Jean-Paul BENTEUX Académie de La Réunion 2008.10.17 18:49:44 +04'00' Depuis 1998, la ville de Blois se transforme, le temps d'un long week-end d'octobre, en capitale de l'histoire et du monde des historiens. http://www.rdv-histoire.com/ Le thème de la 11 ème édition des Rendez-vous de l'histoire était : « les Européens ». La 12° édition des Rendez-vous de l’histoire se prépare d’ores et déjà et portera sur “Le corps dans tous ses états”. Ces rendez-vous sont devenus un événement incontournable, attirant un public nombreux et composite (nombre de personnalités présentes et variées : de Daniel Cohn-Bendit à Valéry Giscard d’Estaing ; beaucoup d’enseignants et de passionnés d’histoire). La remarque ci-dessous s’est largement vérifiée : « Attention à l'affluence En raison de l'affluence aux débats et aux conférences programmés dans l'Hémicycle de la Halle aux grains, la salle sera systématiquement vidée entre deux évènements, afin d'en faire profiter au plus grand nombre (sic). Dans toutes les salles, il appartient à chacun d'arriver à l'avance pour obtenir une place, l'accès étant libre et gratuit. Lorsque nous sommes amenés à refuser l'entrée, nous répondons aux normes de sécurité, donc à la loi. » En quatre jours se tiennent au centre de Blois des dizaines de débats et conférences. Je vous livre quelques images et comptes-rendus de deux ateliers pédagogiques et de deux débats auxquels j’ai pu assister ou participer. Vous trouverez ICI le programme détaillé de ce qui était proposé. Le succès des RDV de Blois tient aussi à son énorme salon du livre d’histoire qui rassemble 150 éditeurs et plus de 200 auteurs en dédicaces. L’ouverture officielle le vendredi 10 octobre 2008 Présentation du thème « les Européens » par Jean-Noël JEANNENEY, président du conseil scientifique des RDV. Pour regarder la vidéo de la Conférence inaugurale Pour lire les éditoriaux de Francis CHEVRIER et Jean-Noël JEANNENEY Editorial L es onzièmes Rendez-vous de l'histoire sont placés sous le haut patronage de la Présidence Française de l'Union Européenne et s'inscrivent parmi les manifestations de prestige organisées à cette occasion. C'est évidemment pour tous ceux qui ont oeuvré au développement du festival une belle reconnaissance du travail accompli. Ce haut patronage nous procure l'honneur de recevoir 27 des plus grands historiens de l'Union qui donneront 27 « leçons d'histoire européenne ». Ce cycle, placé sous la présidence de Jacques Le Goff dont la conférence pourra être entendue à Blois, sera inauguré par la leçon prononcée par Eric Hobsbawm au Palais du Luxembourg à Paris le 22 septembre. Nous avons en effet souhaité que ces conférences soient données non pas uniquement à Blois dans le cadre du festival mais sur l'ensemble du territoire français et bénéficient ainsi au plus grand nombre possible d'amateurs d'histoire. C'est également la coïncidence avec la présidence Française qui a conduit notre conseil scientifique à retenir le thème « les Européens» comme fil rouge de l'édition 2008. Nous avons fait ce pari en dépit de certaines mises en garde. L’Europe ne serait pas, soi-disant, un sujet attirant et ferait même fuir le public. Il nous a semblé au contraire qu'en cette période où l'on s'interroge sur les formes que doit prendre la poursuite de cette belle aventure commune, il était essentiel d'éclairer le chemin parcouru grâce à la perspective historique. Après des siècles de guerres fratricides nous bénéficions enfin d'un espace de paix et de prospérité jamais connu jusqu'alors. Les Européens ont l'immense privilège de jouir d'une civilisation brillante, riche d'une diversité extraordinaire dont les valeurs humanistes garantissent une liberté individuelle à nulle autre pareille. Il ne s'agit évidemment pas de sombrer dans une autosatisfaction béate mais tout simplement de rappeler la réalité d'une situation privilégiée que nos aspirations