Information technique La Néosporose La néosporose est due à un parasite (neospora caninum), qui fait partie de la famille des coccidies. Son cycle de développement passe par plusieurs hôtes, dont le chien est l’un des plus importants (bien plus que le renard). Il provoque généralement la mort des jeunes chiots (encéphalite). Chez les bovins, le parasite provoque des avortements, généralement sans autre signe d’alerte. I. Le rôle du chien, et celui probable du renard : Ils sont vecteurs de contamination. Ils s’infectent en ingérant les délivrances de bovins contaminées. Par la suite, ils transmettent l’infection aux bovins, via leurs excréments, lorsque ceux-ci contiennent des œufs du parasite (oocystes), et qu’ils souillent des aliments (stocks de céréales, auges d’alimentation, etc …). II. Mode de contamination : Contamination dite « horizontale » : plusieurs animaux ont été exposés, à un moment donné : les bovins se contaminent en ingérant des aliments contaminés par des oocystes : ensilage dans l’auge, foin, herbe ou eau de boisson. Contamination dite « verticale », par lignées d’animaux : Lorsqu'une femelle est infestée, la transmission de la maladie par voie transplacentaire, de la mère au veau, est très fréquente. Cycle évolutif de Néospora caninum (d’après McAllister et al. 1998). Source : Bull. Acad. Vét. France 2010 III. Les symptômes : Chez les adultes, la néosporose provoque des avortements entre 4 et 7 mois de gestation. A 8 mois, la probabilité sera plus grande d’avoir la naissance d’un veau en apparence sain, mais porteur du parasite. En effet, dans 90 % des cas, une vache contaminée transmet la maladie à son veau. Plusieurs avortements successifs à néosporose peuvent se produire sur une même vache. Chez les jeunes veaux, on peut observer, rarement, des symptômes nerveux (tête repliée en arrière, comme si le veau regardait le ciel : veau « astronome »), avec un manque de coordination des membres postérieurs. IV. Comment réagir ? Au premier avortement, s’en tenir à la recherche Brucellose (obligatoire, les frais vétérinaires et d’analyse sont entièrement pris en charge par l’Etat) peut se comprendre. Dès le deuxième avortement en moins de deux mois, il convient de réaliser des recherches élargies, dont celle de néosporose. Pour cela, seule une analyse PCR positive sur prélèvement d’encéphale frais permet de confirmer que la néosporose est bien à l’origine de l’avortement. Suite à une PCR positive, le GDS conseille de faire des prises de sang pour recherche sérologique d’anticorps signant un contact avec la maladie, technique ELISA, sur un échantillon plus ou moins élargi (nous consulter). Un plan d’assainissement vis-à-vis de la néosporose comprend nécessairement la recherche des bovins séropositifs, et la mise en place de mesures d’élevage. Une vache séropositive a 3 à 5 fois plus de chance d’avorter qu’une vache indemne. Selon les possibilités, leur réforme plus ou moins rapide est nécessaire. Leurs veaux ne doivent pas être conservés pour la reproduction. Il est nécessaire de renouveler les prises de sang sur les nouvelles générations pour s’assurer que leur statut reste favorable (séro-négatif). V. Les mesures préventives : • Isoler les animaux qui ont avorté et, dans le cas d’avortements multiples, effectuer des recherches complémentaires (neospora caninum, salmonellose, chlamydiose, fièvre Q…). • Eliminer les délivrances. • Eloigner les chiens des bovins et des aliments, et des tables d’alimentation. • Lutter contre les rongeurs. • Distribuer de l’eau potable. Si captage privé, analyse de contrôle annuel (possible via le GDS). • N’introduire des bovins reproducteurs que s’ils ont une sérologie négative à l’achat. • La transplantation d’un embryon issu d’une vache séropositive, mais placé sur une receveuse contrôlée séronégative, permet d’obtenir un veau séronégatif. VI. Les aides du GDS : A partir du deuxième avortement en 2 mois ou du troisième en 6 mois, les frais d’analyses engagés sont remboursés à 80 % du HT. Idem pour les analyses de recherches et suivi Néosporose, après accord. Contacts GDS : pool technique – vétérinaire Voir l'action du GDS mise à jour Juillet 2012