© Pharma-News page 3 Numéro 86, juilet 2011
On la trouve sur tout le territoire suisse jusqu’à une altitude d'environ 1500 m. C’est entre mars et
octobre qu’elle est active. Elle affectionne les arbustes
et hautes herbes, mais également l’herbe de nos parcs
et jardins. C’est lors de notre passage à proximité
qu’elles profitent pour nous agripper et piquer. Leur
lieu de prédilection, là où la peau est fine, chaude et
humide comme le pli du genou, l’aine, les aisselles ou
la nuque.
Si la piqûre en soit n’est pas grave, le risque de
transmission d’agents pathogènes par la salive de tique
n'est pas négligeable. En Suisse, on retrouve la bactérie
Borrelia burgdorferi responsable de la maladie de
Lyme et le virus de la Méningo-Encéphalite Verno-
Estivale (MEVE) 1. 2
Dans le cadre de la détection de la borréliose, la
gamme ANTI BRUMM° vient de sortir un TIQUE-
TEST. Le principe est de prélever les tiques et de les
envoyer par poste à un laboratoire qui dans les deux
jours vous communique l’éventuelle présence de
l’agent pathogène. Rien de nouveau en soi, ce type de
test existant depuis de nombreuses années, la
démarche est ici simplifiée pour le patient qui n'a pas
besoin de passer par un intermédiaire. Le principal
avantage avancé pour ce test serait une détection
rapide de la maladie permettant une prise en charge
précoce et plus efficace 3. Cependant, le CNRT
(Centre National de Référence pour les maladies
transmises par les Tiques) ne recommande pas le
dépistage systématique. En effet, si environ 30% des
tiques sont porteuses, seuls 3 à 4% des personnes
infectées vont contracter une borréliose 4. 80% des
patients seraient donc traités sans raison. Le test n’est
pas non plus fiable à 100%, il y a donc un risque de
passer à côté d'une infection en ne se reposant que sur
le résultat 3. Ce problème de "mise en confiance" se
pose aussi lorsqu'on passe à côté d’une tique porteuse
lors de l’examen. De même, un patient confiant
pourrait passer à côté d’une MEVE, ne s’étant focalisé
que sur la borréliose. Petit détail non négligeable, le test est proposé au prix de Frs 87.60 (plusieurs
tiques peuvent être envoyées dans le même tube à essais), ce qui rend chère l’analyse systématique
et le paiement préalable d'un test qu'on n'est pas sûr de faire effectuer ! Il faudrait ainsi davantage
insister sur les recommandations simples à suivre avant, pendant et après la promenade.
1 CNRT, www2.unine.ch/cnrt
2 Revue Médicale Suisse, Avril 2006, p. 931
3 Information fabricant ANTI BRUMM°
4 pharmManuel 2008, pp.231-234
Pour aller plus loin…
La maladie de Lyme ou borréliose 1:
La maladie de Lyme est d’origine bactérienne. La
tique, qui en est porteuse, va la transmettre à son hôte
par sa salive lors de la piqûre. Elle évolue en trois
phases :
- primaire, jusqu’à 30 jours après l'infection, avec
éventuelle apparition d’une rougeur cutanée ne se
limitant pas au lieu de la piqûre (érythème migrant),
qui va disparaître et qui peut s’accompagner de
symptômes grippaux (maux de tête, malaise général,
douleurs musculaires, fatigue).
- secondaire, quelques semaines voire mois après,
avec douleurs dorsales et dans la nuque, troubles de la
sensibilité et paralysie du visage, problèmes
articulaires.
- tertiaire, des années après, modifications cutanées,
troubles de la marche et de la miction.
Il n’existe pas de vaccin pour la borréliose. Le
traitement consiste en la prise d’antibiotique (1er
choix: doxycycline ou amoxicilline 2) dès la détection
de l’infection, d’où l’importance de l’observation de
la survenue de symptômes suite à une piqûre.
La Méningo-Encéphalite Verno-Estivale (MEVE) 1:
La MEVE est elle d’origine virale. Le mode de
transmission passe également par la salive. En Suisse,
elle est circonscrite à certaines zones spécifiques
nommées foyers naturels. Ces zones ont tendance à
s’étendre d’année en année et l’OFSP met à
disposition sur son site des cartes mises à jour.
L’infection passe inaperçue dans la majorité des cas
(70-90%). Dans les autres cas, se développent des
symptômes grippaux qui durent un à huit jours et qui
évoluent souvent vers une guérison définitive. Dans
moins de 10% des cas peut survenir une phase
secondaire avec fièvre, douleurs dans le dos et la
nuque, troubles de la conscience et paralysie pouvant
laisser des séquelles. Les risques de décès sont rares
(0.01-0.05%).
Il n’existe pas de traitement pour la MEVE : on ne
traite que les symptômes. Il existe par contre un
vaccin (ENCEPUR N° ou FSME-IMMUN° CC) qui
est recommandé pour les personnes vivant, travaillant
ou séjournant régulièrement dans une zone à risque.