
ÉKRAM ANTOINE
RABBAT
Président-directeur
général de la
Fondation du CHUM
L’AXE MUSCULOSQUELETTIQUE FONCTIONNEL AU CHUM
Chaque année, le rapport d’activité nous permet
de revisiter les évènements des derniers mois et
de recentrer nos forces là où les besoins seront
les plus criants dans les mois à venir. Nous vous le
faisons parvenir en même temps que ce bulletin,
de sorte que vous puissiez constater une nouvelle
fois notre solide bilan financier. Nos forces et
notre vision communes ont permis de remettre
cette année la somme de 8 676 498 $ pour le plus
grand bénéfice des patients du CHUM.
À l’aube de son existence, la Fondation imaginait
déjà un centre hospitalier de haute technologie
pour la population québécoise. Quinze ans
plus tard, accompagnés de nos donateurs et
partenaires, nous posons un acte fort pour la
communauté présente et à venir. À l’automne,
une partie du personnel du CHUM s’installera
dans les nouveaux locaux du Centre de recherche
et du Centre intégré d’enseignement et de
formation. Et ce n’est que le début!
Les dernières années ont été particulièrement
denses. Notre plus grande richesse est de vous
savoir à nos côtés puisque, bien que nous ayons de
grandes aspirations, des projets ne peuvent voir le
jour sans le soutien de nos donateurs.
Permettez-moi également de vous partager,
au sein de cette chronique, le regret de la
Fondation du CHUM devant la perte d’un grand
philanthrope, vice-président de notre campagne
majeure de financement, M. Luc Beauregard. Il
sera certainement manqué par ses pairs de
l’univers des relations publiques pour lesquels
il fut un véritable mentor, mais également pour
la source d’inspiration qu’il a pu insuffler grâce
à son engagement social.
RÉSOLUMENT
TOURNÉS VERS
L’AVENIR
Plus que jamais, nous
sommes mobilisés autour
de ce projet de santé et
de société que constitue le
CHUM. Nous demeurons
tournés vers l’avenir!
L’axe musculosquelettique fonctionnel est l’un des cinq axes de spécialisation
adopté par le CHUM à la suite d’une planification stratégique tenue en novembre
2011. Moins connu du grand public, il englobe des maladies pourtant très
répandues, comme l’arthrose, l’ostéoporose ou les maux de dos. En plus de cela,
les professionnels du CHUM prennent en charge l’ensemble des pathologies ostéo-
articulaires, la physiatrie, la rhumatologie, de même que la chirurgie de la main.
Les brûlures graves font également partie de cet axe, car le centre hospitalier est un
Centre d’expertise pour les victimes de brûlures graves et les personnes qui y sont
soignées ont accès à une équipe de plusieurs professionnels, dont : chirurgiens
plasticiens, intensivistes, psychiatres, doctorants en psychologie, travailleurs
sociaux, infirmières, physiothérapeutes, ergothérapeutes.
Le CHUM et le Centre de recherche se distinguent, en outre, en étant les plus
importants centres de formation de médecins et chercheurs cliniciens en
rhumatologie au Canada. Les patients sont ainsi traités par d’éminents spécialistes
ayant accès aux technologies les plus avancées, notamment en ce qui a trait à la
biomécanique des articulations et à l’imagerie biomédicale.
Les chercheurs de l’axe musculosquelettique fonctionnel et le Service de
rhumatologie du CHUM œuvrent en collaboration avec plusieurs organismes
pour promouvoir l’importance de la recherche sur ces pathologies, ainsi que
l’éducation du grand public et des patients quant aux nouvelles méthodes de
diagnostic et de traitement.
Le Centre d’expertise provincial en
réimplantation et revascularisation
microchirurgicale d’urgence (CEVARMU) du
CHUM est un centre d’expertise qui accueille
toute personne victime d’amputation
traumatique aux membres supérieurs. Il est
le seul centre du genre au Canada et l’un
des seuls en Amérique du Nord. L’expertise
unique des professionnels qui y travaillent en
font une référence pour l’ensemble du Québec.
Sa mission comporte trois volets : les soins, la
recherche et l’enseignement.
