Le périnée féminin de la superficie à la profondeur

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2002-2003
UNIVERSITE DE NANTES
Le périnée féminin
de la superficie à la profondeur
Par
RITEAU Anne-Sophie
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE
DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. O. RODAT
Ceran :
Mlle M. GARCON – Assistant Ingénieur
Laboratoire :
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2002-2003
UNIVERSITE DE NANTES
Le périnée féminin
de la superficie à la profondeur
Par
RITEAU Anne-Sophie
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE
MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
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Pr. O. ARMSTRONG
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. O. RODAT
Ceran :
Mlle M. GARCON – Assistant Ingénieur
Laboratoire :
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
SOMMAIRE
INTRODUCTION
ORGANOGENESE
RAPPELS ANATOMIQUES
A- Le plan cutané et les organes génitaux externes
B- Le plan superficiel du périnée
1-L’aponévrose périnéale superficielle
2- Le muscle ischio-caverneux
3- le muscle bulbo-caverneux
4- Le muscle transverse superficiel
5- Le muscle constricteur de la vulve
6- Le muscle sphincter externe de l’anus
C- Le plan moyen du périnée
C-1- Les muscles du plan moyen du périnée
1- Le muscle transverse profond
2- Le sphincter externe de l’urètre
C-2- Les organes érectiles
C-3- Les éléments glandulaires
D- Le plan profond du périnée
E- Vascularisation du périnée
1- Vascularisation artérielle
2- Vascularisation veineuse
3- Vascularisation lymphatique
F- Innervation
DISSECTIONS : MATERIEL ET METHODE
A- Matériel
1- Pièces anatomiques
2- Matériel de dissection
3- Injection
B- Méthode
RESULTATS DES DISSECTIONS
A-Le périnée superficiel
B-Le plan moyen du périnée
1- Aponévrose périnéale moyenne
2- Les organes érectiles
3-Les muscles
C-Le plan profond du périnée
D-Vascularisation et innervation du périnée
1- Vaisseaux et nerfs rectaux inférieurs
2- Canal d’Alcock
3- Branches de division du nerf pudendal
4- Innervation et vascularisation du périnée antérieur
PERINEE ET ACCOUCHEMENT
A- Les différentes étapes de l’accouchement
B- Modifications anatomiques du périnée au cours de l’accouchement
1- Pendant la grossesse
2- Pendant l’accouchement
C- Les conséquences périnéales de l’accouchement
1- L’épisiotomie
2- Les conséquences au niveau vésico-urétral
3- Les lésions neurologiques
4- Les déchirures obstétricales
5- Autres conséquences à court ou à long terme
a- Les dyspareunies
b- Les douleurs périnéales
c- Les prolapsus
CONCLUSION
REMERCIEMENTS
BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION
Le périnée est l’ensemble des parties molles qui ferment en bas l’excavation
pelvienne.
Il est formé de trois grands plans que nous nous sommes attachés à mettre en évidence
au cours des dissections.
Un évènement important va venir perturber cet équilibre et détendre ces structures :
l’accouchement. Il est d’ailleurs surprenant que dans la majorité des cas celui-ci soit suivi
d’un rétablissement parfait des éléments du périnée.
Cependant, lors du passage de cet ultime obstacle par l’enfant, un certain nombre de
traumatismes vont être responsables de problèmes du post-partum, c’est ce que nous décrirons
dans notre dernière partie.
Ainsi ce mémoire sera articulé autour de trois points : tout d’abord, nous ferons
quelques rappels d’organogenèse et d’anatomie ; puis nous nous attacherons à décrire les
dissections réalisées au cours de l’année et leurs résultats ; enfin nous expliquerons les
conséquences de l’accouchement sur le périnée féminin.
ORGANOGENESE
Le périnée est de forme complexe, car il est formé d’éléments variés.
Dans un premier temps, le mésenchyme péricloacal se différencie en sphincter cloacal
primitif.
1234-
tubercule génital
sphincter cloacal
cloaque
nerf pudendal
Embryon de 2 mois
(d’après Kamina P.)
Puis, au troisième mois de développement intra-utérin, l’éperon périnéal, en divisant le
cloaque, va scinder son sphincter en un sphincter anal et un sphincter uro-génital, entraînant
du même coup la division du nerf pudendal.
4567-
nerf pudendal
sphincter du sinus uro-génital
sphincter externe anal
nerf dorsal du clitoris
Embryon
de 3 mois
(d’après Kamina P.)
Le sphincter uro-génital donne au cinquième mois :
- autour du canal vaginal, les muscles bulbo-spongieux et constricteur de la vulve,
- autour de l’urètre un anneau, l’origine du sphincter externe de l’urètre.
45678-
nerf pudendal
sphincter du sinus urogénital
sphincter externe anal
nerf dorsal du clitoris
muscle ischio-caverneux
Embryon
de plus de
4 mois
(d’après Kamina P.)
Quant aux bulbes vestibulaires, ils dériveraient d’ébauches mésenchymateuses denses
pénétrées par des bourgeons vasculaires alors que les corps caverneux ou clitoris se
développent à partir du tubercule génital.
RAPPELS ANATOMIQUES
Le périnée est l’ensemble des parties molles qui ferment en bas l’excavation pelvienne.
Ses limites sont constituées par un cadre ostéofibreux, losangique avec en avant le bord
inférieur de la symphyse pubienne et les branches ischio-pubiennes ; et en arrière le sommet
du coccyx et les ligaments sacro-tubéraux.
La ligne transversale passant par les deux tubérosités ischiatiques sépare le périnée en deux
segments triangulaires : le périnée antérieur ou région uro-génitale et le périnée postérieur ou
région anale. Chacune de ces deux régions est située dans un plan différent. Ces plans forment
un angle dièdre ouvert en haut.
