Les racines des arbres dopées aux hormones ?

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octobre 2013
Les racines des arbres
dopées aux hormones ?
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE
Alice Vayssières est une jeune chercheuse au laboratoire « Interactions
Arbres/Micro-organismes » à l’INRA* de Nancy. Elle travaille dans l’équipe
« Ecogénomique des interactions » qui cherche, entre autres, à comprendre
comment les racines des arbres interagissent avec les champignons et les
bactéries du sol. Certaines de ces interactions impliquent des champignons
qui sont bénéfiques notamment pour la nutrition de l’arbre et modifient la
croissance des racines. Dans ces recherches, Alice cherche à identifier les
mécanismes impliqués lorsque la croissance des racines est modifiée.
* INRA : Institut National de la Recherche Agronomique
« Dans mon projet de recherche, je teste des hypothèses. Certains résultats sont
positifs, d’autres négatifs mais ils font tous partie du puzzle. Quand il y a
assez de pièces en place, alors, on comprend ce qui se passe dans la plante. »
Ecoles doctorales de Lorraine
Les racines sont la face cachée des
arbres ; on ne les voit pas mais elles
sont pourtant essentielles pour
structurer les sols, pour maintenir
les arbres debout et surtout pour
les nourrir. Les arbres ne sont pas
comme les animaux, ils ne peuvent
pas se déplacer pour accéder à leur
nourriture. C’est la raison pour
laquelle ils disposent de racines qui
poussent tout au long de leur vie.
Dans les forêts, ces racines sont
associées à des champignons qui
les protègent et les aident à accéder
aux nutriments* présents dans les
sols. Quand elles rencontrent ces
champignons, les racines arrêtent
de pousser et gonflent pour former
des racines modifiées appelées des
mycorhizes.
Comme les animaux, les plantes et
notamment les arbres fabriquent
des hormones. Ces molécules
jouent un rôle dans leur croissance,
notamment au niveau des racines.
Avec ses collègues, Alice cherche
à comprendre les mécanismes
responsables de l’arrêt de croissance
des racines. Pour cela, elle fait
pousser des peupliers dans des boîtes
au laboratoire, et elle compare des
racines de peuplier associées ou pas
à des champignons. Son principal
travail a été de regarder la localisation
dans la racine d’une hormone
appelée « auxine ». Pour cela, Alice
a fait des coupes très fines de racines
et a révélé la présence d’auxine avec
une réaction chimique produisant
une coloration qu’elle peut observer
au microscope. Elle a aussi
cherché à quantifier l’auxine dans
différentes conditions (racines avec
et sans champignon). Ses résultats
permettent de mieux comprendre
comment cette hormone régule la
croissance de la racine.
*nutriments : composants essentiels à la vie
Objectifs et applications
Il s’agit de comprendre les mécanismes responsables d’un arrêt de croissance
des racines en présence du champignon.
Cette recherche est une petite partie du puzzle qui permettra de comprendre
comment les hormones végétales participent à la croissance des racines de
toutes les plantes, dont les arbres.
A plus long terme, ces recherches permettront d’améliorer la croissance
des arbres dont le peuplier. Son bois est utilisé dans la vie courante et en
bioénergie.
D’après l’Experimentarium de Bourgogne
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