mise au point Prévention et traitement des diarrhées dues aux antibiotiques : rôle des probiotiques La prescription de probiotiques constitue une option pour la prévention ou le traitement de la diarrhée due aux antibiotiques (DAA). Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les probiotiques sont des «micro-organismes vivants, qui, lorsqu’ils sont consommés en quantité adéquate, ont un effet bénéfique sur la santé de l’hôte». Des méta-analyses récentes, comprenant des adultes et des enfants, hospitalisés ou en ambulatoire, soulignent le manque d’études de bonne qualité et d’évaluation des effets indésirables. Elles constatent un bénéfice de l’administration de probiotiques dans la DDA, sans toutefois identifier les patients qui en profiteraient le plus. Des effets indésirables graves liés à la prise de probiotiques ont été décrits chez des patients immunodéprimés, ceux avec une atteinte de la barrière intestinale ou les porteurs d’un cathéter veineux central. Rev Med Suisse 2012 ; 8 : 1907-10 V. Amos Aegerter F. Bally Viviane Amos Aegerter Service de pharmacie Dr Frank Bally Service des maladies infectieuses Institut central, Hôpital du Valais Avenue du Grand Champsec 86 1951 Sion [email protected] [email protected] Role of probiotics in the treatment and prevention of antibiotics-associated diarrhea Probiotics constitute an alternative to prevent or treat antibiotics-associated diarrhea (AAD). According to WHO, probiotics are «live micro­ organisms which, when administered in adequate amounts, confer a health benefit on the host». Recent meta-analyses, including adult and pediatric in- and outpatients, outli­ned the lack of good quality studies and of the lack of evaluation of side-effects. These metaanalyses showed a positive effect of probiotics in AAD, nevertheless without identi­fying patients who would benefit the most of them. Severe side-effects have been described in immunocompromised patients, those with ab­ normalities in their intestinal barrier, and those with central venous catheters. introduction/contexte En perturbant l’équilibre de la flore gastro-intestinale, les anti­ biotiques peuvent provoquer la diarrhée chez 2 à 8% des patients hospitalisés, dont un peu plus de la moitié présentent une colite à Clostridium difficile.1 Durant des épidémies, cette fréquence peut atteindre 60%.2 La diarrhée due aux antibiotiques (DDA) est moins fréquente chez les personnes en bonne santé et les patients ambulatoires (6-33%).2-4 La DDA peut être sévère, C. difficile peut causer une colite pseudomembraneuse, un mégacôlon toxique, voire le décès. Elle peut survenir en début de traitement et jusqu’à deux mois après sa fin.2,5 L’incidence de la DDA varie en fonction du contexte et de différents facteurs, tels que l’état de santé ou l’âge (plus élevée chez les moins de six ans et les plus de 65 ans).2 Les probiotiques (PB) sont des «micro-organismes vivants, qui, lorsqu’ils sont consommés en quantité adéquate, ont un effet bénéfique sur la santé de l’hôte».6 Plusieurs spécialités sont commercialisées en Suisse. Or, ces produits n’ont pas tous les mêmes indications ni les mêmes limitations de remboursement. En 2011, le coût en Suisse de ces médicaments, pour l’hôpital et l’ambulatoire, s’est élevé à environ CHF 12 millions. Cet article vise à mettre en évidence les connaissances récentes sur le rôle des PB dans la prévention et le traitement de la DDA, leurs effets indésirables ainsi que les questions encore en suspens. L’utilisation des PB dans la colite à C. difficile et la diarrhée du voyageur n’est pas abordée ici. comment agissent les probiotiques ? Les PB sont des micro-organismes vivants non pathogènes, principalement des bactéries appartenant aux genres Lactobacillus, Bifidobacterium et Streptococcus, ou des levures comme Saccharomyces boulardii. On trouve des PB dans certains aliments tels que les produits laitiers fermentés et les légumes lacto-fermentés (choucroute), comme complément alimentaire (levure de bière) ou sous forme de médicaments (tableau 1). 