Le périnée en
position gynécologique
1- Symphyse pubienne
2- Tubérosité ischiatique
3- Coccyx
A- périnée antérieur
B- périnée postérieur
A - Le plan cutané – les organes génitaux externes
La vulve est une saillie ovalaire très allongée dans le sens sagittal, bordée de deux
épais replis cutanés : les grandes lèvres entre lesquelles s’ouvrent la fente vulvaire.
En dedans des grandes lèvres se trouvent deux autres replis antéro-postérieurs minces
et de coloration rosée : les petites lèvres qui se rejoignent en arrière au niveau de la
fourchette vulvaire et en avant pour former un capuchon au clitoris.
Au fond du canal vulvaire s’ouvrent en avant l’urètre, en arrière le vagin dont l’orifice
inférieur est partiellement obturé chez la vierge par l’hymen.
Schéma des organes génitaux externe
(d’après Kamina P.)
A- vestibule de l’urètre
B- vestibule du vagin
1- prépuce = capuchon du
clitoris
2- gland du clitoris
3- petite lèvre
4- méat urétral
7- hymen
8- grande lèvre
9- fourchette vulvaire
B-Le plan superficiel du périnée
Il comprend 5 muscles :
- Le sphincter externe de l’anus, situé dans le triangle rectal du périnée
- Les muscles transverse superficiel, ischio-caverneux, bulbo-caverneux et constricteur
de la vulve occupant le triangle uro-génital.
Chacun des plans musculaires du périnée possède un revêtement aponévrotique particulier.
1- L’aponévrose périnéale superficielle
Elle est sous cutanée et s’étend seulement dans le périnée antérieur et recouvre les muscles
superficiels du triangle uro-génital.
Elle s’attache sur les côtés aux branches ischio-pubiennes.
En arrière l’aponévrose se confond sur la ligne médiane avec le noyau fibreux central alors
que de part et d’autre, elle contourne le bord postérieur du transverse superficiel et s’unit au
dessus de ce muscle au feuillet inférieur de l’aponévrose moyenne.
Elle se perd en dedans dans le tissu conjonctif de la base des petites lèvres.
En avant, elle se continue avec le fascia clitoridien.
Elle recouvre directement les muscles du plan superficiel.
Les muscles du périnée
(d’après Kamina.P)
1- aponévrose superficielle
3- aponévrose moyenne
4- muscle gluteus maximus
6- clitoris
7- muscle ischio-caverneux
8- muscle bulbo-caverneux
9- bulbe vestibulaire
10- glande vestibulaire majeure
11- muscle transverse
superficiel
12- centre tendineux
13- sphincter externe de l’anus
14- muscle levator ani
15- coccyx
2- Le muscle ischio-caverneux
a- Insertion- description
C’est un muscle pair et symétrique.
Il s’incère :
- au dessus et au dessous de la racine du corps caverneux sur la branche ischiopubienne
- sur la face interne de l’ischion en arrière du corps caverneux et en avant de tubérosité
ischiatique.
Ces deux faisceaux se regroupent, ils se portent en avant et en dedans, enveloppant les faces
internes, inférieures et externes du corps caverneux.
b- Innervation
Il est innervé par un rameau périnéal du nerf pudendal.
c- Action
Il abaisse le clitoris et pendant le coït en applique le gland contre la face dorsale du pénis.
Par ailleurs, il comprime le corps caverneux
3-Le muscle bulbo-caverneux
a- Insertion- description
C’est un muscle aplati, pair et symétrique.
Il recouvre la face externe du bulbe et de la glande vestibulaire majeure.
Il s’incère en arrière par une extrémité large et mince sur le centre tendineux du périnée.
Il se dirige en haut et en avant, en devenant plus étroit.
Les fibres les plus profondes se terminent sur l’albuginée du bulbe. Les fibres superficielles
passent en avant du clitoris et se continuent avec celles du côté opposé en s’attachant au
passage sur les corps caverneux clitoridiens. Ils forment ainsi une sangle musculaire au
clitoris : le muscle de Houston.
b- Innervation
Elle est assurée par un rameau périnéal du nerf pudendal.
c- Action
Elle est complexe :
- Il joue un rôle dans l’érection : d’une part en comprimant le bulbe et en chassant le
sang vers le clitoris, d’autre part, par le muscle de Houston, en comprimant la veine dorsale
du clitoris.
- Sa contraction comprime la glande de Bartholin et en favorise l’évacuation.
- Sa contraction rétrécit l’orifice inférieur du vagin.
- Comme l’ischio-caverneux, il abaisse le clitoris et en applique le gland contre la face
dorsale du pénis au cours du coït.
4-Le muscle transverse superficiel du périnée
a- Insertion-Description
C’est un muscle très variable et inconstant, souvent confondu avec le transverse profond. Il
est cependant bien développé quand le transverse profond fait défaut.
Il naît de la face interne de la branche ischio-pubienne, se porte transversalement pour se
terminer sur le centre tendineux du périnée, parfois dans le sphincter de l’anus ou dans le
muscle bulbo-caverneux.
b- Innervation
Il est innervé par un rameau périnéal du nerf pudendal
c- Action
Puisqu’il est inconstant, son rôle doit être de faible importance.
Il aurait une fonction de compression sur la partie antérieure du canal anal et concourirait
ainsi à la défécation.
D’autre part en tirant sur le centre tendineux du périnée, ils immobiliseraient l’attache
postérieure du muscle bulbo-caverneux.
5-Le muscle constricteur de la vulve
Classiquement, c’est une mince lame musculaire située en dedans du bulbo-caverneux et de la
glande vestibulaire majeure.
Il naît en arrière du centre tendineux du périnée et se termine dans l’espace urétro-vaginal. Il a
pour action de resserrer le vagin.
En fait, ce serait une dépendance de la musculeuse du vagin. Il n’a donc pas d’individualité
propre.
6-Le muscle sphincter externe de l’anus
a- Insertion - Description
Il est situé autour du canal anal et forme deux arcs qui circonscrivent le canal anal et se
réunissent en avant et en arrière de ce conduit.
On reconnaît à ce sphincter externe deux faisceaux :
- Un faisceau profond, le plus haut situé, indissociable du faisceau pubo-rectal du
releveur.
