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2,1
La randonnée
Pendant trois jours, toute la colonie s'active avec fébrilité *. L:entraînement a lieu pendant la matinée.
Lescourses sont de plus en plus longues. Lesperformances s'améliorent. On s'exerce sur des
sentierspentuset caillouteux.Lavitesseaugmente.Onrésisteau vent,on s'essouffledans lesmontées,
on ne ménage pas ses efforts sur les chemins sablonneux. Ilfait très beau cette année et même
un peu chaud. Lesvisages sont déjà bien dorés, et les lettres envoyées aux parents débordent
d'enthousiasme. L:après-midi,après une petite siestebienvenue, on prépare lesaffaires,on apprend
à réparer une crevaison, on nettoie les bicyclettes, on s'entraîne à monter une tente et à ranger
les sacs à dos.
Mélanieet Laurencesont très occupées. Ellessont fièrescar ellesont rejointlegroupe des garçons
lorsdes promenades du matin.Lamauvaisehumeurde Mélanies'estestompée. Elleesttrop affairée
pour se soucier de Mathieu. D'ailleurs,ilne se manifeste pas beaucoup; toujours docile, ilsuit
lesautres et faitde gros efforts pour se perfectionner. Cequi ennuie Mélanie,c'est lacomplicité
entre Mathieuet Florian.Ellelesvoit discuter de longsmoments. Mathieuest souriant avec Florian
et parfois ilsrient de bon cœur tous les deux. Ellese demande ce qu'ils peuvent bien se dire:
ilssont si différents, comment peuvent-ils s'entendre de la sorte? Mélanie craint d'avoir perdu
l'amitiéde Florian:ilnejoue plusavecelleet ellea l'impressionqu'ilévitede luiparler.Heureusement,
Laurence est là avec son entrain et sa joie de vivre.
Ence mercredi tant attendu, ilest très tôt lorsque les fillesprennent la route. Sac à dos, casque
sur latête, rien n'a été oublié. Ellesdéfilent l'une après l'autre faisant de petits signesaux garçons
qui doivent partir peu de temps après.
Aujourd'hui, letrajet prévu est de trente kilomètres. Lesdeux groupes doivent se rejoindre pour
lerepas; lesgarçonssont certainsqu'ilsrattraperont vitelesfilleset que, peut-être, ilslesdépasseront.
À midi, lors de la halte, les garçons, en effet, sont arrivés avant les filles.
On se félicited'avoir déjà parcouru vingtkilomètreset on se réjouit de ce premier parcours sans
incident.
Après le repas, ilfait trop chaud pour reprendre la route. Unmoment de détente dans l'herbe,
puis les vélos sont repris pour aller visiter le centre océanographique tout proche.
Garçons et filless'attardent pour admirer des poissons multicolores. Cyrilrassemble les enfants
et annonce:
«Netraînonspas, ilest déjà cinq heures, lesoleilest moinschaud, nous devons reprendre la
route. Lesderniers kilomètresvont vous paraître plus durs que ce matin,car lafatigue va se faire
sentir.Aussi,je propose que nouspartionstout de suite.»
L:enthousiasmeest moinsgrand; ilfait encore chaud, ilfaut remettre le casque sous lequel on
transpire, maispersonne ne proteste et toute latroupe s'engage vers laforêt.
Leschemins sont ombragés et peu accidentés. Lafraîcheur de laforêt redonne des forces, et on
@ Éditions S.E.D. - 24- Réf. 9314