Optique ondulatoire. Chapitre I : Ondes lumineuses 5
3.2. L’émission des radiations lumineuses ( c
1995 Encyclopædia Universalis France S.A. )
Les objets éclairés, comme la Lune, les nuages, le ciel diurne..., qui ne font que di:user (par réIexion ou transmission) la lumière reçue,
constituent des sources de lumière ” secondaires ”. Cette di:usion se fait sans changement de fréquence, sauf cas exceptionnels. La
plupart des sources lumineuses sont formées de solides incandescents : c’est le cas du Soleil, des Iammes chargées de particules de
charbon, des lampes à !lament de tungstène, des arcs au carbone, etc. Leur lumière est à spectre continu, sa composition variant avec
leur nature et leur température.
Des décharges électriques dans un gaz interviennent dans les lampes à vapeur de mercure ou de sodium, les étincelles et certains arcs. Si
la pression du gaz n’est pas trop forte, ces sources ont un spectre de raies, ce qu’on peut obtenir aussi (mais avec une faible luminance)
en introduisant, dans une Iamme non éclairante, un composé minéral, du sel marin par exemple.
L’émission de rayonnement par des substances prises dans un état physique quelconque se produit lorsqu’elles sont soumises à des
excitations convenables : chocs atomiques intervenant à des températures assez élevées ou sous l’action de champs électriques intenses,
ou bien absorption d’autres rayonnements électromagnétiques. On dit qu’il y a incandescence quand l’énergie rayonnée a une origine
purement thermique, luminescence dans les autres cas ; on peut distinguer, notamment, ceux d’électroluminescence, de tribolumines-
cence (craie ou sucre que l’on broie), de chimiluminescence (oxydation lente du phosphore), de bioluminescence (ver luisant) et, surtout,
de photoluminescence.
On peut donc retenir que les sources de lumière peuvent être à spectre continu ou discontinu ; on donne habituellement les
longueurs d’onde dans le vide plutôt que les fréquences émises (ou la bande de fréquence).
Nous verrons plus loin dans le cours une autre caractéristique des sources : le temps de cohérence.
4. Intensité lumineuse ou éclairement
4.1. Les détecteurs
Les détecteurs de lumière sont multiples : l’oeil, une caméra vidéo, une pellicule photographique, une photodiode, mais aussi
des instruments de laboratoires beaucoup plus sensibles comme les photomultiplicateurs.
Dans le domaine des ondes lumineuses, les détecteurs sont tous sensibles à la puissance rayonnée par l’onde électromagnétique.
Cette puissance est proportionnelle au carré du champ électrique et à la surface utile du détecteur.
Ces détecteurs ont un certain temps de réponse R, pendant lequel il intègre la valeur de
E2.
•Le temps de réponse Rde l’oeil est de l’ordre du vingtième de seconde.
•Les cellules photoélectriques ont des temps de réponse Rqui vont jusqu’à 106s.
•Des détecteurs de laboratoire peuvent descendre jusqu’à 1010 s, ce qui est toujours très long devant la période d’une
onde visible.
Tous les détecteurs opèrent donc une moyenne, sur un très grand nombre de périodes, de la puissance reçue.
4.2. Dé%nition de l’intensité (éclairement)
Un détecteur de section utile Sfournit un signal proportionnel à S<
E2>,si<
E2>représente la moyenne de
E2calculée
sur le temps de réponse du détecteur. Nous dé!nissons l’intensité lumineuse I(ou éclairement E) comme étant la
puissance surfacique moyenne rayonnée par l’onde, soit I=K<
E2>,Kétant un facteur de proportionnalité dont
nous verrons qu’il n’est pas utile de connaître, à priori, la valeur.
4.3. Représentation scalaire d’une onde lumineuse
Les problèmes d’optique ondulatoire consistent généralement à déterminer l’intensité résultant de la superposition de plusieurs
ondes. D’après le paragraphe précédent 4.2. il faut tout d’abord déterminer le champ électrique résultant de la superposition
des di:érents champs associés à chaque onde et donc e:ectuer une somme vectorielle.
On admet que :
Dans un grand nombre de situations, l’intensité lumineuse, due à la superposition de plusieurs ondes
électromagnétiques, peut être déterminée au moyen d’un modèle simpli%é, où le champ électrique est associé
à une grandeur scalaire. Cette approximation est justi%ée :
•dans le cas très fréquent d’ondes non polarisées dont les directions de propagation sont voisines ;
•pour des ondes polarisées dont on sait que les directions de polarisation sont voisines.