légitimes à plus de progrès et de justice ont parfois tendance à nous faire oublier. Cette simple vérité était souvent rappelée par ce très grand Européen, notre ami Bronislaw Geremek dont j'apprends le décès au moment où j'écris ces lignes. Je souhaite ici rendre un hommage appuyé à cet immense historien qui nous fit l'honneur de présider l'édition 2002 des Rendez-vous de l'histoire. Il avait accepté de revenir à Blois en octobre où il devait participer à l'Appel en faveur de la « liberté pour l'histoire en Europe », appel qui sera lancé dans l'hémicycle de la Halle aux Grains par Pierre Nora et ses amis le samedi 11 octobre. Nul doute que la voix de cette grande conscience européenne manquera à cette occasion comme elle manquera chaque fois que seront mis en doute les bienfaits du rapprochement entre les peuples européens fruit d'une construction politique qu'il nous appartient à tous de poursuivre et d'enrichir sans pour autant renier la spécificité de nos cultures nationales et régionales. J'adresse enfin de chaleureux et très sincères remerciements à tous ceux qui soutiennent les Rendez-vous de l'histoire et sans qui cette belle entreprise ne serait pas possible. Je vous souhaite à tous un très bon festival. FRANCIS CHEVRIER Créateur et directeur des Rendez-vous de l'histoire. Editorial vec l'histoire, contre la morosité et pour le civisme: cette nouvelle édition de nos Rendez-vous sera fidèle à la ligne de l'aventure que nous partageons depuis plus de dix ans. Au centre de la Présidence Française de l'Union Européenne, le sujet que nous avons choisi s'imposait de lui-même à nos curiosités, à nos controverses, à la diversité de nos regards et de nos engagements. A Oh certes! la conjoncture n'est pas exempte de chagrins et d'incertitudes sur la situation de notre continent, en un temps où paraissent distendus les ressorts de l'unité: ceux qui permirent le rapprochement structurel de nations si longtemps antagonistes. Est-ce le résultat de l'insouciance des nouvelles générations, pour qui la paix et la prospérité, loin des combats des aînés, paraissent (à tort peut-être) des acquis aussi assurés que l'air qu'on respire? Est-ce la disparition, avec la chute du communisme à l'est, d'une menace immédiate contre lesquels se regroupaient plus aisément les peuples? Estce l'effet néfaste d'un élargissement réalisé avant que ne soient consolidés les liens permettant que s'exprime, dans le monde, une volonté politique commune à l'Europe entière? Est-ce le malaise que crée l'instabilité des frontières de l'Union, empêchant une pleine prise de conscience de son identitépar elle-même? Quoiqu'il en soit, comme il advient toujours, le passé permet de remettre l'actualité en perspective et de chasser les pensées trop noires. Durant des siècles, les Européens eurent à endurer deux « modèles» politiques, tous deux gros de douleurs infinies. Celui d'un conquérant - Charlemagne, Charles Quint, Napoléon, jusqu'à Hitler, au plus barbare " jaloux d'établir sa domination, à la pointe de l'épée, sur le continent tout entier. Et puis le modèle d'un prétendu « concert des puissances », tel que le voulurent, en 1815, Metternich et Castlereagh, voué à brider la libre détermination des peuples puis à se scléroser peu à peu jusqu'à aboutir au drame absolu que fut, pour l'Europe, la Grande Guerre de 1914-18. Or, voici qu'après 1945 un groupe d'hommes généreUx~(mettons-y, du côté français, de Gaulle autant que Jean Monnet et Robert Schuman), inventèrent et consolidèrent un troisième système d'organisation, celui-ci sans précédent, qui a assuré aux Européens une longue protection contre toute guerre entre eux: la libre association de nations regroupées. Aboutissement seulement provisoire? Qui sait, au regard des siècles? Mais bonheur durable, à coup sûr, à vue humaine. Et qui ne s'explique que si l'on restitue, comme nous allons le faire, les rythmes pluriséculaires entrelaçant leur cours pour faire se mouvoir lentement les mentalités, surgir les reuvres immortelles, s'affronter les religions, s'épanouir et perdurer l'éclat de l'humanisme et des Lumières. Ce foisonnement de destins entremêlés, les destins de nos ancêtres, va nous aider à prendre la mesure de notre dette envers eux, en même temps que de la liberté qui nous revient d'être différents, avec détermination. 