0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 10 octobre 2012 11_14_36689.indd 1 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 10 octobre 2012 1907 04.10.12 08:35 Tableau 1. Comparaison des probiotiques enregistrés en Suisse a Ne correspond pas nommément à la définition de l’Organisation mondiale de la santé ; ufc : unité formant colonie. Médicaments Bioflorin/Bioflorina Perenterol Infloran Mutaflor/mite Lactéol 5, Lactoferment Micro-organisme Enterococcus SF 68 Saccharomyces boulardii Lactobacillus acidophilus, E. coli (souche Nissle Lactobacillus lyophilisé Bifidobacterium infantis1917) acidophilus Vivant/inactivéVivant Vivant Capsules, sachets Minimum 2 x 109 Cellules par unité Minimum 75 x 106 de prise par capsule par capsule ou sachet (= 250 mg) L. acidophilus 1 × 109 par capsule B. infantis 1 × 109 par capsule 5 x 109 par capsule 10 x 109 par sachet L. acidophilus et leurs produits métaboliques Indication selon le Compendium suisse des médicaments Traitement des diarrhées, prévention et des diarrhées sur antibiotiques ou sonde Traitement adjuvant lors Rectocolite de diarrhées et hémorragique en dyspepsies, par exemple phase de rémission sur antibiotiques Traitement symptomatique des diarrhées d’origine non organique Liste des spécialités Bioflorin : oui Bioflorina : non Oui Non Non Bioflorin : pédiatrie Limitation dans la liste des spécialités seulement Seulement traitement – et prophylaxie des récidives de colite à C. difficile et si diarrhée grave sur antibiotiques possible Entérites et entérocolites ; dyspepsies du nourrisson ; dysmicrobismes intestinaux (sur antibiotiques ou autres) ; diarrhées des voyageurs comment et à quelle dose administrer les probiotiques ? Les PB peuvent être prescrits en prévention ou traitement de la DDA. La plupart des études concernent la prévention. Certaines évaluent des micro-organismes, dont la viabilité peut être affectée par les antibiotiques et nécessitent une prise toutes les une à deux heures (par exemple : Lactobacillus et les dérivés de la pénicilline). La littérature se caractérise par un manque de données concernant le dosage optimal à administrer en cas de DDA.2-4,7 Des méta-analyses récentes proposent un dosage pour certains PB (tableau 2). Le dosage optimal pour Enterococcus faecium n’a pas été étudié. quelles sources de probiotiques utiliser ? La qualité de la source de PB est adéquate pour les produits enregistrés comme médicaments. Il n’en va pas forcément de même pour les compléments alimentaires ou «alicaments».8 Des études, concernant les PB disponibles via internet, ont montré une grande diversité de qualité et de contamination. Certains produits ne contenaient pas la souche mentionnée sur l’emballage.2 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 10 octobre 2012 11_14_36689.indd 2 Inactivéa Vivant Forme galénique Capsules Capsules, sachets Capsules Capsules gastrorésistantes Les PB sont administrés pour prévenir ou améliorer la DDA, en diminuant sa durée et/ou sa sévérité.5 Ils sont réputés s’opposer à la colonisation de bactéries pathogènes faisant suite à la destruction de la flore endogène par l’anti­ biothérapie.3 Leur action serait liée à plusieurs mécanismes : compétition concernant les nutriments, inhibition de l’adhésion des pathogènes, stimulation du système immunitaire et production de substances antimicrobiennes.4 1908 Vivant 0,5-5 × 109 par capsule mite et 2,5-25 x 109 ufc par capsule Oui Seulement rectocolite – hémorragique (Colitis ulcerosa) en phase de rémission Tableau 2. Dosages proposés pour divers probiotiques Ufc : unité formant colonie. Auteurs Butler et coll. (2012) Micro-organismes Pas précisé Doses proposées Minimum 5 x 109 ufc/jour McFarland S. boulardii (2010) 1-2 x 1010 ufc/jour (= 500 à 1000 mg/jour) durant