Bulletin de la Société d'Astronomie du Valais Romand (SAVAR) page : 4
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Se repérer dans le ciel (suite) par Alain Kohler
6. Les trajectoires des planètes sur la sphère céleste
La plupart des planètes (en dehors de Pluton et de
Mercure) ont des trajectoires qui se trouvent quasiment
dans un plan confondu avec le plan de l'écliptique. Cela
a comme conséquence qu'une planète doit se
chercher, sur la sphère céleste, au voisinage de
l'écliptique.
On distingue les planètes intérieures à l'orbite de la
Terre : ce sont Mercure et Vénus. Elles sont à observer
de préférence lorsqu'elle sont, angulairement parlant, le
plus éloigné du Soleil. Ces deux planètes font, vues
depuis la Terre, des mouvements de va et vient autour
du Soleil, tantôt étant à l'est, tantôt étant à l'ouest de
l'astre du jour.
Mercure ne s'écarte jamais plus de 30 degrés du Soleil, si
bien que son observation est assez difficile à cause de la
proximité de l'astre du jour. Il faut l'observer juste après
le coucher du Soleil à l'ouest ou juste avant le lever du
Soleil à l'est.
Vénus ou "l'étoile du berger" est plus facile à observer
car elle est nettement plus brillante (c'est l'astre le plus
brillant après le Soleil et la Lune) et son élongation (= sa
distance angulaire par rapport au Soleil) peut atteindre
au maximum 48 degrés. On peut distinguer au télescope
les phases de Vénus (croissant, quartier, phase
gibbeuse).
Il y a les planètes extérieures à l'orbite de la Terre : ce
sont Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et
Pluton, les trois premières, visibles à l'oeil nu, étant de
loin les plus intéressantes.
Ces planètes sont à regarder tout spécialement
lorsqu'elles sont en opposition avec la Terre (c'est-à-dire
lorsqu'elles sont le plus proche de notre planète) : dans
cette situation, étant donné qu'elles sont sur la ligne
Soleil-Terre, elle se trouveront vers minuit au sud,
donc dans une situation favorable pour
l'observation. Le Soleil se trouve à une distance
angulaire de 180 degrés. Si l'opposition se fait en été, le
Soleil sera à une déclinaison élevée sur l'écliptique. Mais
si nous suivons alors l'écliptique sur 180 degrés, la
planète se trouve alors sur l'écliptique à une déclinaison
basse (négative). En conclusion :
si la planète est en opposition en été, elle se trouvera
basse sur l'horizon
si la planète est en opposition en hiver, elle se trouvera
haute sur l'horizon
Les planètes extérieures, comme le Soleil, se déplacent
d'ouest en est par rapport au fond du ciel. Toutefois, au
voisinage de leur opposition, elles paraissent ralentir,
s'arrêter, aller dans l'autre sens (d'est en ouest), s'arrêter
de nouveau et repartir à nouveau dans le sens ouest-est.
Historiquement, ce phénomène était difficilement
interprétable car on plaçait la Terre au centre de
l'Univers et tout devait tourner en mouvement circulaire
uniforme autour d'elle. Le modèle héliocentrique (Soleil
= centre de l'Univers) donna par contre une explication
simple de ce phénomène connu sous le nom de boucle
d'opposition, car c'est au voisinage de l'opposition que
ce mouvement d'aller-retour apparaît. L'explication
réside dans le fait que la Terre tourne plus vite que les
planètes extérieures et qu'un effet de perspective
(projection de la ligne de visée sur la sphère céleste)
produit cette boucle lorsque la Terre "rattrape" la
planète extérieure.
L’opposition des planètes extérieures
(1ère partie)
Aperçu historique
Le mouvement des « astres errants » (nos actuelles
planètes) dans les constellations était connu depuis
l’Antiquité. Comme les astronomes de l’époque
accordaient une importance très grande aux
mouvements circulaires uniformes (= à vitesse
constante), il était très dérangeant du point de vue de la
théorie de voir à certaines périodes ces planètes freiner,
s’arrêter, rétrograder, s’arrêter à nouveau et enfin
repartir dans le « bon » sens.
Le modèle de Ptolémée