OBSERVER LES INVERTÉBRÉS ACTIFS LA NUIT EN FRANCE Parler d’invertébrés est bien pratique dans le langage courant, car ce terme très flou recouvre de nombreuses espèces ! Nous vous proposons de découvrir ici une petite sélection de ceux qui sont actifs la nuit, ainsi que quelques actions pour mieux les observer, les protéger ou les connaître. 1 — Quelques espèces d’invertébrés nocturnes de France 2 1/1 — Les Mollusques2 1/2 — Les Arthropodes3 Arachnides3 Les « mille-pattes » – Chilopodes et Diplopodes 4 Malacostracés5 Insectes6 >> Coléoptères6 >> Diptères8 >> Lépidoptères9 >> Orthoptères2 >> Phasmes14 2 — Observer et protéger15 2/1 — Observer15 2/2 — Participer et s’amuser15 2/3 — Protéger16 3 — Jouer à la luciole16 INVERTÉBRÉS 1 — Quelques espèces d’invertébrés nocturnes de France Loche rouge ou Grande loche Arion rufus Facile à repérer avec ses couleurs éclatantes, elle évolue dans les jardins et les zones arborées. D’une dizaine de centimètres de long, elle a 4 tentacules noirs et un grand orifice respiratoire, facilement repérable sur les côtés. Les invertébrés représentent la très grande majorité des animaux connus, plus de 95 % ! Ce terme, bien pratique pour désigner des animaux n’ayant pas de colonne vertébrale, regroupe donc des espèces très variées, principalement des arthropodes et des mollusques. Découvrez ici quelques-unes des espèces terrestres qui nous entourent et sont actives la nuit. 1/1 — Les Mollusques En savoir plus avec l’INPN Les Mollusques ont un corps mou, et sont à l’origine uniquement marins. Mais sur les 130 000 espèces connues, quelques Gastéropodes ont colonisé le milieu terrestre. Communément appelés escargots et limaces, ils recherchent humidité et fraîcheur. Ces espèces nocturnes se déplacent en rampant sur leur pied aplati, et portent une paire de tentacules avec leurs yeux au bout, voire une deuxième paire, cette fois-ci tactile. > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/64185 Bouton commun Discus rotundatus Petit (3 à 7 mm), plat et mat : voici le bouton ! Présent dans toute la France ce petit escargot ne se rencontre que lorsqu’il y a des arbres à proximité, et tout particulièrement sur le bois mort où il vit en colonie. Gastéropodes © Aiwok / CC BY-SA 3.0 Limace léopard Limax maximus Cette espèce commune de limace se rencontre aussi bien en forêt que dans les jardins ou les prairies. Elle se nourrit entre autres de champignons, de fleurs et d’autres limaces ! Tachetée et très grande, elle dépasse souvent les 20 cm. © RI / CC BY-SA 3.0 En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/64173 Escargot des jardins ou Petit-Gris Cornu aspersum (anc. Helix aspersa) Il est bien connu, puisqu’il fréquente assidûment nos jardins mais aussi nos assiettes ! La nuit il s’active, et le jour il forme des colonies pour se reposer. Sa tête a quatre tentacules : deux tactiles et deux oculaires. Il est interdit d’en ramasser car cette espèce est protégée. En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/64213 © Zachi Evenor / CC BY-SA 3.0 En savoir plus avec l’INPN : > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/64173 2 INVERTÉBRÉS 1/2 — Les Arthropodes Dans la nature, trois animaux sur quatre sont des Arthropodes, c’est-à-dire des animaux « aux pieds articulés ». Derrière ce nombre se cache une grande variété d’espèces : à six, huit ou mille pattes ! Arachnides Avec leurs huit pattes et la présence de pédipalpes à l’avant du corps, les Arachnides sont faciles à distinguer des autres Arthropodes ! Les plus connus : les scorpions, les araignées, les opilions et les acariens. Scorpion noir à queue jaune Euscorpius flavicaudis Malgré sa petite taille (environ 4 cm), il est aisément observable entre les pierres ou dans les mousses. Il réagit facilement en piquant, sans pour autant être dangereux pour l’Homme. Le mâle et la femelle effectuent une sorte de danse nuptiale en se tenant par les pinces avant, peut-être aurez-vous la chance d’y assister ? © Jimmykreislauf / CC BY-SA 3.0 En savoir plus avec l’INPN Tégénaire des maisons Tegenaria domestica La tégénaire