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lion, tantôt l'anthéridie s'applique sur l'oogone (Cystopus,
Achlya),
émet un tube qui pénètre à travers sa paroi, se met
en relation avec l'oosphère et détermine la fécondation sans
que nous sachions bien s'il y a seulement juxtaposition des
deux protoplasma, ou mélange, ou fusion absolue. Dans les
Monoblépharidés, ce sont des anthérozoïdes qui sortent de
l'anthéridie, rampent sur l'oogone, pénètrent par une ouver-
ture produite à son sommet et se combinent avec l'oosphère.
Que cette dernière soit fécondée directement par des anthéro-
zoïdes ou par l'intermédiaire d'un tube issu de l'anthéridie,
le résultat est le même : c'est un œuf qui s'entoure d'une
membrane de cellulose et se repose en attendant sa germi-
nation. Chez les Ascomycètes, ce qui se produit lors de la
fécondation est si mal connu, que nombre de botanistes nient
encore les faits de reproduction sexuée dans ces plantes et les
confondent avec de simples anastomoses de filaments mycé-
liens.
Aussi, quand nous aurons dit que chez ces végétaux
le filament mâle s'applique sur la grosse cellule recourbée ou
enroulée en spirale, nous aurons à peu près rapporté tout ce
qu'on sait de leur fécondation. S'il y à fécondation, il doit se
produire un œuf. Mais où se forme-t-il? En étudiant le déve-
loppement ultérieur de
l'œuf,
c'est-à-dire l'évolution de l'em-
bryon, nous montrerons que chez les Ascomycètes l'œuf
parait correspondre tantôt à la cellule réputée comme femelle
et tantôt à celle que l'on considère généralement comme mâle.
Chez les Lichens, considérés comme la plupart du temps con-
stitués par des Ascomycètes parasites sur des Algues, l'acte de
la fécondation a peut-être été mieux saisi sur le vif que chez
les Ascomycètes libres. Dans le Physma compactum, par
exemple, on a vu les prétendues conidies, issues des spermo-
gonies, s'attacher à l'extrémité de l'organe femelle, qui fait
saillie à l'extérieur du Lichen, et pousser un tube qui se colle à
la pointe de l'oogone. Bientôt ce tube et l'oogone se perforent
à leur point de contact, et les deux protoplasma entrent en com-
munication. Le filament enroulé dans l'intérieur du Lichen
devient un œuf à la suite, de cette imprégnation.
La fécondation chez les Algues s'opère tantôt sur la plante
qui porte l'oogone, tantôt hors de cette plante; c'est-à-dire que
l'oosphère peut être devenue libre (Fucus) lorsque les cel-
lules mâles entrent en contact avec elle. Chez les Conjuguées,
les faits sont à peu près identiques à ceux que nous avons con-
statés chez les Mucorinés. Les tubes émis par les cellules
reproductrices se rejoignent, détruisent leurs parois au point
de contact; et
l'œuf,
issu des deux protoplasma combinés, se
forme généralement au milieu du tube de communication. Il
devient, dans ce cas, impossible de dire où se trouve l'élément
mâle et où est l'élément femelle. On peut même se demander
s'il existe là des sexes distincts. L'indécision cesse pourtant
quand on se trouve en présence de certaines espèces (de Spi-
rogyra, par exemple) chez lesquelles la spore n'est plus exac-
tement située au milieu du tube de communication, mais logée
à l'une de ses extrémités ou même à l'intérieur de l'un des
deux filaments parallèles. Dans ce cas, il faut bien admettre des
sexes séparés, et le tube femelle est naturellement celui dans
lequel mûrit finalement
l'œuf.
Il y a même parfois entre les
cellules mâle et femelle une différence de grandeur (Sirogo-
nium),
la cellule femelle étant plus développée que l'autre. Dans
certaines conditions, un filament émet une protubérance latérale
sans qu'un filament parallèle entre en conjugaison avec lui; et,
dans le diverliculum, il se forme pourtant une spore asexuée,
identique optiquement à un œuf et qui, aussi bien que cet œuf,
est capable de reproduire le thalle. Cet exemple, après celui
des Saprolegnia, est une nouvelle preuve du peu de distance
qui sépare la spore de
l'œuf.
Une spore pareille, ayant tous les
caractères d'un œuf, se forme même par simple différenciation
du proloplasma d'une cellule unique, comme dans le Spirogyra
mirabilis, où le protoplasma central d'une utricule se change
en spore asexuée, ayant exactement la physionomie d'un œuf.