1JEAN-NOÊLJEANNENEY Président du Conseil scientifique des Rendez vous de l'histoire. Les rencontres pédagogiques "Le thème du festival 2008 est d'autant plus intéressant pour les professeurs d'histoire et de géographie que l'Europe et les Européens constituent un aspect important de leur enseignement. Plus de deux cents d'entre eux, venant de toutes les académies, sont invités à y participer dans le cadre du Programme national de pilotage du ministère de l'éducation nationale. Beaucoup d'autres enseignants viennent spontanément. Tous trouveront sans nul doute à Blois, cette année comme les années précédentes, une occasion non seulement d'approfondir leurs connaissances, mais aussi d'échanger sur leurs pratiques pédagogiques. En effet depuis 2005, sont organisés à leur intention des ateliers pédagogiques, animés par des chercheurs et des inspecteurs pédagogiques régionaux, pour décliner des aspects du thème général liés aux programmes scolaires. La dimension pédagogique des Rendez-vous, construite conjointement par l'inspection générale, qui accueillera tous les professeurs à l'occasion de son débat, le vendredi 10 octobre à 11h 30, et par le comité de pilotage académique, est donc clairement affirmée. " MICHEL HAGNERELLE, doyen du groupe histoire et géographie de l'Inspection générale et JOELLE DUSSEAU, GUY MANDON, et LAURENT WIRTH, Inspecteurs généraux d'histoire et géographie, membres du conseil scientifique. Deux parcours pédagogiques sont proposés, pour la onzième édition des Rendez-vous de l'histoire, aux enseignants, à tous les membres du corps enseignant et au public: - Enseigner l'Europe - Histoire des Arts J’ai pu participer à deux ateliers pédagogiques du parcours « histoire des Arts » : LE CHATEAU DE CHAMBORD, AU CARREFOUR DE L'ART EUROPEEN Jeudi 9 octobre, de 14h à 17h Proposé par le service éducatif du château et les DAREIC/DAAC Une visite insolite du château et un travail en atelier proposés par le service éducatif du château ( sur inscription au 02 54 56 89 47 - 20 places). BLOIS, CAPITALE DES COURS EUROPEENNES A LA RENAISSANCE Vendredi 10 octobre, de 13h30 à 15h - Château de Blois Un parcours pour retrouver les influences architecturales venues de toute l'Europe, et évoquer les Européens ayant séjourné au château de Blois. Intervenante: FRANCOISE BEAUGER-CORNU formatrice IUFM Orléans et professeure d'histoire en charge du service éducatif. LE CHATEAU DE CHAMBORD, AU CARREFOUR DE L'ART EUROPEEN atelier pédagogique du parcours « histoire des Arts » Sous la direction avisée de notre guide Eric Johannot, dans le cadre d’un parcours-découverte, ont été mises en évidence les influences européennes à Chambord et l’influence sur l’Europe qu’a exercée le château. Partout se mêlent l’art médiéval (féodal, gothique) et l’apport de la Renaissance italienne. Edifié à partir du 6 septembre 1519 sur ordre de François 1er, le château trône sur le parc domanial le plus étendu de France (5500ha). Léonard de Vinci en aurait été le premier architecte. o De nombreux ateliers sont proposés par le service éducatif du château de Chambord o Voir aussi le site académique d’Orléans-Tours BLOIS, CAPITALE DES COURS EUROPEENNES A LA RENAISSANCE atelier pédagogique du parcours « histoire des Arts » Ailes de Gaston d’Orléans et de François 1er A mi-chemin entre Tours et Orléans, la ville occupe la rive droite de la Loire. Blois a de tout temps bénéficié, dans son développement, de sa position géographique : à proximité de la capitale, au