Neurone Les chercheurs de l’Inra et leurs partenaires démontrent pour la première fois que le virus de Borna est capable de perturber la formation de neurones du cerveau humain. Leurs résultats soutiennent l’hypothèse selon laquelle certaines maladies neuropsychiatriques Maladie pourraient être d’origine virale. psychiatrique Ils sont publiés dans la revue PLOS Pathogens en avril 2015. Un virus qui s’attaque aux cellules cérébrales chez l’animal Le virus de Borna ou bornavirus affecte essentiellement les chevaux et les moutons. Responsable de la maladie de Borna, il s’attaque aux cellules nerveuses des animaux et provoque encéphalites et/ou troubles du comportement. Chez les chevaux infectés, le taux de mortalité varie entre 80 et 100 %. Il dépasse 50 % chez les moutons. Le virus de Borna, un sujet à controverse Un certain nombre d’études suggère que le virus de Borna pourrait infecter l’homme et être responsable de maladies psychiatriques. Néanmoins, à ce jour, aucune étude ne le démontre formellement. Au contraire, la controverse est très forte. Dans ce contexte, des chercheurs de l’Inra et leurs partenaires ont voulu déterminer si le virus avait le potentiel d’affecter le cerveau humain. Pour cela, ils ont étudié les interactions entre le virus et des cellules du cerveau humain. © Inra, M. Coulpier Un virus capable d’infecter des cellules humaines du cerveau… Cellules souches neurales Ils ont choisi dans leurs expériences les cellules souches neurales. C’est à partir de ces cellules que sont en effet produits les deux types cellulaires majeurs du cerveau : les neurones et les astrocytes. Neurones (rouges) et astrocytes (verts) Neurones (en vert) du cerveau humain © Inra, Muriel Coulpier Leurs travaux ont montré que le virus de Borna était capable d’infecter des cellules souches neurales humaines cultivées in vitro. Ils ont de plus observé une réduction de la capacité des cellules infectées à générer des neurones. …une protéine virale qui altère la formation de neurones spécifiques… Les chercheurs ont ensuite identifié une protéine particulière du virus de Borna capable de perturber la neurogenèse : la phosphoprotéine P. Ils ont montré qu’elle interférait avec la maturation de neurones spécifiques (GABAergiques) dont le dérèglement pourrait contribuer au développement de certaines maladies psychiatriques. …des résultats en faveur de l’origine virale de certaines maladies du cerveau Les chercheurs ont montré pour la 1ère fois qu’une protéine virale était capable d’altérer le processus de formation de neurones humains. Ces résultats soutiennent l’hypothèse selon laquelle des virus pourraient être impliqués dans le développement de maladies psychiatriques. Ils soulignent l’intérêt de poursuivre des efforts dans cette voie de recherche. Elle pourrait en effet aboutir au développement de nouvelles approches thérapeutiques en neuropsychiatrie humaine. Contact scientifique : Muriel Coulpier, unité Virologie, département Santé Animale © Inra Jouy-en-Josas - Service Communication (10/2016) Virus © Shutterstock Le virus de Borna : un virus équin impliqué dans des maladies du cerveau chez l’Homme ?