- Un faisceau sous-cutané situé au-dessous du précédent, à la partie la plus inférieure
du canal-anal.
Les fibres s’incèrent en arrière sur la pointe du coccyx, sur le ligament ano-coccygien et sur la
face profonde de la peau, en avant sur le centre tendineux du périnée et sur la face profonde
de la peau.
Il répond par sa face externe au tissu adipeux de la fosse ischio-rectale.
b- Action
Son action est d’assurer la continence ano-rectale. Il joue un rôle essentiel dans les
mécanismes de la défécation.
c- Innervation
Il est innervé par les nerfs rectaux inférieurs branches du nerf pudendal.
C- Le plan moyen du périnée
Il est séparé du précédent par l’aponévrose périnéale moyenne.
Celle-ci comprend deux feuillets :
Le feuillet inférieur s’étend transversalement de la branche ischio-pubienne au bulbe
du vestibule.
Le feuillet supérieur ou profond recouvre la face supérieur des muscles transverse
profond et sphincter strié de l’urètre. En arrière, il se perd dans le noyau fibreux central et de
chaque coté de ce corps tendineux, il s’unit au feuillet superficiel de l’aponévrose.
Il se termine en dedans sur la paroi latérale de l’urètre et du vagin.
1
8
9
2
3
4
Le plan moyen du périnée
( d’après Kamina P.)
123456789-
feuillet inférieur de l’aponévrose périnéale moyenne
muscle transverse superficiel
muscle transverse profond
centre tendineux du périnée
glande vestibulaire majeure
bulbe vestibulaire
piliers du clitoris
sphincter externe de l’urètre
feuillet profond de l’aponévrose périnéale moyenne
C-1-Les muscles du plan moyen du périnée.
Il s’agit du muscle transverse profond et du sphincter externe de l’urètre.
1- Le muscle transverse profond du périnée
a -Insertion - Description
Il s’incère en dehors sur la face interne de l’ischion et à la branche ischio-pubienne, au-dessus
de l’ischio-caverneux et du transverse superficiel.
Il s’attache en dedans au centre tendineux du périnée en envoyant quelques fibres au canal
anal.
b- Innervation
Elle est assurée par le nerf dorsal du clitoris, branche du nerf pudendal.
c- Action
Par sa contraction, il va immobiliser le centre tendineux du périnée, permettant une action
plus efficace des muscles bulbo-spongieux.
D’autre part il contribue pour une grande part à former le plancher uro-génital.
2-Le sphincter externe de l’urètre
a- Insertion – Description
C’est un manchon musculaire de 2 à 2.5 cm de haut, constitué de deux couches :
- une couche circulaire interne,
- une couche externe arciforme dont les fibres concaves en arrière entourent
la partie inférieure de l’urètre et vont rejoindre en arrière le noyau fibreux central du périnée.
b- Innervation
Elle est assurée par le nerf dorsal du clitoris, branche du nerf pudendal.
c- Action
Le sphincter strié de l’urètre joue un rôle essentiel dans la continence urinaire.
C-2- Les organes érectiles
Ils sont situés à la face inférieure de l’aponévrose périnéale moyenne qui leur sert de lame
fixatrice.
Ils sont contenus dans une véritable loge fibreuse limitée :
- en haut par l’aponévrose périnéale moyenne
- en bas par l’aponévrose périnéale superficielle.
1- Les corps caverneux ou piliers du clitoris
Le clitoris est constitué de deux piliers fixés aux branches ischio-pubiennes qui convergent
ensuite en avant en haut et en dedans et se réunissent en avant de l’urètre pour former le corps
du clitoris.
Celui-ci se coude brusquement un peu en avant de la symphyse à laquelle il se trouve rattaché
par son ligament suspenseur.
2- Les bulbes vestibulaires
Ils sont au nombre de deux, situés de chaque coté de l’orifice vulvaire et réunis en avant.
Ils forment ainsi « une sorte de fer à cheval dont l’ouverture regarde en arrière ».
C-3- Les éléments glandulaires
1- Les glandes de Skene
Ce sont deux petites glandes situées au contact même de la paroi de l’urètre ; homologues de
la prostate masculine elles s’ouvrent de part et d’autre de l’orifice urétral par deux petits
canaux excréteurs.
2- Les glandes de Bartholin ou glandes vestibulaires majeures
Ce sont deux volumineuses glandes situées entre la base des petites lèvres et la face interne de
l’extrémité postérieure du bulbe qu’elles débordent en arrière.
Leur canal excréteur s’ouvre sur la paroi vaginale dans la gouttière qui sépare l’hymen des
petites lèvres (sillon labio-hyménéal).
D – Le plan profond
Le muscle élévateur de l’anus
a- Insertion - Description
On lui décrit classiquement deux parties :
- une partie externe
- une partie interne
LA PARTIE EXTERNE
Elle s’incère selon une longue ligne allant du pubis à l’épine ischiatique et on différencie trois
faisceaux :
- pubo-coccygien
- ilio-cocygien
- et le muscle coccygien
•
Les insertions d’origine
Le faisceau pubo-coccygien s’incère sur la face postérieure de la surface angulaire du pubis.
Le faisceau ilio-coccygien se fixe en avant sur le bord libre de la membrane obturatrice, et en
arrière sur le fascia de l’obturateur interne, présentant parfois à ce niveau un épaississement :
l’arc du muscle élévateur.
Le muscle coccygien s’implante sur la face interne de l’épine ischiatique et souvent sur la
partie attenante du ligament sacro-épineux.
•
La terminaison
Elle se fait :
- sur le ligament ano-coccygien, qui est formé par l’intrication des fibres des deux
releveurs et qui est tendu du bord postérieur du canal anal à l’apex du coccyx.
- sur les bords latéraux des deux dernières vertèbres sacrales et sur le coccyx.
Les faisceaux placés immédiatement en arrière du rectum semblent se continuer directement
avec ceux du coté opposé réalisant une sorte de sangle.
