Infarctus : le scénario de la mort subite Quand un avion s'est écrasé, on médicaments dits béta-bloquants récupère la boîte noire pour dé- LA GÉOGRAPHIE DE L'INFARCTUS donnent également de bons résulcrypter les causes du crash. C'est tats en réduisant de beaucoup le _ exactement ce que fait le docteur risque d'infarctus chez les populaFinlande • Antoine Leenhardt (service du tions menacées. Enfin, ultime — Irlande • professeur Slama, à l'hôpital Laro parachute pour survivre au =. pc 5 _ riboisière de Paris) à propos des crash : le défibrillateur implanec = Angleterre. victimes d'infarctus. table. Cet appareil, d'origine .=. = Quand une personne à risques se américaine, est branché à dec=> NouvelleZélande. ..-0 Danemark ,_ présente à Lariboisière — par Australie meure dans la poitrine du patient. • Hongrie o e 4 — exemple, un sujet qui a déjà eu Il veille en permanence, prêt à ce•Suède u sa• sco une alerte, premier infarctus ou e-intervenir : dès qu'une tachycar, Canada 0 ., 75 . angine de poitrine —, on lui insdie se manifeste, il la neutralise = . ca -5 talle un Holter. Ce petit appareil, Israël • par un électrochoc adéquat. • Allemagne de l'Ouest E 3 — „. à peine plus gros qu'un baladeur, Malheureusement, ces appareils 1E, baptisé du nom de son inventeur coûtent 120 000 francs pièce, et il --,,,, Pologne • *Belgique E américain, va enregistrer en faut en changer tous les deux ans. • Suisse --,':' continu sur une longue durée La Sécurité sociale, effrayée par la • Italie (vingt-quatre ou quarante-huit • _ dépense, refuse obstinément de Yougoslavie • France heures) l'électrocardiogramme prendre en charge. Les trente c' < les très approfondi du patient Puis le exemplaires implantés à Lariboi_ . s'= sière — le centre national de réfémalade reviendra à l'hôpital pour = rence — ont dû être financés par C/D rendre le Holter et sa cassette que • Japon l'on dépouillera. un crédit spécial de l'Assistance I I I 1 Mais parfois, hélas ! le patient ne publique. Il n'y en a donc pas pour 250 275 200 225 revient pas : il a été foudroyé par le tout le monde. On signale d'ailtaux de cholestérol moyen (mg/d0 syndrome de la mort subite... tanleurs le cas d'un patient qui n'apas dis que le Holter enregistrait le hésité à traverser l'Atlantique alscénario fatal. Alors on récupère la cassette, évidemment, plus que d'analyser en détail le ler et retour pour aller acheter lui-même à ses qui comporte un extraordinaire document : frais un défibrillateur auxEtats-Unis, avant de déroulement du « crash », c'est de trouver le le film de la mort cardiaque en direct. « Jus- moyen de l'éviter. C'est-à-dire d'identifier revenir se le faire implanter à Paris. qu'ici, grâce au concours de nombreux cenEn attendant mieux, le docteur Leenhardt préalablement, parmi les personnes à risques tres cardiologiques français, nous avons enreaffirme : « I faut éduquer les gens à reconnaîtout court, les personnes à risque de mort gistré le décès de soixante-dixpatients », dit le subite. « Déjà, nous disposons de certains tre tout de suite les signes de l'infarctus. Car docteur Leenhardt. Qui amis au point (1) — éléments, dit le docteur Leenhardt. L'électro- chaque minute compte. On doit très vite c'est la grande originalité de ses travaux un cardiogramme despersonnes en grand danger dissoudre le caillot. Or 80 % des malades programme informatique permettant le déprésente certaines caractéristiques: la mor- arriventtrop tard al'hôpital. Pas seulementles cryptage de ces enregistrements macabres. Le phologie et k couplage des extrasystoles pré- gens chez qui la crise survient à la campagne, déchiffreur de l'électrocardiogramme fatal a très loin d'un centre de soins. Même en plein sentent des particularités assez nettes. » d'ailleurs obtenu l'aide financière du Crédit Pour le moment, ces travaux restent très Paris : ici même, dans le service cardiologique lyonnais, dans le cadre des Dotations Coeur de expérimentaux. Mais la question se pose déjà de Lariboisière, nous recevons parfois, cinq Lion destinées à encourager la recherche carde savoir ce que l'on fera des sujets chez lesheures après la crise, des patients qui habitent dio-vasculaire. tout près. Ils ont perdu trois heures à côté, quels on aura caractérisé le risque plus ou L'ordinateur analyse les courbes, épluche moins imminent de crash. Heureusement, les dans les embouteillages, dans la bousculade l'événement, compare les accélérations et les de la salle d'urgence, avant qu'on puisse s'ocmédecins ne sont pas tout à fait désarmés. La décélérations. « La mort subite coïncide « fulguration » est une technique non chirurcuper de leur problème cardiaque... » F. G. presque toujours avec une tachycardie ventri- gicale qui permet de brûler électriquernentles (I) Dans l'équipe du professeur Philippe Gomel, à culaire. Le coeur s'emballe. » L'important, cellules responsables de la tachycardie. Les l'hôpital Lariboisière. • , Chirurgie: le rayon des nouveautés La « CEC » le tissu de la valve même, qu'il tend ou relâche selon le cas. Pour toutes les opérations à coeur ouvert, il faut arrêter le coeur. La circulation extracorporelle, la CEC dans le jargon de chirurgien, prend alors le relais. Le sang, prélevé en amont du coeur, descend dans un réservoir par gravité, d'où il est pompé à travers un oxygénateur, puis passe directement dans l'aorte. L'aorte Les valves cardiaques Les maladies de l'aorte la rétrécissent ou la dilatent localement. Elle peut alors éclater. De Gaulle en est mort. Instantanément. Le chirurgien remplace le segment malade par un tube en Dacron. Comme le sang circule en grande quantité, la prothèse ne suscite ni coagulation ni caillot. Quand la valve se rétrécit, fuit ou se calcifie, il faut la remplacer par une prothèse soit biologique, soit mécanique, qui fait un tic-tac de réveil dans la poitrine. Dans certains cas maintenant, le chirurgien utilise Encore le rétrécissement. Le coeur, insuffisamment alimenté en oxygène, répond mal à l'effort. Le patient a mal : c'est l'angine de poitrine. Il faut faire un pontage: le chirur- 70 LE NOUVEL OBSERVATEUR /NOTRE ÉPOQUE Les coronaires (les artères du coeur) • — gien installe une dérivation, un « pont », entre l'aorte et l'artère malade. Il utilise pour ce pont des segments de veine prélevés sur la jambe. Les malformations congénitales Pour la maladie bleue, la tumeur du coeur ou la transposition des gros vaisseaux, les chirurgiens réparent aujourd'hui, définitivement et le plus tôt possible. Voire quelques jours après la naissance. Ce qui représente un énorme progrès par rapport aux interventions palliatives à répétition qu'on pratiquait encore il y a quelques années parce qu'on ne savait pas opérer les nourrissons. C. B. 1 .