Catalogue n° 19 - Librairie Alain Cambon

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n° 37
n° 43
n° 22
Les photographies ont été faites
par Suzanne Nagy-Kirchhofer.
Catalogue réalisé par Raphaël Thomas
avec le concours d’Alain Cambon.
La première de couverture est un montage réalisé à partir des numéros 6, 9, 76 et 85.
I. L’ARCHITECTURE FRANÇAISE AU TOURNANT DES XIXe ET XXe SIÈCLES
A- L’importance de l’École des Beaux-arts
Avant d’étudier divers aspects de l’architecture française à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, on
ne peut que souligner l’importance de l’École des Beaux-arts de Paris, dans laquelle étudièrent les
architectes les plus importants de l’époque.
n° 2
2. FORMIGÉ ( Jean Camille ou
Jules). Monument public, élévation de la façade principale.
Encre de Chine, lavis et aquarelle. 62 x 101 cm.
Déchirure en haut dans la partie gauche.
Dessin d’école. Probablement de Jean Camille
(1845-1926). Son fils Jules (1879-1960) fut également élève à l’École des Beaux-arts (atelier Pascal).
n° 1
1. FORMIGÉ, Jean Camille (1845-1926).
Établissement thermal.
Crayon, aquarelle et encre de Chine. 66 x 95 cm. Daté
10 mars 1870.
Jean Camille Formigé entra à l’École des Beaux-arts en
1865 (atelier Laisné).
(Pour Formigé, voir également les n° 11, 74 et 75).
3. PELLECHET, A. Élévation et plan masse d’un monument en
pointe.
Crayon et lavis de bistre. 47 x 31,4 cm.
En haut à gauche, tampon de l’École des Beaux-arts, Concours d’émulation, 8 février
1893. Signé en bas à droite : « A. Pellechet, El. de Laloux ».
n° 3
B- Grandes commandes privées
Nous avons choisi de mettre en valeur l’architecture française à travers trois exemples de commandes
privées importantes : un grand hôtel de luxe, un pavillon restaurant au bord des Champs-Élysées et
le siège d’une grande banque. Ces exemples, significatifs du travail de cette époque, montrent toute
l’importance donnée à l’architecture par les commanditaires.
4. PILLE, Louis (1868-1899). Projet
de Gendarmerie. (1887).
Encre de Chine et encre rouge, aquarelle, lavis
d’encres. 49,2 x 33,5 cm. Signé en bas à droite
et daté « 30 Nov.bre 87 ».
6. MARTINET, Henri (1867-1936).
Projet pour le Pavillon Bellevue à
Meudon.
Ce dessin comprend le bâtiment principal (élévation, plans masse du rez-de-chaussée et du
premier étage et coupe), les écuries et annexes
(élévation et plan masse), la prison (plan masse et
élévation) et un plan général.
Dessin de concours de l’École des Beaux-arts.
Aquarelle. 62 x 98 cm. Signé en bas à droite :
« H. Martinet ». Papier légèrement abîmé en
haut des marges latérales.
n° 4
5. PILLE, Louis (1868-1899).
Projet de statue sur une grande
place.
Encre de Chine et lavis d’encres brune, grise
et rouge. 59,5 x 51 cm. Petites déchirures dans la marge gauche. Signé en bas
à droite : « L. Pille, élève de Monsieur
Pascal ».
Dessin pour le concours d’émulation de
l’École des Beaux-arts (tampon en haut à
gauche avec date mal lisible).
n° 5
Henri Martinet reçut d’abord une formation en
horticulture à Versailles, complétée ensuite par
des cours d’architecture à Tours (étant originaire
d’Azay-le-Rideau). Après un stage en Angleterre, il
débuta sa carrière au service de la Compagnie internationale des Grands Hôtels (C.I.G.H.), filiale
de la Compagnie internationale des Wagons-Lits ;
fondée à Bruxelles en 1894, il s’agit de la première
chaîne hôtelière internationale. La C.I.G.H. avait
pour volonter de fournir aux clients des WagonsLits un hébergement et un service de luxe avant et
après leur voyage. Henri Martinet est notamment
célèbre pour avoir réalisé le jardin de la Rhonelle
à Valenciennes ou le Parc Beaumont à Pau. Il travailla à Biarritz, Aix-les-Bains, Hendaye, Le Touquet, Châtellerault, Valence, mais également en
Autriche, en Belgique, en Turquie et en Bulgarie.
Ce projet est sans doute un dessin de présentation
pour l’hôtel de la C.I.G.H. à Meudon. Il était alors
entouré d’un vaste jardin à l’anglaise, avec des
serres (en bas à droite du dessin). Martinet avait
prévu une terrasse sur le toit, et un accès par funiculaire (à gauche du dessin) ; un funiculaire existait bien à cette époque à Meudon, entre 1893 et
1934, reliant les bords de Seine (actuelle gare de
tramway Brimborion) à la gare de Meudon-Bellevue. On distingue dans le fond du dessin, à gauche
de l’hôtel, l’église Notre-Dame de l’Assomption.
Le Pavillon Bellevue de Meudon fut ainsi construit
à la toute fin du XIXe siècle, mais l’hôtel rencontra
rapidement des difficultés à attirer des clients et la
C.I.G.H. s’en sépara en le vendant à Louis-Auguste
Paillard qui y ouvrit son restaurant. Paillard revendit ensuite le pavillon au riche héritier américain
Paris-Eugène Singer qui l’offrit à Isadora Duncan
pour y ouvrir une école de danse ; cette dernière
s’y installa en 1913 mais le lègua très vite à l’état
français qui transforma le site en hôpital pour accueillir les blessés de retour du front pendant la
Première Guerre Mondiale. En 1922 s’y installe
un Office National des Recherches scientifiques
et industrielles et des Inventions, qui devint en
1938 le Centre National de la Recherche Scientifique Appliquée, et plus tard le C.N.R.S. (Centre National de la Recherche Scientifique). Le
Pavillon de Bellevue à Meudon est aujourd’hui
encore un campus et siège administratif régional
du C.N.R.S.
Bibliographie :
- Albert Mühl, « 125 ans Compagnie internationale des
wagons-lits », Freiburg, 1998.
- Denis Guthleben, « Le Pavillon Bellevue », C.N.R.S.,
Images d’hier et aujourd’hui.
(Voir également le détail reproduit au centre de la
première de couverture).
n° 6
7. Pavillon de l’Élysée, propriété de Monsieur Paillard.
Aquarelle et encre de Chine. 56,5 x 49,5 cm.
Élévation du pavillon Paillard. En bas à gauche « Façade sur l’avenue de Marigny ». En bas à droite : « Monsieur Paillard Pavillon de l’Élysée
Échelle de 0,01. P.M. » Signature de l’architecte.
En 1898, Monsieur Paillard (le même Paillard que celui qui acheta le Pavillon Bellevue de Meudon à la Compagnie Internationale des Grands
Hôtels), déjà propriétaire du Café Riche, café littéraire et artistique qui accueille les célébrités du jour, artistes, littérateurs, hauts fonctionnaires, fait édifier par Albert Ballu, le Pavillon Paillard, devenu ensuite Pavillon de l’Élysée puis Élysée Lenôtre, en 1984.
Cet élégant pavillon de style Louis XVI, situé dans le Carré Marigny, devait recevoir la riche clientèle attendue pour l’Exposition Universelle
de 1900.
Ce dessin doit être un des projets proposés à Paillard en vue de la construction de cet imposant restaurant.
n° 7
Ci-dessus, n° 8, Projet A ; et à droite, n° 8, Projet C
8. FIVAZ, Henri. Projets pour la Zurich, compagnie générale d’assurance, au 5, rue Pillet-Will (Paris,
9e arrondissement). Trois dessins.
- « Projet A » : Crayon, encre de Chine et lavis, sur calque. 49 x 60 cm. Élévation, échelle de 0,01 pour 1 mètre. Tampon « Henri Fivaz, architecte, Paris » en bas à droite.
- « Projet B » : Crayon, encre de Chine et lavis, sur calque. 57 x 45,5 cm. « Façade », élévation, échelle 0.01 pour Mètre. Tampon « Henri
Fivaz, architecte, Paris » en bas à droite, avec la mention non complétée « Paris, le … ». En bas à gauche, l’échelle et : « Dressé par l’Architecte soussigné. »
- « Projet C » : Crayon, encre de Chine et lavis, sur calque. 58 x 101 cm. Plusieurs déchirures avec manques de calque sur tout le pourtour,
sans atteinte au dessin (ou atteinte très mineure). « Immeuble rue Pillet-Will et rue Lafayette. Façades », élévation, échelle 0m01 pour
Mètre. Tampon « Henri Fivaz, architecte, Paris » en bas à droite, avec la mention non complétée « Paris, le … ». En bas à gauche, l’échelle
et « Dressé par l’Architecte soussigné. »
Ce troisième projet, « projet C », plus complet, alignant les deux façades de l’immeuble avec la rotonde d’angle, est également le plus proche
de celui réalisé : plus sobre que les deux précédents dans son décor, il n’est cependant pas parfaitement identique à l’immeuble actuel, qui
fut conçu, dans un goût similaire, par les architectes Paul Friesse et Cassien Bernard, pour accueillir les bureaux de la banque CCF (Crédit
Commercial de France, dont le nom est encore visible sur les façades).
Henri Fivaz construisit entre autres le Casino du Tréport, le Palais d’été de Forges-les-Eaux et de nombreuses constructions privées.
n° 8, Projet B
C- L’effervescence des Expositions Universelles
Les Expositions Universelles organisées à Paris furent le creuset d’importantes évolutions et innovations architecturales, et une source
d’inspiration pour de nombreux artistes.
10. ROBIDA, Albert (1848-1926). « Le Pont de Prague donnant accès à l’Exposition rétrospective & archéologique, côté
des berges d’Orsay, rive gauche ».
Crayon gras. 55,4 x 44,8 cm. Déchirures dans les marges, avec un manque dans
la partie droite.
(Voir également la reproduction en troisième de couverture).
Vue du Pont Charles de Prague représenté sur la Seine à Paris, le
long du quai d’Orsay. Il s’agit d’une réplique sous laquelle l’eau
ne coule pas, construite sur la berge. À droite, on peut voir un
taureau androcéphale ailé assyrien. Au fond, sur la rive droite
de la Seine, un décor vénitien avec le Palais des Doges, les deux
colonnes de la Place Saint-Marc et le Pont du Rialto enjambant
le fleuve. En arrière-plan, le Palais du Trocadéro, construit pour
l’Exposition Universelle de 1878 et démantelé en 1935.
9. Vue de l’Exposition Universelle de 1889. (1886).
Ce vaste projet fut publié dans un long article intitulé « L’ExDessin au crayon avec mise au carreau. 49,1 x 64,5 cm. Mention « Eden Revue » au crayon bleu dans le ciel et « Eden Revue 1886 » au dos. position de 1900 », rédigé, signé et illustré par Robida dans
C’est à cette date de 1886 que fut organisé un concours demandant aux participants un projet complet pour l’Exposition de 1889. Cent-sept la revue « Le Monde moderne » de janvier 1896 (pages 97
concurrents y participèrent. Le dessin que nous présentons, esquisse de l’un des concurrents, donne une vue d’ensemble de son projet, prise de la et suivantes) ; ce dessin y est reproduit en page 110. Ce projet
Rive Droite avec la tour de trois-cents mètres imposée dans le concours. Nous n’avons pu en retrouver l’auteur. Les projets pour la tour de trois- intégrant à Paris les grandes portes des capitales du monde ne
cents mètres ont été publiés dans « Le Moniteur de l’Exposition de 1889 » (1885, 1886, 1887). Le projet auquel semble ressembler le plus notre vit pas le jour, et Robida réalisa sur la Rive Droite son « Vieux
Paris ».
dessin est celui de Eiffel et Sauvestre (avec un petit fronton au premier étage et deux pavillons avec dômes de part et d’autre de la tour).
Bibliographie : « 1889, la Tour Eiffel et l’Exposition Universelle », Musée d’Orsay, 1989.
Nos remerciements à Monsieur et Madame Hamon pour leur aide.