Tous les Québécois ayant besoin d’une
réimplantation à la suite de l’amputation d’une
main ou d’un doigt, ou de tout autre accident
empêchant la circulation sanguine dans un
membre, ou encore de dévascularisation
nécessitant de la microchirurgie sont, depuis
2004, transférés au CHUM. Cela permet de
diminuer les délais de prise en charge et de
chirurgie et de standardiser un protocole de
soins. « Dès que l’accident survient, le patient
a un délai de 6 heures pour arriver au CHUM
et subir sa première opération. Le transport
doit se faire très rapidement », explique le
Dr Patrick Harris, chirurgien plasticien et
directeur du Centre de la main, qui pratique
également au CEVARMU.
La réimplantation se déroule habituellement
en plusieurs opérations, une première pour
remettre le morceau amputé et plusieurs
chirurgies secondaires, qui varient selon le
type d’accident et la guérison de chaque partie
touchée. Même si l’équipe du Centre réimplante
dans 99 % des cas des membres supérieurs
(bras, mains, doigts), il arrive également que la
microchirurgie soit nécessaire pour réimplanter
d’autres organes, tels l’oreille ou le nez.
Le LIO est un laboratoire multidisciplinaire international qui est associé à l’axe musculosquelettique du Centre de recherche du CHUM
(CRCHUM), en plus d’être affilié à l’École de technologie supérieure (ÉTS). Sa mission première est la recherche et le développement dans
plusieurs secteurs des hautes technologies de la santé, particulièrement dans les domaines de l’orthopédie, la physiatrie et la rhumatologie.
L’équipe du LIO, avec à sa tête l’ingénieur Jacques A. de Guise, est constituée d’une cinquantaine de professionnels, de diverses
disciplines telles l’ingénierie, la chirurgie, la physiothérapie ou la kinésiologie. Ils œuvrent sur une trentaine de projets de recherche.
Le LIO est également depuis un an le premier laboratoire au monde à se conformer à la norme ISO 13485, qui précise les exigences
des systèmes de management de la qualité pour l’industrie des dispositifs médicaux.
UNE RÉFÉRENCE EN AMÉRIQUE DU NORD LE LABORATOIRE DE RECHERCHE EN IMAGERIE ET
ORTHOPÉDIE (LIO) : L’ALLIANCE DU GÉNIE ET DE LA SANTÉ
En plus de son rôle comme chercheur au CRCHUM et professeur à l’ÉTS, le Dr de Guise est
également titulaire depuis 10 ans de la Chaire Marie-Lou et Yves Cotrel de recherche en
orthopédie de l’Université de Montréal. Son objectif principal est de soutenir la recherche
effectuée en orthopédie et plus précisément dans les domaines suivants :
• l’imagerie en trois dimensions;
• chirurgie assistée par ordinateur
• biochimie de l’arthrose
• descellement des prothèses
• essais cliniques de prothèses articulaires et ligamentaires chez des malades
arthrosiques et de jeunes sportifs
Les recherches effectuées au sein de la Chaire permettent le développement de
meilleures prothèses ainsi que l’amélioration de la qualité de vie des personnes ayant
besoin de soins orthopédiques.
AU CŒUR DE LA RECHERCHE EN ORTHOPÉDIE
LA CHAIRE MARIE-LOU ET YVES COTREL :
L’équipe du Dr de Guise est à l’origine
d’une petite révolution dans le diagnostic
et le traitement de l’arthrose du genou,
aussi connue sous le nom d’ostéoarthrite,
une maladie qui touche les articulations
et qui se traduit par une dégénérescence
du cartilage qui enrobe l’extrémité
des os. Cette maladie dégénérative
des articulations, surtout associée au
vieillissement, affecte plus de 10 % des
adultes canadiens. Son développement
est lié au stress articulaire, comme les
blessures ligamentaires, ou à des facteurs
mécaniques, comme un surplus de poids.
L’arthrose est une pathologie complexe
à traiter, c’est pourquoi les techniques
innovantes du LIO arrivent à point pour
les patients qui souhaitent rester actifs
et mobiles plus longtemps. Pour aider les
patients atteints de cette maladie, le Dr
de Guise a créé le KneeKG : une nouvelle
technique d’évaluation novatrice qui permet
l’analyse 3D, en temps réel, des fonctions
du genou en mouvement. Un peu à la
façon d’un film d’animation, mais avec une
précision inégalée.
