
La méthode de Lee-Silverman
Cette méthode, utilisée aux États-Unis du fait de sa simplicité et de son efficacité repose sur la rééducation de
la voix et son intensité par opposition aux méthodes traditionnelles utilisée en France qui s'attachent surtout au
débit et à l'articulation de la parole. Il s'agit essentiellement d'une rééducation vocale. Cette rééducation est
intensive pendant un mois et si au terme d'un mois elle ne s'est pas avérée efficace, elle n'est plus remboursée.
Elle a pour but de lutter contre la diminution du volume vocal en s'efforçant d'augmenter la pression sous-
glottique, en améliorant l'efficacité glottique et la stabilité de l'émission vocale. Le patient doit apprendre à
parler fort, à se concentrer sur l'effort volontaire et sur l'intensité de sa voix. En position assise, le buste bien
droit, le patient émet un « a » aussi longtemps et aussi fort que possible, bouche bien ouverte, dix à douze fois
de suite en augmentant l'effort progressivement. Le patient apprend à s'évaluer lui-même sur un
enregistrement. Les exercices sont pratiqués chaque jour. Le traitement est progressif : la première semaine le
patient ne répète que des mots, la deuxième semaine, des phrases, avec lecture à voix haute, la troisième
semaine, lecture et conversation simple, la quatrième semaine, conversation plus élaborée.
L'efficacité de la rééducation orthophonique a été peu évaluée. Une étude portant sur 36 patients ayant des
troubles de la parole, rééduqués à domicile 2 à 3 fois par semaine par un orthophoniste a montré que ces
patients ont connu une amélioration significative de l'aprosodie et de l'intelligibilité qui s'est maintenue pendant
trois mois. D'autres études montrent également une amélioration mais elles portent sur de petits nombres de
patients. Une étude a comparé l'effet de deux types de rééducation de troubles de la parole chez 45 patients :
pour un groupe de patients par une méthode fondée sur la respiration et pour l'autre groupe par la méthode de
Lee Silverman, à raison de quatre séances par semaine pendant un mois. Cette étude montre une plus grande
efficacité de la méthode de Lee Silverman. Ces mêmes auteurs comparent les deux méthodes à plus long terme
(12 mois) et concluent aux mêmes résultats.
La rééducation des troubles de la parole est peu prescrite au début de la maladie. Elle se justifie plus tard
lorsque le patient ou l'entourage sont gênés par une perte de l'intelligibilité de la voix. Les séances de
rééducation orthophonique se font au rythme de 2 séances par semaine au début, puis elles sont espacées, avec
des interruptions d'un à deux mois et des exercices donnés au patient qu'il peut effectuer à domicile. Les
meilleurs résultats sont observés chez les patients très motivés, exempts de troubles cognitifs, qui acceptent
de poursuivre les exercices par eux-mêmes. (Ulm 1995).
En cas de fluctuations d'efficacité, les séances d'orthophonie s'effectuent de préférence en période
d'efficacité du traitement (période ON). En période OFF, le travail sera dirigé vers la relaxation et les
massages.
LA RÉÉDUCATION DES TROUBLES DE LA DÉGLUTITION
Les troubles de la déglutition sont une complication tardive dans l'évolution de la maladie de Parkinson. la
prévalence est très élevée (autour de 80 %), et ce, même au début de la maladie. Si la prévalence est étudiée
selon les plaintes du patient, le pourcentage diminue considérablement, d'autant que certains patients ne
signalent pas de difficultés de déglutition alors que la gêne existe. Ces troubles ont un retentissement sur la
qualité de vie des patients, la nutrition et sont souvent une cause de décès.
Le mécanisme de ces troubles de la déglutition demeure complexe. Les différents temps de la déglutition sont
touchés. Une des anomalies les plus constantes est un défaut de coordination entre le temps bucco-facial
(mastication) et le temps pharyngo-laryngé (propulsion du bol alimentaire). L'akinésie, l'hypertonie mais aussi
des troubles dystoniques s'intriquent pour expliquer ces troubles de la déglutition. L'effet immédiat d'une prise
de L-Dopa ne donne pas de résultats homogènes, certains patients étant très nettement améliorés après la
prise de L-Dopa, d'autres patients inchangés et d'autres en revanche aggravés (dystonie neuro-faciale)
L'examen clinique repose sur l'observation de la déglutition en utilisant différents types d'aliments et permet
de préciser si le trouble prédomine sur la bouche, la langue, le pharynx ou le larynx et oriente la rééducation. On