domestique vit dans les zones sombres des habitations. Inoffensive pour l’Homme, elle lui est même très utile puisqu’elle le débarrasse des insectes de la maison ! Elle les attrape grâce à ses toiles en nappe, tissées dans des angles ou derrière des meubles. © Chb / CC BY 3.0 > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/1843 > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/2128 Faucheux Leiobunum rotundum © Stu Phillips / CC BY-SA 3.0 En savoir plus avec l’INPN Mygale commune ou Mygale à chaussette Atypus affinis Les faucheux sont des opilions. Attention à ne pas les confondre avec les pholques, qui sont des araignées ! Ils possèdent tous de longues et fines pattes, mais le faucheux a un corps compact alors que celui du pholque est en deux parties. Le faucheux se voit surtout à l’extérieur, et le pholque dans les habitations. En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/337351 © Danny Steaven / CC BY-SA 2.0 Oui, il y a des mygales en France métropolitaine ! Certes, elles ne sont pas très grandes – celle-ci fait environ 1 cm. Elle est présente au Jardin des Plantes mais il faut bien chercher pour la voir, car elle vit sous terre dans un terrier tapissé de soie, formant ainsi une sorte de chaussette dont une partie est extérieure. C’est à ce niveau qu’elle capture ses proies, souvent des insectes se déplaçant au sol. En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/886 3 INVERTÉBRÉS Les « mille-pattes » – Chilopodes et Diplopodes Chez les mille-pattes, il y a les Chilopodes et les Diplopodes. Leur corps est composé d’une multitude de segments. Chez les Chilopodes, le premier segment porte des crochets à venin (attention à la morsure !), et tous les autres une seule paire de pattes. Les Diplopodes ont eux deux paires de pattes par segment. De quoi donner l’impression qu’ils ont effectivement « mille pattes » ! Autre différence, les Chilopodes sont carnivores, alors que les Diplopodes sont détritivores et végétariens. Chilopodes Diplopodes Scolopendre méditerranéenne ou Scolopendre ceinturée Scolopendra cingulata Gloméris Glomeris marginata Noir et brillant, il a une petite bande de couleur située au bord de chacun de ses segments. Il vit dans les feuilles mortes, qui lui apportent l’humidité et l’alimentation dont il a besoin. Comme le cloporte commun (qui est lui un crustacé), il se roule en boule pour se protéger. Pour les différencier, regardez leurs pattes : le gloméris a deux paires de pattes par segment, et le cloporte une seule paire. Concentrée dans le Sud-Est de la France, cette petite scolopendre – entre 10 et 15 cm – se repère à sa belle coloration, alternance de noir et de doré. Ne l’embêtez pas, sa morsure peut être très douloureuse En savoir plus avec l’INPN © Fritz Geller-Grimm / CC BY-SA 2.5 > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/227813 En savoir plus avec l’INPN Scutigère véloce Scutigera coleoptrata > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/64859 Diplopodes Tachypodoiulus niger Ne soyez pas effrayé par ses 15 paires de pattes et ses records de vitesse ! Ce petit Chilopode inoffensif vit en toute discrétion dans les habitations et nous rend bien service. Moustiques, blattes, araignées et cloportes sont en effet à son menu ! © Franck Routier / CC BY-SA 3.0 Lui aussi se nourrit de feuilles mortes ! Et lui aussi se roule en boule, mais pour se défendre il peut également relâcher des substances répulsives tout le long de son corps. On le reconnaît à son corps noir, entre 2 et 4 cm de long, qui contraste avec ses pattes blanchâtres. En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/234482 En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/227676 © Mick E.Talbot / CC BY 2.0 4 INVERTÉBRÉS Malacostracés Au sein des Crustacés, peu d’espèces sont nocturnes. Les cloportes en font partie, et ont également la particularité d’être les seuls crustacés entièrement terrestres. Ils appartiennent à la classe des Malacostracés, avec les homards et les crabes par exemple. Sensibles à la dessiccation, ils vivent souvent dans les endroits humides