l’antibiothérapie et pendant deux à trois semaines après la fin de cette dernière Kale-Pradhan et coll. (2010) Lactobacillus sp. 1010 ufc/jour Johnston et coll. (2011) L. rhamnosus et S. boulardii 5 à 40 x 109 ufc/jour (pédiatrie) prévention et traitement de la diarrhée due aux antibiotiques Depuis 2007, huit méta-analyses concernant l’utilisation de PB en lien avec la DDA ont été référencées dans Medline. Une méta-analyse de 2012, incluant 63 études randomisées et contrôlées (RCT) et 11 000 patients, montre que l’utilisation de PB comme thérapie adjuvante diminue le risque de DDA (risque relatif (RR) : 0,58 ; IC 95% : 0,5-0,68 ; NNT (number needed to treat) : 13 ; IC 95% : 10,3-19,1).4 Cette métaanalyse comprend majoritairement des adultes. La plupart des études incluses utilisent un mélange de micro-organismes contenant souvent le genre Lactobacillus. Les genres Enterococcus, Streptococcus ou Bacillus ont rarement été utilisés. De manière générale, la composition des PB est peu documentée. L’hétérogénéité mise en évidence dans les résulRevue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 10 octobre 2012 0 04.10.12 08:35 tats groupés ne permet pas de déterminer quels PB (monopréparation ou mélange) sont associés à la plus grande efficacité, quelles populations en bénéficient le plus et quels antibiotiques sont le plus souvent impliqués. Un manque d’évaluation des effets indésirables des PB est également relevé. La méta-analyse de Butler et coll. va dans le même sens.3 Elle relève le peu d’informations disponibles dans le domaine des soins primaires ou des homes. Les auteurs estiment que la prescription de PB peut être justifiée chez les patients fragiles hospitalisés, éventuellement les enfants et les patients ayant eu une DDA dans le passé. Les PB devraient par contre être évités chez les patients immunodéprimés. En 2010, McFarland a revu les données concernant l’effi­ cacité et la sécurité de S. boulardii dans diverses indications.2 Concernant la DDA (10 RCT) chez l’adulte, S. boulardii avait un effet protecteur significatif (RR : 0,47 ; IC 95% : 0,350,63 ; NNT : 10,2). L’auteur relève l’importance d’un suivi suffisamment long après la fin de l’antibiothérapie. Or, la plupart des RCT avaient un suivi de 0 à 4 semaines seulement. En 2010, Kale-Pradhan et coll. ont réalisé une méta-analyse de dix RCT concernant le genre Lactobacillus dans la prévention de la DDA (1862 adultes et enfants).7 Les auteurs concluent que l’administration prophylactique de Lactobacillus durant l’antibiothérapie réduit le risque de DDA chez les adultes (RR : 0,24 ; IC 95% : 0,08-0,75). Les résultats groupés des quatre RCT de pédiatrie ont montré une tendance à la diminution de la DDA, mais sans signification statistique (RR : 0,44 ; IC 95% : 0,18-1,08). Une revue Cochrane de 2011 (16 études, 3400 enfants de 0 à 17 ans, hospitalisés ou en ambulatoire) a évalué l’efficacité et la sécurité des PB pour prévenir la DDA. A un dosage M 5 x 109 ufc (unités formant colonie)/jour, le NNT était de 7 (IC 95% : 6-10). Les auteurs remarquent que la qualité des preuves concernant le critère d’évaluation primaire (incidence de la diarrhée) est faible en raison du risque de biais et d’imprécisions. Le bénéfice concernant les PB administrés à haute dose (L. rhamnosus et S. boulardii) nécessite confirmation. Aucune conclusion concernant l’efficacité et la sécurité d’autres PB pour la DDA en pédiatrie ne peut être avancée.5 effets indésirables Les PB sont consommés depuis des années, mais leur sécurité est peu documentée. Les effets indésirables rapportés le sont dans la majorité des cas chez des patients avec des problèmes de santé sous-jacents.3,4,9,10 L’Agency for Healthcare Research and Quality (AHRQ) a publié en 2011 une revue systématique (622 études, 24 000 patients) con­ cernant la sécurité des PB utilisés en prévention ou traitement de maladies.10 Les auteurs constatent