11. FORMIGÉ, Jean Camille (1845-1926). Exposition Universelle de 1889,
Palais des Beaux-arts et des Arts Libéraux.
Le Palais des Beaux-arts et le Palais des Arts libéraux sont deux palais jumeaux élevés pour l’Exposition
Universelle de 1889, en parallèle sur le Champ-de-Mars, de part et d’autre de la Tour Eiffel, construite
à la même occasion.
Formigé crée une grande halle en fer, couronnée en son milieu par un dôme d’une hauteur de 54 mètres,
recouvert de tuiles émaillées aux couleurs bleu et topaze. À son extrémité, côté Seine, une large façade
flanquée de deux pavillons d’angle chacun couronné d’un dôme ; côté jardin, une galerie perpendiculaire à la halle : la galerie Rapp pour le Palais des Beaux-Arts, la galerie Desaix pour les Arts libéraux.
n° 11-c
n° 11-a
a) Coupe transversale du Palais des Beaux-arts.
Crayon. 20,5 x 41,5 cm, sur une feuille de
47,5 x 64 cm.
On distingue très bien la structure du bâtiment, avec
ses galeries qui le longent et l’étage sous la halle.
b) Élévation d’un des pavillons d’angle vers
la Seine du Palais des Beaux-arts.
Crayon, encre de Chine, aquarelle et rehaut de
peinture blanche sur calque. 87 x 62 cm, contrecollé sur une feuille de 89 x 66 cm. Déchirure
le long du pli central, sans manque, et marque
de pli horizontale.
c) Décor polychrome pour le dôme d’un
pavillon d’angle vers la Seine.
Crayon et aquarelle. 34 x 60 cm. Petite déchirure
dans la marge inférieure, sans atteinte au dessin.
d) Entrée de la Galerie Rapp, façade latérale.
Crayon sur calque. 45 x 28,1 cm, contrecollé
sur une feuille de 55,8 x 28,8 cm.
e) Plan masse du rez-de-chaussée de la Galerie Rapp. (Photo sur demande).
Crayon et lavis sur calque. 28,2 x 79 cm, contrecollé sur une feuille de 46 x 89,5 cm.
f) Plan de la Porte Rapp. (Photo sur demande).
Crayon, aquarelle et lavis. Avec une esquisse
au crayon de ce même plan. 26,2 x 35 cm.
n° 11-b
n° 11-d
12. KAEMMERER, Frederik Hendrik.
Projet d’affiche ou de couverture lors de
l’Exposition Universelle de 1889.
Encre de Chine. 49,5 x 34,5 cm. Signé en bas :
« F.H. Kaemmerer ».
Deux personnages élégants, une homme et une
femme, appuyés à une rambarde, regardent la ville.
Dans la partie haute du dessin figure le Palais du Trocadéro bâti pour l’Exposition Universelle de 1889.
Le bâtiment représenté en bas à droite, avec ses deux
grandes cheminées, pourrait être une partie du Palais
des Machines. L’espace laissé vide au milieu, face aux
personnages, nous laisse penser qu’il s’agit d’un projet d’affiche ou de couverture, dans sa version avant
la lettre.
Peintre de paysage et de genre, Frederik Hendrik Kaemmerer est né à La Haye en 1839
et mort à Paris le 4 avril 1902. Il grandit à La
Haye et étudia à la Royal Academy of Art où il
reçut une formation dans la tradition romantique. Ses premières œuvres sont essentiellement des paysages dans le style de l’école de
La Haye. Il exposa pour la première fois en
1861 à Rotterdam.
Il arriva à Paris en 1865 et y fut l’élève de Gérôme qui lui enseigna un style académique
toujours emprunt de romantisme. Il se spécialisa dans les peintures de genre anecdotiques dans le style français du XVIIIe siècle. En
1870, il exposa pour la première fois au Salon
de Paris, il y remporta une médaille quatre
ans plus tard.
Kaemmerer obtint en 1889 une médaille
d’argent à l’Exposition Universelle de Paris et
fut également nommé Chevalier de la Légion
d’honneur.
Kaemmerer se donna la mort volontairement
dans son atelier à l’âge de 62 ans. Ses œuvres
sont aujourd’hui conservés dans des musées
prestigieux tels ceux d’Amsterdam, Münich,
Mulhouse ou encore Washington.
13. DEGLANE, Henri (18551931). Projet de grand escalier,
avec les armes de la Ville de Paris.
14. GIRARD, Charles.
a) Pavillon des provinces de
Flandre et Artois à l’Exposition
internationale des Arts et Techniques, Paris, 1937.
Aquarelle sur papier à grains épais.
36,5 x 46 cm. Signé en bas à droite « Ch. Girard 1937 ».
n° 14-a
b) Comptoirs – certainement
autour des pavillons coloniaux –
à l’Exposition internationale des
Arts et Techniques, Paris, 1937.
n° 14-b
Encre de Chine et aquarelle. 35,2 x 55,3 cm.
Marge gauche légèrement brunie.
Mention au dos : « G. Palais, Henri Deglane,
vers 1896 ». Henri Deglane participa à la
conception et à la construction du Grand Palais, entre 1896 et 1900, avec ses confrères Albert Louvet, Albert-Félix-Théophile Thomas
et Charles Girault. Ce dessin est sans doute
un projet d’escalier pour le Grand Palais.
(Voir la reproduction en troisième de couverture).
La pavillon de Flandre-Artois, à
gauche et au centre sur le dessin, fut
construit par les architectes Morel,
Quetelard et Barbotin. À droite du
dessin apparaît une partie du pavillon
de Picardie. Ce dessin semble être un
relevé in-situ exact des bâtiments.
n° 13
Six dessins à l’aquarelle sur papier à
grains épais. Contrecollés sur une
feuille de 37,5 x 63,5 cm. Chaque
dessin est signé « C. Girard » en bas
à droite et numéroté en bas à gauche.
Chacun de ces petits pavillonscomptoirs a un style géographique
propre : Afrique subsaharienne,
Maghreb, Asie du Sud-Est, ExtrêmeOrient…
Ils pouvaient servir par exemple de
« buvettes ». Ces dessins étant du
même artiste et de la même facture
que le dessin précédent, il y a fort à
penser qu’il s’agisse également de relevés in-situ d’éléments ayant existé
pendant l’Exposition.
D- Des architectes français à l’étranger
Dès cette époque, de nombreux architectes français sont allés travailler à l’étranger, notamment en Afrique du Nord. Certains sont allés encore plus loin, par exemple en Amérique du Sud. En effet, à partir du
début du XIXe siècle, l’architecture et l’urbanisme connaissent un nouvel essor en Argentine. La bourgeoisie et les élites, dans une volonté d’écrire une nouvelle page et d’amoindrir l’héritage espagnol se tournent
vers l’Europe et la France. Plusieurs artistes, architectes et ingénieurs français arrivent donc à Buenos Aires dès 1820, dans le but de faire de la ville une capitale culturelle rayonnante. D’importants monuments
furent bâtis par des Français pendant tout le XIXe siècle, façonnant le paysage urbain dans un goût français qu’on retrouve encore aujourd’hui en Argentine. Dans cette mouvance, nous nous intéresserons à deux
architectes, l’un suisse, l’autre français, tous deux anciens élèves de l’École des Beaux-arts de Paris.
15. Ensemble de dessins de Gaston Louis Mallet et de Jacques Dunant.
Nous proposons un important ensemble de dessins et documents des architectes Jacques Dunant
(1858-1939) et Gaston Louis Mallet (1875-1964) : dessins d’école de Mallet, projets pour la cathédrale San Isidro de Buenos Aires par Dunant, projets communs pour la « Casa de Rentes » à Buenos
Aires, « Palacio de la Infancia » dans la Province de Santa Fe, un hôpital pour la Province de Mendoza,
un grand complexe hôtelier « Balneario de Carrasco » en Uruguay, etc. Une trentaine de dessins et
plus de 150 photographies et reproductions de dessins offrant une vision large et précise du travail de
l’école française en Amérique du Sud.
Cet ensemble est détaillé dans un tiré-à-part disponible sur demande.
DUNANT et MALLET. Hôtel Balneario de Carrasco (Uruguay). (n° 13)
DUNANT. « Proyecto para la Nueva Iglesia de San Isidro. » (n° 5)
DUNANT et MALLET. « Concurso de croquis para Casa de Renta. » (n° 7)
MALLET. « Provincia de Mendoza – Hôpital principal. » (n° 12)
Élévation, coupe et plan masse d’une église ou cathédrale à
plan centré. (n° 16)
MALLET. Arc triomphal. (n° 6) : dessin et photographie de la maquette du projet.
DUNANT et MALLET. « Palacio de la Infancia ». (n° 10)
« Monument d’Alexandre Empereur de Russie. Tzar Libérateur de la Bulgarie. » (n° 17)
II. PARIS
A- Les Invalides
16. VISCONTI, Louis-Tullius-Joachim (17911853). L’intérieur du dôme des Invalides avec le
tombeau de Napoléon.
Mine de plomb. 45,5 x 31,2 cm. Signé en bas à droite : « L. Visconti fecit 184[X] ». Restauration au coin supérieur gauche.
C’est Louis Visconti qui réalisa en 1840 les décorations dans Paris pour le retour des cendres de
Napoléon Ier de Sainte-Hélène. Il se vit confier
dans la foulée, en mars 1842, après concours, la
construction du tombeau de l’Empereur pour les
Invalides. Il fit alors réaliser, pour recevoir le futur sarcophage de quartzite rouge, d’importantes
transformations sous le dôme des Invalides, en
faisant percer notamment l’immense excavation
pour la crypte ouverte dans laquelle se trouve le
tombeau de Napoléon depuis le 2 avril 1861.
Le dessin est très fidèle au projet qui a été réalisé.
On y voit au fond à droite le Christ en croix de
Henri de Triqueti. La date près de la signature est
difficilement lisible. Elle se situe entre 1842 et
1848. Il s’agit peut-être d’un dessin préparatoire
à une gravure.
Bibliographie : Françoise Hamon et Charles MacCallum, « Louis Visconti, 1791-1853 », Paris, Délégation
à l’Action Artistique de la Ville de Paris, 1991.
(Pour Visconti, voir également le n° 21).
17. [CRÉPINET, Alphonse-Nicolas
(1826-1892)]. Tombeau de Joseph
Napoléon Bonaparte aux Invalides.
(1862).
Encre de Chine et crayon. 43,7 x 38 cm. Dessin doublé, déchirures restaurées. Manques de papier dans la marge inférieure.
n° 16
L’architecte a ajouté des silhouettes de personnages au crayon, déambulant autour du tombeau.
Ce projet est celui qui a été réalisé, entre 1863 et 1864 ( Joseph-Napoléon Bonaparte mourut à Florence en 1844, sa dépouille fut rapatriée en France en 1862 ; il repose dans la chapelle Saint-Augustin de l’église du Dôme des Invalides depuis le 22 mars 1864).
Il est l’œuvre de l’architecte Alphonse-Nicolas Crépinet (1826-1892), qui fut en 1859 inspecteur des travaux du tombeau de Napoléon Ier, réalisé par Louis Visconti (duquel il fut l’élève à l’École des Beaux-arts). Crépinet a également fait partie des cinq lauréats retenus
pour participer à la phase finale du concours pour la construction du nouvel Opéra de Paris (remporté par Charles Garnier).
n° 17
n° 19
n° 18
18. [CRÉPINET, Alphonse-Nicolas]. « Dôme, Croisée au-dessus de la Porte
d’Entrée » (mention en haut à droite).
Encre de Chine et encre rouge. 57 x 63,6 cm. Légères marques de plis avec petites déchirures sans manques
en haut et en bas du pli central.
Projet pour la fenêtre située au-dessus de la porte d’entrée (sous le fronton). Mention au dos : « N° 3, Hôtel des Invalides, Dôme, Croisée au-dessus de la Porte d’entrée, une Croisée ». La feuille porte en haut à gauche : « N° 3 ».
19. CRÉPINET, Alphonse-Nicolas. « Projet de réunion des principaux services de
l’État dans un seul édifice, Esplanade des Invalides. » (Vers 1870).