comme les forêts, les caves, les jardins… Cloporte commun Armadillidium vulgare Le cloporte commun est une des espèces qui supporte le mieux la sécheresse. Omnivore, il se nourrit de champignons et de matières végétales ou animales en décomposition. Ce petit malacostracé fait maximum 2 cm et se roule en boule pour se protéger et limiter l’évaporation. Comme le gloméris, il se roule en boule pour se protéger. Pour les différencier, regardez leurs pattes : le cloporte a une seule paire de pattes par segment, et le gloméris deux paires. © Walter Siegmund / CC BY-SA 3.0 En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/18829 Cloporte rugueux Porcellio scaber On le rencontre partout, et notamment dans les jardins. Il se nourrit de la matière organique présente sur les murs et les troncs d’arbres. Contrairement au cloporte commun, il ne peut pas se rouler en boule pour se protéger, il fuit ou se cache. © Fritz Geller-Grimm / CC BY-SA 2.5 En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/18820 5 INVERTÉBRÉS Insectes Carabe violet Carabus violaceus Il y a une multitude de carabes en France. On les admire pour leurs reflets métallisés, et notez leurs élytres striés et leurs pattes poilues ! La nuit, ils chassent limaces et vers dans les bois et les jardins. Six pattes, des ailes, des antennes, et un corps en trois parties (tête-thorax-abdomen) ? C’est que vous êtes bien devant un Insecte. C’est la classe qui contient le plus grand nombre d’espèces connues : 1 million ! Et ce n’est pas fini, car on estime qu’il en existerait 30 fois plus à découvrir. Les espèces d’insectes sont réparties en une trentaine d’ordres. Nous en avons sélectionnés quelques-uns pour vous. En savoir plus avec l’INPN >> Coléoptères © Monika Betley / CC BY-SA 3.0 Parmi les traits communs à tous les Coléoptères il y a la présence de pièces buccales broyeuses, et le fait d’avoir des ailes antérieures rigides – les élytres –, qui se superposent à des ailes postérieures membraneuses. Certaines des 300 000 espèces mondiales sont nocturnes : en voici quelques-unes attestées en France. Hanneton commun Melolontha melolontha Il met 3 ans à devenir adulte, et ne vit alors qu’un mois, entre avril et juin. On le reconnaît à ses antennes en forme de peigne et à ses élytres brun foncé. La nuit tombée, on le voit bourdonner autour des arbres, car il se nourrit de leurs feuilles. Grand capricorne Cerambyx cerdo © Orchi / CC BY-SA 3.0 Avec d’autres espèces, le grand capricorne du chêne participe à la transformation des arbres morts en humus. Remarquez ses antennes évasées ponctuées de renflements, et l'extrémité rougeâtre de ses élytres. Cette espèce est protégée au niveau national, européen et international : interdiction de la capturer, de la perturber, de l’enlever et de la détruire. > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/8439 © Hans Hillewaert / CC BY-SA 3.0 En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/10877 Lucane cerf-volant Lucanus cervus Cette espèce doit son nom aux mandibules surdimensionnées du mâle, qui évoquent les bois du cerf. On peut le voir de mai à septembre, notamment au crépuscule, quand le mâle vole en produisant un bourdonnement bien audible. En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/12336 En savoir plus avec l’INPN © Orchi / CC BY-SA 3.0 > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/10502 Le lucane cerf-volant en images avec le Tour de France de la Biodiversité : > http://www.jardindesplantes.net/le-lucarne-cerf-volant 6 INVERTÉBRÉS Géotrupe des bois Anoplotrupes stercorosus Rhinocéros Oryctes nasicornis Actif en journée au printemps et à l’automne, en été c’est le soir que l’on peut le voir. C’est un scarabée bousier très commun, qui se repère à son petit corps bombé, de couleur noire avec des reflets bleu-vert. © Dominik Stodulski / CC BY-SA 3.0 Un rhinocéros dans nos forêts ? Mais oui ! Il s’agit ici d’un scarabée, qui doit son nom à la corne portée par le mâle (et uniquement lui). D’une belle couleur brun rougeâtre, le rhinocéros fait entre 2 et 4 cm de long, et a le ventre