LA PARTIE INTERNE
Elle comporte les faisceaux pubo-rectal et pubo-vaginal.
•
Les insertions d’origine
Elles se détachent :
- de la face postérieure de la surface angulaire du pubis, au-dessus et en dedans de la
surface d’insertion de la partie externe du muscle
- de la partie voisine des ligaments pubo-vésicaux.
•
La terminaison
Le faisceau pubo-vaginal, formé des fibres internes, s’unit avec le faisceau controlatéral pour
cravater la face postérieure du vagin.
Le faisceau pubo-rectal gagne les faces latérales du rectum.
b- Innervation
Elle est assurée par des rameaux issus du troisième nerf sacral grossi de fibres du deuxième
ou quatrième sacral.
Ce nerf longe la face supérieure du bord externe du muscle.
Par ailleurs le nerf pudendal donne des rameaux au faisceau pubo-vaginal.
c- Action
Les faisceaux de la partie externe dite portion sphinctérienne compriment le rectum de dehors
en dedans, ils sont donc constricteurs du rectum.
La portion interne ou élévatrice attire le canal anal en haut et en avant. Elle tend également à
dilater ce canal par la traction qu’elle exerce sur ses parois antérieure et latérales.
E- La vascularisation du périnée
Vascularisation et innervation du périnée
( d’après Kamina P.)
A- région sous-cutanée
B- plan superficiel du périnée
1- clitoris
2- méat urinaire
3- vagin
4- a, v, n périnéaux superficiels
8- anus
9- m. ischio-caverneux
10- nerf bulbo-urétral
11- m. bulbo-caverneux
12- glande vestibulaire majeure
13- n. rectal inférieur
14- m. élévateur de l’anus
15- m. sphincter externe de l’anus
1- Vascularisation artérielle
Elle est assurée essentiellement par l’artère pudendale.
En général, c’est la branche de division antérieure de l’artère iliaque interne.
Elle née dans l’espace pelvi-rectal supérieur, elle quitte le bassin par la grande échancrure
sciatique au dessous du pyramidal, contourne l’épine sciatique et pénètre par la petite
échancrure sciatique dans la fosse ischio-rectale.
Elle gagne le périnée antérieur en parcourant le prolongement antérieur du creux ischio-rectal
dans le canal d’Alcock, contre la branche ischio-pubienne, accompagnée en dedans par sa
veine et par le nerf pudendal.
Elle chemine à la face supérieure de l’aponévrose périnéale moyenne, au-dessus du muscle
transverse profond.
Elle fournit plusieurs collatérales pour le périnée :
- l’artère rectale inférieure
Elle naît dans le canal de Alcock, elle est destinée au canal anal.
- l’artère périnéale superficielle
Elle naît au bord postérieur du muscle transverse profond contourne celui-ci et va passer à la
face inférieure du muscle transverse superficiel.
Elle donne des rameaux labiaux postérieurs.
- l’artère du bulbe vestibulaire
Elle naît un peu plus loin, traverse l’aponévrose périnéale moyenne pour se ramifier au niveau
des bulbes vestibulaires.
- l’artère urétrale
Plus grêle, elle naît un peu plus en avant traverse également l’aponévrose périnéale moyenne
et se divise en deux branches destinées à l’urètre et au bulbe vestibulaire.
Ses branches terminales sont :
- l’artère profonde du clitoris
Elle pénètre obliquement le corps caverneux au niveau de sa racine et parcourt le corps
caverneux dans son centre.
- l’artère dorsale du clitoris
Elle passe sous le transverse profond du périnée, puis elle traverse le ligament suspenseur du
clitoris pour parcourir le dos du clitoris.
Elle donne les rameaux :
- vésical antérieur
- rétro-symphysaire
- présymphysaire
- cutanés
2- Vascularisation veineuse
Les veines ont une disposition schématiquement calquée sur celle des artères.
Elles tirent leur origine du plexus veineux de Santorini.
L’ensemble de ce plexus se draine en arrière par les veines pudendales qui suivent le trajet de
l’artère pudendale et reçoivent des collatérales caverneuses, bulbaires et périnéales
homologues des branches artérielles.
Les veines pudendales se jettent dans la veine iliaque interne.
3- Vascularisation lymphatique
Les lymphatiques profonds du périnée antérieur suivent le trajet des veines et vont se jeter
dans les ganglions iliaques internes et les ganglions de la bifurcation iliaque.
F- Innervation
L’innervation de tout le périnée provient du plexus pudendal. Celui-ci innerve
essentiellement les organes génitaux externes et le périnée.
Il est formé par des fractions des branches antérieures de S2, S3 et S4.
Le plexus donne des collatérales :
- le nerf élévateur de l’anus,
- le nerf du muscle coccygien,
- le nerf rectal inférieur,
- le nerf accessoire de Morestin qui se distribue au sphincter externe de l’anus.
- un rameau perforant cutané pour les téguments de la partie inféro-interne de la fesse,
- des branches viscérales ou nerfs érecteurs d’Eckardt
Il se termine par le nerf pudendal, nerf mixte, moteur et sensitif.
Ce dernier accompagne l’artère du même nom dans son trajet autour de l’épine sciatique et
dans la fosse ischio-rectale où il se divise en deux branches terminales :
-
Le nerf dorsal du clitoris
Il se dirige en avant en longeant les vaisseaux pudendaux.
Il donne des rameaux :
- au bulbe vestibulaire,
- au corps caverneux,
- à la muqueuse du gland clitoridien,
- au capuchon et à la partie supérieure des petites lèvres.
-
Le nerf périnéal
Il naît en un point variable dans le creux ischio-rectal situé le plus souvent à 1 cm en arrière
du bord postérieur du transverse profond du périnée.
Puis il se divise en deux rameaux : l’un superficiel, l’autre profond.
Le rameau superficiel innerve les grandes lèvres et les téguments de la partie inféro-interne de
la fesse.
Le rameau profond donne l’innervation aux muscles du périnée antérieur.
