1814
• Le Traité de Gand met fin à la deuxième guerre anglo-américaine à propos
du tracé de la frontière ;
Il confirme la division du territoire d’Akwesasne entre l’État de New York, le Québec et l’Ontario tout en
accordant un droit de passage aux Iroquois. Les Amérindiens sont les grands perdants de ces deux guerres, car
ils en sortent avec des droits et des territoires très amoindris par rapports à ceux qui leur avaient été reconnus
après la conquête de la Nouvelle-France par les Britanniques. Comme les Iroquois, les Abénaquis en sortent
divisés eux aussi, ceux de l’ouest ayant soutenu les forces britanniques et ceux de l’est les forces américaines.
Les colons loyalistes à la Couronne britannique s’intéressent aux territoires de chasse des Amérindiens et les
pouvoirs publics vont les aider à s’installer sur ces nouvelles terres. L’intérêt de la Grande-Bretagne pour une
alliance militaire avec les Amérindiens perd de son actualité et une politique de sédentarisation et
d’assimilation va bientôt prévaloir à leur encontre.
1825
• Confronté aux empiétements des nouveaux colons, agriculteurs ou
exploitants forestiers, Nicolas Vincent Isawanhonhi, grand chef des
Hurons-Wendats de Lorette, se rend avec une délégation de chefs en
Angleterre pour demander au Roi George IV que les ententes passées avec
les Français et les droits reconnus à son peuple par les Britanniques après
la conquête soient respectés ; notamment ceux sur la seigneurie de Sillery.
Il lui présente un collier de Wampum symbolisant l’alliance des Hurons-Wendats avec l’Angleterre. Mais
l’heure n’est plus à la guerre. La moitié des seigneuries françaises ont été acquises par des Britanniques qui
dominent la vie politique, économique et sociale des deux Canada, en dépit des lois proposées par les
assemblées élues, lois souvent refusées par le Gouverneur britannique.
1837-38
• Dans un contexte de récession économique surviennent des révoltes
armées de « patriotes » dans le Bas-Canada puis dans le Haut-Canada.
Dans la première de ces colonies, il s’agit d’une rébellion de Canadiens-français contre le régime colonial
britannique avec l’appui d’intellectuels aux idées républicaines. L’Église (dont les Sulpiciens de Montréal) se
désolidarise du mouvement et de nombreux affrontements ont lieu. Les Amérindiens restent à l’écart du
mouvement, sauf lorsqu’un groupe de 80 patriotes se rend à Kanawake dans l’espoir de s’y procurer des armes.
Les Mohawks avertis, leur tendent une embuscade et font 60 prisonniers qu’ils livrent aux autorités de
Montréal. La révolte est réprimée, plusieurs centaines de patriotes sont tués ou blessés lors des combats, 800
sont arrêtés, 12 sont pendus et 40 seront exilés en Australie. Dans le Haut-Canada, le mouvement inspiré des
idées républicaines américaines, proteste contre la gestion des terres de la Couronne par le pouvoir colonial ; il
sera rapidement réprimé. Le Grande-Bretagne nomme alors un nouveau gouverneur, Lord Durham, chargé
d’enquêter sur la situation des deux colonies. Son rapport très critique à l’encontre des Canadiens francophones
préconise l’union des deux Canada dans un Canada-Uni et l’assimilation progressive des francophones.
1841
• L’acte d’Union des deux Canada entre en vigueur. L’anglais devient seule
langue officielle.
1851
• Le Parlement canadien adopte l’Acte pour mettre à part certaines étendues de
terre pour l’usage de certaines tribus de Sauvages dans le Bas-Canada [le
Québec]
Cet Acte vise à sédentariser progressivement les Amérindiens dans des « réserves » bien circonscrites où des
services pourront leur être offerts et où ils seront à l’abri des colons qui s’approprient de grandes portions de
leurs anciens territoires de chasse. Autour des postes de traite et des missions se fixe un certain nombre de
familles, notamment celles des convertis, qui constitueront le noyau des futurs villages. Une dizaine de réserves
vont être ainsi créées comme la réserve algonquine de la rivière Maniwaki, Kitigan zibi anishinabeg (1853) et la
réserve innu de Betsiamite (1853). Un poste de traite y avait opéré sous le régime français. La Compagnie de la
Baie d’Hudson y installera en 1855 son principal poste régional, après la fermeture de celui de Tadoussac et de
deux autres postes ; une mission des Pères Oblats de Marie Immaculée, qui ont remplacé les Jésuites, y sera
installée en 1861. En 1856 sera aussi établie la Réserve innu de Ouiatchouan (connue également sous le nom de
Pointe Bleue) ; elle adoptera en 1985 le nom de Mashteuiatsh. En 1860 enfin sera arpentée la réserve micmaque
de Maria, où verra le jour la première école micmaque au Québec (1864). Maria prendra le nom de
Gesgapegiaq, en 1988.
1854
• Abolition du régime seigneurial.
Les relations entre les Amérindiens du Lac-des-Deux-Montagnes (Oka) et les Sulpiciens se détériorent à propos
de la propriété et de l’exploitation des terres qu’ils occupent, notamment la coupe du bois. De grandes et