Encre de Chine et aquarelle. 93,5 x 53,2 cm. Dessin doublé, déchirures restaurées. Manques de papier dans les
marges supérieure et inférieure, atteignant dans la marge inférieure la partie gauche de l’échelle et la partie
droite de la signature : signé en bas à droite « A. Crépinet Archit[…], Pa[…] ».
Étonnant projet d’aménagement de l’Esplanade des Invalides par Alphonse-Nicolas Crépinet, prévoyant, entre la
rue de Fabert et les rues Robert Esnault-Pelterie et de Constantine (nommées sur le plan rue d’Iéna), deux rangées
de trois immeubles (reliés en continu par des ponts au-dessus des rues de l’Université et Saint-Dominique). Ces
immeubles sont longés, côté extérieur, par des douves à eau. Au milieu (à l’emplacement de l’actuelle avenue du
Maréchal Galliéni), se trouvent des jardins avec fontaine ; celle la plus au nord, côté Seine, rejoint les douves par un
système de cascades. Crépinet prévoyait de percer un large boulevard allant de l’extrémité nord-est des Invalides
(au croisement de la rue de Grenelle et du boulevard des Invalides) jusqu’au Pont de la Concorde, ainsi ce projet
prévoyait la destruction du Palais Bourbon ! Il prévoyait d’autre part un hémicycle directement contre l’hôtel des
Invalides, côté nord.
B- Paris divers
n° 20-a
n° 20-b
20. LORMIER, Jules Émile (Rouen, 1856 - ...). « Métropolitain de Paris, Ligne N° 4, Passage sous la Seine (1905-1910) ». Deux dessins.
a) « Caisson comprimé pendant le fonçage ». Signé en bas à droite « J. Lormier (A & M, Paris) ». Inscription au dos à la craie blanche : « M. Chagnaud ».
b) « Raccords des caissons en Seine par caissons mobiles ». Signé en bas à gauche « J. Lormier (A & M, Paris) ». Inscription au dos à la craie blanche : « M. Chagnaud ».
Chaque feuille mesure 73,5 x 123,5 cm, est marouflée sur toile et montée sur châssis, dans un cadre de 105 x 153 cm. Les titres sont inscrits sur des cartouches de laiton.
En 1904, un concours fut organisé pour la réalisation du tunnel du métropolitain, sous la Seine, pour relier la place du Châtelet à la place Saint-Michel. C’est Léon Chagnaud qui remporta ce concours avec un
système de caissons métalliques montés sur les berges et foncés verticalement dans le lit du fleuve. Léon Chagnaud créa ainsi à partir de 1905 le premier passage du métro parisien sous la Seine. Ces dessins furent
commandés à Lormier afin de montrer le savoir-faire de son entreprise. Il existe une carte postale du premier dessin, portant le nom de la société « Entreprise L. Chagnaud » au centre.
Jules Émile Lormier fut élève à l’École impériale des Arts et Métiers de Châlons-en-Champagne (promotion CH-1872), de 1872 à 1875.
Nous avons retrouvé différents dessins de Lormier au Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris. Ceux de grandes tailles sont tous entoilés et montés sur chassis, dans un encadrement comparable au
nôtre, et proviennent pour la plupart de dons d’entreprises. Il est à penser que Lormier n’était en rien l’inventeur de toutes les machines qu’il représentait mais que ses connaissances d’ingénieur et son talent de
dessinateur lui permettaient de mettre en valeur le travail de ces entreprises.
Nos remerciements à Madame Raczynski et Monsieur Dufaux du C.N.A.M. ainsi que Madame Gérard de la Bibliothèque de Châlons-en-Champagne pour leur aide.
22. GOBAUT, Gaspard (1814-1882).
Le Palais de Justice de Paris avec derrière la Sainte-Chapelle.
21. VISCONTI, Louis-Thullius-Joachim.
Souvenir de la fête donnée par la Ville de
Paris à l’occasion du mariage de son altesse Royale le Duc d’Orléans.
Aquarelle, lavis gris, sur trait de crayon noir,
avec rehauts de gouache blanche et rehauts d’or.
27,5 x 17,5 cm. Signé en bas à droite. Déchirure
restaurée en haut à gauche, épidermures Titré au
crayon noir sur le montage.
Ferdinand Philippe, duc d’Orléans, fils aîné de LouisPhilippe, épousa le 30 mai 1837 la princesse Hélène
de Mecklembourg, à Fontainebleau. Le comte Molé,
premier ministre, voulut donner au mariage de l’héritier du trône un éclat tout particulier pour sceller
la réconciliation de la Nation. Un grand bal eut lieu
à l’Hôtel de Ville de Paris le 15 juin. Louis Visconti,
alors architecte des fêtes publiques depuis 1836, fut
chargé d’improviser un décor pour la cour de l’Hôtel
de Ville. Notre dessin en est un souvenir.
Une gravure donnant une vue d’ensemble de cette fête
est reproduite dans le livre de Françoise Hamon et Charles MacCallum, « Louis Visconti, 1791-1853 », p. 153.
(Pour Visconti, voir également le n° 16).
Aquarelle. 12 x 18,3 cm. Signé en bas à gauche
“Gobaut”.
n° 24
24. GRANET, André
(1881-1974). « 46e salon de l’automobile,
projet d’éclairage ».
(1959).
Au dos, au crayon bleu : “palais de justice” ; et tampon
bleu : “Vallart, 18 rue de la Paix, Paris” (Vallart était un
marchand de dessins et de fournitures d’art).
(Voir également la reproduction en deuxième de couverture).
Aquarelle et gouache.
56 x 88 cm.
23. LISCH, Georges (1869-1960).
Salon de l’Hôtel de Lauzun.
Le salon de l’automobile, créé
en 1898, prit toute son importance en s’installant au Grand
Palais en 1901 ; il y restera
jusqu’en 1961. Le premier salon
de l’automobile décoré par André Granet fut celui de 1909, il
en demeura le principal décorateur jusqu’en 1968.
Aquarelle. 64,3 x 82,4 cm.
Cette grande aquarelle représente le salon de l’hôtel de
Lauzun, elle fut sans doute exposée au Salon de 1914.
L’hôtel est situé au 17 quai d’Anjou, dans le quatrième
arrondissement de Paris. Élevé en 1657 par l’architecte
français Louis Le Vau, l’édifice est classé au titre des
Monuments historiques en 1906. Monsieur de Voguë
demande à George Lisch de s’occuper de la décoration
intérieure de l’hôtel. Depuis 1928, l’hôtel de Lauzun est
une propriété de la Ville de Paris.
Nous joignons : une photographie de 29 x 38,5 cm
contrecollée sur une feuille 61,3 x 46 cm.
n° 23
Bibliographie : Yvonne Brunhammer & Amélie Granet. « Les
salons de l’automobile et de l’aviation 1900-1960. Décors éphémères
d’André Granet. » Paris, Norma,
1993.
III. DESSINS DE JARDINS ET FONTAINES
Barthélémy Duchesne (né vers 1751)
Barthélémy Duchesne participa en juillet 1785 à divers travaux d’aménagement du château de SaintCloud et en juillet 1788, il y fut nommé jardinier fleuriste de Marie-Antoinette.
En mai 1804, il est nommé jardinier en chef de Sa Majesté au Petit Trianon, sur proposition de Lelieur
de Ville-sur-Arce. Le 11 mai 1807, un marché d’entretien du dit jardin est signé avec lui pour trois ans,
et en 1808, il aménage à Trianon le nouveau « Jardin particulier de S.M. l’Empereur ». Il fut remplacé
à la Restauration en 1815 par Honoré Jouette, bien qu’il ait demandé à conserver sa place.
En tant qu’entrepreneur de jardins, il a aménagé de nombreux jardins particuliers. Un marché passé
le 18 juin 1786 pour un jardin à Paris le cite comme « entrepreneur de Jardins demeurant à Paris rue
du Rocher ».
Les dessins que nous présentons comme étant de lui ou de ses collaborateurs (dessins n° 25 à 33), sont
signés par lui ou portent un numéro au dos à l’encre. Il est à penser que Duchesne ou ses collaborateurs classaient leurs dessins et les numérotaient. Les notes entre guillemets sont celles trouvées sur
les dessins.
Peu de dessins de cet important jardinier sont connus aujourd’hui.
27. [n° 266]. « Disposition d’un bosquet circulaire – Disposition d’un
bosquet carré ».
Encre de Chine et aquarelle. 33 x 59 cm.
28. Six dessins de parterres.
n° 28 - a & b
25. [n° 253]. Jardin carré avec un bassin
au milieu.
Encre de Chine et aquarelle. 42 x 35 cm.
a) [n° 283]. Parterres rectangulaires. Encre
de Chine et aquarelle. 34 x 22 cm.
26. [n° 277]. Jardin avec allées droites et allées courbes.
Encre de Chine et aquarelle. 48 x 36 cm.
b) [n° 286]. Parterres carrés. Mention
« Bâtiment ». Encre de Chine et aquarelle.
34 x 22 cm. Signé au dos « par Duchesne ».
n° 28 - c & d
c) [n° 285]. Parterres. Encre de Chine et aquarelle. 27 x 15 cm.
d) [n° 284]. Parterres. Encre de Chine et aquarelle. 27 x 15 cm.
29. [n° 300]. Parterres ou labyrinthe,
avec un bassin au centre.
Encre et aquarelle. 36 x 36 cm.
n° 31
31. [n° 304]. « 2 bosquets de différente façon a 12 p. les hallée 24 les grandes ».
Aquarelle. 41 x 52 cm.
32. [n° 305]. « Partere de broderie
varriée de deux façons ».
n° 28 - e & f
e) [n° 288]. Parterres carrés. Mention
« L’échelle est à 6 lignes pour toise ». Encre
de Chine et aquarelle. 34 x 22 cm. Signé au dos
« par Duchesne ».
f) [n° 287]. Parterres rectangulaires. Mention « L’échelle est à 6 lignes pour toise ».
Encre de Chine et aquarelle. 34 x 22 cm.
Encre de Chine et aquarelle. 52 x 41 cm.
Ce dessin est une reprise d’un dessin de Dezallierd’Argenville, ce qui prouve l’influence de celui-ci
au cours du XVIIIe siècle.
30. [n° 302]. Parterres ou labyrinthe.
Encre de Chine et aquarelle. 36 x 36 cm.
n° 32
33. [n° 315]. « Plan général d’un terrain où il y a
château […] ».
Encre de Chine et aquarelle.
47 x 67 cm. Signé en bas à gauche.
Mention en bas à gauche : « Plan
général d’un terrain où il y a château avec 2 helle qui fons avant core
sur le devant et entouree d’eau vive
par le moÿen d’une rivière et le potager en face pour se couvrir le service du chateau les 2 autres face au
chateau, fecit Duchesne ».
34. SELLIER, Jacques. « Plan
général des Bâtimens et Jardins
de l’Intendance d’Amiens, dans
lequel les nouveaux Parterres se
trouvent distribués ».
Encre de Chine et aquarelle. 56,5 x 39 cm.
Un petit trou restauré dans la partie haute du dessin.
L’hôtel de l’Intendance d’Amiens est
aujourd’hui occupé par la Préfecture de la
Somme. Il fut construit en 1775 par l’architecte Louis de Montigny (1746-1777). À
la mort de celui-ci, la conduite des travaux
d’entretien de l’Intendance passa à l’ingénieur Jacques Sellier, qui fut remplacé en
septembre 1779 par son rival Jean Rousseau,
dont les projets de jardins à la française apparaissaient plus riches et audacieux, malgré
le projet de fontaine de Sellier agrémenté
d’un jet d’eau de 13 mètres (visible sur notre dessin).
Bibliographie : Jacques Foucart, « L’architecte
Louis de Montigny, 1746-1777, et la Préfecture
de la Somme », Eklitra, 2001.
35. [THOMAS]. « Parterre de Savigni ».
Encre brune et aquarelle. 77,6 x 51,5 cm. Mention « Échelle de 12 toises faite par moi
Thomas ». Certainement une partie du jardin du château de Savigny-sur-Orge. Au
dos : « Savigny. Savigny-sur-Orge, Seine & Oise ».