Il assure également l’innervation sensitive de la vulve, du vagin périnéal et de l’urètre.
DISSECTIONS : MATERIEL ET METHODE
A- Matériel
1- Pièces anatomiques
Nous avons réalisé 3 dissections :
* dissection n°1 : sujet féminin âgé de 84 ans, frais
* dissection n°2 : sujet féminin âgé de 92 ans, frais
* dissection n°3 : sujet féminin âgé de 80 ans, frais.
2- Matériel de dissection
- bistouri n°3 et lame n°15
- bistouri n°4 et lame n°23
- ciseaux courbes à pointe mousse et pointue
- une pince à disséquer sans griffes
- pinces à champ
- une curette
- une loupe binoculaire
- une scie pour les coupes osseuses au niveau du bassin
3- Injection
Lors de la troisième dissection, nous avons essayé d’injecter les artères et les veines iliaques
internes avec du latex néoprène 671, mais malheureusement cela n’a pas fonctionné.
B- Méthode
Les trois dissections ont toutes été réalisées à partir de sujets frais et selon le même procédé.
1ere étape : Isolement du bassin
Dans un premier temps, il a été nécessaire d’isoler le bassin du reste de l’économie pour
faciliter la manipulation et la conservation en cuve de formol de la pièce anatomique.
2eme étape : Incision du plan cutané
Nous réalisons une première incision longitudinale médiane allant de la commissure
antérieure des grandes lèvres à la pointe du coccyx. Cette incision suit les petites lèvres et se
réunit à celle du côté opposé au niveau de la commissure postérieure, puis s’écarte à nouveau
de la ligne médiane pour contourner l’orifice anal.
Puis nous effectuons trois incisions transversales perpendiculaires à la première :
- l’une passant par la commissure antérieure des grandes lèvres
- l’autre au niveau de la pointe du coccyx
- la troisième, passant en avant de l’orifice anal, réunit les deux ischions.
3eme étape : le périnée postérieur
En relevant de chaque côté les lambeaux cutanés postérieurs, nous découvrons la masse
graisseuse qui remplit la fosse ischio-rectale.
Cette fosse contient les vaisseaux et les nerfs rectaux inférieurs, que nous isolons grâce à une
dissection minutieuse de cette masse graisseuse.
Nous nettoyons le sphincter externe de l’anus et mettons à nu les parois de la fosse ischiorectale, formées par le muscle élévateur de l’anus en haut et en dedans et par l’aponévrose de
l’obturateur interne en dehors.
Pour faciliter cette partie de la dissection, nous réclinons le muscle glutéus maximus et
exposons ainsi le ligament sacro-tubéral que nous réclinerons aussi par la suite.
En disséquant l’aponévrose de l’obturateur interne nous mettons en évidence les vaisseaux et
le nerf pudendal.
4eme étape : le périnée antérieur
A partir des incisions cutanées, les lambeaux sont relevés et réclinés aussi finement que
possible.
Lors de la première dissection, nous avons réalisé des incisions trop profondes lésant les
muscles du plan superficiel qui n’ont ainsi pas pu être mis en évidence.
En disséquant la graisse sous-cutanée, nous découvrons les vaisseaux et nerfs périnéaux
superficiels situés juste au-dessus de l’aponévrose superficielle.
En incisant l’aponévrose superficielle, nous arrivons au niveau du plan superficiel du périnée
et nous pouvons observer les muscles du triangle ischio-bulbaire.
Dans la deuxième dissection, le muscle transverse superficiel était absent, ce qui a en partie
motivé la réalisation d’une troisième dissection.
Après résection des muscles transverse superficiel, bulbo et ischio-caverneux nous nous
attachons à mettre en évidence et à nettoyer les corps caverneux et le bulbe vestibulaire.
Puis nous ôtons les bulbes vestibulaires pour exposer l’aponévrose profonde et le muscle
transverse profond et dégager le sphincter externe de l’urètre.
RESULTATS DES DISSECTIONS
A- Le périnée superficiel
Il est recouvert de l’aponévrose périnéale superficielle, sur laquelle courent les vaisseaux et
nerf périnéaux superficiels.
Photo n°1 : L’aponévrose périnéale superficielle
Muscle
gracilis
Muscle
grand
adducteur
Aponévrose
périnéale
superficielle
Grande lèvre
Vaisseaux et
nerf périnéaux
superficiels
Après section de l’aponévrose superficielle, nous découvrons les muscles du périnée antérieur
et superficiel étroitement liés au sphincter externe de l’anus.
Photo n°2 : Le triangle ischio-caverneux
Gland du
clitoris
Muscle bulbocaverneux
Pilier droit
du clitoris
Muscle ischiocaverneux
Méat
urinaire
Muscle
transverse
superficiel
Emplacement du
vagin
Anus
Départ du
ligament sacrococcygien
Sphincter
externe de
l’anus
Fosse
ischio-rectale
Rq : Nous n’avons pas réussi à individualiser le muscle constricteur de la vulve lors des
dissections.
Photo n°3 : Vue d’ensemble du périnée superficiel ( position gynécologique)
Muscle gracilis
Muscle grand
adducteur
Ligament
sacro-tubéral
Muscle glutéus
maximus qui a
été récliné
Nerfs rectaux
inférieurs
Ligament
ano-coccygien
Résection des
muscles bulbo et
ischio-caverneux
laissant apparaître
bulbe et pilier du
clitoris
Muscles du
périnée antérieur
et superficiel
Sphincter externe
de l’anus
Fosse ischiorectale
Muscle glutéus
maximus
B- Le plan moyen du périnée
1- l’aponévrose périnéale moyenne
Après avoir réséqué les muscle ischio et bulbo-caverneux, ainsi que le transverse superficiel,
nous voyons apparaître les bulbes vestibulaires, les piliers du clitoris et l’aponévrose moyenne
du périnée classiquement décrite avec deux feuillets très difficilement individualisables lors
des dissections.
