1 Pourquoi privilégier une approche variation-
nelle de l’électromagnétisme ?
Classiquement, les phénomènes électromagnétiques sont introduits dans le
vide selon trois points de vue :
1. Le point de vue électromagnétique postule l’existence du champ électrique
eet de l’induction magnétique bque les équations de Maxwell relient aux
sources de charges et de courants. Ce cadre su¢ t pour comprendre la pro-
pagation (antenne) ou le phénomène d’induction magnétique (transforma-
teur) mais nécessite d’admettre la force de Lorentz subie par une particule
libre pour réaliser le lien avec la mécanique et les considérations énergé-
tiques [1][2]. La charge libre doit alors être su¢ samment petite pour que sa
dynamique ne modi…e pas les sources de champ. Cette approche combine
une description eulerienne des champs et lagrangienne de la charge libre
[3].
2. Le point de vue électrodynamique privilégie l’interaction fondamentale,
i.e. la loi de Coulomb, entre les charges électriques élémentaires et réalise
une uni…cation des phénomènes électriques et magnétiques dans le cadre
de la relativité restreinte [4]. Le champ électromagnétique (e;b)est alors
introduit comme une commodité d’écriture et son calcul ne fait pas inter-
venir la charge qui subit l’interaction de toutes les autres, conformément
au principe de l’impulsion. On obtient ici une écriture intégrale de la force
agissant sur chaque charge : il s’agit donc d’une description lagrangienne.
3. Le point de vue relativiste postule l’expression du lagrangien d’une par-
ticule chargée subissant un champ électromagnétique. La condition d’ex-
tremum sur l’intégrale d’action procure, dans un formalisme covariant,
le tenseur du champ électromagnétique et les équations d’Euler-Lagrange
décrivant l’évolution de la particule. Dans la limite des faibles vitesses, on
aboutit aux équations de Maxwell et à la force de Lorentz [5][6][7].
A ce stade, ces trois approches sont inopérantes pour décrire des situations
réelles où les sources sont “macroscopiques” – c’est-à-dire mettant en jeu un
nombre de particules chargées de l’ordre du nombre d’Avogadro N= 6:022
1023 –car :
1. les singularités des champs sont trop nombreuses pour pouvoir être sur-
montées numériquement lors d’une description eulerienne ;
2. le nombre d’équation à résoudre est trop vaste lors d’une description la-
grangienne.
A…n de “régulariser”le problème, on est conduit à introduire deux champs
intrinsèquement macroscopiques qui prennent en compte le comportement col-
lectif de la matière : le déplacement électrique Det le champ magnétique H
[8][9]. Le passage à des champs macroscopiques permet de séparer les échelles
entre :
– l’étude de six champs “macroscopiques”(2champs de sources “libres”hi
et hjicombinés aux 4champs électromagnétiques macroscopiques E,B,D
et H) obéissant aux quatre équations de Maxwell macroscopiques ;
– des lois de comportement qui re‡ètent le caractère discret des milieux ma-
tériels. La justi…cation des propriétés de la matière pertinentes en génie
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