LE MAGAZINE EN LIGNE POUR LES CLIENTS ENTREPRISES Formation continue Shanghai l’inconnue – elle doit figurer dans la stratégie de toute PME «Doing Business in Shanghai» – découvrir sur place un monde des affaires totalement différent et apprendre dans les universités à mieux le connaître … H eiko Barth, Regional Director Asia/Pacific chez Weleda SA, fabricant de cosmétiques bio basé à Arlesheim, n’en revenait pas: strictement interdite pour les produits cosmétiques dans le monde occidental, l’expérimentation animale est non seulement autorisée en Chine, deuxième marché mondial en la matière, mais obligatoire. Michael Brüderli, CEO de Suteria Chocolata AG à Soleure, n’a pas été moins étonné. Son entreprise avait pris le soin de faire traduire en chinois textes et notices de ses emballages de chocolat suisse. Or celui-ci n’a commencé à se vendre qu’une fois tout indiqué en anglais ou en allemand. Les Chinois, il faut le savoir, font bien davantage confiance aux produits non chinois. PME: la meilleure carte à jouer en Chine est la niche Les deux exemples ci-dessus le montrent: mieux vaut se préparer à prendre pied sur le marché chinois. Que les PME se le disent, leur opportunité par excellence est la niche, le produit tendance, s’adressant à une classe moyenne prospère et grandissante, de plus en plus sensible au made in Switzerland. Pour l’entrepreneur suisse, la Chine est souvent la rencontre avec des règles déconcertantes, qu’il faut commencer par apprendre, ce que montre de façon exemplaire une formation intitulée «Doing Business in China», proposée par le Centre de management de la Haute école spécialisée bernoise. «Culturellement, la Chine est un tout autre monde», explique le professeur Christoph Gloor, directeur du Centre de management bernois, un monde aux habitudes duquel il faut se plier pour réussir sur ce marché, sans quoi on s’expose à bien des déconvenues.» C’est un sacré défi mais aussi une chance. Paul Ammann, qui dirige la formation: «La Chine doit faire partie de la stratégie de toutes les PME, car elle sera longtemps un moteur de croissance pour l’économie suisse» L’objectif du cours est l’Executive Master of Business Administration (MBA), que les étudiants décrochent au terme de cinq semestres et 1800 heures de cours, pour un coût d’environ 30 000 francs. Des étudiants qui sont essentiellement des dirigeants de PME 02 /2015 des branches de l’ingénierie et de l’informatique. Le module le plus intéressant de «Doing Business in China» inclut un séjour de deux semaines à Shanghai. Au programme: des conférences à l’Université Fudan et des visites d’entreprises chinoises et suisses, en particulier dans les nouveaux parcs industriels et high-tech. La société d’études de marché CBC de Charles Merkle, expert bernois de la Chine, offre, elle, aux quelque 150 participants d’importants contacts. Des contacts susceptibles de déboucher plus tard sur des relations d’affaires. Après la visite de Shanghai, les étudiants mettent le cap sur Hong Kong, où ils découvrent une ville aux priorités complètement différentes en matière de formation et d’activité économique et touchent du doigt cette diversité qui fait la force de la Chine. La Haute école spécialisée bernoise n’est évidemment pas la seule à former les jeunes managers aux tâches qui les attendent en Chine. La Fachhochschule Nordwestschweiz (FHNW) aborde le sujet dans un cycle de cours intitulé «Management international», donné dans le cadre d’un Bachelor. «Insight China Project» inclut un séminaire de préparation à Olten et un voyage en Chine. Les étudiants ont ainsi la possibilité de se 02 /2015 créer sur place leur propre réseau. Des forums pour PME sur la Chine leur ouvrent en outre les yeux sur les opportunités, les risques, la diversité et les contradictions du monde économique chinois. pas vraiment d’opportunités pour eux-mêmes et pour l’entreprise. «Un constat, lance le prof. Gloor, qui n’est pas non plus dénué d’intérêt.» L’idéal serait évidemment que des relations d’affaires prospères contribuent à rapprocher les cultures. L’Université de St-Gall, pour sa part, a créé une chaire intitulée «Culture et société chinoises», Josef Nyary dans le cadre de laquelle le prof. Daria Berg présente des conférences sur des thèmes tels que «The Chinese Dream: Twenty-first Century Superpower», «China’s New World Cities: A Cultural Journey» ou encore «Superpower China: Economic Imbalances and Cultural Shifts». Savoir dire «bonjour» chinois ne suffit pas en Les différences culturelles entre la Chine et la Suisse constituent souvent un obstacle de taille à la mise en place de nouvelles relations d’affaires. Les contacts avec des partenaires chinois passent avant tout par une confiance se muant rapidement en une relation amicale, presque familière. Il ne suffit donc pas de savoir que «bonjour» se dit «nin hao» en chinois et que les cartes de visite s’échangent toujours des deux mains. Des cours tels que «Doing Business in China» n’ont donc pas réponse à tout. A leur retour de Shanghai, certains étudiants jettent l’éponge, n’y voyant