que la littérature actuelle ne permet pas de répondre de manière fiable à des questions spécifiques de sécurité concernant les PB. Saccharomyces boulardii Des fongémies à S. boulardii ont occasionnellement été rapportées.2 En 2005, Enache-Angoulvant et coll. ont iden- 0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 10 octobre 2012 11_14_36689.indd 3 tifié 92 cas d’infections invasives documentées à Saccharomyces dans leur revue de la littérature.11 Dans 37/92 cas, S. boulardii a été considéré comme l’agent étiologique. Parmi ces patients, cinq ne prenaient pas de PB à base de S. boulardii au moment du diagnostic. A la suite d’une analyse de ces isolats, une acquisition nosocomiale a été fortement suspectée, par transmission manuportée et contamination des cathéters intraveineux. Hennequin et coll. ont montré que l’ouverture d’un sachet de S. boulardii lyophilisé peut contaminer l’air et l’environnement, avec persistance de micro-organismes jusqu’à deux heures sur les surfaces voisines.12 Les facteurs de risque principaux sont l’hospitalisation aux soins intensifs, la présence d’un cathéter veineux central, d’une maladie intestinale ou d’un déficit immunitaire. Dans la plupart des cas, les patients contaminés ont été traités avec succès par fluconazole ou amphothéricine B.2,11,13 Genre Lactobacillus Aucune des dix études incluses dans la méta-analyse de Kale-Pradhan et coll. n’ont rapporté d’infection faisant suite à l’administration de Lactobacillus.7 En raison du risque d’acidose liée à la production de D(-)-lactate par certaines souches de Lactobacillus, Sanders et coll. recommandent la prudence lors de chirurgie intestinale antérieure, de syndrome de l’intestin court et chez les bébés de moins de six mois.9 En 2009, la revue Prescrire a publié un article concernant l’évaluation de Lactobacillus sp. et de Bifidobacterium sp. en prévention des complications de la pancréatite aiguë.14 Une RCT incluant 298 patients avait montré une augmentation de la mortalité dans le groupe traité par PB (16% vs 6%). Une méta-analyse de trois études ne montrait ni efficacité ni surmortalité. En 2012, Million et coll. ont mis en évidence, par une revue systématique, que différentes espèces de Lactobacillus étaient associées soit à une prise (L. acidophilus), soit à une perte de poids (L. gasseri).15 Autres effets indésirables rapportés Une revue systématique a évalué la sécurité de l’administration de PB à des patients recevant un support nutritionnel.16 Parmi les 52 publications incluses, seules trois RCT ont rapporté des effets indésirables plus fréquents chez les patients sous PB. Chez des patients ayant subi une transplantation hépatique, un taux plus élevé de complications non infectieuses a été constaté (par exemple : sténose du tractus biliaire). Chez des prématurés sous nutrition entérale ou parentérale, l’administration de PB était associée à un risque plus élevé de sepsis. conclusion Les dernières méta-analyses parues sur les PB dans la DDA soulignent le manque d’études de bonne qualité et d’évaluation des effets indésirables. Les micro-organismes les mieux étudiés sont Lactobacillus sp. et S. boulardii. Les dosages élevés semblent plus efficaces. Des effets indésirables graves (fongémies, bactériémies, décès) ayant été décrits chez les personnes immunodéficientes, celles préRevue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 10 octobre 2012 1909 04.10.12 08:35 sentant une altération de la barrière intestinale ou porteu­ ses d’un cathéter veineux central, l’utilisation de PB est contre-indiquée pour plusieurs auteurs chez ce type de patients.9 Globalement, l’administration prophylactique de PB réduit le risque de DDA à peu près de moitié et il faut dix à quinze personnes traitées pour éviter un épisode de DDA. Toutefois, des questions importantes restent ouvertes : quels sont les micro-organismes (genre, espèce, souche), seuls ou en