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de Leydig pour stimuler la production de testostérone, la
FSH agissant sur la cellule de Sertoli pour stimuler le
processus de maturation au cours de la spermatogenèse.
Les gonadotrophines LH et FSH constituent un dosage
de seconde ligne, demandé par le clinicien devant un
abaissement de la testostérone plasmatique dans le but de
distinguer son origine secondaire (déficit hypothalamo-
hypophysaire ou hypogonadotrope) ou primaire (déficit
testiculaire ou hypergonadotrope), ou devant une anoma-
lie du sperme (cf. infra). Les hormones LH et FSH sont
couramment dosées par des méthodes immunométriques
de type sandwich avec 2 anticorps utilisant la fluores-
cence ou un traceur radioactif (IRMA). Ces techniques
sont plus sensibles que les anciens RIA, et de plus sont
spécifiques de la molécule entière. Les immuno-dosages
automatisés de LH et FSH donnent d’assez faibles varia-
tions inter-essais dans une étude menée auprès de 15
laboratoires australiens [4]. Il est difficile de définir des
normes pour ces dosages, certains hommes normaux
ayant des taux circulants de LH et/ou FSH bas voire
indétectables. Le dosage des gonadotrophines repose gé-
néralement sur une seule mesure, cependant le caractère
pulsatile de leur sécrétion (en particulier LH) fait préférer
plusieurs mesures répétées à 15-20 minutes d’intervalle.
L’étude de la pulsatilité de LH est un moyen indirect pour
examiner l’activité du générateur hypothalamique de
GnRH qui est libéré sous forme de pulses (épisodes sécré-
toires) générant eux-mêmes des pulses de LH et FSH. Cette
technique nécessite des prélèvements toutes les 10 minu-
tes sur des périodes de plusieurs heures, et une analyse par
un logiciel informatique qui permet de calculer notam-
ment la fréquence et l’amplitude des pulses de LH. Cette
technique sophistiquée est réservée à la recherche.
L’information fournie par les dosages de LH et FSH de
base est généralement suffisante en pratique clinique :
lorsque la testostérone plasmatique est basse, un taux
élevé de LH signe un déficit primaire leydigien, alors
qu’un taux de LH abaissé en dessous de la norme du
laboratoire ou dans la zone des valeurs normales signe un
déficit secondaire hypothalamo-hypophysaire. Devant un
taux de testostérone plasmatique totale dans les valeurs
basses de la normale, un taux de LH élevé traduit généra-
lement un déficit leydigien compensé. Parfois, les valeurs
normales de testostérone et LH traduisent une fonction
leydigienne conservée alors que l’élévation de FSH et
l’oligospermie témoignent de lésions séminifères au cours
de certains hypogonadismes primaires. Une situation par-
ticulière est celle d’un hypoandrisme associé à une éléva-
tion conjointe des taux circulants de testostérone et de LH
qui traduit le rare syndrome de résistance partielle aux
androgènes [12].
La bioactivité de LH ou FSH peut être mesurée in vitro
en utilisant respectivement des cellules interstitielles ou
sertoliennes isolées de rongeur, mais ces techniques ont
été supplantées par des modèles de cellules transfectées
avec le récepteur de FSH qui sont plus standardisables
[13]. L’étude de la bioactivité est lourde et difficilement
utilisable en clinique, dans des situations particulières
comme la recherche de formes anormales de LH [14].
Autres dosages
La prolactine
En cas d’hypogonadisme hypogonadotrope caracté-
risé par un abaissement de la testostérone plasmatique et
un taux normal ou bas de LH, un dosage de prolactinémie
permettra de dépister un adénome à prolactine à l’origine
du déficit. Il s’agit souvent d’un macroprolactinome chez
l’homme, parfois révélé par un syndrome tumoral hypo-
physaire – céphalées, hémi-anopsie bitemporale – alors
que les signes du déficit gonadotrope sont frustes voire
absents, ou bien négligés (lire Salenave et al. p. 329–36).
L’inhibine B
Le dosage d’inhibine B est considéré comme un mar-
queur de la fonction sertolienne, et son taux est abaissé
dans les déficits testiculaires primaires et d’origine haute.
Le taux d’inhibine B est inversement corrélé au taux
circulant de FSH, par l’action de rétrocontrôle qu’exerce
l’inhibine B sur cette dernière [15]. Au cours du syndrome
de Klinefelter, les taux d’inhibine B sont normaux en
période prépubertaire mais chutent à la puberté et sont
très bas chez l’adulte, traduisant la faillite de l’appareil
sertolien [16]. L’hypogonadisme hypogonadotrope s’ac-
compagne aussi de taux abaissés d’inhibine B qui tradui-
sent le déficit en gonadotrophines LH et surtout FSH [16].
L’inhibine B basale est d’ailleurs un prédicteur de la
réponse au traitement par GnRH pulsatile de l’hypogona-
disme hypogonadotrope, en termes de croissance testicu-
laire et de fertilité [17, 18]. Sous traitement par GnRH
pulsatile, l’inhibine B est rapidement stimulée attestant de
sa régulation à court terme par les gonadotrophines [19].
Chez l’homme infertile, le taux d’inhibine B améliore la
valeur prédictive de FSH sur la qualité du sperme et les
paramètres histologiques [15, 20]. Le dosage d’inhibine B
repose sur une technique immunométrique qui est mainte-
nant largement disponible dans les laboratoires spécialisés.
L’AMH
L’hormone antimüllérienne (AMH) est un produit de la
cellule de Sertoli immature, et un marqueur sensible du
déclenchement de la puberté via l’élévation de la testos-
térone intratesticulaire qui s’accompagne d’une chute de
l’AMH. Ainsi, chez l’homme adulte, les taux circulants
d’AMH sont très bas. Au cours des hypogonadismes hypo-
gonadotropes, l’AMH est au contraire élevée et inverse-
ment corrélée à la testostérone plasmatique et au volume
testiculaire. Les taux d’AMH les plus hauts sont retrouvés
dans les formes congénitales, alors que les formes acqui-
ses ont une sécrétion résiduelle de testostérone et des taux
intermédiaires d’AMH [21]. L’administration de FSH re-
combinante est capable de stimuler la production d’AMH,
alors que l’hCG induit une forte chute de l’AMH circu-
Revue
mt médecine de la reproduction, vol. 9, n° 5, septembre-octobre 2007
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