Le château de Savigny-sur-Orge fut construit à la fin du XVe siècle pour Etienne de Vesc. Il
fut acquis en 1621 par le comte de Montrevel qui fit réaliser le parc. Madame de Sévigné y fit
plusieurs séjours au temps du marquis de Vins. Plusieurs propriétaires se succédèrent tout au
long des XVIIIe et XIXe siècle, et le château connut plusieurs modifications. Après la Seconde
Guerre Mondiale, il fut acquis par le ministère de l’Éducation nationale qui y installa le lycée
Corot. Le parc fut alors remplacé par des installations sportives.
36. CHENILLION, Victor. Deux
projets pour une fontaine.
IV. DESSINS D’INGÉNIEURS
Aquarelle. 63,8 x 47,3 cm chaque. Signés en
bas à droite « V. Chenillion ».
A- Ponts
Victor Chenillion était architecte et scénographe.
Il dirigea les travaux de décoration de plusieurs
théâtres du sud de la France (notamment Marseille,
Toulon, Nîmes et Avignon). Il est le frère du sculpteur Jean-Louis Chenillion (1810-1875).
Au début des années 1850, d’importants travaux furent entrepris à Bordeaux pour l’adduction des eaux
des sources du Taillan. Dans cette mouvance, Visconti, comme d’autres architectes, dessina des projets de fontaines. Ceux de Visconti furent publiés en
1860 par son fils. De plus, en 1857, un concours fut
organisé pour construire une fontaine monumentale sur la Place des Quinconces à Bordeaux. C’est
dans ce contexte que ces dessins, projets de fontaines pour cette ville, doivent être compris.
Bibliographie :
- Larousse, IV, 15c.
- Françoise Hamon et Charles MacCallum, « Louis
Visconti, 1791-1853 », Délégation à l’action artistique
de la Ville de Paris, 1991, pp. 101-107.
(Voir les reproductions en quatrième de couverture).
37. « Ponts de Varades & de St Florent construits par MMrs L. I. ESCARRAGUEL & L. DESSE. »
Aquarelle. 54,5 x 94,5 cm. Contrecollé sur un support de papier portant le titre manuscrit dans sa marge inférieure. (Vers 1850).
Les communes de Varades et de Saint-Florent-le-Vieil se situent dans le Pays de la Loire ; séparées par la Loire, Varades appartient au département de la LoireAtlantique et Saint-Florent-du-Vieil au Maine-et-Loire. Sur le fleuve, l’île Batailleuse est partagée entre les deux communes.
Une ordonnance royale datée du 25 avril 1849 autorisait la construction de ces deux ponts au-dessus des deux bras de la Loire, entre Varades (rive droite) et
Saint-Florent (rive gauche), avec une levée sur l’île Batailleuse pour les relier entre eux. Le projet fut confié aux architectes Escarraguel et Desse qui construisirent deux ponts suspendus en fil de fer. Terminés, les deux ponts furent bénis le 6 mai 1852 par les évêques d’Angers et de Nantes, en présence des préfets
des deux départements reliés. Les ponts furent détruits pendant la Seconde Guerre Mondiale, en 1940, et reconstruits en 1954.
Louis-Isnel Escarraguel et ses frères, Dominique et Grégoire, étaient architectes et entrepreneurs à Bordeaux. Un important nombre d’ouvrages leur sont
dus, tant en Aquitaine (Pont suspendu de Cadillac), que dans le reste de la France, dans le Sud-Ouest (Pont Saint-Michel à Toulouse, plusieurs ponts autour
d’Agen…), en Auvergne (plusieurs ponts sur l’Allier), dans les Alpes (Pont de Volonne, Ponts de Saint-Gervais et de Saint-Claude), en Normandie (Pont de
Courcelles), en Touraine (Pont Napoléon à Tours) et sur la façade atlantique (Pont de Tonnay-Charente, pont suspendu entre Saint-Gilles et Croix-de-Vie,
etc.) ; on leur doit également la construction du phare du Cap Ferret près d’Arcachon.
Notre dessin montre les deux ponts, vus en plongée, avec la pointe ouest de l’île Batailleuse, à gauche Saint-Florent, à droite Varades et au fond l’île Mocquart.
(Voir également la reproduction en deuxième
de couverture).
40. COTTRAU, Alfredo. Impresa Industriale Italiana di Costruzioni Metalliche, Napoli.
Les huit dernières photographies sont d’une autre
1 vol. in-4 à l’italienne. [1] p. et [18] pl. Reliure de toile moirée aubergine avec décor à
froid et titre doré au premier plat. Dos passé.
38. BERTHELIN, Max (Troyes, 1811 – Paris, 1877). Vue du pont de […].
Aquarelle. 23,8 x 62,7 cm. Signé en bas à droite Max Berthelin.
Berthelin reçut une formation d’architecte à l’École des Beaux-arts où il fut élève de Labrouste. Il travailla avec Baltard et fut architecte de la Compagnie des Chemins de fer de l’Est. Les musées de Troyes
et de Compiègne conservent des aquarelles de lui et surtout le musée d’Orsay possède deux aquarelles
représentant le Palais de l’Industrie construit pour l’Exposition Universelle de 1855 à Paris qui traduisent magnifiquement les talents d’aquarelliste de Berthelin. Connaissant son travail il est presque
certain que cette vue n’est pas imaginaire, mais nous n’avons pu retrouver le lieu.
39. DEVAUX. « Plan et élévation du Pont de Ribioux. Servant à communiquer de Remolon dans la valée de Barcilonète. Construît Partie en Provence
Partie en Dauphiné. Profil et vue de dessus. »
Encre de Chine et lavis d’encres bleue, verte, bleue, rouge et brune. 31 x 32 cm. Signé « par Devaux ».
Il s’agit d’un projet situé dans la commune de Remollon (Hautes-Alpes).
La première page, établissant une liste des travaux
effectués ou en cours par la Société italienne de
constructions métalliques de janvier 1871 à janvier 1884, porte en haut à droite un envoi d’Alfredo Cottrau à Gustave Eiffel.
La première des 18 planches présente les médailles de concours européens (Milan, Vienne,
Paris) remportées par Cottrau ; les 17 planches
suivantes présentent chacune quatre photographies de constructions dirigées par Cottrau. Ces
68 photographies sont d’Achille Mauri.
Les 44 premières photographies sont issues d’une
série intitulée « Impresa Industriale Italiana di
Costruzioni Metalliche » et numérotées dans le
désordre de 1 à 75. Les seize photographies suivantes sont issues de la même série mais ne sont
pas numérotées (elles portent parfois des lettres
SS, VV, MM, AA, BB, CC).
série : « Societa italiana per le Ferrovie meridionali, 1862-1870, Lavori principali eseguiti sotto la
direzione dell’ingegnere Alfredo Cottrau ispettore delle costruzioni metalliche delle ferrovie meridionali » et sont numérotées de 61 à 68.
La Biblioteca centrale della Facoltà di ingegneria
del Politecnico de Milan conserve un album de 90
photographies de ces deux séries.
Alfredo Cottrau (1839-1898) est l’un des ingénieurs italiens les plus importants en ce qui
concerne l’architecture métallique, les ponts et
les structures de chemins de fer. En plus des nombreux ouvrages qu’il a construit, il breveta un système de pont portable qui suscita l’intérêt de Gustave Eiffel, lequel travailla dessus pour l’ingénierie
militaire française.
Notre série « Impresa Industriale Italiana di Costruzioni Metalliche » contient les photos numérotées 1, 2, 4, 7, 8, 9, 10, 11, 16, 20, 21, 22, 23, 24,
25, 26, 27, 31, 35, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48,
49, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 60, 61, 63, 64, 65, 67,
69, 70 et 75.
n° 41
41. Pont Wilson à Tours.
Dessins à l’encre de Chine sur deux feuilles assemblées. 41,5 x 84,6 cm.
Rousseurs dans la partie droite.
« Elévation des 8 et 9e Arches du Pont de Tours du côté d’Amont après le
Tassement de la 8e Pile » et « Coupe et Profil de la 8e Pile Tassée le 28 Août
1777 » avec pour ce second dessin la mention : « La Ligne horisontale
A.B et les 2 perpendiculaires ponctuées aux extrémités indiquent l’emplacement de la Pile avant son tassement. »
Ce pont est surnommé le « Pont de pierre » par les Tourangeaux. L’affaissement de sa huitième pile en 1777 (avant l’achèvement de sa construction) fut l’un des nombreux incidents qu’il connut dans son existence.
Au verso de la partie gauche se trouve un autre dessin : « Porte du Grand
Bassin de Retenue, de l’Ecluse de Cherbourg. » Encre de Chine et aquarelle. 41,5 x 27,3 cm.
n° 40
n° 41 : dessin au verso de la partie gauche.
B- Ports de Normandie
43. « Plan de St Vallery en Caux
avec le projet general des ouvrages
pour l’amélioration et l’agrandissement du port ».
Encre de Chine
31,2 x 46,2 cm.
et
lavis
d’encre.
Plan « approuvé le 9 avril 1784, et approuvé
de nouveau le 12 avril 1791. Exécuté par l’ingénieur Quévanne, et terminé par l’ingénieur
de l’Escaille, avec quelques changemens dans la
Retenue. »
(Voir également la reproduction en deuxième de
couverture).
44. « Plan du Port de St Valery en
Caux ».
Bibliographie :
- Louis-Alexandre de Cessart, « Description des travaux hydrauliques », 1806.
- Aline Lemonnier-Mercier, « Les Embellissements du
Havre au XVIIIe siècle : Projets, réalisations, 17191830 », Univ Rouen Havre, 2013.
42. « Elévation d’un Pont-Tournant
fait en 1777 sur l’Ecluse de l’ancien
Bassin du Havre, pour la Passage des Louis Albert Quevanne, né en 1745 fut ingénieur
Voitures. »
en chef du département d’Eure-et-Loir. Il prit sa
Encre de Chine et aquarelle. Deux feuilles collées ensemble. 41,4 x 53 cm. Légères rousseurs à la jonction des deux feuilles et petite
déchirure.
Ce pont-tournant, qui permettait le passage des
voitures au-dessus du bassin, fut commandé par
Trudaine et construit par Louis-Alexandre de
Cessart (ingénieur, auteur du Pont des Arts à Paris et du premier projet de digue de Cherbourg).
retraite le 25 janvier 1807 mourut le 2 juin 1834.
Il entre aux Ponts-et-Chaussées en 1767.
Jean Louis Hyacinthe Lescaille entra aux
Ponts-et-Chaussées en 1780. Né le 18 mars 1760
à Ligny-en-Barrois (Meuse) et mort vers 1837.
Ingénieur du Calvados jusqu’à l’An XIII (18041805) puis ingénieur en chef de l’Eure jusqu’à
sa retraite en 1827. Il fut ingénieur des ports de
Fécamp et Saint-Valery-en-Caux et des routes du
disctrict de Cany (Seine-Maritime).
Encre de Chine et lavis d’encres, échelle au
crayon. 41,4 x 26,8 cm.
Plan « avec une nouvelle Ecluse d’echape A., un
Bassin de désarmement B., une Route C., une
Clairevoie D., et une tête de jettée E., projettés et
exécutés par l’Ingénieur Quévanne, pendant les
années 1785, 1786 et 1787. »
M. de Quévanne, ingénieur des Ponts et Chaussées, écrivit le 16 décembre 1790 à Louis-Alexandre de Cessart : « La tonne pour laquelle vous
m’écrivez, Monsieur, a été trouvée le 4 juin dernier, à 4 ou 5 lieues en mer, au nord-ouest du port
de Saint-Valery en Caux, par un bateau pêcheur
du même port. Cette tonne avoit 11 pieds 9 pouces de longueur sur 6 pieds de fond ; elle portoit le
n° 110. L’amirauté s’en est emparée et a dressé son
procès-verbal pour servir au besoin. »
(Louis-Alexandre de Cessart, dans « Description
des travaux hydrauliques » (1806), cite cette lettre pour affirmer la solidité de ces tonnes).