centre de la France, au bord de son plus grand fleuve, sur un axe de liaison primordial. Même si son origine gallo-romaine ne fait pas de doute, il faut attendre le ixe siècle et les Carolingiens pour trouver trace d’une forteresse indiquant l’importance de la ville. L’histoire commence réellement à s’écrire avec Jeanne d’Arc, qui s’apprête à délivrer Orléans, et en fait son quartier général avant l’attaque. Elle devient royale avec Louis XII et son épouse Anne de Bretagne. Le monarque fait du château sa résidence, que François Ier agrandira et renforcera. C’est dans les couloirs de ce château que se déroula l’un des épisodes les plus frappants et les plus importants de l’histoire de France : l’assassinat, l’avantveille de Noël 1588, du duc de Guise et de son frère cardinal par les mignons d’Henri III, mettant un terme aux ambitions déclarées de la famille de Guise. Le frère de Louis XIII, Gaston d’Orléans, devient, en 1626, titulaire du comté de Blois. Il s’alloue les services de Mansart pour apporter au château un nouvel éclat. La ville deviendra propriétaire du château en 1810. Résidence favorite des rois de France, le château est un véritable palais royal en Val de Loire. Les quatre ailes réunies autour de la cour offrent un panorama de l’histoire de l’architecture française, du Moyen Age à l’époque classique. Avec compétence, Madame BEAUGER-CORNU, formatrice IUFM Orléans et professeure d'histoire en charge du service éducatif a guidé la visite du château. Elle a rappelé les traités et les noces qui s’y conclurent, ainsi que le séjour de personnalités européennes au XVI° siècle (Charles Quint, le duc de Suffolk, Machiavel). Un jeune page fit la connaissance, le 21 avril 1545, lors d’une fête donnée par le roi, de la fille d’un marchand de Florence. Le coup de foudre qu’il y reçut allait le marquer toute sa vie (“Je la vis, j’en fus fou”). La jeune fille s’appelait Cassandre Salviati, le jeune page était Pierre de Ronsard.. (sources en partie: guide du « petit fûté des chateaux de la Loire » et site du château de Blois. Débat :Pourquoi tant de guerres ? De l'Antiquité au 20e siècle, l'histoire des Européens a été ponctuée de guerres de plus en plus dévastatrices. L'idéal de paix partagée, qui est à la source de la construction européenne, apparaît dans cette mesure comme une radicale nouveauté. Ce débat est consacré à la place longtemps majeure de la guerre dans l'histoire des Européens. Intervenants : PATRICE BRUN, professeur d'histoire ancienne, Université de Bordeaux 3, GERD KRUMEICH, professeur d'histoire moderne et contemporaine à Düsseldorf, JOËL CORNETTE, professeur à l'université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, NICOLAS OFFENSTADT, maître de conférence en histoire médiévale à l'Université Paris I, LAURENT WIRTH, inspecteur général de l'Education nationale. - Amphi 1, antenne universitaire Laurent Wirth lance le débat en reprenant la réflexion de Robert Kagan (« la puissance et la faiblesse » paru en 2003) pour qui « sur les grands problèmes stratégiques et internationaux qui se posent aujourd'hui, les Américains viennent de Mars et les Européens de Vénus ». o L’Europe s’est-elle construite par la force ? : les participants évoquent l’idée, à travers les époques, que « l’Europe » apparaît lorsqu’elle est agressée (épisode des guerres Médiques, Croisades des Princes chrétiens, expansion ottomane, guerres napoléoniennes (Gerd Krumeich dit malicieusement que « Napoléon 1er a été le premier à créer l’unité européenne contre la France »). Depuis 1945, l’Europe communautaire s’est construite sur la paix ; même en participant à des interventions de « police » internationale, elle s’identifie désormais plus à Vénus qu’à Mars. o Quels sont les motifs des guerres avant l’époque contemporaine? – dans l’Antiquité, les guerres sont nombreuses ; la multiplication des frontières , la tentation hégémonique, sont