Photo n°4 : Aponévrose périnéale moyenne
Muscle long
adducteur
Muscle pectiné
Muscle gracilis
Corps du
clitoris
Pilier droit du
clitoris
Muscle
ischiocaverneux
Méat urinaire
Vestibule
vaginal
Muscle
bulbocaverneux
Muscle grand
adducteur
Bulbe
vestibulaire
Aponévrose
périnéale
moyenne
2-Les organes érectiles
Ils comprennent d’une part les bulbes vestibulaires qui entourent l’orifice inférieur du vagin et
d’autre part les corps caverneux ou piliers du clitoris, fixés aux branches ischio-pubiennes et
qui se réunissent pour former le clitoris.
Photo n°5 : Les organes érectiles
Nerf dorsal
du clitoris
Muscle
pectiné
Gland du
clitoris
Muscle
long
adducteur
Muscle
gracilis
Muscle
grand
adducteur
Pilier
gauche du
clitoris
Bulbe
vestibulaire
gauche
Orifice
inférieur du
vagin
3- Les muscles
Les muscles du plan moyen sont le transverse profond et le sphincter externe de l’urètre.
Le transverse profond va fermé le périnée antérieur en rejoignant les ischions et le centre
tendineux du périnée. Il envoie d’ailleurs à ce niveau quelques fibres pour le sphincter externe
de l’anus.
Avt
Bas
Photo n°6 : Le plan moyen du périnée
Corps du
clitoris
Muscle
pectiné
Muscle
long
adducteur
Muscle
gracilis
Muscle
grand
adducteur
Muscle
transverse
profond
Orifice anal
Sphincter
externe de
l’urètre
Orifice
inférieur du
vagin
Centre
tendineux
du périnée
Fibres du
transverse
profond à
destinée
du
sphincter
externe de
C- Le plan profond du périnée
Il est constitué par le muscle élévateur de l’anus et le muscle coccygien qui n’est parfois
considéré que comme un faisceau de l’élévateur de l’anus pourtant, lors des dissections, ce
muscle est bien individualisable.
Bas
Arr
Photo n°7 : L’élévateur de l’anus
Aponévrose de
l’obturateur
interne
Ligament anococcygien
formé par la
réunion des
faisceaux
controlatéraux
Faisceau
ilio-coccygien
Muscle
coccygien
Orifice anal
Partie interne avec
faisceaux puborectal et pubovaginal non
individualisables
Faisceau
pubococcygien
Coccyx
Muscle
glutéus
maximus
Photo n°8 : Zoom sur le toit de la fosse ischio-rectale droite
Faisceaux
pubo-rectal et
pubo-vaginal
Aponévrose
de
l’obturateur
Faisceau
pubococcygien
Faisceau
iliococcygien
Muscle
coccygien
D- Vascularisation et innervation du périnée
Elles dépendent du pédicule vasculo-nerveux pudendal qui circule au niveau de la fosse
ischio-rectal dans un dédoublement de l’aponévrose de l’obturateur interne : le canal
d’Alcock.
1- Vaisseaux et nerfs rectaux inférieurs
Dès son entrée dans le canal d’Alcock, ce pédicule pudendal (ancien honteux interne) donne
des branches qui vont se dirigées vers le sphincter externe de l’anus pour l’innerver et le
vasculariser. Il s’agit des vaisseaux et nerfs rectaux inférieurs.
Bas
Ext
Avt
Photo n°9 : Les vaisseaux et nerfs rectaux inférieurs dans la fosse ischio-rectale droite
Muscle
élévateur
de l’anus
Orifice
anal
Nerfs
rectaux
inférieurs
Muscle
gluteus
maximus
récliné
Vaisseaux
rectaux
inférieurs
Ligament
sacrotubéral
Tubérosité
ischiatique
2- Le canal d’Alcock
Il est normalement formé par un dédoublement de l’aponévrose de l’obturateur interne,
aponévrose qui est d’ailleurs très fibreuse et très résistante. En fait, au cours des dissections,
aucun réel dédoublement n’a été trouvé.
Photo n°10 : paquet vasculo-nerveux pudendal dans un dédoublement de le canal d’Alcock
Paquet
vasculonerveux rectal
inférieur
Aponévrose
Nerf dorsal
du clitoris
Ligament
sacro-tubéral
Nerf
périnéal
Artère
pudendale
Veine
pudendale
Tubérosité
ischiatique
3- Branches de division du nerf pudendal
Ici la division s’est effectuée très tôt et le nerf pudendal n’est pas visible.
Avt
Bas
Int
Photo n°11 : Branches de division du nerf pudendal
Ligament
sacro-tubéral
Nerf
pudendal
Muscle
élévateur
de l’anus
Nerf périnéal
qui se divise en
2 branches :
superficielle et
profonde
Orifice
anal
Nerf dorsal du
clitoris qui suit
les vaisseaux
pudendaux
Artère
pudendale
Veine
pudendale
4- Innervation et vascularisation du périnée antérieur
Photo n°12 : Innervation et vascularisation du périnée antérieur
Symphyse
pubienne
Rameaux
vasculaire et
nerveux pour
l’ischiocaverneux
Gland du
clitoris
Rameau
vasculaire pour
le bulbocaverneux
Orifice
vaginal
inférieur
Rameau
nerveux pour le
bulbocaverneux
Branche du
nerf
périnéal
LE PERINEE ET L’ACCOUCHEMENT
A- Les différentes étapes de l’accouchement
L’accouchement naturel comporte 3 temps :
Le premier temps du travail est l’ouverture du col : effacement et dilatation.
Cette ouverture est due :
- à l’action mécanique des contractions utérines,
- à des modifications de la structure conjonctivo-musclulaire du tissu cervical
secondaire à l’action de certaines prostaglandines et aux modifications hormonales observées
pendant le travail ( chute de la progestérone).
Le deuxième temps du travail est la traversée de la filière pelvienne qui comporte ellemême trois étapes : L’engagement
La descente
Le dégagement
Le troisième temps est la délivrance : décollement et expulsion du placenta et des
membranes.