45. Écluse de Saint-Valery-en-Caux.
Ensemble de sept dessins.
c) « Plan de l’Ecluse ».
Encre de Chine et aquarelle. 41,4 x 26,7 cm. Marge droite usée.
Au crayon, au-dessus du titre : « Plan de l’Ecluse de St Valery » ; et en
bas de la marge droite : « pour modèle ».
(Photo sur demande).
d) « Plan de la Fondation et des Epuisements de l’Ecluse de
St Valery ».
a) « Elevation de l’Ecluse de St Valery ».
Encre de Chine et aquarelle. 27 x 41,2 cm. Marges usées.
Au verso, dessin à l’encre de Chine (dans le sens vertical de la feuille) : « Porte de
l’Ecluse de St. Vallery, en Caux ».
Encre de Chine et aquarelle. 27 x 41,2 cm. Marge inférieure et coin
inférieur droit abîmés.
Au crayon, au-dessus du titre : « Plan de la Fondation et des Epuisements ».
(Photo sur demande).
n° 45-f
f) « Plan du Radier ».
Encre de Chine et lavis d’encres. 41,4 x 26 cm.
Marge droite abîmée.
Il s’agit sans doute du radier de l’écluse de
Saint-Valery-en-Caux.
Au verso de ce dessin, se trouve un croquis à
l’encre de Chine (peut-être une porte d’écluse).
g) « Profil et Elévation d’un Chapelet ».
n° 45-e
b) « Coupe de l’Ecluse ».
e) « Elévation du Pont de Service et de la Pose du Radier ».
Encre de Chine et aquarelle.27 x 41,2 cm.
Encre de Chine. 27,2 x 41,3 cm. Petit manque de papier à la marge
inférieure, marge supérieure usée.
Au verso, deux dessins à l’encre de Chine : « Batardeau d’Aval » et « Batardeau
d’Amont ».
Au verso, deux dessins à l’encre de Chine : « Clairevoie de St Vallery ».
Encre de Chine et annotations techniques
à l’encre rouge. 41,3 x 54,2 cm, sur deux
feuilles séparées.
Au verso de la partie droite : « Différents détails d’un chapelet ». Au verso de la partie
gauche : « Cabane et manœuvre des portes de
l’Ecluse de chasse de St. Vallery ».
(Photo sur demande).
46. « Chemin de hallage en Claire Voye – St Valery ».
Encre de Chine et aquarelle. 28,3 x 116 cm. Déchirure et trois taches brunes à droite du dessin
dans la partie inférieure.
47. Les ports de Saint-Valery-en-Caux et de
Fécamp.
Deux plans à l’encre et à l’aquarelle. Sur une même feuille
de 15,2 x 19 cm.
48. Fécamp. Deux dessins.
a) « Plan d’une partie de la
ville de Fécamp avec le projet général des ouvrages pour
l’amelioration et l’agrandissement du port. »
Encre de Chine
31,7 x 36,2 cm.
et
lavis.
Mention à droite du titre : « Ce
projet Rédigé par l’ingénieur Lescaille a été approuvé. » Note à gauche du titre, d’une autre écriture :
« Ce plan m’a été envoyé d’amitiée
par Mr. Lescaille mon successeur,
il serait bien nécessaire qu’il fut
éxécuté, pour l’avantage du commerce. »
Dans ce projet datant des années 1790, Lescaille
propose une « nouvelle rue à ouvrir » (n° 33 sur
le plan) ; cette rue est aujourd’hui la rue du Président René Coty.
b) « Port de Fécamp ».
n° 48-a
Plan dessiné sur une feuille quadrillée au crayon.
41,4 x 27,1 cm.
(Photo sur demande).
C- Fortifications, plans et terriers
50. « Plan de Colmars
pour servir au Projet de
l’année 1753 ».
Encres noire et rouge, aquarelle
et lavis d’encres verte, rouge et
grise. 41 x 76,5 cm. Restaurations aux pliures et sur un
bord. Légende en bas du plan,
titre en haut à droite.
n° 49
49. Terrier du Bailliage de
La Martinière en Marigné,
fief du Ronceray. (1735).
1 vol. in-4 de 55 pages manuscrites et un plan manuscrit de 32 x 47
cm. Relié en vélin ivoire manuscrit.
Déchirure à la couverture et à cinq
feuillets. Manque au premier feuillet.
Brunissures et taches à plusieurs endroits. Le plan porte des marques de
plis, une déchirure dans la partie inférieure et d’autres plus petites dans les
marges qui sont usées.
Terrier de la première moitié du
XVIIIe siècle concernant la commune
de Marigné-Laillé (« Laillé », nom
d’un important lieu-dit du sud de la
commune, ayant été ajouté en 1935
afin d’empêcher les confusions avec
la commune du même nom dans le
Maine-et-Loire).
Fortifications de la ville, entourées au nord-est par le Fort SaintMartin et à l’ouest par le Fort du
Calvaire. La rivière du Verdon
passe au nord de la ville.
n° 51
51. « Plan de la Ville de Remiremont En Vôges ».
Encres noire et rouge, aquarelle et lavis.
43 x 54,6 cm. Deux feuilles assemblées,
très bien collées l’une à l’autre (colle légèrement visible). Anciennement monté
sur onglet (trace de pli vertical).
Plan de Remiremont, près d’Épinal dans les
Vosges, connue pour son abbaye d’abord bénédictine puis séculière.
n° 50
53. « Plan général de la place
de Saumur et de ses environs. »
(1816).
Encre de Chine et lavis d’encres. Deux
feuilles de calque jointives et contrecollées sur papier. 68,5 x 54,5 cm. Échelle
de 10 cm pour 500 mètres.
Plan du « Génie militaire, direction de
Port-Louis, 1er décembre 1816. Saumur. »
Les établissements militaires du château, de
l’école de cavalerie et de l’enceinte y sont
notamment représentés. En 1814, on assiste à la création de l’École Royale de Cavalerie, le futur Cadre Noir en remplacement de
l’École de Cavalerie pour les Carabiniers de
Monsieur, installées en 1763.
n° 52
52. « Carte des environs
d’Ayguemortes. » (Fin du
XVIIIe siècle).
Encre de Chine, aquarelle et lavis
d’encre. 53 x 43 cm. Échelle de
200 toises. Signé au dos du dessin,
en haut, à droite, à l’écriture manuscrite. (Signature coupée, illisible). Légère pliure verticale.
Chemins, étangs et quartiers indiqués à l’écriture manuscrite. Carte
manuscrite représentant les remparts
d’Aigues-Mortes (Gard). Rosace à
gauche. Carte encadrée d’un double
filet à l’encre noire.
54. « Plan géométral d’une
partie des bois de Vaux, vendus pour le droit de fortage à
Mr. Vallery par Mr. Marochetti
propriétaire. Constatant tous les fontis existant dans cette
partie comme provenant des extractions faites dans la carrière dite de la Mécanique. » (1853).
n° 53
Encre de Chine, lavis et crayon. 52,2 x 86 cm. Marques de plis, petites déchirures sans manques aux intersections de certains plis, marges usées avec
déchirures et manques dans les coins.
Sous le titre : « Ce plan levé et dessiné par le Géomètre soussigné en Avril mil huit
cent cinquante trois. Lemoine. » - Note à gauche du titre, en rouge : « les fontis numérotés à l’encre rouge indiquent ceux faits en 1854. » - À droite du titre en rouge :
« Complété en Novembre 1855 par le Géomètre soussigné. Lemoine. »
Ce plan de géomètre situe des bois à Vaux-sur-Seine (Yvelines), entre Les Mureaux
et Cergy-Pontoise. À gauche du plan, le « Chemin de Jouy-le-Moutier », à droite,
le « Chemin de Menucourt », deux villes de l’actuel Val-d’Oise. En bas à gauche, la
« Maison de Bel Air », en bas à droite, le « Carrefour Lançon ». Notre plan situe la
forêt à l’est de Vaux-sur-Seine.
n° 54
Nous joignons : « Plan géométral d’un fontis rempli d’eau ». Encre de Chine et aquarelle. 24,8 x 20,3 cm. « Levé en Avril 1834, l’architecte soussigné, Le Poittevin ». Le fontis
est un effondrement du sol en surface. Les nombreux fontis décrits sur le plan précédent
sont dus aux carrières de gypse du massif de l’Hautil, exploitées dès la fin du XVIIIe siècle.
V. THÉÂTRES ET SALLES DE SPECTACLE
Gabriel Pierre Martin DUMONT (1720-1791)
Élève de Jean Aubert, G. P. M. Dumont obtint le Grand Prix de
Rome en 1737. Pensionnaire à Rome, il s’attacha essentiellement à composer des projets d’architecture idéale. Il fut reçu en
1746 à l’Académie Saint-Luc. En 1750, il accompagna Soufflot
à Paestum et fut reçu à l’Académie de Bologne. Il se disait également membre des Académies de Rome et de Florence. « Plus
tard, il s’associa aux études de Potain sur l’architecture théâtrale,
enseigna l’architecture et fit, dans l’entourage de Soufflot, une
carrière d’architecte savant » (Michel Gallet). On doit notamment à Dumont le théâtre de Brest (détruit en 1960), une chapelle aux environs de Rome, l’immeuble du 14 rue de Tournon
(Paris, 6e arrondissement). Michel Gallet qualifia sa personnalité artistique de « celle d’un théoricien et d’un archéologue ».
Bibliographie : Michel Gallet, « Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle ».
55. DUMONT. Coupe d’un théâtre.
Ci-dessus, n° 55 ; et ci-dessous, n° 56
Encre de Chine et lavis. 23,5 x 38,7 cm.
57. « Salon-théâtre Foucard ».
(Vers 1900).
Aquarelle et crayon. 51,7 x 77,5 cm. Quelques déchirures sans manques.
Ce salon-théâtre fut créé par Louis Foucard
(1852-1915), séminariste, pianiste, clerc de
notaire et acteur marseillais. Il se tenait chaque année à partir de 1899 à la foire Saint-Lazare de la Plaine (actuelle place Jean Jaurès).
Foucard y présentait ses propres comédies,
traitant de sujets d’actualités en langue occitane et rencontra un très grand succès dès la
première année.
En 1905, pendant les cinq semaines de la foire
Saint-Lazare (en août et septembre), le salonthéâtre Foucard fort de son succès, donna 124
représentations… Ce salon-théâtre donna à
Louis Foucard une place importante dans la
vie locale marseillaise.
Signé en bas à gauche : « Dumont invenit et fecit en 1770 ».
(Voir également la reproduction en troisième de couverture).
56. DUMONT. Coupe d’un
théâtre.
Encre de Chine et lavis. 20,7 x 27 cm.
Mention manuscrite sous le dessin :
« Coupe prise sur la ligne A, B, d’une
Salle de Comédie Bourgeoise insérée au plan d’un Belveder ou Cazin à
l’Italienne composé par M. Dumont,
Professeur d’Architecture et membre
des Académies de Rome, Florence et
Bologne ».
n° 57
VI. ARCHITECTURE PUBLIQUE ET DESSINS DE FÊTES
58. HAZON, Michel-Barthélémy
(1722-1822). Coupe pour une grande
place.
Encre de Chine et lavis. 22,5 x 75,5 cm. Marques de plis. Plusieurs petites déchirures,
parfois avec manque) dans les marges, sans
atteinte au dessin. Signé en bas à gauche :
« B. M. Hazon ».
il reconstruisit le grand théâtre de Lyon et obtint
le troisième Prix pour le Concours de l’Opéra de
Paris en 1860. Il réalisa notamment l’église de
Decazeville en Aveyron et les tombeaux de Louis
Bonaparte et de Héricart de Thury.
Bibliographie : Jean-Claude Daufresne, « Le Louvre et
les Tuileries – Architecture de papier », Éditions Mardaga, p. 242, fig. 300. (Sur Garnaud, voir également
notre catalogue 8, n° 31).
La bibliothèque de Rouen conserve un fonds important de manuscrits et de plans provenant de Hazon.
60. RONSIN, Jules (1867-1937). Esquisse préparatoire du tableau « Aux
Glorieux enfants de la terre Breton59. GARNAUD, Antoine Marie
ne », pour la mairie de Rennes.