Chez les Siphonées, quand les cellules mâles et femelles sont
identiques, elles s'accolent, perdent leurs cils et fusionnent
pour produire un œuf. Chez les Vaucheria, où l'oosphère est
nettement distincte de l'anthéridie, les anthérozoïdes entrent
en contact, par une ouverture de l'oogone, avec l'oosphère et
disparaissent bientôt dans sa substance. Puis l'oosphère
s'en-
toure d'une membrane cellulosique et devient un œuf.
Chez les Cénobiées, quand les cellules mâles et femelles
sont pareilles, il se passe lors de leur conjugaison ce que nous
venons de décrire chez les Siphonées. Mais, de même que chez
ces dernières, il se peut, comme dans les Eudorina, qu'en re-
gard des cellules mâles il se trouve des cellules femelles abso-
lument différentes. Dans les Eudorina, les anthérozoïdes
entourent les oosphères arrondies et fusionnent avec elles pour
constituer des œufs qui s'enveloppent d'une membrane de cel-
lulose.
Les cellules mâles et femelles des Protococcacées n'ont rien
qui les différencie les unes des autres, et elles s'accouplent
pour former les œufs.
Chez les Confervacées, divers cas peuvent se présenter : ou
bien les cellules mâles et femelles sont identiques et fusionnent
comme précédemment; ou bien, comme dans le Sphœroplea,
des filaments anthéridiens produisent des anthérozoïdes qui
pénètrent dans les articles femelles par de petites ouvertures et
y fécondent les oosphères. Chez certains Œdogo'nium, l'anthé-
rozoïde féconde directement aussi l'oosphère ; mais dans d'au-
tres il se segmente en une sorte de petit prothalle que nous
avons déjà signalé et dans les cellules supérieures duquel se
forment des anthérozoïdes de seconde génération qui, eux,
fécondent directement l'oosphère. Retenons cet exemple, qui
plus tard nous servira de transition. Chez les Characées, lors
de la fécondation, les cinq tubes qui entourent l'oosphère
s'écartent, et les anthérozoïdes peuvent arriver ainsi à la cel-
lule femelle dont la membrane cellulosique
s'est
gélifiée et
n'offre aucune résistance à leur- passage. L'œuf constitué, par la
fécondation s'entoure d'une paroi cellulaire, se détache et ger-
mera plus tard, après un temps de repos variable. Dans certains
cas,
l'oosphère s'enveloppe d'une membrane sans avoir été
fécondée; et l'on se trouve, une fois de plus, en présence
d'une spore ayant tous les caractères d'un œuf et reproduisant
comme lui le thalle de laCharacée. Chez certaines Phéosporéés
il peut arriver, lorsque les cellules mâles et femelles sont iden-
tiques, qu'elles germent isolément comme des spores et
reconstituent ainsi le thalle : nouvelle preuve du peu de diffé-
rences qui existe, chez les végétaux inférieurs, entre les diverses
espèces de cellules reproductrices. Mais généralement ces
cellules sexuées identiques s'unissent el forment ainsi des œufs
d'où sortira un autre thalle (Ectocarpus). Chez les Zanardinia7
l'oosphère et l'anthérozoïde, qui sont l'un et l'autre mobiles,
fusionnent pour constituer encore un œuf. Chez les Dictyo-
tacées, où l'œuf est également produit par l'action d'un anthé-
rozoïde sur une oosphère, il peut arriver, comme chez les
Characées, les Phéosporéés, etc., que l'oosphère n'ait pas besoin
d'être imprégnée pour germer comme une spore, après
s'être
entourée d'une membrane cellulosique. De ces faits comme des
précédents on est bien forcé de conclure qu'à ces degrés
inférieurs l'apport spécial de la cellule mâle est souvent de
bien minime importance. Chez les Fucacées. l'oogone produit
d'une à huit oosphères qui s'échappent de son intérieur, sont
fécondées par les anthérozoïdes et se revêtent d'une membrane
cellulosique pour constituer autant d'œufs. Les Floridées,
comme nous l'avons vu, ont des anthérozoïdes immobiles et des
oogones dont l'extrémité se prolonge en une papille ou en un
filament. Cet oogone, au moment de la fécondation, ne s'ouvre
pas plus qu'un sac embryonnaire de Phanérogame; mais l'an-
thérozoïde le perce à son point de contact, comme le tube polli-
nique détruit la paroi du sac (Nemalion). L'imprégnation
s'étant produite, il en résulte, comme dans les cas précédents,
un œuf unicellulé dont nous aurons à étudier le développement
ultérieur.
Chez les Muscinées, nous avons décrit les anthéridies et les
archégones, ces derniers n'étant que desoogonesdont l'oosphère
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