mélange, les plus efficaces ? A quelle dose les administrer et durant combien de temps ? Quels sont les patients qui peuvent en bénéficier le plus ? Parfois, les recommandations d’experts sont contradictoires : Butler et coll. estiment que l’administration de PB en routine avec les antibiotiques est justifiée chez les patients fragiles hospitalisés et non immunodéprimés.3 En revanche, le Norvegian Scientific Committee for Food Safety a émis l’avis contraire.9 En pratique, jusqu’à ce que des données supplémentaires soient disponibles, l’administration de PB devrait être évitée chez les patients à risque d’effets indésirables. Stratégie de recherche et critères de sélection Les données utilisées pour cet article ont été identifiées par une recherche dans Medline et Cochrane database of systematic reviews, en se focalisant sur les méta-analyses parues entre 2007 et 2012. Les principaux mots-clés utilisés étaient : «probiotics», «anti-infective agents», «diarrhea», «fungemia», «Saccharomyces boulardii», «adverse effects», «safety», «Enterococcus SF 68», «Lactobacillus». Les références importantes mentionnées dans les articles sélectionnés ont également été prises en compte. Les sites internet suivants ont également été consultés et pris en compte : FDA et AHRQ (www.ahrq. gov/), Agence européenne du médicament (EMA), revue Prescrire (www.prescrire.org/fr/), revue d’EBM Minerva (www.minerva-ebm.be/fr/home.asp), Revue Médicale Suisse (http://revue.medhyg.ch/), Forum Médical Suisse (www.­ medicalforum.ch). Implications pratiques > Les probiotiques peuvent prévenir la diarrhée associée aux antibiotiques > Les groupes de patients qui bénéficieraient le plus de leur ­administration ne sont pas définis > Les avis d’experts divergent sur leurs indications > Les probiotiques peuvent provoquer des fongémies chez les patients immunodéficients, les porteurs de cathéters veineux centraux et ceux qui présentent une altération de la barrière intestinale. Ils sont contre-indiqués chez ces personnes Bibliographie 1 Wiström J, Norrby SR, Myhre EB, et al. Frequency of antibiotic-associated diarrhoea in 2462 antibiotictreated hospitalized patients : A prospective study. J Antimicrob Chemother 2001;47:43-50. 2 McFarland LV. Systematic review and meta-analysis of Saccharomyces boulardii in adult patients. World J Gastroenterol 2010;16:2202-22. 3 Butler CC, Duncan D, Hood K. Does taking probiotics routinely with antibiotics prevent antibiotic ­associated diarrhea ? BMJ 2012;344:e682. 4* Hempel S, Newberry SJ, Maher AR, et al. Probiotics for the prevention and treatment of antibiotic-­ associated diarrhea. A systematic review and metaanalysis. JAMA 2012;307:1959-69. 5 Johnston BC, Goldenberg JZ, Vandvik PO, et al. Probiotics for the prevention of pediatric antibiotic-­ associated diarrhea (review). Cochrane Database Syst Rev 2011;11:CD004827. 6 Report of a Joint FAO/WHO Working group on drafting guidelines for the evaluation of probiotics in 1910 food. London Ontario, Canada : 2002. 7 Kale-Pradhan PB, Jassal HK, Wilhelm SM. 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Eur J Clin Microbiol Infect Dis 2000;19:16-20. 13 Venugopalan V, Shriner KA, Wong-Beringer A. Re­ gulatory oversight and safety of probiotic use. Emerging Infect Dis 2010;16:1661-5. 14 Anonyme. Pancréatites aiguës sévères traitées par probiotiques : surmortalité dans un essai. Rev Prescrire 2009;29:511-2. 15 Million M, Angelakis E, Paul M, et al. Comparative meta-analysis of the effect of Lactobacillus species on weight gain in humans and animals. Microb Pathog 2012; 53:100-8. 16 Whelan K, Myers CE. Safety of probiotics in patients receiving nutritional support : A systematic review of case reports, randomized controlled trials, and nonrandomized trials. Am J Clin Nutr 2010;91:687-703. * à lire ** à lire absolument Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 10 octobre 2012 0 04.10.12 08:35