(1796-1861). Projet ou esquisse
d’une perspective du Louvre et des
Huile sur toile. 65 x 50,5 cm. Sur le chassis, caTuileries et élévation d’une fontaine chet « Vente Atelier - J. Ronsin. »
monumentale. (Avant 1848).
Crayon. 23,4 x 13,4 cm.
Ce dessin, dans une forme plus aboutie, a été gravé.
Antoine Marie Garnaud fut un élève de Vaudoyer
et Grand Prix de Rome en 1817. À partir de 1826,
Il s’agit de l’étude préparatoire pour le tableau susnommé qui fut exécuté pour la rotonde située sous
le beffroi (ou ancienne chapelle), dans la mairie
de Rennes. Jean Janvier, maire de Rennes de 1908
à 1923, fit exécuter des travaux dans sa mairie par
l’architecte Emmanuel Le Ray entre 1912 et 1914.
La décoration intérieure fut confiée à différents
artistes rennais dont Louis Roger, Auguste JobbéDuval, Jules Ronsin... C’est ce dernier qui exécuta
le tableau pour la « rotonde ». L’esquisse montre
certaines différences avec la toile définitive dont il
ne nous reste que la reproduction dans le livre de
Jean Janvier, un incendie ayant ravagé une partie
de la mairie en 1920.
Jules Ronsin, né à Chateaugiron en 1867 et mort à
Rennes en 1937, fut l’élève de Bouguereau et Gabriel Ferrier. Il exposa au salon des artistes français de 1894 à 1934. Il fut professeur de dessin à
l’École de Rennes puis Directeur des écoles des
Beaux-arts et d’Architecture, enfin Conservateur
des Musées de Peinture et de Sculpture. Un portrait de sa main est présent dans les collections du
musée d’Orsay.
Bibliographie : Jean Janvier, « L’Hôtel de ville de Rennes, Histoire et description de l’Hôtel de ville, ses salles,
ses œuvres d’art », Rennes, Obertur, 1919.
61. Beffroi de Dunkerque. Deux dessins.
(1834-1835).
a) Tour de Dunkerque,
1834.
Encre de Chine, crayon et lavis d’encre. 36,5 x 40,5 cm.
Élévation de la façade. Échelle
de dix mètres.
b) HENRY, Charles. Partie supérieure de la tour
de Dunkerque restaurée
en 1835.
Encre de Chine, crayon et lavis d’encre. 43,5 x 32,5 cm.
Par Charles Henry, architecte.
La restauration du beffroi fut
réalisée en 1834 par Charles
Henry, architecte communal,
et Louis Cornemuse, entrepreneur.
Charles Henry (1797-1837)
fut élève à l’École des Beauxarts (Atelier Delespine). Il fut
architecte de la Ville de Dunkerque en 1832 et auteur de la
restauration des parties hautes
de la tour du beffroi (18341835), du projet de salle de
spectacle (1836). Auteur de
l’Hôtel de Ville de Gravelines
(1834-1836) et architecte
des travaux départementaux
à Dunkerque. Il fut secondé à
partir de 1833 par Develle.
62. PETTIAU, Auguste.
Fêtes populaires données
pour la Société des Incas
à Valenciennes le 11, 12 et
13 mai 1851.
Crayon. 55,5 x 71 cm. Signé et
daté en bas à droite : « A. Pettiau
1854 ».
Marche allégorique de jour rappelant les époques mémorables de
l’histoire de France, devant l’ancien
Hôtel de Ville de Valenciennes.
Dans un cartouche dessiné au crayon
et situé en haut au centre : « Société
des Incas fondée en 1826 ».
Ce dessin représente la marche complète des chars et cortèges qui ont défilé à Valenciennes lors des fêtes de Carnaval en
mai 1851, organisées par la Société des Incas, une « société badine » de Valenciennes fondée en 1826. On peut voir l’ancien
Hôtel de Ville, avant sa reconstruction pendant le Second Empire.
On connaît d’Auguste Pettiau des dessins au crayon ou à la plume représentant des projets de bannières, de costumes et de
décorations des chars des Incas. Pour ces dessins, il collabora avec Auguste Meurice, peintre et décorateur, à la tête de cette
société philanthropique. Un article extrait du journal Le Petit Valenciennois daté du samedi et dimanche 17 septembre 1933
signale la reproduction de cette marche. Il s’agit du dessin que nous présentons.
63. ROBINEAU, Y. « Relevé de la
porte d’entrée de la prison, rue Émile Zola ». (1935).
Lavis et aquarelle. 46,2 x 61,2 cm. Signé en bas
à gauche « Y. Robineau », avec l’échelle et la
date en bas à droite : « échelle 1,05 p.m, novembre 35 ».
Profil, élévation, coupe et plan masse d’une porte
de prison. Il pourrait s’agir de celle de la Maison
d’arrêt d’Orléans (Loiret), construite en 1896, le
long du Boulevard Guy Marie Riobé et de la Rue
Émile Zola, plusieurs fois remaniée depuis et fermée en octobre 2014.
VII. ARCHITECTURE PRIVÉE
64. LE JOLIVET, Charles Joseph (1727-1794). « Développements projettés
d’une Boucherie à construire dans la Ville d’Avallon sur la Place ditte de la
Boucherie ». (Vers 1783).
Encre de Chine et lavis d’encres. 36,8 x 90,5 cm. Signé en bas à droite « fait par Nous Architecte
des États de Bourgogne, Voyer de la Ville de Dijon, LeJolivet ».
Plan-masse, coupe et élévations (côté A et côté B) d’un projet de boucherie à Avallon (Yonne). Charles
Joseph Le Jolivet fut architecte voyer de la Ville de Dijon de 1753 à 1766 puis architecte des monuments
de la ville et architecte des États de Bourgogne entre juillet 1782 et février 1784. Il fut le maître d’œuvre
de l’achèvement et de la décoration du Palais des États. Aux divers postes qu’il occupa, il contribua
grandement à l’amélioration architecturale et urbanistique de Dijon. Il fut guillotiné à Paris en 1794.
n° 65
Château de Chanteloup : deux dessins
Le château dit de Chanteloup se situe à Saint-Germain-lès-Arpajon (Essonne), entre Arpajon et
Brétigny-sur-Orge. Il servit au XIIIe siècle de maison de campagne au roi Philippe-le-Bel. Pendant
la Guerre de Cent-Ans, Edouard III d’Angleterre et son fils y séjournèrent alors qu’ils ravageaient la
région. Charles V et Jean du Berry en furent propriétaires. En 1518, François Ier l’échangea à Nicolas
de Neuville contre la maison des Tuileries. Après être passé dans plusieurs mains privées au fil des
siècles, Roëttiers de Montaleau, futur maire de Saint-Germain-lès-Arpajon, l’acquiert et le modifie en
profondeur, supprimant les ailes et faisant construire les tours d’angles. Il est aujourd’hui à l’abandon
et muré.
n° 66
65. GOUNOD, LouisUrbain. « Château de
Chanteloup à Mr Roëttiers de Montaleau,
vû du coté de la pièce
d’eau ».
67. DESTORS, Denis (1816-1882).
Remise et Écuries du château de
Mirville (Seine-Maritime).
Aquarelle. 32,2 x 51 cm. Signé en bas à droite « L. U.
Gounod, mars 1847 ».
Élévation de la façade et plans masses du premier étage et du rez-de-chaussée. Mention au crayon en haut :
« Mme de Crisenoy, à Mireville. Construction de Remises et Écuries. Échelle de 0,005m. pr mètre. »
Le château de Mirville (situé entre Le Havre et
Yvetot) appartenait à Agathe Marie Marcelle Gigault de Crisenoy (1823-1907), fille du Baron
Gigault de Crisenoy et de l’héritière de Mirville ;
elle épousa en 1846 Charles Frédy, baron de Coubertin, avec lequel elle eut quatre enfants, dont
Pierre de Coubertin (1863-1937), fondateur du
Comité International Olympique, qui grandit au
château de Mirville.
L’architecte Louis Urbain
Gounod était le fils du peintre et graveur François-Louis
Gounod (1758-1823) et frère
du compositeur Charles Gounod (1818-1893).
66. « Château de
Chanteloup ».
Aquarelle. 47 x 65,5 cm.
Signé en bas à droite au
crayon (signature non déchiffrée). Tache rousse dans
la marge supérieure, à gauche du titre.
Le château se présente ici dans
son état actuel, mais avant
l’abandon et le murage des
portes et fenêtres. L’aspect
extérieur semble différent du
dessin précédent, désormais
avec un parement de briques.
Au-dessus des trois fenêtres
centrales du troisième étage,
un fronton a remplacé un cadran solaire surmonté d’une
clochette.
Crayon, aquarelle et lavis. 48,5 x 31,2 cm. Tampon « D. Destors, architecte, Paris ». Taches
en haut de la marge gauche.
VIII. ARCHITECTURE RELIGIEUSE
68. LE ROC, Barthélémy.
[Dunkerque]. « Plan masse
de la nouvelle église paroissiale ci-dessus. » (1785).
Crayon, encre de Chine et lavis d’encres rose et orange. 37,5 x 51,5 cm.
Signé en bas à gauche : « Fecit
Barthelemy Le Roc 1785 ».
Il s’agit de l’église Saint-Eloi, construite au XVIe et remaniée au XVIIIe et
XIXe siècle. Le dessin présente l’église
après l’achèvement de la colonnade
néo-classique de Victor Louis (architecte du Grand Théâtre de Bordeaux).
Elle fut remplacée dans la deuxième
moitié du XIXe par une façade néo-gothique par Adolphe Van Moé (18871891). Ce dessin reprend la partie
inférieure d’un dessin conservé aux
Archives municipales de Dunkerque
dont la partie supérieure représente
l’élévation longitudinale correspondant au plan.
69. A. DELIGNIÈRES. Façade de l’église collégiale de Saint-Vulfran à Abbeville (Somme).
Encre de Chine, aquarelle et lavis d’encre. 42 x 27,5 cm. Signé
et daté en bas à droite : « A. Delignières. 1792 ». Manque
en haut, à gauche, sans atteinte au dessin.
Nous joignons : la lithographie correspondante. En bas, à gauche :
“A. Lion. Del.”, à droite : “E. Ollivier dir.”
70. VAUZELLE, Jean-Lubin (17761837). Façade de la cathédrale
d’Amiens.
Encre et lavis gris. 55,2 x 24,1 cm. Signé en bas à
droite « Vauzelle del. »
Jean-Lubin Vauzelle, peintre de genre, de paysages et
d’architecture, fut l’élève de Hubert Robert.
Marque de collectionneur en bas au centre, « S »
dans un octogone, marque du second tiers du XIXe
siècle, attribuée sans certitude à F. Soleil, caissier
principal de la Banque de France.
Bibliographie : Lugt, 2342.
71. « Portail de l’église Notre-Dame de la Dalbade à Toulouse ».
Encre de Chine et lavis. 42,6 x 32 cm. Échelle de « 0,2 centimetres par Mètre ».
L’église Notre-Dame de la Dalbade, située dans le quartier des Carmes, à Toulouse (Haute-Garonne), fut construite, dans sa forme actuelle, à la fin du XVe siècle. Son clocher, dont la flèche culminait
à 87 mètres, fut élevé en 1551 par Nicolas Bachelier. Il fut démonté en 1795 et reconstruit en 1881
avant de s’écrouler en 1926. La façade de l’église est ornée d’un portail Renaissance datant de 1537,
dont le tympan fut décoré en céramique, d’une copie du Couronnement de la Vierge de Fra Angelico,
par Gaston Virebent en 1878. Notre dessin représente ce portail avant 1878, sans le décor du tympan mais également sans la statuaire, à l’exception de la Vierge à l’Enfant entre les deux portes qui
n’est pourtant pas la même que celle présente actuellement. L’inscription figurant sur le dessin sous
le tympan, « Ch[r]étien, si mon Amour en ton Cœur est gravé, ne difère pas en passant de me dire
un Avé », se trouve bien in-situ, rappelant aux pieux chrétiens qu’ils ne devaient pas passer devant
l’église sans adresser une prière à la Vierge Marie.
