((Po /S)/( P/S))
3) Evolution de la concentration en éléments fils
A priori au temps To on dispose déjà d'une certaine concentration inconnue Po et Fo d’éléments dans le système chimique
étudié. Dans l'hypothèse où le système évolue en système clos (aucun apport de P ni fuite de F) on a à chaque instant
F = Fo + (Po -P). où (Po-P) représente les nouveaux éléments F formés.
On peut écrire : Po = P eλ t d’où la relation : F = Fo + P (eλ t - 1)
Pour les calculs, compte tenu des valeurs usuelles de λ et des ages des roches, la valeur de λ t est faible et dans ce cas, on peut
raisonnablement utiliser l'approximation eλ t - 1 = λ t F = Fo + P.λt F/S = Fo/S + P/S.λt
Les rapports F/S et P/S sont mesurés au spectrographe de masse mais Fo n’est pas connu.
Cas du couple 40K / 40Ar
Le couple 40K / 40Ar se prête particulièrement bien à une analyse aisée de datation. En effet, la seule source terrestre de 40Ar est
le 40K ce qui signifie que tout le 40Ar actuel est issu de 40K ancestral.
L’argon étant un gaz, il s’échappe de la lave dès son arrivée en surface. On peut alors estimer que F0 est négligeable (il est de
toutes les manières négligeable devant P0 si on prend la précaution de travailler sur des minéraux riches en K, tels que l’orthose
ou les micas)
L'équation devient : F = P.λt Æ (t = 1/λ.(F/P)) F/S = P/S.λt
Le calcul de t est donc possible à partir des mesures de F et P ou des rapports isotopiques F/S et P/S.
Cependant, pour des roches récentes, les géochimistes estiment que la contamination des échantillons par le 40Ar de
l’atmosphère peut ne pas être négligeable (les roches récentes de surface peuvent présenter des gaz interstitiels plus ou moins
en contact avec l’atmosphère). Dans de tels cas, des facteurs correctifs sont apportés à l’équation.(ce qui sera parfois le cas
pour la datation de roches de l’époque des premiers homininés).
4) Exemple du couple 87Rb/87Sr où Po et Fo ne sont ni connus, ni négligeables
Le Rubidium et le Strontium sont deux éléments chimiques que l’on peut rencontrer dans des minéraux de roches
magmatiques (micas et feldspaths par exemple)
Le Rubidium 87 (élément père, P) se désintègre en Strontium
87 (élément fils, F). Mais il existe un autre isotope stable du
Strontium , le Strontium 86 (nommons le S)
formation d'assemblages chimiques de
composition spécifique : les minéraux
magma initial :
F0 + S = 20 %
F0 / S = 1/2 %
autres éléments chimiques
F0
S
Au moment de sa formation, un minéral comporte du
Strontium : Fo + S à une teneur qui lui est propre. Mais le
rapport Fo/S sera identique pour tous les minéraux. La teneur
actuelle F en Rubidium est plus élevée du fait de la
désintégration du Rubidium
Minéral 1 : F0 + S : 40 %
F0 / S = 1/2 %
Au moment de sa formation, le même minéral contenait du
Rubidium à une teneur P0 devenue actuellement P
Par ailleurs, les différents minéraux d’une roche ont le même
âge puisqu’ils se sont formés en même temps (sauf quelques
rares cas…)
Minéral 2 : F0 + S = 60 %
F0 / S = 1/2 %
De ce fait : En réalisant des mesures sur divers minéraux issus de
l’échantillon, on obtient un nuage de points. Ces points doivent
appartenir à la même droite coupant l’axe des ordonnées en Fo / S
F/ S = Fo / S + P / S . (eλ t - 1)
simplifiée en : F/ S = Fo / S + P / S . λ t
Le tracé de la droite (isochrone) à partir du nuage de points permet
donc de retrouver Fo / S
La mesure de la pente de la droite permet de trouver la valeur
de (eλ t – 1) = λ t
nuage de points
expérimentaux
F0/S
F/ S
P/S
eλt - 1 = λt
Courb e i sochrone