poilu. Il s’active au crépuscule du printemps à l’automne. En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/10539 Lampyre ou « Ver luisant » Lampyris noctiluca En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/10964 Staphylin odorant Ocypus olens Des lumières dans les hautes herbes et les buissons au début de l’été ? Ce sont les lampyres ! Les mâles sont les seuls à pouvoir voler, mais les femelles brillent plus et sont dépourvues d’ailes, d’où l’autre nom de l’espèce : les vers luisants. © Jasja Dekker - Dysmorodrepanis / CC BY-SA 2.0 En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/11545 Il est noir, plutôt petit – 2 à 3 cm – et il se nourrit de petits invertébrés qu’il trouve dans les feuilles mortes. Menacé, il émet une odeur déplaisante ou bien redresse son abdomen, ressemblant alors à un scorpion ! En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/9873 © Quartl / CC BY-SA 3.0 7 INVERTÉBRÉS >> Diptères Les Diptères sont les mouches et moustiques, au sens large. Ils sont à la fois détritivores et pollinisateurs. Leur nom indique qu’ils ont deux paires d’ailes : une paire sert à voler, et l’autre joue le rôle de balancier. Majoritairement diurnes, les Diptères comptent parmi leurs rangs quelques nocturnes, dont voici deux exemples présents en France. Moustique Culex pipiens Ah les fameux moustiques ! Ceux qui hantent nos nuits estivales sont les femelles, car les oeufs ne peuvent être produits sans un apport de sang ! En-dehors de cette période, mâles et femelles ne se nourrissent que du pollen et du nectar des fleurs. © BARILLET-PORTAL David / CC-BY-SA-3.0 En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/225136 Tipule potagère ou Tipule du chou Tipula oleracea Comment différencier les tipules des moustiques ? Assez simple car elles sont beaucoup plus grandes et ne piquent pas ! Remarquez aussi leurs très longues pattes et leurs grands yeux. On les appelle aussi « cousins ». En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/227386 8 INVERTÉBRÉS >> Lépidoptères Auriez-vous jamais pensé que sur les 5 400 espèces de papillons présentes en France, plus de 5 000 étaient nocturnes ? On peut les voir du printemps à l’automne, et parfois aussi de jour. On reconnaît les nocturnes à leurs antennes plumeuses, en forme de peigne ou épaisses (les diurnes ont des antennes fines et en forme de massue), à leurs couleurs plutôt ternes, et à leurs ailes qui sont à plat ou en forme de toit quand ils se reposent (les diurnes les ont à la verticale). Et les nocturnes sont souvent poilus ! Bombyx du chêne ou Minime à bande jaune Lasiocampa quercus Carpocapse des châtaignes Cydia splendana « Carpocapse » signifie « ver du fruit ». Un nom approprié pour ce papillon dont les larves se développent à l’intérieur des châtaignes ou des glands ! L’adulte est gris tacheté, avec une envergure comprise entre 1 et 2 cm. La femelle est strictement nocturne, tandis qu’il est possible de voir le mâle en journée. Impossible de le rater, il vole vite et dans tous les sens ! Autre différence, la femelle est jaune et grande (jusqu’à 8 cm d’envergure), et le mâle petit et marron avec une bande jaune. © HombreDhojalata / CC BY-SA 3.0 En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/54770 Bordure ensanglantée Diacrisia sannio En savoir plus avec l’INPN © Kurt Kulac / CC BY-SA 2.5 > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/247466 Citronnelle rouillée Opisthograptis luteolata 3 ou 4 cm d’envergure, des ailes jaunes avec du rose ? C’est une bordure ensanglantée ! Si les ailes sont effectivement bordées de rose, c’est un mâle. Si elles sont veinées de rose, alors c’est une femelle. Jaune comme la citronnelle, et tacheté de « rouille », ce papillon se rencontre partout en France. Observez-le dans les forêts, les jardins, les prairies, d’avril à septembre, voire octobre ! Il peut faire jusqu’à 4,5 cm d’envergure. En savoir plus avec l’INPN : © Jean Pierre Hamon / CC BY-SA 3.0 > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/248938 En savoir plus avec l’INPN © Svdmolen / CC BY-SA 3.0 > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/249061 9 INVERTÉBRÉS Cul-brun Euproctis chrysorrhoea Méticuleuse ou Craintive Phlogophora meticulosa Ce papillon blanc à la tête plumeuse se rencontre partout en France. L’extrémité de l’abdomen est colorée en brun-fauve chez le cul-brun, en doré chez le cul-doré (Euproctis similis). Les adultes comme les chenilles sont dotées de soies (semblables à des poils) urticantes. © Donald Hobern / CC BY 2.0 Elle évoque la feuille morte, avec ses teintes beige et verte. Sur ses ailes, deux triangles qui s’affrontent. Ce papillon qui peut atteindre les 8 cm d’envergure est observable partout en France, de mars à novembre. En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/249033 © Olaf Leillinger / CC BY-SA 2.5 Grand paon de nuit Saturnia pyri Écaille martre Arctia caja Ses ailes au motif caractéristique d’écaille cachent une paire d’ailes rouges, dévoilées pour repousser les éventuels prédateurs. Les chenilles ont de très longues soies (semblables à des poils), non urticantes, qui leur ont valu le surnom de "chenilles hérissonnes". © Temple of Mara / CC BY-SA 3.0 En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/249513 En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/249053 Le plus grand papillon d’Europe fait entre 10 et 20 cm d’envergure ! Il ne vit qu’une semaine, le temps de se reproduire. Il doit son nom aux 4 ocelles présents sur ses ailes, qui rappellent celles que l’on voit sur les queues des paons. Une espèce protégée en région Ile-de-France ! © Jean-Pierre Hamon / CC BY-SA 3.0 En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/54713 10 INVERTÉBRÉS Sphinx tête-de-mort Acherontia atropos Sphinx du peuplier Laothoe populi Il a l’abdomen fuselé typique des sphinx, et leur position de repos caractéristique : regardez bien, son abdomen est relevé, et ses ailes du dessous (postérieures) sont plus en avant que celles du dessus (antérieures). Il doit son nom au motif de crâne sur son thorax. Migrateur venant d’Afrique du Nord, il arrive en Europe au début de l’été. C’est un des papillons les plus grands d’Europe (13 cm d’envergure), et le plus lourd (1,5 g). Grand amateur de miel, il ose entrer dans les ruches pour se servir. Et s’il se sent menacé, il émet un son avec sa trompe faisant penser à un petit cri ! En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/54818 En savoir plus avec l’INPN Grand sphinx de la vigne Deilephila elpenor © Gail Hampshire / CC BY 2.0 > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/54798 Ses couleurs étonnantes correspondent à celles de ses fleurs-hôtes, et lui permettent donc de quand même s’y camoufler. Comme les autres sphinx il aspire le nectar des fleurs en volant, déroulant sa trompe à distance. En savoir plus avec l’INPN © Jean-Pierre Hamon / CC BY-SA 3.0 > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/54854 11 INVERTÉBRÉS >> Orthoptères Les Orthoptères ? Ce sont les sauterelles et les grillons (plutôt nocturnes), et les criquets (plutôt diurnes). Pour les distinguer, regardez leurs antennes. Courtes et épaisses ? C’est un criquet. Longues et fines ? Alors vous avez affaire à une sauterelle ou un grillon. Ces insectes aux “ailes pliées à angle droit”, qui sautent plus qu’ils ne volent, se servent de leurs ailes pour striduler (« chanter »). Vous pouvez les écouter sur ce site : > http://www.chant-orthoptere.com/ Conocéphale gracieux Ruspolia nitidula Criquet duettiste Chorthippus brunneus Il est diurne mais on peut l’entendre au crépuscule. Les stridulations sont d’ailleurs l’occasion pour les mâles de se défier, tour à tour. Le trouver aussi est un défi, avec sa petite taille – environ 2 cm – et ses tons nuancés de gris, brun, vert ou noir ! Une vive couleur vert clair, un profil pointu, un bourdonnement aigu et prolongé… Voilà le conocéphale gracieux ! Cette sauterelle d’environ 5 cm est omnivore et évolue dans les hautes herbes de toute la France de juillet à octobre. Une espèce protégée en région Ile-de-France. © Gilles San Martin / CC BY-SA 2.0 En savoir plus avec l’INPN © Jörg Hempel / CC BY-SA 3.0 > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/65882 Courtilière Gryllotalpa gryllotalpa En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/66138 Decticelle cendrée Pholidoptera griseoaptera Cet insecte d’environ 5 cm vit sous terre, dans un terrier. Remarquez la morphologie de ses pattes avant, adaptées à son activité d’insecte fouisseur. On ne l’appelle pas la taupe-grillon pour rien ! Et pourtant elle peut aussi voler, et même nager. Cette sauterelle de 1 ou 2 cm de long a de petites ailes. Entre mai et novembre elle s’active jour et nuit. De l’après-midi au matin, ce sont les mâles que l’on entend striduler un trio de notes aiguës qui les caractérisent. En savoir plus avec l’INPN En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/65899 > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/65740 © Simon Koopmann / CC BY-SA 2.0 12 INVERTÉBRÉS Ephippigère des vignes Ephippiger ephippiger Phanéroptère commun ou Phanéroptère porte-faux Phaneroptera falcata C’est une grande sauterelle verte et brune, active jour et nuit de septembre à novembre. Ses petites ailes ne lui permettent pas de voler, juste de striduler. Une note aigue suivie d’une note longue : c’est ainsi que mâles et femelles communiquent ! © Gilles San Martin / CC BY-SA 2.0 Tendez l’oreille. Un doux et irrégulier « crrri crrri » dans la nuit ? C’est lui ! De jour, il se fond dans la végétation grâce à son allure lente et sa couleur verte. Ses ailes postérieures en forme de lames lui valent son autre nom de « porte-faux ». En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/65649 En savoir plus avec l’INPN © Andrew Butko / CC BY-SA 3.0 Grillon champêtre Gryllus campestris Grande sauterelle verte Tettigonia viridissima De mai à juillet, impossible de rater son chant ! Les mâles stridulent à l’entrée de leur terrier dans l’espoir d’y attirer les femelles. On reconnaît l’espèce à son corps massif et noir de 2-3 cm, et à la tache orange à la base de ses petites ailes. A coup sûr vous connaissez sa stridulation, poussée par les mâles jour et nuit. Mais saviez-vous qu’il s’agit de la plus grande sauterelle de France ? 6 cm avec les ailes ! Verte avec une raie brune sur le dos, elle a de très longues antennes. En savoir plus avec l’INPN © Gilles San Martin / CC BY-SA 2.0 > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/65910 > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/65613 En savoir plus avec l’INPN © redcctshirt / CC BY-SA 2.0 > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/65774 13 INVERTÉBRÉS >> Phasmes Ces insectes herbivores sont connus pour imiter à la perfection des éléments de végétation, que ce soit des brindilles, des feuilles ou des lichens. On en connaît plus de 3 000 espèces, principalement présentes dans les régions chaudes et humides. Trois espèces sont visibles en France métropolitaine, de mai à fin août environ. Pour les voir, privilégiez les sorties nocturnes, car mis à part les jeunes – qui font 1 cm à la naissance… – , les phasmes sont immobiles le jour. Phasme de Rossi Bacillus rossius © Lucarelli / CC BY-SA 3.0 Phasme gaulois Clonopsis gallica Le phasme gaulois est le phasme le plus commun en France. Si on le voit dans l’Ouest et jusqu’en Normandie, c’est dans le Sud qu’il est le plus répandu. Surtout présent au bord des rivières, des routes et des bois, on peut souvent l’observer sur les herbes sèches. Son corps mesure 6-7 cm de long. Long de 9 cm en moyenne, il peut dépasser les 10 cm, ce qui fait de lui le plus grand phasme français. C’est aussi le plus rare : il ne s’observe qu’en région méditerranéenne, surtout dans les garrigues. Il s’y nourrit de ronces. La présence d’antennes rouges chez les jeunes est caractéristique des cette espèce. En savoir plus avec l’INPN © Gérard Joyon / CC BY 3.0 En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/66017 > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/66015 Phasme espagnol Pijnackeria masettii Le nom de phasme espagnol permet de désigner plusieurs espèces. Celle dont nous parlons ici est circonscrite au Sud de la France et à une partie de l’Espagne. Avec son corps de 5 cm de long, ce phasme est le plus petit de France. Et c’est aussi le seul à enfouir ses oeufs sous quelques millimètres de sable ou de terre, quand le phasme de Rossi ou le phasme gaulois les pondent directement au sol. En savoir plus avec l’INPN > http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/66021 14 INVERTÉBRÉS 2 — Observer et protéger Devenez un paparazzi des pollinisateurs ! 