72.
VIOLLET-LEDUC, Eugène. (18141879). Église SaintFront à Périgueux
(Dordogne).
Crayon, encre et lavis d’encre.
30,50 x 21 cm. Signé en bas à
gauche : « E. Viollet-Leduc
del. »
Élévation latérale. Élévation
d’une des coupoles. Corniches.
73. PETIT, Louis François (1780-1867). Église paroissiale
de Saint-Symphorien, projet d’une chapelle de la Vierge.
Élévation et plan-masse. (1842).
74. FORMIGÉ, Jean Camille (18451926). La Collégiale Notre-Dame de
Poissy (Yvelines). (1873).
Encre de Chine, lavis, aquarelle et rehauts d’or. 54 x 36,5 cm. Déchirures
recollées avec légère atteinte au dessin.
Crayon. 28,7 x 22,2 cm. Daté et signé en bas à
droite « 14 Août 1873, JCF ».
Mention en haut à droite : « Par l’architecte soussigné à Versailles, le 29 octobre 1842, J. F. Petit. » Le premier d’une lignée d’architectes versaillais, il s’occupa notamment des bâtiments de l’hospice royal devenu hôpital Richaud,
d’aménagements de la mairie, de la halle aux grains... Il dessina deux autels
pour l’église Saint-Symphorien, celui dédié à la sainte Vierge, l’autre à saint
Fiacre, patron des jardiniers.
La Collégiale Notre-Dame de Poissy fut construite
à partir du XIIe siècle et saint Louis y fut baptisé le
25 avril 1214. Auguste Goy y entreprend les travaux
de rénovation à partir de 1830.
Bibliographie : Paule-Cécile Minot, « Versailles à travers ses grandes familles », Nouvelle édition latine, 1994.
75. FORMIGÉ, Jean Camille (1845-1926).
Façade de la cathédrale Saint-Étienne de
Meaux. (1913).
Encre de Chine et lavis d’encre grise. Dessin de
42,5 x 28,5 cm, sur une feuille de 65 x 48,5 cm. Signé
et daté en bas à droite.
Formigé en tant qu’architecte diocésain de Meaux, reprit les
travaux de restauration de la cathédrale gothique de Meaux,
débutés en 1839. Bâtie de 1175 à 1540, la cathédrale SaintÉtienne fut pillée en 1562 et laissée en très mauvais état au
début du XIXe siècle.
Nous joignons : un calque de ce même dessin, à l’encre de
Chine, malheureusement déchiré en deux.
(Pour Formigé, voir également les n° 1, 2 et 11).
IX. ARCHITECTURE ET DESSINS ETRANGERS
ALLEMAGNE
76. Vue du château de Ehrenbourg à Cobourg [ou en allemand, Ehrenburg,
Coburg], en Bavière, Haute-Franconie. (Vers 1820).
Aquarelle. 20 x 26,3 cm. Papier filigrané « J. Whatman 1814 ».
Château représenté dans une miniature circulaire intégrée dans un décor en trompe-l’œil (voir l’agrandissement d’une partie de ce décor, sans les médaillons, en première de couverture), avec les armes de Saxe
au-dessus, deux anges porteurs de lances de part et d’autre, et aux quatre coins quatre petites vues circulaires de monuments en grisaille.
Ehrenbourg était le château ducal, résidence des ducs de Cobourg, de 1547 à 1918. Bâti au XVIe siècle
dans un style Renaissance, il fut remanié au XIXe dans son style néo-gothique anglais actuel.
77. Plan des fortifications
de Philippsburg vers
1785. « Philisbourg avec
ses environs. »
Encre de Chine et lavis d’encres.
18,8 x 27,2 cm.
Les fortifications de Philisppburg
(Bade-Wurtemberg, district de
Karlsruhe) furent démantelées en
1799 par les Français.
78. « Plan de Brunsvick ».
Encre de Chine et lavis d’encres. 64,7 x 100 cm.
Plan des fortifications de la ville de Brunswick (en allemand Braunschweig), ville du nord de l’Allemagne située dans le Land de Basse-Saxe (« Land Niedersachsen »).
BELGIQUE
79. Plan de Fleurus et
de ses environs.
Encre de Chine et lavis
sur calque. 55,5 x 82 cm,
contrecollé sur une feuille
de 63 x 82 cm. Échelle de
0,038 pour 1000 mètres.
Fleurus se situe en Belgique,
dans la province de Hainaut
(région wallonne), au NordEst de Charleroi (bien visible
sur le plan). Elle est surnommée la « cité des Bernardins ».
Notre plan s’étend jusqu’aux
villes de Celle (Pont-à-Celles)
au Nord-Ouest, Fontaine-Lévêque, Lernnes (Leernes) et
L’Andely (Landelies) au SudOuest, Vitrival au Sud-Est et
Boley (Bothey) au Nord-Est.
(Pour Fleurus / Ligny, voir également le n° 91).
80. HEINS, Armand-Jean (1856-1938). Projet
de fresques pour la salle des fêtes du Palais du
Cinquantenaire de Bruxelles. (Vers 1880).
Crayon, encre de Chine et aquarelle. 37 x 105 cm.
Ensemble de projets pour sept arcades représentant :
- La Belgique - Tympan : buste de Minerve – Sagesse. Groupe
personnifiant l’instruction et la charité. La paix – Drapeau national et couronne royale. Est noté sur le dessin : « Panneau
existant et placé. » Avec les dimensions prévues : Panneau de
5 m 40 x 4 m. Tympan de 3 m 50 x 4 m 50.
- Mons (Hainaut). Panorama de la ville de Mons. Tympan :
bas-relief. Le travail souterrain (mines). Ouvriers et ouvrières
- Mineurs - Produits divers - verreries - houille. Tabac, etc.
- Ostende (Flandre occidentale). Panorama d’Ostende (vu de
la mer). Tympan : bas-relief. La navigation maritime. Pêcheurs
débarquant du poisson. Attributs divers. Enfant avec pelle et
petit seau personnifiant la saison balnéaire mondaine.
- Bruges (Flandre Occidentale). Panorama de la ville de Bruges. Tympan : bas-relief. Bruges archéologique et artistique.
Artistes dessinant des motifs d’architecture brugeoise. Fillette
pauvre.
- Gand (Flandre orientale). Panorama de la ville de
Gand. Tympan : l’industrie textile. Ouvriers fileurs
et tisserands - Souvenirs historiques - Torchères de
corporations, armes anciennes – etc. Mêmes dimensions que la précédente.
- Termonde (Flandre orientale). Panorama de la
ville de Termonde. Tympan : L’Escaut. Voile etc.
Ouvriers cordiers bateliers. Instruments agricoles.
Mêmes dimensions que la précédente.
- Anvers - Panorama de la ville d’Anvers. Tympan :
Le commerce - la défense - artistes - institut des
arts. Ouvriers de port, produits exotiques - ivoire
etc. Panneau de 5 m 40 x 4 m. Tympan de 3 m 50 x
4 m 50. » Sous les fresques : « Palais du cinquantenaire
(Bruxelles). Salle des fêtes. Projet de décoration.
1892. Signé : « A. Heins. »
Armand Heins, peintre et graveur belge, se tourne
vers des sujets nationaux et tout particulièrement
la Flandre. Élève de l’académie de Gand, il est médaillé au Salon des Beaux-arts de Paris en 1889 et
1900.
Bibliographie : Bénézit, IV, 641.
81. Concession du Nord du Bois de
Boussu. Ensemble de 24 dessins.
Boussu est une commune francophone de Belgique située en région wallonne dans la province de Hainaut,
à une dizaine de kilomètres de Mons et de la frontière
française. Boussu se situe dans le Borinage, région anciennement réputée pour son bassin minier. Les trois
derniers charbonnages du Bois de Boussu ferment en
1960.
Un tiré à part avec la description de tous les dessins est disponible sur demande.
AUTRICHE
82. École viennoise du
XVIIIe siècle. Projet de
portique.
Encre de Chine et lavis d’encre grise.
51 x 35,5 cm.
À l’écriture manuscrite, au centre, à
gauche : une notification d’échelle
« Mas Staab von g Wienner Klaffter ». Portique à trois arcades avec un
décor d’ornementation au-dessus.
Avec le plan masse des quatre pieds
d’arcades. Cachet du collectionneur
en bas au centre.
ESPAGNE
83. Vue de la Porte de
Tolède à Madrid. (1794).
85. THIBAUT, Jean-Thomas (17571826) – Attribué à. Palais de Caprarola. Vue générale prise du côté des
montagnes de la Sabine.
Crayon et lavis gris.
39,5 x 51,5 cm. Légères piqûres.
Mention manuscrite au dos :
« Puerta de Toledo en Madrid,
1794 ».
Nous joignons : « Vuë Générale de
Madrid Ville Capitale du Royaume
d’Espagne ». 1760. Gravure en couleurs. 51,7 x 66,4 cm.
Aquarelle. 25 x 41,5 cm contrecollée sur une
feuille de 42,5 x 53,5 cm.
84. LAVIA. Plan général de la Place de Carthagène et des environs jusqu’à la
portée du canon, avec les ouvrages nouvellement construits ou améliorés par
les Anglais. (1812).
Encre de Chine, aquarelle, lavis d’encre. 75,5 x 115,2 cm.
Plan de la ville de Carthagène en Espagne, capitale législative de la région de Murcie, et des côtes environnantes.
n° 82
ITALIE
n° 84
Ce palais, appelé aussi villa Farnèse, est considéré comme l’un des meilleurs exemples de villa
« Renaissance ». Il se situe dans la province de
Viterbe, dans le Latium. La famille romaine des
Farnèse fait appel à l’architecte Vignole pour le
construire autour de 1556.
Jean-Thomas Thibault est un architecte et peintre français (1757-1826). Élève dans l’atelier
d’Étienne-Louis Boullée entre 1780 et 1786 et de
Pierre-Adrien Paris, il va à Rome par ses propres
moyens et y séjourne entre 1786 et 1790.
n° 85
88. PEROSSO, Giovanni. Facciata principale della Chiesa di
Carignano.
Encre de Chine et aquarelle. 38,3 x 31,9 cm.
Trace de déchirure.
Belle élévation de la façade principale de
l’église (aujourd’hui basilique) Santa Maria
Assunta di Carignano à Gênes, église Renaissance dont la façade fut entièrement refaite en
1819 par l’architecte Carlo Barabino. Dessin
signé « Giovanni Perosso, 1851, Genova ».
Pour l’Italie, voir également le n° 40 (et le
n° 89, page suivante).
86. Plan de Palmanova, Année 1813.
Encre de Chine, aquarelle, lavis d’encre. 43,1 x 68,1 cm et 52 x 77 cm avec sa marielouise bleue
directement contrecollée sur la feuille. Une petite déchirure dans la marielouise à droite, n’atteignant pas le plan.
Plan de la ville de Palmanova en Italie, dans la province d’Udine (région Frioul-Vénétie julienne). Célèbre pour ses fortifications en forme d’étoile à neuf branches, Palmanova fût bâtie en 1593 par la République de Venise, pour être à la pointe de la technologie de défense militaire. Elle fût conçue par
l’architecte Vincenzo Scamozzi (1548-1616), actif à Venise, Vicence et Padoue.
87. BARABINO, Carlo (1768-1835). Caprice architectural (vue d’une nécropole antique). (1835).
Encre de Chine et lavis d’encre. 26,5 x 39 cm. Signé en bas à droite : “Carlo Barabino inv. 1835”.
Dessin restituant une nécropole antique en partie ruinée, comprenant trois tombeaux de style romain,
ornée de colonnes à chapiteaux corinthiens et d’un décor de bas-reliefs.
Carlo Barabino, architecte génois, étudia dans l’atelier de Giuseppe Barbieri. Il est certainement l’un
des architectes les plus créatifs du XIXe siècle italien ; la ville de Gênes lui doit en grande partie sa physionomie néoclassique.
89. CARNEVALI, Pietro. Projet de jetée. (1881).
Aquarelle. 60 x 102 cm. Signé : « P. Carnevali Art. Roma li 2 agosta 1881 » en bas au milieu.
