ses habitants, et à la capacité des intéressés et des institutions à relever les défis des
changements climatiques, parfois appelée capacité d’adaptation. Aussi les villes des
pays à faible revenu et à revenu intermédiaire sont-elles particulièrement vulnérables
aux changements climatiques.
Au niveau national, la moyenne annuelle des émissions de gaz à effet de serre par
habitant est supérieure à 20 tonnes de dioxyde de carbone dans bien des pays très
industrialisés, notamment l’Australie, le Canada et les États-Unis. À l’autre extrémité
du spectre, de nombreux pays de l’Afrique subsaharienne, dont le Burkina Faso, le
Malawi et la Tanzanie, émettent moins de 0,2 tonne par habitant et par année. Or, les
citadins de ces pays sont ceux qui risquent d’être les plus touchés, ce qui fait du
financement de l’adaptation aux changements climatiques une question vitale de
justice environnementale au XXIe siècle.
Entre les effets des changements climatiques et l’urbanisation, les rapports sont
complexes. Il est probable que des phénomènes extrêmes et des évolutions progressives
contribueront dans bien des cas à un accroissement de la mobilité. Dans la plupart de
ces cas, la mobilité tiendra une grande place dans la stratégie à laquelle recourront les
ménages et les communautés pour réduire leur vulnérabilité aux risques,
environnementaux ou non, et pour affronter ainsi les changements climatiques.
Cependant, la forte densité de population dans les villes augmentera la vulnérabilité
aux catastrophes liées aux changements climatiques, en particulier parce que
l’insuffisance des institutions et le manque d’infrastructure se font surtout sentir là où
l’on a une forte densité de citadins à faible revenu.
Les capacités d’adaptation peuvent être elles aussi concentrées dans les villes. Les
ressources économiques, des sources d’alimentation diversifiées, les possibilités de
travail et d’emploi, les systèmes d’alerte avancée et les économies d’échelle pour les
interventions d’urgence sont autant de capacités qui peuvent être beaucoup plus fortes
dans les zones urbaines.
La répartition géographique des risques liés
aux changements climatiques
Les zones urbaines des régions côtières sont particulièrement exposées à l’élévation
du niveau de la mer. Les zones côtières de faible altitude – moins de 10 mètres au-
dessus du niveau de la mer – représentent juste 2 % des terres de la planète mais
abritent 13 % de la population urbaine du monde. En 2007, l’Afrique avait 37 villes
de plus d’un million d’habitants et la moitié d’entre elles se situent – du moins en
partie – dans la zone côtière de faible altitude.
Autre aspect géographique des risques climatiques : la rareté de l’eau qui touchera
surtout les villes des régions semi-arides. À mesure que reculeront les glaciers de
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Rapport sur les catastrophes dans le monde 2010 – Urbanisation et changements climatiques