B- Modifications anatomiques du périnée au cours de
l’accouchement
1- Pendant la grossesse
Au cours de la grossesse, le poids des viscères augmente ainsi que la pression abdominale.
Les ligaments péri-utérins épaissis et étirés peuvent rester plus ou moins laxes et entraîner une
hypermobilité utérine.
De plus, la grossesse s’accompagne plus ou moins d’un prolapsus uro-génital avec une
incontinence urinaire d’effort régressif en post-partum.
2- Le périnée pendant l’accouchement :
Modification du segment ano-coccygien
Au cours de la première étape de la descente, la présentation, à chaque contraction, bute
contre le coccyx alors repoussé en arrière provoquant ainsi l’allongement du segment
précoccygien et une distension du périnée postérieur.
Si le rectum n’est pas vide, les matières sont éliminées.
Le périnée s’amincit sous l’effet de la compression.
Ampliation du segment ano-vulvaire
Continuant sa descente, la tête comprime et étale le centre tendineux du périnée. La région
ano-vulvaire devient saillante.
La distance ano-vulvaire s’étire démesurément, l’anus s’ouvre largement.
Le périnée continue à s’amincir, sa rupture devient imminente, il faut pratiquer l’épisiotomie
avant ce stade.
Ampliation
du périnée au cours de
l’accouchement
(d’après Kamina P.)
L’orifice vulvaire
Il se déplisse et se distend de plus en plus chez la primipare, la déchirure des vestiges
hyménéaux donne un léger saignement.
Au niveau du releveur de l’anus
On observe un comportement différent pour le faisceau externe dit sphinctérien et le faisceau
interne ou élévateur.
* Le faisceau externe
Lors de l’accouchement, ce faisceau se relâche pour permette l’ouverture de la fente
urogénitale et la descente de la présentation dans l’excavation pelvienne.
Il joue un rôle dans la rotation de la présentation.
* Le faisceau interne
Le faisceau pubo-vaginal forme une véritable sangle postérieure de la moitié inférieure du
vagin.
Lors de l’accouchement, celui-ci se contracte et élève le noyau fibreux central du périnée.
Le faisceau pubo-rectal se termine dans les tuniques musculaires du rectum.
Lors de l’accouchement il se contracte et devient plus superficiel.
Lorsque la présentation commence sa déflexion, le périnée postérieur se distend, et le noyau
fibreux central est alors aplati, les faisceaux pubo-rectaux vont ainsi s’intégrer dans le périnée
superficiel.
Périnée : Début d’expulsion
Fin d’expulsion (d’après Kamina P.)
C- Les conséquences périnéales de l’accouchement
1-L’épisiotomie
Connue depuis le 18ème siècle, il s’agit plutôt d’une périnéotomie, qui est maintenant de
pratique courante.
Son but est d’une part d’éviter à court terme les déchirures périnéales sévères et de prévenir à
plus long terme les troubles de la statique pelvienne (prolapsus génito-urinaires, incontinence
urinaire d’effort, lésions ano-rectales)
D’autre part, sur le plan fœtal, elle va abréger l’expulsion, diminuer le traumatisme fœtal et
faciliter la réalisation des manœuvres obstétricales.
Sa fréquence varie selon les pays, les écoles et les périodes. Elle se situerait entre 30 et 60%
dans les pays industrialisés.
L’épisiotomie la plus pratiquée en France est l’épisiotomie médio-latérale.
L’incision part de la fourchette vulvaire avec un angle de 45°avec l’horizontale, en
direction de la tubérosité ischiatique.
Les sages femmes essaient de toujours la réaliser à droite et ce même pour les
gauchères afin qu’au fil des accouchements un seul et même côté soit lésé.
Elle doit sectionner la peau périnéale, le vagin, les muscles superficiels et surtout les
faisceaux pubo-rectal et vaginal du releveur de l’anus.
Ses avantages sont nombreux : elle peut-être facilement prolongée à la demande vers
la fosse ischio-rectale, elle respecte le centre tendineux du périnée et protège au mieux contre
les déchirures périnéales sévères.
L’épisiotomie
(d’après Encycl Med Chir, Obstétrique 5)
A-B : Episiotomie « habituelle »
A-C : Grande épisiotomie
2- Les conséquences au niveau vésico-urétral
L’élongation de l’urètre au cours de la grossesse est responsable d’une modification de l’angle
urétrovésical postérieur qui tend à s’effacer.
Cette modification qui disparaît rapidement dans les suites de couche serait responsable de
l’incontinence urinaire pendant la grossesse (30 à 40% de femmes) et ce indépendamment du
mode d’accouchement.
On observe également une élongation du sphincter urétral au moment de l’expulsion, lors de
la dilatation de la partie périnéale du vagin.
L’accouchement peut entraîner une dénervation partielle de la musculature périnéale avec une
augmentation du risque de troubles urinaires.
Les risques de lésions semblent essentiellement liés à la durée de l’expulsion et au poids
fœtal, mais la conduite obstétricale aurait une influence minime (épisiotomie, forceps,
dystocie).
3- Lésions neurologiques
A côté des lésions périnéales directes, les lésions indirectes par atteinte de l’innervation
périnéale sont maintenant mieux connues depuis les travaux de Snooks.
Il a mis en évidence une neuropathie du nerf pudendal en rapport avec la distension tissulaire
de l’accouchement par voie basse.
Une augmentation du temps de latence distal du nerf pudendal est en effet observée à
l’électromyographie chez 42% des femmes accouchant par voie basse.
Les facteurs prédisposant majeurs semblent être :
- la multiparité
- l’accouchement par voie basse assisté
- le travail prolongé
- l’allongement de la deuxième phase du travail
- les antécédents de lésions périnéales
- un poids de naissance élevé (supérieur à 4 kg)
Les dommages sont cumulatifs chez la multipare.