90. JUNG. Campagne de France. Ba- 91. JUNG. Campagne de 1815. Bataille
taille de Limonest (20 mars 1814).
de Ligny (16 juin 1815).
Pietro Carnevali, architecte italien est né en 1839 à Castelnuovo Scrivia (Piémont) et mort en 1895 Crayon, aquarelle sur papier contrecollé.
à Rome. Il débuta comme graveur sur bois, étudia l’architecture à Rome sous Cipolla et construisit 14,1 x 23 cm. Signé en bas à gauche.
des maisons à Rome comme l’Hôtel Laurati, la maison Arioli et la galerie Pascucci.
« Le Gal Ducasse, major général de l’armée de Lyon,
mène à la charge le 13e Cuirassiers ». Scène de combat
Bibliographie : Thieme & Becker, « Allgemeines Lexikon », vol. VI, pp. 21-22.
dans une plaine pour la bataille de Limonest.
La campagne de France se déroula de janvier à avril
1814. Napoléon Ier y affronta les troupes coalisées
de la Russie, de la Prusse, du Royaume-Uni, de la
Suède, de l’Autriche et de plusieurs états allemands.
Même si elle se solda par la défaite de l’Empire, cette
campagne représente pour beaucoup d’historiens la
plus parfaite expression du génie militaire de Napoléon « triomphe de l’intelligence sur le nombre »
(Maréchal Juin).
Crayon, aquarelle sur papier contrecollé. Signé en
bas à gauche. 13,5 x 23,2 cm.
« Le Gal Girard s’empare du village de la Haye St Arnaud, assure le succès de la bataille et tombe blessé
mortellement. » Scène de combat au cœur du village.
Représentation très vivante et précise.
La bataille de Ligny, qui se déroula le 16 juin 1815,
soit deux jours avant la bataille de Waterloo, opposa
l’armée prussienne menée par le maréchal Blücher à
une partie de l’armée française commandée par Napoléon Ier. Ligny fut la dernière victoire de Napoléon.
(Pour Ligny / Fleurus, voir également le n° 79).
X. ŒUVRES D’ARTISTES PEINTRES
A- Scènes militaires
n° 90
Théodore JUNG (1803-1865). Deux aquarelles.
Théodore Jung fait partie des quelques peintres non officiers que leurs qualités ont fait employer
par le dépôt du ministre de la Guerre où il fut engagé en 1830. L’un des artistes les plus productifs
de sa spécialité de 1830 à 1860, il exécute un nombre considérable de dessins de batailles dont
beaucoup appartiennent au Ministère de la Guerre. Le Musée de Versailles conserve également
douze aquarelles de lui. Il participe à la constitution de la galerie des batailles de Louis-Philippe. Il
est également présent aux salons de 1834 à 1864.
Bibliographie : Marchand, « Mémoires, Bibliothèque napoléonienne », Éditions Tallandier.
n° 91
92. FLAMEN, Albert (1620-1674) – Attribué à). Siège de
La Motte-au-Bois.
Dessin à la plume. 13 x 19,2 cm.
Albert Flamen (1620-1674) est un dessinateur et graveur d’origine flamande.
Il travailla à Paris de 1646 à 1648. Le British Museum de Londres conserve
quatre-vingts de ses dessins.
Le château de La Motte-au-Bois fut construit en 1065 pour le comte de Flandre Robert le Frison. Il se situe aujourd’hui sur la commune de Morbecque
(département du Nord), la commune de La Motte-au-Bois ayant été absorbée
par cette dernière après la Révolution française. Thomas Becket, archevêque
de Canterbury, séjourna au château en 1164 après avoir quitté l’Angleterre.
Le château de La Motte-au-Bois fut assiégé et pris par les Français en 1645,
pendant la Guerre de Trente Ans. C’est cet épisode, au cours duquel il subit de
lourds dommages, qui est décrit sur notre dessin. Il fut reconstruit quinze ans
plus tard, différemment et dans un état proche de son état actuel.
Durant le Première Guerre Mondiale, le château abrita le quartier général des
forces armées du Commonwealth. Depuis 1962 s’y trouve l’Institut aéronautique Amaury de La Grange.
Il s’agit d’un très rare document décrivant le château de La Motte-au-Bois
dans son état ancien, avant sa destruction et reconstruction. Le seul autre document de cet état du château que nous ayons trouvé est une lithographie de
Félix Robaut d’après une gravure du XVIIe siècle.
Bibliographie : Bénézit, III, 773.
93. Album de dessins de CHARLES MOULIN. « Souvenirs Lillois, 1886-1895 ».
Nous présentons un bel ensemble de 217 dessins originaux de Charles Moulin (1869-1960), dans une reliure ornée. Ces dessins, de la période de 1886 à 1895, ont Lille et ses environs comme principal sujet ; ils comprennent les deux années de service
militaire de l’artiste, à la caserne Souham de Lille. Ils montrent également son séjour dans l’atelier Pharaon de Winter, avec
les portraits de certains de ses condisciples. L’album décrit l’évolution du style de jeunesse de Charles Moulin, de ses débuts
jusqu’à l’année précédent son Prix de Rome.
Cet album est détaillé dans un tiré-à-part disponible sur demande.
B- Vues de villes et de monuments
94. Hébart, Adèle (?). Vue animée 95. Pont-en-Royans. (Août 1844).
devant la cathédrale d’Évreux. 1837.
Aquarelle. 46,7 x 37,2 cm. Signé en bas à droite. Mouillures transversales et quelques petits
accidents.
Charmante scène de foire représentant divers
groupes de personnages au pied de la cathédrale
d’Évreux (Eure).
Aquarelle. 40 x 27,6 cm. Situé et daté en bas
à droite.
Jolie vue du pont de Pont-en-Royans (Isère), prise
de la Bourne, avec de part et d’autre, les fameuses
maisons suspendues dans la roche.
La commune de Pont-en-Royans se situe près de
la vallée de l’Isère, aux portes du Parc naturel régional du Vercors, au confluent des rivières de la
Bourne (qui prend sa source à Lans-en-Vercors)
et de son affluent la Vernaison (qui prend sa source sur le territoire de Saint-Agnan-en-Vercors).
96. MANGUIN, Pierre (1815-1869). Les maisons visibles sur ce tableau n’existent plus
Rue animée devant l’église Saint- aujourd’hui.
Pierre Manguin était architecte et archéologue. Il
Maclou de Rouen.
fut l’élève de Louis-Hippolyte Lebas.
Crayon, aquarelle et gouache. 38,5 x 28 cm. Signé à gauche sur la façade de la maison. Petites
craquelures de peinture à certains endroits.
L’église Saint-Maclou de Rouen a été construite
entre 1437 et 1517. C’est un chef-d’œuvre du style Gothique flamboyant. La création de la place
Barthélémy libéra l’espace devant le porche (du
nom de Jacques-Eugène Barthélémy, l’architecte
rouennais du XIXe siècle qui éleva la flèche de
l’église).
97. BOGGS, Frank (1855-1926).
Vue de l’hôtel de ville de Mantes-laJolie.
Fusain et aquarelle. 46 x 36 cm. Signé en bas à
gauche : « Frank Boggs. Mantes. 1903. »
n° 99
Félix THORIGNY
(1824-1870) : quatre dessins
Peintre de paysages et dessinateur, né à Caen
le 24 mars 1824, mort subitement à Paris, le 27
mars 1870. Élève de M. Julien, à Caen. Il débuta
au Salon en 1849. Les musées de Caen et de Périgueux conservent des dessins de cet artiste. Il a
été collaborateur du Monde illustré, du Magasin
pittoresque, du Musée des familles, de l’Illustrated London News, du Calvados Pittoresque.
Bibliographie : Bénézit, tome 8, p. 295.
99. La Sainte-Chapelle de Paris.
(1858).
Crayon, encre de Chine, gouache et aquarelle.
22,3 x 15,5 cm. Signé et daté, en bas à gauche : « Félix Thorigny 1858 ».
98. HENRY, Émile (1842-1920).
Le marché de la Place Carli à
Marseille.
n° 101
100. Intérieur de Notre-Dame de
Paris.
Aquarelle. 31 x 21,5 cm sans les marges. Sous
cadre, 57 x 43 cm.
Vue du marché de la Place Carli, dans le Ier
arrondissement de Marseille, avec derrière
le Palais des Arts, construit de 1864 à 1874
par Henri-Jacques Espérandieu, architecte
de Notre-Dame de la Garde.
Crayon, encre de Chine, gouache et aquarelle.
22,9 x 15,5 cm. Signé en bas à droite.
101. Église de Saint-Roch à Paris.
Crayon, encre de Chine, gouache et aquarelle.
21,5 x 15,5 cm. Signé en bas à droite.
102. Église de Louvigny (Calvados).
n° 100
Crayon, encre de Chine, gouache et aquarelle.
23 x 15,2 cm.
n° 102
XI. DIVERS
103. Diorama montagnard.
Crayon sur papier et matériaux divers (mousse, bois, verre, etc.). Coffrage en bois recouvert de papier
imitation bois veiné. Le côté visible est fermé par une vitre. Dimensions : 32 x 75 cm. Profondeur :
26 cm. Dimensions du fond : 25 x 57 cm.
Très joli et minutieux diorama représentant des scènes rurales dans un paysage de montagne en été. Les
deux faces latérales et celle du fond sont couvertes de papier sur lequel le décor est dessiné au crayon :
un châlet sur chaque face latérale et sur celle du fond une église et un pain de sucre derrière lequel se
trouve, au fond du sentier, un château médiéval. L’architecture des châlets et de l’église nous laisse penser qu’il s’agit d’un décor savoyard ou haut-savoyard.
Ce décor sert de toile de fond à plusieurs personnages et animaux mis en scène : berger avec son chien,
son âne et ses moutons, crieur public, commerçants, chasseurs, etc. disposés dans un charmant décor
Si ce petit pont est fait de bois, de brinen relief (arbres, mare aux canards, petit pont de bois)…
dilles et de mousse, et l’eau (celle de la
mare et celle qui coule sous le pont) est
représentée par du verre, la totalité des
personnages (23) et des animaux (21),
ainsi que quelques éléments du décor,
sont entièrement faits de papier, découpés avec une grande précision et dessinés au crayon, parfois en couleurs.
L’ensemble, malgré quelques rousseurs
sur le papier de fond, est relativement
bien conservé et constitue une œuvre
très charmante, fruit d’un travail précis
et minutieux.
104. DEVÈZE. « Ruines du Château de Pierrefonds ».
Aquarelle, gouache, papier mâché peint, laine, paille, mousse, matériaux divers. Dimensions encadré : 80 x 63,5 cm et 7 cm de profondeur. Signé en bas à gauche « Devèze peintre » et daté en
bas à droite « 12 février 1865 ».
Saisissant tableau en relief décrivant les ruines du château de Pierrefonds, dont la restauration avait été
confiée à Viollet-le-Duc par Napoléon III en 1857 (le château avait été démantelé par Louis XIII en
1617). Les travaux commencèrent en 1858 et s’étalèrent jusqu’à 1885 (repris par Maurice Ouradou,
gendre de Viollet-le-Duc, à la mort de ce dernier, et achevés par Juste Lisch). Notre tableau est donc
exécuté sept ans seulement après le début des travaux de reconstruction du château de Pierrefonds.
Au premier plan, huit personnages animent la scène, dans leur vie quotidienne (chasseurs, pêcheurs,
fermiers…). Le cour d’eau et le ciel sont les seuls éléments qui ne soient pas en relief, ils sont peints
directement sur le support.
Ce tableau, témoin de l’art populaire de son temps, offre une intéressante représentation du château de
Pierrefonds dans ses dernières années à l’état de ruines.
Ci-dessus, n° 13 : , DEGLANE, Projet d’escalier pour le Grand Palais.
Ci-contre, n° 10 : ROBIDA, Projet pour l’Exposition de 1900.
Ci-dessous, n° 55 : DUMONT, Coupe d’un théâtre.
LIBRAIRIE GALERIE
ALAIN CAMBON
Catalogue n° 19
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n° 36
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