Formation radioamateur Radio-REF N° 832 • 05/2010 association Référence TECH 2.5 & 2.6 LES SEMI-CONDUCTEURS LES TYPES N ET P Les semi-conducteurs se situent entre les conducteurs et les isolants. Les principaux semi-conducteurs sont le germanium (Ge) et le silicium (Si). Les électrons qui gravitent autour des noyaux des atomes se répartissent en niveaux d'énergie. Ceux du dernier niveau, les plus énergétiques, sont responsables des liaisons entre les atomes et sont appelés ''électrons de valence''. Pour les atomes de germanium et de silicium, le dernier niveau comporte 4 électrons. A l'état pur, les semi-conducteurs germanium et silicium ont une structure cristalline, c'est à dire que les atomes sont régulièrement et périodiquement disposés dans l'espace. Chaque atome est lié à 4 atomes voisins et chaque électron de valence est lié à un électron de valence d'un atome adjacent. Dans cet ordre parfait on ne constate aucun électron libre. Cependant cet état d’équilibre peut être troublé par un effet thermique ou par l’effet d’un champ électrique, ce qui provoque une rupture des liaisons et l’apparition d’électrons libres. Mais la conductivité reste très faible, d’où la nécessité d’introduire des impuretés pour l’augmenter Si l’on introduit des atomes d’un élément chimique pentavalent, donc possédant cinq électrons de valence, comme l’antimoine (Sb) ou l’arsenic (As), quatre électrons de valence de l’atome pentavalent prennent part aux liens de valence avec l’atome de silicium alors que le cinquième, sans attache, est libre de se mouvoir et peut donc devenir facilement un électron de conduction. Ces atomes pentavalents donnant un électron au bloc de silicium sont appelés ‘’atomes donneurs’’. Lorsque l’atome pentavalent a perdu son cinquième électron de valence, il devient ionisé positivement. Un tel semi conducteur est dit ‘’extrinsèque du type N’’ Si l’on introduit des atomes d’un élément chimique trivalent, possédant donc 3 électrons de valence, comme le bore (B), le gallium (Ga) ou l’indium (In), ses trois électrons de valence prennent part aux liens de valence avec l’atome de silicium, laissant une place libre à laquelle on donne le nom de trou. Ce trou peut être occupé par un autre électron de valence qui laisse à son tour un trou derrière lui. Tout se passe comme si le trou s’était déplacé. Un trou peut être assimilé à une charge positive car l’électron qui quitte la liaison à laquelle il appartenait démasque une charge positive du noyau correspondant. Lorsque la liaison entre l’atome de troisième valence et le quatrième atome de silicium est éta- blie, l’atome de troisième valence possède une charge négative supplémentaire, il est donc ionisé négativement. Ces atomes trivalents qui acceptent un électron sont appelés ‘’atomes accepteurs’’. Un tel semi conducteur est dit ‘’extrinsèque du type P’’. Les semi-conducteurs de type N et P sont ainsi représentés : LA JONCTION PN. Le dopage non uniforme d'un semi-conducteur qui met en présence une région du type N et une région du type P donne naissance à une jonction PN, qui est la limite de séparation des deux parties. Au voisinage de la zone de contact, les électrons libres de la région N pénètrent dans la région P où ils rencontrent de nombreux trous avec lesquels ils se recombinent. De même les trous de la région P pénètrent dans la région N et se recombinent avec les électrons. Ce phénomène est appelé ''diffusion''. Il se crée donc de part et d'autre de la jonction une zone d'appauvrissement exempte de charges mobiles. Seules y subsistent les charges fixes dues aux impuretés ionisées (ions accepteurs dans le segment P et ions donneurs dans le segment N) ainsi que les atomes de semi-conducteur neutres. Cette répartition de charges des ions fixes engendre un champ électrique dirigé de la région N vers la région P et par là même une différence de potentiel Vo appelée ''barrière de potentiel''. Ce champ électrique, à son tour, s'oppose à la diffusion des porteurs (électrons libres et trous), s'opposant ainsi à la cause qui lui donne naissance et conduisant à un état d'équilibre. LA DIODE A JONCTION. La diode à jonction est un composant constitué par la succession suivante : Métal, semi-conducteur de type P, semi-conducteur du type N, métal. L'électrode métallique en contact avec le semiconducteur du type P est appelée anode et celle en contact avec le semi-conducteur du type N est la cathode. 39 40 Radio-REF N° 832 • 05/2010 association DIODE BLOQUÉE. Si de l'extérieur on impose une tension négative entre l'anode en contact avec la région P et la cathode en contact avec la région N, on renforce le champ électrique précédent, on augmente la barrière de potentiel de la jonction PN et le courant ne passe pratiquement pas. La diode est dite bloquée. DIODE PASSANTE. Si au contraire, de l'extérieur on applique une tension positive entre l'anode et la cathode, elle crée un champ électrique qui s'oppose à l'action du champ précédent et on provoque une diminution de la barrière de potentiel de la jonction PN. Les électrons libres vont circuler de la région N vers la région P et les trous de la région P vers la région N. Un courant s'établit dans le circuit. La diode est dite passante. Sur les composants, la cathode est repérée par une bague de couleur. DIODE DE PUISSANCE. Le boîtier métallique des diodes de puissance est relié à la cathode. Un pas de vis permet de fixer la diode sur un radiateur pour dissiper plus de puissance. NB : Si cet article sur la théorie de base des semi-conducteurs ne comporte pas de question directe pour l’examen, il permet de mieux apprécier les questions portant sur les diodes et transistors. Notre prochain article présentera plus en détail les diodes et leurs applications.