4- Les déchirures obstétricales du périnée
Au niveau du périnée antérieur, la dilatation de la fente uro-génitale est proportionnelle à
l’élasticité de l’anneau musculaire qui est meilleure vers l’arrière ; et la distension est fonction
du volume fœtal et de la rapidité d’expulsion.
L’élasticité postérieure est limitée en cas de périnée hypertonique ou cicatriciel
Donc les facteurs favorisant les lésions périnéales sont :
L’hypoplasie vulvaire
Une distance ano-vulvaire courte
Une dystocie de présentation.
Le muscle constricteur de la vulve quand il existe est effondré dès le premier accouchement.
L’accouchement le plus physiologique possible aboutit à une distension jusqu’à la limite de
l’élasticité ou à quelques ruptures microscopiques.
Lorsque la distension est plus importante, elle peut entraîner une diminution du pouvoir
contractile des releveurs, voire des déchirures musculaires ou des ruptures interstitielles avec
sclérose cicatricielle.
On différencie deux grands types de déchirures : les déchirures ouvertes et les déchirures
fermées où la lésion est sous-jacente c'est-à-dire sans déchirure cutanéomuqueuse (on parle de
« périnée cache-misère »)
Les déchirures ouvertes vont être classées en différents degrés, selon qu’elles atteignent plus
ou moins l’anus :
1er degré : la déchirure respecte le sphincter anal
2ème degré : le sphincter anal est atteint et la déchirure s’arrête au niveau de la
marge anal
3ème degré : la paroi anale est rompue, mettant en communication l’anus et le
vagin.
Quant aux ligaments génitaux, ils subissent l’élongation. Les septums peuvent glisser, et la
distension du diaphragme pelvien peut compromettre la continuité du fascia vaginal.
L’association des ces différentes lésions est le lit du prolapsus et de l’incontinence urinaire
d’effort.
5- Autres conséquences à court ou à long terme
a- Les dyspareunies
L’une des conséquences fréquente de l’accouchement est la difficulté ou l’impossibilité de la
reprise des rapports sexuels, appelée aussi dyspareunie.
On différencie trois grands groupes de dyspareunies : la dyspareunie d’introduction, la
dyspareunie de présence et la dyspareunie profonde.
Dans la majorité des cas ces troubles ne sont que transitoires et leur disparition est spontanée.
b- Les douleurs du périnée
Elles consistent en une sensation de gêne sourde, de pesanteur périnéale et de la région périanale s’aggravant à la station assise.
En général, elles disparaissent spontanément en quelques semaines si elles ne sont liées qu’à
de petits hématomes interstitiels.
Devenues permanentes, elles feront chercher des anomalies de cicatrisation, des troubles
hémorroïdaires ou si elles s’exagèrent à l’occasion des règles, un foyer périnéal
d’endométriose.
c- Les prolapsus = conséquences tardives
L’accouchement par voie vaginale est le principal facteur à l’origine des troubles de la
statique pelvienne.
Le rôle du premier accouchement est primordial, les accouchements suivants ne faisant
qu’aggraver le plus souvent les dégâts initiaux par simple effet de sommation. Il est cependant
classique de considérer que le risque de prolapsus augmente avec la parité.
D’autres évènements de vie sont aussi en cause dans les prolapsus :
-la grossesse elle-même, sous l’effet de l’action relaxante de la progestérone et de
l’hyper pression abdominale.
-le vieillissement par appauvrissement du collagène et déficit oestrogénique
-la chirurgie enfin, notamment celle de l’incontinence urinaire par modification de la
résultante des forces de pression.
CONCLUSION
Cette étude de l’anatomie du périnée nous a permis de mettre en évidence les différents plans
musculaires qui le constituent, de montrer leur innervation et leur vascularisation.
Cependant, ces plans restent quelques peu artificiels, certes ils sont séparés par des
aponévroses (pas toujours faciles à mettre en évidence d’ailleurs), mais il faut garder à l’esprit
que tous ces éléments sont intriqués et adhérents. En effet, ils se réunissent tous au niveau du
centre tendineux du périnée, véritable noyau fibreux, point d’articulation et d’angulation entre
le périnée antérieur et postérieur.
De plus, l’étude de l’accouchement d’un point de vue anatomique permet de concevoir le rôle
de chaque muscle dans les différentes phases de l’accouchement, de mieux appréhender les
lésions qu’ils peuvent subir au cours de cet évènement et donc de mieux comprendre les
complications qui peuvent apparaître en post-partum.
REMERCIEMENTS
A Monsieur le professeur Leborgne
A Messieurs Lagier et Blin pour leur aide et leur soutien
Aux autres étudiants de cette MSBM pour leur bonne humeur tout au long de cette année
A Mademoiselle Gigaud Anne-Laure, Sage-femme à Châteauroux, pour ses précieux
renseignements
A Estelle qui m’a aidé dans mes recherches
BIBLIOGRAPHIE
BOUCHET A. CUILLERET J.
Anatomie topographique, descriptive et fonctionnelle
de l’abdomen, région rétro-péritonéale, petit bassin, périnée
SIMEP ed.1991
CRIMAIL PH. , HAINAUT F. , POULLAIN J-Ch.
La consultation postnatale
Masson ed.1995
KAMINA P.
Anatomie gynécologique et obstétricale
Quatrième édition
Maloine ed.1984
LANSAC J. , BODY G.
Pratique de l’accouchement
Deuxième édition
PATURET G.
Traité d’anatomie humaine
Tome IV
Masson ed.1964
PELLISSIER J. , COSTA P. , LOPEZ S. ,MARES P.
La rééducation vésico-sphinctérienne et ano-rectale
Collection problèmes en médecine de rééducation
Masson ed.1992
PELLISSIER J. Et ROQUES CF.
L’électrostimulation des nerfs et des muscles
Collection problèmes en médecine de rééducation
Masson ed.1992
ROUVIERE H.
Anatomie humaine
Tome II
Masson ed. 2002
ROUVIERE H.
Précis d’anatomie et de dissection
Masson ed.1976
LA REVUE DU PRATICIEN
Janvier 1999 vol-49
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