sources de conflit, avec les encouragements des dieux. – Au Moyen Age, le concept de « guerre juste » prévaut (cf la « guerre Sainte ») – Aux Temps Modernes, le souverain est d’abord un « roi de guerre ». o « La guerre sans merci » a-t-elle marqué l’Europe ? – à partir du IV° siècle av JC, les vaincus sont poursuivis, voire exterminés (ex des Phocidiens) – au Moyen Age, les exemples ne manquent pas (croisade contre les Albigeois, Azincourt) ; duels et ambassades sont aussi des éléments modérateurs. – L’essor du nombre et des techniques oblitère la guerre chevaleresque. – Gerd Krumeich cite Clausewitz pour qui « la guerre absolue calque une politique absolue ». Lors de la 1ère GM, la technique (artillerie) apporte une mort aveugle. Débat : Les Européens dans les colonies du 16ème au 20ème siècles Depuis 30 ans, les études post-coloniales ont éclairé d'un nouveau jour l'histoire des empires coloniaux en se focalisant sur l'analyse des discours et des représentations. Le champ de l'histoire sociale du fait colonial a été progressivement délaissé. Toutefois, de nouvelles recherches, attentives aux apports de la sociologie (sur le rôle politique et économique des élites européennes), de l'anthropologie et de la démographie ont récemment renouvelé l'histoire des Européens dans les Empires coloniaux. Intervenants : LEONARD BLUSSE , professeur d'histoire moderne à l'université de Leyde Pays-Bas, , professeur d'histoire moderne à l'Université de Paris 4, FRANCOIS - JOSEPH RUGGIU, professeur d'histoire oderne à Paris IV - PIERRE SINGARAVELOU, ATER à l'Université de Bordeaux 3, MAFALDA SOARES DA CUNHA, Professeur d'histoire moderne à l'Université de Evora - Portugal. - Grand Amphi de l'EIVL Les universitaires ont surtout abordé la localisation et le nombre des Européens dans les empires coloniaux à l’époque Moderne : – FRANCOIS - JOSEPH RUGGIU : le terme d’empire colonial est employé fin XVIII° siècle ; les colonies sont alors gérées depuis un Bureau du ministère de la Marine ; jusqu’en 1674 pour l’Amérique et 1769 pour l’Océan Indien, les Compagnies des Indes, créées par Colbert en 1664, y exercent un monopole commercial. o 70 000 français émigrent au Canada, moins de 15 000 font souche. o Environ 40 000 Européens s’installent aux Antilles La France encourage peu ces migrations, sauf sous Colbert ; la recherche d’une vie meilleure, la poursuite d’une carrière (Marine, administration), le prosélytisme (Jésuites) constituent les principaux motifs des migrants. Ceux-ci sont surtout des urbains (ils se « ruralisent » au Québec), des engagés (pour trois ans), des hommes. La mortalité est forte et précoce (entre 1760 et 1763, 10 000 colons meurent en Guyane). Une minorité s’enrichit (gros négociants et planteurs), mais beaucoup de petits Blancs se trouvent en concurrence avec les « Libres de couleur ». La créolisation est rapide, la population née sur place développe une culture spécifique, syncrétique. Les élites ont des velléités autonomistes (refus de l’abolition de l’esclavage sous la RF par le lobby des planteurs). – LEONARD BLUSSE : les colons sont des employés de la Cie des Indes néerlandaises ; un million de Hollandais et d’Allemands arrivent en deux siècles, signe d’une grande mortalité sur place. En Afrique du sud, les Huguenots font souche et témoignent d’une vigoureuse vitalité démographique. – MAFALDA SOARES DA CUNHA : l’empire portugais est précoce (début du XV° siècle), constitué d’abord de comptoirs de l’Afrique vers l’Inde. A l’exemple de GOA, le système de gouvernement lusitanien se transpose dans les colonies. Alors qu’en Inde, ce sont des petits nobles qui partent, dans l’espoir d’une ascension sociale en retour, le Brésil accueille plutôt des marginaux, qui se mêlent rapidement aux Amérindiens et Africains. Les ressources de l’Empire ont permis au Portugal de recouvrer son indépendance par rapport à l’Espagne (1668).