Comme l’explique le Dr de Guise : « À la
différence des rayons X et de la résonance
magnétique, qui offrent des images
statiques, cette technologie complète les
résultats obtenus en donnant un portrait
précis de l’articulation en mouvement. » En
plus de l’arthrose, le KneeKG permet aussi
de traiter d’autres pathologies comme
les tendinites et les blessures méniscales,
que l’on retrouve fréquemment chez les
sportifs. Lors de son utilisation, le patient
doit installer sur son genou un harnais
bardé de capteurs qui se fixe de façon non
invasive et qui permet d’analyser les signaux
issus de la captation des mouvements.
Ces informations de mouvements sont
transformées en informations utiles et
permettent :
• d’identifier les causes et les symptômes;
• de personnaliser et d’optimiser le plan
de traitement;
• de faciliter l’amélioration des soins.
Cet outil d’aide au diagnostic, conçu avec
fierté par une équipe du CRHUM, est
désormais commercialisé à l’échelle mondiale.
LE KNEEKG, INVENTION PHARE DU LIO
UNE ÉQUIPE UNIE
AU SERVICE DES PATIENTS
Le CEVARMU est constitué d’une équipe multidisciplinaire
regroupant des chirurgiens, ergothérapeutes, psychologues,
travailleurs sociaux et infirmières. La présence de chacun est
primordiale pour garantir l’accessibilité des soins, de même
qu’assurer la continuité des traitements pour les patients de
l’extérieur de la région montréalaise.
La rééducation commence tout de suite après la chirurgie et
le patient est rapidement impliqué dans le continuum de soins.
Comme le mentionne Josée Arsenault, ergothérapeute et
coordonnatrice du CEVARMU : « Nous voyons le patient comme
partenaire de ses soins, nous partageons la responsabilité du
traitement avec lui et nous avons comme but ultime un retour
fonctionnel au quotidien dans la dignité ».
Puisque 85 % des personnes traitées au CEVARMU proviennent de
l’extérieur de Montréal, le grand défi de l’équipe du Centre est le
transfert des connaissances dans chacune des régions accueillant
un patient réimplanté. La poursuite des activités thérapeutiques
débutées au CHUM après l’opération est un facteur déterminant
dans le rétablissement du patient.
UN PROGRAMME D’ENTRAIDE NOVATEUR
Les blessures soignées au CEVARMU sont toujours reliées à un
accident traumatisant pour les patients. Le projet patient-ressource
a été créé pour leurs apporter, ainsi qu’à leurs proches, un support
psychologique et social. Le patient-ressource est une personne
qui est passée à travers les mêmes épreuves et qui peut témoigner
des diverses étapes jalonnant la réadaptation qui, elle, peut
durer jusqu’à un an. « Il y a des hauts et des bas, mais grâce
à l’expertise des professionnels du Centre je peux maintenant
retourner travailler. Leur dévouement m’a permis de me sentir
partenaire de mes soins. À la fin de ma rééducation, j’ai moi-
même été patient-ressource pour aider d’autres personnes qui
ont eu un accident comme le mien », a expliqué Pascal Héneault,
patient du CEVARMU.
« lors de sa création, le
Centre accueillait une
majorité de gens victimes
d’accidents de travail.
Actuellement, les accidents
domestiques connaissent
une recrudescence. Des
appareils tels les fendeuses
à bois, les bancs de scie
et les souffleuses à neige
sont donc à l’origine de
plusieurs amputations ».
Dr Alain Danino
Directeur du CEVARMU
Le CEVARMU en bref
• 14 chirurgiens
• Entre 100 et 150 patients par année
• En majorité des hommes de 30 à 60 ans
• 140 doigts réimplantés en 2012
• Taux de réussite de 85 %
Le Dr Busson, psychologue du Centre et un patient en consultation avec le patient
Nonsenient omni ut est volorer ibusci conem rest, tem excepe el molorpore
conet aditia quodici atemolest estiate mporrum ut doluptae rest, tem excepe el
molorpore conet aditia quodici atemolest estiate mporrum ut doluptae rest, tem
excepe el molorpore conet aditia quodici atemolest estiate mporrum ut doluptae
Le CHUM et le Centre de recherche se
distinguent, en outre, en étant les plus
importants centres de formation des
médecins et chercheurs cliniciens en
rhumatologie au Canada.
Le Dr Jacques A. de Guise