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ORS Île-de-France | Septembre 2016 3
RÉSUMÉ
Première cause de mortalité en France chez l’homme et deuxième cause chez la femme,
le cancer représente chaque année environ 150 000 décès dont 21 500 en Île-de-France.
Le taux de mortalité par cancer francilien est inférieur à celui de la France hexagonale,
mais de nombreuses disparités infrarégionales existent. Devant ces constats l’Agence
régionale de santé (ARS) Île-de-France a sollicité l’Observatoire régional de santé Île-de-
France pour réaliser un diagnostic de ces inégalités sociales et territoriales.
Les localisations retenues sont les suivantes : chez l’homme, le cancer de la trachée, des
bronches et du poumon, le cancer des voies aérodigestives supérieures et le
mésothéliome ; chez la femme, le cancer de la trachée, des bronches et du poumon, le
cancer du sein et le cancer du col de l’utérus et, pour les deux sexes, le cancer colorectal.
Trois indicateurs sanitaires ont été examinés sur la période 2007-2010 : les taux
standardisés de mortalité, les taux standardisés de nouvelles admissions en affection de
longue durée (ALD) et le rapport de ces deux taux. L’analyse a été réalisée à l’échelle des
unités géographiques postales (UGP), regroupements de communes de code postal
identique. Trois indicateurs sociaux disponibles à l’échelle de la commune ont été utilisés :
le revenu des ménages, les catégories socioprofessionnelles et le ratio cadres sur
ouvriers. Les inégalités territoriales et sociales ont été examinées dans une approche
descriptive, notamment par une mise en regard cartographique des données.
Chez l’homme sont observées, pour le cancer des bronches, de la trachée et du poumon
une surmortalité en Seine-Saint-Denis, pour le cancer des voies aérodigestives
supérieures une sous-mortalité à Paris et une surmortalité et une sur-admission en ALD
dans le Val-d’Oise, mais des taux favorables en Seine-Saint-Denis, pour le mésothéliome
une surmortalité en Seine-et-Marne.
Chez la femme sont observées, pour le cancer de la trachée, des bronches et du poumon
une surmortalité à Paris, pour le cancer du sein une sur-incidence d’admissions en ALD à
Paris et une sous-incidence en Seine-Saint-Denis, pour le cancer du col de l’utérus, une
sous-incidence d’admissions en ALD dans les Yvelines.
Pour le cancer colorectal, on observe une sous-mortalité à la limite de la significativité
pour les hommes à Paris et pour les femmes dans les Hauts-de-Seine.
Deux départements sont en sous-admissions en ALD par rapport à la mortalité : la Seine-
Saint-Denis et la Seine-et-Marne.
Une hétérogénéité est observée au sein des départements. Si l’on observe une
correspondance globale entre données sanitaires et niveau socio-économique, il faut y
apporter des nuances, des zones atypiques apparaissant dans les résultats.
Ce diagnostic réalisé à une échelle fine tant en mortalité qu’en admissions en ALD appelle
aux prolongements suivants : (i) prise en compte de données complémentaires sur les
déterminants : composantes socio-culturelles (cancers des voies aérodigestives),
cartographie domiciliée des expositions professionnelles (mésothéliomes), gentrification
(cancers du poumon et du sein chez la femme) ; (ii) diagnostic approfondi sur les zones
atypiques par des méthodes qualitatives et avec les acteurs concernés.