2/1 — Observer Les insectes vous intriguent ou vous fascinent ? Pour avoir un bon aperçu de tous ceux qui évoluent autour de vous, vous pouvez préparer une « miellée ». La recette ? Une compotée de fruits trop mûrs, ou de fruits ayant fermenté dans du sucre et un peu d’alcool. Badigeonnée sur un tronc d’arbre, elle attirera tout un éventail d’espèces, et notamment des papillons, que vous pourrez ainsi observer et photographier à loisir. 2/2 — Participer et s’amuser Enquête Insectes et ciel étoilé Participez à une aventure scientifique et photographique ouverte à tous les curieux de nature : le SPIPOLL, ou Suivi Photographique des Insectes Pollinisateurs. Porté par le Muséum et l’Office Pour les Insectes et leur Environnement, ce programme de sciences participatives de Vigie Nature propose à tous les volontaires de photographier pendant 20 minutes minimum tous les petits visiteurs d’une espèce de plante en fleurs. Plus de 100 000 photos ont été prises à ce jour, et bien que le protocole soit initialement prévu pour les insectes de jour, certains participants LQQRYHQWHWSKRWRJUDSKLHQW GHnuit ! Serez-vous l’un d’entre eux ? > http://www.spipoll.org/ Enquête Lucane cerf-volant Y aurait-il un lien entre la qualité du ciel nocturne et la biodiversité ? Aidez les chercheurs à faire la lumière sur cette question ! Du printemps à l’automne, observez une constellation et attirez des insectes sur un drap éclairé pour ensuite les compter. Des activités faciles et amusantes à faire en famille ! Une enquête chapeautée par Vigie Nature (Muséum National d’Histoire Naturelle), Noé Conservation et l’Association Française d’Astronomie. > http://www.noeconservation.org/index2.php?rub=12&srub=216&ssrub=599&goto=contenu &titre=L%5C%27enqu%EAte+Insectes+et+Ciel+%E9toil%E9 © Orchi / CC BY-SA 3.0 C’est le plus grand coléoptère d’Europe ! Mais sa répartition est très mal connue. Alors si entre mai et juillet vous aimez arpenter les forêts et les parcs, et qu’au crépuscule vous repérez un de ses insectes au vol lourd et bruyant, faites-en part à l’OPIE ! Tout pour le reconnaître et communiquer vos observations sur le site de l’Office pour les Insectes et leur Environnement : > http://www.insectes.org/enquete/lucane-cerf-volant.html 15 INVERTÉBRÉS 2/3 — Protéger 3 — Jouer à la luciole Il est facile de favoriser la présence des invertébrés ! Un tas de bois mort, de tuiles ou de pierres sèches peut leur servir d’abri pour l’hiver ou pour la reproduction. Les lucioles sont très rares en France. Grâce au jeu, partez en Amérique et découvrez Photinus pyralis. Et pour ce qui est de la nourriture, elle sera assurée par la présence d’herbes ou de plantes hautes, de branchages et de feuilles morts, d’espèces végétales riches en fleurs, baies et fruits, comme le chèvrefeuille, le lierre, les rosiers. Pour mieux la connaître, rien de tel que de se mettre à sa place : saurez-vous reconnaître le flash lumineux des femelles de votre espèce ? Attention aux faussaires ! Si vous souhaitez aller plus loin dans l’aménagement de votre jardin, consultez par exemple le site de l’association Noé Conservation : > http://www.jardinsdenoe.org/le-conseils-de-noe/page/1/commitment/J%E2%80%99am%C3 %A9nage-des-habitats-pour-la-faune-locale Vous pouvez aussi faire comme le Muséum, et installer dans votre jardin une cabane à insectes ! Mise en place au printemps – quand la reproduction des insectes commence – ou au début de l’automne – quand débute la recherche d’un gîte pour l’hiver, elle ne tardera pas à rencontrer un franc succès. © MNHN - Opixido > http://www.nuit.mnhn.fr/games/lucioles/ © Roi.dagobert / CC BY-SA 3.0 16